Présentation
Appellation |
Ingénieur ou Ingénieure
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Compétences
Compétences requises |
Direction de projet, conception, innovation et création, animation d'équipes pluridisciplinaires, management de fournisseurs, assurance qualité.
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Un ingénieur ou une ingénieure1 est un professionnel traitant de problèmes complexes d'ingénierie, notamment en concevant des produits, des processus si nécessaire avec des moyens novateurs, et dirigeant la réalisation et la mise en œuvre de l'ensemble : produits, systèmes ou services. Il ou elle crée, conçoit, innove dans plusieurs domaines tout en prenant en compte les facteurs sociaux, environnementaux et économiques propres au développement durable2. Il lui faut pour cela, non seulement des connaissances techniques, mais aussi économiques, sociales, environnementales et humaines reposant sur une solide culture scientifique et générale.
Ce terme – popularisé par la fonction de Vauban au service de Louis XIV – revêt cependant des significations diverses selon les époques et les secteurs d'activité. Le terme « ingénieur » et les fonctions qui y sont reliées se sont en effet beaucoup élargies.
La technicité, l'autonomie requise et les coûts importants associés à certains équipements modernes amènent parfois le remplacement de techniciens ou de professionnels qualifiés par des ingénieurs.
Le terme en français n'est attesté, sous sa forme actuelle, qu'à partir de la Renaissance et du courant italien du designo. Ces premiers ingénieurs, véritable hommes de l'art héritiers des précurseurs médiévaux, dressent des plans descriptifs et décrivent par dessins, schémas modèles et cartes, des projets, en précisent les outils, les instruments ou les dispositifs à employer ou à manipuler avec adresse, en particulier la machinerie, et en conséquence définissent et partagent les travaux à accomplir dans un but d'efficacité et de gain de temps et de financements. Cela peut concerner par exemple divers équipements urbains, les jeux ou dispositifs hydrauliques, la machinerie d'un théâtre de fêtes princières souvent éphémères, le colossal aménagement d'un jardin d'agrément, une installation militaire... En 1559, Jacques Amyot définit ce terme de manière restrictive comme « un constructeur d'engins, de machines ». Au xviie siècle, l'ingénieur est surtout celui qui fournit des plans précis et techniques... pour une machine ou un ouvrage sophistiqué. Au xviiie siècle, il s'agit d'un titre prestigieux, associé ou non à un diplôme d'état ou un cursus d'études techniques et scientifiques, et de plus en plus spécifique à un domaine d'activité ou de contrôle (génie militaire, ponts et chaussées, mines, marine, arts et manufactures...).
Il s'agit d'une réfection latine du mot d'ancien français gigneor ou jingnor, attesté sous la plume de Guillaume de Warwick au xiiie siècle. Outre le sens spécifiquement militaire, ce mot désigne l'ingénieur, l'ouvrier au sens noble de concepteur et réalisateur de son propre travail, mais aussi le simple ouvrier qui effectue une tâche précise ou parcellarisée, le gin, jïn ou djïn du monde paysan. La racine gïn ou gin provient d'une aphérèse de la racine composée ingěn- ou engin. Le terme ancien français engien ou enging ou ses variantes, à l'origine de notre mot français engin, est polysémique : il désigne jusqu'au xiiie siècle surtout un talent, un savoir-faire, une persévérance d'esprit qui se retrouve dans les emplois de l'adjectif ingénieux ou du verbe s'ingénier, mais aussi par exemple dans divers registres, par exemple militaire, une machine de guerre ou paysan, une organisation d'exploitation de terres par tâches calibrées entre participants. Le mot français « engin » provient par les premières langues romanes et l'ancien français du mot latin classique de genre neutre ingěnǐum, ǐi en latin classique et qui signifie, en s'appliquant à l'homme « dispositions innées», « qualités naturelles », un « tempérament, un caractère et un esprit affirmé, avec des dispositions intellectuelles », enfin « de l'intelligence ou du talent »3. Le dernier registre agricole mentionné s'explique peut-être par une lointaine métaphore guerrière ou de machinerie esclave aux champs.
Dans le registre militaire du Moyen Âge, le plus souvent mentionné par les lexicologues qui font remonter cet usage au bas-latin, les mots ancien français engigneor ou engeignor, mais aussi gigneor après l'aphérèse plus tardive, peuvent ainsi désigner un « constructeur d'engins ou de machine de guerre ou de siège ». Le mot engineor est précisément attesté au xie siècle dans le Domesday Book. Et le mot anglais actuel engineer a simplement préservé cette appellation noble que représente le terme d'ancien français en usage dans l'ancienne cour d'Angleterre, avant sa mutation par aphérèse, mais prononcé comme il se doit en ancien français avec un n mouillé. A contrario, la réfection à partir du latin ingenium s'est imposé en France pour redonner du lustre à la dénomination.
« Espèce-ingénieur » décrit parfois des espèces animales qui modifient leur environnement en créant de nouveaux habitats (ex : le castor qui grâce à ses barrages crée des zones humides ouvertes, ou les vers de terre qui produisent l'humus, aèrent en surface, mélangent et vivifient le sol) en profondeur.
En France, l'Académie française relève vers 2014 que l'ajout d'un « e » final au mot « ingénieur », afin de former un féminin, est « contraire aux règles ordinaires de dérivation et constitue un véritable barbarisme »4,5. Les Éditions Larousse suivent cette remarque et préconisent dans les années 2010 l'emploi épicène6, puis semblent valider ultérieurement l'orthographe « ingénieure »6. L'association française des femmes ingénieurs choisit en 1982 le nom de « femme ingénieur » et le conserve depuis7.
Colette Coffin (à droite), ingénieure aéronautique de formation, et
Dominique Sels, maître ès mathématiques, juste après une de leurs actions inopinées du groupe d'action féministe
La Barbe, visant à souligner l'absence de femmes invitées, débriefent avec
Cédric Villani, qui se trouvait là, intervenant invité du colloque qu'elles viennent de perturber, Conservatoire des Arts et métiers, CNAM 9 11 2016
Toutefois, il existe de nombreuses utilisations du mot « ingénieure » sur le site de ladite association8,9 ou encore dans ses opérations « Ingénieure au Féminin »10 ; quant à l'Office national d'information sur les enseignements et les professions (Onisep), organisme public français, il utilise l'expression « ingénieur(e) » dans ses fiches métiers11. Enfin, un Comité d'études (Anne-Marie Becquer, Nicole Cholewka, Martine Coutier et Marie-Josèphe Mathieu)12 au sein de l'unité mixte de recherche Analyse et traitement informatique de la langue française du CNRS, mandaté par le gouvernement français de l'époque pour étudier la question, estimait correct l'usage de la forme « ingénieure » en 199913 en parallèle de l'usage épicène, position contestée, par l'Académie4.
Au Québec (Canada), l'Office québécois de la langue française et l'usage est d'ajouter un « e » final au féminin14. En Belgique, un décret15 suivi d'un arrêté16 suivent la position de l'Académie française en 1993. Cependant, face aux décisions canadienne et suisse, le Conseil supérieur de la langue française belge décida d'accepter également la forme avec un « e » final17.
De l'Antiquité à l'Âge classique, ce sont les architectes-bâtisseurs-constructeurs-inventeurs qui sont les proto-ingénieurs, avec des figures telles qu'Imhotep, architecte de la plus ancienne pyramide à degrés du monde à Saqqarah en Égypte, Archimède, savant grec connu pour ses découvertes en mécanique (poussée d'Archimède, vis d'Archimède), les légions romaines et leurs œuvres de génie civil, les corporations de bâtisseurs des cathédrales européennes au Moyen Âge, Gutenberg et Léonard de Vinci et les inventions de la Renaissance, Denis Papin et la machine à vapeur. Au-delà de références historiques d'essence militaire, l'ingénieur apparaît, dans sa version moderne, pour l'essentiel à partir du xixe siècle (1re révolution industrielle), où il se confirme comme un acteur de premier plan du développement industriel. Les ingénieurs, dont le nombre augmente dès lors régulièrement, se constituent ainsi, comme groupe social reconnu en France au sein de la population des cadres. Toutefois, la considération accordée aux ingénieurs varie sensiblement selon les pays : elle est ainsi, très élevée en France et en Allemagne. Elle est moindre dans les pays anglo-saxons où les ingénieurs ont un profil plus spécialisé et technique et où le terme « engineers » recouvre simultanément les profils de techniciens (e.g. maçons, électriciens) et d'ingénieurs-concepteurs.
