Le Carnaval de Paris est une fête populaire parisienne succédant à la fête des Fous, laquelle prospérait depuis au moins le XIe siècle jusqu'au XVe siècle.
Tombé progressivement en désuétude au XXe siècle et surtout au sortir de la Seconde Guerre mondiale, des initiatives privées pour la renaissance de ce Carnaval sont mises en place au début des années 1990. En 1998, renaît le cortège de la Promenade du Bœuf Gras, puis en 2009 renaît le défilé des Reines des blanchisseuses de la Mi-Carême.
Les liens anciens qui existent entre le Carnaval de Paris et des fêtes de province et de l'étranger depuis 1904 jusqu'aux années 1920 renaissent depuis 2003. Ils amènent des participations italiennes, cherbourgeoises et belges.
Histoire du Carnaval de Paris
Un passé prestigieux
Cette fête a longtemps porté plusieurs noms. Jusqu'au XIXe siècle on[Qui ?] utilisait en France et à Paris, à égalité avec le mot Carnaval le mot Carême-Prenant, qui pouvait être orthographié différemment : « Quaresmeprenant » ou « Quarêmeprenant » par exemple.
La tradition du carnaval est multiséculaire à Paris.
Nicolas de Baye écrit dans son journal en 14112 :
« Lundi, XXIIIe jour de fevrier
La Court, pour la reverence de la feste de caresme prenant qui sera demain, s'est levée devant l'eure. »
La vigueur du Carnaval de Paris a reposé sur une tradition ininterrompue durant des siècles, des sociétés festives et carnavalesques organisées et l'implication particulière de certaines corporations. Ce dernier point est illustré en 1778 par un poème anonyme accompagnant une gravure illustrant la fête3 :
De ces sortes de mascarades,
Les Artisans font leurs plaisirs,
Il faut les voir à nos parades !
C'est là qu'ils comblent leurs désirs !
Chacun retourne à son ouvrage
Quand Mardi-gras est enterré,
Tout est mangé selon l'usage
Et l'on est toujours altéré.
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Écho du Carnaval de Paris dans Le Figaro, 4.
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À l'origine, la période festive du Carnaval de Paris dure des mois. Ici, le , Le Petit Parisien annonce la période 1891-18925.
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Annonce du premier bal de la période 1869 – 1870 du Carnaval de Paris, le 18 décembre 1869 salle Valentino, avec Arban6.
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Ainsi à l'époque les artisans jouent ici un rôle important. À Paris au XVIIIe siècle existe également le régiment de la Calotte, une très fameuse société festive d'origine aristocratique et militaire. Cette société rédige beaucoup de textes comiques, comme le feront plus tard d'autres, par exemple les Badouillards avec leur Grande Charte des Badouillards vers 1840. Fait peu connu, le Carnaval de Paris est traditionnellement la fête de la police de Paris. C'est également la fête des gens du spectacle. Il y a des bals masqués dans les théâtres, une programmation spéciale en temps de carnaval, avec des pièces comiques comme La Foire Saint-Germain., de Jean-François Regnard et Dufresni9, ou La mort de Mardi-Gras, de Fonpré de Fracansalle10. Au XIXe siècle l'implication des bouchers, blanchisseuses, commerçants, étudiants sera essentielle pour l'animation du Carnaval. Ce genre de phénomène se retrouve dans tous les carnavals que ce soit à Dunkerque ou au Brésil, la tradition, l'organisation et l'implication de certaines couches de la population sont essentielles pour la prospérité de la fête. Une structure festive parisienne importante au moins à partir de 1817 est représentée par les goguettes ou sociétés lyriques. Il en naît plusieurs centaines en 1818, année du retour de la paix après 26 années de conflits quasiment ininterrompusn 1. Longtemps les goguettes sont petites et comptent chacune moins de vingt membres. Leurs réunions se tiennent chez des marchands de vin. On[Qui ?] y voit par milliers des gens de toutes origines, en particulier populaires, comme des ouvriers et ouvrières parisiens. Ils se retrouvent chaque semaine le samedi soir veille des dimanches-lundis alors chômés. Et vont se distraire en chantant des chansons connues ou en en créant de nouvelles sur des airs connus. En 1900, il existe encore au moins 90 goguettes à Paris.
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Des Parisiens en Carnaval en 178912.
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Une table au
bal de l'Opéra le jeudi de la
Mi-Carême . La jeune fille porte une tenue de carnaval parisienne très classique et très dénudée
13.
Le Carnaval de Paris qui est populaire et apprécié dans toutes les couches de la population rencontre également au cours des siècles des adversaires qui s'en prennent à lui au nom de la morale. Ainsi par exemple le juriste et théologien calviniste Lambert Daneau qui publie à Paris en 1582 un volume in-8 intitulé :Traicté contre les Bacchanales du Mardi gras, auquel tous les chrestiens sont exhortez de s'abstenir des banquets dudict Mardi-gras, et des masques et mommeries14.
Un phénomène classique en Carnaval, la liberté momentanée de mœurs, existait aussi au Carnaval de Paris. Le goguettier Désaugiers en parle dans sa chanson V'là c' que c'est que l' carnaval, écrite entre 1800 et 182715 :
Au lever du soleil on dort,
Au lever de la lune on sort ;
L'époux, bien calme et bien fidèle,
Laisse aller sa belle
Où l'amour l'appelle :
L'un est au lit, l'autre est au bal...
V'là c' que c'est que l' carnaval16.
Critiquant les femmes de Paris qui, selon lui, « se croient en droit de faire ce qu'elles veulent » et « ne s'occupent que de plaisir et de toilette », Eugène Delacroix écrit entre 1822 et 1863 :
« L'adultère, qui dans le Code civil est un mot immense, n'est par le fait qu'une galanterie de bal masqué.
Les femmes ont besoin d'être contenues dans ce temps-ci : elles vont où elles veulent ; elles font ce qu'elles veulent ; elles ont trop d'autorité. Il y a plus de femmes qui outragent leurs maris que de maris qui outragent leurs femmes17. »
De son côté, Jouslin de la Salle, en 1825, écrit dans sa chanson Le Carnaval :
« Nul mari ne songe à sa femme, En carnaval18. »
Jusqu'au début du XXe siècle le Carnaval de Paris dure beaucoup plus longtemps que le seul Mardi gras. En 1690, dans son Dictionnaire universel, couramment appelé le Furetière, Antoine Furetière écrit ces mots, qui s'appliquent également à Paris19 :
Les balais chatouilleurs en papier au Carnaval de Paris
189520.
« — Tu t'amuses trop ! » Scène du Carnaval de Paris en 1868 vue par
Honoré Daumier21.
Parisiennes en Carnaval en 1869
22.
- « CARNAVAL. s.m. Temps de réjouissance qui se compte depuis les Rois23 jusqu'au Carême24. Les bals, les festins, les mariages, se font principalement dans le Carnaval. »
Soixante-deux ans plus tard, en 1752, l’Encyclopédie confirme, reprenant, presque à l'identique, les mots de Furetière25 :
« Le tems du carnaval commence le lendemain des Rois23, ou le 7 de janvier, & dure jusqu'au carême24. Les bals, les festins, les mariages, se font principalement dans le carnaval. »
La période du Carnaval de Paris durait traditionnellement des mois, comme ce qui se fait encore aujourd'hui en Belgique et en Allemagne. Comme dans ces pays, à un moment-donné, son début était la Saint-Martin le 11 novembre et elle courait jusqu'aux jours gras. À quoi s'ajoutait une reprise de la fête au moment du jeudi de la Mi-Carême, à mi-chemin entre Mardi Gras et lundi de Pâques. Vers 1900 par exemple, ce long carnaval était un temps de réjouissances, fêtes masquées, bals et festins à Paris qui durait ainsi plusieurs mois avec les temps forts des jours gras et de la Mi-Carême. Pâques étant une date mobile se déplaçant sur une plage de 35 jours, la date du mardi gras varie également ainsi que la durée de cette période de fêtes.
En 1903, Le Figaro appelle « le carnaval » les seuls dimanche gras, lundi gras, mardi gras26.
Le Carnaval de Paris a connu une éclipse et a été oublié durant une quarantaine d'années du début des années 1950 jusqu'à 1993. Il n'a jamais été rejeté par les Parisiens et n'a pas disparu du fait d'interdictions. Mais une fête, si belle, grande, ancienne, traditionnelle soit-elle, ne peut exister qu'en étant préparée. Quand se produisent des problèmes d'organisation, combinés qui plus est ici avec des problèmes politiques – rivalité entre la ville et le gouvernement français27, – ce qui a été le cas à Paris, la fête disparaît. Encore de nos jours un grand nombre de Parisiens ignorent qu'il existe un Carnaval de Paris. Ils ignorent également que cette fête connaissait des personnages typiques, caractérisés par leur costume et revenant chaque année, ainsi qu'un certain nombre de blagues carnavalesques traditionnelles appelées « attrappes en Carnaval ». Ces dernières furent pratiquées au moins depuis le XVIIe siècle jusqu'au XIXe siècle.
Des années 1950 jusqu'à 1993, les mots « Carnaval de Paris » cessèrent même pratiquement d'être utilisés, sauf dans des articles spécialisés et des ouvrages scientifiques à faible diffusion. Pour les Parisiens, il était possible éventuellement de fêter à Paris « Mardi Gras ». S'ils parlaient du Carnaval il s'agissait du Carnaval de Nice ou du Carnaval de Rio.
Le Carnaval de Paris a inspiré beaucoup d'artistes. Certains d'entre eux s'en sont même fait une spécialité comme le dessinateur Gavarni. Il a même lancé un jour une boutade comme quoi c'était lui qui l'avait inventé, à raison de 50 francs le dessin28 ! Le caricaturiste Cham a illustré le Carnaval de Paris par des centaines de caricatures et des albums entiers. Gustave Doré et Honoré Daumier ont également traité le sujet. Giuseppe Verdi a composé en 1853 un opéra dont l'action se déroule à Paris durant le Carnaval : La traviata. On y entend Largo al quadrupede, le chœur des bouchers promenant le Bœuf Gras. Le tableau reproduit ici en haut à gauche est d'Édouard Manet. Il représente le célèbre bal masqué de l'opéra29. Le tableau en haut à droite est de Claude Monet et montre le Carnaval boulevard des Capucines.
Le Carnaval de Paris qui a été filmé par les frères Lumière et Georges Meliès30 apparaît dans des films de fiction dont un américain. Plusieurs de ces films ont pour sujet une célébrité et une légende du Carnaval de Paris : Milord l'Arsouille :
- 1912 – Milord l'Arsouille, court-métrage anonyme31.
- 1925 – Mylord l'Arsouille, ciné-roman français de René Leprince32.
- 1937 – Carnival in Paris (Carnaval à Paris) de Wilhelm Thiele.
