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Cirque
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Un cirque est une troupe d'artistes, traditionnellement itinérante, qui comporte le plus souvent des acrobates, propose des numéros de dressage et de domptage d’animaux et donne des spectacles de clowns, de jonglerie et des tours de magie. Plus généralement au XXIe siècle, le cirque est un spectacle vivant populaire organisé autour d’une scène circulaire. Le terme cirque vient du latin circus, en référence à une enceinte circulaire.
Ses caractéristiques ont eu beaucoup d’évolutions dans le temps. Aujourd'hui, le cirque existe sans sa scène circulaire, en salle ou dans des lieux particuliers, aux côtés de pièces de théâtre, de danse, etc. La dénomination cirque s'est « réduite » à la seule pratique d'une discipline de cirque (acrobatique, aérienne, équilibres, manipulation/jonglage, etc.). Avec l'apparition des écoles de cirque en France et à l'étranger à la fin du XXe siècle, les artistes de cirque se sont émancipés de la famille traditionnelle et très peu d'entre eux sont des enfants de la balle. La dénomination est d'ailleurs un sujet de discorde depuis les années 1970 entre les puristes du cirque traditionnel et les ceux qui utilisent le même mot pour exercer un art, finalement, très différent.
Historique
La conception occidentale du cirque s’inspire d’une façon ou d'une autre des jeux antiques romains ainsi que des bateleurs et troubadours du Moyen Âge. Le terme cirque vient du mot latin circus, « cercle », relative à l'enceinte circulaire où se pratiquaient les activités du cirque antique.
La première représentation d’un cirque moderne à Londres date du 1 et est l'œuvre de Philip Astley. Vétéran de retour d’Amérique, il décide de représenter des spectacles équestres avec des démonstrations d'acrobatie dans la Philip Astley's riding school, école équestre dans laquelle est construite la première piste circulaire pour pouvoir tenir les chevaux depuis le centre, au bout de la chambrière (fouets à long manche utilisé par les dresseurs de chevaux) dont la longueur a déterminé la dimension internationale du diamètre de la piste, 13,50 m2. Le mariage du monde équestre militaire et du monde forain autour du cercle est établi lorsqu'Astley égaye son spectacle par des bateleurs, pantomimes et autres voltigeurs, ajoutant des sièges et un toit conique à son anneau en 17733. Cette nouvelle forme de spectacle, fondée essentiellement sur des exercices équestres, est ensuite introduite en France en 1774 par Astley qui y ouvre le premier établissement circassien stable et fixe, l'Amphithéâtre Anglais, établissement repris en 1807 par Antonio Franconi et ses descendants4. C'est seulement au XIXe siècle lors des vagues de colonisation que sont introduits en France et en Allemagne les premiers animaux sauvages, le domptage étant créé selon la tradition en 1819 par l'écuyer Henri Martin qui soumet un tigre de la ménagerie Van Aken en Bavière et imagine une méthode alliant la violence et la douceur5. Déjà à l'époque Monsieur Loyal, maître du manège et présentateur du spectacle de cirque, véritable fil rouge et repère entre les numéros, était déjà présent6.
Cirque à l'ancienne
Cirque Franconi : exercices d'
écuyère, époque du Consulat.
Le régime libéral de la Troisième République en France favorisa la démocratisation des loisirs. Si le théâtre restait le type de spectacle le plus légitime, le cirque fit alors l'objet d’un fort engouement car il touchait deux types de publics : les aristocrates qui se reconnaissaient dans les écuyers incarnant l'aristocratie du cirque et l'art équestre, élément central dans l’identité collective de la noblesse depuis le Moyen Âge, et le peuple attiré par le spectacle des troupes ambulantes qui sillonnaient la France7. Sous l’impulsion de Théodore Rancy, les cirques « en dur » se multiplièrent alors dans les grandes villes françaises8.
La famille Franconi fonda successivement, à Paris, trois théâtres de cirque portant le nom de « Cirque Olympique » :
Dans leur premier, les Franconi présentaient, à l'époque napoléonienne, des animaux sauvages dans leur spectacle de cirque à l'ancienne constitué de numéros équestres et acrobatiques. Le cirque existe depuis toujours, mais des gladiateurs de jadis il ne reste plus que le souvenir, car acrobates, jongleurs, mimes et clowns les ont remplacés. Dans le troisième, la création en 1831 de la pantomime à grand spectacle « Les Lions de Mysore » marqua l'avènement du domptage au cirque. Le dompteur Henri Martin fut engagé, avec ses fauves, par les frères Franconi qui montèrent pour lui cette pantomime dans laquelle les félins du dompteur marseillais étaient présentés derrière un treillage placé sur le devant de la scène.
En 1856, Théodore Rancy fonda son premier cirque (chapiteau ambulant) à Rouen, puis construisit les suivants en dur : à Genève (1875), Lyon (1882), Le Havre (1887), Boulogne-sur-Mer (1888), Amiens (1889), Rouen (1893), etc.
À la fin du XIXe siècle, Paris connut plusieurs cirques sédentaires en activité :
- le cirque des Champs-Élysées (1841-1898), connu sous les noms de cirque de l'Impératrice ou de Cirque d'Été ;
- le cirque Napoléon (1852), l'actuel Cirque d'Hiver acquis par les Bouglione seniors en 1934 ;
- le cirque Fernando (1875-1972) qui devient le cirque Medrano en 1897, « le Théâtre des clowns » ;
- le Nouveau Cirque (1886-1926), cirque-piscine construit rue Saint-Honoré (doté d'une piste transformable en piscine pour les pantomimes nautiques) ;
- le cirque Molier, fondé en 1880 par Ernest Molier (1850-1933)9, près du bois de Boulogne, rue Benouville à Passy. Lors des deux représentations annuelles, artistes et aristocrates se mélangent sur la piste, pour des numéros où les chevaux ont la part belle10 ;
- l'Hippodrome au pont de l'Alma, inauguré en 1877, mêlant lions, éléphants et courses de chars, qui ferme en 1892, et auquel succède en 1894 l'Hippodrome du Champ-de-Mars, puis, en 1900, l'Hippodrome de Montmartre.
Le dernier cirque stable à ouvrir ses portes dans la capitale française fut le cirque Métropole (1906-1930) connu sous l'enseigne de cirque de Paris, lequel mit souvent des dompteurs en vedette.
Cirque traditionnel
L'éléphant Jack à l'Hippodrome de Paris (1885).
Le cirque-ménagerie succéda au cirque équestre du XIXe siècle.
Fondé en 1854 par une famille anglaise, les Pinder, le Cirque Britania traverse la Manche dès 1868 et prend le nom de cirque-hippodrome des frères Pinder. Les convois étaient tirés par des chevaux.
La fusion cirque-ménagerie fut popularisée par le cirque anglais de Lord George Sanger entre 1856 et 1870, à l'époque où sa collection d'animaux exotiques a été la plus importante parmi les ménageries ambulantes de Grande-Bretagne.
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, Barnum et ses successeurs, aux États-Unis, donnèrent un nouvel essor au cirque.
Scènes de cirque autour de 1891.
- En 1871, Phineas Taylor Barnum, avec ses associés William Cameron Coup et Dan Castello, exploita le premier Cirque Barnum englobé dans un ensemble voyageant par le train et réunissant musée de curiosités, ménagerie, convoi et chapiteau.
- Allié avec James Anthony Bailey, en 1881, il créa le premier chapiteau à 3 pistes qui prit le nom de « Barnum & Bailey Circus » en 1887. Le cirque géant effectuera une grande tournée dans toute l'Europe de 1897 à 1902.
- Les frères Ringling, en 1907, rachetèrent le cirque Barnum & Bailey pour l'associer au leur, le Ringling Bros. Circus, fondé en 1884, et former, en 1919, le plus grand chapiteau du monde : le Ringling bros. and Barnum & Bailey circus, The Greatest Show on Earth.
Le Cirque Carl Hagenbeck, fondé à Hambourg en 1887 sous le nom de « Cirque international et Caravane cingalaise », a voyagé dans le monde entier, avec une ménagerie importante, en complétant ses représentations par des exhibitions zoologiques et ethnologiques, et a existé jusqu'en 1953.
Le Wild West Show de Buffalo Bill, créé en 1884, effectua une tournée en Europe en 1889 et en 1905. Le spectacle de l'Ouest américain marqua longtemps les esprits notamment en France où Sampion Bouglione père récupéra un stock d'affiches du véritable héros du Far West, acquit en 1926 un grand chapiteau d'occasion et lui donna le nom de « Stade du Capitaine Buffalo Bill ».
Le Cirque Sarrasani, créé en 1902 à Dresde en Saxe, impressionna l'Allemagne et l'Amérique du Sud par le prestige de son directeur le « Maharadjah » Hans von Stosch-Sarrasani, Chevalier de l'Ordre Impérial Persan du Lion et du Soleil, par l'organisation de ses installations (caravanes, écuries, ménageries, tentes et chapiteaux) et par le faste de ses spectacles qui se déroulaient, à partir de 1918, sous l'un des plus beaux chapiteaux de structure ronde et sur une piste de 17,5 mètres de diamètre.
En 1919, les frères (Friedrich, Rudolf, Karl et Eugen) Knie transformèrent l'arène familiale à ciel ouvert en un cirque sous chapiteau sous l’enseigne « Cirque Variété National Suisse Frères Knie ».
Le cirque s’est transformé en spectacle exotique grâce à la présence d’animaux sauvages et en fait sa notoriété (ou sa publicité) par leur exposition lors d'une parade ou dans une ménagerie :
Entre les deux guerres mondiales, les cirques français annexèrent à leur établissement une ménagerie, jusque-là spectacle forain. L'inverse se produisit également, les ménageries foraines ajoutant un spectacle de cirque à leur établissement. C'est aussi à cette époque que les cirques français motorisèrent leurs convois routiers. Ainsi s'imposèrent en France : le Zoo-Circus des frères Court (1921-1932), premier grand cirque voyageur français, le Cirque des 4 frères Amar (1924), celui des 4 frères Bouglione (1933), Pinder (1928-1972, direction Spiessert).
Le cirque-ménagerie se caractérise par la présence de dompteurs ou de dresseurs d'animaux au sein des fratries ou des familles de circassiens.
- Alfred (frère de Jules) Court forma en 1923 au Zoo-Circus son premier groupe mixte de fauves intitulé « La Paix dans la Jungle ».
- Les frères Amar furent tous dompteurs : Ahmed, l'aîné des Amar, présenta des tigres et des éléphants, Ali des ours blancs, Chérif des lions et Mustapha, après un accident avec un tigre, assura la direction du cirque.
- Les Bouglione seniors se spécialisèrent : Sampion comme dresseur de chevaux, Joseph comme dresseur d'éléphants, Firmin comme dompteur de fauves et Alexandre comme administrateur du cirque.
- Roger Spessardy (frère de Charles Spiessert) fut dompteur de fauves chez Pinder et dirigea la ménagerie.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, il circulait cinquante-quatre cirques, toutes catégories confondues, par les routes de France11.
Après la Seconde Guerre mondiale, les cirques français s'associèrent à la radio et à la télévision, tels le Radio-Circus12 puis Grand Cirque de France (période 1949-1965) des Grüss-Jeannet et Pinder ORTF (1961-1969) avec le label de La Piste aux étoiles. Pour corser leurs programmes, ils mêlèrent le spectacle de cirque avec des éléments étrangers à la piste : des présentateurs vedettes, des prestations d'artistes de music-hall, des exhibitions de champions sportifs et des jeux radiophoniques.
Autour des années 1970, les cirques français les plus importants furent Amar (1973-1982, direction Firmin Bouglione junior), Bouglione (les Bouglione juniors : Sampion, Emilien et Joseph), Pinder (1972-1983, direction Jean Richard), Rancy (1962-1978, création Sabine Rancy), Jean Richard (1968-1983), Zavatta (1978-1991, création Achille Zavatta) ainsi que le cirque à l'ancienne de la famille Grüss (1974, direction Alexis Grüss junior).
Le cirque italien American circus entama, avec son chapiteau à trois pistes, une tournée en France, à la fin de l'année 1979, qui fut suivie d'autres jusqu'en 1986. En 1981, le Cirque Bouglione prend le nom d'American Parade, puis d'American Circus pour contrecarrer son concurrent.
Des faillites retentissantes (Amar13 en 1973, Jean Richard en 1978 et en 1983, Rancy en 1978 et en 1987, Achille Zavatta en 1991) et l'affaire American circus14 en 1979 marqueront la « fin » du cirque traditionnel en France et permettront son renouveau15.
Quelques cirques sédentaires (cirques fixes ou cirques d'hiver) subsistèrent16, mais les établissements voyageurs furent très nombreux17 :
- en Europe
- en Allemagne : Busch-Roland, Hagenbeck, Althoff, Krone, Sarrasani, Barum ; Roncalli ;
- en Espagne : Feijóo-Castilla ;
- en Grande-Bretagne : Bertram Mills, Chipperfield, Billy Smart ;
- en Italie : Togni, Orfei, Casartelli, Bellucci ;
- en Suisse : Knie, Nock, Conelli, Monti ;
- en Belgique : De Jonghe (qui tourna aussi au Congo belge) ;
- en Amérique du Nord
Nouveau cirque et cirque contemporain
Dans les années 1970, le mouvement du nouveau cirque fait son apparition en France. Il est porté par la démocratisation du cirque avec l’ouverture d’écoles de cirque agréées par la Fédération française des écoles de cirque. Le cirque s’ouvre et se remet en question et pratique l'humour. Ainsi, le personnage du clown a-t-il évolué vers de nouvelles formes. Ce genre de spectacle qui s'est davantage théâtralisé (comme Archaos, Cirque Baroque, Cirque Plume, Zingaro, la Compagnie Mauvais Esprits, le cirque de Phare Ponleu Selpak, La Famille Morallès, Cirque ici - Johann Le guillerm, etc.) a remis en question les conventions du cirque, dit désormais cirque traditionnel, qui demeure cependant bien vivant, assimilant certaines des innovations du nouveau cirque. Les spectacles d'Arlette Gruss, par exemple, adoptent des costumes et des musiques proches de celles des québécois du Cirque du Soleil tout en continuant à présenter des numéros des disciplines traditionnelles, en particulier des exercices de dressage. De plus avec la création des écoles, des rencontres régionales et nationales sont instaurées, ce qui donne au cirque des touches sportives et artistiques.
La nouvelle génération d'artistes des années 1990 revendique désormais davantage que le nouveau cirque, et s'appelle plus volontiers cirque contemporain ou "cirque de création" (dans les années 2000). Les frontières deviennent de plus en plus floues, et les spectacles s'inspirent de plus en plus du mouvement de la performance ou encore de danse contemporaine tout en s'éloignant du côté spectaculaire ou sensationnel caractéristique du cirque traditionnel ou même du nouveau cirque.
La fin de Barnum
En janvier 2017, le cirque Barnum annonce qu'il va fermer ses portes au mois de mai de la même année, après 146 ans d'activité. Cette décision, due à la baisse des recettes, elle-même liée au fait que ce cirque ne montre plus de spectacle utilisant des animaux sauvages, est saluée par les défenseurs des animaux18.
Liste de spécialités présentées
- Clown (Auguste, clown blanc, bouffons, burlesques...)
- Contorsion
- Dressage et domptage d'animaux (aras et perruches, autruches, chameaux et dromadaires, chats, chiens, colombes, éléphants, grands félins, girafes, lamas, otaries, ours, serpents, singes...)
- Équestre
- Équilibrisme
- Fakir
- Illusionnisme
- Jonglerie
- Antipodisme
- Assiettes tournantes ou assiettes chinoises, tapis
- Balles et ballons, anneaux, massues
- Bâton de feu, bâton indien, bolas, poï, cordes, météore (pyrotechnie)
- Bâton du diable
- Boîte à cigares, gobelets
- Cerceaux, hula hoop
- Chapeau
- Contact
- Diabolo, diabolo-toupie
- Fouet
- Lancer de couteaux
- Lasso
- Passing
- Rebond
- Monsieur Loyal
- Mime
- Ventriloquie
Liste de cirques renommés
Allemagne
Australie
Belgique
Canada
Chine
Espagne
États-Unis
France
Italie
Royaume-Uni
Russie
Suisse
Musiques et orchestres d'un cirque
Les formations les plus traditionnelles sont composées d'instruments à vent, tels que trompettes, trombones, saxophones et tuba, d'un xylophone et d'une batterie marquant notamment les roulements de tambour introduisant le suspense avant un exploit périlleux d'une prouesse acrobatique, suivi de chaque exploit réussi renforcé par un coup de cymbale.
L'orchestre est le plus souvent situé un peu en retrait au-dessus de l'entrée des artistes, permettant au chef et musiciens d'avoir une bonne vue d'ensemble sur la scène et l'évolution de ces derniers afin de faire concorder la musique et le rythme au fur et à mesure.
Festivals et manifestations
Festivals
Belgique
- European Circus, festival de cirque de Liège (Belgique) : annuel, depuis 1991.
- Festival UP! (anciennement Pistes de Lancement), biennale internationale de cirque de l'Espace Catastrophe (Bruxelles, Belgique) : biennal, en mars, depuis 1998.
- HOPLA!, fête des arts du cirque de Bruxelles (Belgique) : annuel, en avril, depuis 2008.
Canada
- Fête de parc ReCirque de Sherbrooke (Québec, Canada) : annuel, en juin, depuis 2005.
- Mondial des amuseurs public de Trois-Rivières (Québec, Canada) : annuel, en juillet, depuis 1992.
- Montréal complètement cirque (Québec, Canada) : annuel, en juillet, depuis 2010.
- Turbo Fest (Québec, Canada) : annuel, en janvier, depuis 2007.
- Festival du Cirque de Dieppe (Nouveau-Brunswick, Canada) depuis 2012.
France
- L'Atelier du Plateau fait son cirque, Paris : programmation de cirque annuelle, en octobre, depuis 2002.
- Festival Cirko Galop, Muizon, annuel depuis 2004, cirque traditionnel, Famille Lamarche, Cheval Art Action
- Balles habiles à Belleville, Paris : convention de jonglerie et festival d'arts de la rue annuel, dernier week-end de mai, depuis 1997.
- Caravane de cirques, organisé par la Grainerie (fabrique des arts du cirque) et le Lido, chaque printemps à Balma, Toulouse et l'agglomération toulousaine.
- Circa, festival du cirque actuel d'Auch : annuel, fin octobre, depuis 1988.
- Les Élancées, festival des arts du geste d'Istres : annuel, en février, depuis 1999.
- Festisis, festival du cirque et des arts vivants de la région du Val d'Aisne, Pargny-Filain : annuel, en juillet, depuis 1998.
- Festival international du Cirque du Val d'Oise
- Festival des arts du cirque du Grand-Quevilly : annuel, en mai, depuis 1988.
- Festival européen des Artistes de cirque, Saint-Paul-lès-Dax : annuel, en novembre, depuis 1999.
- Festival international du cirque de Bayeux : tous les deux ans, début mars, depuis 2005.
- Festival international du cirque de Grenoble puis Voiron : annuel, fin novembre, depuis 2002.
- Festival international du cirque de Massy : annuel, depuis 1993.
- Festival international du cirque de Tours : depuis 2007.
- Festival mondial du cirque de demain, Paris : annuel, dernier week-end de janvier, depuis 1977, fondé par Isabelle et Dominique Mauclair, présidé par Alain Pacherie (Cirque Phénix).
- Fête du chapiteau bleu de Tremblay-en-France : annuel, fin juin, depuis 2006.
- Furies, festival de cirque et de théâtre de rue de Châlons-en-Champagne : annuel, depuis 1990.
- Hip Cirq Hop, festival de cirque et de hip-hop de Bagneux : annuel, fin juin depuis 2009.
- Les inattendus, festival des arts du cirque et de la rue de Manderen : annuel, le premier week-end du mois d'août.
- Janvier dans les étoiles, festival de cirque contemporain de La Seyne-sur-Mer : annuel, fin janvier, depuis 2000.
- Le Jongleur est dans le pré, convention de jonglerie de Nonville : annuel, en septembre, depuis 2000.
- Midi-Pyrénées fait son cirque en Avignon : annuel, en juillet dans le cadre du festival off d'Avignon, depuis 2006, organisé par Circuits (scène conventionnée d'Auch), la Grainerie (fabrique des arts du cirque de Balma) et le Lido (centre des arts du cirque de Toulouse).
- Le Nouveau festival d'Alba-la-Romaine : 1re édition en juillet 2013.
- Parade(s), festival des arts de la rue de Nanterre : annuel, en mai, depuis 1990.
- Pistes d'automne, Pistes de printemps, Festival international de clowns et de cirque nouveau du Centre régional des arts du cirque de Lomme : annuel, en automne et en avril, depuis 1993.
