Serge Gainsbourg en 1981.
Informations générales
Surnom |
Julien Gris Julien Grix Gainsbarre |
Nom de naissance |
Lucien Ginsburg |
Naissance |
2 avril 1928 Paris 4e, France |
Décès |
2 mars 1991 (à 62 ans) Paris 7e, France |
Activité principale |
Auteur-compositeur-interprète |
Activités annexes |
scénariste, réalisateur, metteur en scène, peintreet acteur |
Genre musical |
Chanson française, jazz, pop, rock, rock progressif, variété française, reggae, cha-cha-cha, mambo et funk |
Instruments |
Piano, guitare, basse, accordéon et harmonica |
Années actives |
De 1957 à 1991 |
Labels |
Philips |
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Serge Gainsbourg, de son vrai nom Lucien Ginsburg1,2, né et mort à Paris (2 avril 1928 - 2 mars 1991), est un auteur-compositeur-interprète, pianiste, artiste peintre, scénariste, metteur en scène, écrivain, acteur et cinéaste français3. Il accède à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux. Il s'essaiera également au cinéma et à la littérature, et réalisera plusieurs films et vidéo-clips et composera plus de quarante musiques de films. Au milieu des années 1950, il utilise les pseudonymes Julien Gris puis Julien Grix avant de choisir Serge Gainsbourg comme nom d'artiste. Dans les années 1980, il s'invente aussi un alter ego appelé Gainsbarre.
Ses débuts sur scène sont difficiles en raison de son physique. Toute sa vie, Serge Gainsbourg souffre d'un sentiment de rejet et de l'image que lui renvoie le miroir : celle d'un homme que l'on qualifie de laid. Au fil des années, il se crée une image de poète maudit et provocateur, mais pas pour autant en marge du système, « J'ai retourné ma veste quand je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison » déclare-t-il à Denise Glaser à propos de sa conversion à la pop musique dans les années 19604. Les textes de ses chansons jouent souvent sur le double sens, et illustrent son goût pour la provocation (Nazi Rock, Aux armes et cætera, Lemon Incest) et l'érotisme (Les Sucettes, Je t'aime… moi non plus, Love on the Beat), ce qui lui vaut nombre de polémiques. Serge Gainsbourg aime également jouer avec les références littéraires, comme Verlaine (Je suis venu te dire que je m'en vais). Cependant, il considère la chanson, et en particulier les paroles de chanson, comme un « art mineur3 » puisque ne nécessitant, contrairement à la peinture par exemple, aucune initiation pour être apprécié5. Il travaille cependant, parfois beaucoup, la forme poétique de ses textes.
Gainsbourg traversera la vie de chanteuses et actrices très connues, de Brigitte Bardot à Jane Birkin3, avec qui il a son troisième enfant, Charlotte Gainsbourg. Après leur séparation, il rencontre Caroline von Paulus dite « Bambou »6, de son vrai nom, qui lui donne son quatrième et dernier enfant, Lucien Gainsbourg, dit « Lulu ».
Il influencera considérablement des artistes français comme le groupe Taxi Girl, Renaud ou encore Étienne Daho7 mais aussi des artistes non francophones tels que Beck Hansen, Mike Patton8, le groupe Portishead ou le compositeur David Holmes.
Si sa notoriété à l'extérieur du monde francophone se limite aux professionnels de la musique, il réussit à classer deux de ses albums dans les meilleures ventes de disques aux États-Unis : Bonnie and Clyde9 (avec Brigitte Bardot) se classe 12e au Billboard 200 au cours de l'année 1968, et Jane Birkin/Serge Gainsbourg10 se classe 196e au cours de l'année 1970. Sa chanson Je t'aime… moi non plus se classe 58e au Billboard Hot 10011, malgré des diffusions à la radio limitées12, mais rencontre un plus grand succès encore au Royaume-Uni où elle se classe numéro 1 des ventes13. Avec celles de la chanteuse belge Sœur Sourire14, ces performances sont inégalées pour des chansons en langue française aux États-Unis.
Fils d'immigrants russes juifs15,16,17, il veut être artiste peintre. Mais il accède à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux. Il s'essaiera également au cinéma et à la littérature. Son père, Joseph Ginsburg, né à Constantinople (Turquie) [réf. nécessaire] le 27 mars 1896, d'abord intéressé par la peinture, entre au Conservatoire de Petrograd, puis à celui de Moscou pour étudier la musique : il choisit le piano. Puis, en Crimée, il rencontre Brucha Goda Besman, surnommée Olia, et Olga, une mezzo-soprano qui devient son épouse le 18 juin 191818. C'est en 1919 que Joseph et Olga, fuyant la guerre et la dictature bolchévique, quittent Odessa (Ukraine), s'exilent en Géorgie, puis à Istanbul avant de débarquer le 25 mars 1921 à Marseille et s'installer à Paris où ils retrouvent le frère d'Olga qui travaille pour la banque Louis-Dreyfus19(p11). Joseph est pianiste de bar et de cabaret, Olga chante au conservatoire russe. Ils vivent rue de la Chine dans le 20e arrondissement. Ils ont en 1922 un premier fils, Marcel, qui meurt à seize mois d'une pneumonie, puis une fille, Jacqueline, en 1926, enfin des faux jumeaux, Liliane et Lucien, en 1928 (dont la mère, Olga, voulut avorter sans y parvenir20), nés à la maternité de l'Hôtel-Dieu de Paris dans l'île de la Cité. La famille Ginsburg obtient la nationalité française le 9 juin 193221.
Dans son enfance, le petit Lucien vit dans les quartiers populaires de Paris, le 20e puis le 9e arrondissement. Son père tente de lui apprendre le piano classique et le pousse vers le monde de la peinture. Sous l'occupation, il doit porter l'étoile jaune (« Une étoile de shérif », dira-t-il plus tard par dérision, ou « Je suis né sous une bonne étoile... jaune »)22.
Au début de l'été 1941, il vient se réfugier avec ses parents dans la Sarthe à Courgenard, au lieu-dit "La Bassetière" chez Baptiste et Irma Dumur23.
Les métiers artistiques étant interdits aux Juifs, plus personne ne veut engager son père comme pianiste. Ce dernier doit par conséquent passer en zone libre en 1942 pour retrouver du travail et échapper à la misère. Les contrôles de police sont de plus en plus nombreux dans la capitale et toute la famille finit par le rejoindre en janvier 1944 dans la région de Limoges avec de faux papiers. Ils se réfugient au Petit Vedeix dans la Haute-Vienne sous le nom de Guimbard. Les filles sont cachées dans une institution religieuse et Lucien dans un collège jésuite, à Saint-Léonard-de-Noblat. Il y est pensionnaire sous sa fausse identité. Un soir, la Gestapo fait une descente dans l'établissement pour vérifier qu'aucun enfant juif ne s'y abrite. Les responsables du pensionnat l'envoient se cacher seul dans la forêt, où il passe la nuit entière avec la peur d'être pris et tué. Il vivra par la suite avec le sentiment d'être un rescapé24.
Durant ces années de guerre, la famille Ginsburg se voit retirer entièrement la nationalité française par une commission spéciale mise en place par Vichy, qui les considère comme « israélites sans intérêt national ». Sur l'un des rapports de la commission, retrouvé en 201025, on peut lire, à propos de Joseph, le père de Serge : « Exerçant la profession de pianiste, le nommé Ginsburg qui se déplace fréquemment réside actuellement à Lyon. […] Son fils Lucien est inscrit au collège Du Guesclin. […] Il ressort néanmoins que l’intéressé a quitté la capitale en 1941 pour la zone libre pour s’éviter des ennuis en raison de sa confession. » La commission tranche : « retrait général ». Serge Gainsbourg n'a jamais rien su de cette dénaturalisation.
De retour à Paris après la libération, la famille s'installe dans le 16e arrondissement. Lucien est en échec scolaire et abandonne, peu avant le bac au lycée Condorcet. Il s'inscrit alors aux Beaux-Arts, et fréquente l'Académie de Montmartre où ses professeurs de peinture sont André Lhote26 et Fernand Léger27, sans poursuivre jusqu'au bout cette première vocation trop peu rémunératrice28. Il rencontre le 5 mars 1947 à l'Académie de Montmartre, sa future compagne, Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes qui a des accointances avec les surréalistes et en particulier Georges Hugnet dont elle était la secrétaire29. Il l'épousera le 3 novembre 195130.