- 1945 – Les Enfants du paradis de Marcel Carné et Jacques Prévert. Dans ce grand classique du cinéma le tournage des scènes où apparaît le Carnaval de Paris au XIXe siècle sur le boulevard du Crime a impliqué 2 000 figurants33.
- 1955 – Milord l'Arsouille de André Haguet.
- 1978 – Molière de Ariane Mnouchkine. On y voit le Carnaval de Paris au XVIIe siècle.
La promenade de masques
Marchand de plumes de
paon pour chatouiller au Carnaval de Paris 1895
20.
Des délégués de
Calais à la
Mi-Carême 1906 avec la Reine du Courgain, quartier maritime de Calais.
Des délégués suisses à la Mi-Carême 1906, dont Mademoiselle Hermance Taverney, Palès déesse du Printemps de la
Fête des Vignerons de
Vevey 1905 et ses deux demoiselles d'honneur.
Dans la rue deux types d'événements centraux marquent traditionnellement le Carnaval de Paris : la promenade de masques et les cortèges.
La promenade de masques consiste en ce que les masques, c'est-à-dire les personnes déguisées, se retrouvent en grand nombre avec les curieux et admirateurs venus les voir, en un endroit donné à un moment donné. Voici ce que Dulaure dit de ce phénomène en 178735 :
« Rue Saint-Antoine, elle est fameuse pour le concours prodigieux des masques qui tous les ans, les derniers jours du carnaval, attirent un grand nombre de curieux. »
Parlant du mardi gras 19 février 1822, le Journal des débats rapporte le lendemain36 :
« – Les rues Saint-Honoré, de Richelieu, et les boulevards étaient, cette après-midi, remplis d'une foule immense qui venait voir les masques, qui, cette année, n'ont pas été nombreux, mais il y avait beaucoup d'équipages brillants. »
Parlant du dimanche gras 9 février 1834, le Journal des débats écrit37 :
« Aujourd'hui, par un très beau temps, les boulevards et la rue Saint-Honoré étaient parcourus dans toute leur étendue par une foule immense qui venait voir les mascarades du dimanche gras. Une double file de voitures de toute espèce circulait au pas dans ce long espace, au nombre de plusieurs milliers. »
L'affluence, la joie générale du Carnaval de Paris suscite des règlementations, telle cette circulaire du 18 février 1819, aux Commissaires de police, qui les invite à veiller à ce qu'il n'y ait pas plus de deux personnes sur l'impériale d'une voiture conduisant des masques38.
Les cortèges
Les moments traditionnels de sorties de cortèges du Carnaval de Paris sont :
- Les jours gras : ce sont « les derniers jours du carnaval » dont parle Dulaure. Ils commencent au XVIIIe siècle le jeudi gras et finissent le mardi gras. Au XIXe siècle ils vont se restreindre aux seuls dimanche-lundi-mardi gras. C'est le moment de la sortie de la Promenade du Bœuf Gras.
- Vingt-et-un jours après Mardi Gras, le jeudi de la Mi-Carême. La Mi-Carême est également appelée la Fête des blanchisseuses, car c'est le jour de leur fête et du défilé de leurs reines et de la reine des blanchisseuses. À celles-ci succèdent à partir des dernières années du XIXe siècle les reines issues d'autres corporations.
Le cortège du Bœuf Gras est mentionné à Paris en 1274. Sa première description connue date de 1712. Elle apparaît dans un passage du texte d'une pièce de théâtre à écriteaux donnée à l'occasion du Carnaval : Écriteaux des fêtes parisiennes données au public par la grande troupe des danseurs de corde du Jeu de paume d'Orléans, à la foire Saint-Germain, au mois de février 1712.40. Une autre description du Bœuf Gras, connue durant presque trois siècles comme la plus ancienne, date de 173941. Cette fête traditionnelle parisienne prend une ampleur gigantesque au XIXe siècle devenant de facto la Fête de Paris dans le cadre du très grand Carnaval de Paris. On dit à Paris vers 1860 d'un personnage illustre du monde musical ou littéraire qui a eu l'honneur de voir un des bœufs gras de la fête baptisé du nom d'une de ses œuvres, qu'il est bœuf gras ou est entré à l'abattoir. Après 1870, le cortège du Bœuf Gras disparaît durant 25 ans à la suite d'une crise interne du syndicat des bouchers parisiens qui l'organisait : l'affaire Mathurin Couder.
Les cortèges de reines de la Mi-Carême existent au moins depuis le XVIIIe siècle. La Mi-Carême est déjà alors de facto la Fête des femmes de Paris. Le cortège de la Reine de toutes les blanchisseuses de Paris existe au moins depuis 1830. En 1891, à l'initiative de Morel président de la Chambre Syndicale des Maîtres de Lavoirs, ces différents cortèges sont utilisés ou remplacés par le cortège de la Reine des Reines de Paris. À cette occasion les étudiants des Beaux-arts rallient la fête avec un « char du lavoir des Beaux-Arts » en chantant l'hymne de leur école : Le Pompier.
En 1893 l'ensemble des étudiants parisiens avec leur armée du chahut se joint au cortège des blanchisseuses de la Mi-Carême. La participation massive des jeunes gens et jeunes filles des écoles est très appréciée et se poursuit au moins jusqu'en 1946. Elle fait de facto de la Mi-Carême la fête des étudiants parisiens. L'Association générale des étudiants de Paris-AGEP, appelée familièrement « l'A », s'y implique activement. Les étudiants sont aussi bien présents en 1936 et 1946. Le Figaro rapporte comment ils se joignent au grand cortège du Bœuf Gras de la Mi-Carême du jeudi 19 mars 1936 avec leur char appelé Et voilà le printemps. Le grand cortège de la Mi-Carême du jeudi 28 mars 1946 est essentiellement l'œuvre des étudiants, alliés aux Forts des Halles et soutenus par les grands journaux parisiens.
Il a existé au Carnaval de Paris mais seulement de 1822 jusque vers 1860 un troisième grand cortège resté célèbre. Il sortait le matin du Mercredi des Cendres :
Les cortèges centraux du Carnaval de Paris attirent des foules énormes venues de Paris et des banlieues alentour. Au point que fin XIXe début XXe siècle on est obligé d'interrompre la circulation des véhicules sur les grands boulevards durant les jours gras (dimanche, lundi et mardi gras) et le jeudi de la Mi-Carême.
Ces moments de liesse sont favorisés par des congés. En 1932, par exemple, le personnel de la Préfecture du département de la Seine bénéficie encore d'une demi-journée de congé le Mardi gras et le Jeudi de la Mi-Carême42
Une fête de masse
L'affluence au Carnaval de Paris est impressionnante. Par exemple, en mars 1895, on lit dans le compte-rendu du défilé de la Mi-Carême paru dans le Journal des débats43 : « Sur la place de l'Hôtel-de-Ville, comme sur tous les autres points du parcours, une foule considérable, difficilement maintenue sur les terre-pleins et les trottoirs, attendait longtemps à l'avance l'arrivée du cortège. Trois vastes estrades étaient dressées devant le monument, et plus de quatre mille invités y avaient pris place. »
Confettis et serpentins
Le premier confetti était fait de dragées45, puis de boulettes de plâtre. Celui, moderne, en papier, ne fut pas inventé à Paris, mais en Italie. En revanche, c'est son apparition au Carnaval de Paris en 1891 qui lui assura sa vogue mondiale.
Initialement chutes de papier perforé utilisé pour l'élevage du ver à soie, le premier confetti en papier était blanc. Il est décrit ainsi par Le Monde illustré du 26 mars 1892, commentant un dessin figurant la bataille de confettis de la journée de la Mi-Carême 189246:
- C'est aux bals de l'Opéra que le jeu a commencé, et par une innovation heureuse, au lieu de ces horribles bonbons de plâtre en vogue à Nice et en Italie et qui nécessitent un masque pour préserver le visage, et une housse pour garantir les costumes de leur éclaboussure, imaginez des centaines, des milliers de tout petits pains à cacheter, non collants, enfermés dans un sac, et qui, le sac ouvert, se répandent en neige voltigeante et planent dans l'air comme d'innombrables essaims de papillons blancs.
Des journaux parisiens du début des années 1890 donnent une version différente. Selon eux, le lancement du confetti dans la capitale eu lieu au Casino de Paris, en décembre 1891, à l'initiative de son administrateur, Monsieur Lué. Son père, ingénieur à Modane, lui ayant fait parvenir les chutes de papier utilisées à cette occasion.
Le confetti en papier apparut au Carnaval de Nice vers 1892 sous le nom de confetti parisiens47, ce qui indique bien son origine.
Le confetti commença à être fabriqué en grande quantité. En France, dès les premières années de leur apparition, la fabrication, le transport et la vente de confettis et serpentins concernent des quantités très considérables. D'une note adressée début 1896 aux compagnies de chemins de fer par le Syndicat des Marchands de papiers en gros, il ressort que confettis et serpentins peuvent remplir des wagons de marchandises entiers pour un poids total de cinq à huit tonnes48.
Paris exportait des confettis y compris à l'étranger. Les commandes comprenaient les couleurs souhaitées. Il fut même fabriqué du confetti doré.
L'emploi qui fut fait du confetti en papier et du serpentin confine à une véritable épopée durant la période 1891-1914 des confettis et serpentins au Carnaval de Paris. Rapportant la journée de la Mi-Carême à Paris, Le Petit Journal écrit que le 21 mars 1895 place de l'Opéra : « On ne songeait qu'à se lancer des confettis par poignées ; le sol en était jonché à ce point qu'on enfonçait dedans jusqu'aux chevilles51. »
Le serpentin ne fut pas non plus inventé à Paris. Mais c'est son apparition au Carnaval de Paris en 1892 qui le lança mondialement. Il s'est aussi appelé à ses débuts spirale ou spirale-opéra. Dans une ordonnance de police du 7 juillet 1922 il est appelé : serpentin-spirale52. À l'origine du serpentin, on trouve le ré-emploi festif de fins de bobines des bandes de signaux morse en papier. Puis ils sont fabriqués spécialement et font cinquante à deux cents mètres de long.
Admiratif du Carnaval de Paris, Georges Clemenceau écrit en 1895 dans Le Grand Pan53 :
« Jusqu'à deux heures du matin, dans la nuit tiède et grise, sous les fantastiques reflets de l'électricité, une foule joyeuse, aimablement riante, promenait sa belle humeur au long de nos boulevards, assourdis d'un épais tapis de haute lisse aux pointillés multicolores, entre deux rangées d'arbres follement enrubannés, festonnés, pelotés de banderoles flottantes agitant au vent tous les rayons de lumière enchevêtrées à plaisir. »
La vogue des confettis et serpentins s'arrêta dans la capitale à la suite de leur interdiction. Les serpentins furent interdits dès les années 1890. Les confettis depuis 1919 jusqu'à 1932.
Au théâtre
Quelques costumes portés à la Mi-Carême
1894, croqués par Georges Redon
55.
Le théâtre est un lieu où le Carnaval de Paris prospère. Durant les jours gras on donne des bals masqués à la fin de la dernière représentation de la journée.
