Dans son acception classique, l'architecte est d'abord un artiste et accessoirement un technicien (dans le cadre des architectes de l'État, du gouvernement, du département ou de la ville)1 spécialisé dans l'art de la conception des bâtiments. Répondant aux besoins de son client, il traduit en plan une réflexion sur l'espace, la lumière, les volumes et les matériaux, puis conduit le chantier. Professionnel de haut niveau (cinq ans d'études après le baccalauréat pour être architecte et six ans d'études pour construire en son nom), il doit avoir de larges connaissances et s'appuie sur des spécialistes pour détailler son projet. Il peut exercer comme salarié (cadre), gérant d'une société ou à titre libéral.
L'architecte, exerçant la « maîtrise d'œuvre », rédige un contrat d'architecte signé par son client appelé le « maître d'ouvrage ». Cette entente définit l'étendue de sa mission. L'architecte conçoit des bâtiments publics (mairies, écoles, musées…), privés (logements, commerces, industries…), des structures de génie civil (ponts, monuments) et des projets d'urbanisme. Il participe à l'aménagement du territoire (espaces bâtis ou naturels). Il est l'auteur d'œuvres d'art protégées au titre de la propriété intellectuelle.
Aujourd'hui, par analogie à la maîtrise d'œuvre, le terme « architecte » est également utilisé comme partie d'un titre composé : l'architecte d'intérieur, dont la mission est limitée à la conception d'éléments bâtis ne nécessitant pas l'obtention de permis de construire ; l'ingénieur en informatique, dit « architecte informatique », dont le rôle est d'agencer, raccorder et mettre en œuvre les composants d'un réseau informatique (titre n'enfreignant plus la loi de 1977 sur l'architecture à la suite d'une création de titre RNCP).
Imhotep, le premier architecte connu.
La première mention connue du mot architecte — αρχιτεκτων — apparaît au ve siècle dans le livre d'Hérodote, Histoires, décrivant le tunnel de Samos : « L'architecte chargé de ce travail fut le Mégarien Eupalinos, fils de Naustrophos2 ». Le mot est composé de αρχι, archi, « chef de » et de τεκτων, tekton, « charpentier ».
Hérodote utilise ce mot pour le constructeur du pont de bateaux permettant de franchir l'Hellespont en -513 (Histoires, 4,88) : « Darius Ier fut très satisfait de ce pont de bateaux et récompensa richement son architecte, Mandroclès de Samos. » Pour Hérodote, le mot architecte donné à Eupalinos qui est un des « auteurs des trois plus grands ouvrages que possède la Grèce » ou à Mandroclès de Samos n'a pas pour lui le sens qu'il a pris aujourd'hui, c'est plus un technicien de la construction ou un ingénieur. Il est possible que ce mot ait été utilisé parce que les premiers temples étaient construits en bois. C'est au viie siècle av. J.-C. que se fait la transition entre construction en bois des temples vers la construction en maçonnerie3. Quand Pausanias visite l'Héraion d'Olympie au iie siècle, il y voit encore certaines colonnes en bois. Le mot tekton apparaît chez Homère ou chez Sophocle où il désigne un sculpteur.
Tous les premiers architectes de l'époque archaïque grecque ont laissé leur nom dans l'Histoire par les prouesses techniques de leurs constructions. Le rôle de l'architecte dans un chantier grec était celui d'un conseiller technique auprès des personnes chargées par la cité ou les responsables des sanctuaires de suivre l'exécution des bâtiments conformément aux devis et d'assurer le paiement des travaux après leur réception par l'architecte. C'est à partir du ive siècle qu'ils exercent une activité indépendante avec des contrats définissant les bâtiments à construire présentés et votés par les assemblées des cités. Il existe aussi des architectes fonctionnaires travaillant pour une administration de cité ou de sanctuaire4.
Il est possible que dès les temps archaïques, le mot « architecton » désigne celui qui commande les ouvriers. On retrouve cette définition dans Le Politique de Platon où on trouve en 259e :
« – L'étranger : C'est, au surplus, que quiconque est maître bâtisseur (αρχιτεκτων) ne fait pas personnellement office d'ouvrier maçon (ergaticos, εργατικός), mais est le maître qui commande à ces ouvriers (ergaton archon : εργατών άρχων). – Socrate le jeune : Oui. – L'étranger : Et c'est, je pense, en tant qu'il apporte à l'œuvre la contribution d'une connaissance théorique, mais non celle d'opérations manuelles. – … – L'étranger : […] il sied en vérité à celui-ci, une fois qu'il s'est prononcé, de ne pas se croire au bout ; pas davantage de se tenir pour quitte, […], mais au contraire de prescrire à chacun des ouvriers maçons la tâche qui justement lui convient, jusqu'à ce qu'ils aient achevé de réaliser le travail qu'il a été prescrit d'exécuter5. »
Dans la Métaphysique, Aristote a opposé l'architecton au travailleur manuel (cheirotechnès, χειροτέχνης). On voit aussi Aristote qualifier l'architecte de la cité de Milet et du Pirée, Hippodamos, de météorologos, dans la mesure où il essaie de recréer une cité reflétant dans son plan l'harmonie céleste. Hippodamos est aussi un penseur politique dont le livre II 1267b22-30 de La Politique d'Aristote fait une description de sa vision de la cité idéale au ve siècle6. Progressivement va apparaître une différenciation dans le mode gréco-romain entre architektôn et méchanikos, l'architecte et l'ingénieur.
Cette fonction d'architecte n'est pas propre à la cité grecque. Le plus ancien nom d'architecte qui est resté dans l'histoire est celui d'Imhotep, l'architecte du complexe funéraire de Saqqarah et le conseiller du pharaon Djéser, vers -2630 à -2611, de la IIIe dynastie égyptienne. En Babylonie, aucun nom d'architecte n'est parvenu. La fonction de maçon existait et apparaît dans le Code de Hammurabi7 § 228-230, rédigé par Hammourabi, sixième roi de la première dynastie amorrite et datant d'environ -1750.
L'architecte en son cabinet, Neuwied, 1779.
L'architecton grec va passer directement au latin dès le ive siècle où on le retrouve dans les textes de Plaute au iiie siècle au sens propre et figuré. L'architecton va devenir architector dans l'époque tardive, mot qui va donner architectura en suivant la même variation que sculptor-sculptura ou pictor-pictura. La forme architectus apparaît aussi chez Plaute. Les deux formes architector et architectus s'utilisent dans le sens de « celui qui pose les fondations » au sens propre comme au sens figuré. La forme architectus va donner une explication étymologique erronée du mot en rapprochant tectus de tego, tegere, texi, tectus, conjugaisons du verbe « couvrir » et lui donnant le sens de personne qui réalise la couverture d'un bâtiment.
C'est un architecte et ingénieur d'Auguste, Vitruve, qui va donner le premier livre d'architecture, De architectura. Ce n'est pas le premier livre d'architecture qui a été rédigé (on sait par Vitruve que certains architectes grecs ont écrit des livres d'architecture), mais le seul qui nous soit parvenu. On peut ajouter celui que Frontin alors curateur des eaux écrit sur les aqueducs de Rome : De aquis urbis Romœ.
Dans l'introduction du chapitre I du livre I, Vitruve définit ce qu'est pour lui l'architecture :
« L'Architecture est une science qui doit être accompagnée d'une grande diversité d'études et de connaissances par le moyen desquelles elle juge de tous les ouvrages des autres arts qui lui appartiennent. Cette science s'acquiert par la Pratique et par la Théorie : la Pratique consiste dans une application continuelle à l'exécution des desseins que l'on s'est proposés, suivant lesquels la forme convenable est donnée à la matière dont toutes sortes d'ouvrages se font. La Théorie explique et démontre la convenance des proportions que doivent avoir les choses que l'on veut fabriquer : cela fait que les Architectes qui ont essayé de parvenir à la perfection de leur art par le seul exercice de la main, ne s'y sont guère avancés, quelque grand qu'ait été leur travail, non plus que ceux qui ont cru que la seule connaissance des lettres et le seul raisonnement les y put conduire ; car ils n'en ont jamais vu que l'ombre : mais ceux qui ont joint la Pratique à la Théorie ont été les seuls qui ont réussi dans leur entreprise, comme s'étant munis de tout ce qui est nécessaire pour en venir à bout8. »
Vitruve a voulu rédiger un traité complet sur l'architecture considérée dans le champ large donné par les architectes grecs. En plus de l'architecture prise dans son domaine traditionnel, il a ajouté traitant de l'hydraulique urbaine, de l'astronomie et de la gnonomique et des engins de siège. Il n'est pas inutile de rappeler qu'il a été un technicien attaché à César et fut chargé par Octave d'assurer la maintenance du parc d'artillerie, qu'il a été probablement pris comme expert dans le Service des eaux de Rome d'après Frontin et qu'il a construit la basilique de Fanum Fortunæ (Fano) dont il fait la description au livre V. La compréhension du De architectura n'est pas toujours simple, car il y a peu de dessins permettant d'expliciter le texte. Vitruve a en effet choisi de s'adresser à un milieu cultivé et non aux architectes dont la corporation était peu considérée à Rome. C'est peut-être ce qui explique le choix de Vitruve et quand il fait référence à l'architecture grecque des ive et iiie siècles av. J.-C. qui est pour lui l'aboutissement de l'architecture et traite d'une manière dépréciative l'usage de la brique et de l’opus caementicium (mortier) qui ont pourtant été largement utilisés par les architectes romains9. Pour rédiger son livre, Vitruve a utilisé les écrits d'architectes grecs qui ont été perdus tels Hermogène, Hermodoros, Pythéos de Priène… ou de philosophes comme Aristoxène de Tarente sur l'harmonie musicale. Les architectes romains sont architectus, machinator (ingénieur) et redemptor (entrepreneur).
Peu d'architectes romains ont laissé leur nom. Les architectes ne sont plus dans le monde romain que des « fabricator » (constructeur, technicien) au service des maîtres d'ouvrage, magistrats ou puissants, évergètes cherchant à laisser leurs noms à la postérité par la construction de monuments nécessaires à l'agrément de la ville romaine10,11. On connaît Apollodore de Damas, l'architecte de Trajan qui lui a confié la construction de son forum, Robirius, celui de Domitien qui a dirigé les travaux du palais du Palatin. Cependant, le livre de Vitruve est un témoin essentiel de l'architecture grecque et romaine. Malgré les troubles provoqués par les invasions du début du ve siècle, on sait qu'il va être utilisé jusqu'à l'époque carolingienne. On ne peut pas affirmer que l'architecte de la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle, Eudes de Metz, connaissait l'œuvre de Vitruve, mais c'était probablement le cas de ceux qui surveillaient les travaux, comme Éginhard. En effet, ce dernier cite Vitruve dans une lettre datant de 840. On a retrouvé des manuscrits de Vitruve dans les bibliothèques des abbayes de Reichenau, de Murbach, de Saint-Gall. Un manuscrit du ixe siècle se trouve à la Bibliothèque humaniste de Sélestat. Il a la particularité de contenir des dessins de chapiteaux dont certains historiens ont rapproché le style aux chapiteaux réalisés à la porte monumentale de l'abbaye de Lorsch et les ont attribués à Éginhard12.
Des époques carolingienne et romane sont restés une cinquantaine d'exemplaires du livre de Vitruve. Au xe siècle, après la fin des attaques contre l'empire carolingien des Vikings à l'ouest et au nord, des Sarrasins au sud, des Hongrois à l'est, la reprise des constructions autour de l'an mil se fera sans oublier l'apport de l'Antiquité romaine. Ainsi la construction de l'abbatiale Saint-Michel à Hildesheim commandée par l'évêque Bernwald et édifiée sous la direction du prieur Gonderamnus entre 1010 et 1033. Certains historiens ont fait de l'évêque Bernwald l’architectus sapiens, concepteur de l'ensemble de l'édifice, et du prieur Gonderamnus, larchitectus cementarius, dirigeant le chantier de l'abbatiale. Cette proposition a été faite à la suite de la découverte d'une copie carolingienne du De architectura (manuscrit Harleianus 2767) au British Museum de Londres, signée à la dernière page par Gonderamnus. Il se trouve aussi dans le trésor de la cathédrale d'Hildesheim le Liber mathematicalis de l'évêque Bernwald, qui est une copie du De institutione arithmetica de Boèce. On peut supposer que ce livre a été consulté par Gonderamnus, d'où viendrait la disposition de l'axe longitudinal de l'église suivant la série du tétraèdre développée à partir des nombres triangulaires.