Durant sa jeunesse, Serge Gainsbourg accompagne son père en tournée dans plusieurs lieux de villégiature anglais de France, comme note Jane Birkin : Le Touquet, Cabourg, Trouville, Dinard ou encore Arcachon20.
L'année 1948 est une année importante pour Lucien. Il fait son service militaire à Courbevoie au sein du 93e régiment d'infanterie, où il sera envoyé régulièrement au trou pour insoumission. Il y commence sa « période » éthylique. Privé de permission, il s'enivre au vin avec ses camarades de régiment. C'est également durant cette période qu'il apprend à jouer de la guitare.
Jusqu'à trente ans, Serge Gainsbourg vit de petits métiers. Il est, entre autres, professeur de dessin, de chant, surveillant, mais son activité principale est la peinture. Il aurait aimé être un génie de la peinture comme Francis Bacon ou Fernand Léger, dont il fut l'élève. En 1952, il emménage avec Élisabeth Levitsky dans une chambre à la Schola Cantorum de Paris, meublé d'un piano en piteux état, que Serge remet en état pour pouvoir en jouer. Un jour, en rangeant leurs vêtements, Serge et Elizabeth découvrent; au fond d'un placard, une porte donnant sur la salle de concert, où des groupes de jazz américains viennent enregistrer leurs disques. De ce point de vue, Serge observe, prend des notes et délaisse petit à petit, la peinture31. En 1954, il abandonne la bohème pour devenir croonerde piano-bar dans les casinos de la côte comme le Touquet Paris-Plage, où il joue au Club de la Forêt, ou Deauville et dans des cabarets parisiens comme chez Madame Arthur, un cabaret transformiste dont il compose la musique des revues19. Dès 1954, Lucien Ginsburg dépose ses titres à la SACEM, d'abord sous son nom19, puis sous le pseudonyme de Julien Gris32 et plus tard Julien Grix19, puis, à partir d'avril 1957, sous le pseudonyme de Serge Gainsbourg. Il expliquera que le prénom de Serge évoque la Russie et que les voyelles « A » et « O » ajoutées à son nom sont une réponse aux enseignants qui écorchaient son patronyme pour lui rappeler ses origines judéo-russes19.
Il a une révélation en voyant Boris Vian au cabaret Milord l'Arsouille, qui écrit et interprète des textes provocateurs, drôles, cyniques, loin du répertoire des vedettes du moment, comme Dario Moreno ou Annie Cordy. Bientôt, engagé comme pianiste d'ambiance par Francis Claude, directeur artistique du cabaret, Serge Gainsbourg accompagne à la guitare la chanteuse Michèle Arnaud33. En 1957, par hasard Michèle et Francis découvrent avec stupéfaction les compositions de Gainsbourg en allant chez lui voir ses toiles. Le lendemain, Francis Claude pousse Serge sur scène. Mort de trac, il interprète son propre répertoire (dont Le Poinçonneur des Lilas)34. Claude le présente dans son émission sur les ondes de Paris-Inter, le 5 janvier 1958 ; et le présente à Jacques Canetti, alors directeur du Théâtre des Trois Baudets et directeur artistique des Disques Philips. Pour Canetti, la ressemblance entre Boris Vian et Serge Gainsbourg est troublante : le même trac, la même élégance, une vision cynique de l'époque. Jacques Canetti "prend en main" Serge Gainsbourg et lui propose de chanter aux Trois Baudets et dans ses tournées, celles qu’il organise avec Jacques Brel, Guy Béart ou Raymond Devos. C’est Denis Bourgeois, l’adjoint de Canetti chez Philips, qui déploiera une patience d’araignée pour l’aider à percer dans le disque. Michèle Arnaud (et plus tard, en 1966, son fils Dominique Walter) sera d'ailleurs la première interprète de Serge33. Elle enregistre, dès 1958, les titres La Recette de l'amour fou, Douze Belles dans la peau, Jeunes Femmes et vieux messieurs et La Femme des uns sous le corps des autres35. C'est là qu'il fait ses premières armes, compose de nombreuses chansons et même une revue musicale. Il décide alors d'abandonner la peinture pour se consacrer à la composition musicale et détruit la quasi-totalité de ses toiles, au grand dam de son épouse qui ne lui pardonnera jamais cet "autodafé". Il se lance aussi dans une cour effrénée auprès des femmes, qu'il séduit en grand nombre, ce qui l'éloigne d'Élisabeth ; ils divorcent en octobre 1957, six ans après leur mariage30.
En studio, il commence sa fructueuse collaboration avec Alain Goraguer, déjà arrangeur musical de Boris Vian33. Son premier album, Du chant à la une ! qui contient Le Poinçonneur des Lilas, son premier succès en 1958, détonne, mais c'est un échec commercial. Il est remarqué par Marcel Aymé, qui dit que ses chansons « ont la dureté d'un constat ». Boris Vian, avant de mourir en 1959, le compare à Cole Porter. Toutefois, il rencontre son premier succès commercial en 1960, avec le single L'Eau à la bouche (chanson-titre du film du même nom), vendu à 100 000 exemplaires36,37.
Lorsque l'époque des yéyés arrive, il a 32 ans et n'est pas très à l'aise : passant en première partie de Brel ou de Gréco, il est la risée du public et des critiques, qui se moquent de ses grandes oreilles et de son nez proéminent. Débute, avec Gréco, une collaboration qui dure toute cette période « Rive Gauche », dont le point d'orgue sera La Javanaise à l'automne 196233.
Pour Philippe Clay, auquel il ressemble de façon troublante, il écrit en 1962 Chanson pour tézigue et en 1965 Lily taches de rousseur38. En 1964, ils apparaissent dans l'émission télévisée Demandez le programme pour deux duos (L'Accordéon39 et L'Assassinat de Franz Lehár40)38.
Il rencontre Elek Bacsik et Michel Gaudry et leur propose de collaborer avec lui pour Gainsbourg Confidentiel empreint du jazz d'avant-garde qui plait tant à Gainsbourg, mais qui, il le sait, ne lui permettra jamais d'accéder au succès. Ce disque ne se vend qu'à 1 500 exemplaires. Dès la sortie du studio il déclare : « Je vais me lancer dans l'alimentaire et m'acheter une Rolls ». Son album suivant, Gainsbourg Percussions, inspiré (parfois directement - et sans droit d'auteur41) des rythmes et des mélodies de Miriam Makeba et de Babatunde Olatunji, se démarque pourtant encore de la vague yéyé.
En écrivant pour Juliette Gréco (Accordéon, La Javanaise) et Petula Clark (La Gadoue) il rencontre ses premiers succès, mais c'est avec Françoise Hardy (Comment te dire adieu) et surtout avec France Gall qu'il va réussir à séduire un public jeune. Après avoir chanté avec succès (N'écoute pas les idoles, Laisse tomber les filles), France Gall remporte, le 20 mars 1965, le grand Prix du Concours Eurovision de la chanson avec le titre Poupée de cire, poupée de son, écrit par Gainsbourg à l'instigation de Maritie et Gilbert Carpentier, choisi parmi les dix qu'on lui proposait. La chanson lauréate devient un tube international que France Gall enregistre même en japonais42. Gainsbourg écrit aussi pour France Gall, en 1966, Baby Pop et Les Sucettes.
Il figure sur la "photo du siècle" regroupant 46 vedettes françaises du "yéyé" (dont France Gall) en avril 1966.
Gainsbourg, en tant qu'interprète, entre à part entière chez les « yéyés » avec Qui est "in" qui est "out", souvent passée dans l'émission Salut les copains. Serge Gainsbourg écrit aussi pour l'Eurovision la chanson de Joëlle Ursull White and Black Blues, qui représente la France en 1990, et se classe en deuxième position43.