Le Ménestrel écrit, le 4 février 183856 :
- Le carnaval règne depuis un mois dans nos salles de théâtres et de concerts. Chaque semaine offre ses nuits de déguisements et de folies, auxquelles une entraînante musique de danse donne un certain attrait.
Au bal du théâtre de la Renaissance est lancé, au Carnaval de Paris en 1839 et repris en 1840, le Galop des tambours, composé et dirigé par Jean-Baptiste-Joseph Tolbecque, chef d'orchestre des bals du théâtre de la Renaissance. Cette œuvre remporte un immense succès.
Des pièces sont spécialement écrites et jouées pour le Carnaval. En 1818, on lit à propos d'une pièce écrite et jouée pour le Carnaval : « Les Variétés ont donné une folie-carnaval pleine d'entrain et de gaité »57.
Il existe dans les théâtres parisiens une programmation de Carnaval. En 1819, un chroniqueur, parlant de celle-ci, mentionne qu'il est d'usage à l'époque de ne jouer Molière à la Comédie-Française que durant les jours gras. Il est oublié ensuite. Cependant, la tradition est reprise par la suite.
Le théâtre influence aussi le Carnaval dans la rue. Certains personnages typiques du Carnaval de Paris, comme Robert Macaire et Bertrand, vers 1830, en sont directement inspirées.
D'une façon générale, les théâtres parisiens sont courus au moment du Carnaval. Le 21 février 1904, Julius écrit à ce propos dans La Revue diplomatique, faisant un jeu de mots avec la « crue de la Seine »58 :
- Comme d'usage, les matinées des « jours gras » ont fait couler dans les caisses directoriales les flots du Pactole... la véritable et bienheureuse « crue de la scène ».
Les bals institutionnels
Almanach du commerce de Paris 1827
59.
Durant les festivités du Carnaval de Paris, les institutions officielles s'impliquent. Des bals masqués sont donnés au palais des Tuileries, à l'Hôtel de ville, dans les ministères.
Durant la Commune de Paris en 1871, le communard Maxime Vuillaume dort un soir au ministère de la Justice place Vendôme. Son récit autobiographique publié par la suite se fait l'écho des bals masqués qui avaient lieu dans ce ministère60 :
- Un soir que j'étais resté fort tard, je ne me rappelle plus pourquoi, au ministère on m'avait préparé une chambre pour y passer la nuit. Une chambre grande comme une cathédrale, avec un lit à colonnes qui ressemblait à un autel. Sur la cheminée, des flambeaux allumés. Allais-je grimper sur ce lit ? Je saisis un des flambeaux, j'ouvre une porte, je traverse une deuxième chambre, puis une autre et une autre encore. J'ouvre une dernière porte. Suis-je halluciné ? Le flambeau oscille dans ma main. Devant moi, pendus aux murs, des personnages revêtus de costumes, étincelants ou modestes. Des seigneurs aux pourpoints brodés d’or, des femmes aux corsages plaqués de velours, de longs manteaux couleur de muraille. Tous pendus par le cou... Je m'approche... Ce sont des costumes de bal masqué... Les bals du ministre de l'Empire... J'en ris encore... Je regagnai mon lit à colonnes et ma cathédrale.
Autres événements
« Quelle prodigieuse bête !!! Si nous pouvions être un jour de cette force-là !! » (Le Bœuf Gras parisien caricaturé par Pruche en 1843
61).
La sortie du bal masqué de l'Opéra en 1860
64.
Vaugirard
1er, le Bœuf Gras de la Rive Gauche (abattoirs de Vaugirard), vedette du défilé du dimanche gras
66 10 février 1907.
Bulletin du Photo-club de Paris 1894
68.
Annonce d'un programme pour les enfants le mardi gras 20 février 1912
69.
Subventions municipales parisiennes allouées au Carnaval de Paris en
1910 : le
Bœuf Gras reçoit quatre fois moins que la
Mi-Carême70.
Le Mardi Gras 21 février 1917
71.
La danse et la musique sont traditionnellement indissociables du Carnaval de Paris. L'Almanach du Commerce de Paris pour l'année 1827 note que72 :
- « Pendant le carnaval, le nombre des bals masqués et non masqués est très-considérable ; mais les plus fréquentés sont ceux que donnent les théâtres du grand Opéra, de l'Odéon, de la Porte-Saint-Martin. »
Revenant chaque année, le Bal de l'Opéra est un événement marquant du Carnaval de Paris. Il apparaît en janvier 1716 et existe encore en 192773. Créé par une ordonnance royale du Régent, en date du 31 décembre 1715, il attire une foule nombreuse. Au début du XIXe siècle, la police de Paris considère le montant de la recette du bal de l'Opéra comme un indice significatif de l'état de santé du Carnaval de Paris. C'est dans ce bal que vers 1840 Philippe Musard introduit le cancan ou coincoin, danse scandaleuse inventée par les blanchisseuses dans leurs fêtes.
Cette danse, qui se pratique alors en couple, est beaucoup plus provocante qu'aujourd'hui. Car les femmes portent des culottes fendues. Parlant de Jane avril et stigmatisant la danse scandaleuse, Joyant écrit : « Elle ne se commettait pas avec les danseuses du quadrille, la Goulue, Grille d'Égout, Rayon d'Or, la môme Tonkin ou la môme Fromage74[source insuffisante]. » Immortalisée par Toulouse-Lautrec, une des plus célèbres interprètes de cancan, la Goulue était la fille de la patronne d'un lavoir de Clichy. Le cancan montré au cinéma ou son héritier touristique le french cancan est édulcoré et, avec ses culottes fermées, diffère beaucoup de son modèle d'origine.
Pour les bals du Carnaval de Paris des dizaines de compositeurs ont créé des centaines de partitions de musique au XIXe siècle. Ce sont généralement des quadrilles. Les partitions existent toujours, le plus souvent en réduction pour ensembles de musique de salon, pianoforte ou piano et aussi parfois pour musiques militaires. Il existe cependant des exceptions. Ainsi le département de la musique de la Bibliothèque nationale de France conserve des dizaines de partitions complètes pour orchestre d'Auguste Desblins. Mais elles ne sont plus jouées depuis cent-cinquante ans. La musique festive de danses de Paris au XIXe siècle a été célèbre dans le monde entier à l'égal des valses de Vienne et a marqué de son empreinte les traditions musicales de plusieurs pays et régions du monde.
Au nombre des plus fameux compositeurs de musique festive de danses de Paris au XIXe siècle on trouve Philippe Musard « le roi (ou le Napoléon) du quadrille », Louis-Antoine Jullien, Isaac Strauss, des Belges : les frères Tolbecque, etc.
Dans les années 1830-1850 les talents chorégraphiques de certains danseurs des bals du Carnaval de Paris comme Chicard, Balochard, Pritchard, la Reine Pomaré ou Céleste Mogadorn 2 en ont fait des célébrités parisiennes. Les émules de Chicard et Balochard furent à l'origine de la création des sociétés festives et carnavalesques des chicards et balochards qui jouèrent un grand rôle d'animation du Carnaval de Paris au côté d'autres sociétés comme les badouillards, flambards et braillards.
Le chant choral dans la rue participe de la liesse générale du Carnaval de Paris, comme le rappelle Jean Frollo dans Le Petit Parisien, parlant des premiers orphéons au début des années 183075 : « Ils étaient la gaieté de Paris, ces libres chanteurs qui se réunissaient pour faire la conduite aux camarades pris par la conscription ou qui animaient de leurs harmonieux refrains les fêtes du carnaval parisien. »
Le Carnaval de Paris en 1589 a un caractère orgiaque. On[style à revoir] y voit la nuit du mardi gras au mercredi des cendres des cortèges de Parisiens et Parisiennes défilant entièrement nus puis pratiquant la sexualité sans modération dans la rue. Le dépassement des interdits dans le domaine des mœurs parait s'être manifesté en d'autres occasions au Carnaval de Paris. Arnold Van Gennep en parle en 1947 dans son Manuel de folklore français contemporain. S'agissant de la pratique du travestissement, il écrit : « comme les romanciers l'ont observé souvent, le Carnaval, au milieu du XIXe siècle permettait à une honnête femme parisienne d'agir en fille entretenue, ou pire76. »
Le Carnaval de Paris sous Louis XVI et notamment celui de 1789 est décrit par le journal de Siméon-Prosper Hardy. Au Carnaval de Paris en 1831, la fête et l'émeute se juxtaposent sans se déranger mutuellement.
Le Mardi Gras 1878, l'Estudiantina espagnola, une troupe musicale espagnole composée de 64 étudiants costumés, défile dans Paris, avec guitares et tambourins, accueillie par 600 étudiants parisiens et une foule immense77.
En 1881, Romain Bigot invente à Paris un instrument de musique étrange et bruyant : le bigotphone. Celui-ci est d'un usage à la portée de tous. Des goguettes s'en emparent et forment des sociétés bigophoniques. La première naît en 1885. D'autres suivent. Il en existe une trentaine en région parisienne en 189878. Leur présence est très remarquée au Carnaval de Paris et la presse en parle. Par exemple, la société bigophonique des Étourdis ou de l'Académie culinaire voit sa photo publiée dans Le Petit Journal à l'occasion d'une aubade qu'elle donne à Rosa Blanche, Reine des Reines de Paris élue pour la Mi-Carême 190663[source insuffisante].
En 1891 est lancé au Carnaval de Paris le confetti moderne en papier. À ses débuts il est vendu au verre ou au kilo.
En 1892 est lancé au Carnaval de Paris le serpentin. Les premières années ils font 50 à 200 mètres de longueur sur un centimètre de largeur.
L'usage massif du confetti à Paris de 1891 à 1914, celui du serpentin, durant quelques années à partir de 1892, confine à une véritable épopée. La Seine à la sortie des égouts de Paris le lendemain matin des grandes batailles de confetti prend l'apparence d'une « immense banquise multicolore ». Les serpentins rendent les arbres dénudés des grands boulevards « tout chevelus et multicolores ». Confetti et serpentins subiront des interdictions répétées qui finiront par en réduire l'usage à Paris.
Extension du Carnaval : certaines salles de bal, au XIXe siècle, donnent toute l'année, une fois par semaine, un bal costumé. C'est le cas, par exemple, du bal du Moulin rouge.
À l'Hospice de la Salpêtrière existe à la fin du XIXe siècle un fameux bal des folles donné chaque année au moment de la Mi-Carême, ainsi qu'un bal des enfants épileptiques. De nombreuses personnalités y assistent.
En 1896 et 1897 les artistes et montmartrois pour se moquer du cortège du Bœuf Gras, qui ressort en grande pompe après 25 années d'interruption79, organisent une Promenade de la Vache enragée ou Vachalcade. Destinée à être pérennisée cette fête de Montmartre ne connaît pas ensuite de nouvelles éditions.
