Bande-Annonce - Le Pari - Tabac - Comédie
Le Pari est un film français réalisé par Didier Bourdon et Bernard Campan, sorti en 1997.
Murielle et Victoria sont deux sœurs que tout oppose. Murielle vit à l'ouest de Paris avec Didier, pharmacien, sans cesse monopolisé par une vieille mémé aux flatulences persistantes. Ils sont parents adoptifs d'une petite fille noire, Élodie, et mènent une existence très bourgeoise. Victoria, quant à elle, vit dans une zup à l'est de Paris avec Bernard, professeur de technologie dans un lycée de banlieue. Les deux beau-frères se détestent mais ont en commun d'être de grands fumeurs. Alors que la famille est réunie à l'occasion de l'anniversaire du père de Murielle et Victoria, Didier et Bernard, harcelés indirectement par les discours moralisateurs de leur belle-mère et de leurs épouses respectives, font le pari d'arrêter de fumer pendant quinze jours.
Le lendemain, tant Didier que Bernard passent leur journée à se pavaner auprès de leurs collègues, amis, élèves ou clients, vantant sans discontinuer les mérites d'une vie sans tabac. Alors que leurs interlocuteurs les félicitent poliment pour cette décision, ils restent éberlués lorsqu'ils apprennent que cela ne fait qu'un seul jour que les deux compères ont « arrêté la cigarette ». Rapidement, les choses se gâtent : Didier et Bernard, chacun de leur côté, sont à la merci de la moindre référence plus ou moins directe à la cigarette, ou voient des cigarettes partout, à la télévision (par exemple, lors d'un débat sur la difficulté d'arrêter de fumer ; dans des clips vidéos, avec le titre diffusé à la télévision Dieu fumeur de Havanes de Serge Gainsbourg ; dans des westerns, avec les héros qui fument comme des pompiers, etc.).
À mesure que les jours passent, Didier et Bernard voient leur irritabilité augmenter de manière proportionnelle à leur appétit. Chacun tente de tenir le coup à l'aide de méthodes alternatives (des patches pour Didier, qui refuse d'en donner à Bernard ; de l'acupuncture pour Bernard qui manque de passer pour un psychopathe aux yeux d'une voisine d'immeuble en se présentant face à elle, dans le hall d'entrée, la face recouverte d'aiguilles).
À deux reprises, presque simultanément, les deux compères manquent de craquer : lors d'une visite nocturne chez un buraliste (mais l'autre ayant eu la même idée, ils se « torpillent » mutuellement) et de façon plus intime, chez eux (Didier se confectionnant une cigarette de fortune roulée dans du papier toilette, mais étant interrompu par sa fille qui le surprend, et Bernard ouvrant les paquets de cigarettes de sa femme pour en humer le parfum.
Finalement, quinze jours plus tard, lors de la fête des mères, les deux beaux-frères ont tenu leur pari ! Excédée par son époux qui n'a pas été fichu de commander des fleurs à temps pour sa mère, la femme de Didier fait une scène qui progressivement se transforme en règlement de compte avec sa sœur, notamment autour d'une sombre histoire de robe jamais prêtée durant l’enfance. Souhaitant poursuivre l'expérience et arrêter définitivement la cigarette, Didier et Bernard veulent marquer le coup en en fumant une dernière, hélas pour eux, leur beau-père qui dans l'intervalle a pris lui aussi la décision d'arrêter et a jeté toutes ces cigarettes. Au milieu des deux sœurs se disputant, Didier et Bernard ont bien du mal à obtenir les clés de la voiture pour aller acheter un paquet de cigarettes. C'est à ce moment que les deux épouses révèlent les écarts de chacun de leur mari durant les quinze jours écoulés (la cigarette en papier toilette pour Didier et les paquets ouverts pour Bernard). Alors qu'une dispute encore plus grande est sur le point d'éclater, la fille de Didier vient les interrompre pour leur indiquer que « Papi fait un malaise ». Didier et Bernard partent alors à la pharmacie chercher les médicaments, puisque Didier les avait utilisés sans vergogne pour sa propre consommation.
Nos deux héros se retrouvent alors dans une association de fumeurs anonymes, qui ressemble vaguement à une secte. On leur y apprend à reconnaitre comme « bien » les images présentant des personnes, des animaux ou des paysages dépourvus de cigarettes, et comme « pas bien » celles où une cigarette apparaît. Gilbert, un des pensionnaires de l'association se distingue pour son côté zélé, étant le seul, par exemple à repérer « le gars qui fume dans le rétro » sur une des images. Des cours de judo leur sont également dispensés : les participants devant effectuer une prise pour mettre au sol une personne qui leur propose une cigarette, sous le discours suivant : « Voulez-vous une cigarette ? » « Ah, non ! pas bien ! » Toutes ces activités étant régies par le mantra suivant : « Le tabac, c'est tabou ! On en viendra tous à bout ! »
Quelques jours plus tard, Didier et Bernard accompagnent leurs épouses à une soirée de gala mettant en scène des grands noms de la télévision. Tandis que l'épouse de Didier s'enorgueillie d'avoir obtenu un autographe de « Bernard » Lhermitte, celui-ci et Bernard s'enivrent au champagne. La femme de Bernard se fait lourdement draguer par un animateur de télévision. Après un bref esclandre et alors que Didier vient de se faire passer pour un grand producteur de cinéma pornographique (vexé de s'être fait snober par une sublime blonde après lui avoir révélé son métier de simple pharmacien) et qu'il a proposé un rôle dans l'un de ses prétendus films à une espèce de pimbêche austère, les deux amis quittent les lieux, non sans faire la traditionnelle prise de judo à deux hôtesses qui proposaient innocemment des cigarettes aux invités.
