Vatican
État de la Cité du Vatican
(it) Stato della Città del Vaticano
(la) Status Civitatis Vaticanæ
(de) Staat der Vatikanstadt
Le Vatican, en forme longue l'État de la Cité du Vatican (en italien : Stato della Città del Vaticano, /ˈstaːto della tʃitˈta del vatiˈkaːno/ ; en latin : Status Civitatis Vaticanæ), est un micro-État européen. Il s'agit du support territorial du Saint-Siège enclavé dans la ville et capitale italienne de Rome. Il comptait officiellement 825 habitants en 2019 sur une superficie totale de 0,439 km2, ce qui en fait le plus petit État au monde, ainsi que le moins peuplé.
Le Vatican se compose de deux entités juridiques distinctes : le Saint-Siège, entité spirituelle, et l'État de la Cité du Vatican, entité temporelle. Le lien entre ces deux entités est le pape, chef du spirituel et du temporel, disposant du pouvoir absolu (exécutif, législatif et judiciaire)4.
La colline du Vatican est déjà mentionnée sous la République romaine. De nos jours, le Vatican est la représentation temporelle du Saint-Siège et de l'ensemble des institutions de l'Église catholique romaine : l'État de la Cité du Vatican est, lui, créé le aux termes des accords du Latran, signés par l'Italie représentée par Mussolini et par le Saint-Siège représenté par le cardinal Gasparri.
Le Vatican, important site archéologique du monde romain, situé sur la colline du même nom, est le siège de la papauté et du monde catholique. Selon l'historiographie catholique, il remonte à saint Pierre lui-même, comme premier évêque de Rome et constitue le centre officiel de tout le christianisme depuis l'empereur Constantin (IVe siècle), mais ce point de vue n'est pas forcément partagé par tous les historiens ni par toutes les confessions chrétiennes5.
L'État de la Cité du Vatican est une monarchie absolue, de droit divin et élective6, dirigée par le Pontife romain et évêque de Rome, c'est-à-dire actuellement le pape François, élu le , à la suite de la renonciation de Benoît XVI, le de la même année. Le pape y exerce souverainement le triple pouvoir exécutif, législatif et judiciaire.
Étymologie
Selon les étymologistes anciens comme Festus Grammaticus (cité par Paul Diacre), ce nom de Vaticanus tirerait son origine du mot Vaticinium, ou plus exactement Vātēs ou Vātis signifiant « devin » ou « voyant », parce que beaucoup de devins auraient résidé de ce côté du Tibre, car on sait notamment que sous Tibère, l’art de la divination était interdit à Rome même (c’était un délit passible de la confiscation des biens et de la relégation)7.
Cette étymologie étant incertaine, d'autres parlent d'une ville étrusque nommée Vaticum, qui aurait jadis existé à cet endroit ou du dieu Vaticanus qui présidait aux premières paroles des enfants8 et dont le temple était construit sur l'ancien site de Vaticanum, la colline du Vatican9. En effet, cette colline était la maison des Vates longtemps avant l'époque préchrétienne de Rome10.
Histoire
La Cité du Vatican actuelle est généralement considérée comme le reliquat des anciens États pontificaux, bien que l'existence de fait de ceux-ci s'arrête en 1870 tandis que celle de droit du Vatican commence en 1929. L'origine ancienne de ce territoire des États pontificaux est une accumulation de donations foncières reçues par les papes successifs, depuis l'époque constantinienne jusqu'à celle du Royaume lombard (avec par exemple la donation de Sutri). Le pape s'est ainsi trouvé placé à la tête d'un important domaine foncier connu sous le nom de patrimoine de saint Pierre, initialement sous suzeraineté romaine d'Orient, mais que l'historiographie catholique a longtemps appelé « donation de Constantin », en même temps qu'elle justifiait ainsi le pouvoir temporel du pape.
En fait, la « donation de Constantin » est un mythe selon lequel l'empereur Constantin Ier aurait donné au pape Sylvestre la primauté sur les Églises d'Orient et l'imperium (pouvoir impérial) sur l'Occident : le caractère apocryphe de ce document a été établi en 1442 par l'humaniste Laurent Valla. La justification historique de ce pouvoir temporel réside en fait dans la donation de Pépin de 754 confirmée par Charlemagne en 774, donation cette fois bien réelle.
La cité se situe sur ce que l'on appelait dans l'Antiquité l'ager Vaticanus qui se compose d'une petite plaine (la plaine vaticane) aux bords du Tibre, se relevant à quelque distance en une colline d'une faible élévation, les Montes Vaticani (colline Vaticane).
Quelques villas, bâties autour de « jardins impériaux » y furent propriété d'Agrippine. Le fils de cette dernière, l’empereur Caligula (37-41 ap. J.-C.), y fit réaliser un cirque privé, le Circus Vaticanus, dont l'actuel obélisque du Vatican constitue un des seuls vestiges. C’est là, ainsi que dans les jardins adjacents, qu’eut lieu le martyre de nombreux chrétiens de Rome à l’époque de Néron (54-68). On dit que saint Pierre fut enterré au nord de ce cirque, dans une nécropole qui longeait une route secondaire, la via Cornelia. Sur le lieu de sa sépulture, l’empereur Constantin fit édifier entre 326 et 333 une basilique grandiose à l'emplacement du site de l'ancien cirque romain qui fut alors démoli. L'édifice a été remplacé par la basilique actuelle au cours des XVIe et XVIIe siècles.
Au Ve siècle, le pape Symmaque y fit construire une résidence dans laquelle certains personnages illustres vinrent séjourner, tel Charlemagne lors de son couronnement (800). Au XIIe siècle, Célestin II, puis Innocent III la firent rénover. La construction du palais du Vatican débuta sous le pontificat de Nicolas V durant la première moitié du XVe siècle.
Le , après l'évacuation des troupes françaises, Rome est conquise par les troupes piémontaises et rattachée au royaume d'Italie. Le pape Pie IX qui résidait au palais du Quirinal (devenu depuis, la résidence officielle des rois d'Italie, puis du président de la République italienne), se réfugie alors au palais du Vatican. Son refus de reconnaître l'annexion donne une dimension politique et diplomatique au conflit causé par l'Unité italienne : c'est le début de la « question romaine ». Cette controverse dure jusqu'aux accords du Latran en 1929, par lesquels l'État italien s'engage à respecter les frontières de l'État du Vatican qu'il reconnaît alors de fait, la reconnaissance de droit allant au Saint-Siège ; en échange, le Pape reconnaît le rattachement à l'Italie des États pontificaux, ville de Rome comprise11.
Politique et administration
Organisation des pouvoirs
Le pape dispose du pouvoir absolu (exécutif, législatif et judiciaire). Le pouvoir exécutif est délégué à un gouverneur nommé qui est également chargé de la représentation diplomatique12. Une commission composée de cinq à sept cardinaux exerce par délégation le pouvoir législatif. Les institutions du Vatican sont réglées par une constitution, dont la première mouture a été rédigée par Pie XI au moment des accords du Latran. Actuellement, le Vatican est régi par la loi fondamentale du (entrée en vigueur le )13. Ses lois sont consignées dans les Acta Apostolicæ Sedis.
Le Vatican est une monarchie absolue et élective : le pape est élu à la majorité qualifiée (2/3 des voix) lors du conclave, et règne à vie en principe, mais il peut aussi renoncer, cette possibilité a été exploitée par Benoît XVI en 2013. Il peut également se définir comme une théocratie dans la mesure où son existence, son fonctionnement et son action sont dominés par un impératif religieux.
Citoyenneté
La citoyenneté vaticane n'est pas l'expression d'une appartenance nationale. Elle est liée à l'exercice de fonctions au sein du Vatican ou du Saint-Siège. Par conséquent, cette citoyenneté vient toujours s'ajouter à une nationalité d'origine. Dès que ces fonctions cessent, la citoyenneté cesse. Ainsi, un prélat de la Curie prenant des fonctions pastorales perd sa citoyenneté vaticane. Celle-ci est attribuée également au conjoint et à la famille (ascendants, descendants et collatéraux directs) des fonctionnaires du Vatican, à l'âge de 25 ans pour les garçons et au moment de leur mariage pour les filles[réf. nécessaire].
Défense
La plus vieille armée encore en exercice est celle du Vatican14. Elle comptait encore en 1977, 89 officiers et hommes de troupe, recrutés depuis 1506, exclusivement dans les cantons suisses. Les troupes pontificales ne sont plus montées au feu des combats depuis leur défaite par les troupes italiennes, survenue en 187015.
Politique étrangère et diplomatie
La diplomatie du Saint-Siège est l'activité de négociation internationale de l'Église catholique. Avant la Réforme et le siècle des Lumières, la papauté a exercé à plusieurs reprises des fonctions d’arbitre entre les souverains chrétiens européens. La diplomatie du Saint-Siège trouva sa première expression formelle véritable vers la fin du XIe siècle quand le pape commença à envoyer des légats vers les différents royaumes de la chrétienté. Il s’agissait de permettre au clergé résident d’avoir une plus grande marge de manœuvre à l’égard des autorités civiles locales.