Au Carnaval sont organisées des animations destinées aux enfants, comme ce bal du mardi gras 17 février 1885 dont parle Le Petit Parisien :
- Beaucoup d'enfants étaient costumés en pierrettes, en marquises poudrées, en laitières et surtout en incroyables.
- Le bal d'enfants qui a eu lieu à l'Opéra a été très gai : on y a remarqué de très jolis travestissements.
- Une masse de curieux s'était portée sur la Place pour voir passer les petits déguisés : un cordon de gardiens de la paix frayait un passage aux chers enfants, qui s'en allaient au bal tout joyeux, tout pimpants !
- Le succès a dépassé toute attente : il y a eu plus de six mille entrées.
- Du couloir des loges, le coup d'œil était féerique. Au son de l'orchestre d'Arban, les bébés dansaient, encouragés par les jeunes mères, qui se mêlaient aux rondes enfantines. Dès deux heures et demie, il était impossible de circuler.
- À cause de la représentation du soir, On n'avait pu livrer aux danseurs qu'une partie de la scène : au prochain bal, que l'on annonce pour la Mi-Carême, il n'en sera pas ainsi.
- Dans une loge, Victor Hugo, celui qui connait si bien « l'art d'être grand-père », suivait les évolutions des groupes joyeux et bruyants80.
De 1904 à 1914 le Carnaval de Paris connaît des échanges internationaux : venue des reines parisiennes de la Mi-Carême à Turin, Milan, Rome, Naples, Prague... Délégations italiennes, espagnole, portugaise, suisse participant aux cortèges de la Mi-Carême. Des délégations venues de villes des provinces françaises participent également à ces cortèges. En 1905, la troupe du cirque de Buffalo Bill défile à Paris pour la Mi-Carême.
Le Carnaval de Paris va prospérer jusqu'en 1914 inclus. À partir de l'année suivante et durant toute la durée de la guerre il sera interdit.
L'influence internationale du Carnaval de Paris
Le 20 février 1847, L'Illustration écrit :
« Il n'y a qu'un carnaval à Paris, mais on en tire une infinité de copies. Ce n'est plus de Venise ou de Naples que part la fusée du rire durant les jours gras. L'Europe nous emprunte jusqu'à nos contorsions et nos grimaces. Si les cris et les ohé de nos titis et de nos chicards ont échos dans toutes les bourgades du vieux continent, sommes-nous bien assurés de trouver du neuf en le demandant au nouveau monde ? Lima ou Buenos-Ayres, par exemple, n'ont-elles pas aussi dans ces jours de liesse, leurs niches éclatantes, bâties de carton peint, inondés de lumière, où se retrouvent les figures, les silhouettes et les fantaisies de nos bals masqués ? »
Dans sa nouvelle intitulée Z. Marcas, publiée en 1840, Honoré de Balzac écrit83 :
« Puis vint le carnaval, ce carnaval parisien qui, désormais, effacera l'ancien carnaval de Venise, et qui, dans quelques années, attirera l'Europe à Paris, si de malencontreux préfets de police ne s'y opposent. »
Il écrit également, dans son roman La Fausse Maîtresse, paru en 1841 dans le journal Le Siècle84 :
« Chacun sait que depuis 1830 le carnaval a pris à Paris un développement prodigieux qui le rend européen et bien autrement burlesque, bien autrement animé que le feu carnaval de Venise. »
Aussi surprenant que cela puisse paraître de nos jours aux néophytes[Quoi ?], le Carnaval de Paris a eu une influence décisive sur le Carnaval de Rio. Spécialiste de l'histoire de ce carnaval, Felipe Ferreira, professeur de culture et arts populaires à l'Université d'État de Rio de Janeiro écrit à ce propos85 :
« L'idée de mouvement se joint au concept de diversion et influence la manière dont le Parisien occupe son temps libre (après 1830). Le carnaval de la capitale française va incorporer ce concept de déplacement dans les promenades effectuées pendant la période carnavalesque. Et c'est ainsi que se promener à pied ou en voiture sur les grands boulevards, revêtus de costumes élégants, occupera les après-midi froides du carnaval de Paris.
C'est ce modèle d'occupation festive des rues que l'élite carioca décide d'importer et d'adapter au carnaval de Rio de Janeiro. Après leur implantation, les bals masqués sortent peu à peu dans les rues sous formes de mascarades. »
Comme l'explique Felipe Ferreira dans son livre L'Invention du Carnaval au XIXe siècle, Paris, Nice, Rio de Janeiro, les bals masqués du Carnaval de Rio ont été importés de Paris en réaction contre les vieilles traditions carnavalesques populaires lusitaniennes de l'entrudo dont la bourgeoisie carioca voulait se débarrasser. Cette importation s'est faite jusque dans les détails des costumes. Comme on peut le voir à la lecture de la Semana Ilustrada, en date du 7 février 1864. Cet hebdomadaire de Rio relève qu'au moment du Carnaval :
« Même les dénominations se francisent complètement, et les pierrots, les débardeurs, les zouaves apparaissent dans la société brésilienne comme s'ils avaient droit de cité. »
L'importation des traditions carnavalesques parisiennes à Rio est vue par la bourgeoisie au XIXe siècle comme un élément d'ordre et de civilisation contre le carnaval populaire traditionnel. Français présent à Rio, Richard Cortambert écrit dans L'Illustration en décembre 1868, à propos du Carnaval de Rio et ses traditions86 :
« Pendant que les blancs s'abandonnent aux distractions mondaines ; les nègres se livrent avec une sorte de furie bestiale à tous les excès de la danse. »
Les cariocas adopteront par la suite avec enthousiasme la mode des confettis en papier lancée à Paris à partir de décembre 1891. Le Jornal do Commercio du 23 février 1906 rapporte dans sa description du Carnaval de Rio que :
« À 10 heures du soir une énorme masse de gens sur l'avenue Central, ont commencé avec enthousiasme à s'adonner au jeu des confetti87. »
Le Carnaval de Paris marque également de son influence l'Amérique française. Fondée en 1710, une des premières sociétés de carnaval de Mobile (Alabama) porte le nom de : « Boeuf Gras Society ». Elle défile durant 150 ans au Mardi Gras, depuis 1711 jusqu'à 1861. En tête de son cortège, le Bœuf Gras est représenté par la tête d'un énorme taureau poussée seule sur roues par seize hommes. Plus tard, une autre société de Carnaval, Rex, défile avec un véritable taureau, drapé de blanc88.
Au Carnaval de la Nouvelle Orléans le Bœuf Gras du Carnaval de Paris marque également son influence. En 1873, dans la parade de Mardi Gras de la société Rex, on voit devant le Bœuf Gras marcher un sacrificateur armé d'une massue directement inspiré par son homologue dans le cortège du Bœuf Gras parisien. Depuis 1909, le Bœuf Gras de la société Rex qui défile au Carnaval de la Nouvelle Orléans est symbolisé par une figure sculptée géante montée sur un char.
Au XIXe siècle, la figure centrale du Carnaval de la Martinique, le Papa Diab', figurant un impressionnant diable rouge, traîne derrière lui un bœuf de Carnaval : le Bœuf Mardi Gras.
En 1900] un cortège du Bœuf Gras est organisé à Montréal évoquant celui de Paris. Il défile dans le bâtiment d'une grande patinoire89.
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Un Sacrificateur, escortant le Bœuf Gras vers 184590.
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Le Bœuf Gras de la société Rex à la Nouvelle Orléans en 1873, en tête marche le sacrificateur inspiré par Paris91
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Le char du Bœuf Gras de la société Rex au Carnaval de la Nouvelle Orléans en 2011.
La place du rire dans le Carnaval de Paris
Le rire a une place privilégiée dans le Carnaval de Paris. Qui est l'occasion de raconter quantité d'histoires drôles, comme le rapporte A. Rolet dans La Presse littéraire, le 92 : « …jamais on n'entendit raconter dans Paris (au moment du Carnaval en 1861) plus d'histoires bouffonnes, désopilantes, incroyables sur les farces du carnaval ».
Le Carnaval de Paris et la philanthropie
Faire du Carnaval l'occasion de récolter des fonds pour aider des personnes en situations de détresse est une tradition qu'on rencontre. Par exemple à Dunkerque et dans les villes alentour les sociétés philanthropiques et carnavalesques récoltent des fonds pour des bonnes causes via le prix d'entrée de leurs grands bals costumés. Des démarches similaires existaient à Paris au temps de la prospérité de son Carnaval.
Le Petit Journal, fidèle supporter du Carnaval de Paris reçoit des dons au moment de la fête. Ils sont mentionnés dans ses colonnes et destinés à une Caisse de secours immédiat. De l'argent est collecté sur le parcours des cortèges. Dans le compte-rendu du bal masqué de l'Opéra organisé le 16 février 1830, Le National écrit93 :
- Nous avons vu les étrangers partager ce saisissement à la vue de notre France, si riche et si belle. Un sentiment vrai se joignait au plaisir causé par ce spectacle, c'était la certitude d'un bienfait considérable, car on savait que la recette était de plus de cent mille francs. Notre France est vive, mobile mais elle est bonne, compatissante94, elle fait le bien aussi volontiers qu'elle s'amuse.
- Trois peintures de Camille Pissaro montrant le Carnaval de Paris en 1897 :
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Boulevard Montmartre - Mardi Gras
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Boulevard Montmartre, Mardi Gras, au coucher du soleil
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La Mi-Carême sur les Boulevards
L'oubli du Carnaval de Paris
Le
, lendemain du
mardi gras, dans
L'Humanité, Victor Snell proteste contre l'interdiction des
confettis à Paris et d'autres mesures empêchant les Parisiens de s'amuser
95. Le nommé Raux cité ici est Fernand Raux, Préfet de police de Paris à l'époque. Le Paul-Louis auquel il est fait référence à la fin est
Paul-Louis Courier auteur d'une brochure intitulée :
Pétition pour des villageois qu'on empêche de danser, publiée en 1822 et adressée à la Chambre des Députés
96.
Excepté en 1922 pour les confetti, de 1919 à 1932 inclus,
confetti et
serpentins sont interdits à Paris
97.
Couverture en couleurs de
Paul Merwart pour une revue étudiante sortie à l'occasion de la Mi-Carême 1896 à Paris.
Illustration pour le Carnaval de Paris 1920
100.
Au Carnaval de Paris ont toujours eu lieu des fêtes costumées chez des particuliers, comme ici chez des russes blancs en 1925.
L'épreuve de la Grande Guerre s'achève le 11 novembre 1918 jour de la Saint Martin début traditionnel de la période du Carnaval. La joie amenée par le retour de la paix donne à Paris des allures de Mi-Carême. Où en certains endroits l'Armistice est saluée à coups de confettis101. Les Parisiens espèrent bien vite retrouver la joie de leur Carnaval interdit durant quatre longues années.