Dans un sens vieilli, ce terme désigne donc celui qui construisait ou inventait des machines de guerre ou concevait et réalisait des ouvrages de fortification ou de siège de places fortes. Ainsi, Vauban et Léonard de Vinci étaient ingénieurs. À cette époque, l'ingénieur est en général un architecte-technicien, inventif et rationnel. Dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, l'article concernant l'ingénieur en distingue trois types : « Les uns pour la guerre ; ils doivent savoir tout ce qui concerne la construction, l'attaque & la défense des places. Les seconds pour la marine, qui sont versés dans ce qui a rapport à la guerre & au service de mer ; & les troisièmes pour les ponts & chaussées, qui sont perpétuellement occupés de la perfection des grandes routes, de la construction des ponts, de l'embellissement des rues, de la conduite & réparation des canaux. »
Dans la 6e édition du Dictionnaire de l'Académie française (1832-1835), l'article concernant l'ingénieur, évoque, outre l'ingénieur des fortifications militaires : « Celui qui conduit quelques autres ouvrages ou travaux publics, tels que la construction et l'entretien des routes, l'exploitation des mines, etc. Ingénieur des ponts et chaussées. Ingénieur des mines. Ingénieur de la marine ou maritime. Ingénieur-constructeur de vaisseaux. Ingénieur géographe, celui qui dresse des cartes de géographie. Ingénieur pour les instruments de mathématique, Celui qui fait des instruments de mathématique. Ingénieur-opticien, celui qui fait des instruments d'optique. »
Le terme « génie » rassemble les processus et méthodes d'invention de solutions et de coordination technique permettant d'aboutir – par synthèses successives et approche pluri-disciplinaire – à des objets techniques complexes. Dans la pratique, les termes utilisés incluent : génie de l'Air, génie chimique, génie civil, génie électrique, génie génétique, génie industriel, génie logiciel, génie maritime, génie mécanique, génie physique, génie rural, génie urbain... dans des sens où en anglais on utilise le terme engineering. Le dictionnaire Hachette-Oxford donne d'ailleurs bien génie comme traduction correcte du terme engineering.
La création des grands corps techniques de l'État à partir de la Révolution française donne lieu, à l'époque contemporaine, à une définition statutaire du mot ingénieur, qui désigne dans le vocabulaire administratif les membres de ces corps. Ceux-ci conservent le titre d'ingénieur même quand leurs activités professionnelles n'ont pas de lien avec la technique. Dans les entreprises, depuis le milieu du xxe siècle, le titre d'ingénieur recouvre des réalités très diverses, parfois éloignées de la définition théorique. Il est en effet appliqué aussi bien à des fonctions techniques de réalisation ne comportant aucune responsabilité de conception ou de conduite de projet, qu'à des fonctions commerciales ou de conseil en relation avec des produits ou services à caractère technique mais dont le contenu n'est pas essentiellement technique.
Au Canada, le métier d'ingénieur est une profession réglementée et l'accès à la profession, ou même la simple utilisation d'un titre contenant le mot ingénieur ou ses dérivés, nécessite une autorisation d'exercer valide dans la province ou territoire en question. Par exemple, au Québec le titre d'ingénieur est réglementé par l'ordre des ingénieurs du Québec (OIQ).
En France, le métier d'ingénieur est une profession non réglementée. L'usage du titre d'ingénieur et l'accès à la profession sont libres18 ; cependant le titre d'« ingénieur diplômé » est réglementé : la délivrance d'un titre d'ingénieur diplômé par un établissement d'enseignement supérieur (école d'ingénieurs, université, etc.) ou un organisme de formation professionnelle est en effet, depuis 1934, soumise à l'agrément de la Commission des titres d'ingénieur (CTI) qui aboutit à une habilitation par l'État prononcée par arrêté annuel19. Un étudiant d’une école habilitée par l’État à délivrer un diplôme d'ingénieur, devient après ses études « ingénieur diplômé (de l'école concernée, avec éventuellement mention d'une spécialité) ». Seuls ceux-ci ont ce titre. Depuis 1934, une personne usurpant le titre d'« ingénieur diplômé » (le mot diplômé est ici important car il montre le rattachement du diplôme à la CTI) est passible d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 15 000 €20.
En France, c'est l'association Ingénieurs et scientifiques de France (IESF) qui gère les demandes pour l’attribution du titre « Ingénieur Européen EUR ING » auprès de la Fédération européenne d'associations nationales d'ingénieurs (FEANI). Le titre « ingénieur européen EUR ING » permet à un ingénieur d’avoir une reconnaissance européenne.
Il existe également le titre « ingénieur en » avec le certificat de compétence d’ingénieur professionnel (CDCIP) qui est délivré par la Société nationale des ingénieurs professionnels de France (SNIPF). La SNIPF est accrédité par le Comité français d'accréditation (COFRAC). Ce titre est un label qui reconnaît qu’un individu est capable, à un moment donné, d’assurer la fonction d’ingénieur dans une spécialité précise (titre « ingénieur en » CDCIP).
Le diplôme d'ingénieur français bénéficie, depuis 2013, d'une équivalence de niveau Master aux États-Unis (Master of Science, MSc), soit une maîtrise en ingénierie. Avant, il était considéré comme étant l'équivalent du Bachelor of Science, le niveau minimal pour être admissible au titre réservé de Professional Engineer21.
L'association Ingénieurs et scientifiques de France (IESF, ex-CNISF, ex-FASFID) représente les ingénieurs en France. Elle gère le « Répertoire des ingénieurs et des scientifiques », accessible en ligne sur le site de l'association et qui permet de vérifier les diplômes des personnes physiques titulaires d'un diplôme d'ingénieur, d’un diplôme national de master scientifique ou technique, d’un mastère spécialisé scientifique ou technique ou d’un doctorat scientifique dans les catégories : « Ingénieur Diplômé » (ID), « Ingénieur Universitaire Master » (IUM) c’est-à-dire ceux titulaires d’un diplôme Bac+5 scientifique universitaire ou d’un titre scientifique reconnu CNCP niveau I, « Ingénieur Reconnu » (IR).
En Tunisie, pour exercer le métier d'ingénieur, il faut être obligatoirement inscrit au tableau de l'Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT). L’accès aux écoles d'ingénieurs peut se faire via :
- Le passage par les concours nationaux d'entrée aux écoles d'ingénieurs en quatre sections différentes :
- Le passage par des concours sur dossiers soit à l'institut national des sciences appliquées et de technologie de Tunisie ou à ISSAT (Sousse)22.
- La poursuite d'études d'ingénieurs après diplôme de 1er cycle (DEUG ou Licence) dans un établissement d'enseignement supérieur habilité privé23.
L'ingénieur intervient principalement dans des équipes d'ingénierie chargées du traitement de problèmes techniques complexes, notamment au niveau de la recherche et développement, de la conception ou de la fabrication de produits. Il apporte son expertise technique et sa créativité en tenant compte de contraintes de temps, de ressources, d'innovation, d'ergonomie et de respect de l'environnement et des réglementations.
Le métier d'ingénieur est très différent suivant les secteurs d'activité. Il intervient dans les domaines suivants :
- Recherche et développement (R&D) : métier très large consistant à concevoir de nouveaux produits. L'ingénieur peut être concepteur, calculateur, responsable des essais, comme dans l'aéronautique, responsable de la veille technologique, etc. ;
- Application : l'ingénieur, dans ce cas, s'occupe de la partie industrielle. Il peut travailler pour les méthodes (définition des moyens de fabrication d'un produit), gérer les différents aspects d'une chaîne de production (approvisionnement, stock, délais, etc.), gérer les nouvelles machines et planifier les opérations de maintenance dans une usine ;
- Qualité : métier transverse, la fonction de l'ingénieur est d'améliorer la qualité et la fiabilité d'un produit, d'une chaîne de production, d'un processus ;
- Sécurité : métier transverse. L'ingénieur édicte les règlements de sécurité, transcrit les normes de protection en fonction du métier et vérifie leur application ;
- Social : l’ingénieur social est l’expert du travail social. C'est un spécialiste des politiques publiques et sociales ;
- Vente : le rôle de l'ingénieur ici est de transcrire les besoins des clients en solutions techniques réalisables.
Les principaux domaines d'applications sont les suivants :
On trouve de plus en plus de formations d'ingénieurs. Leur nombre a été multiplié par 10 entre 1940 et 2015 en France, et par 4 en Colombie entre 2005 et 201524.
Les formations d'ingénieurs s'internationalisent. Le nombre d'ingénieur formés varie beaucoup selon le pays : en 2006, la France forme, par l'intermédiaire des écoles d’ingénieurs, 30 000 ingénieurs par an25 et en 2007, les États-Unis en forment 70 000. La même année, l'Inde forme environ 350 000 ingénieurs par an et la Chine environ 600 000 ingénieurs26. Précisément en raison des différences d'accès à la reconnaissance comme ingénieur, il est très difficile de mener une comparaison précise des statistiques sur le nombre d'ingénieurs entre les pays : un travailleur appelé ingénieur dans un pays pourrait être technicien dans un autre. Cet enjeu ne peut d'ailleurs pas se réduire à une hiérarchie de formations plus ou moins poussées et des choix sont faits entre spécialisation et pratiques transversales. Des « ingénieurs-techniciens » très pointus peuvent maîtriser un domaine précis de façon plus fine qu'un ingénieur à la formation généraliste et transversale.
Les formations ont aussi tendance à se standardiser, avec la notion du « bon » ingénieur, de compétence internationale24.