Un hymne pour réconforter les troupes durant la guerre des Six Jours[modifier | modifier le code]
En 1967, l'artiste écrit Le Sable et le Soldat44 en soutien à Tsahal45 pendant la guerre des Six Jours. Ce travail est réalisé à la demande de l’attaché culturel de l’ambassade d'Israël, qui souhaite envoyer une marche militaire nouvelle pour remonter le moral des troupes israéliennes à la veille pressentie de violents combats44. Le compositeur entretient une relation particulière avec l'État hébreu44 du fait de ses origines. La maquette du texte est écrite en français : elle est enregistrée en direct en moins de 2 minutes, avec un accompagnement mélodique d'orgue électrique44 le 6 juin 1967. La traduction en hébreu ne sera pas enregistrée. Confiée à la navette diplomatique de l'ambassade, la bande magnétique du morceau prend l'avion pour Tel-Aviv44. Après ce conflit armé éclair, l'enregistrement reste dans les archives de la radio Kol Israël. Vingt-cinq années plus tard, le collectionneur Jean-Gabriel Le Nouvel, qui en connait l'existence, effectue des recherches très approfondies pour localiser la précieuse bande et l'exhume des archives44. La version initiale restaurée a fait l'objet d'une radiodiffusion en exclusivité par les studios de la RCJ en 2002.
Les paroles de cette chanson étonneront beaucoup de monde lors de cette diffusion et le magazine Tribune juive, écrira dans son article : «…Et pourtant, Gainsbourg n'était pas attaché à Israël. D'ailleurs, il n'y a jamais mis les pieds. Et lorsqu'il parlait de ses racines, il préférait évoquer la Russie de ses parents. Peut-être avoue-t-il dans cette chanson ce qu'il n'a jamais osé dire ? »… « Personne ne se doutait que Gainsbourg même s'il ne s'est jamais caché d'être juif, aurait écrit une chanson si engagée pour le jeune État d'Israël à l'issue de la guerre des 6 jours et de la libération de Jérusalem. Si Gainsbourg n'a jamais caché ses origines ("Je suis né sous une bonne étoile... jaune", disait-il), le monde était loin de s'imaginer que l'artiste composerait une chanson aussi engagée pour le jeune État d'Israël. »….
Interviewé par Patrick Bouchitey en 1981, sur Carbone 14 il répond, à propos de cette chanson, avoir failli, de façon instinctive, aller en Israël pour se faire tuer.
Le label Kol Record est chargé, trente ans plus tard, par Jean-Gabriel Le Nouvel d'assurer la production et l'enregistrement de l'adaptation musicalement inédite en hébreu Al Holot Israel. Elle est interprétée par la Leakat Tsvait (La Chorale) de Tsahal : La Leakat Magav46.
À la fin de 1967, il vit une passion courte, mais forte avec Brigitte Bardot à qui il dédie la chanson Initials B.B. après lui avoir écrit quelques titres emblématiques : Harley Davidson, Bonnie and Clyde, Je t'aime... moi non plus. Ce dernier titre, d'abord enregistré avec elle en duo en 1967 en version symphonique, sera rendu célèbre l'année suivante par Jane Birkin. La version originale, gardée secrète par Serge Gainsbourg à la demande de Brigitte Bardot, ne sortira qu'en 1986.
Sur le tournage du film Slogan, en 1968, il rencontre Jane Birkin séparée du compositeur John Barry dont elle vient d'avoir une fille, Kate Barry ; il lui fait chanter Je t'aime... moi non plus et 69 année érotique, devenus d'immenses succès3. Ils deviendront pendant dix ans un couple très médiatique, régulièrement à la une des médias, chacun enchaînant disque et tournage, concerts et apparitions photographiques. Gainsbourg dédie également à sa nouvelle compagne le titre « Jane B » largement inspiré par le prélude en mi mineur Opus 28 no 4, de Frédéric Chopin47.
Les années 1970 sont marquées par l'écriture et la composition de quatre albums importants3 : Histoire de Melody Nelson en 1971, Vu de l'extérieur (et son tube Je suis venu te dire que je m'en vais) en 1973, Rock around the bunker en 1975, et L'Homme à tête de chou avec ses sulfureuses Variations sur Marilou en 1976. Si ces albums rencontrent peu de succès commercial, les radios étant réticentes à diffuser ce chanteur réputé « difficile » car en porte-à-faux avec l'air du temps, ils le hissent à l'avant-garde de la chanson française48. Histoire de Melody Nelson est accueilli par la presse comme « le premier vrai poème symphonique de l'âge pop49 ». Cet album-concept, influencé par la scène rock anglaise avec ses arrangements de guitare, produit et arrangé par Jean-Claude Vannier, raconte l'histoire tragique d’une lolita. L'histoire fait écho au Lolita de Vladimir Nabokov dont Gainsbourg est un admirateur inconditionnel et qu'il évoquera souvent par la suite (Samantha de You're Under Arrest). Cet album aura une influence considérable sur des artistes comme le groupe Air, David Holmes, Jarvis Cocker, Beck et Dan the Automator.
En mai 1973, Serge Gainsbourg, victime d’une crise cardiaque, la transforme en élément promotionnel, il annonce à la presse, depuis son lit d’hôpital, qu'il va réagir « en augmentant sa consommation d'alcool et de cigarettes ». Il continue à boire et à fumer, fidèle au personnage qu’il est en train de devenir. En 1975 sort l'album Rock Around the Bunker, dans lequel Gainsbourg pousse la provocation à son comble, en tournant en dérision l’esthétique nazie. L’album, enregistré à Londres, est boudé par les programmateurs de radio qui ne voient dans cette farce qu'une provocation avec des titres comme Nazi rock, SS si bon ou Tata teutonne.[réf. nécessaire] Il compose également des tubes comme L'Ami Caouette. En 1979, il rejoint le groupe rock Bijou sur scène et verse une larme : le jeune public rock lui fait une ovation.
Il cultive son aura d'artiste culte en participant à de nombreux films. Malheureusement pour lui, s'il est considéré par certains comme un acteur de talent, il ne tourne pratiquement que dans des films de peu d'ampleur50. En 1976 il se lance pour la première fois dans la réalisation cinématographique. Son film Je t'aime moi non plusobtient très vite une réputation sulfureuse avec un scénario audacieux touchant aux tabous de l'homosexualité et de l'érotisme. Il réalise trois autres films (dont Équateuren 1983) qui obtiennent peu de succès, les sujets abordés étant souvent provocateurs, que ce soit l'inceste (Charlotte for Ever en 1986), l'exhibitionnisme (Stan the Flasher) ou l'homosexualité...
En 1979, son nouvel album enregistré à Kingston devient disque de platine en quelques mois. La Marseillaise (reggae) choque3 le journaliste du Figaro Michel Droit qui écrit un article virulent selon lequel, en antisémitisme, « il y a aussi des rabatteurs ». Serge Gainsbourg lui répondra par voie de presse dans un article intitulé On n'a pas le con d'être aussi Droit51. Un double CD réunissant nouveaux mixages, enregistrements inédits, versions dub et d'artistes jamaïcains est paru en 2003.
Pour répondre aux campagnes de presse dont il devient peu à peu l'objet et qui le touchent profondément dans son estime, le 13 décembre 1981, Gainsbourg riposte en achetant le manuscrit original de la Marseillaise (135 000 F, soit 20 580 euros), vendu aux enchères à Versailles3. Peu de temps après, de nouveau en concert, cet évènement médiatisé par les journaux télévisés permettra cette fois à Serge Gainsbourg d'avoir les parachutistes de son côté, faisant ainsi définitivement taire les rumeurs malveillantes3 au sujet de son patriotisme.
La salle de concert de Strasbourg où il doit se produire est investie par des membres d'une association d'anciens parachutistes militaires, qui désapprouvent sa version de La Marseillaise, mais Gainsbourg garde tout son sang-froid. Il prend les paras au dépourvu en chantant a cappella, et le poing tendu, la version originale de l'hymne français : les paras se sentent de ce fait obligés de se mettre au garde à vous après un moment de flottement, comme en témoignent les bandes d'actualités de l'événement. « J'ai mis les paras au pas ! », s'amusera-t-il dans l'émission Droit de réponse de Michel Polac ; et de fait, les paras, estimant avoir eu réparation, se retirent. Gainsbourg poursuit une tournée triomphale, accompagné de Sly and Robbie et des choristes de Bob Marley : les I Threes52. Un double CD, Gainsbourg et cætera réunissant de nouveaux mixages de l'intégrale d'un concert au théâtre Le Palace de Paris restitue ce qui reste parfois considéré son meilleur enregistrement en public avec les concerts au Casino de Paris qui suivront quelques années plus tard.
Offensé par les propos calomnieux dans les articles de presse à son encontre, notamment au sujet de La Marseillaise, et se sentant artiste incompris, il se réfugie dans la vie des milieux noctambules et interlopes, consommant un peu plus d'alcool et de tabac et délaissant la vie de famille.