À partir du XVIe siècle, les premières nonciatures apparaissent, avec à leur tête un archevêque venant de Rome. Fragilisée par la Réforme et le développement de la philosophie des Lumières, l’autorité du Saint-Siège est contestée, mais celui-ci reste toujours présent sur la scène internationale. La légitimité de la diplomatie pontificale dans la sphère internationale est ensuite entérinée à plusieurs reprises par des traités de référence (le congrès de Vienne en 1815 et la conférence de Vienne de 1961 codifiant le droit diplomatique)16.
Représentation internationale
C'est le Saint-Siège, organe de gouvernement de l'Église catholique romaine, et non l'État de la Cité du Vatican, qui fait l'objet d'une représentation internationale. Il dispose d'un siège d'État non membre observateur à l'ONU16.
Le Vatican a exprimé le désir de rejoindre l'espace Schengen en 200617.
Géographie
Maquette du Vatican aux musées du Vatican.
Du fait de sa très faible superficie, le Vatican est le plus petit pays du monde. Toutefois, l’« État du Vatican » n’est pas un État souverain au sens strict, puisqu’il n’est pas lui-même sujet de droit international16 et se fait représenter par le Saint-Siège, dont les compétences s’étendent au-delà du seul État du Vatican aux ambassades, sous l’autorité du pape qui est à la fois le souverain du Saint-Siège et le dirigeant du Vatican. De plus, il n'a pas de nationaux en propre et sa puissance souveraine sur son territoire est, dans certaines circonstances et sur certaines parcelles définies par l'accord du Latran, partagée avec l’État italien (notamment la place Saint-Pierre). De ce fait, selon la convention de Montevideo, le statut juridique international du Vatican n'est, d'après certains juristes, pas celui d'un État18,19, mais plutôt celui d'un sujet international analogue à une organisation internationale telle que l'ONU20.
À ce titre, les ambassades (nonciatures) et propriétés du Saint-Siège hors-les-murs ne relèvent pas de l’État du Vatican, mais de la seule autorité du Saint-Siège, manifestée à travers ses institutions (regroupées dans la Curie romaine siégeant au Vatican) et son souverain.
La superficie du Vatican représente un cinquième de celle de la principauté de Monaco : le Vatican peut être qualifié de micro-État. Il est enserré dans des murailles imposées par l'article 5 des accords du Latran, entièrement enclavé dans la ville de Rome, dans le territoire italien. Cette enclave comprend notamment la place Saint-Pierre, la basilique Saint-Pierre, le Palais apostolique, les musées du Vatican et des jardins.
Le Saint-Siège a également la pleine propriété sur plusieurs bâtiments situés hors de la Cité vaticane, qui bénéficient d'un statut d'immunité diplomatique21, à l'instar d'une ambassade. Il s'agit notamment de :
En outre, l'Université grégorienne, la station d'émission de Radio Vatican située dans la banlieue de Rome et divers autres bâtiments sont exempts d'impôts et préservés de toute expropriation. Ces bâtiments et propriétés ne font pas partie stricto sensu de l'État de la Cité du Vatican mais leur superficie cumulée représente environ le double de celle du Vatican (voir Propriétés du Saint-Siège en Italie).
Économie
En 2002, le déficit consolidé du Vatican s'élevait à 13,5 millions d'euros pour 216 millions d'euros de recettes. Les dépenses sont principalement les salaires des 2 600 employés (dont environ 750 ecclésiastiques). En 2010, l'économie vaticane a réalisé un excédent budgétaire de 10 millions d'euros, malgré la baisse des dons des fidèles22.
Outre les revenus touristiques tels les revenus des musées du Vatican (91,3 millions d'euros de recettes en 201123), l'organisation de voyages et pèlerinages, l'émission de timbres postaux et de monnaies recherchés par les collectionneurs et la vente de publications, les revenus viennent de placements mobiliers (32 millions d'euros de plus-value en 2002) et immobiliers (12,9 millions d'euros).
Un autre poste financier non négligeable est le denier de Saint-Pierre qui a avoisiné les 50 millions d'euros en 2002, même si une partie de cette somme seulement est affectée au budget du Vatican[réf. nécessaire]. Son origine remonte au VIIIe siècle, quand les Anglo-Saxons commencèrent à envoyer une contribution annuelle au pape[réf. nécessaire]. Cet usage s'étendit ensuite aux autres pays d'Europe et a été reconnu officiellement par le pape Pie IX le dans l'encyclique Sæpe venerabilis.
Depuis le 1er janvier 2013, la Deutsche Bank, qui gère les paiements monétiques au sein de la Cité vaticane, s'est vue dans l'obligation de désactiver l'utilisation de tous ses terminaux électroniques sur ordre de la Banque d'Italie, car le Saint-Siège n'a pas encore atteint les standards requis au niveau international contre le blanchiment d'argent24. Les membres du comité Moneyval (un comité d'experts dépendant du Conseil de l'Europe qui repère notamment les blanchiments des capitaux et les sources occultes de financement du terrorisme) estiment en effet que le Vatican remplit à peine 9 des 16 recommandations clés et lui attribuent 7 mentions négatives25. Le Vatican a lancé depuis 2010 une série de réformes à la suite d'importants scandales financiers ayant impliqué sa banque, l'Institut pour les œuvres de religion (IOR) et qui gère en 2011 plus de 6,3 milliards d'euros répartis en 20 772 comptes, dont 37 des membres de la famille du pape, 236 de cardinaux, 1 604 d'évêques et 128 de monastères, couvents ou abbayes26. L’IOR s’est trouvé au cours des années au cœur de nombreux scandales notamment sous le mandat de Paul Marcinkus, ex-directeur de la banque du Vatican. L’établissement était le principal actionnaire du Banco Ambrosiano, banque accusée dans les années 1980 de blanchiment d’argent de la drogue pour la mafia. En mai 2012, l’IOR refait parler d’elle avec le limogeage de son président Ettore Gotti Tedeschi27. Les États-Unis ont ajouté en 2012 le Vatican à une liste de 68 États dont la situation est jugée préoccupante, selon le rapport annuel du Département d'État américain sur la lutte contre le trafic de drogue dans le monde28.
Le pape François tend à sortir l'économie du Vatican des réseaux mafieux, et a d’ailleurs fait plusieurs déclarations à ce sujet29.
Démographie
Vue sur la place Saint-Pierre depuis la coupole de la basilique Saint-Pierre.
La quasi-totalité des habitants vivent à l'intérieur des murs de la cité. Ce sont principalement des membres du clergé, incluant les hauts dignitaires, les prêtres, les religieuses. La garde suisse pontificale, chargée de la protection du pape, réside également au Vatican. Près de 3 000 travailleurs étrangers composent la majorité de la main-d'œuvre du pays, tout en résidant en dehors du Vatican. Sauf exception, les personnes possédant un passeport de la cité du Vatican conservent leur nationalité d'origine. Faute de maternité, il n'y a aucune naissance au Vatican.
Le Vatican comptait officiellement 453 habitants en février 201930. Les sources non officielles estiment souvent sa population à environ 800 ou 900 habitants (802 habitants selon Worldometer en )31 ce qui en fait dans tous les cas le pays le moins peuplé du monde. En revanche, il en est l'un des plus densément peuplés avec plus de 1 000 habitants par kilomètre carré (le troisième derrière Monaco et Singapour). En effet, cette population est concentrée sur une superficie de 0,44 km2 seulement.
Population et société
Langues
Les langues officielles de la Cité du Vatican sont1 :
Sont également utilisés :
Sport
La Cité du Vatican dispose d'une équipe de football.
Culture
En tant que siège du catholicisme, le Vatican a une influence culturelle très importante. Il a aussi une activité culturelle propre, comme sa radio, Radio Vatican, qui émet en plusieurs langues.
Les onze musées du Vatican possèdent de riches collections d'art sacré et profane ainsi que des antiquités étrusques et égyptiennes et des œuvres de peintres, dont Michel-Ange. Ils ont été fondés par Clément XIV au XVIIIe siècle.
Galerie
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La place Saint-Pierre, Vatican.
Dans la fiction
Littérature
Cinéma et télévision
- 1968 : Les Souliers de saint Pierre, film américain réalisé par Michael Anderson, d'après le roman de Morris West ;
- 2002 : Le Sourire de ma mère (titre original : L'ora di religione : il sorriso di mia madre), film italien réalisé par Marco Bellocchio ;
- 2006 : Mission impossible 3 , (abrégé en M:I-III) réalisé par J. J. Abrams, Tom Cruise jouant Ethan Hunt appréhende Owen Davian joué par Philip Seymour Hoffman juste après un deal
- 2009 : Anges et Démons, film américain réalisé par Ron Howard ;
- 2011 : Habemus papam, film italien réalisé par Nanni Moretti ;
- 2016 : The Young Pope, mini-série en co-production italienne, française et espagnole, composée de dix épisodes, créée par Paolo Sorrentino ;
- 2019 : Les Deux Papes, film britannico-italo-américano-argentin réalisé par Fernando Meirelles.
Jeux vidéo
- Assassin's Creed II : le héros Ezio pénètre dans l'enceinte du Vatican pour tuer l'imposteur Rodrigo Borgia et récupérer la pomme d'Éden, relique de l'ancienne civilisation et arme puissante.