L'œuvre de Vitruve est étudiée tout au long du Moyen Âge. Il a voulu montrer que l'architecture était un véritable « art libéral ». C'est ce qu'il justifie dans le paragraphe qui suit dans le premier chapitre du livre 1 :
« Dans l'Architecture comme en toute autre science, on remarque deux choses ; celle qui est signifiée et celle qui signifie : la chose signifiée est celle dont l'on traite, et celle qui signifie est la démonstration que l'on en donne par le raisonnement soutenu de la science. C'est pourquoi il est nécessaire que l'Architecte connaisse l'une et l'autre parfaitement. Ainsi il faut qu'il soit ingénieux et laborieux tout ensemble ; car l'esprit sans le travail, ni le travail sans l'esprit, ne rendirent jamais aucun ouvrier parfait. Il doit donc savoir écrire et dessiner, être instruit dans la géométrie, et n'être pas ignorant de l'optique, avoir appris l'arithmétique, et savoir beaucoup de l'histoire, avoir bien étudié la philosophie, avoir connaissance de la musique, et quelque teinture de la médecine, de la jurisprudence et de l'astrologie. »
On trouve dans la bibliothèque de Valenciennes, une courte compilation du ixe siècle de citations du livre de Vitruve. On voit ainsi Vincent de Beauvais qui le cite largement dans son encyclopédie, Speculum maius, en se servant essentiellement de la partie théorique sur l'hydrologie du De architectura qui est utilisée dans le Speculum naturale. Cette volonté de recensement encyclopédique du savoir se rencontre dans plusieurs auteurs tout au long du Moyen Âge, à commencer par Isidore de Séville qui traite de l'architecture dans le livre 19 de Etymologiae mais où il donne aussi une connotation religieuse à ce mot : « Architecti caementarii sunt qui disponunt in fundamentis. Vnde et Apostolus de semetipso : Quasi sapiens, inquit, architectus fundamentum posui » (« Les architectes sont les maçons qui disposent les fondations. D'où la phrase de l'Apôtre sur lui-même : “J'ai posé des fondations comme un savant architecte”. »13.
La redécouverte moderne du manuscrit par Poggio Brocriolini et Censio Rustici date de 1416. La première édition imprimée illustrée est faite à Venise en 1511 par Giovanni Giocondo. Il y a eu auparavant au moins trois éditions du De architectura libri decem sans illustration au xve siècle. L'édition de 1511 comporte des contresens qui semblent montrer une méconnaissance de l'architecture antique. Ces défauts ont été corrigés dans l'édition faite à Milan en 1521 par Cesare Cesariano.
Le maître d'ouvrage est la personne (morale ou physique) pour laquelle un ouvrage doit être construit. C'est lui qui définit le « programme » de l'ouvrage, précise les données qui s'imposent et ses exigences pour la conception et l'exécution de l'ouvrage.
Il doit donc veiller à ce que le projet et la construction de l’ouvrage soient faits par un personnel ayant les qualifications et l'expérience nécessaires, et une fois qu'un accord sur la définition du projet mis en appel d'offres est trouvé et que son financement est assuré : qu'il y ait un contrôle et une surveillance des différents processus de réalisation, tant pendant les études nécessaires à la conception et la réalisation, que pendant la fabrication des produits en usine et de l'ouvrage sur le chantier (qualité et quantité des matériaux, des produits de construction, respect des normes de fabrication et d'exécution), que la structure est l'objet d'une maintenance adéquate, à la mise en œuvre de procédures assurant la sécurité du personnel. Cette définition actuelle du maître d'ouvrage commandant à des experts n'est pas nouvelle. Par exemple, quand la fabrique de la cathédrale de Milan s'inquiète pour la résistance de certaines parties d'ouvrage, elle fait appel à des maîtres maçons allemands ou français. De tout temps, le maître d'ouvrage est allé chercher la compétence technique ou artistique là où il savait qu'elle se trouvait.
Le Moyen Âge est un temps long. De 476 à 1453, si on prend les limites traditionnelles, soit près d'un millénaire, l'Europe passe d'une période de rupture par disparition de l'Empire romain d'Occident à une période d'expansion scientifique, technique et commerciale. La disparition des structures qui assuraient la stabilité de l'Empire romain a conduit à une diminution de la diffusion du savoir technique et scientifique. La richesse que permettait de créer le commerce a drastiquement diminué. Le pouvoir impérial s'est morcelé en de multiples seigneuries malgré les tentatives d'assurer la continuité de l'État par les dynasties mérovingiennes et carolingiennes. C'est à partir de la fin du xe siècle que commencent à se redévelopper des organisations qui vont assurer l'enrichissement progressif de l'Europe. C'est sur cette base affaiblie qu'a dû se remettre en place un art de la construction. Comme le fait remarquer Vitruve dans le premier chapitre de De architectura, l'art de construire suppose des savoirs scientifiques et des savoirs techniques. Dans le haut Moyen Âge, les savoirs scientifiques se sont concentrés près des centres de pouvoirs religieux. Au ve et vie siècles, les évêques sont souvent des membres des anciennes familles sénatoriales ayant reçu une bonne instruction. Les cathédrales, les monastères vont jouer le rôle de conservatoire du savoir antique. Il en résulte que jusqu'au xe siècle le maître d'ouvrage semble avoir assuré la partie théorique du rôle de l'architecte. La partie pratique est remplie par des ouvriers spécialisés. Les architectes, qui ne sont encore désignés que comme maîtres maçons, ne commencent à être cités qu'au xiiie siècle. De l'ensemble « maître d'ouvrage - maître d'œuvre, architecte-ouvrier » il n'apparaît dans les textes jusqu'au xiiie siècle que « maître d'ouvrage - ouvriers ». On constate que le terme architectus est souvent donné au maître d'ouvrage dans cette première période.
C'est avec la construction des grandes cathédrales gothiques que se met en place la répartition des tâches entre maîtres d'ouvrage, architecte et ouvriers, eux-mêmes se répartissant entre les différents métiers et corporations. La construction de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg met bien en évidence ce développement des compétences et de la répartition des tâches entre les différents intervenants du projet pendant la durée de sa réalisation. Les cathédrales ont été au Moyen Âge l'équivalent des grands projets actuels. Elles ont été des défis que les maîtres d'ouvrage se sont lancés et que leurs architectes, maîtres maçons et ouvriers ont réussi à relever. Les solutions trouvées ont permis de faire avancer les savoirs techniques. Cependant, il a fallu attendre le xviie siècle pour que commence à se mettre en place une approche scientifique de la résistance des matériaux et de la statique avec les travaux de Galilée.
Pour le commanditaire d'un ouvrage, la première difficulté de l'entreprise est d'en assurer le financement dans une époque qui ignorait l'emprunt et le prêt à intérêt, qui n'avait pas de budget prévisionnel et dont les entrées d'argent n'étaient pas assurées. Après les subsides et les dons accumulés au départ de l'entreprise, il fallait essayer d'en garantir la permanence de ces entrées :
- les ressources régulières obtenues à partir des revenus ecclésiastiques. Le pape Gélase Ier avait demandé d'en réserver le quart à la construction des églises. Mais ce ne fut jamais respecté ;
- les dons des fidèles. Pour intéresser les fidèles, l'église accorde des indulgences pour ceux qui donneraient de l'argent ;
- les reliques de l'église et d'en faire des ostensions au cours desquelles sont faites des aumônes importantes ;
- les confréries pieuses qui s'engagent à contribuer aux frais des travaux ;
- les sources extraordinaires de revenus avec l'accord du pape : la recette des bénéfices vacants est versée à la fabrique, les droits versés par les nouveaux chanoines, les amendes infligées…
Malgré tous les efforts des commanditaires, ces ressources financières ont été en général irrégulières et aléatoires, ce qui a entraîné un avancement lent et irrégulier des chantiers avec de multiples changements en cours de construction.
Nikolaus Pevsner a montré dans son article « The Term Architect in the Middle Ages » (Speculum 17, no 4, octobre 1942, p. 549-562) que le mot architecte a subi une dégradation progressive pendant le haut Moyen Âge jusqu'au xiiie siècle avant de retrouver au xve siècle son sens ancien.
Au viie siècle, Isidore de Séville a écrit : Architecti ...cementarii sunt qui disponunt in findamentis (ce qui peut se traduire par : les architectes sont des maçons qui disposent [les édifices] sur plans)14.
Jusqu'au xiie siècle, l'architecte maître d'œuvre d'un ouvrage est très rarement cité. Cela ne veut pas dire qu'il n'existait pas une personne chargée de la direction des travaux, mais les textes ne donnent pas leurs noms sauf à de très rares exceptions, comme à l'église Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers. Seuls les noms des commanditaires, évêques, abbés, rois ou princes, sont cités. Pour l'historien Spiro Kostof, cette situation est due à la perte de la reconnaissance de son statut particulier. Pour Raymond Oursel, c'est la preuve d'« un parti délibéré d'indifférence » face à son œuvre15. On peut aussi remarquer que les récits sur les constructions sont rédigés par des clercs sur les vies des évêques, des abbés et des princes, s'intéressant plus à leur rendre hommage qu'à citer ceux qu'ils employaient. C'est Gauzlin, abbé de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire), qui décide de construire une tour de pierre, qui sert aujourd'hui de porche à l'abbatiale, en faisant venir des pierres du Nivernais.
C'est l'abbé Suger qui fait entreprendre la reconstruction de l'abbatiale de Saint-Denis en demandant de faire entrer le maximum de lumière dans le chœur de l'abbatiale et donne ses instructions pour sa construction. Si les commanditaires sont importants dans la décision d'entreprendre la construction d'un ouvrage, on ne peut imaginer que cela ait été possible sans des maçons maîtrisant leur art. On voit apparaître leur importance dans un texte écrit vers 1200 par le moine anglais Gervais relatant les travaux de reconstruction du chœur de la cathédrale de Cantorbéry par Guillaume de Sens, à partir de 1174. C'est le premier texte médiéval décrivant le travail des maçons16 :
« Il s'engagea à se procurer des pierres par delà les mers. Il construisit des appareils pour charger et décharger les bateaux, et pour transporter le ciment et les pierres. Il fournit les patrons pour tailler la pierre à ses gens qui étaient rassemblés, et sans perdre de temps, prépara d'autres pièces semblables. »
C'est sur les chantiers que les maçons apprennent leur métier, dans les loges et dans les carrières pour la taille des pierres.
Villard de Honnecourt et dessin d'architecture[modifier | modifier le code]
La transmission des ordres du maître d'œuvre aux parliers et aux maçons pouvait se faire de plusieurs façons :
- par des modèles,
- par des dessins sur des peaux de parchemin,
- par des tracés à l'échelle 1 comme on peut le voir à la cathédrale de Clermont-Ferrand.
L'existence de modèles complets est connue par les textes car aucun de ceux réalisés avant la Renaissance n'a subsisté. Un texte concernant la construction de l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre, au ixe siècle indique que des artifes ont fait un modèle d'ensemble (concepti operis exemplar) en cire puis on a fait appel à des exactores et des magistri operum. Pour Pierre du Colombier, les magistri operum sont les artifes qui ont réalisé le modèle. Pierre du Colombier que la réalisation de modèles date de l'Antiquité et qu'elle se soit progressivement perdue avant d'être réutilisée dans l'Italie du début de la Renaissance où il était nécessaire aux architectes de représenter leurs projets aux maîtres d'ouvrage quand il y avait des concours17.
Les plus anciens dessins sur des peaux de parchemin qui ont subsisté datent du xiiie siècle, en particulier ceux qui sont conservés au musée de l'Œuvre Notre-Dame18 de Strasbourg dont le premier dessin concerne la façade de la cathédrale par Erwin von Steinbach, vers 1275, ou les palimpsestes de Reims qui datent des environ de 1250. Les contrats des architectes prévoyaient qu'ils devaient laisser dans les loges les dessins dont ils s'étaient servis et ceux qu'ils avaient faits. On trouve ainsi à Strasbourg le plan du chœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris et celui de la cathédrale d'Orléans datant du xiiie siècle qui ont pu servir à l'étude d'un projet de modification du chœur de la cathédrale de Strasbourg.
Le carnet de Villard de Honnecourt, s'il n'est pas l'œuvre d'un architecte, permet de connaître les plans schématiques de plusieurs monuments qu'il a pu visiter et certains principes de tracés utilisés au xiiie siècle.
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Croquis du tracé du chœur d'une église inventé par Villard de Honnecourt, et, au-dessous, du chœur de la cathédrale de Meaux.
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Arcs-boutants de la cathédrale de Reims.
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Élévations extérieur et intérieur de la nef de la cathédrale de Reims.
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Méthodes de tracés de pierres.
Le mot apparaît en français dans un texte de Christine de Pisan parlant du roi Charles V dans le Livre des fais et bonnes meurs du Sage Roy Charles V « qui fust sage artiste et se demostra vray architecteur et deviseur certain et prudent ordeneur, lorsque les belles fondations fist faire en maintes places, notables édifices beaulx et nobles tant d'églises que de chasteaulx et austres bastiments à Paris et ailleurs ». Charles V avait choisi comme architecte Raymond du Temple qui est d'abord mentionné comme maçon avant de devenir en 1364 son « maître de maçonnerie dans la Prévôté de Paris ». Il apparaît dans les comptes sous le titre de « maçon du roi » ou « “maître maçon” du roi » ou « maître de nos œuvres de maçonnerie ». Dans un acte du 18 septembre 1388 du Parlement de Paris, il porte le titre de « maistre maçon des euvres du roy pour tout son royaume ». Le roi Charles V, le maître d'ouvrage, est l'architecte, tandis que l'homme de métier, le maître d'œuvre, Raymond du Temple, qui construit les bâtiments du roi, est le maître maçon des œuvres du roi. En 1372, Charles V le Sage nomme Pierre de La Crique, seigneur normand, gouverneur militaire de Lagny-sur-Marne. En 1378, celui-ci projeta et réalisa l'abbatiale Saint-Pierre.