- Pisteurs d'étoiles, festival de cirque d'Obernai : annuel, en avril-mai, depuis 1996.
- La Route du Cirque, festival de cirque contemporain de Nexon : annuel, en août, depuis 2000.
- Rencontre des jonglages, La Courneuve : annuel, en avril, depuis 2008.
- Second Geste, festival des arts du cirque de Saint-Pair-sur-Mer : annuel, en novembre.
- La Semaine cirque, festival de cirque de Carmaux : annuel, en février, depuis 2004.
- Solstice, festival des arts du cirque d'Antony : annuel, en juin, depuis 2001.
- Sous le chapitô, festival de cirque de Bagnolet incluant le Festival des clowns, des burlesques et des excentriques : annuel, en avril, depuis 2005.
- Tant qu'il y aura des mouettes, rencontres Cirque & Musique, à Langueux, par la compagnie Galapiat : annuel, en avril, depuis 2008.
- Village de Cirque, Paris : annuel, en octobre, depuis 2005, organisé par la coopérative De rue et de cirque (2R2C).
- Histoire de Cirque, Hautmont : annuel, en juin, depuis 2017, parcours spectacle contant l’histoire du cirque au travers de spectacles du cirque Lydia Zavatta, du cirque Bouglione, d’un cirque d’orient, d’un cirque médiéval, de voltigeurs...
Autres pays
- Festival international du cirque d'Albacete (Espagne) : 1re édition en 2008.
- Festival international du cirque de Budapest (Hongrie) : tous les deux ans, depuis 1996.
- Festival international du cirque de Monte-Carlo (Principauté de Monaco) : annuel, depuis 1974.
- Festival international d'acrobatie de Wuqiao (Chine) : tous les deux ans, depuis 1987.
- Festival de cirque contemporain de Chicago - "Chicago Contempary Circus Festival" (États-Unis)
Salons
- Salon Mondial du Cirque, Paris : 1re édition du 11 au 13 avril 2008.
À la télévision
- La Piste aux étoiles, la plus célèbre émission française de cirque de la télévision de 1950 à 1976, animée par Roger Lanzac puis Pierre Tchernia. Parution en DVD, octobre 2005.
- Les émissions télévisées de Jean Richard consacrées au cirque :
- 1,2,3… en piste (1re chaîne), émission présentée par Marcel Fort et Jacqueline Monsigny,
- Messieurs les Clowns (2e chaîne couleur),
- Calvacade Circus (1973),
- Cirques du Monde (1974).
- Le Plus Grand Cabaret du monde, émission diffusée par France 2 depuis 1999, animée par Patrick Sébastien.
- Le Festival mondial du cirque de demain, émission diffusée sur Arte.
- La Caravane de l'étrange ou Carnivàle, la série télévisée en deux saisons produite par HBO.
- Le grand chapiteau des animaux, série documentaire (2010) diffusée sur Arte.
- Une saison au cirque, série documentaire (2014-2015) diffusée sur France 4 et tournée au Cirque Arlette Gruss.
- Quel Cirque !, série documentaire (2015) diffusée sur Arte et présentée par la fil-de-fériste Sarah Schwarz.
Musées du cirque
L'art et le cirque
Le cirque a inspiré de nombreux artistes peintres : Joseph Faverot, Rouault, Picasso, Chagall, Degas, Renoir, Toulouse-Lautrec, Seurat, Matisse, Fernand Léger, Edmond Heuzé, Roger Guit, Alexis Kalaeff, Emmanuel Bellini, Frédéric Menguy, Paul Klee, Calder, Jacques de Sadeleer20.
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Le Cirque de Georges Seurat (1891).
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Au Cirque : cheval et singe dressés de Henri de Toulouse-Lautrec (1899).
Arts plastiques, expositions
- Aires de Cirques, exposition itinérante proposée par le plasticien-musicien Patrick Sapin de la Cie EmyWay. 70 sculptures d'assemblages d'objets autour des arts du cirque. Nombreuses expositions en France depuis 2002.
- Le Cirque (Mémoire à la bibliothèque municipale et Présence au centre culturel), Boulogne-Billancourt, 1996. Commissariat : Marilys de la Morandière, Irène Boisaubert, Pascal Jacob et Christian William. Catalogue : Le Cirque, Regards sur les arts de la piste du XVIe siècle à nos jours, Pascal Jacob, Éditions Plume, Paris (1996) (ISBN 2841100553).
- Jours de cirque, Grimaldi Forum Monaco, 2002. Commissaire général : Zéev Gourarier. Catalogue : Jours de cirque, Actes Sud, Paris (2002) (ISBN 274273838X).
- La Grande Parade, au Grand Palais à Paris en 2004, a rassemblé quelque 200 œuvres - tableaux, photos et vidéos. Commissaire général : Jean Clair. Catalogue : La Grande Parade, Éditions Gallimard (2004) (ISBN 2070117820).
- Au cirque, le peintre et le saltimbanque, Musée de la Chartreuse de Douai, 2004. Commissariat général : Françoise Baligand et Zéev Gourarier. Catalogue : Au cirque, le peintre et le saltimbanque, Somogy Éditions d'Art, Paris (2004) (ISBN 2850567361).
- Mes rêves en jouets. Le Cirque, Sylvie et Gilles Legrand, Brigitte Chamousset, Jet Réalisations, 2000. Edition bilingue anglais-français. Jouets de l'univers du cirque, toutes époques, avec les références, marques, matériaux, tailles, pays, années. (ISBN 2912168201).
- Picasso et le cirque, Fondation Pierre-Gianadda, Martigny (Suisse), 2007. Catalogue : Picasso et le cirque, Fondation Pierre Gianadda (2007) (ISBN 9782884431026).
- Toulouse-Lautrec et le cirque, au Musée Toulouse-Lautrec d'Albi en 2006, et Toulouse-Lautrec au cirque, au Musée Maxim's à Paris en 2008, ont présenté 39 dessins réalisés par Henri de Toulouse-Lautrec en 1899, d'après ses souvenirs du cirque Medrano, alors qu'il était interné pour alcoolisme.
- Calder, les années parisiennes, au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou à Paris en 2009, présente dessins et sculptures en fil de fer d'Alexander Calder ainsi que son cirque miniature réalisé entre 1926 et 1931.
- Monstration Johann Le Guillerm (Cirque ici).
- L'Art fait son cirque, Musée de Bourgoin-Jallieu, 201821.
Cinéma
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Théâtre
Littérature
- Romans de cirque (sous la direction Sophie Basch), Éditions Robert Laffont, 2002 (ISBN 2221093909).
- Théodore de Banville, Le Saut du tremplin, poème 1857 in Odes funambulesques ; Le Chêne et le roseau, 1886.
- Michèle Barbier, Laissez pleurer les chiens, éditions de La Wallada, 2005 (ISBN 2904201432).
- Christian Bobin, La Folle Allure, Gallimard, 1995 (ISBN 2070743160).
- Albert Bonneau, Meurtre au Cirque, Éditions Diderot, 1946.
- Françoise Bourdin, Une passion fauve, Belfond, 2005 (ISBN 2-7144-4168-8).
- Guy des Cars, La Dame du cirque, 1962, et Le Château du clown, 1977.
- Angela Carter, Des nuits au cirque ((en) Nights at the Circus, 1984), Éditions du Seuil, 1988 (ISBN 9782020101516).
- François Coppée, L'Orgue de Barbarie II in Contes rapides, 1888.
- Anatole France, Le Jongleur de Notre-Dame in L'Étui de nacre, 1899.
- Joris-Karl Huysmans, Les Folies Bergère en 1879 in Croquis parisiens, 1905.
- Franz Kafka, Un artiste de la faim, 1922.
- Gérard Macé, L'Art sans paroles, Gallimard, coll. Le Promeneur, 1999.
- Yukio Mishima, Le Cirque (nouvelle, (ja) Sâkasu, 1948) in Une matinée d'amour pur, Gallimard, 2003 (ISBN 2070749010).
- Ludovic Roubaudi, Les Baltringues, éditions Le Dilettante, 2002 (ISBN 2842630610).
- Paul Vialar, Les Quatre Zingari, Chronique française du XXe siècle, volume 9, Del Duca, 1959.
Photographie
- Diane Arbus, (en) Diane Arbus : Revelations (catalogue de l'exposition rétrospective de 2003 à 2006), Random House, 2003 (ISBN 0375506209).
- Paul de Cordon, Instants de Cirque, Chêne, Paris, 1977 (ISBN 2851081535).
- Bruce Davidson, (en) Circus, Steidl Publishing, 2007 (ISBN 3865213669).
- Jill Freedman, (en) Circus days, Harmony Books, 1975 (ISBN 0517520095).
- Clothilde Grandguillot. Monographie : Ethnologic circus, Transbordeurs, 2006 (ISBN 2849570508).
- Yvon Kervinio, Le beau Cirque, L'Aventure Carto, Etel, 2002 (ISBN 2911550161).
- Piet-Hein Out Jeune photographe du cirque Hollandais.
- Le Cirque de François Tuefferd. Photographie de 1933 à 1954 (collectif), Réunion des Musées Nationaux, 1998 (ISBN 2711836614).
- Pierre Joseph Dannes, Dannès, ses photographies, Photostars, octobre 2010, (ISBN 9782952783750).
Écoles de Cirque
- Ecole du Cirque Jules Verne à Amiens, France
- ENARC École Nationale des Arts du Cirque de Rosny-sous-Bois
- École nationale du cirque de Châtellerault, France
- École de cirque équestre zoroana
- Centre municipal des arts du cirque de Toulouse Le Lido
- École de Cirque Gruss
- Cheval Art Action
- Pôle Européen des Arts du Cirque
- Académie Fratellini
- Les Noctambules, école du cirque de Nanterre créée par Michel Nowak
- Centre des Arts du Cirque et des Cultures Émergentes
- École de Cirque de Bruxelles
- École Nationale de cirque, Montréal, QC, Canada
- École de Cirque de Québec, Québec, QC, Canada
- Centre national des arts du cirque de Châlons.
- École de Cirque Barba'Sousa, Equeurdreville , France.
Lieux de résidence et de création
Économie du cirque
Les entreprises de cirque traditionnel
Ce secteur d'activité a été historiquement dominé en Europe par des entreprises familiales ne dépassant pas la taille moyenne. Elles ne se sont pas diversifiées restant centrées sur un cœur de métier dégageant peu d'excédent brut d'exploitation. De même que le théâtre , la danse, le concert et les spectacles lyrique, le cirque appartient aux arts du spectacle et connaît donc le même type de difficultés structurelles liées aux faibles gains de productivité et à la jauge des salles ou des chapiteaux. Dans son étude européenne sur le champ de la culture et des industries créatives, Mario d'Angelo note que « les cirques traditionnels ont conservé leur notoriété généralement nationale : Krone en Allemagne, Bouglione en France, Circo Darix Togni en Italie…23. Leur offre sous chapiteau allant de pair avec l’itinérance, leur a permis de toucher des publics géographiquement dispersés. Ils ont ainsi acquis leur notoriété dans tout le pays sur lequel ils rayonnent »24.
Dans la typologie des acteurs culturels, Mario d'Angelo range les entreprises traditionnelles de cirques ainsi que certaines compagnies de cirque contemporain dans le type « Suiveur » et plus particulièrement le sous-groupe « Suiveur-métier » : « ces AC (acteurs culturels) sont des entreprises de capitaux ou de personnes constituées pour produire et fournir des biens et services25 dans une logique commerciale et lucrative et, donc, reposent sur le pari entrepreneurial que le marché est en mesure de financer l’entreprise. Sa création est d’abord liée à un métier et se caractérise souvent par une certaine proximité de l’entrepreneur aux créateurs de contenus (…) La passion du métier est privilégiée à un ROI attractif. De ce fait, il s'agit souvent d'entreprises avec peu de capitaux investis au départ, par les entrepreneurs eux-mêmes et leurs cercles rapprochés sollicités pour investir. Elles conservent par la suite cette caractéristique, pouvant alors présenter des risques élevés de défaillances de trésorerie. Les actionnaires ou les associés sont généralement les fondateurs et entrepreneurs ou, par la suite, leurs successeurs souvent héritiers directs. Finalement, les apporteurs de capitaux ne constituent pas des parties prenantes autonomes de la logique de fonctionnement de l’organisation. La coalition actionnariale porteuse évite des modifications déterminantes pouvant aboutir à la perte du contrôle de l’entreprise. Du fait de cette gouvernance, la recherche de diversification est faible soit par manque d’autofinancements sur le long terme, soit par évitement de recourir à des investisseurs nouveaux »26.
Les compagnies de cirque contemporain
Le cirque contemporain qui a connu des développements importants à partir des années 1980 est constitué le plus souvent de compagnies de tournée, n'ayant pas la responsabilité de programmation d'un lieu qui leur est propre27. Une grande partie d'entre elles présentent les caractéristiques du type « Fragile » : « Sur le plan économique, l’EBE reste trop faible pour assurer une pérennité à l’AC, surtout si l’action de celui-ci ne peut bénéficier du soutien public direct stable d’une autorité publique et ce, malgré les dispositifs de soutien indirect dont il est par ailleurs bénéficiaire étant une organisation sans but lucratif. Seule la part d’engagement bénévole peut, et à condition d’une gestion efficace, compenser l’insuffisance de ressources financières stables. Cet acteur culturel reste fortement personnalisé autour des porteurs du projet entrepreneurial. Et celui-ci, souvent, ne peut que difficilement être pérennisé au-delà de l’engagement des entrepreneurs initiaux. L’engagement bénévole qui lui est sous-jacent peut certes compenser la faiblesse économique structurelle sans pour autant arriver à professionnaliser durablement certaines des ressources humaines indispensables. Or le ou les fondateurs et la coalition porteuse qui s’est constituée, ne peuvent pas le plus souvent s’ouvrir à des partenariats apportant des ressources de long terme : par exemple une autorité publique fournissant des locaux, des mécènes ou des donateurs stables, un client stratégique stable (un lieu culturel de type Institutionnel ou Conventionné). Ce n’est pas que la compagnie Fragile ne sollicite pas ces partenaires potentiels mais c’est que ceux-ci s’engagent le plus souvent peu durablement »28,29.
Notes et références
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- Charles W. Scott, Le cirque et le festival international du cirque de Monte-Carlo, Éditions Ouest-France, , p. 29
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- « En Piste! au Centre National du Costume de Scène » [archive], sur lintermede.com (consulté le )
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- « Les amazones du cirque Molier » [archive], sur eroschevauxpassion.over-blog.com,
- « Blanche Allarty-Molier écuyère amazone » [archive], sur eroschevauxpassion.over-blog.com,
- Gérard Boutet, "Rodolphe Zavatta, dit « Rolph », Cirquassien (80 ans)", Rencontre de l'hiver 85-86, dans Petits métiers oubliés : Les Gagne-misère / Volume 3, Jean-Cyrille Godefroy / SELD (Société d'Études Littéraires et Documentaires), Paris, 1987, p. 207-222. (ISBN 2-86553-070-1)
- Louis Merlin, chap. XI « Radio-Circus », dans C'était formidable ! (Mémoires, Tome II), Paris, Éditions Julliard, (SUDOC 055952844), p. 226-262.
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- « L'affaire de l'American Circus », Le Monde du 23 novembre 1979.
- « France, ton cirque fout le camp ! », Jean-Pierre Thiollet, Le Quotidien de Paris, 16 novembre 1981 ; « Historique de la célèbre crise », Jean-Pierre Thiollet, École ouverte, no 85, février 1982, http://doc.cnac.fr/ListRecord.htm?list=link&xRecord=19102592157919207749 [archive]
- « Quand les cirques redeviennent sédentaires... », Jean-Pierre Thiollet, Le Quotidien de Paris, 6 avril 1982
- https://web.archive.org/web/20090325194641/http://www.quid.fr/2007/Theatre/Cirque/1
- « Après 146 ans, le cirque Barnum va disparaître » [archive], sur parismatch.com,
- « Histoire de la dynastie Gruss » [archive]
- Peintre Belge °1920
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- Les Clowns, 1969 [archive], Programme, création au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers, 1969 [archive], Feuillet, reprise à l’Élysée Montmartre, 1970 [archive].
- Le Great British Circus a quant à lui fermé en 2013.
- Mario d'Angelo, Acteurs culturels : positions et stratégies dans le champ de la culture et des industries créatives. Une étude sur vingt pays d'Europe, Paris, Éditions Idée Europe, 2018, p. 122.
- Ici des spectacles de cirque
- Id., p. 123.
- Gwénola David-Gibert, Jean-Michel Guy, Dominique Sagot-Duvauroux, Les arts du cirque. Logiques et enjeux économiques, Ministère de la Culture - DEPS, 2006.
- Les résidences excèdent rarement un an.
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
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- Paul Adrian, Cirque parade, Solar, Paris (1974).
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- Julie Boudreault, Les nouveaux cirques : rupture ou continuité?, Thèse Ph. D., Université Laval, Ste-Foy, 1999.
- Julie Boudreault, Le Cirque du Soleil. La création d'un spectacle : Saltimbanco, Éditions Nota Bene, Québec, 1996.
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- Marie-Claire Demarchelier & Marie Sandrin, La merveilleuse aventure du Cirque, Éditions Sélection du Reader's Digest, Paris (1999) (ISBN 2709810840)
- Daniel Forget, Une aventure humaine: Le Plus Petit Cirque du Monde, Editions de l'Atelier, Paris (2014).
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- Pascal Jacob, Le cirque - Du théâtre équestre aux arts de la piste, Larousse, coll. Comprendre et reconnaître, Paris (2002) (ISBN 2035051681)
- Pascal Jacob, Le cirque - Un art à la croisée des chemins, Gallimard, coll. Découvertes Gallimard, Paris (2001) (ISBN 2070762726)
- Pascal Jacob, La Grande Parade du Cirque, Gallimard, coll. Découvertes Gallimard, Paris (1992) (ISBN 2070531570)
- Pascal Jacob, Une histoire du Cirque, Seuil - BnF Éditions, Paris (2016) (ISBN 978-2-02-130361-2 et 978-2-7177-2722-7)
- Dominique Jando, Histoire mondiale du Cirque, Éditions Universitaires Jean-Pierre Delarge, Paris (1977) (ISBN 2711300544)
- Dominique Mauclair, Histoire du Cirque - Voyage extraordinaire autour de la Terre, Éditions Privat, Toulouse (2003) (ISBN 2708917188)
- Stéphane Pajot, De la femme à barbe à l'homme canon, édition D'Orbestier, 2003.
- Agnès Pierron, Dictionnaire de la langue du cirque - Des mots dans la sciure, Stock, Paris (2003) (ISBN 2234068657)
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- Francis Ramirez & Christian Rolot, Joies du Cirque. Éditions Hachette Réalités, Paris (1977) (ISBN 2010034007)
- Henry Thétard, La merveilleuse histoire du Cirque (suivie de Le Cirque depuis la Guerre par Louis-René Dauven), Julliard, Paris (1978) (ISBN 2260001386)
- Catherine Zavatta, Les mots du cirque, publication posthume, Édition Belin, Paris (2001) (ISBN 2701125170)
- Anne-Caroline d'Arnaudy, Drôle de cirque, publié aux éditions Magnard (épuisé) et aux éditions EDILIVRE http://www.edilivre.com/drole-de-cirque-22fec33753.html [archive] (ISBN 9782332936233)
Articles connexes
Liens externes
Zoo humain
L'expression « zoo humain » apparaît au début des années 2000 pour décrire un phénomène qui a prévalu au temps des empires coloniaux (États-Unis inclus) jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, et qui était présenté comme des expositions d'ethnographie coloniale ou des villages indigènes.
Sous prétexte d'information, les expositions coloniales, universelles et internationales ont été l'occasion de présenter aux publics des métropoles occidentales des échantillons de divers peuples non-occidentaux, chacun mis en situation dans un environnement souvent bien éloigné du mode de vie réel des acteurs.
Terminologie
À l'époque où ces exhibitions étaient organisées, on les présentait comme des « expositions », « exhibitions » ou « spectacles » « ethnologiques », d'« ethnographie coloniale »1 présentant des villages typiques d'un pays ou d'une ethnie telle l'exhibition de l'« Afrique mystérieuse »2. On les qualifiait souvent de « villages noirs », « nègres », ou « indigènes » ; on précisait parfois la nationalité (« village sénégalais », « soudanais », « ceylanais ») ou le groupe ethnique (« indien », « malabare ») présumé des personnes qui y étaient mises en scène3.
Le terme « zoo humain » a été popularisé par la publication en 2002 de l’ouvrage Zoos humains. De la Vénus Hottentote aux reality shows, sous la direction de Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Éric Deroo et Sandrine Lemaire, historiens français spécialistes du phénomène colonial.