Codes
Le Vatican a pour codes :
- SCV ou CV, pour les plaques minéralogiques ;
- VA, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
- .va, selon la liste des Internet TLD (Top level domain) ;
- VAT, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ;
- VAT, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ;
- VT, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2.
Notes et références
- « Présentation du Vatican » [archive], sur diplomatie.gouv.fr (consulté le ).
- « Vatican • Fiche pays • PopulationData.net » [archive], sur PopulationData.net (consulté le ).
- Avant 1999, la monnaie était la lire vaticane.
- Pierre-Alexis Blevin, Les micro-États européens, étude historique, juridique et fiscale, (Andorre, Liechtenstein, Monaco, Saint-Marin, Vatican), Éd. L'harmattan, 2016, p. 105.
- Michel Grandjean, Histoire du christianisme, Faculté autonome de théologie protestante, Université de Genève, cours no 4, janvier 2001 et Cf Lorenzo Valla (trad. Jean-Baptiste Giard), Sur la donation de Constantin, à lui faussement attribuée et mensongère. [« De falso credita et ementita Constantini donatione libri duo »], Lyon, éd. des Belles Lettres, coll. « La roue à livres », (1re éd. 1547), XXI + 151, 13,5 × 21 cm broché (ISBN 978-2-251-33920-7, présentation en ligne [archive]).
- « Les organes de l’État » [archive], sur Site officiel de l'État de la Cité du Vatican (consulté le ).
- Dictionnaire des noms de lieux par Louis Deroy et Marianne Mulon (Le Robert, 1994) (ISBN 978-2-85036-195-1).
- « Vatican » [archive], Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré.
- (en) Une Histoire secrète de la Basilique de Saint Pierre et de la Cité du Vatican [archive].
- (en) A Secret History of St. Peter’s Basilica and Vatican City [archive].
- Pierre-Alexis Blevin, Les micro-États européens, étude historique, juridique et fiscale (Andorre, Liechtenstein, Monaco, Saint-Marin, Vatican), Éd. L'harmattan, 2016.
- L'article 2 de la Loi fondamentale de l'État de la Cité du Vatican dispose : La représentation de l’État dans les rapports avec les États étrangers et avec les autres sujets du droit international, pour les relations diplomatiques et pour la conclusion des traités, est réservée au Souverain Pontife, qui l’exerce à travers le Secrétariat d’État.
- [PDF] Loi fondamentale de l'État de la Cité du Vatican [archive].
- Anna Passera, « L'uniforme mythique d'une armée particulière » [archive], sur swissinfo.ch, (consulté le ).
- « Depuis quand ? », le dictionnaire des inventions, Pierre Germa, page 29.
- Michal Rynkowsky, « Saint-Siège », dans Francis Messner, Droit des Religions, Paris, CNRS éditions, (ISBN 978-2-271-07112-5), p.633-635.
- (en) « Vatican seeks to join Schengen borderless zone », euoserver.com, 13 janvier 2006 [archive].
- Matthew N. Bathon, « The atypical international status of the Holy See », Vanderbilt Journal of Transnational Law, vol. 34, num. 3, mai 2001.
- Marcel Brazzola, La cité du Vatican est-elle un État ?, Paris : recueil Sirey, 1932, 284 p., préface du R. P. Delos.
- Joe Verhoeven, Droit international public, Larcier, Précis de la Faculté de droit de l'Université catholique de Louvain, 2000, p. 267-270. L'auteur écrit notamment qu'« il faut douter de [la construction] qui prête au Vatican des qualités étatiques ».
- Paul Poupard, Connaissance du Vatican : histoire, organisation, activité, éd. Beauchesne, 1967, p. 31, article en ligne [archive].
- « Le Saint-Siège renoue avec les bénéfices » [archive], sur LePoint.fr, (consulté le ) .
- La-Croix.com, « Le Vatican n’accepte plus les cartes de crédit » [archive], sur La Croix, (consulté le )
- Richard Heuzé, « Vatican : le paiement par carte bancaire est impossible » [archive], sur LeFigaro.fr, (consulté le ).
- « Saint-Siège » [archive], sur Conseil de l'Europe (consulté le ).
- Sylvain Besson, « Ce Suisse qui nettoie les finances du Vatican » [archive], sur LeTemps.ch, (consulté le ).
- Jérémy Lemière, « Les mystères de la banque du Vatican » [archive], sur cafedelabourse.com, (consulté le ).
- « Blanchiment : le Vatican sous surveillance américaine » [archive], sur LeFigaro.fr, .
- « Comment le Vatican compte lutter contre la mafia », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne [archive], consulté le )
- (it) « Popolazione » [archive] [« Population »], sur vaticanstate.va (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
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- Bruno Bartoloni, Le Vatican et ses papes : Cinquante ans de tribulations dans le sanctuaire de l'Église, Éditions du Cygne, (ISBN 978-2-84924-102-8)
- Bruno Bartoloni et Baudouin Bollaert, Le Roman du Vatican secret, Éditions du Rocher, , 348 p. (ISBN 978-2-268-06819-0)
- Bruno Bartoloni, Un Juif au Vatican : mémoires, Presses de la Renaissance, , 240 p. (ISBN 978-2-7509-1403-5)
- Jean Chélini, La Vie quotidienne au Vatican sous Jean-Paul II, Hachette, (ISBN 978-2-01-009043-1)
- Jean-Louis Clergerie, « La spécificité de l’État de la Cité du Vatican », Anthropologies juridiques, Mélanges Pierre Braun » P.U.L.I.M., Limoges, , p. 179-211
- Yvonnick Denoël, Les espions du Vatican : De la Seconde Guerre mondiale à nos jours, Nouveau Monde édition, , 648 p. (ISBN 978-2-380-94156-2)
- Benny Lai, Les Secrets du Vatican, Hachette, , 268 p. (ISBN 978-2-01-009149-0)
- Bernard Lecomte, Les Secrets du Vatican, Perrin,
- Bernard Lecomte, Tous les secrets du Vatican, Éditions Perrin, , 608 p. (ISBN 978-2-262-08208-6)
- Jacques Martin, Le Vatican inconnu, Fayard, , 176 p. (ISBN 978-2-213-02160-7)
- Luc Mary, Quand le Vatican fait l'histoire, éditions de l'Opportun, , 288 p. (ISBN 978-2-36075-294-2)
- Jean Neuvecelle, Église, capitale Vatican, Paris, Gallimard, coll. « L'Air du temps », , 304 p. (ISBN 978-2-07-024706-6)
- Charles Pichon, Le Vatican hier et aujourd'hui, Fayard, , 583 p.
- Paul Poupard, Connaissance du Vatican : histoire, organisation, activité, Beauchesne, , 205 p. (présentation en ligne [archive])
- Sophie de Ravinel, Vatican, Plon, , 125 p. (ISBN 978-2-25-920486-6, présentation en ligne [archive])
- Sergio Romano (trad. Anne Guglielmetti), La Foi et le pouvoir : Le Vatican et l'Italie de Pie IX à Benoît XVI, Buchet-Chastel, , 153 p. (présentation en ligne [archive])
- Jean-Jacques Thierry, Le Vatican secret, Calmann-Lévy,
- Jean-Jacques Thierry, Les Finances du Vatican, Guy Authier, , 205 p.
Documentaire
- Le Vatican - comment fonctionne le règne du plus petit État du monde, produit par le Centre de télévision du Vatican, distribué par HDH Communications, 2006
Articles connexes
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Liens externes
Le christianisme est une religion abrahamique, originaire du Proche-Orient, fondée sur l'enseignement, la personne et la vie de Jésus de Nazareth, tels qu'interprétés à partir du Nouveau Testament. Il s'agit d'une religion du salut considérant Jésus-Christ comme le Messie annoncé par les prophètes de l'Ancien Testament. La foi en la résurrection de Jésus est au cœur du christianisme car elle signifie le début d'un espoir d'éternité libéré du mal.
Les premières communautés chrétiennes naissent au ier siècle en Palestine et dans les grandes villes de la diaspora juive telles que Rome, Éphèse, Antioche et Alexandrie. Le christianisme se développe à partir du iie siècle dans l'Empire romain, dont il devient la religion officielle à la fin du ive siècle, mais aussi en Perse, en Inde et en Éthiopie. Au Moyen Âge, le christianisme devient majoritaire en Europe, tandis qu'il s'amenuise face à l'islam au Proche-Orient. Il est devenu la religion la plus importante de la planète en raison de son expansion en Amérique à partir du xvie siècle et en Afrique depuis le xxe siècle. Il est actuellement présent dans tous les pays. En 2015, le nombre total de chrétiens dans le monde est évalué à 2,4 milliards, ce qui en fait la religion comptant le plus de fidèles, devant l'islam et l'hindouisme.
Les Églises chrétiennes sont regroupées en différentes branches, dont les principales sont le catholicisme, le christianisme orthodoxe et le protestantisme (avec sa branche évangélique) représentant respectivement 51 %, 11 % et 37 % du total des chrétiens en 2017.
La
croix est le principal symbole du christianisme.