C'est le temps des boîtes de nuit, des beuveries, du noctambulisme, de la décrépitude physique... De plus en plus, « Gainsbarre » succède à Gainsbourg avec quelques apparitions télévisées plus ou moins alcoolisées3. Le « personnage de Gainsbarre », Serge Gainsbourg l'évoque pour la première fois en 1981 avec la chanson Ecce Homo (titre phare de l'album Mauvaises nouvelles des étoiles)53. Avec ce double créé de toutes pièces, qui désormais va lui « coller à la peau » et dont il jouera multipliant les provocations, il fortifie ainsi sa légende de poète maudit mal rasé et ivre54, apparaissant souvent en jean élimé, le visage bouffi caché par des lunettes noires et une gitane à la bouche, ce qui lui vaut tantôt l'admiration, tantôt le dégoût. En septembre 1980, après plus de dix ans de vie commune, Jane Birkin n'en peut plus et le quitte. Elle admet lors d'une émission télévisée réalisée après sa mort : « J'avais beaucoup aimé Gainsbourg, mais j'avais peur de Gainsbarre ». À partir de cette période, il devient un phénomène de télévision de par son comportement provocateur qui déclenchera plusieurs scandales. Renaud s'inspirera plus de vingt années plus tard de l'ambivalence « Gainsbourg-Gainsbarre » pour sa chanson Docteur Renaud, Mister Renard, de l'album Boucan d'enfer qui traduit une « descente aux enfers », présentant bien des similitudes55,56.
Le 11 mars 1984, Gainsbourg brûle en direct, avec son briquet, les trois-quarts d'un billet de 500 francs devant les caméras de télévision de l’émission 7 sur 7, sur TF1. Il agit ainsi pour dénoncer le « racket fiscal » qui le taxe à 74 %, argent « dépensé non pas pour les pauvres mais pour le nucléaire et toutes les… » (il n'a pas le temps de terminer sa phrase). Cette séquence restera culte dans l'histoire de l'émission, près de 13 ans avant sa fin (émission arrêtée en 1997), mais aussi dans l'histoire de la télévision française. Le lendemain, lundi 12 mars, tous les médias nationaux commenteront ce geste, qui choque particulièrement le public français en ces années de crise économique, de précarité et chômage. Cette provocation symboliquement forte ne fera que renforcer, dans les mois et les années suivantes, la présence dans les médias, notamment dans les émissions de télévision, de Gainsbarre au détriment de Gainsbourg.
Daniel Balavoine et Serge Gainsbourg
En avril 1986, dans l'émission de Michel Drucker du samedi soir Champs-Élysées sur Antenne 2, où la chanteuse américaine Whitney Houston est présente, Gainsbourg n'hésite pas à indiquer, en anglais et le micro ouvert : « I want to fuck her » (« je veux la baiser »)57. La Diva est outrée et stupéfiée57 par de tels propos. Elle lui répond par des « What ? » aigus et vifs et demande s'il est ivre « He must be drunk »57 ; à quoi Michel Drucker répond : « Non c'est son état normal, alors vous imaginez quand il est ivre ».
Durant sa période « Gainsbarre », malgré sa volonté de donner une image de lui provocante, sa sensibilité à fleur de peau s'est manifestée à plusieurs reprises dans d'autres passages télévisés. Notamment, lors de l'émission Sébastien, c'est fou, en 1988, quand Patrick Sébastien a organisé avec la chorale d'enfants des Petits chanteurs d'Asnières, une reprise de sa chanson Je suis venu te dire que je m'en vais, "On est venus te dire", déguisés en « Gainsbarre » pour l'occasion ; ou lors de l'émission Sacrée Soirée qui lui était consacrée en mars 1990, quand le présentateur Jean-Pierre Foucault lui remet un double disque d'or, puis encore, lorsqu'il lui montre des images de la ville où ses parents se sont rencontrés en ex- URSS, Théodosie, qu'il n'avait jamais vues. Ces passages télévisés, aux yeux du grand public, plus habitués à ses excès lors de sa période « Gainsbarre », ont contribué à fissurer le masque de provocateur qu'il voulait montrer, en dévoilant sa vraie nature.
Serge rencontre une nouvelle égérie, Bambou, pour laquelle, il ne peut, une fois de plus, s'empêcher de composer. Il lui fera chanter quelques titres qui ne rencontrent pas les faveurs du public (Made in China, 1989). Il continuera cependant d'écrire pour Jane Birkin.
Gainsbourg enregistre son nouvel album reggae à Nassau aux Bahamas avec la même équipe que le précédent. On peut y entendre les paroles de Ecce homo :
Eh ouais c'est moi Gainsbarre
On me trouve au hasard
Des night-clubs et des bars
Américains c'est bonnard
(...) Il est reggae hilare
Le cœur percé de part en part.
Au lieu de mettre en scène la naissance de Gainsbarre, la version alternative de ce morceau évoque le décès de Gainsbourg. Intitulée Ecce Homo et cætera, elle n'a été publiée qu'en 2003 sur un double CD réunissant nouveaux mixages, enregistrements inédits, versions dub et d'artistes jamaïcains. Selon Bambou, présente à Nassau, le fait que ce morceau ne fasse surface qu'après sa mort était « intentionnel ».
Son œuvre quasi-intégrale sort en coffret CD. Il contient de nombreux titres introuvables que les collectionneurs s'arrachent à prix d'or ; toutefois, les chansons écrites pour ses interprètes ne sont pas incluses, ni un certain nombre d'inédits, ni les concerts. Il part ensuite pour New York où il enregistre ses deux derniers albums, Love on the Beat et You're Under Arrest. Après le reggae, il se frotte au hip-hop et au funk. Il se produit de longues semaines en concert au Casino de Paris.
En 1990, Serge Gainsbourg écrit les paroles du 2e album de Vanessa Paradis, Variations sur le même t'aime, sur des musiques de Franck Langolff, dont les tubes Tandem et Dis lui, toi, que je t'aime.
Sorti le 28 mai 1990, l'opus s'écoule à 400 000 exemplaires et sera le dernier témoignage artistique de Serge Gainsbourg, qui disparaîtra neuf mois après la sortie du disque.
Les six derniers mois de sa vie, il les passe à Saint-Père-sous-Vézelay dans le département de l'Yonne, appréciant le gîte et le couvert du chef étoilé Marc Meneau58.
Tombe d'Olga et Joseph Ginsburg ainsi que de Serge Gainsbourg.
Serge Gainsbourg meurt le 2 mars 1991 au 5 bis rue de Verneuil dans le 7e arrondissement3 à la suite de sa cinquième crise cardiaque, survenue dans sa chambre où il est retrouvé gisant à même le sol, nu59. Il avait composé un album de blues avant sa mort et avait prévu de partir l'enregistrer à La Nouvelle-Orléans quelques jours plus tard.
Il est enterré avec ses parents au cimetière du Montparnasse (1re section) à Paris où sa tombe est l'une des plus visitées avec celle de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et celle de Charles Baudelaire qu'il mit en musique (Baudelaire (« Le serpent qui danse »), Album no 4, 1962). La tombe porte le nom de Serge Gainsbourg et de ses parents, Olga (1894-1985) et Joseph (1896-1971) Ginsburg.
Lors de son enterrement, le 7 mars 1991, vinrent notamment parmi la foule, outre sa famille, Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Françoise Hardy, Patrice Chéreau, Eddy Mitchell, Renaud, Johnny Hallyday, les ministres Jack Lang et Catherine Tasca, et les brigades de cuisiniers et serveurs du restaurant « L'Espérance » où il avait passé ses derniers jours. Catherine Deneuve lut devant la tombe le texte de la chanson Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve60.
En 1951, Serge Gainsbourg se marie à Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes émigrés, avec qui il restera jusqu'en 195761.
Il rencontre ensuite Françoise-Antoinette Pancrazzi, née à Bône en Algérie, le 28 juillet 1931, dite Béatrice (appelée princesse Galitzine, depuis son premier mariage avec le prince Georges Galitzine). Il l'épouse le 7 janvier 1964. Leur fille Natacha est baptisée le 8 août 1964. Après un deuxième divorce, il s'installe à la Cité internationale des Arts, dans une chambre d'étudiant, en février 1966. Il se réconcilie avec Béatrice en 1967, et ils ont un fils, Paul, dit Vania, qui n'a jamais réellement connu son père30,62.
