Cet article concerne le moyen de déplacement et les disciplines sportives. Pour le matériel, voir Ski (matériel). Pour les autres sens, voir Ski (homonymie).
Skieur en phase d'apprentissage.
Le ski est un moyen de locomotion1,2 individuel de glisse2 pratiqué à l'aide de patins2 longs et étroits appelés skis, fixés aux pieds, et un ensemble de disciplines sportives essentiellement hivernales. Vulgarisée grâce au ski sur neige2, introduite dans les Alpes et les autres massifs européens à la fin du xixe siècle, cette pratique est évidemment dépendante de la présence, de la résistance et de l'épaisseur du manteau neigeux, ce qui limite l'activité aux régions montagneuses ou nordiques, ainsi qu'à la saison hivernale, plus rarement en été, dans les stations d'altitude.
Le ski peut également se pratiquer sur toutes surfaces glissantes possédant une tension superficielle non négligeable : l'eau — on parle alors de ski nautique —, des roches comme le sable ou la pouzzolane, les prairies en pente, voire des sols recouverts de neige ou de glace artificielles, d'aiguilles de pin, ou même d'armatures en treillis couvertes de feutres ou de textiles synthétiques sur des pistes en salle.
Avant de devenir un sport de loisir, il n'était qu'un moyen de déplacement et un mode de transport, largement répandu pendant les longs hivers enneigés dans les pays nordiques, les contrées sibériennes et les montagnes de l'Asie centrale, sous une forme ressemblant à la fois au ski de randonnée nordique et au ski de fond, originaires de Scandinavie. Il a également servi de mode de déplacement hivernal dans certaines armées (guerre à ski).
Originellement activité de pleine nature, le ski de descente, qui consiste à descendre des pentes de déclivité et de difficulté variables, a conduit à la construction de sites dédiés. Devenu ainsi sport de glisse prenant le nom en Europe de ski alpin, des domaines skiables et des stations de sports d'hiver ont été ainsi aménagées dans des sites jugés propices à une pratique ludique du ski moyennant travaux : terrassements, équipement de remontées mécaniques, de canons à neige, travail de la neige, etc. générant un vaste secteur touristique, notamment dans les Alpes.
La pratique du ski en terrain à faible déclivité a conduit de son côté au développement de sports plus orientés pleine nature, comme les différentes disciplines du ski nordique. Bien que le ski de fond et le ski de descente soient regroupés sous la même appellation de « ski », aussi bien les techniques que le matériel sont très différents entre ces deux disciplines.
Il existe aussi plusieurs techniques nordiques de ski de randonnée et de descente, qui portent le nom de localités ou de contrées de Norvège : le télémark, le christiania…
Préliminaires étymologique, linguistique et mythologique[modifier | modifier le code]
Gravure rupestre du
site d'Alta montrant une personne avec une position qui évoque la technique d'un skieur de fond contemporain, mais
« la situation décrite est sans doute celle d'un chasseur en train de tirer à l'arc3 ».
Le substantif masculin4,5 ski (prononcé : [ski]4) est un emprunt4 au norvégien ski4,5.
Le mot français ski(e) survient dès 1841, par l'intermédiaire de la simple lecture défectueuse, comme l'atteste sa prononciation spécifique, peut-être par l'anglais ou l'allemand, du mot norvégien ski, prononcé [ʃiː]Note 1. Le mot français skie paraît hésiter entre féminin et masculin. En 1841, il est plutôt du genre féminin6. En 1876, après son entrée au dictionnaire de Pierre Larousse, il adopte le genre masculin. En 1891, il perd son e final et devient skiNote 2.
L'article souvent cité du Magasin pittoresque de 1841 est en réalité celui de (néant en 1841)7. D'autre part, il existe de nombreux autres exemples du mot ski(e) entre 1797 et 18428.
Le terme norrois, langue à l'origine du rameau des langues scandinaves, ski remplace le mot patin en usage depuis le siècle des LumièresNote 3. Le vieux-norvégien skidh désigne une billette de bois, une chaussure ou une raquette pour la neige. Le verbe norrois skidh, c'est-à-dire briser ou fendre, s'apparente au grec schizein, fendre, au latin scridere, scinder, provoquer la scission, au gothique skaider, séparer. En norvégien, ski signifierait morceau de bois.
Il n'est toutefois pas à exclure que le terme norrois soit né d'un rapprochement avec un mot onomatopée d'une langue non indo-européenne, le finnois de Scandinavie aujourd'hui disparu au sud. Les dialectes finnois proches de la mer Baltique emploient les termes suhsi, suksi, suks, sohs. Les Toungouzes de Sibérie orientale connaissent suuksildae, huksille... D'une manière générale, les peuples du Nord euro-asiatique, Zyrianes, Sames, Vogoules, Ostiaks, Samoyèdes connaissent l'art du ski et le pratiquent aussi. Le passage d'un groupe de skieurs génère des sons de frottements chuintants ou doucement susurrants selon la nature et la consistance de la piste glacée ou enneigée. L'art du ski aurait été appris par les premiers Germains scandinaves, locuteurs du norrois primitif, mais leur maîtrise technique du travail du bois et du métal leur ont permis d'assimiler le vocable fenno-scandinave et de fabriquer plus aisément l'ustensile.
Les sagas norvégiennes décrivent les exploits d'Ullr, le dieu lumineux du ski et de Skadi, la déesse aux raquettes qui préside à la mort froide. En réalité, ces deux divinités du panthéon nordique sont les derniers géants de la montagne, qui témoignent d'un monde disparuNote 4. Les rois mythiques de l'ancienne Norvège privilégient ce mode de déplacement pour des raisons rituelles, mais se révèlent aussi d'habiles skieurs. Parmi ces rituels, le saut à ski est un acte de bravoure.
Archéologie et histoire ancienne et moderne du ski[modifier | modifier le code]
Le fait de marcher et de glisser sur ces planches remonterait à plus de 5 000 ans, sans que l'archéologie puisse affirmer s'il s'agit de déplacement ou de rituel néolithique. Les plus anciens vestiges archéologiques sont des skis en bois retrouvés en Russie près du lac Sindor et datant d'environ 6300 à 5000 av. J.-C.9. Des peintures rupestres dans l'Altaï, qui seraient datées de 10 000 ans, montrent des chasseurs qui poursuivent buffles et chevaux. Certains sont représentés sur une longue planche rectangulaire, avec des sortes de perches dans les mains10.