Controverse terminologique
Pour l'historien de l'anthropologie Claude Blanckaert, directeur de recherche au CNRS, le terme extrapolé de « zoo humain » n'est qu’un « artefact historiographique », « la formule emprunte au raccourci journalistique ». Il fait fi de la dynamique d’un rapport autrement contradictoire entre colons et colonisés4.
Le 28 novembre 2013, la télévision nationale japonaise (NHK) a été condamnée à payer 1 000 000 de yens à la fille d'une membre de l'ethnie Paiwan de Taiwan, qui avait été envoyée par le Japon à l'exposition anglo-japonaise de 1910 ; le juge a estimé que l'emploi répété de l'expression « Zoo humain » (人間動物園“Ningen-Dobutsuen”) dans le programme documentaire Asia no Ittokoku d'avril 2009 était diffamant à l'égard d'elle-même et sa descendance5.
Historique
Exhibitions de prestige avant l'époque contemporaine
Le phénomène d'exhibition apparaît dès l'Antiquité. Les Grecs ont leurs « sauvages » et les Égyptiens ramènent des nains du Soudan pour les exhiber6.
Le premier « zoo humain », en Amérique, semble avoir été celui de Moctezuma à Mexico, qui, en plus d'exhiber de vastes collections d'animaux, montrait aussi des êtres humains présentant des difformités : albinos, nains, bossus7.
Le phénomène de spectacle commence à se développer dans les cours européennes avec les Grandes découvertes. Christophe Colomb ramène en 1492 six Indiens qu’il présente à la cour d’Espagne. En 1550, des Indiens Tupinamba défilent à Rouen devant Henri II, en 1644 des Groenlandais sont enlevés pour être exposés au roi Frédéric III de Danemark. Les ambassadeurs siamois sont présentés comme un spectacle exotique sous Louis XIV en 1686, comme le Tahitien Omai à la cour d’Angleterre en 17748.
Popularisation et industrialisation à partir du XIXe siècle
À partir du XIXe siècle, ces exhibitions ne sont plus réservées aux élites et se démocratisent, devenant extrêmement populaires, sur le modèle des grands spectacles de foire, avec notamment le développement d'attractions calquées sur le plan de la scénographie, sur celui du zoo itinérant des cirques Barnum, puis allant délibérément réinvestir des zoos existants.
Un des exemples les plus éloquents est Saartjie Baartman, surnommée la « Vénus hottentote », dont l'exposition en 1810 marque un tournant. Le 17 août 1861, l'entreprise montréalaise J.E. Guilbault exhibe au jardin Guilbault, aux limites du faubourg Saint-Laurent, trois membres de la famille Rudolph Lucasie, des Malgaches atteints d'albinisme, tous les jours de 9 h jusqu'à 19 h9. Le 6 septembre de l'année suivante, l'entreprise ajoute à son zoo deux filles à la peau blanche et aux cheveux et aux yeux violets nées d'une mère noire et qui ont des frères noirs10,11,12. Des Samoans et des Samis sont exhibés dans des zoos allemands par Carl Hagenbeck en 1874, le pygmée congolais Ota Benga est placé dans le zoo du Bronx en 1906, et des Amérindiens sont employés lors des Wild West Shows6; le terme s'applique aussi aux « freak shows » où est notamment exhibé William Henry Johnson.
Une véritable industrie du spectacle se met en place dès cette époque : les impresarios occidentaux (comme Jean-Alfred Vigé et Aimé Bouvier en France) se créent un réseau de recruteurs et chefs de troupes dans les différentes colonies (comme Jean Thiam et Mamadou Seck, sur l'île de Gorée) pour alimenter un marché en forte croissance à la fin du XIXe siècle. Au bout du compte, plus d'un milliard quatre cents millions de visiteurs ont pu voir 35 000 figurants dans le monde, entre 1800 et 1958, depuis les petites manifestations de cirque jusqu'aux grandes expositions coloniales et universelles pouvant mobiliser plusieurs millions de spectateurs8, ainsi la grande exposition coloniale de 1907 à Nogent-sur-Marne attire 2,5 millions de visiteurs13. L'exotisme laisse alors la place au racialisme, lequel s’appuie sur un discours « scientifique »14.
- « Si le fait colonial — premier contact de masse entre l’Europe et le reste du monde — induit encore aujourd’hui une relation complexe entre Nous et les Autres ; ces exhibitions en sont le négatif tout aussi prégnant, car composante essentielle du premier contact, ici, entre les Autres et Nous. Un autre importé, exhibé, mesuré, montré, disséqué, spectularisé, scénographié, selon les attentes d’un Occident en quête de certitudes sur son rôle de « guide du monde », de « civilisation supérieure ». Aussi naturellement que le droit de « coloniser », ce droit d’« exhiber » des « exotiques » dans des zoos, des cirques ou des villages se généralise de Hambourg à Paris, de Chicago à Londres, de Milan à Varsovie... »
- — « Zoos humains : entre mythe et réalité »15
Un autre exemple est celui des six Inuits que Robert Peary a fait venir à Manhattan sur le bateau de son expédition scientifique, depuis le Groenland, en 1897 : un père et ses enfants, un jeune homme, et deux autres adultes. Ils sont restés quelque temps au Musée américain d'histoire naturelle, où ils étaient étudiés. Les adultes et un des enfants sont morts de tuberculose très peu de temps après - maladie inconnue chez eux. Le squelette du père a été exhibé dans une vitrine. Son fils, Minik Wallace, seul survivant, a tenté d'obtenir la restitution des ossements de son père, en vain16.
Les êtres humains exhibés fascinent car ils sont présentés comme étant sauvages, anormaux, extraordinaires, comme ayant des difformités, voire des coutumes comme le cannibalisme que l'on prête à certains. Parmi les Pygmées amenés aux Etats-Unis par Samuel Verner en 1904, certains ont les dents taillés en pointe. C'est le cas du jeune Ota Benga. Cette coutume du bassin du Congo fut interprétée comme la preuve de leur prétendu cannibalisme. Les Fuégiens exposés au jardin d'acclimatation de Paris à partir de 1877 sont également présentés comme des cannibales17.
Les individus exhibés sont présentés comme des sous-hommes, voire comme des animaux. On les transporte d’exposition en exposition dans des wagons à bestiaux, comme des marchandises, sur lesquelles sont d'ailleurs prélevées des taxes au passage des frontières17.
Les zoos humains sont un moyen de démontrer la prétendue supériorité de la civilisation occidentale. Ils auraient ainsi contribué au passage d'un racisme scientifique à un racisme populaire, d'après notamment les travaux de Pascal Blanchard17. Mais l'anthropologue Claude Blanckhaert conteste cette hypothèse : « L’idée sous-jacente à cette démonstration [...] consiste à dire que le racisme ordinaire est un sous-produit de la zoologie officielle ou que l’homme de la rue est un consommateur passif de savoirs garantis par le corps académique. C’est une thèse discutable. Il faut la démontrer avant de l’imposer »4.
Les travaux de plusieurs historiens, notamment ceux de Pascal Blanchard, montrent qu'il y a une évolution du regard porté sur les exhibés après la Première Guerre mondiale. Environ un million d’hommes non-blancs sont venus au front, dans les usines ou dans les champs pendant la Première Guerre mondiale. Cela change le regard sur ces personnes, qu’on ne connaissait jusque là que grâce aux zoos humains. Le sauvage d’hier se transforme en courageux combattant ou en brave travailleur, qui aide à combattre contre plus sauvage que lui : l’Allemand. Après 1918, les personnes exhibées sont beaucoup moins souvent qualifiées de « sauvages ». Ce sont tout de même des indigènes, considérés comme inférieurs aux Blancs17.
Premières critiques
Ces spectacles sont loin de susciter l'unanimité en Occident. Selon Claude Blanckaert, la multiplication des spectacles « anthropozoologiques » souleva des questions éthiques qui furent immédiatement perçues par les contemporains. Parmi les plus hostiles, l'anthropologue Léonce Manouvrier récusait dès 1882 l'expérience qu'on pouvait attendre de l’examen des indigènes parqués au Jardin d'acclimatation4. William Schneider montre que l'enseignement attendu des spectacles ethniques devint rapidement « un point de discorde majeur entre les membres de la Société d'Anthropologie » Ainsi, en 1886, la visite au Jardin ne mérite pas une délégation savante4.
L'anatomiste français Georges Cuvier, dont les travaux étaient tout à fait conformes aux préjugés racistes de l'époque, juge, en 1800, qu'« il ne nous est pas permis même lorsque nous le pourrions, de sacrifier le bonheur, ni même de violer les volontés de nos semblables pour satisfaire une simple curiosité philosophique »4.
Inversement, des démarches sont entreprises en France auprès du ministre de l’Instruction publique par Armand de Quatrefages, Franz Pruner-Bey et Louis Lartet, trois scientifiques monogénistes, modérés et même réputé antiraciste pour le premier d’entre eux, pour soutenir le projet d’exhibition de spécimens vivants des races de la terre lors de l’Exposition universelle de 18674.
À la suite de l’exposition coloniale de 1931 organisée à Paris, qui montre entre autres des villages indigènes reconstitués (africain, maghrébin, kanak) où leurs habitants sont obligés d'être leurs propres acteurs sous l’œil curieux de millions de visiteurs, des personnalités issues de communautés religieuses et d’organismes sociaux divers se mobilisent et permettent de mettre fin à ces exhibitions que l'on juge malsaines. « Le scandale ne tarda pas à éclater. En ce qui concerne les Kanaks, des plaintes se multiplient, d'abord de la part des Kanaks eux-mêmes, relayées par tous les familiers de la Nouvelle-Calédonie, les hommes d’Église, des Calédoniens de Paris et même une bonne partie des Européens de Nouvelle-Calédonie »18, parmi lesquels on compte le pasteur Maurice Leenhardt, le père Bazin et les Maristes, puis par la Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen, et par le pasteur Soulier, député de Paris. « La presse politique demeura en revanche à peu près muette, à l’image de L’Humanité ». Il en fut de même pour Le Canard enchaîné19.
Déclin des zoos humains au XXe siècle
Les zoos humains s’étalent sur une période d’un peu plus de cinquante ans. Néanmoins, en 1931-1932, on constate une rupture majeure en à peine deux ans. En effet, depuis les années 1920, le public se lasse de ces exhibitions et les autorités publiques souhaitent renouveler la forme de celles-ci20. L'essor du cinéma ringardise les zoos humains17.
De plus, dans l'entre-deux-guerres, l’Occident veut montrer qu’il a éduqué les colonisés et qu'il a significativement amélioré les conditions de vies dans les colonies (routes, écoles, domaine de la santé, etc.). Ainsi, à la fin des années 1920, les zoos humains commencent à faire tache car ils incarnent l’échec de la mission civilisatrice, ils finissent donc par être interdits par l’administration coloniale21. Hubert Lyautey impose ainsi la fin de toute exhibition à caractère racial (à l’instar de l’exhibition des Négresses à plateaux) dans le cadre de l'Exposition coloniale internationale de Paris en 193120.
Malgré tout un public reste avide de ce type d’expositions pleines de stéréotypes humiliants et dégradants pour les populations noires et en 193122 une troupe de Kanaks est recrutée par des imprésarios mal intentionnés qui bernent les Mélanésiens et les obligent à jouer les cannibales au Jardin d’Acclimatation de Paris. De plus, le regard basé sur l’inégalité entre les populations perdure au travers de nouveaux procédés (le cinéma, le théâtre, la photographie, etc.)21.
Parmi les dernières tournées à caractère ethnographiques soit les dernières tournées présentant des « villages noirs » ou autres populations exotiques, on peut citer les deux dernières présentations d’Hagenbeck (la troupe de Canaques en 1931 et la troupe Tcherkesse l’année suivante), ou encore les expositions de Bâle, de Stockholm, de Kölen, de Milan ou enfin l’exhibition des « Négresses à plateau Sara-Kaba » de Cologne20. Aux États-Unis, les foires telles que le sideshow (en) (ménagerie humaine installée en marge des cirques) et le World Circus Sideshow (en) de Coney Island, freak show où l'exposition de peuples non occidentaux est supplantée par la mise en scène de « monstres », d'« idiots »23.
L'exposition du monde portugais à Lisbonne en 1940, est probablement l'une des dernières exhibitions humaines à caractère colonial et ethnographique24.
Exhibitions modernes depuis 1945
Les bâtiments de l’Exposition coloniale de Paris de 1931 ont rapidement été rasés, effaçant la trace du dernier grand zoo humain. Ces infrastructures sont bannies de la mémoire collective car elles incarnent la preuve la plus frappante, selon Pascal Blanchard et ses co-auteurs, des mécanismes du racisme populaire en Occident25. Restent cependant les spécimens humains conservés par les musées, comme celui de Saartjie Baartman, décédée le 29 septembre 1815 à Paris et dont le corps est restitué à l’Afrique du Sud en 200221.
Des événements rappelant les zoos humains apparaissent cependant ponctuellement après 194526.
Un village congolais est ainsi reconstitué et montré à Bruxelles lors de l'Exposition universelle de 1958 ; certains visiteurs ayant jeté des bananes aux figurants, ceux-ci décidèrent de partir27.
En 1994, le parc zoologique de Port-Saint-Père28, près de Nantes, en France, a essayé d’ouvrir un village africain avec hommes et femmes qui devaient, par contrat, être torse nu quand la température le permettait29. Sponsorisé par la société Biscuiterie Saint-Michel, pour faire la promotion de sa marque de gâteaux Bamboula (aujourd'hui disparue), le village de la Côte d'Ivoire reconstitué à Port-Saint-Père prit la dénomination de « Village de Bamboula », avec un personnage au même nom, une attraction destinée à des enfants30,31. Une levée de boucliers mit fin à ce projet dont il ne resta plus, dans le parc, qu’un « village africain » dans les cases duquel on a pu voir pendant des années des reptiles et des oiseaux.
Des artistes cherchent à choquer en reproduisant les zoos humains, comme la Cubaine Coco Fusco (en) au début des années 1990, mais, selon Blanchard et al., l'indifférence des visiteurs laisse penser que les zoos humains ne choquaient toujours pas à cette époque32.
Depuis 1999, avec entre autres l'émission Big Brother, la télévision est devenue le principal vecteur de création de zoos humains contemporains : c'est la thèse que défendent des chercheurs comme Nicolas Bancel, avec son équipe, mais aussi Olivier Razac. Le principe de ces téléréalités est d'enfermer un groupe d'hommes et de femmes observés en direct par le biais des caméras d'une chaîne de télévision. Les « acteurs » de ces shows sont le plus souvent des jeunes peu éduqués, issus de régions ou de milieux « stigmatisés »33,34.
En 2002, un village pygmée est exposé dans un parc animalier à Yvoir (Belgique). L'opération se voulait humanitaire : récolter des fonds pour construire des puits, des dispensaires et des écoles au sud du Cameroun. Le Centre pour l'égalité des chances y a vu une manifestation de mauvais goût sans intention raciste35.
Un village africain a été ouvert dans le zoo d'Augsbourg en Allemagne en juillet 200536. Quelques journaux locaux protestent mais la directrice du zoo vante l'ouverture au monde que provoquerait cette exhibition pour les petits Allemands37.
Dans l'archipel d’Andaman (Inde), le contact établi avec la tribu isolée des Jarawa à la fin du XXe siècle a abouti à la perte de leurs connaissances ancestrales, alors qu'ils restent maintenus à la marge de la société, « piégés dans le cercle vicieux de la mendicité, du vol et de vexations diverses. » Exploités sexuellement, vulnérables aux ravages de l’alcool, ils servent d’attraction touristique pour des safaris humains. De manière récurrente, des touristes leur lancent des bananes ou des sucreries depuis leurs véhicules et leur ordonnent de danser38.
Pendant quatre jours (du 26 au ), le zoo de Londres a accueilli des pensionnaires humains sur la montagne aux ours. Cette initiative visait à prouver « l'appartenance de l'homme au genre animal » et à « montrer que sa prolifération est un véritable fléau pour les autres espèces »39,40.
En 2007, des Pygmées ont été hébergés dans le zoo de Brazzaville pour le festival de musique panafricaine41.
Un « zoo humain » ouvert en 2008 en Thaïlande présente des membres de l'ethnie karen et notamment les femmes Padaung, vulgairement appelées « femmes-girafes » par une certaine presse42.
En Chine, près de Kunming, a été ouvert en 2009 un parc à thème, le Royaume des petites personnes, présentant des performances artistiques et comiques réalisées par des personnes de petite taille. Ce parc a été critiqué par plusieurs organisations, dont Little People of America (en) et Handicap International. Les critiques affirment que le parc ressemble à un zoo humain et isole les handicapés du reste de la société43.
En 2014, Brett Bailey présente Exhibit B, une série de tableaux vivants qui évoquent les zoos humains. L'installation-performance de l'artiste sud-africain, qui tourna dans plus de 15 pays européens, a entraîné à Londres puis à Paris une polémique, certaines personnes jugeant l’œuvre raciste et déshumanisante44,45.
Notes et références
- Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, « Ces zoos humains de la République coloniale [archive] », Le Monde diplomatique, août 2000, p.16-17.
- Valérie Chébiri, avril 2019, " Mission Touareg ", ou le voyage de l'Aménokal Moussa ag Amastan, Paris, Éditions Saint-Honoré, pp.98-101.
- Groupe de recherche ACHAC, « Une large diffusion : les villages ethniques itinérants / De Hambourg 1874 à Wembley 1924 [archive] », exposition Zoos humains. L’invention du sauvage, 2013.
- Claude Blanckaert, Spectacles ethniques et culture de masse au temps des colonies [archive], Revue d'Histoire des Sciences Humaines, 2002/2 (no 7), pages 223 à 232
- R. Komatsu, Court orders NHK to pay Taiwanese woman for 'human zoo' reference [archive], The Asahi Shimbun 29/11/2013.
- Jean-Christophe Victor, « Exhibitions ou l'invention du sauvage », émission Le Dessous des cartes sur Arte, 27 mars 2012
- Mullan, Bob et Marvin Garry, Zoo culture: The book about watching people watch animals, University of Illinois Press, Urbana, Illinois, 2e édition, 1998, p. 32. (ISBN 0-252-06762-2).
- Pascal Blanchard et Nanette Jacomijn Snoep, « Exhibition : l'invention du sauvage », exposition au musée du Quai Branly, 29 novembre 2011 au 3 juin 2012
- J. E. Guilbault, « La curieuse famille des Albinos : Rudolph Lucasie, sa femme & enfant venant de Madagascar », La Minerve, vol. XXXIII, no 110, , p. 3 (lire en ligne [archive])
« ILS ont une belle peau blanche et des yeux violets quoiqu'ils aient des père et mère noirs. Maintenant EXHIBÉE au JARDIN GUILBAULT, pour QUELQUES JOURS SEULEMENT, commençant SAMEDI, le 17 août 1861. La famille a été engagée par M. Guilbault a de grandes dépenses, et avec la permission de P. J. Barnum sera exhibée pour quelques jours seulement. Le public peut être certain que c'est la seule vraie famille des Albinos dans les États-Unis ou le Canada consistant de Parents ou Enfants parlant parfaitement l'anglais et le français. »
- « Merveilles vivantes! : Les enfants albinos sont arrivés et seron exhibés au Jardin Guilbault », La Minerve, vol. XXXIV, no 147, , p. 3 (lire en ligne [archive])
- Daniel Gay, Les Noirs du Québec : 1629-1900, Septentrion, coll. « Cahier des Amériques », , 514 p. (ISBN 978-2-89448-397-8, lire en ligne [archive]), p. 324
- Daniel Gay, Les Noirs du Québec : 1629-1900, Septenrtion, coll. « Cahier des Amériques », , 514 p. (ISBN 978-2-89448-397-8, lire en ligne [archive]), p. 325
- « Histoire. À Nogent-sur-Marne, les vestiges de “zoos humains” » [archive], sur Courrier international, (consulté le ).
- Siegfried Forster, «Exhibitions» – ces zoos humains plein de « sauvages » [archive], sur RFI,
- Cf. Liens externes.
- (en) Nunatsiaq News, « Two big books by Nunavut historian Harper expose Arctic injustices » [archive], sur Nunatsiaq News, (consulté le )
- « Sauvages, au cœur des zoos humains », documentaire de Pascal Blanchard et Bruno Victor-Pujebet, coproduction d'Arte France, Bonne Pioche Télévision, Archipel Production, 2018, 1h30
- Zoos humains, op. cité, p. 82
- « Canaques de la Nouvelle-Calédonie à Paris en 1931. De la case au zoo » par Isabelle Leblic dans le Journal de la Société des océanistes, 1998, numéro 107 p. 237-239 http://www.guichetdusavoir.org/ipb/index.php?showtopic=40088 [archive].
- Bancel et al. Lemaire, p. 12.