Fin 1967, il vit une passion, qui ne dure que trois mois (86 jours très précisément, faisait-il remarquer), avec Brigitte Bardot47. Cette liaison attise l'intérêt des médias, français et internationaux, et devient très relayée par la presse, la radio et la télévision. Bardot est au faîte de sa gloire mondiale, Gainsbourg est un phénomène de la chanson en France, et même si beaucoup de ses ventes de disques restent alors assez faibles, il est assez médiatisé. Le fait que Gainsbourg compose pour son égérie (Harley Davidson, par exemple) renforce encore le sentiment que cette liaison est d'importance, d'autant que les chansons en question sont de gros succès. L'actrice participe également à des chansons interprétées par Gainsbourg (comme Comic Strip) ou enregistrées en duo (comme Bonnie and Clyde), et leur lien artistique, couronné de succès, se confond avec leur liaison, dont beaucoup sont surpris d'apprendre qu'elle fut finalement si brève. Leur enregistrement de Je t'aime moi non plus, qui précède la version avec Birkin, finalement commercialisée à l'époque, reste dans les tiroirs jusque dans les années 1980, et beaucoup de gens ignoraient jusqu'à sa simple existence. Gainsbourg gardera une affiche de Bardot sur ses murs toute sa vie.
En 1968, il rencontre l'actrice britannique Jane Birkin47, sur le tournage du film Slogan. Elle aussi va participer à de nombreux enregistrements en tant que chanteuse, et Gainsbourg va lui composer plusieurs albums, dont les chansons seront des succès commerciaux majeurs, qu'il soient sur un mode léger (Sea, Sex and Sun, Ex-fan des sixties, etc.) ou plus profond (Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve, Babe Alone in Babylone, Les Dessous chics, etc.), et sont le plus généralement des réussites artistiques saluées. Leurs duos sur disque sont souvent provocants (69, année érotique, ou La Décadanse, sorte de prolongation de Je t'aime moi non plus). Le couple, très affiché dans les médias, coutumier de rumeurs et de provocations sulfureuses, devient emblématique, et Birkin est considérée comme la muse essentielle de Gainsbourg. Leur fille Charlotte Gainsbourg47 naît le 21 juillet 1971 à Londres. Ils se séparent en septembre 1980, mais Gainsbourg continuera de composer pour elle. Jane Birkin reprend depuis ses chansons composées par Gainsbourg, et celles de Gainsbourg lui-même, en tournées et sur disque.
À partir de 1981, il vit avec une jeune mannequin, Bambou, pour qui il composera l'album Made in China qui, sorti en 1989, sera un échec commercial. Bambou enregistrera les chœurs du titre Love on the Beat pour son compagnon, dont elle a un fils, Lucien, dit Lulu Gainsbourg, né le 5 janvier 1986. Lui aussi se lancera dans une carrière musicale.
En 1985, il rencontre une jeune fille de seize ans, Constance Meyer, qui lui avait écrit une longue lettre glissée sous la porte de son domicile. Le soir même, il l'invite à dîner et trois mois plus tard ils sont amants. Elle entretiendra une relation avec Serge jusqu'à sa mort63. Elle deviendra ultérieurement photographe professionnelle. La nature de cette relation est révélée et contée dans un récit autobiographique, publié en octobre 2010 par celle-ci64,65.
En 1986, parallèlement à sa rencontre avec Constance Meyer, il rencontre Aude Turpault, âgée de treize ans, avec laquelle il entretiendra une relation filiale et amicale jusqu'au décès du chanteur en 199166. Aude Turpault a également fait une apparition dans son film Stan the Flasher (1989), aux côtés d'Élodie Bouchez67.
Serge Gainsbourg marque fortement la musique française. Il n'hésite pas à métisser ses compositions avec des influences musicales très variées, contribuant à en populariser certaines en France :
Serge Gainsbourg imprime en outre durablement sa marque grâce à ses textes. Dans un style poétique, il n'hésite pas à produire des rimes complexes (Comment te dire adieu ?). Friand de jeux de mots, il s'appuie fréquemment sur le double sens. Les allusions érotiques sont de plus en plus fréquentes au fur et à mesure de sa carrière. Certaines de ses chansons marquent les mémoires par leur caractère provocateur, ainsi les allusions appuyées à la fellation dans Les Sucettes, qui provoquent l'émoi dans la bouche d'une France Gall d'à peine dix-huit ans ; elle dira n'avoir compris le double sens du texte que des années plus tard69. Puis c'est Jane Birkinfeignant l'orgasme dans Je t'aime… moi non plus, tube planétaire. Gainsbourg flirte avec le tabou de l'inceste en compagnie de sa fille, la frêle Charlotte Gainsbourg : dans les années 1980, elle accompagne son père dans le duo Lemon Incest, titre évocateur qui suscitera une levée de boucliers. Gainsbarre atteindra les sommets de la provocation érotique avec le tube Love on the Beat, véritable poème pornographique, dit par lui-même d'une voix monocorde et cassée ; le fond sonore est constitué des cris orgasmiques de Bambou ; l'orchestration baigne dans un funk froid et les chœurs scandent le titre de la chanson de leurs voix androgynes et mouvantes.
Il choisit des sources d'inspiration inattendues et les développe à sa manière : textes de Franc-Nohain pour l'Ami Caouette[réf. nécessaire], de Verlaine pour Je suis venu te dire que je m'en vais ; musiques de Chopin pour Lemon Incest et bien entendu de Rouget de Lisle pour Aux armes et cætera. En dépit de cela, il ne cessera de répéter au fil des interviews qu'il considère la chanson comme « un genre mineur, puisque ne demandant pas d'initiation, à la différence de la peinture », irritant Guy Béart à ce sujet70 dans l'émission télévisée Apostrophes du 26 décembre 1986.
Gainsbourg a régulièrement et largement puisé son inspiration dans les thèmes littéraires et musicaux, notamment dans la musique classique. Il ne s'agit cependant pas de plagiats au sens juridique du terme, puisque les œuvres tombées dans le domaine public sont par définition libres de droits. La raison d'être du domaine public est d'ailleurs de permettre les réutilisations des œuvres. Sur tous ses emprunts, Gainsbourg n'a à son actif que deux affaires de réels plagiats (reprise non autorisée de titres protégés), et pour les lesquels il sera condamné71 :
- Une première fois pour son album de 1964 (Gainsbourg Percussions). Il emprunte très visiblement, sans en citer la source, les titres Kiyakiya, Akiwowo et Jin-go-lo-ba à l'album Drums of Passion (1959) de l'artiste africain Babatunde Olatunji, pour des titres respectivement rebaptisés Joanna, New York U.S.A. et Marabout. Olatunji remportera un procès contre lui pour avoir copié les musiques de ces trois morceaux38. Sur le même album, le titre Pauvre Lola emprunte clairement l'air de Umqokozo de Miriam Makeba de son album The Many Voices of Miriam Makeba (1962).
- Gainsbourg sera poursuivi une seconde fois à la fin de sa carrière par les ayants droit d'Aram Khatchatourian, pour sa chanson Charlotte for ever de 1986. Elle reprenait en effet l'Andantino pour piano, toujours protégé puisque le compositeur est décédé en 1978.
Pour ce qui est des œuvres du domaine public, Serge Gainsbourg s'est souvent inspiré de la musique classique, dont on retrouve des trames dans les morceaux suivants :
- Initials B.B. (sur la Symphonie (no 9) du Nouveau-Monde, 1er mouvement, de Dvořák)
- Lemon Incest (sur l'étude no 3 en mi majeur Opus 10, de Frédéric Chopin)
- Jane B (sur le Prélude en mi mineur Opus 28 no 4, de Frédéric Chopin)
- Baby alone in Babylone (sur le thème du 3e mouvement de la 3e symphonie, de Brahms)
- My Lady Heroïne (sur Sur un marché persan, de Albert Ketèlbey)
- Ma Lou Marilou (sur la sonate Appassionata Opus 57, 1er mouvement, de Beethoven)
- Marilou sous la neige (sur un thème de Pomp and Circumstance Opus 39 no 1, de Elgar)
- Poupée de cire, poupée de son (sur la quatrième mouvement (prestissimo) de la Sonate pour piano no 1 en fa mineur op.2-1 de Beethoven)
- Lost Song (sur la Chanson de Solveig, extraite de Peer Gynt)
Il a également puisé dans le répertoire littéraire pour écrire certaines paroles :
Interrogé sur le fait qu'il faille y voir hommage, simple citation ou provocation, il répondit75 :
« On pourrait aller jusqu’à la profanation (rires). Hugo disait : “Il est interdit de déposer de la musique le long de mes vers.” Brahms n’aurait pas aimé que je dépose des paroles le long de sa musique. Mais je ne fais qu’emprunter. Mes essais — qui ne sont que des essais — s’effaceront d’eux-mêmes et Brahms sera restitué. Je l’ai à peine effleuré. »
- Grand prix de l'Académie Charles-Cros 1959 : pour son premier album, Du chant à la une !…, paru l'année précédente
- Prix du Concours Eurovision de la chanson 1965 : compositeur et parolier du titre gagnant Poupée de cire poupée de son, interprété par France Gall, qui concourt pour le Luxembourg.