Le nom christianisme
vient du mot grec Χριστός / Christós, qui traduit l'hébreu Messie, מָשִׁיחַ - mashia'h (celui qui a reçu l'onction
). Ce mot, originellement appliqué à différents personnages de la Bible (prophètes et rois), désigne, dans le judaïsme tardif, un personnage qui viendra à la fin des temps restaurer la royauté de Dieu en Israël. Le nom de Jésus-Christ a été donné par les chrétiens à Jésus, qu'ils considèrent comme étant le Messie prophétisé dans l'Ancien Testament.
Le mot chrétien
n'est pas utilisé par les Évangiles pour désigner les disciples de Jésus ; ceux-ci sont habituellement appelés les Galiléens
ou les Nazôréens
1. Les Actes des Apôtres indiquent que le nom de chrétien
, dérivé de Christ
, signifiant partisan du Christ
, fut attribué aux disciples de Jésus de Nazareth à AntiocheB 1, en Syrie antique (actuelle Turquie), qui était à l'époque une ville de langue grecque.
La référence la plus ancienne connue pour le terme christianisme
se trouve dans la lettre d'Ignace d'Antioche aux Magnésiens à la fin du ier siècle2.
Le fondement historique du christianisme est la foi en Jésus-Christ, Messie et fils de Dieu, sa crucifixion et résurrection, ce qui est appelé kérygme 3,4,5. La résurrection est pour les premiers chrétiens le « signe indubitable » de la divinité du Christ6. La crucifixion et la résurrection montrent la triomphante victoire sur les pouvoirs du mal
7. La résurrection du Christ symbolise l'idée que l'homme peut faire confiance au Bien, s'engager pour le Bien : Le Seigneur est venu dans le monde (...) afin de détruire la tyrannie du mal et de libérer les hommes. (...) Par la mort, Il a détruit la mort, et réduit à rien celui qui avait le pouvoir de tuer
8. La Résurrection signifie aussi que Jésus continue de vivre avec ses disciples qui, par la foi, vivent de sa présence.
Le plus ancien témoignage écrit du kérygme, le noyau de la foi chrétienne, se trouve exprimé dans la lettre aux Corinthiens : Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, il est apparu à Céphas puis aux douze
9.
Des professions de foi (ou credo) sont venues préciser la foi chrétienne, la principale étant le symbole de Nicée-Constantinople10. Ces professions de foi sont divisées en quatre parties. La première confirme la doctrine monothéiste du christianisme en stipulant qu'il n'y a qu'un seul Dieu qui est aussi le Créateur. La seconde partie énonce que Jésus-Christ est le fils unique de Dieu et qu'il a souffert, est mort, a été enseveli et est ressuscité avant de monter au ciel afin de juger les vivants et les morts. L'expression de fils relève de la continuité de la tradition biblique, mais les chrétiens proclament que c'est Dieu qui se révèle de façon unique en son fils Jésus-Christ. La troisième partie des professions de foi dit que l'Esprit saint, puissance agissante de Dieu, anime et sanctifie l'Eglise et, finalement, la quatrième partie énonce que Jésus-Christ a institué une Église sur Terre.
À la Bible hébraïque, qui correspond à ce que les chrétiens nomment l'Ancien Testament, les premiers siècles du christianisme ont adjoint le Nouveau Testament ; réunis, ces deux textes constituent la Bible chrétienne, qui présente quelques variantes selon les confessions, notamment les Livres deutérocanoniques. Le canon du Nouveau Testament est composé de 27 écrits : les quatre évangiles canoniques, les Actes des Apôtres, les épîtres de plusieurs apôtres aux premières communautés chrétiennes et l'Apocalypse11 ; il exclut de nombreux textes chrétiens apocryphes, parmi lesquels une douzaine d’évangiles. Il rejette , en particulier, celui de Thomas, qualifié de gnostique.
Dès le ier siècle, le « concile de Jérusalem » dut se prononcer sur la continuité de la nouvelle foi avec la Torah12. Les chrétiens précisent que le Nouveau Testament ne vient pas remplacer l'« Ancien » mais l'accomplir.
Marcion, vers 140, rejeta la présence de l'Ancien Testament dans le canon chrétien11. Le marcionisme distingue le Dieu créateur de l'Ancien Testament du Dieu d'amour des écrits pauliniens. Ces idées furent condamnées par le presbyterium romain présidé par l'évêque Anicet en 14413. La doctrine de Marcion resta cependant largement répandue dans tout le bassin méditerranéen pendant environ deux siècles. Elle laissera des traces dans les mentalités jusqu'à nos jours14.
Irénée de Lyon affirme à la même époque que la Loi a été abrégée et non abrogée. Il bâtit une théologie de l'Histoire qui donne un sens à celle-ci, déterminé par le plan de Dieu, de la Création à l'Incarnation et dans l'attente du retour du Christ15.
L'inculturation du christianisme dans la culture gréco-romaine est l'œuvre des Pères de l'Église vers la fin du ive siècle16. Nés pour la plupart dans des familles chrétiennes de l'élite locale, ils effectuent un travail de réappropriation de la Bible hébraïque, dont les citations abondent dans leurs ouvrages, associée à la philosophie grecque16.
Dieu est l'Amour » et rien d'autre
. Pour le théologien jésuite Hans Urs von Balthasar, cet énoncé constitue le cœur du discours chrétien sur Dieu : Dieu interprété comme amour : en cela consiste l'idée chrétienne
17. En envoyant (...) son Fils unique et l'Esprit d'amour, Dieu révèle son secret le plus intime : il est Lui-même éternellement échange d'amour
C 1. "Dieu est amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu en lui" (1Jn4,16). Ces paroles de la Première lettre de saint Jean expriment avec une particulière clarté ce qui fait le centre de la foi chrétienne : l'image chrétienne de Dieu, ainsi que l'image de l'homme et de son chemin, qui en découle
C 2.
Selon l'injonction augustinienne, Dilige, et quod vis fac, le christianisme reste centré sur l'amour. L'exclamation du dominicain T. Radcliffe est représentative : Tout ce que j'ai écrit est, en un sens, un commentaire de ce que signifie aimer
18.
Deux textes du Nouveau Testament sont fondamentaux pour la morale chrétienne : le sermon sur la montagne dans l'évangile de Matthieu et l'épître de Paul aux Romains19 ; ils furent longuement commentés par nombre de théologiens tels qu'Augustin d'Hippone ou Thomas d'Aquin. Le sermon assigne au croyant des objectifs de perfection difficilement réalisables19. Le péché, honni mais inévitable, est ainsi une notion centrale dans le christianisme20.
Né dans la société romaine reposant sur l'esclavage, le christianisme proclame que les hommes sont frères dans le Christ mais ne remet pas en cause l'ordre établi et prône l'obéissance des esclaves à leur maître21.
Le christianisme privilégie la charité envers les pauvres et les malades ; dès le ive siècle l'organisation de la diaconie établit des listes de pauvres et consacre à leur entretien une part des revenus des églises22. Le prêt à intérêt est donc interdit aux chrétiens par l'Église catholique comme contraire à cette notion23.
Au xvie siècle, Calvin remet en cause cet interdit, ce qui le fait parfois qualifier de père du capitalisme, mais s'il légitime le prêt d'investissement, il ne remet pas en cause l'obligation de gratuité du prêt d'assistance au prochain dans le besoin23. À la même époque, des institutions catholiques fondent les premiers monts-de-piété.
Au xixe siècle, les révoltes des ouvriers face à leur misère croissante amenèrent Frédéric Ozanam à fonder la société de Saint-Vincent-de-Paul pour l'aide aux pauvres24,25, début de l'action du catholicisme social. En 1891, l'encyclique Rerum novarum de Léon XIII établit les grands principes de la doctrine sociale de l'Église catholique.
Depuis les années 1960, la théologie de la libération remet en question cette aide traditionnelle aux pauvres ou charité, pour une « option préférentielle pour les pauvres » qui participe à leurs démarches d'émancipation26.
Les catholiques et les orthodoxes se réunissent pour la messe 27.
Les protestants et les chrétiens évangéliques se réunissent pour le culte28.
Les lieux de cultes catholiques, orthodoxes et de certaines dénominations protestantes sont appelés église ou cathédrale29.
Les lieux de cultes protestants ou chrétiens évangéliques sont généralement appelés « temple » ou « bâtiment (d'église) »30,31,32,33.
Au sein du christianisme, les sacrements aussi appelés ordonnances sont des rites cultuels. Deux sont pratiqués par presque toutes les confessions chrétiennes : le baptême et l'eucharistie, principalement parce que ce sont les deux gestes qui ont institués par Jésus dans la bible34. Cependant, certaines dénominations protestantes ne pratiquent aucun sacrement et les catholiques ainsi que les orthodoxes en pratiquent sept35.
Les églises chrétiennes évangéliques utilisent majoritairement le terme « ordonnances », pour parler du baptême et de la communion36.