Les adversaires de la fête ne souhaitent pas les laisser s'amuser. Déjà le manque de charbon sert à justifier le refus de la dérogation permettant aux cafés de fermer tardivement à Paris95. Il y est interdit de faire de la musique95. Contre le Carnaval, ses ennemis parviennent en 1919 à faire interdire l'usage des confettis sous de fallacieux prétextes d'hygiène et économie. Les confettis propageraient des maladies et les ramasser coûterait trop cher. Comme ils continuent à être autorisés et largement utilisés ailleurs, par exemple au Carnaval de Nantes, un journaliste de l'époque fait malicieusement remarquer que les confettis ne rendent malades qu'à Paris. En fait les interdictions du Carnaval se doublent toujours de prétextes divers. On empêche la fête pour des raisons de morale, hygiène, économies, manque d'argent, lutte contre le bruit, nécessité de ne pas troubler la circulation automobile, etc. Ce genre de discours justificateurs apparaît dès le XVIe siècle. Par exemple on interdit les masques en raison des désordres que leur vente pourrait occasionner. On n'interdit pas les masques parce qu'on est contre. Parallèlement à l'interdiction renouvelée chaque année des confetti à partir de 1919, les adversaires de la fête font maintenir l'interdiction des serpentins. En dépit des manœuvres anti-festives, dès mars 1919, le cortège de la Mi-Carême défile à nouveau.
L'acharnement anti-festif se doublera à un moment donné de la suppression des vacances des jours gras pour les enfants, qui sont déplacées à une autre période de l'année, ce qui permet d'empêcher les enfants de faire carnaval. Alors qu'un argument classique et traditionnel des adversaires de la fête consiste à écrire qu'y participer, se costumer, est très beau et bien uniquement pour les enfants et que pour les adultes c'est laid et ridicule. Ce sont des « pasquinades indignes de l'homme » comme l'écrit Benjamin Gastineau en 1855 en parlant du Carnaval de Paris.
Mais ce sont surtout d'autres raisons qui font que le Carnaval connaît une disparition progressive de la scène parisienne à partir du début des années 1920. Si belle, grande et traditionnelle soit-elle une fête a besoin d'être organisée. Or son organisation va défaillir. Le Comité des Fêtes de Paris, organisme privé qui organise la Mi-Carême depuis 1903 et fait sortir à cette occasion avec peu de moyens 500 000 Parisiens dans la rue connaît une grave crise à partir de 1921. Par ailleurs il n'existe pas de maire de Paris qui aurait pu soutenir la fête. Cette fonction officielle a été supprimée en 1794 et ne réapparaîtra qu'en 1977102. Durant cette longue période le préfet de la Seine nommé par le ministre de l'Intérieur et qui gère Paris privilégie la fête royale, impériale ou nationale plutôt qu'un Carnaval expression d'une ville longtemps réputée révolutionnaire et placée sous la surveillance directe de l'État. Dans les années 1930, on assiste à une démission complète des organisateurs habituels de la Mi-Carême, qui renoncent à organiser le grand cortège annuel et ne conservent des festivités que les mondanités : réceptions à l'hôtel de ville et par la presse. Seuls les étudiants et des initiatives locales continuent alors la tradition des défilés dans la rue.
Après 1919 défilent encore malgré tout deux grands cortèges du Carnaval de Paris :
Pour lutter contre l'oubli et renouer avec la joyeuse tradition, le 27 mai 1951 le Comité du bi-millénaire de Paris fait défiler un petit cortège du Bœuf Gras. L'opération sera répétée le 22 avril 1952, à l'initiative du Comité des Fêtes du 19e arrondissement de Paris. Puis le Bœuf Gras disparaît.
Dans les années 1950 et jusqu'en 1960 défilent des cortèges d'enfants costumés sur l'avenue des Champs-Élysée. Le nombre de participants peut atteindre plusieurs centaines. Ils sont accompagnés par un petit nombre d'adultes costumés103[source insuffisante].
Le jeudi de l'Ascension 27 mai 1954, par un temps magnifique, un grand corso fleuri genre Carnaval est organisé pour l'ouverture de la Grande saison de Paris. Il attire une foule énorme. L'initiative qui a été prise en dehors de la période traditionnelle du Carnaval ne sera pas renouvelée.
Le 25 juin 1977 a lieu la Fête de l'été appelée également dans la presse le Carnaval des Carnavals. Cette fête est censée évoquer les Carnavals du monde. Dans son programme imprimé est mentionné le Bœuf Gras. Mais c'est un spectacle, pas une fête. Les Parisiens y sont conviés en spectateurs et ne sont pas appelés à y participer. Le défilé clou de la manifestation a lieu sur des péniches sur la Seine. Dans de telles conditions il est difficile de se mêler à pied au cortège... Sur la péniche censée évoquer Paris dans le défilé figure le bal musette où se côtoient le légionnaire et le marin104[source insuffisante]. La tradition du Carnaval de Paris avec ses blanchisseuses, son Bœuf, ses costumes, ses grandes batailles de confettis, ses serpentins de 50 à 200 mètres de longueur, ses bals masqués, est de fait oubliée.
Les manifestations parisiennes à caractère festif des années 1980-1990 ne feront pas mieux de ce point de vue.
Par exemple la fête très réussie du Carnaval de Venise à Paris qui se déroule sous les arcades et dans les jardins du Palais-Royal le mardi gras n'y fait aucune allusion.
Affichette annonçant la manifestation turinoise du 12 mai 1997 qui se transformera en manifestation en faveur du Carnaval de Paris interdit à l'époque
105.
Subjectivité du regard sur le Carnaval de Paris
S'agissant des témoignages sur une fête, un Carnaval, et ici le Carnaval de Paris, la subjectivité du regard peut donner des résultats très divergents.
On peut comparer, par exemple, ces deux témoignages sur la même édition du Carnaval de Paris, celle de 1844. Le mardi gras tombait cette année-là le 20 février.
Le , Delphine de Girardin écrit106 :
- « Sur le boulevard, le carnaval a été triste et laid. De pauvres enfants s'entassaient dans des calèches, ou s'en allaient barbotant dans une affreuse neige fondue, une espèce de sorbet noir qui glaçait leurs petits pieds, tout cela pour voir des masques qui ne passaient pas, et ils en demandaient en pleurant ; pour les consoler, on leur désignait, dans les voitures et dans la foule, les premières figures grotesques que l'on remarquait, en leur disant : « Voilà un masque ! » On montrait aux uns les parents des autres, et vice versa. »
Le , L'Illustration donne une tout autre présentation du même événement :
- « Dès midi, une moitié de Paris s'était mise à la fenêtre pour voir passer le carnaval, l'autre moitié se répandait dans les rues ; de la Madeleine à la Bastille, le boulevard était couvert d'une population immense, qui s'agitait tumultueusement et se pressait sur les dalles des contre-allées, tandis qu'une double haie de voitures occupait les bas-côtés, s'allongeant à perte de vue. »
Calendrier 2007-2022
Dates du Carnaval
Année | Dimanche Gras | Mardi Gras |
2007 |
18 février |
20 février |
2008 |
3 février |
5 février |
2009 |
22 février |
24 février |
2010 |
14 février |
16 février |
2011 |
6 mars |
8 mars |
2012 |
19 février |
21 février |
2013 |
10 février |
12 février |
2014 |
2 mars |
4 mars |
2015 |
15 février |
17 février |
2016 |
7 février |
9 février |
2017 |
26 février |
28 février |
2018 |
11 février |
13 février |
2019 |
3 mars |
5 mars |
2020 |
23 février |
25 février |
2021 |
14 février |
16 février |
2022 |
27 février |
1er mars |
Témoignages
Carnaval de Paris en 1610
Tract des Fumantes de Pantruche en 2004.
Contre le Carnaval de Paris en 1790
En février 1790, le Carnaval de Paris est interdit par les autorités. Un journal favorable à l'interdiction écrit à cette occasion, peu après la date de la fête interdite108 :
- Nul n'a paru penser aux mascarades, aux orgies, aux folies qui avaient lieu à pareil jour, les années précédentes. Il n'y a point eu de course de masques ni le lundi ni le mardi, et le peuple n'a pas paru les regretter. Il a senti toute l'absurdité de cette monstrueuse coutume, et il faut espérer, pour notre bonheur, qu'elle ne se reproduira plus. Ce sera encore un des fruits de la révolution.
Le Carnaval de Paris 1817
Un voyageur américain, Franklin James Didier écrit109 :
- Je ne sais pas ce que peut être le carnaval de Venise. La splendeur de celui de Paris m'a étonné. J'aime cette mascarade qui change tous les objets, renouvelle tout, et donne à une grande ville l'air d'un théâtre grotesque.
- Bergères, faunes, arlequins, polichinelles, rois, sauvages et pantalons m'ont accosté plus d'une fois. Leur démarche, tantôt légère, tantôt grave, leur attitudes diverses, leur solennelle gaité et leur étrange accoutrement forceraient un philosophe de rire. J'ai vu plus d'une Diane en falbalas chercher, rue Saint-Honoré, l'Endymion de la nuit prochaine.
- Le dernier jour du carnaval, le mardi grasn 3, on a promené dans les rues de Paris, avec une pompe vraiment triomphale, un cortège éblouissant, et une profusion de drap d'or, de broderies et de paillettes, ce bœuf vénérable, qui porte sur son dos un petit Cupidon bien portant ; ce bœuf consacré, que tous les enfants de Paris savent être le bœuf gras.
Le Carnaval de Paris vu par Honoré de Balzac en 1841
En 1841, dans son roman La Fausse Maîtresse, Honoré de Balzac évoque le Carnaval de Paris 1838, ses réjouissances de rues et ses bals110 :
« Chacun sait que depuis 1830 le carnaval a pris à Paris un développement prodigieux qui le rend européen et bien autrement burlesque, bien autrement animé que le feu carnaval de Venise. Est-ce que, les fortunes diminuant outre mesure, les Parisiens auraient inventé de s'amuser collectivement , comme avec leurs clubs ils font des salons sans maîtresses de maison, sans politesse et à bon marché ?
Quoi qu'il en soit, le mois de mars prodiguait alors ces bals où la danse, la farce, la grosse joie, le délire, les images grotesques et les railleries aiguisées par l'esprit parisien arrivent à des effets gigantesques. Cette folie avait alors, rue Saint-Honoré, son Pandémonium112, et dans Musard son Napoléon113, un petit homme fait exprès pour commander une musique aussi puissante que la foule en désordre, et pour conduire le galop, cette ronde du sabbat, une des gloires d'Auber, car le galop n'a eu sa forme et sa poésie que depuis le grand galop de Gustaven 4. Cet immense final ne pourrait-il pas servir de symbole à une époque où, depuis cinquante ans, tout défile avec la rapidité d'un rêve? »
Paris en Carnaval en 1842
Un ouvrage anonyme illustré décrit la ville en fête et son atmosphère joyeuse115 :
Au Carnaval de Paris en
1842, dessin d'Henri Emy
116.
Fritz von Dardel - Les gens qui vont à une mascarade - Paris 1842
117.