- 5e du Concours Eurovision de la chanson 1967 : compositeur et parolier du titre Boum badaboum interprété par Minouche Barelli qui concourt pour Monaco et termine cinquième de la compétition internationale.
- Grand prix de l'Académie Charles-Cros 1984 : pour l'album, Baby Alone in Babylone de Jane Birkin, qu'il a entièrement écrit et composé. Cet album sera aussi Disque d'or.
- Victoire de la musique: album de l'année pour Love on the beat en 1985
- Ordre des Arts et des Lettres : Le 19 septembre 1985, Jack Lang lui remet la croix d'Officier dans l'ordre des Arts et des Lettres. Gainsbourg est particulièrement fier d’être directement élevé au grade d'officier, et non chevalier comme Coluche ou Clint Eastwood.
- Victoire de la musique d'honneur 1990[réf. nécessaire] : pour l'ensemble de sa carrière
- 2e du Concours Eurovision de la chanson 1990 : compositeur et parolier du titre White and Black Blues, interprété par Joëlle Ursull, qui concourt pour la France et termine deuxième de la compétition.
- Césars 1977 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Je t'aime moi non plus
- Césars 1981 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Je vous aime
- Césars 1984 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Équateur
- Césars 1987 : nomination au César de la meilleure musique originale pour Tenue de soirée
- Césars 1995 : César de la meilleure musique décerné à titre posthume pour le film Élisa de Jean Becker
Serge Gainsbourg a écrit pour de nombreuses interprètes notamment Charlotte Gainsbourg (sa fille), Valérie Lagrange, Brigitte Bardot, Petula Clark, Jane Birkin, France Gall, Juliette Gréco, Isabelle Adjani, Marianne Faithfull, Catherine Deneuve, Vanessa Paradis, Françoise Hardy, Joëlle Ursull, Bambou, Anna Karina, Mireille Darc, Zizi Jeanmaire, Michèle Mercier, Régine, Dani, Dalida et Michèle Arnaud, seules ou le temps d'un duo à leur côté.
- À la demande d'Alain Chamfort, il écrit les textes de deux albums, Rock'n rose (dont Baby Lou) et Poses (dont le succès Manureva) et écrit 8 textes des 9 chansons de l'album Amour année zéro (dont Bambou).
- Jacques Dutronc : Les Roses fanées (en trio avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin), Les P'tits Papiers (en trio également avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin), Le Bras Mécanique (1975), Elle est si… (1972) ; la majorité des titres de l'album Guerre et pets.
- Étienne Daho : Comme un boomerang en duo avec Dani, en 2001, Chez les yé-yé en 1985, Mon amour baiser en 2001, Les dessous chics et Ford Mustang en duo avec Jane Birkin en 2009.
- Il coécrit le quatrième album d'Alain Bashung, Play blessures, en 1982 ;
- Il écrit les paroles des chansons Belinda et Mangos (album Sans entracte en 1980) Amour Consolation (album Aime-moi en 1984) de Julien Clerc ;
- Il enregistre avec son ami Eddy Mitchell Vieille canaille, en version big band ; le titre sort en single et est présent sur l'album Eddy Paris Mitchell en 1986.
- Robert Farel : Les Petits Boudins (single, pas d'album, 1987), chanson que Gainsbourg a écrite 20 ans plus tôt pour Dominique Walter (fils de Michèle Arnaud).
- Il enregistre avec son ami King Curtis JR You're Under Arrest, qui se retrouve sur l'album du même nom You're Under Arrest en 1987 ;
- Claude François : Hip Hip Hip Hurrah (single, pas d'album, 1967).
La carrière discographique de Serge Gainsbourg s'est étalée sur 33 années, comprenant 17 albums studios, 4 albums live et plus d'une cinquantaine de 45 tours ou CD single, sortis en grande partie par Philips, qui est resté le label du chanteur jusqu'à son décès. Au cours de sa carrière, il a obtenu 12 disques d'or, 5 doubles disques d'or et 6 disques de platine111, et a vendu plus de 6 millions de disques112.
- 1962 : En passant par Paris (Téléfilm)
- 1962 : Passe-temps émission de François Chatel
- 1963 : Teuf-teuf (Téléfilm)
- 1964 : Seul à seul (Téléfilm)
- 1965 : Des fleurs pour l'inspecteur (Les Cinq Dernières Minutes, épisode no 36, TV) de Claude Loursais : Sébastien
- 1965 à 1966 : Marie-Mathématique, bande dessinée animée de Jean-Claude Forest et Jacques Ansan — Serge Gainsbourg chante, sur une musique de sa composition, des textes écrits par André Ruellan113 — 6 épisodes de 5 minutes, noir et blanc — Série télévisée diffusée dans le cadre de l’émission Dim, Dam, Domde Daisy de Galard, 2e chaîne ORTF114
- 1966 : Noêl à Vaugirard — Conte de Noël (une « nativité beatnik ») réalisé par Jacques Espagne pour Dim, Dam, Dom, 2e chaîne ORTF (diffusion le 23 décembre 1966) : Joseph114
- 1967 : Valmy (Téléfilm) : Marquis de Sade
- 1967 : Anna (téléfilm) : L'ami de Serge
- 1967 : Vidocq (Série TV) : Le fou qui voit des espions partout (dans: Vidocq à Bicêtre)
- 1967 : Le Lapin de Noël — Conte écrit par Roland Topor pour Dim, Dam, Dom — Réalisation de Georges Dumoulin — Couleur, durée 25 min, 2e chaîne ORTF114
- 1968 : Saint-Tropez priez pour eux (Téléfilm) : Le grand prêtre
- 1968 : Les Dossiers de l'agence O, épisode : Le Prisonnier de Lagny : (Série TV) : Jean Dassonville
- 1971 : Melody (téléfilm) : L'homme
- 1973 : Le Lever de rideau (Téléfilm) : Le prince
- 1974 : Bon baisers de Tarzan (Téléfilm) : Lieutenant D'Arnot
Ouvrages écrits par Gainsbourg ou en collaboration avec lui[modifier | modifier le code]
- 1968 : Chansons cruelles
- 1971 : Melody Nelson
- 1980 : Evguénie Sokolov - roman
- 1980 : Au pays des malices
- 1980 : Des corps naturels, album de photos de nus féminins par Jacques Bourboulon, avec Trois variations pour un sonnet (Variation 1 – Variation 2 – Variation 3), trois poèmes érotiques de Serge Gainsbourg, Éditions Filipacchi / Union des Éditions Modernes, Paris, première édition 1980 (ISBN 2850181846)
- 1981 : Bambou et les poupées
- 1983 : Black out, avec Jacques Armand - Bande dessinée
- 1986, 1992 : Gainsbourg, avec Alain Coelho et Franck Lhomeau
- 1987, 1991 : Mon propre rôle 1 - Folio (ISBN 2070384454) - paroles de ses chansons
- 1987, 1991 : Mon propre rôle 2 - Folio (ISBN 2070384462) - paroles de ses chansons
- 1987 : Où es-tu Melody ?, avec Iusse - Bande dessinée (ISBN 2869670354)
- Posthume
- 1991 et 1994 : Mauvaises nouvelles des étoiles - Éditions Points (ISBN 202022688X) - paroles de ses chansons
- 1994 : Dernières nouvelles des étoiles - Librairie Plon/Pocket (ISBN 2266067923) - paroles de ses chansons
- 2006 : Pensées, provocs et autres volutes - Éditions de poche LGF (ISBN 2749104971) - recueil d'extraits d'interviews ou de paroles de chansons
Le 9 novembre 2011, une vente aux enchères de manuscrits et d'objets ayant appartenu à Serge Gainsbourg est organisée à Paris. De véritables records sont battus. Le montant total de la vente s'éleve à près de 260 000 €.