Les gravures rupestres découvertes sur l'île de Rødøy, au sud du Nordland âgées de 4000 ans, montrent un skieur sur des planches démesurées, équivalentes à des skis de 4,5 mètres pour un homme actuel, muni d'un bâton rame. Près de la mer Blanche, à Zalavroug, en Russie actuelle, des gravures rupestres datées entre 2000 et 1500 ans av. J.-C. détaillent l'art et la technique de chasse à l'élan d'un trio de chasseurs en proposant un plan de leurs traces complètes sans oublier les marques des bâtons plantés sur la neige fraîche. Cette tradition de représentation rituelle, associée à la chasse hivernale, a été maintenue sur les pierres runiques. On retrouve une scène d'archers tirant à ski sur la pierre de Böksta, en Uppland suédois, érigée vers 1050.
L'étude comparée des traditions des populations germaniques montre leur adoption du ski entre le sixième et le douzième siècle. Il semble qu'elles l'empruntent aux fenno-scandinaves qui, bien qu'en voie d'assimilation au sud, occupent encore la majeure partie des terres scandinaves.
Le
Västerbottens museum réunit notamment une importante collection de skis à travers les âges, les plus anciens ayant quelque 5 400 ans
11.
L'invention des planches est néolithique. Elle est attestée très tôt en Sibérie, Scandinavie et dans les pays baltes. La section archéologie du musée du ski du Västerbotten à Umeå présente des lames en bois extraites des marais et tourbières. Le marais de Kalvsträsk a fourni des planches remarquablement bien préservées de plus de deux mètres de long, de 15,5 centimètres de large, ainsi que des bâtons se terminant par des formes proches de pelles ou cuillères de poussée, immergées il y a 3 200 ans av. J.-C.Note 5. De nombreuses mises au jour en Suède témoignent de l'usage continu des planches de skis : à Storbäck, 1 200 ans av. J.-C., à Jarvsträsk vers 700 apr. J.-C., à Ajaur vers 1100…
Le ski attelé date de 2 500 ans av. J.-C., date à laquelle on retrouve les premières traces en Scandinavie du Shörekjöring, ancêtre du skijoering, qui n’est à l’époque qu’un moyen de locomotion12.
Les archéologues distinguent trois principaux types de ski selon leur origine géographique : le type arctique, planches de bois courtes (patins d'environ 1,5 m de longueur) mais larges (environ 20 cm), sans rainures, parfois doublées de peau, utilisées en Laponie et en Sibérie ; le type nordique, constitué d'une planche droite plus courte que la gauche (utilisé pour le plat et pour prendre de la vitesse) et qui prédomine en Scandinavie ; le type méridional, longues planches (plus de 2 m) avec une excavation en forme de baquet pour placer les pieds, utilisé lors de la dernière période glaciaire en Slovénie, en Pologne et dans les pays baltes13.
Procope de Césarée décrit en 552, dans son De origine Actibusque Gotorum (« De l'origine et des actions des Goths »), une population de Skridfinnar (« Finnois glissants »)14. Saxo Grammaticus (v. 1150 - v. 1220) rapporte que « les Finnois, qui se sont toujours déplacés sur des planches glissantes (...) sont capables d'être en un lieu et d'en disparaître en un éclair (...) La souplesse de leur corps sur les skis leur permet d'attaquer ou de battre en retraite en toute sécurité »15.
En 1307, l'écrivain Fadl Allah Rashid ed-Din mentionne l'usage de planches dénommées Sana ou Hana, fixées aux pieds par des courroies avec lesquelles les montagnards entre Turkestan et Mongolie dévalent les monts et franchissent en prenant appui avec un bâton des distances considérables dans leurs pays de neige abondante, là où les congères entravent la progression ou piègent simplement les chevaux ou animaux de bât. L'écrivain persan n'ignore pas que les contrées boisées, mais aussi les steppes, les vastes plaines, les vallées et collines fréquemment enneigées au nord des grandes chaînes de montagnes connaissent ce moyen de locomotion. La glissade sur une surface de neige plus ou moins gelée s'effectue comme un canoë sur l'eau. Le trait d'un traîneau est possible, comme la descente en pente raide par le biais de courbes. Les peuples finnois, ainsi que les Toungouzes et les Ostiaks, surpassent alors la rapidité animale, celle de l'élan en particulier.
L'usage du ski pour les déplacements hivernaux, en particulier pour le commerce et la guerre, semble aussi fort lointain. En Norvège, si les Birkebeiners ou les soldats royaux semblent déjà se déplacer déjà à ski, le fait est assuré par les archives au xive siècle. Notons toutefois qu'en 1206, le roi Haakon III craignant la guerre civile confie son fils nouveau-né de dix-huit mois à deux proscrits birkebeiner pour qu'ils le portent en urgence en lieu sûr. C'est l'origine légendaire servant à justifier la création en 1932 de la course de fond de 54 km entre Rena et Lillehammer.
Il sert aussi en Suède et en Finlande dans les unités combattantes dès le xvie siècle. La Suède occupée depuis 1518 par les troupes de Christian II, roi du Danemark hésite entre révolte et soumission. Reprenant le flambeau de la résistance, le noble Gustave Vasa tente un soulèvement en Dalécarlie. Mais quelques combattants volontaires répondent seulement à son vibrant appel. Craignant pour sa vie à la Noël 1522, il décide de fuir vers la Norvège. Au cours de leur long conseil solsticial, les édiles locaux influencés par la mainmise danoise sur le commerce et les mines de cuivre, en particulier de Falun, changent d'avis. Ils lancent alors leurs meilleurs hommes à la poursuite du chef fuyard. Ceux-ci rejoignent Gustave Vasa au terme d'une folle course poursuite de 90 kilomètres et le décident à rebrousser chemin. C'est l'origine de la célèbre course de fond de Vasaloppet, créée en 1922. Entre Noël et le nouvel An, elle commémore ce tournant fatidique de la résistance suédoise à l'occupant, puisque le , le soulèvement dalécarlien est à l'origine de l'accession de la dynastie Vasa au trône de Suède, en commençant par Gustave Ier Vasa.
Illustration de skis de l'armée danoise, avant 1763.