La directive no 85/384 du Conseil des communautés européennes du 19 juin 1985 impose à tous les États membres de la communauté européenne des obligations en vue de la reconnaissance mutuelle des diplômes, certificats et autres titres du domaine de l'architecture et de l'exercice effectif du droit d'établissement.
Dans le cadre de l’harmonisation européenne de l’enseignement supérieur français, l’enseignement a par ailleurs été réformé. En effet, afin de promouvoir une meilleure coopération entre les établissements d’enseignement supérieur des différents pays européens, une harmonisation des diplômes était nécessaire. Le 19 juin 1999, les représentants de 29 pays européens sont parvenus à un accord et ont signé la déclaration de Bologne qui va dans ce sens. Cette harmonisation s’appuie sur un système de diplômes facilement comparables d’un pays à l’autre, permettant une plus grande lisibilité des cursus offerts et une mobilité accrue des étudiants. Pour cela, le système mis en place se fonde sur trois niveaux de diplômes : la licence (bac + 3), le master (bac + 5), le doctorat (bac + 8). Le nom de ce nouveau système est LIMADO ; il est appelé aussi 3/5/8. Chaque année sera partagée en deux semestres au cours desquels les étudiants acquerront des crédits, les ECTS (european transfer system), dont l’addition leur donnera accès à un diplôme19.
Il a été demandé aux États membres de mettre en œuvre sur son territoire la directive no 85/384 du Conseil des communautés européennes du 19 juin 1985, par l'adoption de dispositions modifiant le droit interne dans le sens d'une ouverture aux ressortissants et aux diplômes provenant de ces autres États. Par ailleurs, les ressortissants communautaires ayant acquis un titre en dehors de l’Union européenne et reconnu par elle peuvent, sous certaines conditions, exercer la profession d’architecte en France conformément aux dispositions de la directive 2001/19/CE du 14 mai 2001 relative à la reconnaissance des diplômes et qualifications professionnelles.
En Belgique, le titre d'architecte est protégé par la loi du 20 février 1939, et toute personne qui veut exercer la profession d'architecte doit être inscrite à l'Ordre des architectes, respecter le code de déontologie, acquitter une cotisation annuelle et être assuré pour sa responsabilité civile.
Le système Architectes bâtisseurs20, originaire de France, existe également en Belgique (et depuis peu aux Pays-Bas). Il est cependant assez différent dans son approche déontologique. La loi de 1939 imposant la distinction entre architecte et entrepreneur, la garantie sur le prix et le délai de réalisation des travaux de construction et/ou de rénovation ne peut être donnée par l'architecte : elle est donnée par une compagnie d'assurance extérieure, après vérification de la faisabilité des travaux pour le prix et dans le délai. Cette situation particulière a évidemment un avantage non négligeable par rapport à la situation en France car, même en cas de faillite (de l'entreprise) ou de déconfiture (de l'architecte), les garanties du système Architectes bâtisseurs restent ainsi acquises au (futur) propriétaire, la compagnie d'assurance étant, quant à elle, obligatoirement ré-assurée.
Au Canada, pour pratiquer et porter le titre d'architecte, l'on doit être reconnu par un ordre provincial. Pour ce faire, on doit aujourd'hui être détenteur d'une maîtrise en architecture (M.Arch) dispensée par une école d'architecture reconnue et généralement obtenue en six à huit ans. De plus, pour obtenir le droit de pratique, une période de stage auprès d'architectes enregistrés doit être complétée et des examens supplémentaires administrés par les ordres provinciaux doivent être réussis. Le titre d'architecte et le champ de compétence sont définis et protégés au niveau provincial. Chaque province dispose de sa propre législation visant à encadrer la profession d'architecte.
Au Québec, c'est la Loi sur les architectes qui s'applique. Cette loi fait de la profession d'architecte une profession à exercice exclusif. Seuls les membres de l'Ordre des architectes du Québec ont donc le droit d'utiliser le titre d'architecte et de préparer les plans et devis d'architecture pour les travaux et les édifices[Lequel ?][Où ?][Quand ?] qui sont définis dans la Loi. La Loi sur les architectes et le Code des professions sont complétés par les règlements de l'Ordre, parmi lesquels on retrouve le code de déontologie qui décrit les règles de conduite de l'architecte envers le public, ses clients et la profession.
Le Dictionnaire biographique et critique des architectes français21 rédigé par l'historien Charles Bauchal (1814-1888) et publié en 1887, recense des maîtres d'œuvre et architectes français jusqu'à la fin du xviiie siècle avec une notice pour chacun d'eux, complétés de notices relatives aux architectes décédés de 1801 à 1885. Cet ouvrage est reconnu comme une référence considérable sur ce sujet. Auparavant avait paru, sous la direction d'Adolphe Lance (1813-1874) le Dictionnaire des architectes français22 (1872).
La loi no 77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture23 réserve le port du titre d'architecte aux membres de la profession enregistrés au tableau de l'Ordre des architectes.
Il est distingué les architectes qui exercent la profession suivant l'un des 7 modes définis par la même loi (voir plus bas) et les architectes qui n'exercent pas la profession. Les architectes sont les personnes physiques qui ont prêté le serment :
« Dans le respect de l'intérêt public qui s'attache à la qualité architecturale, je jure d'exercer ma profession avec conscience, probité et responsabilité, et d'observer les règles contenues dans la loi sur l'architecture et dans le code de déontologie . »
La loi sur l'architecture précise les cas de recours obligatoire à une ou un architecte :
- Article 3. « Quiconque désire entreprendre des travaux soumis à une autorisation de construire doit faire appel à un architecte pour établir le projet architectural faisant l'objet de la demande de permis de construire, sans préjudice du recours à d'autres personnes participant, soit individuellement, soit en équipe, à la conception. Cette obligation n'exclut pas le recours à un architecte pour des missions plus étendues. Le projet architectural mentionné ci-dessus définit par des plans et documents écrits, l'implantation des bâtiments, leur composition, leur organisation et l'expression de leur volume ainsi que le choix des matériaux et des couleurs. Même si l'architecte n'assure pas la direction des travaux, le maître d'ouvrage doit le mettre en mesure dans des conditions fixées par le contrat, de s'assurer que les documents d'exécution et les ouvrages en cours de réalisation respectent les dispositions du projet architectural élaboré par ses soins. Si ces dispositions ne sont pas respectées, l'architecte en avertit le maître d'ouvrage. »
- Article 4 modifié par la loi no 2005-157 du 23 février 2005, art. 30 (J.O. du 24). « Par dérogation à l'article 3 ci-dessus, ne sont pas tenues de recourir à un architecte les personnes physiques ou exploitations agricoles à responsabilité limitée à associé unique qui déclarent vouloir édifier ou modifier, pour elles-mêmes, une construction de faible importance dont les caractéristiques, et notamment la surface maximale de plancher, sont déterminées par décret en Conseil d'État24. Ces caractéristiques peuvent être différentes selon la destination des constructions. Le recours à l'architecte n'est pas non plus obligatoire pour les travaux soumis au permis de construire ou à l'autorisation, qui concernent exclusivement l'aménagement et l'équipement des espaces intérieurs des constructions et des vitrines commerciales ou qui sont limités à des reprises n'entraînant pas de modifications visibles de l'extérieur. »
- Article 5. « Les modèles types de construction et leurs variantes, industrialisés ou non, susceptibles d'utilisation répétée doivent, avant toute commercialisation, être établis par un architecte dans les conditions prévues à l'article 3 ci-dessus, et ce, quel que soit le maître d'ouvrage qui les utilise. »
La partie réglementaire du code de l'urbanisme (articles R*431-1 et R*431-2) en confirme et précise leur application :
- Le projet architectural des permis de construire doit être établi par une ou un architecte ;
- Lorsqu'un particulier construit pour lui-même son logement, le recours à l'architecte n'est pas obligatoire pour une maison dont la surface de plancher n'excède pas 150 m2 (équivalent à 170 m2 de surface hors-œuvre nette ou SHON).
Le code de déontologie des architectes [archive] définit les missions de l'architecte à son article 2 :
La vocation de l'architecte est de participer à tout ce qui concerne l'acte de bâtir et l'aménagement de l'espace ; d'une manière générale, il exerce la fonction de maître d'œuvre. Outre l'établissement du projet architectural, l'architecte peut participer notamment aux missions suivantes :
- aménagement et urbanisme, y compris élaboration de plans ;
- lotissement ;
- élaboration de programme ;
- préparation des missions nécessaires à l'exécution des avant-projets et des projets consultation des entreprises, préparations des marchés d'entreprises, coordination et direction des travaux ;
- assistance aux maîtres d'ouvrage ;
- conseil et expertise ;
- enseignement.
Un exercice de la profession réglementé
En France, la profession d'architecte est historiquement établie comme une profession libérale, ses modes d'exercice sont encadrés par l'article 14 de la loi du 3 janvier 1977 sur l’architecture23 :
L'architecte exerce selon l'un ou plusieurs des modes suivants :
. A titre individuel, sous forme libérale ;
. En qualité d'associé d'une société d'architecture ;
. En qualité de fonctionnaire ou d'agent public ;
. En qualité de salarié d'organismes d'études exerçant exclusivement leurs activités pour le compte de l'État ou des collectivités locales dans le domaine de l'aménagement et de l'urbanisme ;
. En qualité de salarié d'un architecte ou d'une société d'architecture ;
. En qualité de salarié ou d'associé d'une personne physique ou morale de droit privé édifiant des constructions pour son propre et exclusif usage et n'ayant pas pour activité l'étude de projets, le financement, la construction, la restauration, la vente ou la location d'immeubles, ou l'achat ou la vente de terrains ou de matériaux et éléments de construction ;
. En qualité de salarié d'une société d'intérêt collectif agricole d'habitat rural.
L'architecte intervient à toutes les échelles et à tous les stades du projet de transformation ou d'aménagement des espaces. Elle ou il peut être architecte-urbaniste, architecte-paysagiste, architecte-scénographe, architecte-designer et aussi architectes expert judiciaire, ou architecte expert d'assurance. Il existe une exception à cette règle : les "architectes d'intérieur" qui ne sont pas architecte, ils n'ont ni la même formation de base, ni la même responsabilité dans l'exécution de leurs missions.
Les architectes qui n'exercent pas suivant l'un de ces 7 modes sont des "architectes sans exercice de la profession". N'ayant comme seule prérogative que celle de porter le titre d'architecte, elles et ils sont dits "architecte en titre".
Les titulaires d'un diplôme d'architecte
Toutes et tous les titulaires d'un diplôme d'architecte ne font pas le choix de porter le titre professionnel et, donc, de demander leur inscription au tableau de l'ordre des architectes. En application de l'article 1 du Décret n°80-218 du 20 mars 1980 relatif au port du titre de Titulaire du diplôme d'architecte et à l'honorariat pris pour l'application de la loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 [archive], elles et ils portent le titre de "Titulaire du diplôme d'architecte".
Une partie non négligeable des diplômés en architecture exercent des activités qui ne relèvent pas de la compétence des architectes. Elles et ils ont la possibilité d'adopter la dénomination qui correspond à l'activité qu'elles pratiquent ou qu'elles souhaiteraient pratiquer : Dessinatrice projeteuse - Dessinateur projeteur, Graphiste, Informaticienne - informaticien, Conductrice - Conducteur de travaux, Assistante - assistant du secteur du BTP, Chargée - Chargé d'études, Enseignante - enseignant, Formatrice - formateur, Artiste, Médiatrice culturelle - médiateur culturel et/ou Maître d'œuvre...
Selon l'étude statistique d'Olivier Chadoin et de Thérèse Evette25, la population totale des Titulaires du diplôme d'architecte est comprise entre 39 000 et 43 000 personnes, alors que l'on compte 29 416 architectes, soit environ les 3/4.
Les chiffres de la profession
Les architectes inscrits à l'Ordre peuvent exercer leur profession selon les modes suivants (les chiffres associés proviennent de l'étude précitée) :
- à titre individuel, sous forme libérale (54,36 % en 2007) ;
- en qualité d’associé de société d’architecture (28,81 % en 2007) ;
- en qualité de salarié d’architecte ou de société d’architecture (3,74 % dès 2007) ;
- en qualité de fonctionnaire ou d’agent public (3,55 % en 2007) ;
- en qualité de salarié d’organismes d’études exerçant leurs activités pour le compte de l’État ou des collectivités locales dans le domaine de l’aménagement et de l’urbanisme.