Le manuscrit définitif de Sorry Angel (Love on the Beat) est vendu à 51 150 €. Le brouillon de Love on the Beat trouve acheteur à 39 150 €. Moins disputés mais vendus à des prix considérables : You're Under Arrest part pour 21 150 €, No Comment à 24 750 € et enfin, un billet de banque de 500 francs déchiré et signé par la main du maitre est vendu à 24 750 €.
D'autres lots comme des photos, cartes postales, textes, poèmes, sont mis aux enchères. Par ailleurs, une photo est vendue 800 € à un enfant de treize ans.
Le 25 octobre 2012, une nouvelle vente aux enchères de manuscrits préparatoires, photos et documents ayant appartenu à Serge Gainsbourg s'est déroulée à l'Hôtel des Ventes Talma à Nantes. Suscitant toute la ferveur des inconditionnels de l'homme à la tête de chou, c'est justement un manuscrit préparatoire pour ladite chanson qui s'envole à 18 500 €.
D'autres objets plus anecdotiques mais ô combien intimes de la vie de l'artiste ont été présentés. Il s'agit notamment de certaines notes de courses à Elisa, sa femme de chambre, où Gainsbarre lui demande « d'acheter des Guinness, de l'huile d'olive » ou encore « tous les journaux sauf L'Aurore ». Ces petites fugacités de la vie quotidienne de l'artiste ont été adjugées à 8 600 €.
Pour une dizaine d’objets mis en vente, le montant des adjudications s'est élevé à 62 350 €.
Gainsbourg demeure une présence influente et importante de la chanson française, sa musique sera par la suite fréquemment échantillonnée et réutilisée par des artistes aussi bien français (ex : MC Solaar pour Nouveau Western) qu'internationaux (par exemple, Massive Attack dans Karmacoma (Portishead experience), Jennifer Charles d’Elysian Fields, qui reprend Les Amours perdues, sur un album de reprises de Gainsbourg par des groupes de l'avant-garde new-yorkaise, sous l'égide du jazzman John Zorn, ou encore Beck dont le titre Paper Tiger sur l'album Sea Change revendique l'influence de Melody dans Histoire de Melody Nelson). Mick Harvey, le guitariste de Nick Cave, a enregistré deux albums de reprise, Intoxicated Man (1995) et Pink Elephants (1997). L'album Monsieur Gainsbourg Revisited sorti en mars 2006, regroupe 14 adaptations anglaises réalisées par Boris Bergman et interprétées notamment par Franz Ferdinand, Portishead, Placebo, Jarvis Cocker, Kid Loco, Gonzales, Feist, Tricky...
- 1994 : Gainsbourgsion!, reprises en anglais et en français par la chanteuse américaine April March
- 1995 : Intoxicated Man, reprises en anglais par le chanteur australien Mick Harvey
- 1996 : Great Jewish Music: Serge Gainsbourg, reprises très surprenantes, par divers artistes d'avant-garde, sous la gouverne de John Zorn
- 1997 : Pink Elephants, reprises en anglais par le chanteur australien Mick Harvey
- 2001 : Lucien Forever – A tribute for Serge Gainsbourg, reprises interprétées par divers artistes
- 2001 : I Love Serge, morceaux ré-arrangés par divers DJ.
- 2002: Gainsbourg – Made in Japan, reprises en japonais par divers artistes, dont Mari Natsuki, Kenzō Saeki, Kahimi Karie
- 2003 : L'Homme à la tête de sushi, reprises en japonais par Kenzō Saeki
- 2003 : Aux Armes et Cætera - Dub Style (nouveau mixage de l'album + versions Dub & versions d'artistes jamaïcains, 2 CD)
- 2003 : Mauvaises Nouvelles des étoiles - Dub Style (nouveau mixage de l'album + versions Dub & versions d'artistes jamaïcains, 2 CD)
- 2005 : Thisness, reprise du titre Sorry Angel par Jef Lee Johnson avec l'actrice Nathalie Richard (hope street/nato)
- 2006 : Monsieur Gainsbourg Revisited, regroupant des reprises en anglais, par divers artistes, de certains succès de Serge Gainsbourg
- 2006 : Serge Gainsbourg tel qu'elle 1958-1968, reprises en français par la chanteuse franco-portugaise Bévinda
- 2009 : Sur les Elles de Gainsbourg, Stéphane Lucas reprend en duos 11 chansons de Serge Gainsbourg en compagnie de personnalités féminines québécoises.
- 2011 : The Serge Gainsbourg Experience
- 2011 : From Gainsbourg to Lulu, Lulu Gainsbourg reprend des chansons de son père avec de grands noms comme Scarlett Johansson, Johnny Depp et Vanessa Paradis, Iggy Pop, Mélanie Thierry et pleins d'autres.
Le scénariste et dessinateur Joann Sfar a réalisé un film biographique sur Serge Gainsbourg, dont le rôle est interprété par Éric Elmosnino. Gainsbourg, vie héroïqueest sorti en salle le 20 janvier 2010115. Joann Sfar a indiqué116: « Ça va être une grande histoire qui commence pendant la Seconde Guerre mondiale et qui se termine dans les années 1980. [...] il va s'agir d'un film très documenté qui court tout le long de la vie de Gainsbourg. Mais avant tout ça sera une fable. Elle contiendra autant de vérités que d'inventions. [...] C'est le pianiste Gonzales qui prêtera ses mains à Serge Gainsbourg. Les arrangements et compositions sont confiés au formidable Olivier Daviaud. [...] c'est David Marti et l'équipe de DDT qui s'occupera des effets spéciaux, [...] ce sont eux qui ont fait Le Labyrinthe de Pan et la plupart des films de Guillermo del Toro. »
Le film a été récompensé par trois César, notamment celui du meilleur acteur pour Éric Elmosnino.
Pochoir de Serge Gainsbourg à Marseille.
Plusieurs villes possèdent une rue Serge-Gainsbourg : Toulouse, Clermont-Ferrand, Blagnac, Saint-Cyprien, Châteaubriant… La rue Serge-Gainsbourg de Clermont-Ferrand est inaugurée le 7 mars 2003117,118 en présence de Jane Birkin119, à l'occasion des trois ans d'existence de la Coopérative de Mai, la grande salle de musique de la ville, que jouxte cette rue.
À la porte des Lilas, rendue célèbre par Le Poinçonneur des Lilas, un parc de 15 000 m2, construit au-dessus du boulevard périphérique, est inauguré sous le nom de Jardin Serge-Gainsbourg, en juillet 2010, en présence de Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg. Une future station du métro parisien, la station Serge Gainsbourg de la ligne 11, pourrait aussi porter son nom.
Dans le film Le Plus Beau Métier du monde en 1996, l'établissement scolaire au centre de l'intrigue s'appelle le « Collège Serge-Gainsbourg ».
Un buste en glaise de Serge Gainsbourg fut réalisé par le sculpteur Daniel Druet120.
En novembre 2016, l'astéroïde de la ceinture principale (14600) Gainsbourg est nommé d'après lui121.
- 2005 (septembre à décembre) : Gainsbourg : Vu(es) de l'extérieur. 1re exposition sur Serge Gainsbourg. Médiathèque José Chabanis. Ville de Toulouse. En Partenariat avec l'Institut national de l'audiovisuel, VMA, la Cinémathèque de Toulouse, la Médiathèque associative « Les Musicophages ». Commissaires de l'exposition : Sylvette Peignon et Nicolas Clément. À travers de nombreuses vitrines thématiques : « Les influences », « Un grand parcours discographique » (période 1958 à 2005, Gainsbourg et interprètes), « Gainsbourg acteur », « Gainsbourg réalisateur », « Gainsbourg et la publicité »... Des conférences, des projections, des lectures, des rencontres musicales, cette exposition a eu pour ambition de soumettre au regard du public la complexité d'un personnage parfois bien éloigné de la figure médiatique « Gainsbarre » ;
- 2008–2009 : Le poinçonneur a 50 ans !122 est une exposition très documentée sur les débuts de Serge Gainsbourg. À Lille (Maison folie de Moulins) du 14 novembre 2008 au 18 janvier 2009 - Commissaire d'exposition Sébastien Merlet avec la collaboration d'Olivier Julien ;
- 2008–2009 : la Cité de la musique a consacré une exposition à Serge Gainsbourg du 20 octobre 2008 au 1er mars 2009 dont l'illustrateur sonore Frédéric Sanchez a été le commissaire d'exposition123;
- 2011 : Du 14 mars au 26 mars 2011, la médiathèque municipale de Bruay-la-Buissière propose l'exposition « Gainsbourg, black & white ». 24 clichés plutôt rares datant d'entre 1958 et 1972, de divers photographes, y sont exposés. La volonté donnée est celle de « montrer un Gainsbourg, tendre, rigolo, comme on n'a pas l'habitude de (...) voir124 ». Commissaire de l'exposition: Stéphane Kolodziejczak. D'autres évènements culturels125,126 rendent également hommage à Serge Gainsbourg dans la ville, au cours de ce mois de mars 2011.