« Paris est en carnaval : les boutiques sont closes ; à peine en est-il quelques-unes qui conservent un œil ouvert sur la rue, comme pour tenir un juste milieu entre leur intérêt et leur divertissement. Les rues s'emplissent de flâneurs, se bariolent de masques aux divers costumes, se sillonnent de voitures ; on se cherche, on s'appelle, on s'accueille au milieu des chants, des rires, et des joyeux propos. Les cabarets regorgent de buveurs qui s'animent ; — tout se mêle, se démêle, s'entremêle ; c'est un bourdonnement sourd encore, du milieu duquel percent à la fois les éclats de rire, les jurons des cochers, le choc des verres, et quelques grossièretés, prélude de la grande orgie de mots dont le boulevardn 5 sera le théâtre dans quelques instants. »
La danse à Paris le jeudi de la Mi-Carême 1846
La Sylphide écrit en 1846118 :
- LA MI-CARÊME.
- Voilà donc la mi-carême passée ! Ce jour, au milieu des folles joies, des bruyants plaisirs, le carnaval nous a fait ses suprêmes adieux pour jusqu'à l'année prochaine; car, plus heureux que les pauvres humains, le carnaval, comme le phénix, meurt pour renaître encore. Dire combien de grands et petits salons ont résonné du son des violons jeudi dernier serait impossible ; le bruit de la polka, de la mazurka, de la valse, de la contredanse, vous saisissait à votre porte et vous conduisait sans interruption jusqu'à la barrière la plus éloignée de votre quartier; à qui dansait à gauche, à qui dansait à droite ; vous marchiez entre une double haie d'harmonie.
Contre le Carnaval de Paris en 1855
Almanach du commerce de Paris 1837, annonce d'un fabricant de «
mouches pour le carnaval
119 ».
Au nombre des dénigreurs et opposants à la fête parisienne, on trouve des moralistes qui jugent cette fête constituer des « pasquinades indignes de l'homme120 », ou encore que l'abus de bals du Carnaval de Paris donne le cancer aux femmes et jeunes filles121[source insuffisante]. Benjamin Gastineau, en 1855, fait partie de ceux qui condamnent le Carnaval de Paris au nom de la morale122 :
- Non ! Quoi qu'en dise Voltaire, la vie n'est pas un jeu, une mascarade du berceau à la tombe. Les grelots qui tintent en carnaval ne renferment pas seulement du bruit et de la folie. Est-ce que les chansons bruyantes de Mardi-Gras ne finissent pas toutes par un sanglot ? Est-ce que vous n'entendez pas comme un immense cri de détresse mêlé à la gigantesque orgie de cette tour de Babel en action ? N'avez-vous pas su voir aux bals de l'Opéra et de la Courtille que ces gens-là se tortillaient comme des damnés ? et n'appellent-ils pas eux-mêmes leurs danses bacchanales, galops diaboliques, rondes infernales ?
- La vérité est là. Les extravagances du carnaval attestent un spleen, un vide, un abîme incommensurable dans le cœur humain. Comme toutes les débauches, le carnaval vient de privation, de malaise. L'histoire en main, nous avons la preuve que les peuples les plus corrompus et les plus asservis se sont donnés corps et âme aux mascarades qui leur ont ravi leur dignité et leur indépendance. Mais que l'homme ait l'assouvissement de ses jouissances légitimes, — car les trappistes ne sont pas de ce monde, — qu'il ait l'exercice entier de ses facultés, la satisfaction légitime de sa nature, l'épanouissement de son cœur, bref, que l'homme soit placé dans son véritable centre moral, et il ne songera pas plus aux orgies monstrueuses du carnaval que l'être sensé et libre ne souhaite la corruption, la folie et l'esclavage, ou que l'amant d'une vierge ne désire les caresses d'une courtisane.
Quelques costumes au Carnaval de Paris en 1857
Le 1er mars 1857, A. Rolet, dans La Presse littéraire, décrit quelques costumes de bals masqués parisiens123 :
- Dans un bal d'officier ministériel, tout le monde était tenu de ne pas sortir dans son costume du règne végétal ; les musiciens eux-mêmes n'ont joué qu'à l'aide de flageolets et de chalumeaux. Trois clercs de notaire, trois jeunes efflanqués, dont la maigreur est proverbiale dans la bazoche parisienne, sont arrivés déguisés en asperges et ont eu un grand succès comme primeur. Le grandissime M. V. était déguisé en peuplier. Sa coiffure ramée servait de tête de loup ; elle a balayé toute la soirée les corniches et le plafond. Un gros président était en potiron, ses deux fils en concombre, son petit-fils en cornichon. L'esprit bien connu de cette famille a réhabilité complétement ces utiles cucurbitacées. Le demi-monde a voulu singer aussi ces drôleries carnavalesques.
Le Carnaval de Paris 1833 vu par Victor Hugo
Dans Les Misérables, roman publié en 1862, Victor Hugo décrit le Carnaval de Paris en 1833, qu'il a connu124.
Le Mardi Gras 1878 à Paris
L'
Estudiantina Espagnola défile dans Paris
125.
L'
Estudiantina Espagnola, le jeudi 7 mars 1878
place de l'Opéra attire une foule de 50 000 Parisiens
125.
« Claque d'arlequin, justaucorps de velours noir, ceinture semblable, culotte courte, bas de soie, souliers à bouffettes,
capa en drap, gants blancs ; rien n'y manque, même les guitares aux rubans rouges et jaune
126,127 ! »
Partition souvenir de la venue de l'Estudiantina Espagnola au Carnaval de Paris en 1878.
Ce jour-là, et aussi les jours suivants, triomphe à Paris une Estudiantina, joyeuse troupe musicale de 64 étudiants costumés venue d'Espagne129.
Elle inspire même une chanson au poète et goguettier Clairville, membre de la célèbre goguette du Caveau130.
Le 7 mars 1878, Ch. Fried écrit dans Le Petit Parisien77 : « Nous le disions bien, hier, que le carnaval n'était pas mort ! Depuis tantôt dix ans, il n'y avait pas eu autant de bruit, autant de foule, autant de mouvement. La pluie de la matinée n'y a rien fait. – Oh ! mais là, rien de rien ! – Ce qu'il y avait de monde dehors est absolument incalculable. C'était à croire qu'une notable partie de la France s'était donné rendez-vous dans les rues, sur les boulevards, places publiques et promenades de la grande ville.
À de certains moments, à de certains endroits, il était tout à fait impossible d'avancer. La foule, compacte, bouchait toutes les issues. Il fallait attendre une éclaircie. Au bout d'un instant, on se sentait porté en avant : la circulation était rétablie pour un peu de temps. Et toute cette masse de monde avançait lentement, mais sûrement, poussant, grouillant, bousculant, criant, riant, chantant. Ça a commencé dès le matin, dans le bas de la rue Montmartre. Quand, vers neuf heures, nous sommes arrivés à la hauteur de l'hôtel d'Angleterre, nous avons aperçu une véritable mer de têtes. Les badauds et les curieux d'outre-Seine avaient fait cortège aux six cents étudiants de Paris qui allaient souhaiter la bienvenue aux soixante-quatre membres de la Estudiantina espagnola. Joli coup d'œil, en vérité, que celui de cette grosse foule sympathique et gaie, qui poussait hurrah sur hurrah ».
La qualité musicale de ce groupe était telle, que La Voix des Écoles prétend, dans son numéro du 4 avril 1878, que ces 64 étudiants auraient été en fait une troupe espagnole d'artistes professionnels en tournée en France et déguisée en Estudiantina ! Elle aurait ainsi réussit à mystifier les étudiants parisiens, la presse, la présidence de la République et jusqu'à Victor Hugo en personne131.
Le Bal masqué de l'Opéra jeudi de la Mi-Carême 20 mars 1879
Au cours des années, par manque de curiosité, refus de s'informer ou hostilité, on trouve fréquemment annoncée la disparition imaginaire du Carnaval de Paris ou d'un de ses grands événements. Par exemple, la célèbre parade carnavalesque de la descente de la Courtille, qui existe jusqu'en 1862, est annoncée disparue en 1838. Le Carnaval de Paris est annoncé disparu en 1870, etc. De ce genre de disparitions imaginaires, L'Univers illustré s'amuse en 1879132 :
- L'Opéra a donné jeudi dernier; jour de la Mi-Carême, le dernier des quatre bals masqués et costumés qu'il avait annoncés.
- Je m'imagine qu'un voyageur qui aurait quitté la France depuis vingt-cinq ans, qui n'aurait jamais lu un journal français pendant sa longue absence, et qui, revenant à Paris, verrait sur une affiche ces mots: « Bal masqué de l'Opéra » serait bien étonné.
- Il y a vingt-cinq ans, en effet, ce voyageur-là avait pu entendre dire : « C'est fini, le bal de l'Opéra est mort », et c'était peut-être vrai, en ce sens que le bal de l'Opéra n'était plus à cette époque ce qu'il avait été en 1840. Avait-il changé à son désavantage ? Je n'oserais dire oui, je n'oserais dire non, ne l'ayant point vu autrement.
La période du Carnaval était à Paris un grand moment gastronomique. En témoignent ces deux menus. Ils ont tous les deux été publiés dans Le Figaro, l'un le dimanche 20 février, l'autre le mardi :
LE GRAND–HÔTELn 6
À la Promenade du Bœuf Gras 1896
Amoureux au Carnaval de Paris en
1842116.
Bataille de confetti au Carnaval de Paris vers 1913.
Couverture d'un livre paru en 1899.
En 1896 après vingt-cinq ans d'interruption défile un très grand cortège du Bœuf Gras. Durant les trois journées des dimanche lundi et mardi gras 16, 17 et 18 février il parcourt 43 kilomètres dans Paris. À l'époque le confetti en papier et les serpentins n'existent que depuis quelques années. Voici la fin d'un article du journal quotidien L'Éclair du 17 février 1896 :
- Des trottoirs aux balcons, on l'attendait (le cortège du Bœuf Gras). Il pleuvait en son honneur des confetti et les fenêtres s'enguirlandaient de serpentins. ... Les masques à pied étaient rares ; grimés sans richesse ni esprit, ils n'allumaient pas cette folie qui est si spéciale à la Mi-Carême. Le Mardi Gras, longtemps démodé, se ressent de son ancienne déchéance. Le passage du cortège n'a pas encore tout à fait dégelé la rue. Le carnaval n'est pas dans la foule, en dépit de la familiarité heureuse des confetti qui chassent les grincheux — ces insupportables empêcheurs de s'amuser avec des ronds — et unissent fraternellement les badauds de bonne foi, les animent, les entraînent et leur font oublier pendant quelques heures l'autre carnaval — celui des méchants et des cuistres.