Le livre blanc des Ingénieurs et Scientifiques de France souligne que les sociétés humaines prennent conscience depuis le début du xxie siècle de la réalité d'un monde fini, où la croissance démographique va poser des problèmes de ressources. Notamment, les émissions de CO2 ont un impact sur le climat, et il s'avère nécessaire de soumettre la totalité des actions humaines à un impératif de développement responsable. Les ingénieurs et scientifiques sont directement concernés :
- pour mesurer la réalité des faits et mettre en œuvre des techniques de suivi ;
- pour concevoir et mettre en œuvre des solutions concrètes aux nouveaux problèmes rencontrés ;
- pour accepter une modification en profondeur des pratiques de métier de l'ingénierie et de leur positionnement dans les processus décisionnels.
Cela se traduit par une participation accrue en amont aux fonctions de conception et de maîtrise d'ouvrage, dans un esprit de responsabilité sociétale et avec un rôle à repenser au sein de l'entreprise. Dans ce nouveau paradigme, les ingénieurs et les scientifiques doivent apprendre à poser les problèmes autant qu'à les résoudre27.
Selon le président de l'association des Centraliens, l'ingénieur doit avoir une approche globale de toutes les problématiques qu'il est amené à traiter. Sa « compréhension des phénomènes physiques, chimiques, biologiques » est indispensable, à un moment où l'« on a tendance à oublier les réalités physiques » (usage fréquent du mot « immatériel »). L'ingénieur a en effet un schéma de pensée « analyser / caractériser / synthétiser / proposer des solutions pragmatiques » qui convient particulièrement bien pour relever les défis que notre monde va affronter dans les décennies à venir28.
Au Québec, les ingénieurs ont un code de déontologie particulier.
En France, l'association qui représente les ingénieurs et scientifiques, IESF, a publié en 2001 une charte d'éthique [archive], qui précise notamment dans son préambule :
« Du fait des caractéristiques propres à l'exercice de leur métier, les ingénieurs ont un comportement empreint de rigueur; il devient de plus en plus impératif qu'ils clarifient et explicitent les repères qui servent de référence à ce comportement. »
La charte précise notamment :
« L'ingénieur a conscience et fait prendre conscience de l’impact des réalisations techniques sur l’environnement. L'ingénieur inscrit ses actes dans une démarche de « développement durable » 29. »
En général, les ingénieurs ont des salaires relativement élevés par rapport aux salaires moyens dans leur pays respectif. Leur salaire peut cependant dépendre de la spécialité choisie, et est la plupart du temps croissant avec le temps. La croissance du salaire va également dépendre du domaine dans lequel l'ingénieur travaille. Par exemple, un ingénieur en informatique ou en mécanique peut souvent prétendre à un meilleur salaire qu'un ingénieur en sciences de l'environnement30.
L'image des ingénieurs dans la culture populaire[modifier | modifier le code]
Dans le classement du National Opinion Research Center (NORC) de 198931, qui classe par prestige plus de 800 professions différentes, on retrouve à la 13e place le poste d'ingénieur en général.
Ce classement range les métiers selon l'image que les gens ont de sa valeur.
Classement de prestige
Médecin |
86,05 |
Avocat |
74,77 |
Scientifique ou informaticien |
73,70 |
Enseignant |
73,51 |
Physicien ou astronome |
73,48 |
Chimiste |
73,33 |
Ingénieur chimiste |
73,30 |
Architecte |
73,15 |
Biologiste |
73,14 |
Scientifique en physique (classé nulle part ailleurs) |
73,09 |
Professeur |
71,79 |
Juge |
71,49 |
Ingénieur (classé nulle part ailleurs) |
70,69 |
Chef de la direction, de l'administration générale, ou dans l'administration publique |
70,45 |
Géologue |
69,75 |
Psychologue |
69,39 |
Manager |
69,22 |
Ingénieur aérospatial |
69,22 |
Pasteur |
68,96 |
Ingénieur civil |
68,81 |
Il a été observé que quand des personnes non familières avec l'ingénierie pensent aux ingénieurs, elles ont plus souvent tendance à penser à quelqu'un qui répare quelque chose, que quelqu'un de créatif qui conçoit des solutions pratiques. Il apparaît de fait que le terme « ingénieur » regroupe de nombreux domaines d'application, ce qui contribue à l'incompréhension de ce métier32.
L'ingénierie est un domaine généralement vu comme d'abord masculin par le grand public32. Bien que les femmes y soient généralement beaucoup moins présentes sauf dans certaines branches précises (19,1 % de femmes étudiaient l'ingénierie aux États-Unis en 201333), leur nombre est en croissance34.
La présence des femmes est cependant plus accentuée dans certains domaines de l'ingénierie que d'autres. Par exemple, aux États-Unis en 2013, 14,3 % des diplômes d'ingénieur professionnel en mécanique ou 15,7 % des diplômes d'ingénieur en aérospatial étaient décernés à des femmes, contre 46 % des diplômes d'ingénieur en environnement ou 40,8 % des diplômes d'ingénieur en biomédical qui leur ont été remis33.
Pourcentage de femmes étudiants l'ingénierie en Australie, au Canada, au Royaume-Uni et aux États-Unis35
Pays | % de femmes | année |
Australie |
14,1 % |
2004 |
Canada |
18,5 % |
2004 |
Royaume-Uni |
9,5 % |
2005-06 |
États-Unis |
19,3 % |
2005-06 |
Certaines personnes, comme Lawrence Summers, 27e président de l'université de Harvard, ont voulu expliquer ce faible taux par une différence de capacité innée dans les sciences entre les hommes et les femmes, mais cette idée fut rapidement rejetée36. Une autre explication avancée serait une influence sociale très traditionnelle, avec les garçons encouragés par leurs parents vers la technique dès leur plus jeune âge, contrairement aux filles qui seraient orientées vers des métiers plus féminins tel qu'infirmière37.
On remarque également qu'en plus d'être moins nombreuses à commencer des études d'ingénierie que les hommes, les femmes ont tendance à avoir des carrières ne progressant pas autant que les hommes37. Des études ont trouvé que les femmes étant mariées et ayant des enfants accédaient moins souvent aux postes les plus élevés de leur domaine que les hommes présentant les mêmes caractéristiques38. Une explication avancée est le fait que les entreprises ont souvent une politique qui impose un modèle masculin de carrière, fondé sur une extrême disponibilité et sur l'auto-exclusion des femmes qui anticipent et intériorisent les contraintes familiales et domestiques39.
En effet, en ce qui concerne le domaine de l'ingénierie, bien que la proportion de femmes ne cesse de s’accroître, les hommes ne se sont pas plus investis dans la sphère privée pour autant37. Cela est une conséquence des responsabilités des femmes dans le foyer et d'une longue tradition dans laquelle l'homme a un rôle de travailleur-pourvoyeur40 ; et est un phénomène qui peut être observé dans de nombreux domaines (en France en 2013, seulement 12 % des pères ont modifié leurs activités professionnelles à la suite de la naissance d'un enfant, contre environ une femme sur deux41).
Les pauses, parfois inévitables pour les femmes pour s'occuper de leurs jeunes enfants, ont des conséquences souvent néfastes sur leurs carrières : les arrêts pour cause de maternité privent souvent les femmes des années les plus importantes pour la réussite de leur carrière37. De plus, le retour dans l'ingénierie est alors plus compliqué et les carrières sont ralenties42 et peuvent s'accompagner d'une perte d'intérêt de la femme pour le domaine dans lequel elle travaillait43.
Donc, bien que les femmes soient de plus en plus nombreuses en l'ingénierie, des inégalités subsistent et ce genre de différences existent habituellement également dans l'investissement des hommes et des femmes dans leur carrière par rapport à leur vie familiale, ce qui est un facteur qui peut expliquer une partie des différences dans la réussite de leur carrière37.
Différentes initiatives et organisations ont été constituées afin de renforcer la place des femmes dans des études d'ingénierie. En voici une liste partielle :
- The International Network for Engineering Studies (INES)
- Society for the History of the Technology
- Society for Philosophy and Technology
- Society for the Social Study of Science (4S)
- European Society for the Study of Science and Technology
- Société d'Anthropologie des Connaissances
- Auguste Detœuf, ingénieur lui-même et grand employeur d'ingénieurs : « Il y a trois manières de faire faillite, disait le grand Rothschild : le jeu, les femmes et les ingénieurs. La première est la plus rapide, la deuxième est la plus agréable et la troisième ... est plus sûre. »44
- Dans son roman Les Dompteurs de l'or, Paul d'Ivoi utilise le mot au féminin et écrit à plusieurs reprises « l'ingénieure » pour désigner son héroïne.
- Jules Verne a choisi comme personnage principal de son roman L'Île mystérieuse un ingénieur américain nommé Cyrus Smith.
- ↑ « ingénieur » [archive].
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- ↑ « Augmenter la proportion de femmes ingénieures et scientifiques… Pourquoi ? » [archive], sur L'association française des femmes ingénieurs(consulté le ).