L'historiographe suédois, Olaus Magnus impressionné par la mobilité d'une armée de skieurs, sans doute les Dalécarliens de Gustave Vasa en rébellion, a décrit en 1539 les usages du ski à la chasse et à la guerre16. Il rappelle doctement que de nombreux rois légendaires du Nord ont utilisé les attelages de rennes et les skieurs pour surprendre les fantassins ennemis. Les skieurs habiles, clairsemés en avant-garde, sont d'utiles éclaireurs, mais peuvent aussi se rassembler en un front massif. Son ouvrage Historia de gentibus septentrionalibus en 1555 ressasse le thème du ski, y incluant la mythologie nordique. Traduit en Europe occidentale, l'ouvrage a été illustré par d'habiles dessinateurs italiens, qui, ignorant l'art du ski, représentent abusivement les skis en longs sabots excessivement pointus. En 1733, le lieutenant norvégien Jens Henrik Emmausen de Trondheim rédige en Allemagne le premier manuel à l'usage des troupes à ski17.
Avec la divulgation de telles descriptions et imageries, il était évident que les voyageurs de l'âge classique rationaliste aient été tentés par un voyage septentrional. Le prêtre originaire de Ravenne Francesco Negri passe deux années en Laponie dans les années 1660 et témoigne de son apprentissage du ski. Il décrit les skis ou patins comme de minces planchettes de bois, de faible largeur et d'environ 1,6 à 1,8 mètre de long. Au milieu du ski, une cordelette de fixation est ancrée à la partie antérieure. Le long bâton de poussée est terminé par un cercle de bois pour ne pas s'enfoncer dans la neige. Il décrit la marche glissée. Pour la montée, une pelisse de renne, poils retournés à l'envers, fixée sous le ski permet de freiner la reculade. À la descente, les poils sont orientés dans le bon sens. C'est l'origine du ski de randonnée alpinNote 6. Il décrit la rapidité du descendeur qu'est le chasseur lapon, accroupi, maintenant ses skis parallèles et suffisamment proches. L'arrêt peut s'effectuer par un virage rapide à droite ou à gauche, en remontant en travers de la pente, le freinage utilise une technique de slalom. Les distances parcourues peuvent être considérables pour un bon skieur : de l'ordre minimal de soixante kilomètres par jour.
Le Strasbourgeois Jean Scheffer a observé en Laponie l'usage de paires de skis à longueurs inégales, l'un plus petit pour faciliter les manœuvres et l'autre pour la poussée et assurer la vitesse18.
En 1774, il existe des règlements de courses militaires en Norvège. Celles-ci codifient un délassement et une activité physique appréciée par les soldats gardiens des forteresses entre Norvège danoise et Suède. Dans ces contrées montagneuses s'accumulent plus de dix pieds de neige, la nécessité de chemin battu et déblayé des congères entrave toute marche à pied alors que chaussé de ski, de simples traces suffisent pour accomplir un rapide déplacement. Au terme de la restructuration des forces de défense des royaumes suédois et norvégien unifiés après 1814, l'abandon de la gestion coûteuse des forteresses frontalières amène la création de régiments de patineurs.
En France, en 1975, on trouve encore quelques skis de randonnée militaires blancs entièrement métalliques, de marque Aluflex, sans carres, en dotation à l'École militaire de haute montagne (EMHM, Chamonix).
Les ambulanciers Russes, le transport des blessés par ski, 1904.
Soldat équipé d'une tenue de camouflage hivernal et de skis durant la guerre russo-finnoise de 1939-1940.
Les Norvégiens peuvent être considérés comme les inventeurs du ski moderne. Les compatriotes contemporains des explorateurs Fridtjof Nansen et Roald Amundsen louent ainsi le plus national, le roi des sports norvégiens. Plusieurs facteurs expliquent ce réel engouement populaire. Primo le grand nombre de skieurs aussi bien des milieux urbains que paysans induit une multitude d'ateliers prônant autant de fabrications artisanales associées à pléthore de techniques et de milieux. Secundo une industrie de transformation du bois était née de la demande des marchands anglais à Christiania et, confrontée à la crise, celle-ci saisit tous les créneaux de diversification. Ainsi s'ouvre en 1886 dans la capitale norvégienne la première usine de fabrication de ski, s'ensuit une course acharnée aux brevets technologiques, concernant l'équipement, les fixations, le ou les bâtons, les chaussures, l'art du fart à chaud... Tertio, si le long intérêt militaire avait stimulé une première réflexion sur l'équipement et la pratique, le développement des compétitions militaires et civiles favorise l'émulation entre les hommes et les lieux de diverses pratiques. Spécialistes reconnus de cette spécialité, quelques habitants de ce petit pays deviennent les premiers instructeurs internationaux, dans les domaines civil et militaire. Ainsi les contrées de concours, les monts de Christiania et du Télémark donnent leur nom aux techniques de ski.
Il n'était pas rare, bien avant la Belle Époque, que les petits Norvégiens aient des patins aux pieds dès l'âge de trois à quatre ans. Initiés dans leur prime jeunesse, ils vont plus tard à l'école en hiver. Mieux, leurs maîtres savent greffer sur cette pratique coutumière une éducation technique et sportive. La course, le saut ou encore la descente rapide requièrent de l'adresse et de la volonté, de la prudence et de l'esprit d'attention. Ces activités donnent au corps de la souplesse et de l'élasticité. Dans le monde économique changeant après 1880, les adultes apprécient ce sport naissant ou ce loisir de découverte d'un monde féerique enneigé, véritable corps à corps avec la natureNote 7.
Il n'est pas étonnant que le vocabulaire actuel garde d'autres traces de ce premier laboratoire norvégien. Le fart, mot norvégien entre dans le Larousse en 1907 avant de générer verbe et substantifs dérivés : farter, fartage... Le slalom, mot français depuis 1910, signifie le fait de zigzaguer ou mieux d'accomplir une succession de virages maîtrisés, son étymologie semble indiquer ce qui reste sur le plan de neige, c'est-à-dire des traces de ski inclinéesNote 8. L'analyse du virage dans une technique donnée révèle des conceptions techniques induites de la physique de la glisse, intégrant équipement aux pieds et maîtrise des mouvements du corps. Le virage télémark nécessite une génuflexion gracieuse afin de tourner à droite ou à gauche dans les pentes les plus raides. Avec une légère anticipation, il suffit de fléchir la jambe, intérieure au virage, en arrière en relevant le talon, puis de pousser sur le ski mis en avant en faisant déraper la partie postérieure. Le virage Christiania, plus simple, plus rapide, ne comprend pas de contorsions potentiellement dangereuses pour les débutants, mais nécessite un matériel performant, avec de bonnes fixations et de bonnes prises de carres. Skis parallèles, il suffit d'alléger l'arrière en répartissant la portée du corps vers l'avant, et de provoquer le dérapage des deux skis parallèles, en s'efforçant de placer les talons du côté opposé au virage. Le ski alpin dérive de façon lointaine des techniques Christiania, imposant déjà des fixations solidaires.