Si la grande majorité des architectes exercent encore à titre libéral, l’exercice en société est courant, les plus courantes étant :
Ces sociétés sont inscrites au tableau de l’Ordre.
Parmi les architectes fonctionnaires, on peut citer les architectes et urbanistes de l'État qui peuvent exercer les fonctions d'architectes des bâtiments de France, les architectes voyers, ou vacataires de l'administration, ou les architectes-conseils du ministère chargé de l’équipement et du logement et exercent leurs fonctions dans les administrations centrales ou les Directions départementales de l'équipement.
Les architectes fonctionnaires et les architectes agentes publiques ou agents publics ont pas la possibilité d'effectuer des missions de maîtrise, leur employeur étant leur propre assureur. Ce n'est pas le cas des architectes des « conseils d'architecture, d'urbanisme et d'environnement » (CAUE). En effet les associations dont elles et ils sont salariés ne sont pas assurées pour de telles missions.
Elles et ils ont vocation à exercer des missions : dans la mise en œuvre d'une politique des villes, des quartiers et de l'habitat ; l'amélioration de la qualité architecturale et urbaine ; la promotion, la diffusion des savoir-faire et l'innovation26, etc.
L'architecte peut être missionné par des maîtres d'ouvrage publics, ou des maîtres d'ouvrage privés.
- Dans le cadre de la « maîtrise d’œuvre en marché public », l'exercice est précisément défini par les termes du socle réglementaire du droit des marchés publics :
- Loi no 85-704 du 12 juillet 1985 dite loi MOP27, relevant du droit français, elle constitue une des bases du droit de la construction publique en France. Son rôle est de déterminer pour les marchés publics la relation entre maîtrise d'ouvrage (personne publique) et maîtrise d'œuvre (privée). Le principal décret d'application de la loi MOP, le décret 93-1268 du 29 novembre 1993 relatif aux missions de maîtrise d'œuvre confiées par des maîtres d'ouvrage publics à des prestataires de droit privé.
- Le Code des marchés publics28, relevant aussi du droit français, il regroupe les procédures que les administrations françaises et les collectivités locales doivent respecter lorsqu'elles passent une commande de biens ou de services. Les procédures d'appels d'offres publics doivent se conformer au code des marchés publics.
- La « directive classique » relative aux accords-cadres29, aux marchés publics de travaux, de fournitures et de services, relevant du droit européen. Cette directive a pour objet d'harmoniser les règles et procédures de passation des marchés publics. Elle est définie par la directive 2004/1830 et par le Règlement (CE) No 1336/201331.
- Dans le cadre de la « maîtrise d’œuvre en marché privé », les marchés relèvent de la libre négociation des parties, aussi appelée marché de gré à gré. Cette liberté contractuelle est toutefois limitée par l’environnement réglementaire de la construction (sécurité et protection de la santé, protection des travailleurs, des sous-traitants et des acquéreurs de logements). Parmi ces lois, beaucoup sont codifiées au Code du travail, et au Code de la Construction et de l’habitation, cependant les conditions d’exécution d’un marché privé sont variables.
La norme AFNOR (p. 03-001) définit, en France, le cahier des clauses administratives générales applicables aux travaux de bâtiment faisant l’objet de marchés privés, Elle définit les droits et obligations de chaque partie contractante. Toutefois, ces normes n’ont pas un caractère obligatoire, et n’ont d’effet contraignant que si le marché signé y fait référence.
Activités recensées par les conseils de l'ordre[modifier | modifier le code]
Répartition des activités des architectes en 201132 :
- maisons individuelles : 54 %
- logements collectifs : 42 %
- équipements publics : 27 %
- bureaux : 17 %
- locaux industriels : 16 %
- équipements culturels et sportifs : 14 %
- locaux éducatifs : 13 %
- commerces et hôtels : 12 %
- urbanisme et paysage : 11 %
- équipements hospitaliers : 8 %
- équipements de loisirs : 4 %
- autre activité (réponse non suggérée) : 2 %
Le travail de l'architecte réalisant un bâtiment est précisé dans le contrat d'architecte qui décrit sa « mission ». Celle-ci comprend tout ou partie des trois phases successives suivantes :
- la conception ou la phase esquisse, qui comprend la création générale du bâtiment : forme, disposition, principe constructif. Elle se traduit par des dessins, des modèles informatiques ou des maquettes ;
- la phase des études (avant-projet sommaire et ensuite avant-projet définitif) qui comprend les calculs (fondations, etc.), les études techniques (passage des conduites d'eau, disposition des ascenseurs, etc.), l'optimisation de la consommation d'énergie, la durabilité, etc. Ces études sont fréquemment réalisées avec le concours d'ingénieurs spécialisés dans un domaine précis, l'architecte jouant dans ce cas le rôle de « chef d'orchestre ». Elles se traduisent par des nomenclatures techniques (désignés « les descriptifs ») et des plans techniques qui sont des dessins très précis ;
- la direction de l'exécution ou l'élaboration de dossier d'exécution. L'architecte organise un ou plusieurs appels d'offres pour permettre aux entreprises de travaux d'établir des devis correspondants aux travaux tels que prévus par les descriptifs et les plans et de fixer un cadre loyal à la mise en concurrence des entreprises. Le client choisit les entreprises réalisatrices et passe un contrat avec chacune d'elles. Enfin, l'architecte dirigera le chantier et coordonnera l'intervention des entreprises réalisatrices de manière que le bâtiment construit réponde aux attentes du client ;
Cas particulier : "l'architecte contractant-général". Il s'agit d'un architecte qui parallèlement à son métier d'architecte a créé une entreprise de bâtiment tout corps d'état. L'architecte réalise la conception comme ci-dessus. En revanche, il n'assure pas la mise en concurrence des entreprises. Il propose un contrat clé en main pour la réalisation du bâtiment en étant l'unique interlocuteur du client à qui il garantit — sous sa responsabilité — et celle de son entreprise de BTP, le prix final, le délai de réalisation et la satisfaction des besoins. L'inconvénient est que "le prix garanti" qu'il propose est, de fait, plus opaque et, à qualité égale, plus cher.
L'architecte de l'an 2000, comme vu en 1910.
La formation dure six ans.
Depuis la réforme européenne LMD (licence master doctorat), les études se font en tronc commun de deux cycles licence (trois ans) et master (deux ans), l'étudiant obtenant une licence d'architecture à bac+3 et un diplôme d'architecte à bac+5 valant grade de master d'architecture, complètés par une Habilitation nommée "habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en nom propre (HMONP)" qui est validée sur présentation d'un mémoire d'études. Il s'agit d'une des conditions pour demander à figurer au tableau (à l'annuaire) de l'ordre des architectes et pour porter le titre d'architecte.
Pour exercer une activité axée sur la connaissance, la recherche et l'enseignement, quelques ENSA (écoles nationales supérieures d'architecture) proposent un cycle doctoral de trois ans, en association directe avec des écoles doctorales de certains PRES (pôles régionaux d'enseignement supérieur).
Pour la restauration des monuments historiques, une spécialisation (DSA architecture et patrimoine) est nécessaire. Elle dure deux ans et est professée notamment par le centre des hautes études de Chaillot.
D'autre part, il est maintenant possible d'effectuer un double cursus ingénieur architecte en sept à huit ans grâce au partenariat entre quelques écoles d'ingénieurs et ENSA (Clermont-Ferrand, Marne-la-Vallée/ENPC, Paris-La-Villette/ESTP, Paris-La-Villette/EIVP, Lyon/École des Travaux Publics de l’État (ENTPE), Toulouse, Strasbourg, Nantes, Marseille)[réf. nécessaire]33.
Trois années de BACC (six sessions). Une année et demie à la maîtrise professionnelle (trois sessions). Une période de stage de 5 600 heures (trois années approximativement) ; 1880 heures peuvent être enregistrées avant l'obtention du diplôme.
Six ans en effectuant une EPF (École polytechnique fédérale), trois ans pour le bachelor, un an de stage (12 mois obligatoire) et deux ans pour le master. Six ans en effectuant une UNI (Université suisse italienne, académie d'architecture de Mendrisio), trois ans pour le bachelor, un an de stage (qui peut se faire dès la deuxième année de Bachelor) et deux ans pour le master. Trois ans en effectuant une HES (Haute école spécialisée), si le futur étudiant/e n'a pas eu dans sa formation antérieure un apprentissage dans le domaine de la construction, il doit réaliser un stage de 12 mois dans un bureau d'architecte; un an de stage, trois ans de bachelor et s'il/elle le souhaite 2 ans de Master. Selon l'école choisie, l'étudiant/e terminera avec un titre différent en tant qu'architecte, qui permettra l'accès à certaine position dans une étude d'architecte.
Sur les autres projets Wikimedia :
- ↑ « Architecte » [archive], www.cnrtl.fr (consulté le 2 mai 2019).
- ↑ Louis Callebat, « “Architecte”, histoire d'un mot » [archive], Histoire de l'architecte, Paris, Flammarion, 1988.
- ↑ Jean Charbonneaux, Roland Martin et François Villard, Grèce archaïque, Paris, Gallimard, « coll. « L'univers des formes », 1968, p. 2-17.
- ↑ Roland Martin, Manuel d'architecture grecque, Paris, Éditions A. et J. Picard et Cie, 1965, t. I, p. 172-176.
- ↑ Platon, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1950, t. II, p. 343.
- ↑ Marco V. Garcia Quintela, « Le Livre d'Anaximandre et la société de Milet » [archive], Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens, 1996, vol. 11, no 11, p. 37-60.
- ↑ André Finet, Le Code d'Hammurabi, Paris, Le Cerf, 1996 (ISBN 978-2204054775).
- ↑ Vitruve, traduction, préface et commentaires de Claude Perrault, présentation d'Antoine Picon, Les Dix Livres d'architecture de Vitruve, Bibliothèque de l'Image, 1995 (ISBN 978-2909808260).
- ↑ Jean-Pierre Adam, La Construction romaine. Matériaux et techniques, Paris, Éditions A. et J. Picard, 1984(ISBN 2-7084-0104-1), p. 79-81, 83, 139 et 199.
- ↑ André Pelletier, L'Urbanisme romain sous l'Empire, Paris, Picard, 1982 (ISBN 2-7084-0068-1).
- ↑ L. Duret et J.-P. Néraudau, Urbanisme et métamorphose de la Rome antique, Paris, Société d'édition Les Belles Lettres, coll. « Réalia », 1983 (ISBN 2-251-33801-2).
- ↑ Roland Recht (dir.), Les Bâtisseurs des cathédrales gothiques, Strasbourg, Éditions Les musées de la ville de Strasbourg, 1989 (ISBN 2-901833-01-2)p. 362-363.
- ↑ Pierre du Colombier signale dans son livre Les Chantiers des cathédrales que cette phrase peut être rapprochée du texte de saint Paul : « Secundum gratiam Dei quae data est ut sapiens architectus fundamentum posui, alius autem superaedificat. »
- ↑ Pierre du Colombier, Les chantiers des cathédrales, Éditions A. et J. Picard, Paris, 1973, p. 63.
- ↑ Gérard Ringon, Histoire du métier d'architecte en France, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », no 3251, 1997 (ISBN 2-13-048417-4), p. 18.
- ↑ Nicola Coldstream, Les Artisans du Moyen Âge. Les maçons et sculpteurs, Brepols, 1992(ISBN 2-503-50237-7).
- ↑ Pierre du Colombier, Les chantiers des cathédrales, p. 95-96 et note 124.
- ↑ Musées de la ville de Strasbourg : Le projet d’une réserve visitable et d’un espace d’interpétation pour les dessins d’architecture médiévaux de la cathédrale de Strasbourg [archive]
- ↑ Lettre d’information du ministère de la Culture et de la Communication, janvier 2004, p. 13.
- ↑ « Architectes avec un + » [archive], www.a-b.be/fr/ (consulté le 2 mai 2019).
- ↑ Charles Bauchal, Nouveau Dictionnaire biographique et Critique des architectes français, Paris, André, Daly fils & Cie, 1887 (en ligne [archive] sur le site de l'OCLC)
- ↑ Adolphe Lance (directeur de publication), Dictionnaire des architectes français, en deux tomes ; t. 1 A-K en ligne [archive], t. 2 L-Z en ligne [archive] dans les collections numérisées de la bibliothèque de l'INHA sur le site inha.fr.
- ↑ Revenir plus haut en :a et b « Loi no 77-2 du 3 janvier 1977 sur l'architecture » [archive], www.legifrance.gouv.fr (consulté le 2 mai 2019).
- ↑ « Décret no 77-190 du 3 mars 1977 relatif aux dispenses de recours à un architecte prévues à l'article 4 de la loi 77-2 du 3 janvier 1977 sur l'architecture » [archive], www.legifrance.gouv.fr (consulté le 2 mai 2019).