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- Jean Copans, L'Ethnologie : idées reçues sur l'ethnologie, Le Cavalier Bleu Editions, , p. 87.
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- Blanchard 2000, p. 49.
- RTBF La Première, « Avec son "zoo humain", l'Expo '58 n'a pas laissé que de bons souvenirs [archive] », 17 avril 2018.
- Julien Coquelle-Roëhm et Nina Soyez, « Retour au «village de Bamboula»: en 1994, un «zoo humain» à prétention touristique » [archive], sur Mediapart (consulté le )
- Françoise Lancelot, Un safari parc transformé en exposition coloniale [archive], L'Humanité, 13 avril 1994.
- Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch et Nanette Jacomijn Snoep (dir.), Exhibitions : L'invention du sauvage, Actes Sud / Musée du Quai Branly, Paris, 2011, p. 348. (ISBN 978-2-330-00260-2)
- « Les biscuits "Bamboula" : un précédent industriel » [archive], sur Outre-mer 1ère
- Blanchard 2004, p. 421.
- Olivier Razac, Avec Foucault, après Foucault, Éditions L'Harmattan, , p. 131
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- Barbara Krief, Raciste, "Exhibit B" ? Visite guidée d'une œuvre controversée [archive], L'Obs 11/12/2014.
Voir aussi
Bibliographie
Monographies
- Nicolas Bancel (dir.), Pascal Blanchard (dir.), Gilles Boëtsch (dir.), Éric Deroo (dir.) et Sandrine Lemaire (dir.), Zoos humains : Au temps des exhibitions humaines, Paris, La Découverte, coll. « Poche/Sciences humaines et sociales », , 490 p. (lire en ligne [archive])
- Exhibitions : L'invention du sauvage, sous la direction de Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch et Nanette Jacomijn Snoep, Actes Sud / Musée du Quai Branly, Paris, 2011 (ISBN 978-2-330-00260-2).
- Nicolas Bancel (dir.), Pascal Blanchard (dir.), Gilles Boëtsch (dir.) et Sandrine Lemaire (dir.), Zoos humains et exhibitions coloniales : 150 ans d’inventions de l’Autre (réédition), Paris, La Découverte, (lire en ligne [archive]), p. 600.
- Didier Daeninckx, Cannibale, 1998 (ISBN 2070408833).
- Catherine Hodeir et Michel Pierre, L’Exposition Coloniale, Paris 1931, Paris-Bruxelles, Complexe, 1991 ; Édition réactualisée, Paris, Editions André Versaille, 2011 (ISBN 978-2-87495-164-0)
Chapitres et articles
- Nicolas Bancel, « Et la race devint spectacle. Généalogies du zoo humain en Europe et aux États-Unis (1842-1913) : L'Héritage colonial, un trou de mémoire. », dans Nicolas Bancel et Thomas David et Dominic Thomas (dir.), L'Invention de la race : Des représentations scientifiques aux exhibitions populaires., Paris, La Découverte, coll. « Recherches », (lire en ligne [archive]), p. 315-330.
- Pascal Blanchard, « Le zoo humain, une longue tradition française », Hommes et Migrations, no 1228 « L'héritage colonial, un trou de mémoire. », , p. 44-50 (lire en ligne [archive]).
- Pascal Blanchard, « Regard sur l'affiche: Des zoos humains aux expositions coloniales », Corps, no 4, , p. 111-128 (lire en ligne [archive]).
- Claude Blanckaert, Spectacles ethniques et culture de masse au temps des colonies [archive], Revue d'Histoire des Sciences Humaines, 2002/2 (no 7), pages 223 à 232
- Catherine Hodeir, “Human Exhibitions at World’s Fairs: Between Scientific Categorization and Exoticism? The French Colonial Presence at Midway Plaisance, World’s Columbian Exposition, Chicago, 1893”, Nicolas Bancel, Thomas David and Dominic Thomas (ed), The Invention of Race, Scientific and Popular Representations, New York and London, Routledge, 2014, (ISBN 978-0-415-74393-8)
- Catherine Hodeir, "Decentering the Gaze at French Colonial Exhibitions", Paul S.Landau and Deborah D.Kaspin (ed.), Images and Empires, Visuality in Colonial and Postcolonial Africa, Berkeley, Los Angeles, London, University of California Press, 2002, (ISBN 0-520-22949-5)
- Sandrine Lemaire et Pascal Blanchard, « Exhibitions, expositions, médiatisation et colonies », dans Culture coloniale 1871-1931, Paris, Autrement, coll. « Mémoire/Histoire », (lire en ligne [archive]), p. 43-53.
- Hilke Thode-Arora, « Hagenbeck et les tournées européennes : L'Élaboration du zoo humain », dans Nicolas Bancel et al. (dir.), Zoos humains et Exhibitions coloniales : 150 ans d’inventions de l’Autre, Paris, La Découverte, (lire en ligne [archive]), p. 150-159.
Lien web
- Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, « Ces zoos humains de la République coloniale : Des exhibitions racistes qui fascinaient les Européens » [archive], sur Le Monde diplomatique, .
- Pascal Blanchard et Olivier Barlet, « Les "zoos humains" sont-ils de retour? » [archive], sur Le Monde, .
- Charline Zeitoun, « À l’époque des zoos humains » [archive], sur CNRS Le journal, .
Vidéographie
Articles connexes
Liens externes
Sur les autres projets Wikimedia :
- « Colonial crimes | DW Documentary » [archive] (consulté le )
- Exposition Zoos humains. L'invention du sauvage [archive] - Groupe de recherche Achac
- [PDF] Zoos humains : entre mythe et réalité [archive], par Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Éric Deroo, Sandrine Lemaire, sur Groupe de recherche ACHAC - Colonisation, immigration, post-colonialisme - article fondamental sur ce concept.
- Ces zoos humains de la République coloniale [archive], article de N. Bancel, P. Blanchard et S. Lemaire, dans le Monde diplomatique, août 2000, no 557.
- Exposition Exhibitions. L'invention du sauvage au musée du Quai Branly [archive], du 29 novembre 2011 au 3 juin 2012.
- Françoise Vergès, Rapport de la mission sur la mémoire des expositions ethnographiques et coloniales, 2011 [archive]
- Pascal Blanchard et Olivier Barlet, « Les zoos humains sont-il de retour ? » [archive], Le Monde, 27 juin 2005.
- « Des zoos humains aux apothéoses coloniales : l'ère de l'exhibition de l'autre » [archive], Africultures, 1er décembre 2001.
Brocante
La brocante est le commerce d’objets d'occasion. Par métonymie, le terme désigne aussi les boutiques où se pratique ce genre de commerce, ainsi que les foires populaires réservées aux professionnels et organisées le plus souvent les dimanches et jours fériés1.
Description
Le brocanteur ne se distingue pas légalement de l'antiquaire pour ce qui est du statut de l'entreprise : dans les deux cas, il s'agit d'une activité de revente de biens mobiliers, non neufs. En tant que commerçant, il est astreint aux mêmes obligations : inscription au Registre du Commerce ou déclaration de statut d'autoentrepreneur, déclaration en Préfecture comme revendeur d'objets mobiliers, tenue d'un registre de police où sont consignés une description des objets achetés et le nom du vendeur, respect du Code de la Consommation, du Code Général des Impôts (affichage des prix, facturation…), respect de la législation sociale… Mais vis-à-vis des clients, ils n'ont pas les mêmes obligations (garanties quant à la nature et la qualité de la marchandise vendue par exemple). Un brocanteur est supposé vendre des objets et du mobilier d'occasion à valeur d'usage. L'antiquaire qui possède de solides connaissances en histoire de l'art est supposé vendre du mobilier et des objets souvent de valeur pour lesquels il engage sa responsabilité quant à leur authenticité. Le brocanteur lui n'est pas tenu responsable quant à l'exactitude des informations fournies sur l'objet vendu. La différence porte également sur la notion fiscale d'antiquité : une antiquité est un objet de plus de cent ans d'âge. Si le brocanteur vend des objets usagés quel que soit leur âge, l'antiquaire vend des antiquités datant d'au moins cent ans ou entrant dans les catégories indiquées. Dans les deux cas, il s'agit d'une activité commerciale.
Le mot brocante désigne, outre le magasin du brocanteur, également une manifestation publique où les acheteurs peuvent venir trouver des objets d'occasion, de collection ou d'antiquité.
En France
La plus importante, avec environ 10 000 exposants se tient chaque année dans le centre-ville de Lille pendant le premier week-end de septembre ; Amiens au printemps et à l'automne suit de près en taille. Souvent ces brocantes ont une origine historique et perpétuent une tradition locale dans de nombreuses villes (braderie de Lille, puces de Montsoreau, puces de Toulouse, etc.)2.
Les organisateurs de ces manifestations sont en général des associations loi de 1901 qui tirent une recette de la location des espaces, ce peut être également des entreprises commerciales.
Pour les salons d'antiquités brocante, les organisateurs en réservent l'accès aux personnes inscrites au registre du commerce ou qui ont le statut d'autoentrepreneur, toutes déclarées comme revendeurs d'objets mobiliers près de la Préfecture.
En France, le développement très important des vide-greniers (composé essentiellement de particuliers) a entraîné une réaction des brocanteurs et des antiquaires qui s’inquiètent de ce qu’ils appellent une concurrence déloyale. En effet, certains particuliers ne se contentent pas de vendre des objets personnels usagés, mais font un véritable commerce sans supporter les charges auxquelles sont assujettis les professionnels. Il est tentant pour des particuliers de se comporter en commerçant (acheter pour revendre) et de se glisser tous les week-ends dans des manifestations pour écouler leurs achats, sans astreinte à déclarer le chiffre d'affaires, sans paiement de taxes (TVA, taxe professionnelle, formation professionnelle, etc.), sans déclaration de résultat et donc sans cotisations sociales à payer. Ce que certains font en commettant un délit (travail dissimulé).
Notes et références
- Henri Mahé de Boislandelle (Mahé Henry) : « Le marché des antiquités en France », 1973, Presses Universitaires de France, Paris.
- Henri Mahé de Boislandelle : « Marché de l'art et gestion de patrimoine », 2005, Economica, Paris, 431p, (ISBN 2717849661 et 978-2717849660)
Voir aussi
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Vide-greniers
Un vide-greniers (mot invariable), aussi appelé braderie, réderie (Picardie), foire aux puces, foire à tout, foire aux greniers (Normandie), pucier (Dauphiné), bric-à-brac (Centre-ouest), troc et puces, brocante (Belgique), farfouille (Ain) ou vente de garage (québécisme) est un rassemblement populaire au cours duquel des particuliers exposent les objets dont ils n'ont plus l'usage, afin de s'en départir en les vendant aux visiteurs.
Description
Objets divers proposés par un exposant.
Les vide-greniers peuvent se dérouler aussi bien sur la voie publique que dans des salles des fêtes, salles omnisports, salles polyvalentes, etc. Certaines restrictions peuvent être imposées aux vendeurs (appelés aussi exposants) : alimentaire réservé aux organisateurs, interdiction de ventes d'animaux, d'armes, etc. Les biens proposés sont particulièrement divers : vêtements, livres, vaisselle, jouets, disques, meubles, etc.
Variantes
En France il existe aussi (constaté en Aquitaine, 2011) :
- vide-armoire ou vide-dressing : vente consacrée aux vêtements et accessoires d'habillement ;
- vide-maison ou vide-grenier à domicile : parce que réalisé dans les garages ou jardins de particuliers et non sur le domaine public, ils nécessitent une déclaration à la mairie1 ;
- vide-poussette : vente consacrée aux vêtements et accessoires pour enfants.
- Vide-greniers permanent : stand mis à disposition dans un local ouvert toute l'année (concept arrivé en France en 2016 2par l'enseigne Au Vide Grenier [archive] )
Les vide-greniers peuvent procurer un appoint financier non négligeable et constituer un travail dissimulé pour des particuliers qui participeraient à un nombre important de manifestations. Le plus souvent, les vide-greniers sont organisés par des associations ou comités de quartier qui perçoivent un droit de participation des exposants, ce revenu est non négligeable pour ces associations, surtout en zone rurale.
Le vide-grenier participe à l'économie circulaire.
Histoire
Carte postale ancienne (circa 1910) - Amiens, le Marché à Rèderies.
Un des plus anciens vide-greniers de France est la réderie d'Amiens qui se tenait déjà en 1909 puis disparut après guerre pour renaître en . Elle connaît toujours un grand succès avec près de 2 000 exposants et 80 000 visiteurs pour chacune de ses deux éditions annuelles3,4.
La plus importante de France, et même d'Europe, se déroule à Lille : la Braderie de Lille, qui a lieu aussi le premier week-end de septembre, elle tire son origine d'une foire du XIIe siècle.
Une des plus anciennes foires à tout de Normandie est celle des Andelys (Eure). Elle se tient régulièrement depuis 1965 le premier week-end de septembre ; elle a son origine dans une foire agricole.
Rassemblements similaires
Les vide-greniers se différencient des brocantes par le fait que ces dernières accueillent essentiellement des professionnels. De plus, elles sont fréquemment payantes pour les visiteurs. Généralement, les grands amateurs de vide-greniers fréquentent peu ces manifestations professionnelles.
Le phénomène similaire sur internet est communément appelé vide-dressing. Ce sont des plateformes communautaires en ligne qui permettent à toute personne de vendre, échanger ou acheter des articles neufs ou d'occasion.
Réglementation
En France, les organisateurs doivent faire une demande à la municipalité lorsque la superficie couverte est inférieure à 300 m2 et ce, deux mois avant la manifestation. Pour la demande en mairie il faut faire une semande d'autorisation d'occupation temporaire du domaine public en mairie (ou en préfecture l'événement se déroule à Paris)5. Cette demande doit être déposée au moins 3 jours ouvrés avant l’événement (2 mois avant pour les vide-greniers et brocantes ayant lieu à Paris). Au-delà d'une superficie de 300 m2 la demande est à faire à la préfecture et ce, trois mois avant le vide-greniers. Les organisateurs doivent compléter au fur et à mesure de l'enregistrement des exposants un registre comportant la liste exhaustive de ceux-ci avec leurs coordonnées (nom, prénom, association si nécessaire, adresse, document d'identité présenté…). Ce registre doit être disponible le jour de la manifestation pour tout contrôle de police et être remis à la préfecture après celle-ci1.
À propos du nom
En France, le nom de vide-greniers vient du fait que les vendeurs sont supposés sortir leurs biens de leur grenier. De même au Québec avec le garage : ces ventes y sont nommées ventes de garage, traduction de l'anglais garage sales (elles se tiennent souvent, quand c'est possible, dans le garage attenant à la maison).
En Picardie, ils sont appelés réderie, qui est à l'origine un mot picard désignant un engouement pour certaines choses, une manie de collectionner certains objets, ou encore l'objet collectionné lui-même6. La plupart des communes picardes organise sa réderie au moins une fois par an.
En Normandie, le nom de foire à tout est plus courant ; pratiquement chaque commune organise la sienne.
Notes et références
- « Brocantes et vide-greniers organisés par une association » [archive], sur service-public.fr,
- Ouest-France, « Vitrine : « Au vide-grenier », nouveau concept de dépôt-vente » [archive], sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « Grande réderie d'Amiens - Histoire » [archive] (consulté le )
- Véronique Groseil et Véronique Boissard, Marché à rêveries, brocantes en Picardie, Amiens, Martelle, , 52 p.
- « Comment organiser un vide-greniers ou une brocante ? - BrocaBlog » [archive], sur Brocabrac (consulté le )
- Jules Corblet, Glossaire étymologique et comparatif du patois picard, Paris, Dumoulin - Didron - Techener, , 619 p., p. 541, articles reiderie et reider
Voir aussi
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Articles connexes
Antiquaire
Le métier d'antiquaire consiste principalement à acquérir, restaurer et revendre des meubles, objets d'art et bibelots anciens (également appelés « antiquités ») de valeur ou de qualité.
Le métier nécessite une bonne connaissance à la fois du marché et de l'histoire de l'art, notamment parce que l'antiquaire a pour obligation de garantir l'authenticité des biens qu'il met en vente1.
Sens ancien
Deux clercs discutant d'une tête sculptée et un antiquaire creusant le sol (
Joannes Sambucus,
Antiquitatis studium, 1564).
Ce terme a changé de sens aux alentours de la Première Guerre mondiale, avant laquelle il désignait un érudit se livrant à l'étude systématique des monuments et des objets d'art (numismates, iconographes qui publient statues, figurines, mosaïques, peintures murales, gravures et sculptures), ou un collectionneur intéressé aux antiquités. Le mouvement des antiquaires prend naissance au XVe siècle, à l'époque de l'humanisme de la Renaissance avec des pionniers de l'archéologie classique comme Cyriaque d'Ancône, Flavio Biondo, Poggio Bracciolini, Antonio Loschi, ou Pomponio Leto qui fonde l'Accademia Romana (de) en 1466. Ce mouvement se développe les siècles suivants, avec notamment les papes à Rome, les rois collectionneurs des grands empires égyptiens, assyriens ou chinois, ou les érudits ou amateurs tels Peiresc, Pirro Ligorio ou Fugger, dont la curiosité pour les antiquités ou la nécessité de financer les voyages et les fouilles, favorisent la chasse au trésor et le pillage qui alimentent leurs cabinets de curiosités. Le mouvement culmine au XVIIIe siècle avec des antiquaires « professionnels » comme le comte de Caylus ou le moine bénédictin Bernard de Montfaucon, pionniers de l'archéologie moderne. Il décline2 dans la seconde moitié du XIXe siècle lorsque cette archéologie devient une discipline scientifique qui acquiert son autonomie vis-à-vis de la philologie ou de l'histoire, grâce au développement d'une méthode scientifique spécifique basée sur trois piliers : la science du classement des artefacts appelée typologie, la stratigraphie archéologique (en) et l'histoire des techniques3.
Le comte de Caylus, par exemple, était un « antiquaire » dont Diderot, qui ne l'aimait pas, a fait un épitaphe4.
C'est dans ce même sens qu'il faut entendre le titre en français du roman de Walter Scott, L'Antiquaire. On trouve encore cette acception dans le libellé de sociétés savantes parisiennes comme la Société des antiquaires de France ou, plus souvent, provinciales5 telles que la Société des antiquaires de Normandie6,7, qui étaient ou sont encore des associations d'étude et de préservation du patrimoine régional. Les sociétés d'antiquaires ont joué un grand rôle dans l'établissement de l'archéologie et la constitution de l'histoire de France5.
Par analogie, Nietzsche a qualifié d'« histoire antiquaire » une démarche de l'historien dans laquelle tout élément est pris en compte, quelle que soit son importance apparente (information sur une fête de village, phrase dont le sens s'est perdu, etc.).
Formation
La profession ne nécessite pas de diplôme particulier. Cependant, en France, quelques écoles proposent des cursus adaptés, qui viennent compléter un diplôme d'histoire de l'art. Depuis 2003, l'Université Paris-Est-Marne-la-Vallée offre une formation d'un an, la licence professionnelle commerce, spécialité commerce de l'art et des antiquités8, de niveau BAC + 3, destinée à aider les jeunes à mieux s'insérer sur le marché. Cette licence est en partenariat avec l'École Olivier-de-Serres, l'École Boulle et le Syndicat national du commerce de l'antiquité, de l'occasion et des galeries d'art (SNCAO-GA9), chacun apportant ses compétences et son expérience. La Chambre nationale des experts spécialisés forme des élèves-experts à travers son Institut de formation CNES dont la plupart sont antiquaires10.
Notes et références
- « Le métier d'antiquaire » [archive], sur Antikeo.com
- Certains antiquaires poursuivent leur chasse au trésor dont ils annoncent pas toujours la découverte, selon plusieurs facteurs explicatifs : fouilles clandestines, disputes avec le propriétaire du site, découverte d'artefacts dont la datation récente fait baisser la valeur commerciale d'artefacts attribués à une période plus ancienne. Cf Randall White, Michael Bisson, « Imagerie féminine du Paléolithique : l'apport des nouvelles statuettes de Grimaldi », Gallia Préhistoire, t. 40, , p. 98.
- Alain Schnapp, « L'Europe des antiquaires », dans La conquête du passé. Aux origines de l'archéologie, Paris, Carré, , p. 121-177
- : « Ci-gît un antiquaire acariâtre et brusque ;
Oh ! qu’il est bien logé dans cette cruche étrusque ! »
- Odile Parsis-Barubé (préf. Philippe Boutry), La Province antiquaire : L’Invention de l'histoire locale en France (1800-1870), Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques, coll. « CTHS histoire » (no 45), , 464 p. (ISBN 978-2-7355-0740-5, BNF 42442444).
- Cths.fr [archive]
- Culture.fr [archive]
- « Guide des établissements et des formations supérieures : Licence pro. commerce de l'art et des antiquités » [archive], sur letudiant.fr.