Le baptême est un rite présent dans la quasi-totalité des Églises chrétiennes, à quelques exceptions près, comme les quakers. Baptême d'eau issu des rites de purification juifs, il prend pour modèle celui de Jésus par Jean le Baptiste ; il peut être pratiqué par immersion, par effusion ou par aspersion37. Il symbolise l'entrée du croyant dans la communauté chrétienne ; dans certaines confessions il est pratiqué sur les jeunes enfants (pédobaptisme)37. Dans les églises évangéliques, le baptême du croyant est l'un des principaux signes de distinction d'avec les autres églises protestantes38. En effet, pour la majorité des chrétiens évangéliques, le baptême du croyant, par immersion dans l'eau, survient après la nouvelle naissance39. Ce sacrement n'est en principe pas réitéré, mais les conditions de reconnaissance mutuelles du baptême entre confessions sont complexes : les Églises trinitaires ne reconnaissent que les baptêmes « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »40 tandis que les anabaptistes ne considèrent pas le baptême des enfants comme valide37.
L'eucharistie est le repas sacrificiel qui commémore la Cène40, dernière Pâque de Jésus. Sa célébration est l'acte central du culte dans les différentes Églises40.
Les catholiques et les orthodoxes pratiquent sept sacrements comprenant, en plus du baptême et de l'eucharistie, la confirmation (ou la chrismation), l'ordination, la pénitence (ou la réconciliation), l'onction des malades et le mariage41. C'est également le cas des orthodoxes orientaux, de plusieurs anglicans et de quelques luthériens.
Pâques est la première fête célébrée dans les calendriers liturgiques chrétiens ; elle est attestée dès le iie siècle. Elle commémore la dernière Cène, la Passion et la Résurrection du Christ42, événements dont les quatre évangiles situent le déroulement lors des festivités de la Pâque juive à Jérusalem, le 14 Nissan du calendrier juif. Sa date fut fixée en 325 par le concile de Nicée au dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après
.
Le calendrier liturgique se constitua progressivement à partir du ive siècle autour de la date de célébration de Pâques. C'est tout d'abord le triduum pascal, dont les deux jours qui précèdent le dimanche de Pâques deviennent un temps de jeûne, puis la célébration s'étendit à la semaine sainte dès 38943. À partir de la fin du ive siècle, elle fut précédée des 40 jours de jeûne du carême43. Le temps pascal fut également étendu jusqu'à la Pentecôte, sept semaines après Pâques.
Le cycle des fêtes à dates fixes lié à Noël ne fut instauré qu'au ve siècle, après que cette fête eut été fixée au 25 décembre pour remplacer la fête impériale de Sol Invictus43.
La réforme du calendrier grégorien au xvie siècle, adoptée pour corriger la dérive séculaire du calendrier julien alors en usage, amena un décalage dans le calcul de la date de Pâques entre le calendrier liturgique catholique et le calendrier liturgique orthodoxe, qui perdure de nos jours.
Dans le catholicisme, le ministère désigne les membres du clergé, soit le diacre, le prêtre, l'évêque, le cardinal ou le pape 44.
Dans les Églises protestantes, et notamment réformées, il désigne les fidèles appelés à exercer un ministère, c'est-à-dire une fonction reconnue au service de l'Église locale ou nationale45. Le ministère d’évêque avec des fonctions de surveillance sur un groupe de pasteurs est présent dans certaines dénominations chrétiennes protestantes 46.
Dans le christianisme évangélique, les ministères évangéliques sont principalement ceux de pasteur, du diacre, du chantre et de l’évangéliste47. D’autres ministères peuvent également être présents, tel que celui d’ancien avec des fonctions similaires à celles du pasteur48. Le ministère d’évêque avec des fonctions de surveillance sur un groupe de pasteurs est présent dans certaines dénominations chrétiennes évangéliques49. Dans certaines églises du mouvement de la nouvelle réforme apostolique, il y a la présence de cinq ministères; ceux d'apôtre, prophète, évangéliste, pasteur, enseignant50.
Le christianisme s'est développé à partir du ier siècle dans le contexte des communautés juives du Moyen-Orient et en particulier des communautés juives hellénisées.
Jésus est la figure fondatrice du christianisme, certains s'interrogent sur son rôle historique de fondateur. D'après les Évangiles, Jésus « n'est pas venu abolir la Loi, mais accomplir ». Sa perspective est donc celle d'un accomplissement de la foi juive, dans une interprétation particulière à Jésus lui-même, et non la création d'une nouvelle religion. Si le salut est apporté à tous, c'est d'abord aux siens, « aux brebis perdues d'Israël »B 2, qu'il réserve le privilège de son enseignement51. Jésus et tout le groupe primitif des apôtres et des femmes, qui le suivaient, étaient juifs ainsi que la plupart de ses interlocuteurs, à quelques exceptions près et désignées comme telles, comme le centurion romain de Capharnaüm ou la femme samaritaine52. Il apporte aussi une nouveauté radicale au judaïsme : lui-même, se substituant à la Torah53.
Carte du voyage missionnaire que
Paul de Tarse effectue vers 54-58.
À l'exemple de la diversité régnant dans le judaïsme (sadducéens, pharisiens, esséniens, baptistes...), le paléochristianisme couvre différentes communautés, dont la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem autour de Jacques, frère de Jésus, appartenant au judaïsme mais reconnaissant le messianisme de Jésus et vivant dans l'attente du Royaume de Dieu54, et les communautés fondées par Paul ou Pierre dans le sillage des hellénistes, en Asie, en Grèce et à Rome54, qui permirent l'ouverture aux gentils (notamment après la rupture entre Paul et l'église de Jérusalem en 48/49), et un début de divergence théologique (centralité et prééminence de la Croix sur la Loi, et de la Foi sur les Œuvres).
Selon une tradition, rapportée par la littérature patristiqueC 3, à la suite d'un oracle, l'Église de Jérusalem quitta la Ville Sainte, au moment de la Grande révolte juive de 66, pour s'installer dans la cité païenne de Pella (Tabaqat Fahil en Jordanie) (cf. Fuite des Chrétiens de Jérusalem à Pella). De Pella, ces chrétiens sont retournés plus tard à Jérusalem où ils demeurèrent jusqu’à la révolte de Bar Kokhba (132-135/6)55.
Dans le même temps, le judaïsme évolue vers un judaïsme rabbinique qui prolonge le pharisianisme après la chute du Temple (70)54.
La divergence, avec le judaïsme, s’accéléra au tournant du ier siècle ; il n'y a pas d'événement marquant clairement cette séparation. Pour d'aucuns, le christianisme naît avec la reformulation de la Birkat haMinim (la 12e bénédiction de l'Amida) ; pour d'autres, il commence dès le tournant du iie – iiie siècle avec l'établissement d'un canon pour le Nouveau Testament, pères apologètes, début d'une théologie chrétienne (rencontre entre le mythe chrétien et la philosophie grecque)56. Au début du iie siècle, les épîtres d"Ignace d'Antioche sont précurseurs en Asie Mineure de l'organisation d'un épiscopat monarchique caractérisé par une hiérarchie à trois niveaux (évêque, prêtre, diacre)57.
Dans l'Empire romain, les autorités ne font pas, au début, une différence très nette entre juifs et chrétiens, ces derniers n'étant qu'une secte juive parmi d'autres58, jusqu'à ce qu'ils commencent à être accusés de troubles à l'ordre public12.
- Expansion du christianisme en 325.
- Expansion du christianisme en 600
.
Le christianisme est né dans la partie orientale de l'Empire romain, où se trouvait le plus grand nombre de chrétiens dans les premiers siècles.
Cependant, le christianisme se développa à l'extérieur, dans l'Empire parthe (Mésopotamie, Perse) mais aussi en Éthiopie et en Inde, où la diaspora juive était présente. En dehors de l'Empire romain, les chrétiens s'organisèrent en Églises indépendantes. Ce fut notamment le cas du Catholicossat-Patriarcat de toute la Géorgie et de l'Église arméniennen 1. Aucune centralité susceptible de régulation n'existait alors59, et le débat christologique était la règle60.
Avec la conversion de l'empereur Constantin et l'édit de Milan en 313, les persécutions contre les chrétiens s'arrêtèrent. Vers la fin du ive siècle, le christianisme devint la religion officielle de l'Empire, remplaçant le culte romain antique et inversant la persécution. Cette date marque symboliquement le début de la chrétienté, période de l'histoire de l'Europe où le christianisme imprègne toute la société, y compris les lois et les comportements sociaux.
Les causes de la conversion de l'empire au christianisme, peu étudiées au-delà d'approches de type mystique ou sectaire, sont vraisemblablement à aller chercher du côté de la menace que représentait le judaïsme pour la cohésion de l'empire (se rapporter sur ce point au code Théodosien qui punit spécifiquement les citoyens romains qui auraient souhaité se convertir au judaïsme). Ainsi, l'adoption du christianisme aurait répondu à un impératif de rassemblement des sujets de l'empire à un moment où la puissance de ce dernier vacillait. Elle aurait notamment permis aux dirigeants romains de proposer à leurs sujets une alternative au judaïsme qui soit plus crédible que le vieux paganisme finissant difficilement réformable.
En 330, l'empereur Constantin Ier transféra la capitale de l'empire de Rome à Constantinople (rebaptisée Nea Roma, « Nouvelle Rome »), qui devint un important foyer intellectuel. On aboutit alors à la Pentarchie : les cinq centres historiques de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem.