- ↑ Olivier Chadoin et Thérèse Evette, « Statistiques de la profession d’architecte 1998-2007 Socio-démographie et activités économiques » [archive] (consulté le ).
- ↑ Extrait de la circulaire du 9 mai 1989 du ministère chargé de l'équipement, relative au rôle et aux missions des architectes-conseils.
- ↑ « Loi no 85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d'ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d'œuvre privée. Version consolidée au 2 mai 2019 » [archive], www.legifrance.gouv.fr (consulté le 2 mai 2019).
- ↑ « Code des marchés publics (édition 2006) » [archive], www.legifrance.gouv.fr (consulté le 2 mai 2019).
- ↑ « Règles en matière de passation de marchés publics » [archive], europa.eu (consulté le 2 mai 2019).
- ↑ « Directive 2004/18/CE » [archive], eur-lex.europa.eu (consulté le 2 mai 2019).
- ↑ [PDF] « Règlement (UE) no 1336/2013 de la commission du 13 décembre 2013 » [archive], eur-lex.europa.eu(consulté le 2 mai 2019).
- ↑ « Observatoire de la profession : 2005, 2008, 2011 et 2014 » [archive], www.architectes.org (consulté le 2 mai 2019).
- ↑ « Le double-cursus ingénieur/architecte | ENSAL » [archive], sur www.lyon.archi.fr (consulté le ).
- ↑ « Code de déontologie des architectes. Version consolidée au 23 septembre 1992 » [archive], www.legifrance.gouv.fr (consulté le 2 mai 2019).
- Isabelle Chesneau (dir.), Profession architecte, 2e éd., Paris, Eyrolles, 2020.
- Georges Liet-Veaux, L'ordre des architectes - La revue administrative - 15e année, n°89, septembre-octobre 1965, publiée par les Presses universitaires de France.
- Alexandre Gady, Dessiner pour bâtir : le métier d’architecte au xviie siècle (avec Alexandre Cojannot) (catalogue d'exposition, Paris, Archives nationales, décembre 2017-mars 2018), Paris, Le Passage, décembre 2017.
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-
En génie informatique, on appelle architecte informatique la personne chargée de l'analyse technique nécessaire à la conception du diagramme d'architecture, c'est-à-dire le plan de construction d'un logiciel, d'un réseau, d'une base de données, etc. Un architecte informatique peut travailler avec les développeurs du système actuel ou d'autres architectes informatique et produire par exemple les diagrammes suivants :
- diagramme d'architecture : un diagramme qui décrit dans les grandes lignes les acteurs d'un système informatique - humains ou machines, leur rôle, les flux d'informations entre les différents acteurs et les protocoles.
- diagramme d'architecture applicatif : diagramme qui décrit les flux d'informations entre un logiciel donné, et les autres acteurs du système d'information dans lequel il va être implanté. (usagers, autres logiciels: SGBD, annuaire,…)
- diagramme d'architecture technique : diagramme qui décrit les flux d'informations entre les différentes pièces d'un logiciel.
- diagramme d'architecture physique : diagramme qui décrit les flux d'informations entre les différents appareils d'un système d'informations. (serveurs, ordinateurs personnels, routeurs, …)
...
Par analogie au métier du bâtiment, l'architecte informatique élabore un plan de construction. Il est d'abord un ingénieur, un concepteur. Ce métier ne fait aucunement appel à une quelconque notion artistique.
Dans le cadre d'un projet informatique, l'architecte informatique va récolter et faire une synthèse des informations concernant le projet, notamment la spécification fonctionnelle et la spécification d'architecture. À partir de ces informations il va créer un diagramme qui décrit des flux d'informations entre les acteurs du système informatique. Les acteurs peuvent être logiciels, matériels ou humains.
Ensuite de quoi l'architecte informatique effectue des études techniques composées de mesures, et d'analyses des produits du marché et des technologies en vue de comparer les avantages et les inconvénients des différents chemins et des différentes répartitions des tâches dans chaque flux d'information du diagramme. Il va ensuite choisir la répartition la plus appropriée et la détailler dans le diagramme.
L'architecte informatique peut aussi être appelé à effectuer les études techniques sur un produit informatique déjà terminé, en vue d'éventuelles améliorations à apporter.
Les travaux rendus par l'architecte informatique peuvent être des diagrammes d'architecture qui décrivent dans les grandes lignes un produit informatique existant ou à réaliser, des recommandations concernant les choix de détail qui ne figurent pas dans le diagramme, ou des critiques et des études comparatives (audit).
Les études techniques et le choix de la répartition effectuée par l'architecte informatique ont un impact direct sur la qualité technique d'un produit. Performance, scalabilité, fiabilité, sécurité des informations, résistance aux pannes et capacité de récupération dépendent en grande partie de l'architecture - l'alignement au plan de construction - d'un produit informatique.
Les travaux de l'architecte informatique serviront de référence pour le chef de projet, les développeurs et le directeur des systèmes d'information.
L'architecte informatique doit avoir une connaissance de l'état de l'art des répartitions, les manières dont les acteurs dialoguent (protocole) et les qualités et défauts qui en découlent. L'architecte informatique doit également avoir une connaissance étendue des composants du commerce et des possibilités de les interconnecter :
L'architecte informatique doit également être doué pour l'enseignement et la vulgarisation et être capable de transmettre ses connaissances dans un langage simple et compréhensible pour tous.
En janvier 2015, le Répertoire national des certifications professionnelles répertorie quatre formations d'« architecte informatique » 1:
- Architecte logiciel (Association française pour le conseil et l'éducation professionnelle (AFCEPF));
- Architecte logiciel, développeur d'application (École des technologies numériques appliquées (ETNA));
- Architecte système réseau et sécurité (École des technologies numériques appliquées (ETNA));
- Architecte technique en informatique et réseaux (INSTA).
Mais d'autres filières existent :
- Formation Concepteur – Architecte Informatique (Cnam Nord - Pas de Calais, Lille)2
- Architecte des Systèmes d'Information (SUPÉLEC)3
- Master mention Informatique spécialité Ingénierie des contenus numériques en entreprise (Université de La Rochelle)4
- Concepteur en architecture informatique (CNAM Champagne-ardenne)5
- .......
L'architecte d'entreprise, l'architecte SI (ou encore urbaniste des Systèmes d'Information (SI)) est un généraliste (c'est-à-dire pluridisciplinaire) dans la conception du Système d'Information des entreprises. Il maitrise les différents points de vue du SI à savoir les processus du métier, les échanges d'informations entre les acteurs de l'entreprise (clients, fournisseurs, collaborateurs), le transit des informations à travers le système informatique, la conception fonctionnelle, applicative et technique ainsi que les méthodes d'analyse de l'évolution de l'entreprise et sa planification.
Acteur pivot de la stratégie d'entreprise, il a une vision transverse de l'information et de l'informatique dans l'entreprise.
L'architecte d'entreprise distingue différentes natures d'architecture pour assurer la cohérence d'ensemble :
- l'architecture métier (et fonctionnelle)
- l'architecture applicative (et logicielle)
- l'architecture technique (réseau, système, infrastructure ...)
L'urbaniste SI ou l'architecte d'entreprise n'est pas un cartographe du SI (Cf. syndrome de la tour d'Ivoire) mais il s'appuie sur la modélisation et la cartographie du SI pour mener à bien sa mission de transformation du SI, alignée à la stratégie de l'entreprise.
L'architecte fonctionnel est spécialisé dans l'analyse des fonctionnalités attendues ou existantes du Système d'Information. On le confond généralement à l'urbaniste des SI car c'est le rôle principal que ce dernier endosse. Par analogie à une ville, il établit un Plan d'Occupation des Sols pour définir les différentes quartiers fonctionnels. Il structure ainsi l'entreprise d'un point de vue fonctionnel et distingue des typologies de fonctions afin de déterminer les périmètres fonctionnels des différentes applications dans le but de limiter les conflits, les redondances... Il contribue ainsi à l'urbanisation du Système d'Information.
Dans certaines organisations, ce titre peut désigner l'Analyste d'affaires qui se distingue par le fait qu'il agit sur un périmètre plus restreint (projet ou domaine) que l'architecte fonctionnel du SI.
L'architecte applicatif est spécialisé dans la conception des systèmes d'information d'un point de vue applicatif, les flux d'informations entre les applications, et leur urbanisation. Il a aussi la compétence d'un architecte informatique logiciel.
L'Architecte logiciel est spécialisé dans la conception des logiciels applicatifs, en particulier des différentes couches du logiciel : l'interface utilisateur, la couche métier qui comprend les traitements et la couche données qui comprend gère l'accession en base de données ou la communication avec les autres logiciels. Il maitrise généralement les techniques de développement et en fixe les règles afin de définir un cadre dans la réalisation des outils informatiques.
L'architecte technique système est spécialisé dans la conception des systèmes d'exploitation et leurs composants : les connexions entre les logiciels applicatifs, les différents composants du système d'exploitation, et les composants complémentaires (drivers).
L'architecte technique réseau est spécialisé dans la conception de différents types de réseaux informatiques :
Architecte technique infrastructure (informatique)[modifier | modifier le code]
L'architecte technique infrastructure est spécialisé dans les composants matériels des infrastructures informatiques : le dimensionnement et les interconnexions entre les composants matériels, ordinateurs, serveurs, appareils réseaux (routeurs, ...), imprimantes, disques durs, mémoire, processeur.
Les éléments à prendre en compte dans une architecture informatique sont (liste non exhaustive) :
- adéquation aux besoins exprimés ;
- évolutivité (montée en charge...) ;
- adaptation aux performances souhaitées ;
- exploitabilité ;
- sécurité ;
- coût.
Un architecte informatique doit garantir la cohérence de l'alignement stratégique des systèmes d'information de l'entreprise, réussir l'intervention dans chaque projet auprès de la maîtrise d'ouvrage (MOA) et de la maîtrise d'œuvre (MOE) ; il doit être capable d'évaluer correctement les charges et les risques liés aux différents projets.
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L'architecte logiciel est un expert en informatique qui est responsable de la création et du respect du modèle d'architecture logicielle. Il se distingue de l'architecte informatique qui travaille sur le matériel.
C'est un informaticien professionnel agréé ou un ingénieur logiciel membre d'un ordre professionnel dans plusieurs pays.
Le rôle d'architecte logiciel peut, dans de petits projets, être tenu par l'analyste, le chef de projet ou le développeur responsable du projet. Dans les grandes entreprises, il est possible de trouver un architecte logiciel en chef qui est responsable de l'application des normes d'architecture à l'ensemble des projets et de la gestion et de la réutilisation des composants logiciels de l'entreprise. Dans les projets d'envergure, il est possible de retrouver un architecte logiciel et plusieurs sous-architectes logiciel, responsables de parties disjointes du logiciel à construire.
L'analyste fonctionnel, l'architecte logiciel et l'ingénieur logiciel ont des responsabilités distinctes : le premier pilote les cas d'utilisation, le second l'architecture et le troisième le développement.
En France, en 2010, le Répertoire national des certifications professionnelles ne répertorie qu'une seule formation d'« architecte logiciel »1 dispensée par l'Afcepf.
L'architecte logiciel a besoin d'avoir une vision globale du système à concevoir ou à maintenir. C'est à ce niveau que son rôle est le plus important car il est souvent le seul à avoir la capacité d'anticiper, ou à défaut de détecter et résoudre les problèmes résultant de l'interaction entre les différentes parties de ce système ou de l'utilisation de sous-systèmes par d'autres sous-systèmes. Il peut s'agir par exemple de problèmes d'interopérabilité, de productivité, d'intégration ou de performance. En conséquence, il travaille souvent avec une vision abstraite et synthétique du système considéré.
Cependant, il a également la nécessité de rester pratique, en contact avec les problèmes quotidiens des ingénieurs logiciels, et les difficultés qu'ils éprouvent à mettre en œuvre les solutions recommandées, appliquer des patterns pas nécessairement aussi aisés d'emploi que l'architecte logiciel pourrait le penser. Les facteurs influant sur la productivité et le confort de travail des développeurs sont nombreux : environnement de développement intégrant les problématiques de gestion de configuration qui sont souvent très épineuses, accès à la documentation, contraintes de planning, etc. Il faut bien sûr ajouter à cette liste le travail produit par l'architecte logiciel lui-même ; seule la confrontation avec le « monde réel » des développeurs permet de déterminer son degré d'adéquation au besoin. Il est donc impératif que l'architecte logiciel consacre du temps à éprouver les solutions qu'il propose, allant éventuellement jusqu'à produire lui-même, dans un environnement de production identique à celui des développeurs, du code les mettant en œuvre afin de le tester et d'évaluer concrètement les avantages et inconvénients de ces solutions.
Concilier la prise de recul avec le maintien d'un contact étroit avec « le monde des développeurs » est un exercice difficile sur des gros projets, et l'un des écueils possibles du rôle d'architecte logiciel est de s'isoler dans sa vision abstraite et ne pas parvenir à garder le contact avec la réalité. C'est ce que l'on nomme le « syndrome de la tour d'ivoire ».