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- ↑ Arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 13 décembre établissant les règles de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre, M.B. 30.12.1993.
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- ↑ Jerome T. Bentley, Rebecca Adamson, Gender Differences in the Careers of Academic Scientists and Engineers: A Literature Review. Special Report, 2003. [1] [archive].
- ↑ Dominique Vinck et Ivan Sainsaulieu, Ingénieur aujourd'hui, PPUR, .
- ↑ Marie Moisan, Marie, Les hommes et l’utilisation du congé parental au Québec : faits saillants d’une recherche, Lien social et Politiques, no 37, 1997, p. 111. doi:10.7202/005190ar.
- ↑ « Insee - Population - Après une naissance, un homme sur neuf réduit ou cesse temporairement son activité contre une femme sur deux - Insee Première N° 1454 - juin 2013 » [archive], sur insee.fr (consulté le ).
- ↑ Kelly Ward, Lisa Wolf-Wendel, Fear Factor: How Safe Is It to Make Time for Family?, Academe 90, no 6, 2004, p. 28–32 [2] [archive].
- ↑ A. M. Chaker, H. Stout, After Years Off, Women Struggle to Revive Careers and Mom for Hire: Industry Springs Up Around Mothers Returning to Work, Wall Street Journal, 6 mai 2004.
- ↑ Auguste Detœuf, Propos de O. L. Barenton, confiseur : Ancien élève de l'École Polytechnique, Éditions du Tambourinaire, , p. 124.
Sur les autres projets Wikimedia :
- Jean C. Baudet, Les Ingénieurs belges, Éditions APPS, Bruxelles, 1986
- Jean C. Baudet, Les plus grands ingénieurs belges, Éditions La Boîte à Pandore, Paris, 2014
- Hélène Vérin, La gloire des ingénieurs. L'intelligence technique du xvie au xviiie siècle, Albin Michel, Paris, 1993
- Sylvain Lavelle, Science, technologie et éthique, Ellipse, 2006
- Christelle Didier, Penser l'éthique des ingénieurs, Presses universitaires de France, 2008, 201 p.
- Christelle Didier, Les ingénieurs, les risques technologiques et l'éthique professionnelle, 2010, hdl:10670/1.2o54k8
- Saïd Koutani, Devenir du métier d'ingénieur : vers une science et une éthique d'agencements durables des territoires [archive], L'Harmattan, 2012
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Ingénieurs et scientifiques de France
L'association Ingénieurs et scientifiques de France (IESF) est une association relevant de la loi de 1901, apartitaire et aconfessionnelle, qui se veut représentative en France et à l’étranger des ingénieurs et scientifiques de France. Elle fédère plus de 180 associations de diplômés et anciens élèves d'écoles d'ingénieurs et une trentaine de sociétés d'ingénieurs et scientifiques. Elle est présente sur tout le territoire français par le biais de 25 Unions régionales des ingénieurs et scientifiques (IESF régionales) ainsi qu'à l'étranger. Par ce biais, IESF compte plus de 160 000 membres directs et indirects, et représente 800 000 ingénieurs et scientifiques.
Elle est le membre national pour la France de la World Federation of Engineering Organizations (Fédération Mondiale des Organisations d'Ingénieurs).
IESF est l’héritier d'une association reconnue d'utilité publique depuis le par décret de Napoléon III, Empereur des Français. Dans sa plaquette, IESF se présente comme le représentant du corps social des 800 000 ingénieurs et scientifiques reconnus par leur diplômes ou leurs fonctions : 700 000 ingénieurs diplômés des écoles françaises et 100 000 ingénieurs d’origine universitaire.
Périodique de la Société des ingénieurs civils publié en juillet 1887
IESF (ex CNISF) a été créée en 19921 de la fusion de trois grandes associations représentatives2 des ingénieurs et scientifiques français :
Société des ingénieurs et scientifiques de France (ISF)[modifier | modifier le code]
La Société des ingénieurs et scientifiques de France tire ses origines de la Société centrale des ingénieurs civils3, fondée le .
La Société centrale des ingénieurs civils fut créée à l'initiative d'un groupe d'anciens élèves de l'École centrale des arts et manufactures, son premier président fut Eugène Flachat, ingénieur autodidacte4. Le terme d'« ingénieur civil » s'oppose dans ce cas aux ingénieurs de la fonction publique formés au sein de l'École polytechnique et de ses écoles d'applications, civiles ou militaires : est ingénieur civil au xixe siècle un praticien autodidacte ou ancien élève d'une école d'ingénieurs non fonctionnaire.
En 1850, la société est renommée en « Société des ingénieurs civils de France » puis reconnue d'utilité publique en 1860. En 1880, une majorité de membres de la société étaient centraliens et 20 % étaient Gadzarts5.
En 1948, apparaît l'Union des associations et sociétés industrielles françaises. En 1978, un premier regroupement est décidé entre la Société des ingénieurs civils de France et l'Union des associations et sociétés industrielles françaises pour créer la Société des ingénieurs et scientifiques de France (ISF).
Fédération des associations et sociétés françaises d'ingénieurs diplômés (FASFID)[modifier | modifier le code]
Après la Société centrale des ingénieurs civils créée en 1848 et acceptant les ingénieurs civils de multiples origines, apparurent des associations spécifiques à chaque école, telles que la Société des ingénieurs Arts et Métiers en 18495, l'association des Ponts et Chaussées6 en 1860, l'Association amicale des anciens élèves de l'École des mines en 18647, l'association des anciens élèves de l'École Polytechnique en 1865, l'association des centraux (École centrale Paris) en 1862 8, l'Association des anciens de l'École centrale lyonnaise (École centrale de Lyon) en 1866 9, l'Association des anciens élèves de l'Institut industriel du Nord (École centrale de Lille) en 1877 10, l'association des Supélec en 1924 11.
Pour regrouper les sociétés d'ingénieurs diplômés ou d'anciens élèves d'écoles d'ingénieurs établies durant la seconde moitié du xixe siècle et au début xxe siècle, une Fédération des associations et sociétés françaises d'ingénieurs diplômés (FASFID) est créée en 1929. Elle regroupe les associations d'anciens élèves diplômés des écoles d'ingénieurs françaises.
Conseil national des ingénieurs français (CNIF)[modifier | modifier le code]
Le Conseil national des ingénieurs français12 a été créé en 1957.
La vocation première d'IESF est l'apport au monde des ingénieurs et scientifiques d'une force représentative équivalente à celles d'autres catégories socio-professionnelles (Ordres des avocats, médecins, etc.), qui est décrite par l'association comme indispensable à la défense de leurs intérêts propres. Le fonctionnement d'IESF s'articule autour de deux axes principaux, à savoir :
- la promotion, le maintien et la défense des intérêts moraux, culturels, économiques des ingénieurs et scientifiques - par formation ou par les fonctions qu'ils exercent ;
- l'amélioration de l'impact des progrès scientifiques et techniques sur le développement économique et social français, en s'appuyant sur les patrimoines nationaux humain, culturel et matériel dans les domaines abordés.
Parmi les missions d’IESF figurent la promotion du métier de l’ingénieur et du scientifique, la promotion de la filière française d’études scientifiques et techniques, le souci de la qualité et son adéquation au marché de l’emploi tout le long de la vie professionnelle, la promotion de l’industrie et des services qui vont de pair avec celles de nos métiers.
IESF est représenté au sein de différents organismes officiels :
Le , IESF signe une convention de coopération avec le MEDEF15.
L'association a mis au point en 2001 une charte d'éthique de l'ingénieur. Cette charte souligne dans son préambule que les ingénieurs ont un rôle essentiel dans la diffusion d'informations sur les possibilités réelles et sur les limites des techniques, et dans l’évaluation des avantages et des risques qu’elles engendrent. Elle précise qu'il devient de plus en plus impératif que les ingénieurs clarifient et explicitent les repères qui servent de référence à leur comportement. La charte précise notamment que « L'ingénieur inscrit ses actes dans une démarche de « développement durable » »16.
L'association a lancé en 2011 un groupe de travail sur la « structure professionnelle des ingénieurs », animé par François Lureau. Cette réflexion est motivée par les sollicitations croissantes des pouvoirs publics sur une série de problèmes liés à l'exercice de la profession : protection de la clientèle, normes, politique de sécurité, accompagnement de la formation tout au long de la vie... Elle devrait aboutir à la constitution d'une structure officielle, par exemple un Ordre des ingénieurs et scientifiques17. Il y a un besoin important de déontologie, en raison d'une implication plus importante des ingénieurs dans les sciences du vivant, où les questions de pratique et de limite se posent avec insistance18.
IESF est représenté par ses Unions régionales d'ingénieurs et scientifiques sur tout le territoire français19 :
IESF est représenté par ses sections étrangères dans les pays suivants :
Chaque année, depuis 2001, le Prix Chéreau-Lavet, aujourd’hui « Prix de l'Ingénieur-inventeur, Prix Chéreau-Lavet » récompense un ingénieur-inventeur français qui, en suivant l’émergence de nouvelles techniques et en les appliquant à son domaine d’activités, est à l’origine d’innovations dont les retombées tant économiques que sociales sont significatives.