Avec la Paix de l'Église commença la période des Pères de l'Église61, qui s'accompagna d'une réinterprétation de la philosophie, notamment celle de Platon, dans le sens de la nouvelle religion, et de l'utilisation de nombreux motifs mythiques du monde ancien pour l'inculturation du christianisme dans le respect de la tradition apostolique. De multiples débats théologiques suscitèrent des controverses passionnées sur la nature du Christ62. Au fil des siècles et des conciles, le monde chrétien connu ensuite plusieurs controverses christologiques, ainsi que des crises et bouleversements idéologiques et politiques.
Le christianisme étant devenu l'un des cultes reconnus de l'Empire, le pouvoir politique prit l'initiative de réunir des assemblées d'évêques (conciles) pour régler les différends. Le premier fut le concile de Nicée, qui condamna l'arianisme en 325. Le concile d'Éphèse proclama en 431 que le Christ n'avait qu'une seule nature, divine, qui avait absorbé sa nature humaine. Les thèses nestoriennes affirmant que deux personnes différentes coexistaient en Jésus-Christ (l'une divine et parfaite, l'autre humaine et faillible), furent jugées hérétiques. En 451, le concile de Chalcédoine proclama l'unique personne du Christ, de nature à la fois divine et humaine, et définit la doctrine sur la Trinité chrétienne formalisée par le credo en 325 à Nicée.
Les dogmes proclamés au concile de Chalcédoine furent acceptés par la très grande majorité des Églises, tant en Occident qu'en Orient : elles furent donc nommées « chalcédoniennes »63. Mais les christologies déclarées hérétiques ne disparurent pas pour autant. Plusieurs empereurs après Constantin revinrent à l'arianisme, auquel se convertirent Goths et Vandales lors de leur rattachement à l'Empire romain.
En Occident, le déclin de l'Empire romain a amené la prépondérance des Wisigoths, Lombards, Burgondes convertis pour partie au christianisme arien, qui s'installèrent dans la Gaule romaine et dans la péninsule ibérique64. La donne changea avec l'avènement du roi franc Clovis, qui opta pour le christianisme nicéen65. Il noua des alliances successives pour continuer l'expansion de son royaume en chassant les Wisigoths, puis convoqua en 511 le premier concile mérovingien pour commencer à codifier les rapports du roi et de l’Eglise66.
En Orient, certaines Églises d'Orient s'en tinrent au concile d'Éphèse, considérant que le Christ n'a qu'une seule nature, divine. Appelées à l'époque « monophysites », elles sont dites aujourd'hui des « trois conciles » et comptent, entre autres, des coptes en Égypte, des Éthiopiens et un certain nombre d'Arméniens.
Au début du viie siècle, le christianisme au Proche-Orient et en Afrique du Nord restait donc profondément divisé entre chalcédoniens, monophysites et nestoriens63 quand ces régions furent conquises par l'empire Perse à partir de 611 (l'Égypte en 618)67. Les Églises monophysites sont alors privilégiées par rapport aux chalcédoniens, vus comme alliés de l'Empire Byzantin. Après la reconquête byzantine (de 622 à 630), les divergences s'étant exacerbées, le monoénergisme est proposé comme tentative de conciliation des doctrines ; et bientôt imposé aux monophysites par de nouvelles persécutions68.
C'est alors qu’apparaît une nouvelle religion monothéiste, l'islam, dans les tribus arabes du Hidjaz69, qui bientôt entament une guerre de conquête en direction de la Syrie, la Palestine et l'Égypte70. Entre 631 et 643, trois des centres du christianisme oriental (Alexandrie, Antioche et Jérusalem) tombent aux mains des musulmans70. Les Byzantins pratiquent une politique de la terre brûlée et laissent derrière eux une très mauvaise image71. La vie chrétienne continue dans les régions conquises, avec le statut de dhimmis (« protégés »), mais seules Constantinople et Rome gardent leur liberté politique.
Christianisme oriental et occidental au Moyen Âge[modifier | modifier le code]
La dynastie carolingienne renforça sa légimité en se faisant sacrer par le pape dès 754 ; la création des États pontificaux, conquis sur les Lombards, scella cette alliance avec la papauté72.
Au ixe siècle, en sacrant Charlemagne comme empereur romain, les évêques de Rome rompent politiquement avec les empereurs de Constantinople et recherchent la protection des empereurs ou des rois Francs. Charlemagne poursuivit la conquête et la christianisation de l'Europe ; les Saxons furent convertis de force et l'empereur, par de nombreux cartulaires, réglait la discipline religieuse.
Au ixe siècle l'évangélisation des peuples slaves se fit par la conversion de leurs souverains : le khan Boris de Bulgarie pour les slaves occidentaux opta pour un rattachement à Rome, Vladimir de Kiev pour les slaves orientaux (serbes, bulgares et Rus' de Kiev) à Constantinople73. En 1054, après la querelle du Filioque, Rome et Constantinople se traitent réciproquement de « schismatiques et anathèmes ». La première croisade aboutit à l'installation de patriarcats latins à Jérusalem et Antioche. Sur le plan politique, la rupture a été définitivement consommée en 1204 lorsque les Croisés latins ravagèrent Constantinople et déposèrent le patriarche. L'affaiblissement de l'Empire romain d'orient par les Croisés a permis, deux siècles plus tard, la prise de Constantinople par les Turcs ottomans.
En 1455, le pape Nicolas V concède au Portugal l'exclusivité du commerce avec l'Afrique et encourage Henri le Navigateur à soumettre en esclavage les sarrasins et autres infidèles
, comptant sur les progrès des conquêtes pour obtenir des conversions74. Après la découverte de l'Amérique par les Européens en 1492, le pape Alexandre VI est amené à arbitrer le partage du nouveau monde entre les puissances espagnoles et portugaisesn 3, et leur attribue l'activité de mission qui a souvent été considérée par les puissances coloniales comme un instrument permettant d'introduire les intérêts occidentaux, voire de légitimer des interventions politiques ou militaires. Le catholicisme s'implante en Amérique du Sud, au Mexique avec la conquête de Cortés et au Pérou à la suite de celle de Pizarre73. Les missions vers l'Asie remportent peu de succès sauf aux Philippines et à Goa75.
Les bulles pontificales Sublimus Dei (29 mai 1537) et Veritas ipsa du pape Paul III (2 juin 1537) condamnent l'esclavage des Amérindiens76 ainsi que toute mise en doute de la pleine humanité de ceux-ci
, mais n'évoque pas les Noirs. Après la Controverse de Valladolid en 1550 la traite négrière se généralise.
À la même époque, le protestantisme tire son origine dans la Réforme instaurée par Luther et Calvin au début du xvie siècle et proposant une réinterprétation de la foi chrétienne fondée sur un retour à la Bible. Les protestants refusent l'idée d'une hiérarchie ecclésiale instituée par Dieu : pour eux le clergé est une émanation du peuple chrétien. Ils refusent donc toute autorité au pape. Dans un premier temps, l'anglicanisme ne refuse que la juridiction pontificale. Puis très vite, sous l'influence de la Réforme, il refuse aussi la primauté en matière de foi et de mœurs.
La Contre-Réforme catholique précise ses dogmes lors du concile de Trente et impose en 1582 le passage du calendrier julien au calendrier grégorien. Elle s'engage dans la lutte contre les hérésies, d'une part par l'éducation – l'ordre des Jésuites est créé à cet effet –, d'autre part par la répression de l'Inquisition.
À l'issue des guerres de religion qui opposèrent catholiques et protestants en Europe, les royaumes méditerranéens restèrent catholiques. La paix d'Augsbourg, qui promulguait le principe « un prince, une religion », permit de facto une certaine tolérance dans le Saint-Empire romain germanique77. Les Pays-Bas connurent une division politique et religieuse : au sud, les Pays-Bas espagnols catholiques, au nord les Pays-Bas indépendants, dirigés par des protestants77.
Dès le xviie siècle, les colonies anglaises d'Amérique offrirent un asile à ceux qui fuyaient l'intolérance religieuse en Europe. Alors que le Nord-Est restait puritain et les États du Sud anglicans, dans les États du centre l'arrivée des immigrants anabaptistes et piétistes allemands, des frères moraves tchèques, des presbytériens écossais et nord-irlandais, des huguenots français, des méthodistes et baptistes anglais notamment provoquèrent le foisonnement religieux du grand réveil. Des prédicateurs itinérants parcoururent alors le territoire.
Déclin en Europe, foisonnement aux États-Unis[modifier | modifier le code]
En Europe, à partir du xixe siècle, l'Église catholique perdit son statut privilégié dans plusieurs États. La Révolution française avait supprimé la dîme et confisqué les biens du clergé, qui subit des persécutions jusqu'à la signature du Concordat en 180178. Après les guerres napoléoniennes, l'Europe était profondément changée, et, malgré ses efforts, l’Église catholique ne retrouva jamais la position qu’elle occupait pendant l’Ancien Régime.
À la fin du xixe siècle, l'Église catholique confrontée au rationalisme réagit par la publication du syllabus de Pie IX pour dénoncer les erreurs « modernes »79 ; le concile Vatican I proclama l'infaillibilité papale avant d'être interrompu par la guerre de 187080. Les États pontificaux, dernier vestige du pouvoir temporel de la papauté, furent absorbés par l'unification des États italiens en 187080.