La Norvège, devenue nation indépendante après 1905, s'est empressée d'exporter l'art du ski que ses explorateurs avaient utilisé pour la conquêtes des pôles et ses indispensables équipements. Le premier essor du ski scandinave, dans tous les massifs du monde de l'Atlas algérien au Kilimandjaro, des Appalaches aux Cascades ou aux Sierra californiennes, des montagnes Rocheuses aux Andes, sur les contreforts de l'Himalaya ou du Tibet, dans les montagnes de Corée ou du Japon, sur les monts du Sud-Est australiens ou néo-zélandais se déroule avant le premier conflit mondial, entre 1908 et 1912. Les stations les mieux équipées promeuvent aussi le bobsleigh. En France, le capitaine Bernard discute des avantages comparés des attaches norvégiennes Huitfeldt, Sigurd, Houm19... Les meilleures entreprises ou sociétés d'importation françaises, telle Koski gérée par G. de Coninck, à Maisons-Laffitte, ne peuvent que se réclamer de brevets norvégiens. Les fabriques de ski françaises prennent modèle : ainsi, l'entreprise Rossignol à Voiron délaisse la conception de navettes textiles pour suivre l'exemple de sociétés scandinaves. Même la mode, joignant le luxe à l'utile, observe les magasins de sports d'hiver scandinaves, et s'inspire de ce champ d'activité nordique, valorisant l'hiver par le pull à col roulé, les pantalons seyants avec, ultérieurement, l'apparition des fuseaux, les bandes molletières, les gants et bonnetsNote 9.
Une femme à ski dans les bois, dessin exécuté avant 1890.
De la rivalité du télémark et du christiania, à l'hyperspécialisation du ski alpin basée sur des écoles techniques extraordinairement sophistiquées, en passant par le ski acrobatique, jusqu'au ski extrême sans compter les mutations de la planche de snowboard et le speed flying ou ski tracté par une voile, l'art de dévaler les pentes a connu plusieurs révolutions. Les formes de ski nordique ont également connu de spectaculaires progrès. Aussi faut-il distinguer plusieurs temps forts :
- d'abord les essais aventureux des pionniers en Europe occidentale et en Amérique à la fin du xixe siècle qui, après avoir été souvent moqués par la presse et le public encore sceptiques, amènent la vulgarisation quasi-planétaire de cette pratique de loisir et de ce sport véritablement à la mode entre 1908 et 1912 ;
- ensuite, à partir de 1924, le temps domestiqué des stations, des remontées mécaniques, de la massification du ski-loisir touristique et des grandes compétitions en connexion avec les recherches technologiques ;
- enfin le monde compartimenté en domaine d'équipements, de matériaux et d'encadrements spécialisés d'aujourd'hui qui est peut-être inauguré après 1980 par la disparition du pas glissé alternatif de l'ancien fondeur remplacé par le demi-pas de patineur.
Le ski a été puissamment vulgarisé par le monde associatif, le Touring club de France et les sections du Club alpin et du Club pyrénéen en France, du Club vosgien en Alsace allemande... Il se diffuse plus lentement dans les régions paysannes grâce à l'effort des militaires, soucieux de défense mobile du territoire en cas d'hiver enneigé. L'école de Briançon instruit en tout 5 000 soldats skieurs, jusqu'en 1914 et forme les premiers bataillons de chasseurs alpins. Après les premiers concours du Sappey-en-Chartreuse puis de Montgenèvre en 1907 et de Chamonix en 1908, la presse française n'est plus rigolarde : le ski décrié des pionniers a désormais une fonction utilitaire reconnue partout officiellement, les dingues sur patins cèdent la place aux skieurs, vrais sportifs durs à cuire, même avec leur bonnet et leurs mitaines. Les administrations rurales des zones enneigées, à l'instar du corps des Eaux-et-Forêts, demandent des instructeurs pour leurs employés et leurs gardes. Des cantonniers, en accord avec leur hiérarchie, se proposent de devenir formateur auprès des populations montagnardes. Des instituteurs sont invités à former la jeunesse. Le Touring Club de France publie Le ski utilitaire, une méthode de fabrication familiale à l'usage des paysans montagnardsNote 10.
L'engouement pour le ski de loisirs grandit dans les années 1930, après les premiers Jeux olympiques d'hiver, en 1924, à Chamonix. Les années 1960 marquent le boum des sports d'hiver. Grâce au « plan neige », lancé en 1965, des stations de ski sortent de terre par dizaines. En 1970, plus de 360 stations sont répertoriées en France. En 1984, la Fédération Française de Ski compte 794 000 licenciés dans 2 350 clubs. L'essor de la pratique est vif, avec 6 % de croissance des effectifs cette même année. Le ski est un des sports populaires qui connaît une forte progression, à l'instar du tennis, du foot-ball et du judo.
Dans les années 2000, à chaque saison, les stations françaises accueillent sept millions de skieurs[réf. nécessaire].
Ski à Rockcliffe Park en 1887.
Skieuses au départ d'une compétition de ski, décennie 1890-1900.
Championnat d'Australie de ski à
Kiandra, en 1900.
Affiche de la première décennie du
xxe siècle pour un site de ski en
Autriche.
- 1861 : fondation du premier club de ski en Norvège : le Ski Club de Trysil20. Le ski est jusqu’alors un moyen de transport dont l’origine remonte à la nuit des temps.
- 1861 : fondation supposée du Kiandra Snow Shoe Club (en) en Australie21.
- 1867 : première compétition de ski en Norvège, et première démonstration de la technique de télémark par un des concurrents, Sondre Norheim, menuisier passionné de ski et originaire du comté de Telemark.
- 1878 : à l’occasion de l’exposition internationale de Paris, le pavillon norvégien présente notamment des skis. Ce moyen de locomotion ancestral attire particulièrement l’attention d'alpinistes. Henri Duhamel en expérimente une paire dans les Alpes à Chamrousse. L'usage utilitaire des skis par les militaires (notamment les chasseurs alpins) se déplaçant en milieu enneigé, par les montagnards puis la pratique touristique du ski nordique et enfin du ski alpin se développent alors en France22.