- Il faut rendre grâce aux confetti. Nous lui devons l'allégresse de ces jours de gaie licence ; et il nous faut aussi remercier le serpentin qui étend au-dessus des têtes des volumes frémissants, qui établit des relations de fenêtre à fenêtre, qui jette un pont fragile mais suffisant pour que d'un Parisien à l'autre l'entrain voisine.
- Ces légères banderoles qui enrubannent les balcons et bouclent des fanfreluches dans la chevelure des arbres, ont appelé aux croisées chacun et chacune ; des sourires s'échangent, des relations s'échafaudent, des romans naissent noués de ces faveurs si fragiles. Au bout de fils plus résistants pendent des friandises pour les petits polissons et quelquefois peut-être aussi des billets que comme par hasard arrêtent de jolies mains tendues. Le carnaval se plaît aux brèves amourettes et la familiarité devient grande, qui les autorise ainsi à l'abri de la familiarité des confetti, de la grâce des serpentins et de l'indulgence de votre majesté, prince Carnaval, enfin de retour en ce Paris qui vous pleura.
Cortège du Bœuf Gras, 19 mars 1936
Le char de Bœuf Gras passe près de l'Opéra Garnier en 1928.
Le jeudi de la Mi-Carême , le Bœuf Gras traverse tout Paris depuis le parc des expositions de la porte de Versailles jusqu'aux abattoirs de la Villette, en passant par le Boul'Mich, le parvis Notre-Dame, l'hôtel de ville, le Boulevard Sébastopol et la Gare de l'Est. À ce cortège se joint Et voilà le printemps, char des étudiants parisiens. C'est à ce jour la dernière sortie à grande échelle du Bœuf Gras.
Documentation
Affiches
Sapristi ! je ne suis pas encore assez laid
134.
Affiche pour la cavalcade des étudiants de la Mi-Carême 1897.
Les reines de Madrid, Paris et Rome à la
Mi-Carême 1906 à Paris.
- 1790 – Ordonnance de Police, 31 janvier 1790 – Affiche de la municipalité de Paris annonçant l'interdiction du Carnaval de Paris.
- 1830 – Le Carnaval et la marche burlesque du bœuf gras – Affichage de librairie135.
- 1858 – Affiche Émile Cohl, lithographie en couleurs de grand format, annonçant le bal d'enfants du lundi gras au théâtre de la Porte-Saint-Martin, accompagné par un orchestre composé de 120 musiciens, sous la direction de « Musard », qui doit être Alfred Musard fils du célèbre Philippe Musard qui a pris sa retraite en 1854136.
- 1859 – Carnaval de 1859, Album Maison Moreau – Affiche d'Auguste Belin137.
- 1866 – La Lanterne magique, Grande revue de l'année – Affiche qui reprend la xylographie et la mise en page de l'affiche pour la Promenade du Bœuf Gras et annonce un spectacle de Clairville, A. Monnier et E. Blum où défile au 10e tableau la Promenade du Bœuf Gras au Carnaval de Paris.
- 1869 – Valentino...samedi et mardi gras grand bal de nuit paré, masqué et travesti... – Affiche de Jules Chéret138.
- 1872 – Tivoli Waux-Hall, Bal de nuit paré masqué et travesti : tous les samedis - le 1er janvier, le Dimanche Gras, le Mardi Gras & le jeudi de la Mi-Carême – Affiche de Jules Chéret139.
- 1872 – Il faudra voir Mardi-gras et Mi-carême, grand bal de nuit paré-masqué – Affiche de J. Lavaux aux Gobelins140.
- 1874 – Affiche pour le Bal Valentino, indiquant : pendant le Carnaval, bal masqué tous les samedis141.
- 1874 – Opéra Comique, Bal masqué – Affiche de Jules Chéret142.
- 1874 – Jardins d'hiver & d'été. Tivoli Waux-Hall, place du Château d'Eau, 12,14,16 rue de la Douane, ouvert tous les soirs... : L.Dufils chef d'orchestre, mercredi & samedi grande fête..., bal masqué tous les samedis pendant le Carnaval, Dimanche Gras, Mardi Gras, Mi-Carême, Carnaval israélite – Affiche de Jules Chéret143.
- 1879 – Affiche pour un bal d'enfants en toilettes de ville ou costumés, donné salle Valentino pour la Mi-Carême 1879.
- 1880 – Bal de la Reine Blanche144.
- 1892 – Théâtre national de l'Opéra. Carnaval 1892. Samedi 13 février, 2e Bal masqué – Affiche de Jules Chéret145.
- 1892 – Carnaval 1892, Samedi 13 février, 2e Bal masqué. – Affiche de Jules Chéret en petit format avec des publicités.
- 1893 – 2e Bal masqué de l'Opéra, Samedi 28 janvier 1893. – Affiche de H. Gray.
- 1893 – Affiche pour le bal masqué de l'Opéra du jeudi de la Mi-Carême 9 mars 1893146.
- 1894 – Théâtre de l'Opéra. Carnaval 1894. – Affiche de Jules Chéret147.
- 1894 – Demandez les confetti « Mousseline » & les serpentins « Express » – Affiche de Georges Meunier148.
- 1895 – Affichage national Dufayel, programme de la Mi-Carême 1895149.
- 1896 – Affiche pour la Promenade de la Vache enragée ou Vachalcade, cortège montmartrois créé en réponse au Bœuf Gras150.
- 1896 – Théâtre de l'Opéra. Carnaval 1896. – Affiche de Jules Chéret151.
- 1896 –Affiche de Jules Chéret pour le 3e Bal masqué de l'Opéra – Elle annonce un Cortège triomphal du Bœuf Gras dans son cadre, le samedi gras 27 février 1896, veille de la renaissance de ce cortège dans la rue.
- 1897 – Dimanche,Lundi et Mardi Gras, cortège du Moulin Rouge dessiné et composé par Roedel... à 11 heures défilé du cortège dans la grande salle. – Affiche de Roedel152.
- 1897 – Gare voilà la vache enragée – Affiche lithographiée en couleurs de Fernand Pelez153.
- 1897 – Théâtre de l'Opéra, jeudi 17 mars (Mi-Carême) Fête du printemps, 4e & dernier grand bal masqué à l'Opéra – Affiche lithographiée en couleurs de Jules Chéret154.
- 1897 –Affiche pour la cavalcade des étudiants de la Mi-Carême.
- 1898 – Théâtre de l'Opéra – Affiche lithographiée en couleurs de Henri Gray pour les bals costumés de l'Opéra155.
- 1898 – Carnavals parisiens par Louis Morin – Affiche pour la parution du livre de Louis Morin Carnavals parisiens, dessin de Louis Morin, lithographie156.
- XIXe – Vachalcade, la voilà !!!! la voilà !!!! – Affiche en couleurs de Henri de Toulouse-Lautrec pour la Vachalcade157.
- XIXe – La Vache enragée – Affiche en couleurs de Henri de Toulouse-Lautrec pour la Vachalcade157.
- 1921 – Théâtre national de l'Opéra. Grand bal masqué Mi-carême, 1921 – Affiche en couleurs de Leonetto Cappiello158.
- 1994 – Depuis cette date le Carnaval de Paris a donné lieu à la création d'un certain nombre d'affiches159.
Caricatures
Caricatures de Cham, 1850
160.
- XIXe siècle – Le Carnaval – Petits albums pour rire à un franc, numéro 5, 1re partie ; numéro 57, 2e partie ; numéro 61, 3e partie ; numéro 67, 4e partie162.
- 1842 – Physiologie de l'Opéra, du Carnaval, du Cancan et de la Cachucha, par un vilain masque. Ouvrage anonyme, dessins d'Henri Emy163.
- 1834 – Le Bœuf Gras de 1834 – Parue dans Le Charivari, caricature en fait dirigée contre Louis-Philippe 1er164.
- 1844 – Catéchisme du Carnaval ou l'art de se dire de gros mots sans se fâcher ni fâcher personne ; répertoire de gaité à l'usage des amis de la joie ; par le secrétaire perpétuel de l'Académie des Badouillards, Flambards, Chicards, Braillards et autres Sociétés buvantes. – Ouvrage illustré par Paul Gavarni et Honoré Daumier165.
- 1844 – Ordre et marche du cortège – Parodie du placard traditionnel d'annonce du cortège du Bœuf Gras, gravure de Grandville, texte de Taxil Delort166.
- 1844 – Bal masqué – Gravure de Grandville167.
- 1849 – Le nouveau cheval de Troie – Dessin de Bertall, gravé par Baulant.
- 1850 – Le bal Musard – par Louis Huart, avec 60 vignettes de Cham168.
- 1852 – En Carnaval – Album de Cham169.
- 1855 – Au bal masqué – Album de Cham169.
- 1855 – Sauvage moderne, pour le cortège du bœuf-gras de 1855. – Lithographie aquarellée de Cham170.
- 1855 – 9 caricatures des compagnons du Bœuf Gras, parues dans La Gazette pittoresque171.
- 1862 – Au Bal de l'Opéra – Album de Cham169.
- 1863 – Les Jours gras – Album de Cham169.
- 1865 – Le Carnaval à Paris – Album de Cham169.
- 1868 – Tu t'amuses trop ! – Scène du Carnaval de Paris en 1868 vue par Honoré Daumier21.
- 1869 – Le Bœuf Gras – Image en couleurs par André Gill172.
- 1869 – Au bal masqué – Gravure de Honoré Daumier173.
- 1871 – La marche du bœuf gras et la promenade du roi Guillaume dans Paris – Chanson illustrée à chanter sur l'air de la complainte de Fualdès174.
- 1872 – A propos de bœuf – Planche de dessins humoristiques de G. Lafosse à propos de la suppression du cortège du Bœuf Gras en 1872175.
- 1885 – La Caricature, numéro sorti au moment de la Mi-Carême176.
- 1895 – Demandez l'ordre et la marche ! – Caricature en couleurs de Charles Léandre177.
- 1896 – La Vache enragée – Couverture en couleurs de Henri de Toulouse-Lautrec pour le journal La Vache enragée.
- 1896 – Le bœuf gras accueilli au Palais de l'Élysée par le Président de la République – Grand dessin en couleurs de Caran d'Ache178.
- 1903 – À quoi pense un bœuf gras ? – Page de dessins comiques de Caran d'Ache39.
- 1903 – Histoire d'un confetti – Page de dessins comiques d'Henriot179.
- 1906 – Cortège du Mardi-Gras ! – Caricatures en pleine page faites par Radiguet180.
- 1907 – Souvenir du Mardi Gras – Dessin de Adolphe Willette181.
- 1907 – Le Bœuf Gras – Caricature d'André Hellé182.
- 1911 – Le Masque – Dessin de Benjamin Rabier183
- 1913 – Lendemain de Mardi Gras – Dessin de Mirande184.
- 1920 – Pas de bœuf gras. Vous vous contenterez de celui qu'on trouve en boîte... – Dessin humoristique de L. Kern185.
- 1920 – ...Ni serpentins, ni confetti. Mais les becs de gaz seront voilés de crêpes. – Dessin humoristique de L. Kern186.