- Site officiel du SNCAO-GA [archive].
Bibliographie
- Henri Mahé de Boislandelle (Mahé Henry), Le marché des antiquités en France, 1973, Presses Universitaires de France, Paris.
- Henri Mahé de Boislandelle, Marché de l'art et gestion de patrimoine, 2005, Economica, Paris, 431 p., (ISBN 2717849661 et 978-2717849660)
Casino (lieu)
Pour les articles homonymes, voir Casino.
Un casino, ou établissement de jeux, est un lieu ouvert au public, légal et contrôlé, qui propose des jeux d'argent, généralement de hasard (les « jeux de casino » et « jeux de table »).
Dans tous les pays, les casinos sont réglementés à partir du moment où ils font ouvertement commerce de jeux d'argent, et doivent de fait reverser une redevance et diverses formes de taxes aux pouvoirs publics.
D'une manière générale, l'accès aux salles de jeux est interdit aux personnes mineures et il faut donc montrer une pièce d'identité. Certains casinos affichent par ailleurs un règlement spécifique en matière de tenue vestimentaire.
En 2017, les casinos représentaient 26 % du chiffre d'affaires mondial des jeux d'argent, les paris arrivant en tête avec 37 %1.
Histoire du casino
Le mot casino
En italien « casino » signifie « petite maison » : c'était au XVIIe siècle en Vénétie, en Lombardie, ou en Toscane un lieu retiré, tranquille, loin du centre-ville, propice à la retraite, au repos, et réservé aux notables. À Venise, dès cette époque, le ridotto (« réduit ») est l'espace qui, au sein d'une maison, est réservé spécifiquement aux jeux de société et/ou d'argent : c'est le « salon de jeux ». Ce mot a donné, par corruption, « redoute » : ainsi, au siècle suivant, fleurissent des redoutes à Vienne, à Spa ; mais aussi des « vaux-halls », par exemple à Londres vers 1770, lieux de divertissements et d'agréments ; on trouve aussi la « banque », qui donne en allemand l'expression Spielbank (« casino »). Mais c'est sous l'influence britannique que le terme casino va finalement s'imposer dès les années 1780-1790 et parce que le voyage en Italie était à la mode : on l'entendait au sens de « gentlemen's club », lieu où en effet les hommes se réunissaient en partie pour jouer aux cartes, au pharaon, ou au biribi. En 1806, un guide de voyage signale un Casino-Gesellschaft à Aix-la-Chapelle, ainsi que d'autre sociétés privées spécialisées dans les jeux d'argent appelées « nouvelle redoute » ou « cassino » [sic]2. Le mot casino, non plus au sens de « maison de plaisance » — et parfois de « plaisirs » — mais de jeux d'argent passe dans l'usage courant en français vers 1850.
De Venise à Monte Carlo
Traditionnellement, l'histoire retient que l'un des premiers casinos a été ouvert à Venise aux alentours de 1638, dérivant de la baratteria, espace clandestin de jeu de carte : les jeux d'argent étaient alors autorisés en plein jour et seulement au moment du carnaval. Marco Dandolo, issu d'une illustre famille vénitienne, accepta la charge d'ouvrir en son palais un ridotto pubblico, moyennant le versement d'une redevance au doge. Elle fut fermée en , tant la corruption s'y était installée.
Entretemps, les redoutes et autres banques s'étaient multipliées partout en Europe : dès le milieu du XVIIe siècle, on note à Milan l'ouverture d'une « banque de bassette », servant à financer les dépenses liées au théâtre lyrique. L'idée du « casino d'opéra » va faire long feu puisque Bruxelles, puis Vienne s'en emparent entre 1745 et 1750. Les jeux d'argent débarquent également dans les stations thermales : Bath en Angleterre serait, dès 1702, la première station à associer cure et jeux d'argent, sous la houlette de Beau Nash (en), lequel sera ruiné par une nouvelle réglementation tombée en 1745 qui interdit au nom du Parlement britannique tout jeu d'argent en public3. Le continent récupéra la clientèle britannique et s'ouvrirent des salles à Spa, Aix-la-Chapelle, Wiesbaden, Ems, où un fermier des jeux est même nommé en 1784.
La France des Lumières est profondément opposé à ce genre d'établissement public. Un mythe persistant veut que le Palais-Royal soit devenu sous la Régence (1715-1723) le réceptacle de salles de jeux d'argent. Sans doute clandestines, il n'en demeure pas moins que l'un des hauts personnages de l'État à cette époque fut John Law dont on disait qu'il avait fait fortune en étudiant les jeux d'argent à Venise4. En revanche, sous le Directoire, le Palais-Royal devient effectivement le rendez-vous de tous les amateurs de tripots. En 1799, les neuf maisons d'argent placées sous l'autorisation de la « régie des jeux » se trouvent dans ce quartier. La loi du , si elle interdit toute maison de jeux de hasard dans l'étendue de l'Empire, le ministre de la Police autorise uniquement les villes d'eau minérale et pendant la saison des cures à ouvrir ce genre d'établissements. Dans Paris même, sont tolérées une dizaine de maisons, mais en 1836, une loi de finances abolit la ferme des jeux. Les adeptes et les personnels (croupiers, caissiers, banquiers de jeux...) se ruèrent alors vers les villes d'eau, notamment rhénanes. Les Chabert, Bénazet et Blanc y firent fortune. L'un d'entre eux, François Blanc, s'installa à Monaco. Au début du Second Empire, le concept de casino refait surface, à grands renforts de publicité, mais la plupart de ces premières expériences échouent : la côte d'Azur n'est pas à la mode, et Biarritz est encore trop éloignée. Cependant, c'est dans cette dernière ville qu'est construit à partir de novembre 1856 un établissement par Benito R. de Monfort : inauguré en août 1858, il attire les dignitaires de l'Empire français, aristocrates espagnols, portugais, allemands5. Vers 1863-1864, le train dessert enfin Nice. La Société des bains de mer est créée. Tous ces casinos situés en France vont également bénéficier des lois de répression prussiennes qui vont interdire totalement les maisons de jeux d'argent en 1868 puis en 1872 sur l'ensemble du territoire de l'Empire allemand. En 1877, il ne reste plus en Europe que le casino de Monte Carlo et celui de Spa, la Redoute (Belgique). En conséquence, l'une des langues les plus communes dans le milieu du casino sera le français, et ce, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale : le banquier, le croupier utilisent dès cette époque des expressions telles que « rien ne va plus », les « jeux sont faits ».
En effet, au XIXe siècle, la roulette se propage dans toute l'Europe puis aux États-Unis, devenant l'un des plus célèbres et plus populaires jeux de casino. Lorsque le gouvernement allemand abolit les jeux de paris, la famille Blanca s'installe dans l'un des deux derniers casinos restant opérationnel en Europe à Monte-Carlo, où les membres établissent le Mur des Lamentations du jeu pour l'élite européenne[pas clair]. C'est là que la roue à roulette simple est devenue le jeu le premier ministre[pas clair], et au fil des ans a été exporté dans le monde, sauf aux États-Unis où la roue à double zéro est dominante. Une minorité de joueurs considère désormais la roulette comme étant le « roi des jeux de casino », probablement parce que le jeu fut longtemps associé au côté chic inhérent aux nuits de Monte-Carlo, où se croisaient notables, artistes, aventuriers, parvenus et beautés demi-mondaines. Une légende raconte que le promoteur immobilier et homme d'affaires François Blanc négocia avec le diable pour obtenir les secrets de la roulette. La légende est basée sur le fait que la somme de tous les numéros sur la roulette, de 1 à 36, est 666, qui est le nombre de la Bête.
Vers Las Vegas
Aux États-Unis, les premières salles de jeux d'argent ont été les saloons. Leur développement s'est notamment concentré dans quatre grandes villes, La Nouvelle-Orléans, Saint-Louis, Chicago et San Francisco, et ces espaces sont assimilables à des tripots, des speakeasies. Car la situation juridique au niveau fédéral et de chaque État demeure floue et largement sous l'influence des ligues de vertu puritaines. Au début du XXe siècle, les paris devinrent illégaux et bannis par la législation fédérale. Les jeux d'argent ne sont acceptés qu'au cas par cas : ainsi, sont-ils tolérés dans Atlantic City dès avant 1914, puis en pleine période de prohibition, et aussi au Nevada à partir de 1931. De fait, face à la répression, les Américains contribuent à transformer Las Vegas jusqu'en 1959 en capitale mondiale des jeux d'argent ; après 1960, et la fermeture des casinos cubains de La Havane par le régime castriste, entraîne un nouvel essor de Las Vegas6. Le New Jersey autorisa de nouveau, en 1978 les paris à Atlantic City qui est aujourd'hui la seconde ville américaine en termes de paris légaux, après Las Vegas.
Dans le reste du monde
La ville de Macao est autorisée par l'État portugais à ouvrir des maisons de jeux d'argent à partir de 1931 ; de même certains casinos chinois deviennent mythiques grâce au cinéma (Shanghai Gesture (1941) de Josef von Sternberg). En France, la roulette est légalisée à partir de 1933, hors Monaco. L'Italie fasciste accorde, entre 1924 et 1936, des franchises à quatre établissements. En 1933, les nazis rouvrent Baden-Baden mais transforment Berlin en ville interdite aux jeux d'argent.
Après 1945
En 1960, Cuba interdit tout jeu d'argent. Le Royaume-Uni vote en 1960 une loi libérale et Brighton, entre autres, devient le rendez-vous des joueurs. Les casinos sont légalisés aux Pays-Bas (1975), en Espagne (1977), au Danemark (1979). Sous Ronald Reagan, les réserves indiennes américaines se voient autorisées à ouvrir des casinos. Les seuls pays qui interdisent ces établissements sont ceux qui placent leurs constitutions sous l'égide de la loi coranique.
Dans les années 1990, se développent les casinos virtuels en ligne ou à télécharger.
Principaux casinos dans le monde
En Amérique
Aux États-Unis
La capitale mondiale des jeux d'argent est Las Vegas (Nevada), mais d'autres villes sont d'importants centres de jeu, comme Atlantic City (New Jersey), Biloxi (Mississippi) ou Reno (Nevada).
Dans plusieurs États les casinos sont sous la responsabilités des populations amérindiennes à la suite du Indian Gaming Regulatory Act de 1988. 240 tribus7 sur 562 pratiquent des activités de jeux d'argent. Les principaux États concernés sont :
En Asie
Macao est en plein essor : depuis quelques années, cette péninsule chinoise attire les investisseurs de Las Vegas qui aspirent à conquérir le marché chinois et asiatique en général.
En Europe
Le plus grand casino se trouve à Estoril au Portugal à 18 km de Lisbonne. Les villes les plus attractives pour les gros ou très gros joueurs sont Londres et Monte-Carlo (Casino de Monte-Carlo, le plus grand casino de la principauté). Le premier casino moderne du continent, La Redoute, a été inauguré à Spa (sud-est de la Belgique) en 1771 sous l'initiative des co-bourgmestres, Gérard de Leau et Lambert Xhrouet. Il comprenait salles de théâtre, de bal et de jeux.
Il existe également plusieurs importantes régions de casino, dont :
- le bassin du Léman qui réunit les joueurs français et suisses ;
- la côte d'Azur dont les établissements se sont développés autour de l'essor des casinos de Monaco ;
- des sites plus à l'est du continent tels que Nova Gorica qui développent de véritables complexes de loisirs autour des casinos.
En France
La loi du 5 janvier 1988 précise que l’ouverture de casinos est autorisée dans des agglomérations touristiques de plus de 500 000 habitants, sous certaines conditions et après accord du ministère de l’Intérieur.10
Les casinos français
On compte 196 établissements dont le plus grand est celui d'Enghien-les-Bains au nord de Paris, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur étant la mieux dotée des régions françaises avec une vingtaine d'établissements11.
Il faut attendre le décret de police de 180612 autorisant l’ouverture de casinos dans les stations balnéaires et pour les lieux où il existe des sources d'eaux minérales, et ce, uniquement pendant la saison des cures thermales, et pour la ville de Paris, pour voir fleurir les premières structures en France. Ceci afin de proposer à la clientèle fortunée des stations thermales de nouvelles formes de divertissement, tout en préservant les familles les plus pauvres de la tentation du jeu.
La loi du 31 juillet 1920 interdit quant à elle l’exploitation d’un casino physique dans un rayon de 100 km autour de Paris, une restriction toujours en vigueur aujourd’hui hormis pour la ville d’Enghien-les-Bains qui fait l’objet d’une exception depuis 1931.[réf. incomplète]13,14,15
Le décret de 1959 dit que ce doit être « un établissement comportant trois activités distinctes : spectacle, restauration et jeux, réunies sous une direction unique sans qu'aucune d'elles puisse être affermée »12.
Les cercles de jeux français
Les cercles de jeux sont des associations loi de 1901 réglementées par un décret de 1947, dont les excédents budgétaires doivent alimenter des cercles d'œuvres de bienfaisance12.
À Paris, quatorze des quinze cercles ont fermé depuis 2007 après des affaires de blanchiment en bande organisée et d'extorsions de fonds: le Cercle de jeu Wagram, l'Eldo, le Concorde, le Gaillon, l'Industrie, le Haussmann ou encore l'Aviation Club de France16. Ces cercles auraient été attribués à des familles corses après la Libération en remerciement de leur investissement au sein de la Résistance17. Un projet de loi présenté en conseil des ministres le prévoit de les supprimer afin de les remplacer par des clubs davantage structurés et contrôlés18.
En Belgique
Le Casino de
Spa,
La Redoute, date de 1762, c'est le plus ancien au monde.
Il y a 9 casinos en Belgique : à Bruxelles, Chaudfontaine, Namur, Dinant, Spa, Ostende, Blankenberge, Knokke et Middelkerke19.
Casinos en ligne
En 2012, la commission belge des jeux de hasard a commencé à distribuer les licences pour les sites des jeux de hasard en ligne. Depuis cette date, il est légal de jouer sur un site d'un casino en ligne en Belgique. Il y a un maximum de 9 casinos et 180 salles de jeux en ligne20.
Commission des jeux de hasard
La Commission belge des jeux de hasard est responsable de la régulation et du contrôle du monde des casinos belges, à la fois en ligne et hors ligne. Elle sert également d’organisme consultatif envers le gouvernement et le parlement qui se basent sur ses recommandations pour voter les lois nécessaires concernant les jeux de hasard21.
Pour l’exploitation de jeux de hasard en ligne, il existe 3 licences différentes. Chacune de ces licences est soumise à des conditions spécifiques et détermine les jeux de hasard que l'on peut offrir.
Voici les trois types de licences pour les exploitants de jeux de hasard en ligne :
- Licence A + : ou de « Jeux de Casinos en ligne »
- Licence B+ : ou de « Salles de Jeux en ligne »
- Licence FA+ : ou de « Bookmakers en ligne »
En Suisse
Il existe plusieurs casinos terrestres en Suisse. Les plus fréquentés sont : le Grand Casino Luzern, le Stadtcasino Basel, le Grand Casino Basel, le Grand Casino Bern, le Casino de Barrière de Montreux22.
Une licence de casino est délivrée en Suisse à la suite d'une demande spéciale de la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ). Selon le type de services offerts, il existe deux niveaux d'accréditation :
- Licence de casino de type A
- Licence de casino de type B
Un établissement de type A est un grand casino qui n'offre aucune restriction de jeu. Ce type de casino ne peut être créé que dans les zones métropolitaines avec une population d'au moins un million.
Au contraire, les casinos de type B sont ceux des stations balnéaires. Pour ce type d'opérateur, la mise minimum est de 25 CHF et le paiement maximum du jackpot est de 25 000 CHF.
Complexes hôteliers
Dans le reste du monde, il existe deux complexes hôteliers dont les jeux constituent une grande part du chiffre d'affaires : Sun City en Afrique du Sud et Atlantis Paradise Island aux Bahamas. Tous deux sont dirigés par l'homme d'affaires sud-africain Sol Kerzner.
Les jeux de casino (et cercle)
Le principe même d'un casino est de miser de l'argent sur un « évènement » issu du hasard. Selon les pays, les pratiques et les jeux diffèrent largement. Ce chapitre vise à donner une idée générale des principaux jeux, et à renvoyer vers d'autres articles plus détaillés sur chaque jeu.
Les jeux de bille
- La Boule 2000 ou Traditionnelle (avec le rateau)
- La Roulette : qui existe sous de nombreuses formes telles que la roulette française, américaine, mexicaine…
- Le Multicolore (jeu de cercle)
Les jeux de cartes
On distingue les jeux dits de « contrepartie » où les joueurs perdent quand le casino gagne, et les jeux dits « de cercle » où les joueurs jouent les uns contre les autres. Le casino génère alors des bénéfices en « taxant » les gains des joueurs.
Les jeux de dés
- Le Craps
- Le Chuck a Luck
- Le Sic Bo
- Le Yam's (aussi appelé Yahtzee)
- Le Farkle (joué aux États-Unis)
Autres
- Pai Gow dominos
- Big Six Wheel ou Roue de la Fortune
- Bingo
Paris sportifs
Par ailleurs, il est possible aux États-Unis par exemple de miser sur les courses de chevaux ou les évènements sportifs au sein des casinos.
Les métiers du casino
Il existe de nombreux métiers spécifiques au monde des casinos. La dénomination de ces métiers peut ici se faire au féminin, aucune fonction n'étant réservée aux hommes.
Tables de jeux
- Le croupier est chargé de prendre et de payer les paris. Il est le seul employé à prendre part directement aux jeux soit en tirant les cartes, soit en actionnant le cylindre dans les jeux de bille.
- Le chef de table ou chef de partie assure le bon fonctionnement des tables de jeux placées sous sa responsabilité, en veillant à l'application de la réglementation en vigueur par l'ensemble des acteurs et en fournissant la qualité des services attendue. Le chef de table travaille en concertation et complémentarité avec les différents services. Il supervise normalement une à deux tables de jeu, sa mission est de vérifier le bon déroulement des parties et le travail des croupiers. Il est chargé de la comptabilité de la table (flux jetons, billets) et enregistre les mouvements de jeu des clients (perte, gain, nombre de mains jouées, mises de jeu).
- Le floorman ou superviseur ou inspecteur encadre les chefs de table. Il est normalement responsable de trois ou quatre tables de jeu et il y veille au bon déroulement et de la sincérité des jeux. Il vérifie et contrôle l'ensemble des transactions à la table. Il est également chargé de la comptabilité des jeux.
- Le pit boss (ou pit) est responsable d'un regroupement de plusieurs tables de jeu ou d'une zone du casino . Il encadre les floormans. Ce poste existe uniquement dans des casinos avec un grand nombre de tables de jeu et différents pits.
- Le directeur de salle ou responsable d'exploitation, a la responsabilité de la salle de jeu.
Machines à sous
- Le technicien assure le bon fonctionnement et l'entretien des machines. Il est également chargé du remplissage des machines (en jetons) sous la responsabilité d'un cadre. Une touche « service » permet au joueur de l'appeler. Il aide les clients à s'orienter dans le parc des machines électroniques, explique le fonctionnement.
- Le superviseur contrôle et surveille le fonctionnement des machines en termes de comptabilité. Il supervise le paiement des jackpots. Dans les organisations qui requièrent encore des remplissages manuels de jetons ou token, les superviseurs sont parfois encadrés par un chef superviseur.
Autres métiers
- Le changeur (ou caissier) s'occupent de toutes les transactions d'argent. Le caissier accueille les clients, les informe sur les animations et évènements en cours dans le casino et effectue toutes les opérations de caisse liées à la spécificité de son secteur (machines à sous ou jeux de table) et prévues par la réglementation des jeux. Il vérifie les identités des clients, échange des jetons, tokens ou fiches contre de l'argent liquide et vice versa. Le caissier doit faire preuve de vigilance dans toutes les opérations de caisse, il intègre dans son activité la notion de responsabilité financière. Il contrôle l'ouverture et la fermeture des caisses, et approvisionne les distributeurs. Le caissier tient le registre officiel et vérifie chaque jour l'encaisse du coffre fort. Le cas échéant, il encadre et anime une équipe de caissiers.
- Le responsable des relations clientèle, généralement membre du comité de direction des jeux, est le contact privilégié des clients que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du Casino. Son rôle est d'entretenir une relation de confiance durable avec les clients, de coordonner l'accueil, le confort et le bien-être des joueurs. Il organise les séjours sur-mesure des clients et par sa connaissance des goûts des clients il leur propose tout au long de l'année des événements (concerts, soirées, promotions, etc). Il est responsable des budgets d'invitation et décide des offres clientèle (restaurant, hôtel, limousine, etc). Par son charisme il est une figure incontournable et souvent considéré comme l'âme d'un casino. Il accompagne généralement le responsable d'établissement lors de manifestations pour représenter le casino. Il peut être amené à remplacer momentanément ce dernier. Dans certains petits casinos, ce rôle est ajouté au descriptif du poste de responsable d'établissement (ou à son adjoint).