Sur les autres projets Wikimedia :
- Yannick Ribeaut, Gainsbourg Inside "Vu de l'intérieur", Bruxelles, Editions Lannoo, Racine, 2011, 112 p.(ISBN 9789020997019, lire en ligne [archive])
- Gilles Verlant, Gainsbourg, Paris, Albin Michel, 2000, 774 p. (ISBN 9782226120601, lire en ligne [archive])
- Yves-Ferdinand Bouvier et Serge Vincendet, Serge Gainsbourg : L'Intégrale et Cætera, Paris, Éditions Bartillat, 2005 (réimpr. 2009), 970 p. (ISBN 2841003418, lire en ligne [archive])
- Laurent Balandras, Les Manuscrits de Serge Gainsbourg : Chansons, brouillons et inédits, Paris, Éditions Textuel, 2006, 352 p. (ISBN 2845971761, lire en ligne [archive])
- Alain Wodrascka (préf. Brigitte Bardot, avant-propos de Pierre Delanoë et d'Alain Souchon), Serge Gainsbourg : Over the rainbow, Paris, Éditions Didier Carpentier, 2010, 240 p. (ISBN 978-2841674442, lire en ligne [archive])
- Aude Turpault, 5 Bis, Éditions Autour du Livre, collection Récits Rock, 2011, 176 p. (ISBN 978-2916560-212)
- Stephan Streker, Gainsbourg: Portrait d'un artiste en trompe-l'oeil, Éditions De Boeck, 1990, 170 p. (ISBN 2804113701)
- Sébastien Merlet & Jérémie Szpirglas, texte de L'Intégrale, Universal, 2011
- Sébastien Merlet & Jérémie Szpirglas, texte de la réédition de L'Histoire de Mélodie Nelson, Universal, 2012
- Éric et Christian Cazalot, Serge Gainsbourg le maître chanteur, Musicbook, 2004 (ISBN 2-84343-211-1)
- Karin Hann, Passionnément Gainsbourg, 2016 (ISBN 2-26808-203-2)
- Marie-Dominique Lelièvre, Gainsbourg sans filtre, Flammarion, 1994 (ISBN 2-08-066678-9)
- Christophe Marchand-Kiss, Gainsbourg, le génie sinon rien, Textuel (collection Passion), 2005 (ISBN 2-84597-167-2)
- Franck Maubert, Gainsbourg for ever, Scali, 2005 (ISBN 2-35012-030-9)
- Pierre Mikaïloff, Gainsbourg Confidentiel : les 1001 vies de l’homme à tête de chou, Éditions Prisma, 18 février 2016, 312 p. (ISBN 978-2-8104-1674-5, présentation en ligne [archive])
- Lucien Rioux, Serge Gainsbourg, Seghers, 1986 (ISBN 2-221-04526-2)
- Yves Salgues, Gainsbourg ou la provocation permanente, Le Livre de poche, 1991
- Gilles Verlant & Isabelle Salmon, Gainsbourg et cætera (format CD-livre), Vade Retro, 1996 (ISBN 2-909828-18-2)
- Patrick Chompré, Jean-Luc Leray, Gainsbourg 5 bis, rue de Verneuil, PC, 2001
- Jean-Pierre Prioul, Charlotte Gainsbourg, Tony Frank (photographe), Gainsbourg 5 bis, rue de Verneuil, EPA, 2017
- « Journal télévisé du 3 mars 1991 : annonce de la mort de Gainsbourg » [archive], sur dailymotion.com, en partenariat avec ina.fr, 3 mars 1991 (consulté le28 août 2013) [vidéo]
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- ↑ Cf. Article Itinérance d’une chanson culte : "Le sable et le soldat" [archive] et écoute en [MP3]. Consultation du 11 avril 2011.
- ↑ a b c et d Serge et Jane s'étaient trouvés, sans se voir, lors de la mort d'Édith Piaf, sur un lieu commun, le 10 octobre 1963 alors que tout le monde s'agglutinait pour regarder la dépouille de la chanteuse : Jane, encore adolescente, vivait dans une famille française qui habitait le même immeuble que Piaf, Cf. article De Brigitte Bardot à Vanessa Paradis : les muses de Serge Gainsbourg [archive] avec de nombreuses photos d'époque. Consultation du 11 avril 2011.
- ↑ Gilles Verlant, Gainsbourg, Albin Michel, 2000, p. 162
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- ↑ Voir "Filmographie".
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- ↑ 31.08.06 Voir article du Monde du 31/08/06 [archive]
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- ↑ Biographie de Serge Gainsbourg sur Closermag [archive]
- ↑ Françoise "Béatrice" Pancrazzi : La Deuxième épouse de Serge Gainsbourg [archive]
- ↑ Cf. Article de l'Hebdomadaire Gala : Gainsbourg et Constance Meyer : Constance Meyer révèle avoir fréquenté le chanteur pendant cinq ans [archive]. Consultation du 7 octobre 2010.
- ↑ La Jeune Fille et Gainsbourg de Constance Meyer aux éditions de L’Archipel (2010).
- ↑ Rencontre avec Constance Meyer, la jeune fille de Gainsbourg [archive], sur le site ’’Mediacult du 7 septembre 2011, Consulté le 2 février 2013.
- ↑ Aude Turpault a relaté cette relation dans un livre intitulé 5 bis aux éditions Florent Massot en 2002 (réédité en 2011 en version augmentée aux éditions Autour du Livre)
- ↑ « Constance Meyer. La dernière petite amoureuse de Serge Gainsbourg revient sur une relation marquante avec un homme doux et douloureux » [archive], sur le site next.liberation.fr du 11 octobre 2010
- ↑ Gainsbourg, génie du sample? [archive]
- ↑ Gainsbourg interroge Gall sur le sens des Sucettes [archive], ORTF, 1967 (archives INA).
- ↑ Grandeur et décadence de Serge Gainsbourg [archive], sur le site lefigaro.fr du 18 février 2011
- ↑ Gainsbourg - genie du sample [archive]
- ↑ Le sonnet d'Arvers [archive]
- ↑ Jean-Marc Proust, « Avec l'Oulipo, les mots sont un jeu depuis 50 ans », Slate, 24 novembre 2010 (lire en ligne [archive])
- ↑ Jacques Roubaud, Olivier Salon, « Sollicitude » [archive], n. c. (consulté le10 juin 2014)
- ↑ Interview sur le site de [archive] Radio Classique.
- ↑ Citation :
« J'ai composé pour elle parce que j'en étais amoureux, très amoureux, cette jeune femme me fascinait, il n'y avait pas un gramme de vulgarité en elle… On pourrait à son propos citer la phrase de Balzac : “En amour, il y en a toujours un qui souffre et l'autre qui s'ennuie.” Elle a été une des chances de ma vie, elle a eu l'intelligence de percevoir en moi un style nouveau. J'ai commencé à souffrir d'être laid vers treize ans. Pendant longtemps, j'ai envié ces beaux gars qui séduisent au premier degré, juste en apparaissant. Moi je plais aussi à certaines femmes, mais quand elles sont déjà un peu intelligentes, ce qui limite le nombre… Ou bien à des… torturées et cela c’est une autre paire de manches. C’est peut-être pourquoi je m'entendais bien avec mon ex-patronne, Michèle Arnaud, qui n’est pas exactement Greta Garbo. Elle me comprenait quand j'avais le cafard. Mais elle c'est un autre cas. Une femme, même laide, se débrouille toujours pour tirer parti de ce qui cloche. »
— Propos recueillis en interview de Serge Gainsbourg [archive](consultation du 10 mars 2010)
- ↑ Cf.