- 1883 : fondation du premier club moderne de ski : le Ski Club Christiana (Oslo).
- 1885 : l’hôtelier suisse de Saint-Moritz Johannes Badrutt (de) propose des paires de ski à ses hôtes afin de les divertir pendant l’hiver.
- 1886 : première usine de fabrication de ski en Norvège à Christiana (Oslo).
- 1887 : l’usage de deux bâtons s’impose en ski de fond. Jusque-là, les skieurs n’utilisaient qu’un seul bâton.
- 1890 : publication de l’ouvrage À ski à travers le Groenland du Norvégien Fridtjof Nansen, dont les traductions en français, anglais et allemand déclenchent un engouement pour le ski en Europe.
- 1893 : fabrication dans la vallée de Chamonix de la première paire de ski française.
- 1895 : première compétition de ski en Allemagne (Tauenberg). Un skieur norvégien s’impose.
- Novembre 1895 : création d'un Ski Club des Alpes23 à Grenoble par les amis d'Henri Duhamel qui leur a distribué quatorze paires de skis acquises lors de son voyage en FinlandeNote 11.
- 1896 : le Ski Club des Alpes, premier fondé en France en novembre 1895, est officialisé le 1er février 1896. Son fondateur est le président du Rocher-Club Ernest Thorant (Henry Duhamel décline la présidence en raison de son éloignement de Grenoble, il habitait à Gières). En Alsace allemande, actuel département du Bas-Rhin, est fondé le ski-Club vosgien.
- 1er mars 1896 : Première sortie du ski-club grenoblois avec le trajet aller-retour Lans-Autrans dans le VercorsNote 12.
- 27 février 1897 : ascension du mont Guillaume (2 575 m) au-dessus d'Embrun, par le lieutenant Widman24.
- 1899 : pratique du « Ski Norvégien » (ski de fond) dans le Jura (Les Rousses).
- Hiver 1901-1902 : premier essai militaire de raid à skis dans la région de Briançon, par le capitaine Clerc et sept hommes équipés à ses frais.
- 1901 : première édition des Jeux nordiques, en Suède, compétition internationale de sports d'hiver.
- 1903 : premier essai de ski dans les Pyrénées par M. Henri Sallenave.
- Hiver 1903 : en France, les hommes du 159e régiment d'infanterie reçoivent, grâce à la persévérante démonstration du capitaine Clerc trois saisons consécutives, deux instructeurs norvégiens. C'est l'origine de l'école normale de ski de Briançon, confiée par le ministère de la Guerre au capitaine Rivas.
- 21 janvier 1904 : en France, raid de 80 km et 1 800 m de dénivelé en 20 heures, à ski : Briançon, Le Monêtier-les-Bains, Le Casset, col d'Arsine, Arsine, col du Lautaret, sous les ordres du capitaine Bernard24.
- 1906 : création dans les Alpes de la première école civile de ski en France par l'alpiniste et championne sportive Marie Marvingt.
- 1907 : premier concours de ski en France, du 9 au 13 février, à Montgenèvre. Accueillant trois mille personnes, il prend ipso facto une dimension internationale et auréole la station organisatrice pour plusieurs décennies.
- 1908 : Du 3 au 5 janvier, second concours international de ski à Chamonix. Premier carnaval international de ski à Kiandra, Australie.
- 1911 : L'anglais Arnold Lunn organise les premiers concours de vitesse, avec arrêts, virages, parfois des chutes, sur de fortes pentes à Montana en Suisse. Cette pratique est l'ancêtre du ski alpin, qui naît officiellement en 1931.
- 1922 : Premier slalom à Mürren en Suisse.
Temps des équipements et des grandes compétitions[modifier | modifier le code]
Affiche promouvant le ski dans l'Est des
États-Unis, entre 1936 et 1939.
Le ski alpin est une expression générique qui englobe plusieurs disciplines pratiquées comme activités de loisirs (ski de piste, hors-piste) ou en compétition (slalom et épreuves de vitesse). Le ski alpin étant un sport de descente, il est généralement pratiqué dans des stations offrant des remontées mécaniques, sur des pistes damées ou à proximité (bords de piste, zones de transition, hors-piste). C'est un sport en constante évolution en matière de matériel et d'équipement, mais aussi en termes de diversité de pratiques et de déclinaisons : ski de piste, hors-piste, ski freeride (hors-piste plus engagé voire extrême), ski freestyle (ski acrobatique en snowpark), ski freestyle backcountry (ski acrobatique en hors-piste), freeski (freeride + freestyle).
Il se distingue du ski nordique et du ski de randonnée par le matériel utilisé et l'environnement dans lequel il s'exerce (infrastructures nécessaires, aménagement des sites).
En compétition, le ski alpin se compose de cinq disciplines :
Dans le langage courant, le ski alpin est souvent assimilé au ski de piste qui n'en est qu'une composante.
Michal Malak pendant les qualifications du Tour de Ski à
Prague.
Le ski nordique englobe les disciplines où le talon de la chaussure n'est pas fixé au ski.
- Le ski de fond : discipline s'effectuant sur des terrains plats ou vallonnés, le ski de fond est une discipline d'endurance. On peut le pratiquer en style libre (pas de patineur ou skating) ou classique (pas alternatif).
- Le saut à ski : le skieur saute depuis un tremplin. Il est noté à la fois sur la longueur du saut effectué et sur la qualité de sa réception. La taille des tremplins peut varier de quelques mètres à plus d'une centaine.
- Le biathlon : discipline combinant le ski de fond et le tir à la carabine.
- Le combiné nordique : discipline combinant le saut à ski et le ski de fond.
- Le ski de randonnée nordique.
Le ski de fond se pratique sur site aménagé ouvert ou en forêt, sur une piste damée et tracée notamment pour le fond classique qui nécessite deux rails qui guident l'évolution du skieur en alternatif. L'accès à ces sites est généralement payant.
En ski de fond, la retenue qui permet l'impulsion qui propulse le fondeur est assurée soit par des écailles ou des bandes de peau de phoque sous la semelle (skis de location), soit par fartage (conjugaison de farts de glisse et de retenue) qui tient compte de la qualité de la neige et de sa température (ski de fond de compétition).