Répertoire des ingénieurs et des scientifiques[modifier | modifier le code]
IESF construit (par le biais des renseignements fournis par ses membres directs et indirects) et propose au public le Répertoire français des ingénieurs (accessible par internet sur le site d'IESF). Le but de ce répertoire est le référencement des ingénieurs français (plus de 900 000 noms) ainsi que la protection de l'appellation d'« Ingénieur » des usages abusifs qui peuvent en être fait, ainsi que de permettre la reconnaissance mutuelle des Ingénieurs au niveau mondial. À cet effet, IESF classe les ingénieurs en plusieurs catégories distinctes :
- Ingénieurs Diplômés (ID), c'est-à-dire ceux qui sont titulaires d'un diplôme d'ingénieur délivré par une école habilitée à cet effet après examen par la Commission des titres d'ingénieur ;
- Ingénieur Reconnu d'origine Scientifique (IRS), c'est-à-dire ceux titulaire au moins d'un DESS ou DEA ou d'un master scientifique universitaire ou d'un titre scientifique inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles au niveau I ou d'un titre reconnu niveau I par l'État ;
- Ingénieur Universitaire Master (IUM), c'est-à-dire ceux titulaire au moins d'un DESS ou DEA ou d'un master scientifique universitaire ou d'un titre scientifique inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles au niveau I ou d'un titre reconnu niveau I par l'État ;
- Ingénieur Reconnu (IR), c'est-à-dire ceux titulaire d'un diplôme sanctionnant deux années d'études supérieures scientifiques et qui ont exercé, pendant une certaine durée, des fonctions d'ingénieurs.
- Master Scientifique (MS), c'est-à-dire ceux titulaires d'un titre scientifique inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles au niveau I ou d'un titre reconnu niveau I par l'État.
Les ingénieurs diplômés d'une école ou université étrangère peuvent aussi être référencés en tant que ID(E) (Ingénieur diplômé à l'étranger).
L’enquête socio-professionnelle sur la situation des ingénieurs est réalisée chaque année en mars et avril depuis près de 30 ans par l’Observatoire des Ingénieurs d’IESF et sort fin juin de la même année. 175 associations d’ingénieurs diplômés invitent leurs adhérents à répondre au questionnaire. Près de 55 000 réponses sont recueillies en moyenne chaque année et rendent les résultats et les conclusions représentatifs pour l’ensemble des ingénieurs en activité, diplômés en France. Les résultats de l'enquête sont utilisés pour affiner un module de calcul de salaire en ligne, disponible sur le site.
Depuis le , IESF accepte le dépôt des plis cachetés dans ses archives. C’est ainsi que plus de 23 000 plis cachetés ont été confiés à l'association depuis plus de cent ans. Pour se prémunir contre les aléas de la création tels que vol, fuite ou copie, l’auteur a intérêt à réserver l’authenticité de sa découverte par tous les moyens de preuve. C’est pourquoi IESF propose le service des plis cachetés, dans le but de dater de façon certaine les découvertes contenus sans pour autant avoir recours à leur publication.
Promotion des métiers de l'ingénieur et du scientifique (PMIS)[modifier | modifier le code]
Le programme PMIS est devenu prioritaire au fil des ans, répondant à une demande croissante du corps académique, des parents et des institutions. Ce programme s'exécute à l'aide de membres bénévoles des associations d'ingénieurs et de scientifiques qui témoignent de leur expérience professionnelle, auprès des élèves de collège et de lycée. Les ateliers PMIS comptent près de 1 000 interventions en lycées et collèges par an, qui permettent ainsi de rencontrer plus de 38 000 élèves.
IESF et ses IESF régionales organisent chaque année une journée nationale des ingénieurs (JNI), relayée dans toute la France avec près de 5000 participants dans plus de 20 grandes villes chaque année. Avec plus de 20 000 visiteurs sur le site dédié chaque année, une large communication sur les principaux réseaux sociaux et auprès de 50 000 contacts via une campagne d’emailing, une couverture médiatique nationale, la JNI s’est peu à peu imposée comme l’événement de référence.
- ↑ Décret du 19 mars 1992
- ↑ CNISF : Fusion de trois associations représentatives des ingénieurs [archive]
- ↑ Voir Georges Ribeill, « L’accouchement laborieux d’une institution d’origine centralienne : la Société des Ingénieurs civils de France (1848)» [archive] in revue Centraliens, n° 607, Décembre 2010/Janvier 2011. Voir également JACOMY, Bruno, « A la recherche de sa mission. La Société des ingénieurs civils » [archive] in revue Culture technique, n° 12, mars 1984, pp. 209-219.
- ↑ [Mémoire Société des Ingénieurs civils de France]
- ↑ Revenir plus haut en :a et b (en) Eda Kranakis, Constructing a bridge: an exploration of engineering culture, design, and research in nineteenth-century France and America, Inside technology, MIT Press, 1997 (ISBN 0-262-11217-5 et 978-0-2621-1217-8) 453 pages
- ↑ Ponts [archive]
- ↑ Intermines [archive]
- ↑ Centraliens de Paris [archive]
- ↑ Centraliens de Lyon [archive]
- ↑ Centraliens de Lille [archive]
- ↑ Supélec [archive]
- ↑ (en) Peter Meiksins, Chris Smith, et Boel Berner, Engineering labour: technical workers in comparative perspective, Verso, 1996 (ISBN 1-85984-994-6 et978-1-8598-4994-1), 296 pages
- ↑ Membres de l'assemblée de la CTI voir 3ème collège [archive]
- ↑ Membres du conseil d'administrations de la CGE voir collège "autres organismes" [archive]
- ↑ Communiqué de presse de la convention IESF-MEDEF [archive]
- ↑ Charte d'éthique de l'ingénieur [archive]
- ↑ Livre blanc des ingénieurs et scientifiques de France, p. 36 [archive]
- ↑ Structure professionnelle des ingénieurs [archive]
- ↑ Liste des Unions régionales d'IESF [archive]
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Un ingénieur logiciel est une personne qui applique les principes du génie logiciel pour analyser, concevoir, développer, tester, évaluer et maintenir des logiciels.
Avant l'émergence du génie logiciel comme discipline à part entière, les concepteurs et réalisateurs de logiciels étaient désignés par « informaticien », « programmeur », « analyste-programmeur » ou encore « développeur de logiciels ». Ces termes continuent d'être utilisés sans préjuger de la mise en pratique des principes de génie logiciel ou non.
Le terme d'ingénieur au Canada a une utilisation règlementée, car il oblige à avoir terminé un programme en génie accrédité et à être membre d'un ordre professionnel dans l'une des provinces canadiennes régulant la profession d'ingénieur dans son territoire1. Certaines universités ayant des programmes de « génie logiciel » offert dans la faculté d'ingénierie sont donc admissibles. D'autres, offerts dans une faculté des sciences informatiques ne sont pas admissibles.
Cette distinction est en relation avec la façon dont la profession est réglementée. Un grade de « B.Ing. » doit être accrédité par le Bureau canadien d'accréditation des programmes en génie(BCAPG)2 et il existe des exigences particulières pour permettre aux diplômés de poursuivre une carrière en tant qu'ingénieur. Les diplômes d'informatique (B.Sc.), même incluant des spécialités en génie logiciel, ne permettent pas de répondre à ces exigences.
Au Canada, Colombie-Britannique en 1999, l'Association of Professional Engineers and Geoscientists of British Columbia [archive](APEGBC) reconnut la discipline du génie logiciel comme une discipline d'ingénierie professionnelle3) . Cela a causé certains différends entre les associations provinciales d'ingénieurs et les entreprises qui nomment leurs développeurs de logiciels des ingénieurs, même si ces développeurs n'ont pas de permis par une association d'ingénieurs4. Les premiers programmes de génie logiciel ont été accrédités par le Bureau d'accréditation des Programmes de Génie en 20015pour McMaster University, University of Ottawa et University of Western Ontario. D'autres universités canadiennes ont suivi cet exemple. Ceci permis aux organismes d'attribution des permis d'ingénieur du Canada d'octroyer des licences d'exercice aux finissants de ces programmes. Avant cette date, chaque candidature devait faire l'objet d'une évaluation au cas par cas avant qu'une licence soit octroyée3.
Situation professionnelle du génie logiciel au Québec[modifier | modifier le code]
Au Québec, l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) souhaite régir la profession d'ingénieur. Seuls les ingénieurs inscrits au tableau de l'Ordre et titulaires d'un permis d'ingénieur peuvent utiliser le titre d'ingénieur. La loi sur les ingénieurs actuellement en vigueur (en 2011) n'encadre pas les actes réservés à la profession d'ingénieur logiciel. Le statu quo prévaut, il est donc possible d'exercer le génie logiciel au Québec. Également, plusieurs diplômés des écoles d'ingénieur dans le domaine du génie logiciel n'accordent aucune reconnaissance à l'Ordre et ne s'inscrivent donc pas au tableau. L'OIQ n'est en aucun cas en droit de privatiser l'utilisation d'une suite de mots en tant que titre professionnel puisque cela irait à l'encontre des principes fondamentaux du génie logiciel ("Libre et ouvert à tous").