À la même époque, le christianisme connaît un nouveau foisonnement sur le continent américain, avec le Second grand éveil qui conduit à l'apparition de nouveaux groupes comme les mormons, les adventistes du septième jour, les témoins de Jéhovah, les pentecôtistes ainsi que le mouvement du Social Gospel et l'Armée du Salut81,82.
En 1917, l'Église orthodoxe de Russie put se réorganiser lors de la révolution russe83, mais connut des persécutions dès la Révolution d'Octobre84, qui l'amenèrent à plusieurs schismes.
Au cours du XXe siècle, l'Afrique a été le continent à avoir connu la plus forte expansion de chrétiens85. Le nombre de chrétiens dans cette région a été multiplié par plus de 60, passant de 8 millions en 1910 à 516 millions en 2010. De même, alors que la population chrétienne en Afrique subsaharienne ne s'élevait qu'à 9 % en 1910, elle est aujourd'hui majoritaire avec 63 %86.
En 1900, les Africains ne formaient que 2 % (10 millions) de la population chrétienne mondiale. Ils sont aujourd'hui 20 % (500 millions). Cet essor est dû en partie au prosélytisme des protestants évangéliques, mais aussi à l'émergence de nouvelles Églises d'institution africaine. Les plus importantes - le Kimbanguisme au République démocratique du Congo, l'Église harriste en Côte d'Ivoire ou le mouvement Aladura issu du Nigéria - ont été fondées dans l'entre-deux-guerres et ont joué un rôle lors de la décolonisation, mais il en existe de nombreuses autres 87 dont la plupart sont totalement inconnues en Occident88.
Le développement de ces Églises pourrait conduire à revoir les classifications traditionnelles et à établir de nouvelles typologies89.
Répartition du christianisme dans le monde, toutes tendances confondues.
Le christianisme est la première religion du monde en nombre de fidèles devant l'islam qui compte 1,703 milliards de fidèles. Selon une estimation pour mi-2015, le christianisme compterait environ 2,4 milliards de fidèles90,91.
Les chrétiens se répartissent dans de multiples confessions, dans des Églises autocéphales dès l'origine, ou issues des nombreux schismes qui ont agité l'histoire du christianisme.
On classe les Églises chrétiennes en trois grands groupes : la catholique, les orthodoxes et les protestantes :
- Catholiques : 1,272 milliard92
- Protestants : 863,9 millions92
- Orthodoxes : 283,1 millions
Le christianisme a une croissance légèrement supérieure à celle de la population mondiale, ce qui fait que le christianisme est la religion d'une part toujours plus importante de la population mondiale avec, à la mi-2015, 33,2 % de chrétiens.
Ce que les médias ont appelé l'indifférence religieuse, étudiée par différentes personnalités de l'Église catholique93 concerne surtout les confessions historiques majoritaires, tandis que les religions nouvelles et minoritaires semblent progresser.
Sur les cinq pays comptant le plus grand nombre de chrétiens au monde, trois sont situés dans les Amériques : les États-Unis, le Brésil et le Mexique (les deux autres étant la Russie et les Philippines94.)
Le 13 mars 2013, a lieu à Rome l'élection du pape François : il s'agit du premier pape issu du continent américain et du premier pape non européen depuis le viiie siècle. Le dernier pape non européen remontait a l'an 741 ; il s'agissait du Syrien Grégoire III95.
En Asie, le christianisme était jusque-là peu présent, excepté au Moyen-Orient et en Inde. Aujourd'hui, le Timor oriental et les Philippines représentent les seuls pays d'Asie à majorité chrétienne, avec respectivement 99,1 % et 81,4 % de fidèles (en troisième place le Liban avec plus de 45 % de chrétiens). Toutefois, bien que minoritaires sur le continent, les chrétiens sont de plus en plus nombreux en Asie96, ou, comme le souligne Régis Anouil, « le christianisme est associé aux valeurs de modernité, de démocratie et de liberté, alors que le bouddhisme, l'hindouisme et le confucianisme apparaissent moins en prise avec la réalité »97.
La proportion de chrétiens en Asie est passée de 4,5 % en 1910 à 13,1 % en 201098. La Corée du Sud abrite près de 20 % de fidèles du christianisme, tandis que la Chine et l'Inde sont tous deux parmi les 10 pays comptant le plus de chrétiens. Le cas de la Chine est particulièrement représentatif de la croissance du christianisme en Asie : non seulement il s'agit déjà du troisième pays avec le plus grand nombre de chrétiens (67 millions) mais en plus, la Chine pourrait devenir le pays le plus chrétien de la planète99, comme en témoigne une étude de Fenggang Yang, un chercheur américain. En effet, en 2050 la population chrétienne en Chine devrait dépasser les 247 millions, soit plus que n'importe quel autre pays du monde100.
En outre, un nombre croissant d'écrivains dissidents, d'intellectuels critiques, de journalistes et d'avocats chinois revendiquent le christianisme, dans lequel ils voient un symbole dans leur lutte pour la démocratie101.
Au cours du XXe siècle, l'Afrique a été le continent à avoir connu la plus forte expansion de chrétiens85. qui sont désormais aussi nombreux que les musulmans102. : environ 400 à 500 millions de fidèles pour les deux confessions (sur une population d'environ 1 milliard d'habitants103.) D'après les chiffres livrés lors d’une conférence organisée à l’université d’El Jadida au Maroc, les chrétiens seraient même récemment devenus plus nombreux que les musulmans : 46,53 % des Africains se rattachent au christianisme contre 40,64 % à l’islam104.
Les Africains constituent 20 % (500 millions) de la population chrétienne mondiale.
L'Église orthodoxe réunit les Églises des sept conciles, liées les unes aux autres par la confession d'une foi commune et une reconnaissance réciproque ; elles adoptent un classement selon un rang honorifique traditionnel.
Au début du xxie siècle on dénombre 283,1 millions d'orthodoxes, soit environ 12 % des chrétiens105. Numériquement les pays qui comptent le plus d'orthodoxes sont la Russie et l'Éthiopien 4, mais dans des pays plus petits comme la Moldavie,la Roumanie, la Grèce ou la Géorgie, ils représentent plus de 87 % de la population106.
L'Église catholique revendique depuis le premier concile de Constantinople une primauté pontificale qui ne soit pas seulement d'honneur mais aussi de juridiction. Après la séparation des Églises d'Orient et d'Occident, l'Église de Rome, appelée « Église catholique », eut encore 14 conciles qui fixèrent des dogmes comme le purgatoire, l’Immaculée Conception ou l'infaillibilité pontificale. Ces conciles accentuèrent la rupture avec les Églises des sept conciles et provoquèrent de nouveaux schismes. Ainsi, l'Église vieille-catholique est née du rejet du dogme de l'infaillibilité papale107. L'écart entre « catholiques » et « orthodoxes » tend cependant à se réduire depuis le concile Vatican II.
Plus de la moitié des chrétiens sont catholiques, soit 1,272 milliard92. Parmi eux, 48 % sont américains (Brésil, Mexique et États-Unis) et 24 % européens108.
La Réforme protestante instaurée par Luther et Calvin au début du xvie siècle a donné naissance à de nombreuses Églises protestantes luthériennes ou réformées ainsi qu'à de nombreuses églises chrétienne évangéliques (baptisme, pentecôtisme, mouvement charismatique évangélique et christianisme non-dénominationnel) ou libérales.
En 2011, l'ensemble de ces Églises regroupent environ 37 % des chrétiens, soit 800 millions de protestants109.
Le principal symbole chrétien est la croix 110. Celle-ci représente la Crucifixion et est utilisée depuis Constantin comme symbole des chrétiens.
Dans les années 1970, l’usage de l'ichthus s’est répendu aux États-Unis avec le Jesus Movement auprès des chrétiens, et spécialement chez les chrétiens évangéliques111.
Ce symbole est utilisé principalement sur les pendentifs, les épingles ou sur les voitures, en signe d'appartenance à la foi chrétienne112,113.
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La croix, principal symbole du christianisme.
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Le chant chrétien, accompagné d'instruments de musique et basé sur le livre des Psaumes est un des premiers styles de musique chrétienne114. Puis le chant grégorien s'est installé dans les églises 115. Aux États-Unis, le xixe siècle voit apparaître le negro spiritual et le gospel au xxe siècle116. En 1964, la Gospel Music Association est fondée à Nashville 117.
La musique chrétienne contemporaine regroupe divers styles de musique qui se sont développés aussi bien à l’extérieur de ces communautés qu'à l’intérieur de celles-ci. Les artistes chrétiens pratiquent aujourd'hui tous les styles de musique : de la pop chrétienne, du rock chrétien au hip-hop chrétien en passant par le punk chrétien ou encore metal chrétien 118. Dans les années 1980 et 1990, la musique chrétienne contemporaine a pris une place considérable dans les cultes chrétiens évangéliques119,120. Une grande variété de styles musicaux a développé la louange traditionnelle 121.