Le ski freestyle se pratique sur des sites aménagés appelés snowparks et comporte six disciplines :
- Le ski de bosses : c'est une discipline alliant à la fois une descente dans une piste à bosses et quelques sauts acrobatiques.
- Le saut acrobatique : les concurrents s'élancent sur des tremplins pour effectuer des rotations et des vrilles.
De nouvelles disciplines se sont rajoutées au fil du temps, parfois considérées comme sports extrêmes :
- le skicross : parcours accidenté où les skieurs concourent 4 par 4, en différentes manches éliminatoires successives ;
- le big air : c'est un tremplin plus ou moins gros, variant de 20 à 25 mètres, permettant d'effectuer des figures en l'air. Il se différencie du saut acrobatique par la longueur des sauts et le système de notation moins strict.
- le half-pipe : l'épreuve consiste en un enchaînement de figures dans un demi cylindre aux parois verticales ;
- le slopestyle : succession de big air et de rails, chaque skieur est évalué par des juges ;
Enfin, le ski freestyle backcountry (ou ski backcountry) : c'est une variante du ski freestyle qui se pratique en hors-piste et qui se caractérise par des figures acrobatiques à ski (rotation inversée, grab, etc) dans la poudreuse en sautant des blocs voire des barres rocheuses, des séracs ou depuis des tremplins naturels ou artificiels ; compte tenu du terrain d'évolution, il présente de nombreuses similitudes avec le ski freeride.
Le ou les skis sont fixés aux pieds par une coque maintenant le pied et fixée sur le patin.
Le skieur pratique le ski, le plus souvent derrière un bateau, dans trois disciplines : slalom, saut et figures.
Le ski de randonnée (ou ski de montagne ou encore ski-alpinisme dans sa dénomination officielle) est une discipline qui se pratique en terrain accidenté non aménagé. Le matériel ressemble à celui utilisé en ski alpin mais possède quelques spécificités qui permettent de gravir les pentes avant de les descendre : les skis sont plus légers, les fixations possèdent deux positions : une première pour la montée qui laisse le talon libre afin de faciliter la marche, une deuxième pour la descente qui verrouille le talon. On utilise des peaux de phoque que l'on colle sous les skis et qui empêchent le recul. Pour éviter au ski de déraper en neige dure, on lui ajoute des « couteaux » (pièces métalliques en forme de « U inversé ») qui mordent la neige. Chaque ski est également équipé d'une cale rabattable qui, lorsqu'elle est déployée, permet à la chaussure de former un angle qui compense l'inclinaison du buste provoquée par la pente et soulage du poids du sac.
À ce matériel s'ajoute éventuellement le matériel spécifique d'alpinisme : crampons et piolet qui permettent de gravir des itinéraires plus escarpés en mettant les skis sur le sac à dos, baudrier et corde pour des itinéraires glaciaires.
Outre le dévissage, les chutes de pierres ou les crevasses, l'avalanche représente le plus grand danger de ce sport, d'autant plus présent dans les statistiques d'accidents que le passage des skieurs est susceptible de déclencher le départ des avalanches — généralement « de plaque » — dont l'issue peut être fatale.
Le ski de randonnée nordique est une discipline qui s'apparente, dans sa philosophie, au ski de randonnée mais appartient à la famille du ski nordique.
Le ski freeride (ou freeriding), version contemporaine du ski hors piste, est une déclinaison du ski alpin. Il s'agit le plus souvent de descendre des pentes non balisées, si possible recouvertes d'une couche de neige poudreuse fraîche. Cette pratique nécessite des skis plus larges (skis fat) que ceux utilisés pour le ski de piste, afin d'obtenir une meilleure portance dans la neige profonde. Pour les puristes[réf. nécessaire], le ski freeride possède un talon plat. Il s'est considérablement développé à la fin des années 1990 et la plupart des fabricants de ski proposent des gammes spécifiques à des prix relativement abordables.
Le freerider se doit d'avoir toujours sur lui le trio DVA-pelle-sonde de façon à pouvoir dégager les skieurs éventuellement pris sous une avalanche, et le cas échéant être repéré sous une coulée.
Il s'agit de pratiquer du ski sur des pentes dites extrêmes (supérieures à 50°). Cette discipline est plus connue du grand public sous l'appellation historique de ski extrême. Les skis sont généralement peu taillés et rigides. Les pentes sont souvent remontées à pied pour évaluer les conditions de neige et anticiper les passages difficiles. Cette discipline est beaucoup plus proche de l'alpinisme compte tenu des techniques utilisées mais également par son engagement et son exposition. Enfin, elle nécessite de par sa difficulté un très bon niveau de ski freeride.
Le ski fitness (ou speed-touring) est une discipline qui se pratique sur les pistes de ski que les amateurs remontent avant l'ouverture du domaine skiable. Très physique, il met l'accent sur le cardio-training en utilisant un matériel de ski de randonnée classique ou hybride avec des caractéristiques, notamment l'allègement, permettant l'entraînement au ski-alpinisme.
Le télémark est une technique nordique de descente, originaire du comté de Telemark en Norvège. Inventée par le menuisier Sondre Norheim dans les années 1860, elle consiste en un fléchissement de la jambe intérieure au virage. D'abord oublié au profit du virage « christiania », le télémark réapparaît aux États-Unis dans les années 1970. Son développement s'est accéléré à la fin des années 1990 avec l'apparition de skis plus courts, taillés (désormais identiques aux skis alpins) et des chaussures à coque plastique. Cette technique élégante fait désormais de nombreux adeptes, dans toutes les disciplines : freeride, freestyle, compétition, randonnée, etc.
Le ski de vitesse (kilomètre lancé) est un sport qui consiste à descendre une piste damée le plus vite possible afin d'atteindre la plus grande vitesse. Les skieurs peuvent subir une accélération identique à celle d’une F1 (0 à 200 km/h en moins de 6 secondes). Le record du monde, détenu par Simone Origone, est de 252,454 km/h sur la piste de KL de Chabrières à Vars25. Cet exploit a été réalisé le 31 mars 2015.
Il y a plusieurs pistes de ski de vitesse en France :
Il se pratique avec un cheval ou un poney attelé qui tire le skieur grâce à un cadre, bien souvent rigide. Les skis ne doivent pas dépasser 1,50 m pour ne pas gêner le cheval. Il se pratique sur neige damée, en carrière fermée, sur les pistes ou plus rarement en chemins. Cette discipline convient aussi bien aux skieurs qu'aux cavaliers.