En France, la dénomination d’architecte DPLG est un titre protégé, strictement réservé aux personnes titulaires du diplôme d'architecte et inscrites au Tableau du Conseil de l'Ordre des Architectes, exerçant dans le secteur du bâtiment à l'exclusion de tout autre. La désignation présentée dans cet article n'a donc, en France, qu'un caractère officieux. L'usurpation du titre professionnel d’architecte DPLG, expose les intéressés à des poursuites pénales.
Contrairement à l'architecte DPLG, il est possible d'exercer des postes d'architecte logiciel, technique et informatique avec une multitude de diplômes et après quelques années d'expériences.
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Le terme architecte urbaniste apparaît en France 1922 dans un article de J.-G. Lemoine dans La Grande Revue pour désigner la jonction de deux professions existantes : d'une part, l'architecte, spécialiste de la conception architecturale et de la construction, et d'autre part l'urbaniste, spécialiste de l'aménagement urbain. On parle de l'architecte urbaniste pour qualifier celui qui travaille sur la composition urbaine de la ville
L'architecte urbaniste intervient sur la ville, de l’échelle du plan de quartier, au plan de la ville. À la différence de l'architecte qui intervient davantage sur un ou plusieurs bâtiments et constructions et de celle de l'urbaniste qui intervient davantage sur la programmation et la planification urbaines en amont. L'architecte urbaniste intervient à la frontière des deux disciplines pour constituer une pratique inter-disciplinaire qui est proche de ce que les Anglais appellent l'urban design que l'on peut traduire par composition urbaine en distinction de l'urban planning que l'on peut traduire par planification urbaine. En Allemagne, on distingue la planification urbaine (Stadtplanung) et la composition urbaine (Stadtbaukunst). L’architecte urbaniste est le ‘Städtebauer’, il fait de l’urbanisme (Städtebau). Dans une étude intitulée « L'urbanisme d'aujourd'hui : mythes et réalités », le sociologue Henri Lefebvre soutient que « l'architecture et l'urbanisme doivent être distingués avec soin » en tant qu'ils se situent à « deux niveaux de la réalité sociale » : l'architecture est au niveau « microsociologique », tandis que « l'urbanisme est un problème macrosociologique », posé au niveau de « la société dans son ensemble ». Il affirme aussi que l'urbanisme est une idéologie.
L'architecte urbaniste correspond à une pratique urbaine davantage qu'à un métier. Les architectes urbanistes sont soit issus d'une formation initiale d'architecte, avec une spécialisation en troisième cycle d'urbaniste, soit ayant une formation initiale d'urbanistes-géographes avec une spécialisation en troisième cycle de composition urbaine ou d'architecture.
Le titre d'Architecte urbaniste de l’État correspond à un corps professionnel dans la fonction publique d’État en France.
Le corps des architectes et urbanistes de l'État (AUE) est né par décret du 24 février 1993 du rapprochement de deux corps existants : celui des architectes des bâtiments de France (ABF), créé en 1946, et celui des urbanistes de l'État (UE), instauré en 1962.
Il est obtenu à l'issue d'un concours concours externe ouvert exclusivement aux architectes diplômés1, quelle que soit l'option choisie ("patrimoine urbain, architectural et paysager" ou "urbanisme / aménagement"). Les deux spécialisations reflétant les deux corps d'origine et la mixité professionnelle de la profession.
Leur gestion quotidienne relève du ministère dont dépend leur option, soit le ministre chargé de l'écologie (« urbanisme aménagement »), soit le ministère chargé de la culture (« patrimoine architectural, urbain et paysager »).
Autant le statut d'architecte est très règlementé, ainsi que l'usage du titre d'architecte qui nécessite un diplôme d'architecte et une inscription a l'Ordre des Architectes en France, autant la profession d'urbaniste n'est pas réglementée.
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Architecte des bâtiments de France
Pour les articles homonymes, voir ABF.
Les architectes des bâtiments de France (aussi connu par le sigle ABF) sont des fonctionnaires français d'encadrement supérieur (catégorie A+) appartenant au corps des Architectes et urbanistes de l'État (AUE) ayant opté pour la section « patrimoine ». Corps distinct à l'origine, il est depuis 1993 réuni avec le corps des urbanistes de l’État (UE) au sein du corps des Architectes et urbanistes de l'État, afin de rendre plus cohérent le respect du patrimoine et les dynamiques d’aménagement. Le corps des AUE regroupe près de 280 agents des différents ministères d'affectation. Parmi les 170 AUE du ministère de la Culture, environ 120 sont ABF.
Les architectes des bâtiments de France ont dans leurs missions de service public l'entretien et la conservation des monuments protégés ou non, ainsi qu'un rôle général de conseil gratuit et indépendant sur les autres édifices du patrimoine culturel. Ils aident au montage des dossiers financiers et techniques de restauration et s'assurent de la bonne réalisation des travaux selon les règles de l'art. Par ailleurs, les architectes des bâtiments de France veillent à la bonne insertion des constructions neuves et des transformations aux abords des monuments protégés et sont présents dans chaque département placé sous l'autorité du Préfet, au sein des unités départementales de l'architecture et du patrimoine (UDAP).
Chaque UDAP est dirigé par un chef de service, le plus souvent architecte des bâtiments de France. Il est composé en moyenne de huit agents pouvant comprendre un ou deux autres ABF (alors adjoint au chef de service), des architectes contractuels ou vacataires, des ingénieurs des travaux publics de l'État, des ingénieurs des services culturels et du patrimoine, des techniciens des services culturels et des bâtiments de France, des adjoints administratifs et un(e) secrétaire général(e).
Les architectes et urbanistes élèves sont recrutés :
- Par la voie d'un concours externe à options, détenteurs d'un diplôme, titre, certificat ou qualification qui ouvre l'accès au titre d'architecte en France.
- Par la voie d'un concours interne : il est réservé aux fonctionnaires et aux agents non titulaires de l’État ou des collectivités territoriales, sans limite d’âge dès lors qu’ils justifient d’au moins 5 années de service public et du diplôme d’architecte (ce dernier n'est pas obligatoire).
- Par la voie d'un examen professionnel qui est réservé aux fonctionnaires justifiants d’au moins 8 ans de services effectifs, âgés de 40 ans au moins et titulaires du diplôme d’architecte.
En moyenne une dizaine d'architectes des bâtiments de France sont recrutés par an. Même si le concours est ouvert à tous les diplômés en architecture, la plupart de ceux recrutés bénéficient d'un double cursus : diplôme de spécialisation et d'approfondissement mention patrimoine (exemple : D.S.A de l'École de Chaillot ou de l'ENSA Paris Belleville, ENSA de Clermont), diplôme de deuxième cycle en urbanisme (exemple : Master urbanisme de Sciences Po) ou ont réalisé une préparation au concours (ENSA Belleville, ENSA Lyon, ENSA Versailles).
- épreuves écrites d'admissibilité
- dissertation générale sur un sujet d'actualité (4 h)
- analyse critique d'un projet d'architecture ou d'aménagement avec contre-proposition (4 h)
- épreuve avec proposition graphique (8 h)
- épreuve graphique d'architecture et d'urbanisme (10 h)
- épreuves orales d'admission
- appréhension d'un dossier d'architecture, d'urbanisme ou d'aménagement (40 min)
- entretien avec le jury (40 min)
- langue étrangère (30 min)
À la suite du concours, une formation d'un an est dispensée aux élèves Architectes et urbanistes de l'État par l'École nationale des ponts et chaussées et par l'École de Chaillot. La formation est sanctionnée par un Projet de Fin d'Étude qui vaut titularisation. Les AUE sont titularisés par nomination ministérielle.
Pour les ABF ayant réussi le concours sans être passés par le D.S.A. de l'École de Chaillot, le ministère de la culture leur offre la possibilité d'être intégré dans le cursus de formation de l'école de Chaillot (de deux ans) afin de se spécialiser dans la conservation des sites et monuments anciens.
L'histoire des architectes des bâtiments de France est intimement liée à l'évolution de la notion de patrimoine architectural et à son intégration à l'administration française.
De l'architecte libéral : l'architecte ordinaire des monuments historiques...[modifier | modifier le code]
Alors que les premières protections des monuments commencent en 1840, il faut attendre la loi du 30 mars 1887, pour que le « service des monuments historiques » se structure.
En 1907 est créé dans chaque département un poste d'architecte ordinaire (le terme d'« ordinaire » signifie « qui exerce toute l'année ») chargé de l’entretien des monuments historiques : il portera le titre d'« architecte ordinaire des monuments historiques », en référence aux travaux d'entretien et de réparations ordinaires dont il a la charge1. Il assiste l'architecte en chef des monuments historiques, alors une petite dizaine pour toute la France, en tant qu'architecte d'opération. Proche du terrain, l'architecte ordinaire des monuments historiques assure également la prévision, le suivi et le règlement des travaux d’entretien des monuments classés. Tout comme les architectes en chef, les architectes ordinaires étaient des architectes libéraux exerçant dans le département et choisis en fonction de leurs compétences dans le domaine des monuments historiques. Nommés par le ministre pour quatre ans, ils étaient rémunérés par des honoraires et vacations fixés par arrêté ministériel2.
Un décret du 20 décembre 1935 réorganise la fonction des architectes ordinaires des monuments historiques qui deviennent « architectes des monuments historiques ». Ils sont recrutés sur concours par examen suivi d’un stage probatoire ouvert aux candidats ayant entre 28 et 45 ans. Bien que rémunérés « au moyen d’honoraires et de vacations »3, les architectes des monuments historiques ne sont pas néanmoins fonctionnaires de l’État. Ils perçoivent des honoraires proportionnels au montant des travaux qu’ils surveillent. À côté de leurs fonctions d’architectes des monuments historiques, ils peuvent exécuter des travaux à titre privé.
...à l'architecte fonctionnaire : l'architecte des bâtiments de France...[modifier | modifier le code]
Dans la France de la reconstruction, la direction de l’architecture souhaite avoir à sa disposition un corps d’architectes fonctionnaires de l’État, rémunérés par un traitement fixe, et ne pouvant pas exercer leur profession en dehors de leur service. Il ne perçoit pas d’honoraires sur le montant des travaux mais un traitement fixe. C’est en 1946 que le statut de ces architectes départementaux est officialisé avec la création d’un corps de fonctionnaires. Dans chaque département sont créées des agences des bâtiments de France placées sous la responsabilité d’un nouveau corps de fonctionnaires publics d’État, les ABF4. Le personnel de chaque agence des bâtiments de France est composé «d’un architecte des bâtiments de France, chef de l’agence, un commis dessinateur, une dame sténodactylographe un surveillant des travaux5.»
Les architectes ordinaires deviennent pour la plupart automatiquement ABF en fonction de leurs états de service : « services rendus en qualité d’architecte des monuments historiques et des bâtiments civils et palais nationaux, ainsi que de la possession d’un diplôme d’études supérieures pour la connaissance et la conservation des monuments anciens »6. Les missions de l’ABF sont plus larges que celles de l’ancien architecte ordinaire. Leurs attributions, fixées par le décret de 1946, en font les correspondants permanents de l’État dans les départements pour le suivi du contrôle et de l’entretien des monuments historiques, mais également dans le domaine des sites, perspectives et paysages. En effet, l’architecte des bâtiments de France « a les attributions dévolues par les règlements en vigueur à l’architecte ordinaire des monuments historiques, sous l’autorité de l’architecte des monuments historiques » et « il est chargé des travaux d’entretien et de réparations ordinaires dans les bâtiments civils et palais nationaux de sa circonscription ». Il est donc le maître d’œuvre des travaux d’entretien sur les monuments historiques. L’ACMH, lui, est chargé du gros œuvre et des travaux de restauration. Ensuite, il est en quelque sorte la police des travaux sur les monuments historiques et de tous les sites dépendant de la législation sur la protection du patrimoine : loi de 1913, de 1930 sur les sites et 1943 sur les abords. Chaque propriétaire privé doit soumettre une demande à l’ABF lorsqu’il s’apprête à effectuer des travaux et ce dernier est chargé de les contrôler au nom de l’État.
Avec l'élargissement des protections et la protection du tissu urbain patrimonial et des paysages, l'architecte des bâtiments de France élargit son champ d'intervention au territoire, à l'urbanisme : secteurs sauvegardés (1962), des ZPPAU (1983), ZPPAUP (1993), AVAP (2010), des PLU patrimoniaux… Ces missions d'abord ponctuelles occupent au fur et à mesure de l'accroissement des protections du patrimoine et de la spécificité de ce domaine une part de plus en plus importante de son travail. Et dans les années 1990, le corps des Architectes des Bâtiments de France fusionne avec celui des Urbanistes de l'État.
