Michel Blanc, né le 16 avril 1952 à Courbevoie (Hauts-de-Seine), est un acteur et réalisateurfrançais.
En 2012, il a reçu le César du meilleur acteur dans un second rôle pour L'Exercice de l'Etat.
Issu d'un milieu modeste, fils unique de Marcel (déménageur, il termine sa carrière comme petit cadre, déclarant en douane) et Jeanine Blanc (dactylo qui finit chef comptable chez Lacoste), Michel Blanc est choyé par ses parents depuis qu'on lui a détecté un souffle au cœur à la naissance, au point de devenir hypocondriaque1.
Il passe son enfance dans la banlieue ouvrière de Puteaux où il va quotidiennement déjeuner chez ses grands-parents, ses parents habitant la Garenne-Colombes et travaillant toute la journée. Il effectue sa scolarité au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine où il rencontre ses futurs partenaires de comédie : Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Gérard Jugnot. Amateur de musique classique, il pratique le piano depuis le lycée grâce à un professeur qui lui donne des cours. À 20 ans, il décide de s'y consacrer pendant une année mais le succès n'est pas au rendez-vous, si bien qu'il choisit la comédie et rejoint les comédiens de la troupe du Splendid, jouant avec succès des sketches de café-théâtre et des pièces qu'ils écrivent eux-mêmes, notamment Amours, coquillages et crustacés (devenu le film Les Bronzés), Bunny's Bar2.
Longtemps cantonné aux comédies, dans les rôles d'hypocondriaques râleurs ou de dragueurs maladroits, Michel Blanc passe derrière la caméra et réalise Marche à l'ombre en 1984 qui devient, grâce à son sens du dialogue et au procédé du duo contrasté, le plus grand succès de l'année au cinéma avec 6,1 millions de spectateurs3. L'acteur est alors le premier à quitter la troupe du Splendid4. Il se risque à interpréter un homosexuel dans Tenue de soirée de Bertrand Blier (1986), un personnage sombre et ambigu dans Monsieur Hire (1989) avant de se glisser dans la peau d'un communiste épurateur dans Uranus (1990).
Dans les années 1990, il se consacre au théâtre, puis repasse à la réalisation avec Grosse Fatigue (1994) dans lequel il se fait « voler » sa vie par son sosie. Après Monsieur Hire, le réalisateur des Bronzés lui offre en 1996 le rôle d'un producteur véreux dans Les Grands Ducs5 ; le tournage de cette comédie se passe mal6 et, pour couronner le tout, le film est un échec commercial. En 1999, Michel Blanc réalise Mauvaise Passe (1999), un film de mœurs sombre avec Daniel Auteuil, qui traduit son humeur du moment.
C'est en 2002, qu'il renoue avec le succès en tant que réalisateur et acteur avec le long-métrage Embrassez qui vous voudrez dans lequel il s'offre un rôle sur-mesure7 et trouve deux rôles dramatiques importants à la télévision en 2003 et 2004. Sa carrière de comédien au cinéma trouve un second souffle à partir de 2005 avec un succès public dans le premier film d'Isabelle Mergault Je vous trouve très beau. Suivent les retrouvailles en 2006 avec les Bronzés et le personnage de Jean-Claude Dusse (plus de 10 millions d'entrées) et, entre autres, deux films d'André Téchiné en 2007 (Les Témoins) et 2009 (La Fille du RER).
- 1976 : Foot-ball mise en scène Michel Fagadau
- 1976 : Je vais craquer du Splendid, Théâtre du Splendid
- 1976 : Ma tête est malade du Splendid
- 1977 : Le Pot de terre contre le pot de vin du Splendid, Théâtre du Splendid
- 1978 : Amour, coquillages et crustacés du Splendid, Théâtre du Splendid
- 1982 : Bunny's bar de Josiane Balasko, mise en scène Josiane Balasko, avec Josiane Balasko, Valérie Mairesse, Théâtre du Splendid Saint-Martin
- 1985 : Nuit d'ivresse de Josiane Balasko, mise en scène Josiane Balasko, avec Josiane Balasko, Théâtre du Splendid Saint-Martin
- 1992 : Je veux faire du cinéma de Neil Simon, mise en scène Michel Blanc, Théâtre de la Michodière
- 1992 : Art de Yasmina Reza, mise en scène Patrice Kerbrat, avec Pierre Arditi, Pierre Vaneck, Comédie des Champs-Élysées
- 1995 : Le Marchand de Venise de William Shakespeare, adaptation Éric-Emmanuel Schmitt, mise en scène de Jean-Luc Tardieu, avec Isabelle Gélinas, Maison de la culture de Loire-Atlantique Nantes
« Oublie que t'as aucune chance, vas-y, fonce ! On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher. »
— réplique de Michel Blanc dans Les bronzés font du ski (1979).
« J'te préviens, si tu pars, j'te quitte ! »
— réplique de Michel Blanc dans Ma femme s'appelle reviens (1982).
- ↑ Ghislain Loustalot, « Michel Blanc: L'heure de devenir père » [archive], sur parismatch.com, 25 octobre 2015
- ↑ Françoise Puaux, Le Comique à l'écran, Corlet, 1997, p. 145
- ↑ Jean-Michel Frodon, L'âge moderne du cinéma français, Flammarion, 1995, p. 465
- ↑ « Michel Blanc : "Comme je ne m’aimais pas, j’avais envie de jouer des personnages qui n’étaient pas moi" » [archive], sur europe1.fr, 3 septembre 2016
- ↑ « Les Grands Ducs » [archive], sur lesinrocks.com, 1995
- ↑ « Leconte règle ses comptes en petit bout de chou » [archive], sur lesoir.be/, 12 janvier 2000
- ↑ « C'est l'amer Michel Blanc » [archive], sur liberation.fr, 9 octobre 2002
- ↑ Ordre du Mérite [archive] à Isabelle Mergault et Michel Blanc à la suite du film Je vous trouve très beau
- ↑ Chancellerie de la Légion d'honneur, Légion d'honneur - Promotion 14 juillet 2012 [archive]
- ↑ Nouvel Observateur, Article [archive] inventoriant les récipiendaires célèbres
Sur les autres projets Wikimedia :
- Alexandre Raveleau, Michel Blanc, Sur un malentendu, Hors collection, (300 pages), 2017. (ISBN 978-2258145856)
- Bernard Boyé, Les Légendes du Cinéma Français, « Le Splendid », Autres Temps Éditions, 2011.
- Jean-Jacques Jelot-Blanc, Collection Couples mythiques, « Le Splendid », Alphée Éditions, 2010.