Le Bureau of Labor Statistics (BLS) classe les ingénieurs logiciels dans la catégorie « spécialistes de l'informatique », ensemble avec d'autres professions comme celle d'informaticien, de programmeur, d'administrateur de base de données et administrateur de réseau6. Le BLS classe toutes les autres disciplines d'ingénierie, y compris les ingénieurs en matériel informatique, dans la catégorie « ingénieurs »7.
Aux États-Unis, en 1993, l'IEEE et Association for Computing Machinery(ACM) ont commencé un effort conjoint appelé JCESEP, qui a évolué en SWECC en 1998 pour développer un cadre de référence pour le génie logiciel. L'ACM a quitté le SWECC en en raison de son opposition à une règlementation qui limiterait l'accès à la profession du génie logiciel par le biais de licences professionnelles. Le soutien du SWECC au Texas a permis aux ingénieurs logiciels d'obtenir une licence d'exercice3. ACM a statué que l'état des connaissances et des pratiques en génie logiciel était trop immature pour justifier une licence, et que les licences donneraient de fausses assurances de compétence, même si le corps de connaissances était mature dans ce domaine. L'IEEE a par contre continué à militer en faveur des licences d'exercices habituelles aux États-Unis dans les autres branche de l'ingénierie8.
Au Texas, Donald Bagert du Texas est devenu le premier professionnel ingénieur logiciel aux États-Unis au mois de . En , le Texas avait délivré 44 licences professionnelles d'ingénieurs pour des ingénieurs logiciels. Rochester Institute of Technology fut la première université à accorder un diplôme de génie logiciel en 2001. D'autres universités ont emboîté ce pas.
De nombreux états règlementent l'utilisation de la dénomination d'ingénieur et limitent l'accès à la profession aux personnes agréées détenant une licence professionnelle indiquant qu'elles ont démontré un niveau de compétence minimal par le biais d'une formation en ingénierie accréditée, d'une expérience en ingénierie qualifiée et d'examens organisés par des comités d'ingénierie. En général, il est interdit dans ces états d'utiliser la qualification d'ingénieur, même pour des spécialités non couvertes par la règlementation.
En , le Conseil national des examinateurs pour l'ingénierie et les enquêtes (NCEES) a commencé à proposer un examen d'ingénieur logiciel développé en association avec la IEEE Computer Society9. NCEES mettra fin à l'examen en en raison d'un manque de participation10.
Dans 32 pays d'Europe, des ingénieurs répondant aux exigences établies par la Fédération européenne d'associations nationales d'ingénieurs peuvent obtenir la qualification professionnelle d'ingénieur européen.
En France, le métier et la fonction d'ingénieur n'est pas règlementée. Il n'y a donc pas de condition de diplôme ni de licence professionnelle pour occuper un poste d'ingénieur logiciel.
Cependant, le titre d'ingénieur diplômé est règlementé et conditionné par l'obtention d'un diplôme d'ingénieur reconnu par la Commission des titres d'ingénieur.
L'utilisation du titre tölvunarfræðingur (informaticien) est règlementé en Islande11. Le titre est décerné à celles et ceux qui ont obtenu un baccalauréat en sciences informatique d'un établissement d'enseignement supérieur reconnu12. Le génie logiciel s'inscrit dans ces enseignements. La loi islandaise stipule qu'une autorisation doit être obtenue du ministre de l'Industrie avant l'utilisation du titre lorsque le diplôme a été obtenu à l'étranger.
En Nouvelle-Zélande, l’ Institution of Professional Engineers New Zealand (IPENZ) réglemente l'exercice des ingénieurs agréés et leur octroie une licence d'exercice (CPEng). Le génie logiciel y est reconnu comme une branche légitime de l’ingénierie, et l'IPENZ agréé les ingénieurs logiciels sous réserve de diplôme adéquat couvant les matières approuvées13.
- ↑ http://www.peng.ca/francais/etudiants/quatre.html [archive]
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- ↑http://www.peo.on.ca/enforcement/Software_engineering_page.html [archive]
- ↑ http://www.peo.on.ca/enforcement/ja01software_news1.pdf [archive]
- ↑ U.S Department of Labor and Statistics The 2000 Standard Occupational Classification (SOC) System: 15-0000 Computer and Mathematical Occupations [archive]
- ↑ U.S Department of Labor and Statistics The 2000 Standard Occupational Classification (SOC) System: 17-0000 Architecture and Engineering Occupations [archive]
- ↑ http://www.cs.wm.edu/~coppit/csci690-spring2004/papers/selep_main.pdf [archive]
- ↑ « New Software Engineering Exam Approved for Licensure » [archive], IEEE Computer Society, (consulté le )
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- ↑ (is) « Lög um löggildingu nokkurra starfsheita sérfræðinga í tækni- og hönnunargreinum » [archive], Parliament of Iceland – Althing, (consulté le )
- ↑ « Lög um breytingu á lögum nr. 8/1996, um löggildingu nokkurra starfsheita sérfræðinga í tækni- og hönnunargreinum, með síðari breytingum. » [archive], Alþingi (consulté le )
- ↑ « Good Practice Guidelines for Software Engineering in New Zealand » [archive], IPENZ
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Ingénieur des études et techniques de l'armement
En France, le corps des ingénieurs des études et techniques de l'armement (IETA), constitue un des corps d'ingénieurs militaires de la direction générale de l'Armement (DGA). Ils sont destinés à occuper, dans une première partie de carrière, des postes de haut niveau technique au sein des différents centres d'expertise et d'essais de la DGA, dans les services chargés de la conduite des programmes d'armement, de la préparation du futur ou encore de la maintenance aéronautique.
Ils évoluent, dans une deuxième partie de carrière, vers des postes de management, des postes au sein des équipes de direction, tant à la DGA que dans d'autres organismes nationaux ou internationaux.
Le corps des IETA comprend des officiers de carrière, des contractuels et ainsi que des réservistes.
Les IETA sont recrutés par trois voies :
- sur concours au niveau maths spé (bac + 2), pour intégrer l'École nationale supérieure de techniques avancées Bretagne (ENSTA Bretagne) où ils reçoivent une formation d'ingénieur. Le cursus est de 4 ans : la première année, également appelée Année 0, est effectuée dans un corps d'armée. Les trois années qui suivent (Années 1, 2 et 3), se déroulent à l'ENSTA Bretagne et se concluent par l'obtention du diplôme d'ingénieur de l'ENSTA Bretagne. Les IETA de la spécialité aéronautique suivent une partie de leur cursus (Années 2 et 3) à l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (ISAE) à Toulouse;
- sur concours sur titre pour les candidats civils âgés de vingt-sept ans au plus et titulaires d'un diplôme d'ingénieur;
- sur concours interne pour le personnel civil et militaire du ministère de la défense titulaire d'un diplôme d'ingénieur et cumulant au moins quatre années de services.
Les IETA recrutés sur concours maths spé sont appelés fin août ou début septembre de l'année de leur concours pour une formation humaine et militaire qui commence à l'École polytechnique. Là, ils sont intégrés aux compagnies des polytechniciens et reçoivent les bases de l'instruction militaire pendant une semaine avant de rejoindre, pour 3 semaines, le camp de La Courtine pour compléter cette formation. Jusqu'à la promotion 2012 incluse, celle-ci avait lieu au CIECM à Barcelonnette.
Ensuite, les élèves rejoignent l'école de formation d'officier correspondant à l'armée dans laquelle ils ont choisi de servir. Le choix parmi les postes proposés, en dehors du quota de postes pour les polytechniciens, se fait la plupart du temps par consensus. Cela permet aux élèves de recevoir un complément de formation militaire et technique plus adapté à leurs neuf mois de poste en gendarmerie, en caserne chez les pompiers de Paris ou les marins-pompiers de Marseille, dans l'armée de terre, l'armée de l'air ou la Marine Nationale (éventuellement au sein de la DGA en cas d'inaptitude).
Les trois années du cycle ingénieur des élèves IETA sont identiques à celles suivies par les étudiants civils de l'ENSTA Bretagne. Les élèves militaires ne revêtent leur uniforme d'ingénieur militaire qu'à l'occasion des cérémonies militaires comme le passage du fanion entre promotions ou les cérémonies des couleurs mais ne portent pas l’uniforme lors des enseignements, sauf lors de conférences importantes où sont invités des intervenants extérieurs prestigieux et des soutenances orales.
Les deux particularités, hors enseignements à proprement parler, sont:
- Le passage par un cycle de formation militaire (formation administrative et militaire des IETA) en remplacement du stage opérateur en entreprise de fin de première année académique. Ces deux semaines de conférences se déroulent à DGA Formation à Arcueil.