Le snowkite se pratique avec des skis ou un surf et une voile de traction, sur des espaces enneigés aussi bien en plaine qu'en montagne.
Le SnowK Ball est un sport collectif joué avec deux équipes de quatre joueurs, souvent sur une piste rouge. Le principe est globalement similaire au rugby : il faut aplatir la « balle » derrière la ligne de l'adversaire, bien que les plaquages soient interdits26
Chaussures de ski anciennes, Suède.
Avant d'être au centre d'une activité industrielle, parfois de haute technologie, le monde du ski a été ancré dans la civilisation traditionnelle nordique : ski, chaussures, fixations et déjà vêtements et lunettes à fentes adaptés constituaient un équipement artisanal à fabriquer et à entretenir chez soi. Les pionniers bourgeois d'Europe occidentale ont parfois eu quelques réticences à adapter cette façon d'être en bloc, d'autant que la première industrialisation du ski dès 1880 avait déjà gommé les adaptations paysannes parfois trop voyantes ou rudimentaires, et déjà exporté une façon d'être moderne sur la neige.
Un atelier-modèle en 1904 à l'école de ski de Briançon[modifier | modifier le code]
En France, l'école militaire de ski de Briançon dispose dès sa fondation d'un atelier. Le capitaine Rivas, conseillé par les deux instructeurs norvégiens, dénonce le mauvais manuel de Wilhelm Paulcke qui donne une idée hasardeuse de la fabrication des skis27. Tout au plus disposera-t-on de skis voilés, à mauvaises courbures et galbes. Il invite les stagiaires de l'atelier à préparer des moules et des formes à skis spécifiques, en tenant compte des neiges locales.
Ainsi les anciens skieurs militaires initiés à la fabrication en atelier pourront revenir dans leur village en homme de métier et propagandiste concret de ce sport. Outre l'art de réparer les planches, de favoriser leur glissement par fartage, de les faire sécher après usage dans des boîtes de formes adaptées, ils connaissent les subtilités de la fabrication des skis avec leur moule personnel ainsi que des bâtons, des diverses fixations rudimentaires selon l'usage à base de courroies ou d'étriers. Ils peuvent alors réaliser des skis à l'aide de planches en pin sylvestre ou pin cembro.
La qualité du moule à ski est primordiale. Cette boîte de cintrage doit permettre le serrage et l'équerrage de la paire de planchettes humides. Si la forme est mal préparée ou gauchie avec le temps, les skis seront voilés. Le capitaine Rivas a supervisé différents types de moules à skis, parmi lesquelles la BriançonnaiseNote 13.
Le procédé se sépare en quatre étapes :
- La mise en place des deux planchettes humides dans la forme creuse du moule à ski, puis le séchage au four 48 heures de l'ensemble. La courbure obtenue est durable ;
- Les planchettes sont taillées aux dimensions du ski ;
- Les ébauches de ski sont polies, vernies, munies de garnitures ;
- Les skis sont mis à la forme de repos.
Les skis préparés à l'aide de matériaux polymères composites moulés sont le fruit d'une technologie sophistiquée et adaptée à chaque type d'activités sportives. Le fartage a bénéficié des meilleures connaissances en physico-chimie moléculaire et en tribologie.
L'ensemble des fixations, chaussures et vêtements bénéficie également du spectaculaire essor des matériaux depuis soixante ans. Ils ont de plus évolué avec la médiatisation de la compétition et la démocratisation des sports d'hiver.
Le bois fut le matériau utilisé dans la fabrication des premiers skis. Face à l'évolution inéluctable des matériaux, le noyau en bois connaît un regain de popularité. Dans l'industrie, le noyau bois est souvent remplacé par des mousses avec des duretés variables. Certaines marques artisanales proposent aussi des skis en bois répondant aux besoins de skieurs attachés à la tradition.
Portrait de skieur,
Oslo, 1890.
La tenue de ski a évolué au fil du temps et en fonction des impératifs des différentes disciplines. Elle a également connu des modes au fil des décennies des xixe siècle au xxie siècle.
Le ski inspire les artistes et les stations de ski françaises ouvrent leurs portes aux expositions consacrées aux artistes exprimant leur passion pour le ski28.
Le cinéma donna une reconnaissance notoire à l'ambiance autour du ski avec Les Bronzés font du ski.
- ↑ L'anglo-saxon et de façon générale les langues germaniques ont préservé la prononciation. Une transcription phonétique du norvégien aurait donné "chi(e)" en français. L'expression allemande Schi fahren indique que faire du ski ou skier s'apparente à un véhicule permettant en l'occurrence de glisser, de la même façon que le vélocipède permet de rouler, ce que dément le français qui accepte le terme de marche à ski.
- ↑ Faire du ski, expression attestée en 1894, semble antérieur au verbe skier qui apparaît en 1896 avec le skieur, membre du ski-club, qui s'impose dorénavant sur le premier formé skiste et le classique patineur. La skieuse est plus tardive en 1908.
- ↑ Très commun autrefois, pour tout ce qui permet la glisse, patin est attestée avant 1727. En 1801, le patin à neige est une lame de bois allongée pour glisser sur la neige. Le terme de patins de neige subsiste dans la langue familière des skieurs, tout comme planches.
- ↑ Thor a réduit à l'état minéral la foule de géants, qui peuvent symboliser les croyances anciennes des peuples non indoeuropéens.
- ↑ Les niveaux d'extraction peuvent être déterminés par analyse et étalonnage palynologiques, mais aussi par la dendrochronologie...
- ↑ Cette astucieuse technique pour ne pas reculer est très répandue. Dans les contrées proches de la mer, on utilise de la peau de mammifères marins, par exemple de veau marin dans le Finnmark norvégien.
- ↑ Ce qui n'empêche nullement l'essor des premières stations, principalement aux voisinages des villes, à Kristiana, Bergen, Drammen, Lillehammer, Finse, Trondheim, Tromsø, dans les massifs du Telemark, de Solbergbakken, de Holmenkollen, Oksenkollen, Froegnersaetteren ou près du lac de Gjovik ou de Mjøsa.
- ↑ De sla, incliné et låm, trace de ski. L'explication populaire norvégienne suggérait une hypothétique expression dialectale proche de slalom, répétée tel un cri des mères à leurs enfants, expression signifiant ralentissez (en multipliant les virages).