Le rapport au territoire et l'élargissement de ses compétences, de l'objet « monument historique » à la politique patrimoniale du département, renforceront ses liens avec l'administration qui lui créera une véritable structure de travail, l'agence des bâtiments de France, qui deviendra en 1978, service départemental de l'architecture (SDA), puis service départemental de l'architecture et du patrimoine (SDAP), en 2010 service territorial de l'architecture et du patrimoine (STAP) et enfin en 2016 unité départementale de l'architecture et du patrimoine dans le cadre de la loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine (LCAP) . Ce lien à l'urbanisme et à l'administration l'éloignera des architectes en chef qui resteront libéraux, à la marge de l'administration. Avec l'augmentation des ACMH au milieu du xxe siècle, ceux-ci assureront eux-mêmes leur suivi de chantier (aidés la plupart du temps par des architectes, collaborateurs d'architecte en chef au sein d'agences d'architecture privées), l'ABF assurant l'entretien et les réparations ordinaires de l'ensemble des monuments historiques classés du département où ils sont nommés.
Avec la privatisation en 2009 des travaux sur monuments historiques classés, l'architecte des bâtiments de France comme l'architecte en chef des monuments historiques perdra la maîtrise d’œuvre sur monuments classés à l'exception de ceux appartenant à l'État (notamment les cathédrales).
- xvie siècle : création des surintendants des Bâtiments du roi par François Ier.
- 1897 : création des architectes des monuments historiques, résidant sur place, s'occupant du suivi des travaux sur les cathédrales, secondant les architectes en chef des monuments historiques.
- 1907 : décret du 12 avril 1907 portant organisation du service d'architecture des monuments historiques et instituant les architectes ordinaires des monuments historiques.
- 1908 : architectes ordinaires des bâtiments civils qui s'occupent de tous les monuments historiques.
- 1935 : décret du 20 décembre 1935 relatif au recrutement des architectes des monuments historiques7.
- 1946 : création du corps des architectes des bâtiments de France. Ils ont la charge de faire respecter entre autres la qualité des abords autour des monuments historiques. Décret du 21 février 1946 portant organisation d’agences des bâtiments de France.
- 1978 : rattachement de l'architecture au ministère de l'Équipement8. Les architectes des bâtiments de France deviennent les chefs des services départementaux de l'architecture (SDA). Ils ont pour but de contrôler l'architecture non seulement autour des monuments historiques, comme la loi l'exige, mais aussi sur l'ensemble du département9.
- 1984 : décret relatif au statut des architectes des bâtiments de France qui deviennent alors pleinement fonctionnaires tout en pouvant garder une activité libérale (cumul d'activité).
- 1993 : rapprochement du corps des architectes des bâtiments de France et des urbanistes de l'État au sein du corps des architectes et urbanistes de l'État. Refonte globale de leurs statuts les intégrant pleinement au sein de l'administration et leur supprimant la possibilité de cumul.
- 1995 : rattachement du corps des architectes des bâtiments de France au ministère de la Culture, création d'un corps interministériel (puisqu'une partie des AUE exercent pour le compte du ministère de l'Équipement).
- 1996 : la loi de finances initiale de 1996 transfère au ministère de la Culture les services départementaux de l'architecture et du patrimoine (SDAP), les écoles d'architecture et une sous-direction de la DAU. Les SDAP deviennent des services déconcentrés du ministère de la Culture à part entière.
- 2004 : décret du 2 juin fixant le nouveau statut du corps des AUE.
- 2009 : privatisation des travaux sur monuments historiques classés. La maîtrise d’œuvre est dorénavant privée et exercée par les architectes du patrimoine, mis en concurrence.
- 2010 : au titre de la réforme territoriale de l'État (REATE), l'ensemble des services régionaux et départementaux sont réorganisés. Les services départementaux de l'architecture et du patrimoine (SDAP) deviennent des unités territoriales des directions régionales des affaires culturelles (DRAC), les services territoriaux de l'architecture et du patrimoine (STAP).
- 2016 : dans le cadre de la loi relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine (LCAP), promulguée le 7 juillet 2016, les services territoriaux de l'architecture et du patrimoine (STAP) deviennent des unités départementales de l'architecture et du patrimoine (UDAP).
Les architectes des bâtiments de France dépendent du ministère de la Culture. L’ABF exerce jusqu'en 2016 dans un Service départemental de l'architecture et du patrimoine (SDAP), désormais Unité départementale de l'architecture et du patrimoine (UDAP), son responsable hiérarchique étant le directeur régional des affaires culturelles (DRAC). La fonction est départementale et il existe au moins un architecte des bâtiments de France par département, installé au chef-lieu de département.
Il y a une UDAP par département, dirigé par un chef de service, assisté d'un ou deux adjoints et d’environ un à cinq agents (en moyenne). Le chef de service et ses adjoints sont ABF et chacun d'entre eux possède un pouvoir propre sur les missions qui lui sont confiées.
- Les abords des monuments historiques : la maîtrise d’œuvre des édifices classés (loi du 31 décembre 1913, aujourd'hui Code du patrimoine, livre VI) est confiée à l’architecte des bâtiments de France pour les travaux d'entretien courant, sinon c'est du rôle de l'architecte en chef des monuments historiques (ACMH) compétent territorialement pour les gros travaux ; l’ABF est consulté pour tout projet situé dans le périmètre de protection de 500 mètres de rayon (instauré par la loi de 1943) autour d’un monument historique ;
- Les sites protégés : en tant qu’acteur de la qualité du paysage, l’ABF veille sur les espaces inscrits ou classés au titre des sites (loi du 2 mai 1930 ; parcs et jardins, espaces naturels, terroirs marqués par l’homme...) ; les sites sont gérés par le ministère de l’Environnement qui missionne l’ABF sur le terrain ;
- Les secteurs sauvegardés devenus sites patrimoniaux remarquables depuis la loi LCAP du 7 juillet 2016 : l'ABF veille à la cohérence des dispositions inscrites au plan de sauvegarde (loi Malraux de 1962 visant à prévenir la destruction des centres anciens) lors de son élaboration, puis à leur respect lors des travaux intérieurs et extérieurs dans le secteur ;
- Les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) devenus également sites patrimoniaux remarquables depuis la loi LCPA de 2016 : dans ces zones, l’ABF coordonne l’étude puis vérifie la conformité des projets avec ses dispositions ; c’est un travail de maîtrise de l’urbanisation.
Dans le cadre du contrôle de ces espaces protégés, l’ABF émet un avis sur tous types de projets (permis de construire, de démolir, d'aménager, déclaration préalable de travaux, certificat d’urbanisme opérationnel). Selon l’espace protégé et la demande, l’autorité (maire ou préfet) qui délivre l’autorisation est liée par l’avis de l’ABF (avis conforme), ou non (avis simple), mais peut toutefois engager sa responsabilité et son propre contrôle esthétique (articles UG.11 du P.L.U., L. 421-6 ou R. 111-26 et suivants du code de l'urbanisme) (voir notamment sur ses différents avis l'article STAP).
L’avis de l'ABF est susceptible de recours devant la commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) présidée par le Préfet de région.
- Proposition de protection ou de labélisation (pour le patrimoine du xxe siècle) d'édifices patrimoniaux en liaison avec le conservateur régional des Monuments historiques (CRMH).
- Avis sur les immeubles susceptibles d’être proposés pour une protection au titre du livre VI du Code du patrimoine (issu de la loi du 31 décembre 1913, partiellement abrogée) ; à ce titre, ils participent aux commissions régionales du patrimoine et des sites.
- Surveillance de l’état sanitaire des édifices protégés conjointement avec les architectes en chef des monuments historiques.
- Avis sur les propositions de travaux des architectes du patrimoine et des architectes en chef des monuments historiques et vérification de la conformité des travaux aux projets autorisés.
- proposition et validation des dossiers pouvant prétendre aux subventions et défiscalisations de la fondation du patrimoine.
- recensement du patrimoine architectural et végétal d'intérêt communal (au titre de l'art. L123-1-7° du code l'urbanisme).
- validation et accompagnement des opérations d'amélioration de l'habitat (OPAH) en centre ancien.
- L'ABF veille à la conservation des édifices protégés, en déterminant et en dirigeant les interventions d'entretien et de réparations ordinaires sur les édifices classés lorsque ces travaux sont financés par le ministère de la Culture et de la Communication. Les travaux d'entretien suivis au sein du STAP sont de deux ordres : entretien courant d'une part, opérations curatives plus lourdes d'autre part, financées par des crédits pluriannuels, qui peuvent nécessiter l'intervention complémentaire de géomètres et de bureaux d'études.
Cette mission d'entretien confiée à l'ABF laisse place à l'intervention de l'architecte en chef des monuments historiques (ACMH) dès lors que l'état du monument nécessite une analyse approfondie en prévision d'une campagne de restauration. La délimitation entre les interventions ponctuelles et les restaurations nécessite une concertation systématique assurée par le conservateur régional des monuments historiques (CRMH).
Conserver signifie assurer le maintien, c'est-à-dire gérer l'entretien, la réparation et la sécurité courante.
- De très nombreux monuments, ouverts au public, confiés au Centre des monuments nationaux, bénéficient en outre d'un administrateur chargé de leur gestion et de leur animation. Les missions d'entretien sont alors ainsi réparties : à l'administrateur revient l'entretien préventif, au conservateur (l'ABF) l'entretien curatif et les travaux de réparation plus importants. Il est cependant à noter qu'avec le transfert des compétences de maîtrise d'ouvrage et de maîtrise d'œuvre pour les travaux de réparation et d'entretien au CMN, le CMN possède en interne ses propres conservateurs (conservateurs des monuments nationaux). Ceux-ci sont recrutés parmi le corps des AUE.
- Les architectes des bâtiments de France ont aussi pour mission la sensibilisation et la pédagogie en direction des élus et du public, et le maintien des savoir-faire, des techniques et matériaux traditionnels.
- Mise en place de dossiers de subventions pour les monuments historiques, pour le classement ou l'inscription sur la liste supplémentaire des monuments historiques, ou de subventions dans le cadre de politique d'amélioration de l'habitat (ANAH par exemple).
- L’ABF est aussi représenté officiellement lors de diverses commissions comme l'élaboration d’une ZAC, de jury de concours, de création et de révision de PLU...
- Il peut aussi être conseiller auprès d’élus, de particuliers ou de maîtres d’œuvre, en collaboration ou non avec le Conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement (CAUE), dont il est membre du conseil d'administration.
Architecte des bâtiments de France est une fonction. Son développement de carrière est largement lié à son corps d'appartenance qui est celui des architectes et urbanistes de l'État. Le corps possèdent 4 grades :
- architecte et urbaniste de l'État élève,
- architecte et urbaniste de l'État (AUE),
- architecte et urbaniste en chef de l'État (AUCE),
- architecte et urbaniste général de l'État (AUGE).
Si les postes d'ABF adjoint au chef de service, sont avant tout des postes d'AUE, les postes de chef de service sont, en fonction de leur importance, des postes d'AUCE ou d'AUGE.
Après une première partie de carrière d'ABF, les débouchés sont importants et les choix de postes très variés. De par leur interministérialité, les AUE peuvent exercer leurs fonctions tant au ministère de la Culture qu'au MEDAD. Nous trouvons ainsi actuellement les AUE au sein de l'administration centrale ou déconcentrée aux postes de secrétaire général d'un service déconcentré, de sous directeur d'administration centrale, de secrétaire général d'une DRDE, CRMH, d'inspecteur général, directeur adjoint d'un service déconcentré, directeur régional des Affaires culturelles, directeur de CIFP, chargé d'inspection au conseil général des ponts et chaussées, chef de service de l'Habitat, de chef de service de l'urbanisme, de directeur départemental de DDE, directeur régional de DRE...), et de ministère de l'Environnement (notamment à la DIREN), chef de service déconcentré, de directeur d'école nationale supérieure d'architecture... En outre, un certain nombre d'ABF rejoint après concours, le corps des architectes en chef des monuments historiques (les ABF y sont présents à environ 40 %).
Textes législatifs ou réglementaires qui en déterminent le cadre[modifier | modifier le code]
- Monuments historiques : loi du 31 décembre 1913, plusieurs fois complétée, notamment par la loi du 23 février 1943 sur les abords aujourd'hui livre VI du Code du patrimoine ;
avec son article L621-31 du code du patrimoine qui énonce que « Lorsqu’un immeuble est situé dans le champ de visibilité d’un édifice, classé au titre des monuments historiques ou inscrit, il ne peut faire l’objet tant de la part des propriétaires privés que des collectivités et établissements publics, d’aucune construction nouvelle, d’aucune démolition, d’aucun déboisement, d’aucune transformation ou modification de nature à en affecter l’aspect, sans une autorisation préalable… »
- Article 40 de la loi du 13 décembre 2000, dite SRU, permettant la modification des périmètres de protection autour des monuments historiques ;
- Sites et monuments naturels : loi du 2 mai 1930, articles L 341-1 à L 342-2 du Code de l'environnement, décrets du 13 juin 1969 et du 15 décembre 1988 ;
- Secteurs sauvegardés : loi du 4 août 1962, dite Malraux ; articles L 313.1 et R 313.1 et suivants du Code de l'urbanisme ;
- Publicité, enseignes et pré-enseignes : loi du 29 décembre 1979, complétée par l'article 8 du décret du 24 février 1982 ; articles L 581-1 à L 581-45 du Code de l'environnement ;
- Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager : loi du 7 janvier 1983 instituant les ZPPAU, étendue par la loi du 8 janvier 1993 aux enjeux paysagers (ZPPAUP) ;
- Commissions régionales du patrimoine et des sites : loi du 28 février 1997.