- La participation en deuxième année au séminaire interarmées des grandes écoles militaires (SIGEM) qui a lieu tous les ans à l'école militaire de Paris.
Les élèves reçus au concours militaire de l'ENSTA Bretagne ont désormais le statut d'engagé puis de contractuel durant leur scolarité. Ils ont un statut d'aspirant pendant 2 ans (1er échelon en Année 0 puis 2e échelon en Année 1). Ensuite, ils deviennent officiers sous contrat avec le grade d'ingénieur (1er échelon en Année 2 puis 2e échelon en Année 3). Ce n'est qu'après l'obtention du diplôme d'ingénieur de l'ENSTA Bretagne qu'ils passent officiers de carrière dans le corps des IETA. Les élèves IETA choisissant la branche aéronautique effectuent leur Année 2 et Année 3 à l'ISAE SUPAERO. À la fin de leur scolarité, ils obtiennent alors le diplôme d'ingénieur de l'ISAE SUPAERO.
Les années en tant qu'engagé et contractuel sont prises en compte pour le calcul des retraites. Cependant, un élève doit ensuite 6 ans et non plus 4 ans à l'État. Le statut général des militaires prévoit le redoublement d'une année.
- Ingénieur général de première classe
- Ingénieur général de deuxième classe
- Ingénieur en chef de première classe
- Ingénieur en chef de deuxième classe
- Ingénieur principal
- Ingénieur (échelon 6 à 10)
- Ingénieur (échelon 2 à 5) - Année 3
- Ingénieur (1er échelon) - Année 2
- Aspirant - Année 0 et année 1
Le corps des IETA a été institué par la loi 67-11151 du 21 décembre 1967 commune avec le corps des ingénieurs de l’armement. Le décret 68-2482 du 19 mars 1968 en fixe le statut.
Ont été intégrés par fusion dans le corps des IETA, les corps d'ingénieurs militaires (avec extinction progressive par arrêt des recrutements dans ces corps) :
- ingénieurs des directions de travaux des constructions et armes navales ;
- ingénieurs militaires des travaux de l'air (IMTA) ;
- ingénieurs chimistes du service des poudres ;
- ingénieurs des travaux de poudrerie ;
- ingénieurs des travaux d'armement ;
- ingénieurs militaires des travaux de télécommunications.
Les trois corps d’ingénieurs des directions des travaux des autres services de la marine (commissariat, transmissions et service hydrographique) ont été intégrés en 1970.
En 1979 une refonte statutaire uniformise le statut des IETA et celui des ingénieurs des études et techniques de travaux maritimes (IETTM) par décret n°79-1135 du 27 décembre 1979 portant statut particulier des corps militaires des ingénieurs des études et techniques. Ce nouveau statut formalise l'accès au grade d'ingénieur général, le grade d'ingénieur en chef de première classe (colonel), le taux maximal d'effectif féminin.
La dernière évolution statutaire des IETA résulte du décret n° 2008-944 du 12 septembre 2008 portant statut particulier de corps d'officiers de l'armement, commun aux IETA et aux officiers du corps technique et administratif de l'armement (OCTAA) (corps aujourd’hui éteint).
En 1996, l'effectif du corps atteint un maximal avec 1881 officiers d'active.
En 2000, le corps comptait 1797 ingénieurs (hors réserve) répartis comme suit : 873 I, 453 IP, 367 IC2, 102 IC1, 2 IG2.
Fin 2017, le corps des IETA comptait 1290 actifs et moins d’une centaine de réservistes. Cette déflation de près d'un quart des effectifs en 10 ans résulte de la sortie de la Direction des constructions navales de la DGA, tout d'abord en service à compétence national, puis en société Naval Group (ex-DCNS).
École nationale supérieure de techniques avancées Bretagne
France. « Décret n° 2008-944 du 12 septembre 2008 portant statut particulier du corps des ingénieurs des études et techniques de l'armement ». (version en vigueur : 13 mars 2020) [lire en ligne [archive] (page consultée le 2020-04-01)]
- Armée et histoire militaire françaises
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Construction d'un gratte-ciel.
Un ingénieur civil est un ingénieur dont la particularité correspond à des statuts différents selon l'époque et le pays.
Jusqu'à la première révolution industrielle, les ingénieurs étaient bien souvent issus d'écoles d'origine militaire et étaient chargés principalement du génie militaire qui englobait alors bien souvent toutes les tâches associées comme la construction, les fortifications, les routes et ponts, les voies navigables, etc.1,2,3,4.
Le développement industriel fulgurant1,5,6,7 du début du xixe siècle en Europe centrale a conduit à la nécessité de former des ingénieurs dont les missions étaient issues de et dédiées à la société civile en plein développement. Ce n'est qu'à partir de cette époque qu'on commença à distinguer ce qui en était issu des missions de la société « militaire ».
Sur le continent, c'est l'École Centrale de Paris qui, par sa création en 1829, a lancé les prémices de la dénomination « ingénieur civil ». Sa création visait, en effet, à fournir à la société civile de l'époque des ingénieurs issus de la société civile, non membres d'un Corps d'Etat, destinés à répondre aux nombreux défis industriels, sociétaux et de progrès humain de la société de l'époque au sens large8. Le cercle des industriels et des ingénieurs « civils » (soit de la « société civile ») ainsi formés et issus de l'École Centrale les années suivant sa création n'a pas tardé à se constituer en réseau par la création, dès 1848, de la « Société (centrale) des Ingénieurs Civils ».
Entretemps, tout comme le modèle militaire de l'École Polytechnique1,9, son pendant civil, le modèle de l'École Centrale de Paris avait lui aussi fait des émules, notamment :
D'autres nombreuses créations d'écoles d'ingénieurs en Europe et même plus loin, basées sur ces 2 modèles (école polytechnique et école centrale), verront le jour très tôt après 18501.
La terminologie « ingénieur civil » provient également de la traduction française de l'appellation anglaise « civil engineer » qui a été introduite par l'ingénieur anglais John Smeaton, fondateur de la « Society of Civil Engineers » (aussi appelée la « Smeatonian Society of Civil Engineers » ou la « Smeatonian Society ») créée en 1771. Cette association professionnelle voulait regrouper les acteurs du domaine des grands travaux à vocation non militaire et, notamment, des praticiens des métiers de la construction, des ingénieurs, des financiers et des juristes en vue de mener à bien des projets d'envergure d'intérêt public tels que des canaux, phares, zones portuaires, voies et, plus tard, des lignes ferroviaires14,15. La dénomination « génie civil » est donc créée dans le but de reconnaître l'ingénieur acteur des travaux de la société civile à vocation non militaire par opposition au génie militaire. Là aussi, à l'époque, nombre de travaux de l'ingénieur étaient liés à la construction au sens large.
Au fur et à mesure du déroulement de la première révolution industrielle (après 1800 et avec le développement de l'activité industrielle autour du ferroviaire, de la métallurgie et de l'automobile après 1860), le génie civil s'est spécialisé et diverses branches de l'ingénierie en sont devenues distinctes1, comme le génie des procédés, le génie mécanique, le génie électrique, le génie informatique (et même le génie dit « clinique » à l'heure actuelle) alors qu'une bonne part du génie militaire (à l'exception de l'artillerie) fait maintenant partie du génie civil.
En Belgique, on peut faire des études d'Ingénieur Civil soit à l'École Royale Militaire (Section polytechnique - Niveau Master) soit dans une Université (Niveau Master), d'où, dans ce dernier cas, le titre ingénieur civil. Ce titre est protégé par la loi (et partagé avec les Ingénieurs Agronomes - Bio-Ingénieurs)16. À ne pas confondre, donc, avec le génie civil qui est la branche de l'art de l'ingénieur consacrée à la construction de bâtiments, routes, ponts. En Belgique, l'accès aux études d'ingénieur civil est subordonné à la réussite d'un examen d'admission dans les universités francophones. Cet examen d'admission est axé sur les mathématiques. En Flandre, depuis l'année académique 2004-2005, cet examen est obligatoire mais le résultat, quelqu'il soit, ne peut pas interdire l'élève à commencer l'étude d'Ingénieur Civil.
Le diplôme d'ingénieur civil est défendu et promu par la Fédération royale d'associations belges d'ingénieurs civils et d'ingénieurs agronomes (FABI)17,18. Le titre d'ingénieur (dont l'abréviation est Ir19,20, distincte de Ing.21 pour l'ingénieur industriel) est protégé par la loi belge. Le diplôme de bio-ingénieur bénéficie de la même reconnaissance de la part de la FABI et de la loi belge.