- L'assistant clientèle veille au confort des joueurs dans le casino. À la demande du client, il effectue les réservations (spa, concerts, discothèque, restaurant…) et travaille en étroite collaboration avec le responsable-clientèle. Il sert d'assistant (ou concierge) aux joueurs : organise les transferts en voiture, explication des jeux, commandes diverses, veille à l'offert de boissons en salle, propose aux clients de participer aux animations éphémères et tombola, etc.
- L'agent de sécurité veille au bon fonctionnement du casino et à la sécurité des clients et des employés.
La dépendance au jeu
Les personnes qui s'adonnent à ces jeux peuvent développer une forte dépendance ou addiction à ceux-ci. On nomme cette psychopathologie le jeu pathologique. Les casinos peuvent avoir au sein de leur personnel des employés habilités à prendre en charge et guider les personnes dépendantes au jeu et leur conseiller la marche à suivre afin d'être pris en charge (par exemple faire une demande d'interdiction d'accès aux casinos24, avoir recours à des associations de soutien ou consulter des psychologues spécialisés).
Argot et anglicisme des casinos
En Europe, le français reste la langue des places européennes prestigieuses. Cependant, les habitués des casinos peuvent parfois employer des termes originaires du Nevada et ayant des équivalents en français :
- low roller (en français : « petit joueur ») signifie joueur à petites mises, de l'ordre de quelques dollars ;
- high roller (en français : « gros joueur ») signifie joueur à grosses mises, de l'ordre de quelques milliers de dollars ;
- whale (en français : « baleine ») signifie joueur à très grosses mises de l'ordre de quelques centaines de milliers à plusieurs millions de dollars par jour de jeu. Les grands complexes de Las Vegas, Macao et Monte-Carlo font tout pour obtenir le privilège de les faire jouer. Ils sont la source assurée d'importants profits car statistiquement, ils perdront une partie de leurs mises. Les établissements n'hésitent pas à mettre à leur disposition un avion privé ainsi que leurs meilleures suites d'hôtel pour les faire venir. Lorsqu'une personne est en mesure de perdre de telles sommes quotidiennes, tout le reste peut être pris en charge par le casino, cependant, tous ne peuvent prendre le risque d'attirer de tels joueurs, car la probabilité qu'ils gagnent à hauteur de leurs mises existe ;
- flambeur est un client ayant un jeu peu discipliné et qui joue avec fougue et sans trop réfléchir. Le temps de jeu de ces clients est souvent bas et génère des pertes rapides (speed lost) ou au contraire des gains rapides.
- haute deno ou faible deno désigne des machines à sous ayant une « dénomination » haute ou faible. Celles-ci permettent au client de trouver une machine ayant des mises de jeu cohérentes avec l’argent disponible qu’il souhaite jouer. Les machines dites « haute deno » nécessitent des casinos assez gros permettant de proposer une contrepartie suffisante en cas de gain du client. En effet, le gain sera proportionnel à la mise engagée et donc le casino augmentant ses dénominations sur les machines s’expose à un risque conséquent. Selon les casinos, une « haute deno » peut partir d’un barème de 2 € jusqu'à des machines dépassant les 500 € le coup.
- speed lost : voir flambeur.
Le casino dans les représentations
Arts plastiques
- Il Ridotto par Francesco Guardi, 1755, Ca' Rezzonico.
- Il Ridotto Pubblico, Palazzo Dandolo par Francesco Guardi, vers 1765-1768, Metropolitan Museum of Art.
- Casino (Il Ridotto)25 par Pietro Longhi, avant 1785.
- Spielbank in Monte Carlo par Christian Ludwig Bokelmann, 1884.
- À la table de roulette26 par Edvard Munch, 1892.
- La Salle de jeux du casino par Jean Béraud, vers 1900.
- À la roulette du casino de Monte-Carlo par Sem, vers 1910.
- Dîner au casino par Gaston de La Touche, avant 1913.
- Au casino de Deauville par Kees van Dongen, 1925.
- Le Casino de Nice aux deux vasques par Raoul Dufy, vers 1926.
- La Plage de Dieppe face au casino par Jacques-Émile Blanche, avant 1942.
- Le Casino par Georges Gaudion, avant 1942.
- Au casino de Monte-Carlo par Gustave Moïse, avant 1955.
- Au casino par Moreno Pincas, vers 1991.
- Slot Machine Queen par Shelly Wilkerson, vers 2011.
Au cinéma
Dans les séries télévisées
Dans la littérature
Dans la musique
Jeux vidéo
- Leisure Suit Larry : les casinos sont très présents dans la série. Larry commence le premier jeu dans la ville de Lost Wages (« salaires perdus ») et gagner assez d'argent au casino y est un passage obligé. Dans le cinquième opus, il doit faire de même avec des machines à poker. Enfin, dans le septième volet, il doit jouer aux craps au casino du paquebot USS Bouncy, mais peut tricher en frottant les dés avec du papier de verre.
- Grim Fandango : établi à Rubacava, le héros Manny Calavera devient gérant d'un bar-casino dont il truque la roulette, particulièrement pour faire gagner le commissaire de police local et garder ses faveurs. Vers la fin, il retourne dans sa ville, El Alamoual, qui est devenue infestée de casinos.
- Cuphead : un casino se trouve dans le monde final, lieu de combat contre King Dice.
- Dans les jeux vidéo de la série Sonic the Hedgehog, le casino est très régulièrement représenté en tant que thème de niveau dans les différents jeux de la série.
Notes et références
- « Répartition du marché des jeux d'argent dans le monde de 2007 à 2021, par catégorie de produit » [archive], sur statista.com.
- Jean-Baptiste de Bouge (en), Guide des étrangers ou Itinéraire de la ville d'Aix-la-Chapelle, Bruxelles, 1806.
- (en) Idris Williams, « Beau Nash: King of Bath », in Welsh Outlook, 13 (8), 1926, p. 213 — en ligne [archive].
- Augustin Challamel, La Régence galante, Paris, Dentu, 1861, p. 100..
- Pierre Laborde, Biarritz, huit siècles d'histoire, Biarritz, 1964, p. 67.
- (en) Art Montague, Meyer Lansky: The Shadowy Exploits of New York's Master Manipulator, Heritage House Publishing, 2005, Modèle:Pp;.
- Gaming Tribe Report, National Indian Gaming Commission, (lire en ligne [archive])
- Veikkaus casinos still strong despite fierce online competition [archive] - Helsinki Times
- How Finland's state-led gambling sector is unintentionally creating a global model [archive] - Helsinki Times
- « Évolutions des textes de lois relatifs aux jeux d'argent en France » [archive], site du Sénat français, 15 avril 2021.
- Faites vos jeux, rien ne va plus [archive], une enquête du journal régional le Ravi, juillet 2012
- Historique des casinos [archive], sur senat.fr.
- « LES JEUX DE HASARD ET D'ARGENT EN FRANCE » [archive], sur www.senat.fr (consulté le )
- « Loi du 31 juillet 1920 portant fixation du budget général de l'exercice 1920 » [archive], sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Encyclopédie | Jeuxdcasino » [archive], sur www.jeuxdcasino.com (consulté le )
- « Pas de casinos à Paris mais de nouveaux cercles de jeux » [archive], sur leparisien.fr, 2015-06-12cest19:20:00+02:00 (consulté le )
- François Labrouillère, « Fin de partie pour les cercles de jeux à l'ancienne » [archive], Paris Match, semaine du 11 au 18 août 2017, page 29.
- « Cercles de jeux : l’Etat fait le ménage à Paris » [archive], sur lesechos.fr (consulté le )
- « Casinos en Belgique », Casinos Belges, (lire en ligne [archive], consulté le )
- « Casinos en ligne en Belgique » [archive], sur Casinos Belges
- « Commission des jeux de hasard » [archive], sur Casinos Belges
- « Casinos en Suisse » [archive], sur MapsMe,
- « Let It Ride Poker : Jouez gratuitement avec règles et stratégies » [archive], sur CFran
- « Addiction aux jeux : Quelle est la procédure pour se faire interdire de casino en dur ou de jeux d’argent en ligne ? », Aide-sociale.fr, (lire en ligne [archive])
- Pietro Longhi, Casino, s.d, id: 824088, Amsterdam, Rijksmuseum — sur meisterdrucke.fr [archive].
- Gerd Woll, Edvard Munch: Complete Paintings: Catalogue Raisonné, 2008, no 263.
Annexes
Bibliographie
- Pierre Delannoy et Michel Pichol, La Saga des casinos, Paris, Orban, 1986 (ISBN 9782855652788).
- André Neurisse, Les Jeux d'argent et de hasard. Casinos et loteries, Paris, Hermé, 1991 (ISBN 9782866651404).
- Thierry Depaulis, « Casinos », in Encyclopædia Universalis, Lagny, 2008, corpus 5, pp. 164-167.
- Denise Bombardier, Jackpot, essai de sur le monde des casinos, Québec, éditions de l'Homme, 2015.
Articles connexes
Musée
Un musée est un lieu dans lequel sont collectés, conservés et exposés des objets dans un souci d’enseignement et de culture. C'est à la Renaissance, notamment en Italie, qu'on nomme ainsi des galeries où sont réunis des objets d'arts : le mot musée conserve (sous sa forme latine, museum) l'idée de lieux habités par les Muses. Mais l'idée se précise et se développe les siècles suivants.
Le Conseil international des musées (ICOM) a élaboré une définition plus précise qui fait référence dans la communauté internationale :
« Un musée est une institution permanente sans but lucratif au service de la société et de son développement ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d'études, d'éducation et de délectation. »
— Statuts de l'ICOM art.2 §.11,2
Les musées sont souvent spécialisés, il en existe principalement neuf grandes catégories : les musées d'archéologie, les musées d'art, les Musée des Beaux-Arts, les musées des arts décoratifs, les musées d'histoire, les musées de sciences, les musées d'histoire naturelle, les musées des techniques et les musées d'ethnologie.
Étymologie
Étymologiquement, le terme musée vient du grec Mouseîon, temple et lieu consacré aux Muses, divinités des arts. Ce terme a été utilisé en particulier pour un bâtiment construit à Alexandrie vers 280 av. J.-C. par Ptolémée Ier Sôter, fondateur de la dynastie grecque des Lagides en Égypte : le Mouseîon d'Alexandrie3. C'est un ensemble faisant office à la fois de sanctuaire et de foyer de recherches intellectuelles.
- Sur le plan matériel, Il comprend une grande salle de colloque, des portiques, et un cénacle pour les repas. De façon tout à fait accessoire, est installée la première collection d’œuvres d'art.
- Mais à l'époque (IIIe - Ier siècle av. J.-C.), il héberge surtout un collège d'érudits philologues, pensionnés par le mécénat royal, dispensés des soucis de l'existence pour se consacrer à l'étude. Les savants qui le fréquentent (philosophes péripatéticiens, philologues, mathématiciens, astronomes, géographes, poètes) peuvent utiliser une bibliothèque (la non moins fameuse Bibliothèque d'Alexandrie), ainsi que les jardins botaniques et zoologiques, l'observatoire astronomique ou le laboratoire d'anatomie. Ils y observent la nature et les textes. Lieu de recherche et d'étude, le museion reprend les préceptes du Lycée d'Aristote en Grèce et fera d'Alexandrie le principal foyer intellectuel de l'Époque hellénistique. Mais avec l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie, le monument museion disparaît et avec lui, les pratiques qu'il abrite.
L'émergence du concept de « musée »
Dans l'Italie de la seconde moitié du XVe siècle, à la période de la Renaissance, les princes italiens sont les premiers à envisager l'idée d'une collection de tableaux et de sculptures, rassemblés, offerts aux regards des voyageurs et des artistes à l'intérieur des cours et des jardins, puis dans les galeries (large couloir reliant un bâtiment à l'autre). Ils associent les notions d'œuvre d'art, de collection et de public (très restreint au départ car il ne concerne que des invités des princes, soit bien souvent d'autres princes…), préfigurant ainsi le concept de « musée des arts ».
Érasme, dans Le Cicéronien (1528) nous décrit les musées de Rome à cette époque : « Si par hasard il t'est arrivé d'apercevoir à Rome les « musées » des cicéroniens, fais donc un effort de mémoire je t'en prie, pour te rappeler où tu aurais bien pu voir l'image du Crucifié, de la Sainte-Trinité ou des Apôtres. Tu auras trouvé au contraire partout les monuments du paganisme. Et pour ce qui est des tableaux, Jupiter se précipitant sous forme de pluie d'or dans le sein de Danaé capte davantage les regards que l'archange Gabriel annonçant à la Sainte Vierge sa divine conception. »
À la fin du XVIIIe siècle, le mot de muséum est délaissé en faveur de celui de « musée » (le terme de « muséum » désigne aujourd'hui plutôt, en France, les musées consacrés aux sciences naturelles).
Le musée et la collection publique, tels que nous les connaissons aujourd'hui, sont une invention du XVIIIe siècle, et peut être considérée comme le fruit de la philosophie des Lumières. En France, outre les différentes collections royales exceptionnellement ouvertes à la visite de privilégiés, une « collection publique » a été constituée dès 1540 à Lectoure (Gers) avec la vingtaine d’autels tauroboliques, plus quelques stèles et autres monuments épigraphiques, mis au jour lors de travaux dans le chœur de la cathédrale et fixés ensuite sur les piliers de la maison commune de 1591 à 1840 ; tandis qu'est présenté en 1614 la première véritable collection publique d'antiquités romaines dans la maison commune d'Arles, suivie de l'aménagement des Alyscamps en 1784. Mais c'est en 1694 que voit le jour en France le premier musée public ainsi établi par ses statuts, à Besançon en Franche-Comté. Ailleurs dans le pays, c'est la Révolution qui met véritablement en place les premiers musées modernes, pour mettre à la disposition des citoyens les œuvres d'art des collections royales ou celles confisquées aux nobles et aux congrégations religieuses. Le musée, lieu officiel de l'exposition de l'art, occupe dès lors une place centrale dans la vie de la cité. À Paris, le palais du Louvre est choisi pour devenir un musée en 1793, à la suite d'une première présentation des tableaux du roi au palais du Luxembourg de 1750 à 1779.
Institution publique au départ, le « musée » vise à rendre accessible à tous le patrimoine collectif de la Nation, l'idée du beau et du savoir à travers une sélection d'objets. Le musée montre l'art, mais aussi la science, la technique, l'histoire, toutes les nouvelles disciplines porteuses de progrès et de modernité.
Développement historique des « musées »
De l'Antiquité au Moyen Âge
Au Moyen Âge, c'est le collectionnisme qui fait son apparition, grâce aux trésors des églises médiévales et des temples anciens qui deviennent pour les rois et les nobles des réserves de matières précieuses. Sans oublier les ivoires et les tapisseries qui accompagnent les nobles de château en château. De plus, les portraits d'une bourgeoisie naissante répandent en Europe le format du tableau et les peintures historiques de grandes dimensions ornent les galeries des châteaux devenus lieux de représentation et de pouvoir à partir du XVe siècle.
De la Renaissance au XVIIIe siècle
C'est à cette époque que l'idée de musée refait son apparition : c'est alors la période de la Renaissance, période où l'on redécouvre l'Antiquité, à travers notamment les textes des philosophes grecs et romains (Platon, Aristote, Plutarque…). Parallèlement, on découvre dans le sous-sol italien des vestiges matériels de l'Antiquité, et notamment les restes de colonnes, statues, vases, monnaies, fragments gravés... que l'on commence à collectionner. D'abord les papes qui, avec Sixte IV, initient les collections des musées du Capitole en 1471, les humanistes et les princes, tels que Cyriaque d'Ancôme ou Niccolo Niccoli conseiller de Côme l'Ancien de Médicis, mais aussi la famille Borghèse et la famille Farnèse, puis au cours du temps de riches bourgeois épris de culture et d'Histoire. De nombreuses collections de médailles et d'antiques s'établissent un peu partout en Italie. Aux médailles (c'est-à-dire des monnaies), on ajoute les portraits d'hommes illustres, comme Paul Jove qui décide le premier d'exposer sa collection de pièces et de 400 portraits d'hommes importants de son temps. En 1521, Il les présente dans une maison construite pour l'occasion à Borgo-Vico, à côté de Côme. En référence au museion de l’Antiquité il décide d'appeler cet endroit musée. Les collections vont se multiplier et passionner les princes et autres curieux. Les musées vont alors fleurir dans toute l'Europe et chacun y voit une vitrine de sa puissance. Du milieu du XVIe siècle au XVIIIe siècle, avec la multiplication des voyages d'exploration, vont s'y ajouter des collections d'Histoire naturelle, voire d'instruments scientifiques (comme celle de l'électeur de Saxe à Dresde). C'est l'âge d'or des cabinets de curiosités. Toutes ces collections vont peu à peu s'organiser par spécialités à partir de la fin du XVIIe siècle, et s'ouvrir petit à petit à un public plus large que celui des princes et savants. Le Cabinet d'Amerbach à Bâle est le premier ouvert au public en 16714, suivi par le musée ashmoléen d'Oxford en 1683.
Galerie royale de peinture du
palais du Luxembourg, un des premiers musées d'art ouvert au public en France en
1750, actuellement annexe de la bibliothèque du Sénat.
À partir du XVIIIe siècle et surtout du début du XIXe siècle, les ouvertures des collections privées se multiplient partout en Europe. À Rome, où les Musées du Capitole sont ouverts au grand public en 1734, à Londres avec le British Museum ouvert en 1759, à Florence avec la galerie des Offices en 1765, à Rome encore avec le Musée Pio-Clementino en 1771, même si le noyau initial de la collection des Musées du Vatican comprenant le Laocoon acquis par Jules II fut exposé au public dès 1506 dans la cour des statues, en passant par le palais du Belvédère à Vienne en 1811 ou le musée du Prado à Madrid en 1819. Le musée Rath de Genève en 1826, L'Alte Pinakothek à Munich en 1828, la Glyptothèque de Munich et l'Altes Museum de Berlin en 1830, comptent parmi les premiers musées à être installés dans un bâtiment spécialement conçu pour cet usage5 ; tandis que les collections princières longtemps accessibles qu'aux visiteurs privilégiés s'ouvrent au grand public, comme le palais d'hiver à Saint-Pétersbourg en 1852 ou la Galerie des Maîtres anciens à Dresde en 1855.
En France, le Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon tire son origine du legs, en 1694, de ses collections et de sa bibliothèque par l'abbé Boisot, à condition de les ouvrir deux fois par semaine au public. Puis le Cabinet des médailles est ouvert en 1720 au public, à la suite de son transfert de Versailles à la Bibliothèque nationale. Après la création, en 1750, d'une véritable galerie de peintures au palais du Luxembourg, où est exposée au public une partie de la collection de la couronne, mais qui est fermée en 1779, il faudra attendre la Révolution pour voir l'ouverture du Louvre, le 10 août 1793. De même, le Muséum national d'histoire naturelle est créé la même année, le Conservatoire national des arts et métiers en 1794 et le musée des monuments français en 1795.
Sur cet exemple, plusieurs musées d'art sont également créés en province à la suite de la Révolution, en vue de constituer des collections publiques pour l'éducation des artistes et des citoyens, comme ceux de Reims en 1794, d'Arras en 1795, d'Orléans en 1797 ou de Grenoble en 1798, lequel n'est inauguré qu'en 1800, en tirant localement parti de la nationalisation des biens du clergé et de la confiscation de ceux des émigrés. D'autant que la Révolution s'étendant à l'étranger, les armées républicaines ramènent en France les trésors de collections européennes, notamment de la Renaissance italienne, à la suite du traité de Tolentino signé par Bonaparte en 1797. Ces œuvres rejoignent alors le Louvre et sont en partie disséminés dans les musées de province. Sous le Consulat, d'autres créations de musées suivront ainsi, à partir du décret Chaptal de 1801, avec les musées des V de Lyon, Nantes, Marseille, Strasbourg, Lille, Bordeaux, Toulouse, Dijon, Nancy, puis en 1803 Rouen, Rennes et Caen, ainsi que Bruxelles et Mayence, mais aussi Genève, dont la collection initiée en 1804 ne sera néanmoins ouverte au public qu'en 18266, trois villes alors devenues françaises. Le Musée de Picardie à Amiens est fondé dans des conditions similaires en 1802, le Musée Calvet d'Avignon en 1811, ou le musée de Nîmes en 1821 dans la Maison Carrée. Cette politique inspira également la création, sous la Révolution et le Ier Empire, de musées à Bologne en 1796, à Amsterdam avec le Rijksmuseum en 1798, à Milan avec la Pinacothèque de Brera et à Anvers en 1810, ou à Venise, même si les galeries fondées en 1807 de l'Académie vénitienne n'ouvrirent au grand public qu'en 1817.