Les églises catholiques, orthodoxes et certaines églises protestantes (luthériennes et anglicanes) utilisent la peinture pour des représentations divine ou humaine dans les lieux de culte 122,123.
En raison de leur compréhension du deuxième des dix commandements, la majorité des églises protestantes et toutes les églises chrétiennes évangéliques n’ont pas de représentation matérielle religieuse comme des statues, des icônes ou des tableaux dans leurs lieux de culte124.
La Trinité est un concept chrétien remontant à Tertullien, qui présente le Dieu unique sous forme d'une trinité de trois « personnes » (Tertullien125) divines, ou de trois « hypostases » (Origène125), fondamentalement distinctes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, ce qui peut faire écho126 à une formule trinitaire de l'évangile selon Matthieu. Celle-ci renvoie au baptême de Jésus-Christ127 : « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »B 3. Cette notion donne lieu à de multiples approches et vigoureux débats dès le iiie siècle. Le terme de « personne » a prêté à de nombreuses interprétations et, par exemple, Augustin d'Hippone précise que ce terme, humain, ne définit qu'imparfaitement la Trinité.
Une majorité d'évêques chrétiens – au terme des grands conciles du ive siècle – s'accordent sur une profession de foi connue sous le nom de Credo de Nicée-Constantinople (325-381) qui devient un dogme. Nombre des chrétiens définissent leur foi par ce Credo, socle de foi commun affirmant l'unicité de Dieu, la vie, la mort et la résurrection de Jésus, « la résurrection des morts, et la vie du monde à venir »n 5. Mais différents courants refusent cette approche, considérant que le Fils n'est pas pleinement divin : parmi les courants qualifiés d'« ariens », on trouve des homoiousiens, des homéiens, des anoméens... en plus d'une première difficulté entre l'Occident chrétien, plutôt monarchianiste et l'Orient, tenant de trois hypostases plus ou moins égales128. Des chrétiens refusent ainsi les conciles postérieurs, formant les Églises des deux conciles, des trois conciles ou des sept conciles.
Aux alentours du vie siècle, apparait en Espagne, en réaction à l'arianisme wisigoth, une notion qui entend s'ajouter au Credo de Nicée et s'étend dans certaines portions de la chrétienté occidentale, celle du Filioque : le Saint-Esprit dépend désormais à la fois du fils et du Père et non plus seulement de ce dernier129.
Pendant plusieurs siècles, l'Église occidentale refuse le Filioque pour ne pas altérer la profession auxquels l'essentiel de la chrétienté avait souscrit et que les conciles œcuméniques avaient expressément interdit de changer, sauf par la tenue d'un autre concile129. Mais au xie siècle129, elle finit par l'adopter et, par là, se coupe de ses racines orientales en insistant sur l'incarnation du Christ et de l'Église dans l'histoire, au détriment du Saint-Esprit dans l'économie du Salut130. Si le Saint-Esprit découle aussi du Christ, et pas seulement de Dieu, une âme ne peut être sauvée que si la personne est chrétienne, ce qui change le rapport aux autres croyances et aux incroyants[réf. à confirmer]131.
Cette controverse contribue, parmi d'autres différends séculaires, au schisme de 1054 entre catholiques et orthodoxes. Quelques siècles plus tard, d'autres controverses ont conduit, dans le monde orthodoxe, au bogomilisme, et dans le monde catholique au catharisme et au protestantisme.
De plus, certains chrétiens tels que les unitaristes, certains groupes adventistes, les Témoins de Jéhovah et l'Église de Dieu (Septième Jour) n'admettent pas le dogme de la Trinité. Ces derniers sont appelés « antitrinitaires ».
La doctrine chrétienne du péché originel est en grande partie issue de la pensée d'Augustin d'Hippone. S’il affirme, dans le traité De libero arbitrio, l’existence du libre arbitre contre les manichéens qui attribuaient au divin la responsabilité du mal, il tend, contre les pélagiens, à en minimiser le rôle dans l'œuvre du salut, arguant que l’homme a, par le péché originel, perdu l’usage de cette faculté132. Seule la grâce, gratuitement octroyée par Dieu, peut alors accomplir l'œuvre du salut.
Augustin aborde également la doctrine de la prédestination, selon laquelle Dieu aurait déterminé de toute éternité qui serait sauvé.
Pour l'Église catholique la théologie du salut était centrée sur le principe « Hors de l'Église point de salut », c'est-à-dire que ce sont ses sacrements qui permettent aux fidèles de participer à la vie de Dieu et par là d'accéder au salut.
Le débat autour de cette question, au centre des préoccupations de Luther fut relancé lors les débats théologiques de la Réforme132. Luther estime que « seule la foi » apporte le salut, et donc que les bonnes œuvres ne peuvent pas y contribuer.
Les cinq points du calvinisme posent le principe de l'élection inconditionnelle selon laquelle avant que Dieu ait créé le monde, il a choisi de sauver certains pour ses propres raisons et en dehors de toute condition liée à ces personnes.
En 1965, par la déclaration Dignitatis Humanae du concile Vatican II, l'Église catholique déclare que « Dieu a Lui-même fait connaître au genre humain la voie par laquelle, en Le servant, les hommes peuvent obtenir le salut dans le Christ et parvenir à la béatitude. Cette unique vraie religion, nous croyons qu’elle subsiste dans l’Église catholique et apostolique ».
Un rapprochement entre l'Église catholique et la Fédération luthérienne mondiale sur ces questions a amené en 1999 à une déclaration commune sur la justification par la foi qui professe « Nous confessons ensemble que la personne humaine est, pour son salut, entièrement dépendante de la grâce salvatrice de Dieu ».
C'est généralement à la Conférence Internationale des Missions qui s'est tenue à Édimbourg en 1910133, présidée par le laïc américain John Mott, que l'on fait remonter le départ de l'œcuménisme moderne134. La version unioniste de l'œcuménisme est la volonté de bâtir une Église unique. Ce fut un temps la pensée de l'archevêque luthérien d'Uppsala Nathan Söderblom135, prix Nobel de la Paix en 1929. Mais ce fut d'abord la nécessité d'une meilleure coopération entre les sociétés bibliques protestantes qui amena, à la fin du xixe siècle, les premières tentatives de dialogue inter-confessionnel. En 1948, ces dialogues ont donné naissance au Conseil œcuménique des Églises (COE).
En 1927136, plusieurs Églises orthodoxes ont participé au travail œcuménique de la conférence mondiale Foi et Constitution. Elles ont rejoint en 1961 le COE.
En 1928, le pape Pie XI avait dénoncé avec véhémence dans l’encyclique Mortalium Animos les « panchrétiens qui cherchent à fédérer les Églises ». Pour lui, l’unité des chrétiens ne pouvait être assurée que par le « retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ ». Dans la même ligne, l’Instruction sur le mouvement œcuménique, promulguée par le Saint-Office le 20 décembre 1949, avait affirmé que « l’Église catholique possède la plénitude du Christ » et n’a pas à se perfectionner par des apports venant d'autres confessions137. Par conséquent, l’Église catholique avait refusé de participer aux premières assemblées du Conseil œcuménique des Églises à Amsterdam (1948) et Evanston (1954) et n’entretenait aucune relation officielle avec les autres Églises chrétiennes138.
Avec le concile Vatican II, en 1962, l'Église catholique a infléchi sa position sur le dialogue œcuménique. La réconciliation et la levée des anathèmes entre catholiques et orthodoxes intervinrent en 1965, au dernier jour du concile, avec les déclarations du pape Paul VI et du patriarche Athenagoras Ier139. Toutefois, après une quinzaine d'années de « détente », les relations entre les deux Églises se sont à nouveau progressivement tendues, surtout après l'an 2000, avec le recadrage de l'Église catholique par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, et avec l'interdiction de tout prosélytisme catholique dans leur juridictions par des patriarcats comme ceux d'Athènes, Belgrade ou Moscou.
L'Église catholique n'est pas membre du COE pour des raisons doctrinales et parce que, tout en représentant à elle seule plus de fidèles que l'ensemble des autres membres du COE, elle n'aurait droit qu'à une seule voix, comme les autres Églises.
Les critiques du christianisme incluent des critiques portées contre les religions en général et d'autres qui lui sont propres, ainsi que des critiques spécifiques portées contre les différentes Églises chrétiennes. Elles portent sur les doctrines, les pratiques ainsi que sur le rôle historique de religion chrétienne.
D'un point de vue historique, les reproches émanent parfois des croyants eux mêmes, qui soulignent le contraste entre une doctrine qui prêche officiellement l'amour du prochain, et des institutions qui ont au fil des siècles soutenu l'esclavagisme140, créé l'Inquisition, lancé les croisades141 et propagé l'antisémitisme.
Du point de vue théologique, les interprétations chrétiennes de la Bible hébraïque sont inconcevables pour les autres peuples du Livre, qui considèrent comme du polythéisme la Trinité, l'idée d'un Dieu incarné en homme ou le culte de Marie (catholicisme et christianisme orthodoxe)142.
Les critiques philosophiques de la morale chrétienne portent sur sa culpabilisation de la sexualité et sa glorification de la souffrance et de la soumission143 ainsi que les scandales liés aux abus sexuels.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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