Ne sachant où dormir, Didier et Bernard se rendent chez Gilbert, le fayot des fumeurs anonymes. Alors que les deux compères cherchent à savoir où ils vont pouvoir dormir, Gilbert les assomme en leur racontant sa vie et en parlant de sa fille qui vit à Rocheville et à cause de laquelle il s'est engagé à cesser de fumer. Finalement, les deux amis vont dormir dans le lit de Gilbert, entouré de poupées en porcelaine et de chats. Lorsque l'un d'eux leur tombe dessus au beau milieu de la nuit, Didier et Bernard quittent précipitamment les lieux, surprenant au passage Gilbert travesti en femme et fumant clandestinement.
Tous deux décident de retourner à l'appartement de Bernard. Victoria, son épouse est absente, mais des centaines de mégots encore fumants ont été écrasés partout dans l'appartement. Dépité, Bernard est « réconforté » par Didier qui lui affirme maladroitement que son épouse à fait cela pour « rigoler ». Le lendemain, Didier retourne à la pharmacie que sa femme gère en son absence. Après une brève altercation, Didier suggère à la mémé aux flatulences persistantes de prendre trois cuillers à soupe de cyanure puis il est jeté dehors par son épouse.
Quelques mois plus tard, alors que Didier s'est installé chez Bernard et que les deux compères, devenus livreurs de pizza, ont déjà considérablement grossi, ce dernier prépare une lettre explosive qu'il compte envoyer au présentateur télé, que la presse commence à présenter comme l'amant de Victoria. La fille de Didier se présente a domicile. Bernard, sous l'injonction de Didier, prétend que son père n'est pas là. La fillette lui laisse un paquet de cigarettes ainsi qu'une lettre truffée de fautes d'orthographe, lui enjoignant de « refumer » et de « revenir ». Hésitant, les deux hommes se résignent à fumer l'une des cigarettes du paquet; mais Didier fait un malaise et tous deux se rendent en pleine nuit à la pharmacie. Cependant, Murielle a changé les codes d'accès du système de sécurité et l'alarme se déclenche. La police intervient alors que Didier et Bernard, en pleine panique, emportaient tout le stock de médicaments. Au commissariat, Didier et Bernard tentent d'expliquer la situation, mais face à l'hermétisme des policiers, ils perdent patience et finissent par avouer une série de crimes insensés. Finalement, un ami de Didier, qui est aussi son médecin traitant, vient les sortir de prison.
Bernard, ayant appris par voie de presse sur papier glacé la relation entre son épouse et le bellâtre de la télé, se rue à son appartement et à la suite d'une manipulation maladroite, voit sa lettre piégée lui exploser à la figure. Didier lui rend visite à l'hôpital. Dans un premier temps, il confond son ami avec un malade intubé de toutes parts, puis il pense que Bernard veut se suicider. En fin de compte, Bernard veut simplement fumer une cigarette dans un paquet qu'une infirmière lui a laissé. Didier cherche d'abord à l'en dissuader, puis il perd patience et déclame alors qu’il « ne demande pas mieux que le cancer ! » À ce moment, l'homme intubé leur demande, d'une voix rauque et agonisante « une dernière cigarette », ce qui interrompt le geste des deux hommes.
Après la convalescence de Bernard, on retrouve les deux hommes dans un centre de remise en forme. S'étant nourri exclusivement de pizzas durant un an, les deux compères sont désormais devenus de véritables sumos ! Finalement, ils n'en peuvent plus de ne manger que deux radis par jour et investissent la cuisine afin de se concocter un repas pantagruélique. Alors qu'ils sont sur le point de fumer une cigarette de fortune, ils sont interrompus par une employée du centre qui leur apprend que leur beau-père vient de décéder. Les deux hommes se rendent incognito aux funérailles mais sont reconnus par la fille de Didier qui lui saute dans les bras. Lors d'une scène émouvante, Murielle et Victoria retrouvent leurs époux respectifs.
Un an plus tard, Bernard et Didier se retrouvent dans les montagnes. Didier a manifestement divorcé de Murielle alors que Victoria attend son premier enfant. Sur le chemin, les deux hommes rencontrent un berger qui fume comme un pompier mais qui maintient une forme olympique. Intrigués, ils cherchent à en savoir davantage…
Le tournage s'est déroulé à Montreuil et à Paris. La scène des obsèques de M. Ramirez a été tourné au cimetière des Bulvis à Rueil-Malmaison.
- Le logotype de Télé Zap, journal pour lequel Victoria travaille, s'inspire directement de celui de Télé Z.
- Pascal Légitimus fait une très rapide apparition en tant qu'invité du cocktail de Télé Zap, où Didier et Bernard sèment la pagaille : on le voit demander un verre au barman, tandis que Didier et Bernard discutent au comptoir. L'apparition dure deux secondes, au point qu'il faut presque faire un arrêt sur image pour s'en apercevoir. En fait, une grande partie de la scène a été coupée au montage. En revanche, Théo Légitimus, le père de l'acteur, joue le rôle d'un client de Didier ; ce rôle, bien que secondaire, contient en conséquence plus de présence devant la caméra que celui de son fils.
- Victoria découvre sur une machine à écrire que Bernard a écrit « Le tabac c'est tabou, on en viendra tous à bout » de la même manière que Jack Torrance a écrit des centaines de fois la phrase « Trop de travail et pas de plaisir font de Jack un enfant terne » dans Shining.
- Au bout d'une heure de film, alors que Didier et Bernard quittent le domicile de Gilbert, on aperçoit celui-ci avec une perruque blonde pour femme, en train de fumer, qui s'explique : « C'est pas moi, c'est elle ! » en désignant un vieux mannequin en bois. Ce passage est une allusion au personnage Norman Bates dans le film Psychose de Hitchcock.
- Ressources relatives à l'audiovisuel :