Le XIXe siècle
Le XIXe siècle voit un retour à l'Antiquité, comme à l'époque de la Renaissance ; mais cette fois-ci, c'est la route de l'Orient que prennent les chercheurs (souvent qualifiés aussi de pilleurs). La Grèce est la première destination : dès 1812, le prince héritier du Royaume de Bavière achète des statues et autres fragments dégagés en 1811 du temple d'Égine. Pour les abriter et les exposer au public, il fera construire une « glyptothèque » ou galerie de sculpture, bâtie, évidemment, dans le style grec le plus pur, avec un portique à colonne cannelée d'ordre dorique. Les autres nations européennes prennent vite le relais (et la mode): en 1816, le parlement britannique achète les marbres du Parthénon d'Athènes, qui avaient été démontées et rapatriées au Royaume-Uni par Lord Elgin, ambassadeur britannique à Constantinople. Elles trouveront refuge au British Museum, qui venait également d'acquérir les frises du temple d'Apollon de Bassae. Et lui aussi subira sa transformation en temple grec en 1823. Et la France n'est pas en reste : en 1820, le marquis de La Rivière, ambassadeur de France à Constantinople acquiert la désormais célèbre Vénus de Milo, qui fait toujours le bonheur du Louvre. Auparavant, son prédécesseur, le comte de Choiseul-Gouffier avait organisé le transfert en France de la frise des Panathénées.
Après la Grèce, l'Égypte. En 1798, le jeune général Bonaparte est envoyé dans ce pays pour mettre à mal la puissance de la Grande-Bretagne en mer Méditerranée orientale et aux Indes. Il est accompagné de 160 savants, astronomes, naturalistes, mathématiciens, chimistes mais aussi des peintres, dessinateurs ou architectes chargés d'explorer l'Égypte et de mieux connaître l'Histoire, la nature et les coutumes du pays. Si la conquête militaire s'avère être un échec complet, l'expédition scientifique est en revanche un formidable succès qui sera à l'origine de l’« égyptomanie », en vogue dans la première moitié du XIXe siècle. En témoigne deux magnifiques ouvrages, tout d'abord Le Voyage dans la basse et haute Égypte de Vivant-Denon (qui fut membre de l'expédition) et surtout la monumentale Description de l’Égypte, parue entre 1809 et 1822, en 20 volumes. Pour témoigner des richesses rapportées du pays, est créé en 1826 le musée égyptien du Louvre, dirigé par Jean-François Champollion, celui-là même qui déchiffra les hiéroglyphes grâce à la pierre de Rosette, qui elle, est exposée à Londres au British Museum, après qu'ait été créé le Musée égyptologique de Turin en 1824. Le produit des fouilles égyptiennes conduira également à l'ouverture au public du Musée égyptien du Caire en 1863, d'abord situé à Boulaq. Enfin, dernière destination de l'archéologie orientale de cette première moitié du XIXe siècle : la Mésopotamie. En 1847 est créé au Louvre le musée assyrien, enrichi par les fouilles menées à Ninive par le consul de France Paul-Émile Botta ainsi que par celles de la mission menée à Khorsabad par Victor Place entre 1852 et 1854. Parmi les pièces exposées dans cette nouvelle section du Louvre figure les fameux Taureaux ailés de Khorsabad qui entourent une porte du musée.
Cet intérêt pour l'archéologie orientale n'empêche pas de s'intéresser à l'Histoire de son propre pays, voire de sa propre localité. Ainsi, de nombreux musées naissent des recherches locales effectuées par des sociétés savantes. C'est le cas à Caen en 1824 ainsi que dans de nombreuses autres villes de France. On y trouve aussi bien des éléments d'architecture que des objets religieux, des statues ou des pièces de monnaie; toute trouvaille du passé local est ainsi étudiée et conservée. Concernant l'histoire nationale, ce sont les chefs d'État qui en sont bien souvent les instigateurs. Ainsi, en France, c'est Louis-Philippe Ier qui crée la galerie des Batailles du château de Versailles à partir de 1837. Longue de 120 mètres, elle est ornée de 33 tableaux représentant les grandes batailles militaires qu'a connu la France, de Tolbiac (496) à Wagram en 1809 en passant par l'année 1792 ou celle de 1830, sans oublier la période médiévale où cinq salles des Croisades expose les blasons des familles qui ont défendu la Chrétienté. D'autres tableaux seront commandés après l'ouverture, retraçant la conquête de l'Algérie ou les guerres du Second Empire (Crimée, Italie et 1870-1871). Ce musée historique est censé manifester l'unité et la continuité nationales. D'autres musées, plus spécialisés, sont également créés ou évoluent durant le XIXe siècle. C'est le cas du musée des Monuments français, créé à la Révolution mais qui dut fermer ses portes en 1816. Il sera transformé en musée du Moyen Âge en 1844, grâce au collectionneur Alexandre du Sommerard qui installa à l'hôtel de Cluny un véritable bric-à-brac d'objets médiévaux et renaissants. Autre musée d'Histoire spécialisée créé durant ce siècle, celui des Antiquités nationales, fondé en 1862 au château de Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines par l'empereur Napoléon III, qui voue un grand intérêt à l'histoire de la Gaule.
Mais l'éducation artistique revêt aussi d'autres formes : le musée d'art sert en effet à cette époque de lieu de formation pour les étudiants et les artistes. Ceux-ci ne cessèrent, tout au long du siècle, de « copier » les tableaux de maîtres présents dans les grands musées et notamment au Louvre, à tel point qu'on est obligés de fixer des règles : un même tableau ne peut être copié par plus de trois personnes à la fois. La copie de sculpture y va aussi de bon train : en 1840, le catalogue de l'atelier de moulage du Louvre compte 300 modèles. En 1885, il en compte près d'un millier et en 1927, année de la fermeture de l'atelier, ce ne sont pas moins de 1 500 moules qui sont reversés au musée de la sculpture comparée, créé en 1882 dans le palais du Trocadéro, d'après un projet cher à Viollet-le-Duc. Ce musée, qui reprend le nom de musée des monuments français, comme un écho à celui créé sous la Révolution, fait aujourd'hui partie de la Cité de l'architecture et du patrimoine, installée au palais de Chaillot. Hors de la capitale, les musées d'art se multiplient : après Amiens qui inaugure un nouveau bâtiment en 1867, c'est au tour de Grenoble, puis Marseille, Rouen, Lille ou Nantes de construire de nouveaux musées. Il en est de même hors d'Europe, où au Canada le Musée des beaux-arts de Montréal est fondé en 1860 et aux États-Unis, où le Metropolitan Museum of Art de New York et le musée des Beaux-Arts (Boston) ouvrent en 1870, suivis par les musées de Philadelphie en 1875 et de Chicago en 1879. En Europe on inaugure également le Kunsthistorisches Museum de Vienne en 1891, etc.
En cette seconde moitié du siècle, ce ne sont pas seulement les grands musées qui attirent le public, mais aussi les grandes expositions. L'utilité sociale du musée public devient ainsi une sorte d'évidence : « les œuvres du génie appartiennent à la postérité et doivent sortir du domaine privé pour être livrés à l'admiration publique » écrit Alfred Bruyas, ami et protecteur de Gustave Courbet lorsqu'en 1868, il offre sa collection à la ville de Montpellier. Ainsi, dès les années 1820, des expositions s'organisent au Louvre, et pas seulement des expositions artistiques. En effet, le XIXe siècle voit l'industrie se développer, et les musées sont les bienvenus pour exposer les produits de l'industrie française. Ainsi naissent les écoles de dessins, les expositions universelles et les musées d'art appliqué. Le premier d'entre eux ouvre en 1852 à Londres, après la première exposition universelle organisée dans cette ville un an auparavant. Henri Cole, entrepreneur et gentleman victorien est alors chargé de former une collection permanente en rachetant pour 5 000 livres, des objets exposés à l'exposition universelle qui vient de se terminer. On trouve un terrain à South Kensington et rapidement, le musée, avec ses multiples collections, son école d'art, son amphithéâtre et sa bibliothèque, devient un modèle envié. Il est rebaptisé par la suite Victoria and Albert Museum. Dans les années qui suivent, de nombreux autres musées d'art décoratif voient le jour, de Vienne à Budapest, en passant par Stockholm et Berlin. Pour la France, il faudra attendre 1905 pour voir apparaître un tel musée à Paris. Pourtant, dès 1856, un musée semblable est décidé à Lyon, sur l'initiative de la chambre de commerce de la ville. L'année suivante a lieu l'une des plus ambitieuses expositions artistiques, Art Treasures, organisée à Manchester, au Royaume-Uni. Elle se veut la synthèse de l'art ancien, avec une rétrospective de peintures anciennes et de sculptures, et de l'art contemporain, avec de l'art décoratif et un choix de peintures britanniques contemporaines. Le succès populaire y est tel que des trains spéciaux sont affrétés de Londres. Le succès populaire des expositions et des musées est le reflet d'une politique d'instruction et de vulgarisation qui marque le dernier quart du XIXe siècle, surtout en France : « la réorganisation du musée est la corollaire de celle de l'école » selon les termes d'une circulaire ministérielle datant de 1881. Les incitations gouvernementales sont relayées par des campagnes d'associations, comme celle que mène un avocat de Lisieux, Edmond Groult, en faveur des musées cantonaux : « moraliser par l'instruction, charmer par les arts, enrichir par les sciences », tel est le slogan de ce militant de la leçon de chose, qui parvient à susciter la création d'une cinquantaine de ces petites encyclopédies locales. D'autres, plus ambitieux, créent des musées tout à fait spécifiques comme l'industriel Émile Guimet, qui, en recherchant quels étaient les hommes les plus bienfaiteurs de bonheurs, trouva qu'il s'agissait des fondateurs des religions, d'où la création, d'abord à Lyon (1879) puis à Paris (1889), d'un musée d'Histoire des religions d'Orient, qui porte aujourd'hui son nom.
Dernier chapitre sur les musées au XIXe siècle, celui des musées ethnographiques. Ceux-ci sont les héritiers des cabinets de curiosités enrichis par les voyages d'exploration puis par la formation des empires coloniaux. Ils voient le jour lorsque l'ethnographie elle-même devient une discipline autonome, c'est-à-dire au milieu du XIXe siècle. Pourtant, dès 1837, de retour d'un voyage au Japon, le médecin et botaniste Philip Franz Von Siebold est chargé par le roi des Pays-Bas d'organiser en musée les collections qu'il en avait rapportées. Ainsi naît le museum Voor Volkerkunde de Leyde. L'exemple se diffuse ensuite en Allemagne, à Leipzig, Munich puis Berlin. À Paris, au lendemain de l'exposition universelle de 1878, Ernest Hamy, professeur d'anthropologie au muséum national d'histoire naturelle, est chargé d'ouvrir un musée d'ethnographie au nouveau palais du Trocadéro. Au Royaume-Uni, l'université d'Oxford bénéficie en 1883 du don du général Pitt-Rivers, qui avait commencé à collectionner les armes pour en suivre les perfectionnements. À ce moment, les innovations muséographiques viennent des pays scandinaves : stimulées par une forte volonté d’affirmation nationale, les recherches en ethnographie locales ont encouragé la conservation des témoignages matériels des traditions populaires. Ainsi naquit en 1873 le Nordiska Museet à Stockholm, musée consacré à toutes les contrées « où se parle une langue de souche scandinave ». Les objets de la vie rurale comme ceux de la vie urbaine y sont présentés « dans des intérieurs animés de figures et de groupes représentants des scènes de la vie intime et des occupations de la vie domestiques ». Cette présentation des intérieurs traditionnels s'inspirent des musées de cire, très en vogue à la même époque, comme le musée Grévin, qui ouvre à Paris en 1882. En 1884 s'ouvre une salle d'Europe au musée du Trocadéro, où l'on voit un intérieur breton composé de sept mannequins grandeur nature. Enfin, toujours dans le domaine des musées ethnographiques, s'ouvre au public en 1827, le musée de la Marine, dans une dizaine de salles du Louvre. Y sont exposés, d'une part, « les modèles des navires français anciens et nouveaux », d'autre part, les curiosités ethnographiques rapportées des contrées lointaines par les navigateurs. Dans la première salle, on a monté une étrange pyramide, formée des débris (cloches, fût de canon, pièces d'ancre…) des bateaux de La Pérouse, la Boussole et l'Astrolabe, naufragés en 1788 sur l'île de Vanikoro, dans l’océan Pacifique. En 1943, le musée national de la Marine est également transféré au palais du Trocadéro.
Le début du XXe siècle
Le XXe siècle voit les musées se moderniser. Il faut dire qu'à l'orée du nouveau siècle et surtout entre les deux guerres mondiales, l'institution muséale est l'objet de nombreuses critiques : accusée d'être passéiste, académique et d'entretenir la confusion, celle-ci parait en effet trop conservatrice et n'a pas suivi l'évolution artistique en cours[réf. souhaitée]. Pour preuve, les nouveaux courants comme l'impressionnisme sont fort peu présents dans les collections. Hormis au musée du Luxembourg, premier musée consacré depuis 1818 aux artistes vivants[réf. souhaitée], peu d'entre eux sont en effet exposés. D'où l'idée de certains de créer de véritables musées d'« art moderne ». Le mot est lâché. Il vient entre autres de la bouche d'un journaliste et dessinateur, Pierre André Farcy[réf. souhaitée], plus connu sous le nom d'Andry-Farcy, qui va véritablement donner un coup de jeune à l'institution, en créant au musée de Grenoble, où il est nommé conservateur, la première section d'art moderne, en 1919. Pour cela, il bénéficie de dons d'artistes vivants[réf. souhaitée] et pas encore très renommés : Matisse, Monet ou Picasso. Des collectionneurs comme Marcel Sembat lui lèguent les œuvres qu'ils ont rassemblées[réf. souhaitée]. Le musée de Grenoble devient rapidement une référence en France[réf. souhaitée]. On en fait même la publicité auprès des touristes anglophones en visite dans la région[réf. souhaitée]. Et il va faire des émules, comme à Paris lorsqu'également en 1919, le célèbre sculpteur Auguste Rodin va imposer, contre un legs de toutes ses collections, la création de son vivant d'un musée consacré à son œuvre ; et ce, malgré un débat parlementaire vif, certains s'offusquant de l'immoralité de ses sculptures, d'autres refusant que l'État fasse un musée à un artiste toujours en vie[réf. souhaitée].
En 1919 et 1920, les deux branches du musée de la peinture occidentale moderne de Moscou (MNZJ1 et 2), le premier au monde consacré à cette période, le N de son nom signifiant moderne en russe, ouvrent au public avec les collections nationalisées par Lénine de Sergueï Chtchoukine et Ivan Morozov, dont les 800 œuvres seront réunies en 1923 dans le palais de ce dernier pour devenir le Musée d'État d'art occidental moderne (GMNZI)7 jusqu'en 1941. Claude Monet choisit l'orangerie du jardin des Tuileries, pour accueillir le cycle des Nymphéas, que le peintre a donné à l'État en 1920. Le Museum Folkwang d'Essen en 1927, le musée d'art de Łódź en 1930 et le musée Kröller-Müller d'Otterlo en 1938 sont également parmi les premiers musées en Europe à s'ouvrir à l'avant-garde moderne, alors que le Musée national d'art moderne, bien qu'institué en 1937 et qui devait être inauguré fin 1939, n'ouvrira véritablement ses portes qu'après la guerre en 1947.
À la même époque, de l'autre côté de l'Atlantique, les choses bougent aussi. Entre 1929 et 1931 se tient à New York une série d'expositions consacrées à des artistes modernes : Cézanne, Van Gogh, Gauguin ou Seurat. Ces expositions s'accompagnent, en 1929, de l'ouverture d'un musée permanent consacré spécialement à ces maîtres modernes, européens et américains, de Gauguin à nos jours, le MoMa (Museum of Modern Art), qui fera école. Pour la France, il faut attendre les années 1940 pour voir de nouveaux musées consacrés à ce type d'art : au palais de Tokyo, à Paris, deux musées d'art moderne vont se faire face : celui de l'État (musée national d'Art moderne) et celui de la ville de Paris (musée d'art moderne de la ville de Paris). Le musée national va réunir les collections du musée du Luxembourg, devenu trop exigu, à celles du Jeu de Paume, antenne du précédent consacrée aux écoles étrangères depuis 1922, où l'on trouvait des œuvres de Kandinsky, Picasso ou Salvador Dalí. Son premier directeur, Jean Cassou, enrichira ce nouveau musée d'œuvres de Matisse, Picasso, Braque ou Brancusi, tous alors en vie.
Au cours de cette période, de l'entre-deux-guerres aux années 1950, les pratiques muséographiques héritées du XIXe siècle sont profondément remises en cause : entassement dans les vitrines de séries d'objets répétitives, tableaux accrochés bord à bord sur deux, trois voire quatre rangées superposées, décors de salles surchargés d'ors et de stucs. On souhaite désormais une esthétique épurée, on cherche à mettre en valeur l'objet pour lui-même : on allège la présentation en isolant davantage chaque objet, on facilite la circulation du regard, on privilégie la neutralité des fonds et on porte attention aux supports et à l'éclairage. On crée des réserves ou des galeries d'étude, tout cela selon les principes d'un nouveau courant de pensée, celle que défend l'école du Bauhaus à Weimar en Allemagne. Cette école fut fondée par Walter Gropius. Parmi les enseignants, on y trouve Itten, Kandinsky, Klee, Moholy-Nagy ou Schlemmer. Mies van der Rohe, architecte de son état, dirigea l'école de 1930 à sa fermeture en 1933, avant de s'exiler aux États-Unis. En 1942, il dessine un « projet de musée pour une petite ville ». Il imagine alors supprimer les cloisons pour « abattre la barrière qui sépare l'œuvre d'art de la collectivité vivante ».
Dans cette nouvelle organisation de l'espace du musée, sont fréquemment aménagées des salles destinées à des expositions temporaires, dont l'organisation devient peu à peu une composante naturelle de la vie d'un musée. Pour traiter de ces questions ainsi que des problèmes d'architecture, de conservation, de restauration, la profession des musées s'organise à l'échelle internationale. En 1926, sous l'égide de la Société des Nations se crée l'Office international des musées, qui publie la revue Mouseion. Huit ans plus tard, en 1934, l'Office organise à Madrid une conférence internationale d'étude qui dégage des règles en matière d'architecture et d'aménagement des musées d'art, bientôt éditées en un manuel de muséographie. Après cet Office international des musée, créé par la SDN en 1926, un nouvel organisme international de coopération sur les musées voit le jour en 1946 dans le cadre de l'Unesco : le Conseil international des musées. Durant 18 ans, de 1948 à 1966, l'ICOM comme on l'appelle, est dirigé par Georges-Henri Rivière, fondateur du musée national des arts et traditions populaires. Il est partisan d'une nouvelle muséologie qui, en cette période de modernisation et de décolonisation, fasse jouer aux musées, en particulier en ethnographie, un rôle de développement social, et pas seulement de conservation du passé. C'est de ce courant que sont issus les écomusées. Héritiers des musées d'ethnographie locale ou de plein air nés en Europe du Nord à la fin du XIXe siècle, ces « musées de site » se consacraient, à partir de la fin des années 1960, tantôt à l'habitat et à l'environnement, tantôt au milieu industriel. Il s'inscrivent en fait dans un vaste mouvement de prolifération des musées à l'échelle internationale qui se déploient durant les années 1970. Ces établissements, appelés Centres d'interprétation, se veulent l'expression de la diversité culturelle, moyen d'affirmer l'identité de communautés ethniques ou sociales qui se reconnaissent autour d'un territoire, d'une activité agricole ou d'un patrimoine industriel.
Depuis 1975
Grande galerie du musée d'Orsay.
À partir de 1975, au moment où le marché de l'art commence à s'emballer, une série impressionnante de constructions, extensions, rénovations affectent le monde des musées dans les métropoles et les villes moyennes, mobilisant les architectes les plus réputés.
En témoigne le Centre Georges-Pompidou, inauguré à Paris en 1977. Les architectes, Renzo Piano et Richard Rogers créent de vastes plateaux libres à la périphérie desquels furent placés, visibles en façade, les dispositifs qui assurent les fonctions techniques. Ce nouvel aménagement des musées permet d'offrir la plus grande flexibilité à l'exposition des œuvres.
D'autres musées offrent le même aménagement : le musée de l'air et de l'espace de Washington, ouvert en 1975, ou, plus près de nous, la Cité des sciences et de l'industrie de Paris, construite au milieu des années 1980.