Ce diplôme est délivré par les universités suivantes :
Les différents diplômes sont les suivants 29,17 [1] [archive]:
- Ingénieur civil architecte
- Ingénieur civil des constructions
- Ingénieur civil chimiste
- Ingénieur civil électricien
- Ingénieur civil électromécanicien
- Ingénieur civil en informatique
- Ingénieur civil en informatique et gestion
- Ingénieur civil en science de la donnée (À partir de à l'ULg et à L'UCL)
- Ingénieur civil mécanicien
- Ingénieur civil en mathématiques appliquées
- Ingénieur civil métallurgiste
- Ingénieur civil des mines et géologue
- Ingénieur civil physicien
- Ingénieur civil en sciences des matériaux
- Ingénieur civil en génie biomédical
- Ingénieur civil en aérospatiale
- Ingénieur civil biomédical30,31
- Ingénieur civil polytechnicien (à l'École royale militaire - spécialisé soit en télécommunication, en balistique, en construction ou en mécanique)
- Bioingénieur: Sciences et Technologies de l’environnement
- Bioingénieur: Gestion des Forêts et des Espaces naturels
- Bioingénieur: Sciences Agronomiques
- Bioingénieur: Chimie et Bio-industries
La formation d'ingénieur civil comporte 5 années d'études : 3 années de bachelier (Bachelor) et 2 années de maîtrise (Master). Les trois années de bachelier constituent le 1er cycle, les 2 années de maîtrise, le 2e cycle. La réussite des études de base de premier cycle confère le grade académique de bachelier. La réussite des études de base du 2e cycle confère le grade académique de master ingénieur civil. Selon la spécialité choisie, une qualification peut être associée à ce grade académique (par exemple : master ingénieur civil électricien, mécanicien, en sciences des matériaux, etc.).
Au Canada, le terme ingénieur civil a aussi la même signification que le terme anglais civil engineer, c'est-à-dire un ingénieur qui pratique le génie civil.
En France, le terme ingénieur civil s'applique :
Plus généralement, le métier d'ingénieur civil s'oppose à celui des ingénieurs employés au service de l'État.
La Société des ingénieurs civils de France reconnue d'utilité publique en 1860 est un ancêtre du Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France.
En Suisse, le terme d'« ingénieur civil » fait référence à un ingénieur qui pratique le génie civil. Le titre en Suisse n'est pas protégé par la loi, bien qu'il existe un registre des ingénieurs (aux côtés des architectes et techniciens), le REG32. On distingue en Suisse deux catégories d'ingénieurs civils (les titres actuels sont conformes au processus de Bologne) :
- Ceux issus des écoles polytechniques fédérales (EPF) de Lausanne ou de Zurich sont possesseurs d'un Master of science et peuvent s'inscrire au REG A ; leur formation, de niveau universitaire, est orientée vers la recherche, l'encadrement mais aussi la pratique.
- Ceux issus des hautes écoles spécialisées suisses (HES) possèdent un Bachelor of science et peuvent s'inscrire au REG B (dès la fin des études) ou bien au REG A (après 3 ans de pratique professionnelle) ; leur formation, plus courte, est principalement orientée vers la pratique, de ce fait, ils sont très appréciés par les entreprises et bureaux d'études. Ils peuvent par la suite poursuivre leurs études pour obtenir un master HES ou EPF. Ils sont appelés dans le monde professionnel « ingénieurs civils HES ».
Parmi les plus importants ingénieurs civils suisses du xxe siècle, on trouve : Robert Maillart, Othmar Ammann, Christian Menn et Heinz Isler33.
Le terme d'ingénieur civil prête aussi à confusion en anglais. En effet, civil engineer signifie ingénieur en construction ou en génie civil bien que le qualificatif civil vienne lui aussi du génie civil par opposition au génie militaire.
- ↑ Revenir plus haut en :a b c d et e (en) Stephen P. TIMOSCHENKO, History of Strength of Materials, NEW-YORK, Ed. DOVER Publishing Inc., , 468 p. (ISBN 978-0-486-61187-7, lire en ligne [archive])
- ↑ (en) PEARSON K., TODHUNTER I., A History of the Theory of Elasticity and of The Strength of Materials : From GALILEI to the Present Time : Part I : From SAINT-VENANT to Lord KELVIN, CAMBRIDGE, UK, CAMBRIDGE UNIVERSITY PRESS, , 558 p.
- ↑ (en) PEARSON K., TODHUNTER I., A History of the Theory of Elasticity and of The Strength of Materials : From GALILEI to the Present Time : Part II : From SAINT-VENANT to Lord KELVIN, CAMBRIDGE, UK, CAMBRIDGE UNIVERSITY PRESS, , 762 p.
- ↑ (en) TODHUNTER I., A History of the Theory of Elasticity and of The Strength of Materials : GALILEI to SAINT-VENANT - 1639-1850, CAMBRIDGE, UK, CAMBRIDGE UNIVERSITY PRESS, , 926 p.
- ↑ BAUDET, J.-Cl., Les Plus Grandes Entreprises : Celles qui changèrent le Monde, PARIS, France, La Boite à PANDORE, , 320 p. (ISBN 978-2-87557-140-3)
- ↑ (de) CONRAD W. & al., Geschichte der Technik in Schlaglichtern, MANNHEIM, Deutschland, MEYERS Lexikonverlag, , 384 p. (ISBN 3-411-07741-7)
- ↑ BAUDET, J.-Cl., Les plus grands ingénieurs belges, PARIS, France, Ed. La Boîte à Pandore, , 284 p. (ISBN 978-2-87557-125-0)
- ↑ Revenir plus haut en :a et b « Fondation et Histoire de Centrale Paris » [archive], sur www.ecp.fr
- ↑ « L'histoire de l'École polytechnique » [archive], sur www.polytechnique.edu
- ↑ « De l'Ecole des Mines à la Faculté polytechnique de MONS » [archive], sur www.umons.ac.be
- ↑ « Association des Ingénieurs de la Faculté polytechnique de MONS AIMs - Objectifs & Historique » [archive], sur www.aims.fpms.ac.be
- ↑ « Histoire de l'EPFL » [archive], sur www.epfl.ch
- ↑ (en) « History of EPFL Alumni » [archive], sur www.epflalumni.ch
- ↑ (en) « Smeatonian Society British professional organization » [archive], sur www.britannica.com
- ↑ (en) « Society of Civil Engineers - OXFORD Dictionary of National Biography » [archive], sur www.oxforddnb.com
- ↑ Loi belge sur la protection des titres d'enseignement supérieur de 1933
- ↑ Revenir plus haut en :a et b FABI, Annuaire 2015 : Edition Avril 2016, BRUXELLES, Belgique, Fédération Royale d'Associations belges d'Ingénieurs Civils, d'Ingénieurs Agronomes & de Bio-Ingénieurs, , 310 p.
- ↑ FABI, Vade-Mecum de l'Ingénieur, BRUXELLES, Belgique, Fédération Royale d'Associations Belges d'Ingénieurs Civils, d'Ingénieurs Agronomes & de Bio-Ingénieurs, , 143 p.
- ↑ Note sur l'abréviation Ir : en français correct, l’abréviation du mot « ingénieur » ne comporte pas de point final vu que la dernière lettre de l'abréviation est la dernière lettre du mot (tout comme pour le titre de Docteur - « Dr »).
- ↑ Note sur l'abréviation Ir. : La Loi belge sur la protection des titres d'enseignement supérieur de 1933 modifié en 1955, article 1 V, indique que: L'abréviation « Ir. » pour le titre d'ingénieur est réservée aux personnes autorisées à porter le titre d'ingénieur civil(...). C'est donc l'abréviation avec un point qui est légale et de fait, l'abréviation sans le point n'est donc pas protégée.
- ↑ Note sur l'abréviation Ing. : vu que la dernière lettre de l'abréviation n'est pas la dernière lettre du mot, un point termine l'abréviation.
- ↑ « POL - Faculté polytechnique » [archive], sur www.rma.ac.be
- ↑ « École polytechnique de Bruxelles » [archive], sur www.ulb.ac.be
- ↑ « La Faculté des Sciences Appliquées de l'Université de LIEGE (ULg) » [archive], sur www.facsa.ulg.ac.be
- ↑ « Bienvenue à la Faculté Polytechnique de Mons » [archive], sur www.umons.ac.be
- ↑ (nl) « Faculteit Ingenieurswetenschappen » [archive], sur www.vub.ac.be
- ↑ (nl) « Faculteit Ingenieurswetenschappen: burgerlijk ingenieur & burgerlijk ingenieur-architect » [archive], sur www.kuleuven.be
- ↑ (nl) « Burgerlijk ingenieur » [archive], sur www.ugent.be
- ↑ La dénomination a été modifiée en Master d'Ingénieur civil d... par l'arrêté 2004/201999 publié le 27 juillet 2004
- ↑ Cette nouvelle formation (déjà dispensée notamment à l'ULB) ne possède pas encore de page de description détaillée mais est listée sur http://fabi.be/ing2/homepage.htm [archive]
- ↑ un descriptif de la formation telle que dispensée à l'ULB peut être trouvé sur le site de la Faculté des Sciences Appliquées http://www.ulb.ac.be/enseignements/presentation/fr/ma/ircb.html [archive]
- ↑ http://www.reg.ch/fr/ [archive]
- ↑ (de) Heinz Bösiger, « Bildender Künstler und Pionier im Schalenbau », Der Bauingenieur, no 8, , p. 10-17 (ISSN 1661-7037).