- ↑ Elle hésite encore à adopter les couleurs tranchées et claires, prisées alors par les artistes du Nord, à commencer par Carl Larsson ou Erik Werenskiold. Le monde coloré de l'après-ski ne se généralise qu'à la fin des années trente en Europe. Sur les pistes nocturnes et éclairées d'Oslo, il s'impose dès l'entre-deux-guerres.
- ↑ Elle y explique le cintrage des skis en une boîte forme. op. cit.
- ↑ Cette engouement pour le ski est stimulée depuis quelques années par l'exploration groenlandaise de Nansen.
- ↑ Cela permet la naissance d'un premier vocabulaire francophone du ski en liaison avec la presse alpine, notamment Le Moniteur Dauphinois qui suit l'événement et s'attache à analyser ensuite la technique en mars.
- ↑ Une bille de mélèze brute de 2,30 mètre et 20 cm de large est creusée, puis séchées 80 heures dans un four de boulanger.
- ↑ Jean-Michel Delaplace, L'Histoire du sport, l'histoire des sportifs : le sportif, l'entraineur, le dirigeant, Paris, Montréal, L'Harmattan, coll. « Espace et temps du sport », , 416 p. (ISBN 2-7384-7649-X, lire en ligne [archive]), p. 329
- ↑ Revenir plus haut en :a b c et d Sylvain JOUTY et Hubert ODIER, Dictionnaire de la montagne, Omnibus, , 883 p. (ISBN 978-2-258-08220-5 et 2-258-08220-X, lire en ligne [archive])
- ↑ Proxima thulé, Société des études nordiques, , p. 52.
- ↑ Revenir plus haut en :a b c et d Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive]de « ski » (sens A) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 3 janvier2017].
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- ↑ Le Magasin pittoresque, ouvrage de vulgarisation des sciences, le présente ainsi au public français sans mentionner sa phonétique internationale.
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- ↑ Lonely Planet, Suède, Place des éditeurs, , p. 274.
- ↑ Ski Joering à Chamonix Mont-Blanc [archive]
- ↑ Silvia Gredig, Essai sur la formation du vocabulaire du skieur français, J. Villiger, , p. 63
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- ↑ Saxo Grammaticus (trad. Jean-Pierre Troadec), La Geste des Danois [« Gesta Danorum »], Gallimard, coll. « L'aube des peuples », (ISBN 978-2-07-072903-6), chap. IX.24
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- ↑ Joan Scheffer op. cit.
- ↑ Capitaine Bernard op. cit.
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- ↑ Revenir plus haut en :a et b Commandant Chaix, Le 15-9 berceau du ski français
- ↑ [1] [archive]
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- ↑ MWilhelm Paulcke, Manuel de ski pour la préparation en famille, op. cit., 1reédition
- ↑ « Sur les pistes d’art-d’art » [archive], sur France Montagnes (consulté le)
Sur les autres projets Wikimedia :
- Dossier sur le ski préparé par Jean-Pierre Jaubert en partenariat avec les collèges des Mûriers quartier de La Bocca à Cannes (France) et de Hosletoppen (Norvège), in Magazine documentaire BT 1055 Le ski, février 1994, publication de l'école moderne française, 48 pages (p. 2-33).
Sur l'époque moderne :
- Olaus Magnus, Charta maritima et descriptio septentrionalium terrarum, 1539 et Historia de gentibus septentrionalibus, 1555.
- R de la Martinière, Voyage des païs septentrionaux, dans lequel se void les mœurs, manière de vivre et superstitions des Norwéguiens, Lappons, Kiloppes, Borandiens, Sybériens, Samojèdes, Zembliens et Islandois, enrichie de plusieurs figures [archive], 1671 ; réédition en 1708, dans Gallica.
- Francesco Negri, Voyage septentrional, impression italienne vers 1650 ; éd. orig. Padova, 1700 ; réimpr. Bergame, Leading, 2000.
- Joan Scheffer, Histoire de la Laponie, Strasbourg, 1678.
Pionniers des associations et introducteurs militaires :
- Capitaine Rivas, Petit manuel du skieur, Imprimerie P. Voltaire, Briançon, édition d'octobre 1906, 33 pages.
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- Capitaine Bernard, Manuel du skieur, 1910.
- Wilhelm Paulcke, Manuel de ski, seconde édition française (traduction de la troisième édition allemande par F. Achard), Berger-Levrault, Nancy, 1910.
- Mémoires de Henri Duhamel.
- Commandant Chaix, Le 15-9 berceau du ski français [archive] in Bulletin de la société d'études des Hautes-Alpes [archive], no 57, 1965, sur Gallica avec illustrations sous le titre Nouveaux voyages vers le septentrion.
- Arnold Lunn, Les montagnes de ma jeunesse, Collection Montagne, Paris-Neufchâtel, 1943, 219 pages (traduit de l'anglais par Claire Éliane Engel).
- M. Hoeck, E.C. Richardson, Histoire du ski, traduction française vers 1978.
- Roger Merle, Histoire du ski dans le Briançonnais, édition Ophrys, Alpes et Midi, 1989.
Explorateurs :
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Généralités :
- (en) Roland Huntford, Two Planks and a Passion: The Dramatic History of Skiing,
- Sylvain Adami, La diffusion des sports d'hiver : d'une pratique usuelle aux Jeux olympiques,
- J.B. Allen, Le Ski en France 1840-1940, Saint-Cyr-sur-Loire, 2003
- Anton Fendrich, René Auscher, Les sports de la neige, 1912, incluant les premières cartographies des centres de sports d'hiver.
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- Yves Ballu, L'épopée du ski, édition Arthaud, Paris, 1981 ; 2e éd., 2014.
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- Michel Achard, La connaissance du ski en France avant 1890 : approche bibliographique 16e - 19e siècle, Le Bessat (notice BnF no FRBNF42384213), p. 130
- Michel Achard, Le ski, bibliographie et iconographie, les sources de l'histoire du ski du 16e siècle à 1918, Le Bessat, éd. numérique mise à jour permanente
Spécialités :
- Marc Ismaël, Le ski de fond, no 1525 de la collection Que sais-je ?, PUF, Paris, 1973, 128 pages.
- Marcel Peres, Le ski alpin, no 1232 de la collection Que sais-je ?, PUF, Paris, 1986, 128 pages.
Documentaires :