L'article premier de la Loi no 77-2 du 3 janvier 1977 modifiée sur l'architecture décrète l'architecture privée, d'intérêt public : « L'architecture est une expression de la culture. La création architecturale, la qualité des constructions, leur insertion harmonieuse dans le milieu environnant, le respect des paysages naturels ou urbains ainsi que du patrimoine sont d'intérêt public ». Les autorités habilitées à délivrer le permis de construire ainsi que les autorisations de lotir s'assurent, au cours de l'instruction des demandes, du respect de cet intérêt10.
l'article 2 du décret no 79-180 du 6 mars 1979 instituant les services départementaux de l'architecture et du patrimoine, et traitant de la qualité architecturale, urbaine et paysagère,
- périmètre de 500 mètres : La consultation de l'ABF lors de la délivrance d'une autorisation de construire prévue par le code de l'urbanisme est régie par les dispositions :
- du code du patrimoine (L621-31) qui prévoit un régime général d'autorisation préalable de l'ABF débordant le champ d'application du code de l'urbanisme. L'article L621-30-1 définit le champ d'intervention de cette autorisation en précisant qu’«est considéré comme étant situé dans le champ de visibilité d'un immeuble classé ou inscrit tout autre immeuble, nu ou bâti, visible du premier ou visible en même temps que lui et situé dans un périmètre de 500 mètres ».
- du code de l'urbanisme (L425-1 et R425-1) qui prévoit que le PC tient lieu de l'autorisation prévue par le code du patrimoine lorsque sont concernés des travaux soumis à autorisation de construire au titre du code de l'urbanisme.
- La loi de décentralisation du 7 janvier 1983 déclare le territoire « patrimoine commun de la nation ». Le Code de l'urbanisme explicite les modalités d'accord de l'architecte des bâtiments de France pour les travaux aux abords de monuments historiques, en secteur sauvegardé, en site protégé et en ZPPAUP.
- La loi paysage du 8 janvier 1993 crée les volets paysagers du permis de construire et les directives paysagères.
- Loi littoral du 3 janvier 1986
- Loi montagne
- l'articles 123-1-7° intéressant pour prendre en compte des constructions non protégées au titre des MH.
- ↑ Gourbin, F., « Le service des monuments historiques face à la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale », Pour une histoire des politiques du patrimoine, p. 383-397.
- ↑ Voir sur tel.archives-ouvertes.fr. [archive]
- ↑ Preschez, P., « L’architecte des bâtiments de France d’hier à aujourd’hui 1897-1996 », Pierre d’angle, no 21-22, octobre 1997, p. 32.
- ↑ Décret du 20 décembre 1935. J.O. du 28 décembre 1935, p. 13698
- ↑ Nicolas LEFORT, Patrimoine régional, administration nationale : la conservation des monuments historiques en Alsace de 1914 à 1964
- ↑ Décret no 46-271 du 21 février 1946 portant organisation d’agences des bâtiments de France, J.O. du 22 février 1946, p. 1577-1578 ; décret no 46-272 du 21 février 1946 portant organisation d’agences de bâtiments de France pour l’entretien des bâtiments civils et des palais nationaux, J.O. du 22 février 1946, p. 1578.
- ↑ JORF du 28 décembre 1935, page 13698.
- ↑ Elle dépendait auparavant du ministère des Beaux-Arts.
- ↑ Rapport d'inspection générale, « Place du corps des architectes et urbanistes de l'État dans les services de l'État » [archive], septembre 2013, 65 pages.
- ↑ Loi du 3 janvier 1977 [archive].
- ↑ Voir sur anabf.org. [archive]
- ↑ Voir sur anabf.org. [archive]
- ↑ Voir sur a-aue.fr. [archive]
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Architecte naval est une profession consistant à exercer l’architecture navale, c’est-à-dire à concevoir des navires, bateaux, ou d’autres structures flottantes. La conception s'étend depuis le cahier des charges donné par l'armateur, jusqu'aux plans servant à la construction.
On distingue en général les architectes navals proprement dits des ingénieurs maritimes. Les premiers sont plus souvent associés à la construction de petites unités (voiliers, bateaux de pêche), tandis que les seconds sont responsables de la conception des plus grands navires (navires de commerce et militaires).
Si l'ensemble des techniques est similaire, l'approche sera différente suivant le programme et la taille de navire à concevoir : alors qu'un seul architecte (ou un bureau d'études) pourra s’occuper d’un petit voilier, un ingénieur maritime ne s'occupera souvent que d'une partie précise d'un navire.
Les formations des architectes navals français sont diverses, et relèvent principalement de l'ingéniérie, et en partie de l'architecture. Certaines écoles d'ingénieurs proposent des formations spécifiques, c'est le cas de l'ENSTA ParisTech ou l'ENSTA Bretagne (ex-ENSIETA) qui proposent une option Architecture Navale et Offshore reconnue à l'international par la Royal Institution of Naval Architects (RINA).
Nombre d'architectes proviennent d'une filière voisine : architecture, aéronautique / hydrodynamique, design. C'est par exemple le cas à l'École centrale de Marseille et à l'École centrale de Nantes. Un DPEA (diplôme propre aux écoles d'architecture) d'architecture navale est aussi proposé à l'école d'architecture de Nantes1, et à l'école nationale supérieure d'architecture de Paris La Villette.
Une formation est offerte à Southampton d’où sont sortis quelques-uns des grands noms de l'architecture navale moderne ainsi que plusieurs formations par correspondance aux États-Unis (Westlawn).
Concernant le Québec, un DEC est offert à l'Institut maritime du Québec, une école nationale intégrée au collège de Rimouski, conduisant à l'obtention d'un titre de technologue en architecture navale, préambule possible à une formation universitaire en génie maritime à Terre-Neuve ou en architecture navale dans d'autres universités.
Un Master complémentaire en construction navale d'une année est proposé à l'Université de Liège2.
Au Royaume-Uni ou aux États-Unis, les architectes navals sont regroupés par, respectivement la Royal Institution of Naval Architectes (RINA), et la Society of Naval Architects and Marine Engineers (SNAME), institutions qui publient de nombreux travaux de recherche. Celles-ci sont en outre de portée internationale et accepte pour membre des architectes de tous pays.
En France, la plus ancienne société professionnelle est l'ATMA, Association Technique Maritime et Aéronautique, qui existe depuis 18893. Il existe aussi l'Institut Français des Architectes Navals (IFAN), qui a plus pour but de fédérer les professionnels du milieu que de créer un « ordre » à l'image de l'Ordre des architectes.
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L'infrastructure est un ensemble d'éléments, d'ouvrages ou d'installations interdépendants qui supportent en partie ou en totalité une structure ou un réseau. Ces infrastructures peuvent être :
- la fondation d'une construction (par exemple: solage, semelle de fondation ou dalles portant des charges), généralement dans le sol ;
- une construction implantée sur le sol (par exemple: ponts, routes, voie ferrées, aéroports, barrages) ;
- un ensemble d'équipements interconnectés (par exemple: réseaux d'aqueduc et/ou d'égouts, réseaux électriques, réseaux téléphoniques) ;
- des réseaux de hautes technologies (par exemple: réseaux Internet ou intranet, réseaux satellitaires, réseaux 5G, réseaux IoT).
Le terme est souvent utilisé d'une façon très abstraite. Par exemple, les outils d'ingénierie informatique sont quelquefois décrits comme une partie de l'infrastructure d'un environnement de développement, et le terme capital d'infrastructure en économie peut être trop large, comme il inclut l'habillement jusqu'au système de canaux qui s'étend sur un continent. Il faut aussi pondérer avec la notion de robustesse dans un environnement fluide.
En sécurité nationale, le terme « infrastructure critique » est aussi extrêmement large (bien qu'il doive être moins inclusif car toute infrastructure ne doit pas être considéré comme essentielle), par exemple la finance. Une question est la nécessité des moyens de protection et en comptabilité de celle croissante de la sauvegarde de la vie humaine. Les partisans d'une définition étendue arguent habituellement que sans ces systèmes « critiques » le reste de l'infrastructure est pillé, brûlé et n'est pas sûr d'utilisation.
Une autre question à résoudre est de savoir si les médias de masse et tous les instruments de la propagande sont une infrastructure essentielle notamment pour soutenir le moral et l'adhésion de la population aux décisions du pouvoir.
Le terme est utilisé le plus souvent à propos de l'aménagement du territoire surtout l'urbanisme et les transports1, mais englobe en fait tous les aménagements et zonages par les décisions politiques impliquées.
L'infrastructure est composée essentiellement des fondations d'un ouvrage ainsi que d'éventuels niveaux enterrés. Elle assure néanmoins le transit des efforts venant de la partie aérienne du projet (superstructure) vers les éléments de fondations notamment grâce à des poutres et des poteaux (éléments de structure de la superstructure).
Une infrastructure de recherche peut être un équipement, des bâtiments, des laboratoires et/ou des bases de données de pointe nécessaires pour mener des activités de recherche et développement2.
Les infrastructures de recherche ne sont pas nouvelles (voir par exemple les observatoires astronomiques), mais leur rôle revêt une importance croissante - les coûts de la recherche, les besoins de recherche transdisciplinaire, la rareté de certains matériaux de base... sont autant de raisons pour qu'à une approche plutôt disciplinaire (exemple des accélérateurs de particules dans la physique) ou locale (une biobanque pour tel laboratoire) qui prévalait jusque-là, se substitue une approche plus ouverte sur différentes communautés scientifiques.
L'infrastructure désigne les équipements informatiques matériels :
L'infrastructure est un élément-clé pour réaliser une bonne interopérabilité entre les éléments des systèmes d'information, comme les logiciels.
L'infrastructure est un concept développé par Karl Marx qui s'articule avec celui des superstructures.
Il existe des fonds spécialisés dans le financement d'infrastructures3. On distingue souvent ceux dits « Greenfield » appelés à financer la première étape du projet, la construction de l'actif et le démarrage de son exploitation, des fonds dits « brownfields » qui interviennent sur des infrastructures plus matures4.
Vulnérabilités face aux changements climatiques[modifier | modifier le code]
Le dérèglement climatique peut accélérer ou exacerber le vieillissement des certains matériaux et soumettre certaines infrastructures à des contraintes accrues ou nouvelles par exemple en raison d'inondations, érosion des sols et du trait de côte, tempêtes ou phénomènes de retrait-gonflement des argiles (RGA), de déversement brusques de lacs de glaciers et de fonte des pergélisols5 et de submersion marine6 plus graves et/ou fréquentes (dont en France7), ou faire fondre en été certains enrobés, de nombreux articles et commentateurs interrogent sur la qualité des infrastructures dans d'autres pays comparables à l'Italie.
- ↑ « Infrastructures de transport : lesquelles bâtir, comment les choisir ? » [archive], sur http://www.institutmontaigne.org/ [archive] (Institut Montaigne), juin 2008.
- ↑ "Vers un espace européen de la recherche" [archive]
- ↑ Florence Moulin et Daniel Schmidt, Les fonds de capital investissement : principes juridiques et fiscaux, Gualino / Lextenso éditions, 3e édition (à jour de la Directive AIFM), décembre 2014, préface Gérard Rameix (Président de l'AMF), 800p (ISBN 978-2-297-00582-1).
- ↑ « Guide des investissements en infrastructures », les guides AF2I, réalisé par un groupe de travail de l’AF2I en partenariat avec JP Morgan Asset Management, avec la participation notamment de Florence Moulin et Daniel Schmidt, octobre 2011
- ↑ Rouleau, K., Guimond, A., & Michaud, M. (2006). Adapter les infrastructures du ministère des transports du Québec aux changements climatiques: Pergélisol et érosion côtière, article présenté à la Session technique sur la mobilité durable, 41e Congrès annuel de l’AQTR. Ville de Québec, Québec.
- ↑ Drejza, S., Friesinger, S., & Bernatchez, P. (2015). Vulnérabilité des infrastructures routières de l’Est du Québec à l’érosion et à la submersion côtière dans un contexte de changements climatiques [archive]: Volume 3. Projet, 8, 1.
- ↑ Cochran I (2009) Les infrastructures de transport en France: vulnérabilité au changement climatique et possibilités d’adaptation [archive]. Note d’étude de la Mission climat, (18), sur le site de la Caisse des dépôts
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