Cette décennie marque aussi la volonté de rénover d'anciens monuments pour les transformer en musées voire de réhabiliter des musées construits au XIXe siècle. Pour le premier cas, deux exemples parisiens, à savoir le musée Picasso ouvert en 1985, installé dans un hôtel du XVIIIe siècle du quartier du Marais, et le musée d'Orsay, inauguré l'année suivante dans l'enceinte de l'ancienne gare d'Orsay construite en 1900. Mais un autre exemple illustre ce cas avec le musée de la Révolution française à Vizille inauguré en 1984 dans l'ancien château du duc de Lesdiguières mais aussi des présidents de la République française.
Pour le deuxième cas, les exemples peuvent se multiplier en province (Amiens, Rouen, Nantes, Lyon…). À Paris, l'exemple le plus marquant reste au Muséum national d'histoire naturelle l'ancienne galerie de Zoologie (inaugurée en 1889) dont la réhabilitation et la réouverture au public donna en 1994 l'actuelle grande galerie de l'Évolution.
Mais l'innovation architecturale n'est pas en reste : dès 1943 se construit à New York la galerie d'exposition du bâtiment Solomon R du musée Guggenheim. Terminée en 1959, elle est constituée d'une rampe en spirale de 430 m, qui se déroule sur cinq niveaux et se divise en une quarantaine de « salles ». Ce choix d'un plan incliné comme lieu d'exposition a suscité d'innombrables controverses.
En 1978, l'architecte Ieoh Ming Pei construit la nouvelle aile de la National Gallery de Washington. Formée de deux blocs triangulaires organisés autour d'une cour centrale, elle abrite des salles d'exposition et un centre d'étude des arts visuels. On y voit déjà le motif de la pyramide utilisée comme puits de lumière que l'on retrouvera au Louvre.
Ces musées, qu'ils soient modernes ou post-modernes, s'organisent désormais en de véritables centres culturels : outre les espaces d'expositions, permanentes ou temporaires, ils accueillent des équipements divers : centres de recherches, de documentation ou de restauration d'œuvres, parfois des bibliothèques publiques, des auditoriums, salles audiovisuelles, des ateliers pédagogiques, des services commerciaux, librairies, boutiques, cafés, restaurants ainsi que des surfaces importantes pour l'accueil, l'information et l'orientation des visiteurs.
Le but est d'attirer toujours plus de visiteurs. Ainsi, les musées accueillent en leur sein de multiples activités, peuvent éditer des livres, produire des films ou organiser des concerts ou des conférences. De fait, ces grands musées deviennent des centres d'activités multiformes, ancrés au cœur de la cité et caractéristiques d'une époque où le spirituel et la consommation sont étroitement mêlés dans ce qu'il est convenu d'appeler la vie « culturelle ».
Mais pour cela, il a fallu aménager ces musées, d'où de nombreux chantiers d'extension, ceux du MoMa à New York, de la National Gallery à Washington ou celui du Grand Louvre à Paris. Ces grands chantiers transforment la vision « classique » du musée en lui donnant une forme « moderne », à la fois plus grande et plus accueillante. En témoigne la hausse continuelle de leur fréquentation : pour prendre l'exemple des 30 musées nationaux français, ils ont accueilli en 1960 5 millions de visiteurs, 6 millions en 1970, plus de 9 millions en 1980 et près de 14 en 1993.
L'augmentation s'explique par l'ouverture de nouveaux bâtiments et par l'accroissement de la capacité d'accueil mais aussi par le fait que la visite du musée est remise à l'honneur. Par exemple, Le Louvre, Versailles ou Orsay reçoivent chaque jour entre 10 000 et 20 000 visiteurs. En effet dans les années 1980, on commence à parler d'industrie culturelle, d'offre et de demande, d'investissement et de rentabilité. On commence à dire qu'un musée doit être géré comme une entreprise et attirer des clients8.
Cette logique commerciale est poussée très loin par le musée du Louvre qui commercialise sa marque vers des pays prospères comme les États-Unis ou les pays du Golfe. Il continue néanmoins à recevoir une grosse subvention du ministère de la Culture, car, en France, le mécénat est trop faible pour remplacer totalement l'argent public. Les gros musées sont donc dans une situation d'économie mixte et d'autorité disputée8.
Ce renouveau des musées, au cours des années 1980, a particulièrement touché les musées d'art contemporain mais aussi les musées archéologiques et les musées de site. Ce mouvement général, impulsé et soutenu par l'État, a été repris par les collectivités territoriales qui ont perçu la valeur symbolique de ce type d'équipement culturel.
En France, des musées sont créés ou dotés de bâtiments neufs à Villeneuve-d'Ascq, à Grenoble, à Bordeaux, à Lyon, à Saint-Étienne, à Nîmes, à Arles, à Nemours (musée de Préhistoire d'Île-de-France) ou restaurés (musée des Beaux-Arts de Lyon, palais des Beaux-Arts de Lille, musée des Beaux-Arts de Rouen, musée des Beaux-Arts de Nancy, musée la coupole dans le Pas de Calais9, ainsi qu'à Douai, à Paris avec la quasi-totalité des musées nationaux, et plus récemment aux musée Fabre, musée des Beaux-Arts d'Angers, musée des Beaux-Arts de Dijon, musée des Beaux-Arts de Bordeaux, musée des Beaux-Arts de Marseille, musée de Picardie, musée des Beaux-Arts de Nantes, etc). Ces constructions de nouveaux lieux et ces restaurations provoquent une forte hausse de la fréquentation (260 000 visiteurs à Grenoble huit mois après son ouverture). Les nouveaux centres d'art (Le Magasin de Grenoble, Les Abattoirs de Toulouse ou le CAPC de Bordeaux, etc.) sont des espaces immenses, parfaitement adaptés à l'accueil temporaire des œuvres d’une grande diversité formelle ; tandis que les FRAC sont peu à peu dotés de structures permanentes.
À partir des années 1990, la création, la rénovation ou le développement de musées et, plus généralement, de la filière culturelle accompagnent la reconversion de certaines régions d'industries anciennes sinistrées par la crise au cours des années 1970 : musée Guggenheim de Bilbao (Pays basque espagnol), Glasgow au Royaume-Uni (Écosse), Valenciennes, Lille, Roubaix, Le Creusot et plus récemment, Metz, Lens, etc.
Dans Le Musée imaginaire, André Malraux s'attache en 1947 à analyser le phénomène muséologique :
- « Le rôle des musées dans notre relation avec les œuvres d'art est si grand, que nous avons peine à penser qu'il n'en existe pas […] et qu'il en existe chez nous depuis moins de deux siècles. Le XIXe siècle a vécu d'eux, nous en vivons encore et oublions qu'ils ont imposé aux spectateurs une relation toute nouvelle avec l'œuvre d'art. Ils ont contribué à délivrer de leur fonction les œuvres d'art qu'ils réunissaient ».
Décolonisation des musées dès les années 2000
Au début du 21e siècle, un mouvement s'est dessiné au niveau international en faveur de la décolonisation des musées10. Selon ses partisans, les musées tels qu'ils ont été conçus historiquement proposent des récits biaisés dans lesquels les histoires de certaines régions sont intentionnellement ignorées11:9–18.
Le Rapport Sarr-Savoy sur la restitution du patrimoine culturel africain de 201812 est un exemple frappant du projet de décolonisation des musées en France et des revendications des pays africains qui tentent de récupérer des artefacts illégalement prélevés, extraits de leur cadre culturel d'origine.
Depuis 1868, plusieurs statues humaines monolithiques connues sous le nom de Moaï ont été retirées de l'île de Pâques et exposées dans les grands musées occidentaux comme le Muséum national d'histoire naturelle, le British Museum, le Louvre et les Musées royaux d'art et d'histoire. Plusieurs demandes ont été faites par les habitants de l'île de Pâques pour le retour des Moai13. Les personnages sculptés sont considérés comme des ancêtres par les Rapa Nui et ont une valeur culturelle profonde pour leur peuple13. Parmi d'autres exemples célèbres on compte le bouclier de Gweagal, considéré comme un bouclier très important pris à Botany Bay en avril 177014 ou les sculptures en marbre du Parthénon, prises de Grèce par Lord Elgin en 180515. Les gouvernements grecs successifs ont demandé en vain le retour des marbres du Parthénon15. Un autre exemple est la dite coiffe de Montezuma au Musée d'ethnologie de Vienne, qui est une source de différend entre l'Autriche et le Mexique16.
Laura Van Broekhoven, directrice du Pitt Rivers Museum (en) à Oxford, au Royaume-Uni, a déclaré en 2020 que "les musées ethnographiques devraient rompre avec leur caractère colonial. Ils devraient être un exemple de pluriversalité, montrer la diversité des façons d'être et de savoir, et non accorder à la blancheur une position centrale comme si elle était l'unique manière d'être. Les musées doivent permettre aux individus de mieux se comprendre"17.
Organisation des musées
Fonctions
Le musée se voit attribuer trois fonctions essentielles : collecter, conserver et exposer.
La gestion du patrimoine culturel obéit à deux logiques contradictoires :
- d'abord celle de la collection, appliquée par le Moma. Dans cette logique, le collectionneur tente de réunir les œuvres jugées les meilleures. S'il en possède deux qui ne sont pas excellentes, il n'hésite pas à s'en séparer au profit d'une seule autre. S'il en possède deux qui sont redondantes, il en vend une pour en acquérir une autre qui complète sa collection. Dans le jargon des collectionneurs privés, cela s'appelle un arbitrage ;
- il y a ensuite la logique de la conservation du patrimoine, appliquée par le Louvre, qui est moins dépendante des modes mais qui est aussi beaucoup plus exigeante au niveau des réserves.
Les musées font l'objet de disciplines propres :
- la muséologie, consacrée à l'étude de l'institution et de sa fonction sociale ;
- la muséographie plus précisément chargée des aspects opératoires tels que l'architecture, les installations, l'organisation des musées.
Statuts et droit
En France
Le domaine muséal français est réglementé au quatrième livre du Code du patrimoine. Initialement l'ordonnance no 45-154618 du portant sur l'organisation provisoire des musées des Beaux-Arts venait réglementer ce domaine. Ce texte distinguait trois types de musées :
Outre ces musées, certains échappaient au ministère de la Culture car se rattachaient à celui de l'Éducation ou bien étaient indépendants. La grande majorité des musées fonctionnaient en régie, puis de plus en plus étaient gérés par des établissements publics ou par des personnes privées.
Cette diversité s'est avérée non satisfaisante puisqu'elle freinait la mise en œuvre d'une politique culturelle française muséale. De plus, ce texte était en total décalage avec l'évolution concrète, depuis 1945, liée à la diversité des collections, des modes de gestion, etc. Par exemple, le musée était défini très étroitement puisqu’on le restreignait aux beaux-arts, dans une période ou l'art contemporain émergeait. La mutation des musées en entreprises culturelles à partir des années 1980 n'a été que partiellement accompagnée par des réformes structurelles. Ce n'est pas sans mal, que le Louvre ou Orsay, à qui on demandait de fonctionner comme des entreprises, sont parvenus à échapper par étape à la tutelle de la Direction des Musées de France, et à devenir des établissements publics, donc dotés d'une certaine autonomie, comme le château de Versailles8. De plus en plus, le financement des grands musées est mixte : subvention et mécénat. L'incohérence de l'État dans l'incitation à une plus grande autonomie financière, parce que l'argent lui manque, tout en les demandant aux grands musées de s'entendre avec la Réunion des musées nationaux, qui cherche avant tout, en tant que service public, à défendre des petits musées en redistribuant l'argent des expositions en leur faveur8.
Le , le député Alfred Recours a déposé à l'Assemblée nationale un rapport d'information (no 241819) dans lequel il indiquait qu'« un projet de loi de modernisation du droit des musées permettrait de rénover un cadre juridique trop étroit, de l'ouvrir à tous les types de musées et aux préoccupations autres que scientifiques, tout en réorganisant les relations entre l'État et les collectivités territoriales, afin de donner aux musées toute leur place au sein de la démocratisation culturelle et de l'aménagement culturel du territoire ».
Dès lors, la loi no 2002-520 du s'est inspiré de ce rapport et est enfin venu actualiser l'ordonnance de 45 théoriquement provisoire. Le but de cette loi est d'harmoniser les règles applicables à l'ensemble des musées et de veiller à préserver certaines souplesses de leur gestion en tenant compte du processus de décentralisation culturelle. Ainsi elle a mis en place le label Musée de France et élaboré un véritable régime muséal.
L'article L410-121 du code du patrimoine a élargi la définition du musée comme « toute collection permanente composée de biens dont la conservation et la présentation revêtent un intérêt public et organisée en vue de la connaissance, de l'éducation et du plaisir du public ». Ainsi cette nouvelle définition s'inscrit dans une logique de démocratisation culturelle. De plus elle accorde des fonctions d'éducation aux musées.
Le gouvernement français décide en 2019 de supprimer la commission scientifique nationale des collections. Une décision qui inquiète les professionnels des musées, qui y voient une fragilisation du statut des biens culturels conservés dans les musées de France22.
En Europe
Dans l’Union européenne, cinq principaux statuts de musées coexistent comme le confirme une étude conduite par Mario d'Angelo (2018)23 :
- Ceux qui sont intégrés dans la sphère publique comme le British Museum qui est un NDPB (Non Departmental Public Body) comparable aux établissements publics muséaux que l'on trouve dans le reste de l'Europe24. Dans la typologie de D'Angelo, ce sont les Institutionnels. C'est également le cas de musées municipaux ou régionaux comme le Musée mémorial de l'exil à La Jonquera en Catalogne.
- Ceux qui sont en gestion privée sous forme d'organisations à but non lucratif reconnues d'utilité publique et fortement soutenues par les pouvoirs publics (type Conventionné) ; ce sont des musées d'intérêt symbolique nationale ou locale ; c'est par exemple le cas du Rijksmuseum à Amsterdam.
- Ceux qui sont en gestion privée non lucrative de forme associative reconnus d'utilité publique ou en tant que fondation avec un fonds de dotation ; ils ne sont pas soutenus directement par les pouvoirs publics (subventions de fonctionnement ou d'investissement) mais du fait de la reconnaissance d'utilité publique, ils peuvent obtenir les soutiens privés des entreprises, des particuliers ainsi que faire appel au bénévolat ; c'est le type Indépendant ; ces musées ont également pu construire une visibilité et ont un capital symbolique ; deux cas sont notamment traités dans l'étude typologique : Autoworld à Bruxelles et le musée de la fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne.
- Dans le modèle associatif, on trouve aussi de petits musées, assez précaires (type Fragile) qui sont le fait de collectionneurs privés qui ont agi par passion. Ils fonctionnent grâce au bénévolat, aux dons de membres de l'association; ces collections sont parfois exposées dans des locaux dont le collectionneur est propriétaire comme dans le cas du Johannamuseet (une collection exposée par un ancien garagiste) à Skurup en Suède.
- Ceux qui sont de droit privé commercial et, du fait de leur positionnement très grand public, peuvent se financer entièrement par leurs recettes de billetteries et ventes d'autres biens et services de merchandising. C'est le cas des musées de cire comme Madame Tussauds (à Londres, Berlin, Las Vegas, Hong Kong, Shangaï, Tokyo...). Ils sont une filiale du groupe Merlin Entertainment et s'inscrivent complètement dans une logique de capitalisation financière.
Reste du monde
Notes et références
- Richard-Emmanuel Eastes, « Un musée de science… à quoi ça sert ? » [archive], The Conversation, (consulté le ).
- Statuts de l'ICOM art.3 §.1 [archive]
- Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, , p. 2325
- Kunstmuseum Basel | Sammlung | Geschichte [archive]
- En France, le premier bâtiment construit pour être destiné à un musée est, en 1833, la galerie de Minéralogie et de Géologie du Muséum national d'histoire naturelle.
- Le musée Rath, Temple des muses [archive], Canton de Genève, .
- Littéralement en russe MNZJ se lit musée de moderne occidentale peinture et GMNZI d'État musée de moderne occidental art.
- Philippe Dagen et Michel Guerrin, « Picasso et les maîtres : au profit de qui ? », Le Monde,
- « Musée Bunker : IIe Guerre Mondiale - La Coupole,Présentation, tweede wereldoorlog museum frankrijk » [archive], sur lacoupole-france.com (consulté le )
- Bridget Brennan, « The battle at the British Museum for a 'stolen' shield that could tell the story of Captain Cook's landing » [archive du ], sur ABC News (Australian Broadcasting Corporation), (consulté le )
- Alice Procter, The whole Picture: the colonial story of the art in our museums and why we need to talk about it, England, Cassel, (ISBN 978-1-78840-221-7)
- Felwine Sarr, Bénédicte Savoy: "Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle". Paris 2018; "The Restitution of African Cultural Heritage. Toward a New Relational Ethics" (Download French original and English version, pdf, http://restitutionreport2018.com/ [archive] « https://web.archive.org/web/20210815041636/http://restitutionreport2018.com/ »(http://restitutionreport2018.com/" rel="nofollow" class="external text">Archive.org • http://restitutionreport2018.com/" rel="nofollow" class="external text">Wikiwix • http://restitutionreport2018.com/" rel="nofollow" class="external text">Archive.is • https://web.archive.org/web/20210815041636/http://restitutionreport2018.com/" rel="nofollow" class="external text">Google • Que faire ?),
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- Loi no 2002-5 [archive].
- Article L410-1 [archive].
- « Le gouvernement fragilise le statut des collections des musées » [archive], sur La Gazette des Communes,
- Voir Mario d'Angelo, Acteurs culturels: positions et stratégies dans le champ de la culture et des industries créatives. Une étude dans vingt pays d'Europe, Paris, Idée Europe (coll. Innovations & Développement), 2018, (ISBN 2-909941-13-2)
Voir aussi
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Bibliographie
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- Pierre Bourdieu et Alain Darbel, L'Amour de l'art, Paris : Les Éditions de Minuit, 1967
- Jean Baudrillard, Le Système des objets, Paris, Gallimard, coll. « TEL », (réimpr. 1978), 288 p. (ISBN 978-2-07-028386-6)
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- L'art contemporain et le musée, Les cahiers du musée d'art moderne, Paris, hors-série, 1989
- Georges Henri Rivière, Cours de muséologie. Textes et témoignages, Paris, Dunod, 1989
- Josep Maria Montaner, Nouveaux musées, espaces pour l'art et la culture, Éditorial Gustavo Gili, S.A., Barcelone, 1990
- Jean-Louis Déotte, Le Musée, l'origine de l'esthétique, Paris : L'harmattan, 1993
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- Gérard Monnier, L’Art et les institutions en France, Paris, Gallimard, 1995.
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- Marie-Odile de Bary (dir.) et Jean-Michel Tobelem (dir.) (préf. Jacques Barrot, avant-propos Richard Martineau), Manuel de muséographie : Petit guide à l'usage des responsables de musée, Paris, éd. Séguier, coll. « Option Culture », (1re éd. 1998), 350 p. (ISBN 2-84049128-1 et 978-2840491286, présentation en ligne [archive]).
Voir en particulier
p. 205-251 : "Cent quarante termes muséologiques ou petit glossaire de l'exposition" par
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- Krzysztof Pomian, Le musée, une histoire mondiale, t. I : Du trésor au musée, Paris, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque illustrée des histoires », , 687 p. (ISBN 978-2-07-074237-0, présentation en ligne [archive]).
- Tome 2 : L'ancrage européen, 1789-1850, 546 p., 2021
- Tome 3 : À la conquête du monde, 1850-2020, 944 p., 2022
Articles connexes
- Organisation des musées en France
- Listes de musées par thèmes
- Listes de musées par lieu
Liens externes
Garnison
« Bonne rentrée à la garnison ! »
Carte postale allemande de
1918.
Une garnison est le corps de troupe stationné dans une place forte afin de la défendre contre un ennemi éventuel. Elle est soumise au service de place.
Le terme connaît plusieurs emplois spécifiques :
- par extension, le mot désigne les unités stationnées dans une ville, même non fortifiée. Une ville de garnison est une commune où une unité militaire est implantée à titre permanent, dans la plupart des cas à l’intérieur d’une ou plusieurs caserne(s). Lorsque aucun bâtiment civil ne figure entre les casernes et leurs dépendances, on parle de camp militaire ;
- un garnisaire est, en France et durant l’Ancien Régime, une personne assignée officiellement en hébergement en tant que garnison, en y recevant une pension (gîte et couvert) aux frais du contribuable, sans avoir à payer, jusque le règlement compensé des arriérés d’impôts. La pratique était assimilable aux dragonnés1 ;
- en Israël, une unité de garnison (en hébreu : cheil matzav) renvoie à une unité régulière de Tsahal chargée de la défense d’une zone spécifique telle qu’une ville, une province, une forteresse ou même un simple immeuble ;
Références
Liens externes