- 1936 – Promenade du Bœuf Gras (19 mars 1936) – Planche dessinée en couleurs, de Marcel Jeanjean187.
Chansons
Un recueil de chansons de Carnaval vendu à
Lille et Paris en 1819
188.
Cette liste comprend 88 chansons classées par ordre alphabétique.
- 1840 – Adieux au carnaval de 1840. – Paroles de C. Bordet, sur l'air du Bailleur éternel de Désaugiers189.
- Vers 1893 – L'Armée du Chahut – Chansonnette, paroles de Georges Delesalle, musique de Émile Galle, créée par Mme Gabrielle Lange à l'Eldorado et Mlle Juliette Perrin à l'Alcazar d'Hiver190.
- XIXe siècle – Le Bacchanal, ronde chantée dans le Juif-Errant191.
- 1845 – Le Balcon (mot donné) – Paroles d'Eugène Désaugiers, sur l'air de Parlez-moi d'ça. Le mot donné est un jeu qui se pratiquait notamment dans la célèbre goguette du Caveau. Il consistait à devoir faire sur le champ une chanson sur un mot qui vous était donné. Le septième couplet de cette chanson parle du cortège du bœuf gras192.
- 1896 – Au bal de l'Opéra – Paroles d'Émile Goudeau193.
- 1816 – Le bal de l'Opéra ou un tour de carnaval, Pot-pourri anecdotique – paroles de Ourry sur divers airs194.
- 1847 – Le bal masqué – Paroles de Gustave Leroy sur l'air du Quadrille rococo d'Artus195.
- XIXe siècle – Le Bal de Musard – Délire, paroles et musique d'Amédée de Beauplan.
- 1849 – Les bals de Paris ou Le Carnaval 1849. – Paroles du citoyen Auguste Loynel, sur l'air de Charlotte la républicaine, chanson de Noël Mouret196.
- Vers 1896 – La Ballade du Bœuf-Gras – Chanson comique, paroles de Léo Lelièvre, musique de Émile Spencer, créée par Reschal à l'Alcazar d'Hiver197.
- 1859-1864 – Billet d'invitation adressé le matin du mardi-gras à Mam'selle Nini, la brunisseuse d'en face – Paroles de Maxime Guffroy, à chanter sur l'air de : Et quoi, tu dors ! Irma, réveille-toi.198.
- XIXe – La blanchisseuse de Saint-Ouen. – Chansonnette. Paroles de Zenaïde B., air de la ronde des Gnouf, gnouf chantée au théâtre du Palais-Royal dans le Punch Grassot199.
- XIXe siècle – Le bœuf gras. Complainte. – Paroles d'Antoine Antignac, à chanter sur l'air de Mon père était pot200.
- 1893 – Les Blanchisseuses – Chanson. Paroles de Achille Bloch, musique de Louis Raynal201.
- 1845 – Les Bœufs – Chanson de Pierre Dupont202.
- 1866 – Les bœufs-gras – Paroles de C. Grou, sur l'air de Mon père était pot203.
- XIXe – Le Carnaval – Paroles d'Auguste Giraud. À chanter sur l'air de Pomm' de reinette et pomm' d'api, ou sur l'air du Délire bachique, chanson également connue sous le nom de Quand on est mort.
- 1809 – Le carnaval. – Paroles d'Antoine Antignac, à chanter sur l'air de Au temps passé204.
- 1809 – Le Carnaval. – Paroles d'Antoine Antignac, à chanter sur l'air de Mon père était pot205.
- 1817 – Le Carnaval. – Paroles de M. Moreau, à chanter sur l'air du vaudeville du Ballet des Pierrots206.
- 1825 – Le Carnaval – Paroles de Jouslin de la Salle, sur l'air de Ça n'en peut pas207.
- 1835 – Le carnaval. – Paroles de Jean-Baptiste Gougé, à chanter sur l'air de V'là c'que c'est que d'avoir du cœur208.
- 1837 – Le Carnaval. – Paroles de Salgat, air de Fourcy : Sur l'onde, ô ma gondole209.
- 1856 – Le Carnaval. – Paroles de J. Lagarde, chantées sur l'air de Bonjour, mon ami Vincent210.
- 1861 – Le Carnaval – Paroles de Joseph Evrard, à chanter sur l'air de Ah! cotillon ! cotillon211 !
- 1850 – Le Carnaval à l’Assemblée Nationale – Chanson de Gustave Nadaud mise sur une musique d'Alexandre Pierre Joseph Doche212.
- XIXe – Le carnaval commence. – Paroles de J. E. Aubry, air des Barrières de Paris213.
- 1818 – Le Carnaval de 1818 – Chanson de Pierre-Jean de Béranger sur l'air de A ma Margot du bas en haut214.
- XIXe – Le carnaval de Paris. – Paroles de Théodore Leclerc (de Paris), air du quadrille des Canotiers de la Seine215.
- XIXe – Carnaval du Galopin – Trilogie Carnavalesque, paroles de Ernest Bourget, musique de A. Marquerie216.
- 1908 – Carnaval parisien, Chansonnette – Paroles de E. Dumont, musique de Francis Popy217.
- 1826 – Le Carnaval perpétuel – Chanson de Routier sur l'air de Ah ! Voilà la vie.218.
- XIXe – Causerie d'un bœuf masqué – Chanson de Maurice Patez219.
- 1846 – Cent et une petites misères – Le 55e couplet de cette chanson, qui en compte 101, est signé Numa Mercier et parle du Carnaval.
- XIXe – C'est pas tous les jours Carnaval – Monologue. Créée par Régiane à l'Eden Concert, paroles de Ch.Maididier, musique de C.Bazin220.
- 1852 – Le chat de la mère Michel et le bœuf gras de 1852 – Chanson de Léon Guillemin221.
- 1845 – Complainte sur la mort du grand Chicard – Paroles de Dollet, sur l'air de la Complainte de Fualdès222.
- 1836 – Concerts et bals de Musard – Épigramme d'Étienne Jourdan, sur l'air de La Boulangère a des écus223.
- 1870 – Le Conducteur du Bœuf gras – Chanson de Victor dit : Torvic, sur l'air du Conducteur d'Omnibus219.
- 1895 – Les confetti – Chansonnette, paroles de Jean Meudrot, musique de Georges Hauser, créée par Maréchal à Trianon-Concert, dédiée à Messieurs Borney et Desprez, Innovateurs des Confettis Parisiens.
- 1893 – Le Confetti spirale – Chanson de Henri Buguet224.
- 1867 – Confidences d'un Bœuf gras – Chanson de Maurice Patez219.
- 1818 – Couplets chantés au banquet du Mardi Gras 1818 – Paroles de Delahoussaye, de la Société des Soirées de Momus, à chanter sur l'air de On dit que j'ai quinze ans225.
- XIXe – Débardeur et Débardeuse – Duo bouffe, paroles d'Arthur Lamy, musique de A. Lagard.
- 1865 – Débuts du Bœuf gras au théâtre du Châtelet – Paroles de Clairville sur l'air de Je veux revoir ma Normandie226.
- 1866 – La déesse du Bœuf gras – Chantée par Mlle Thérésa à l'Alcazar, paroles de Élie Frébault, musique de Paul Blaquière, « dédié à mon ami Jules Noriac »227.
- 1870 – Dernières volontés du Bœuf gras – Chanson d'Aubry219.
- XIXe – La descente de la Courtille – Scène de Carnaval, paroles de Ernest Bourget, musique de Joseph Vimeux, chantée par Achard au théâtre du Palais-Royal228.
- 1823 – Les Dieux à la Courtille – Pot pourri de Carnaval, paroles de Paul Émile Debraux229.
- 1866 – Dieux et Déesses du Bœuf Gras – Chanson d'Alexis Dalès, dédiée à Timothée Trimm, à chanter sur l'air de la Femme à barbe230.
- XIXe – Le Domino rose. – Historiette chantée par Mme Meillet du Théâtre lyrique. Paroles et musique de Edmond Lhuillier231.
- XIXe – Les enfants du carnaval – Paroles de J.-E. Aubry, sur l'air des Pompiers de Nanterre232.
- 1906 – En recevant des confettis – Paroles et musique de Henri Bachimont233.
- 1906 – La fin du mardi gras – Paroles d'Albert Vacher, sur l'air de Bacchanal d'Amédée Artus234.
- 1848 ou 1849 – Du fouet à tous ces gros chiens-là ! ou Le bœuf gras de 1849, Carnaval Politique, Satyrique et Travesti. – Paroles de L. C., sur l'air de Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans235.
- XIXe – Les garçons de lavoir – Paroles de L. Gabillaud et Frédérique Corbié, musique d'Émile Duhem.
- 1867 – La Grande colère du Bœuf gras – Chanson signée Zénaïde Z... (chanson contre l'hippophagie)219.
- XIXe – Histoire de Carnaval – Chansonnette comique, paroles de E. A. D., musique d'Hervé, chantée par Mlle Lasseny à l'Eldorado.
- 1845 – Le Jeûne après les Jours gras – Chanson de Chartrey, sur l'air de la Treille de la sincérité236.
- 1856 – Un jour de Carnaval – Paroles d'Ernestine Rabineau, sur l'air de Ma petite, monte vite237.
- 1865 – Les lamentations du bœuf gras – Chanson d'Alexis Dalès219.
- 1848 – Louis-Philippe ou le Bœuf Gras détrôné – Paroles anonymes, sur l'air des Bœufs238.
- 1845 – Maigre chanson sur le Bœuf gras – Paroles de Justin Cabassol, sur l'air de Ma grand'mère, un soir, à sa fête de Pierre Jean de Béranger239.
- 1866 – Malheur au vainqueur – Paroles de Louis Protat, sur l'air du Petit bouton d'or. Le deuxième couplet parle du cortège du bœuf gras240.
- 1852 – Manlius, le Bœuf gras – Paroles de Justin Cabassol, sur l'air de J'arrive à pied de province241.
- XIXe – La Marche des Blanchisseuses ou Pan, pan ! – Paroles de J. Marquette, musique d'Émile Spencer242.
- 1871 – La marche du bœuf gras et la promenade du roi Guillaume dans Paris – Chanson illustrée à chanter sur l'air de la complainte de Fualdès243.
- 1816 – Le Mardi-Gras – Chanson extraite du Chansonnier de la Mère Radis rédigé par « C. M. l'un des secrétaires intimes de Cadet Buteux »244.
- 1852 – Le mardi gras – Paroles de J. Lagarde sur l'air de : C'est le biau Thomas245.
- Mardi Gras – Chanson traditionnelle d'Île-de-France. Cette chanson commence par Mardi Gras avait souliers de papier. et se termine par Bonhomme de papier : trop vite tu t'en vas !
- 1792 – La Marseillaise de la Courtille – Hymne carnavalesque attribué à Antoine d'Antignac ou Michel-Jean Sedaine246.
- 1838 – Le Masque – Boléro, paroles de Burat de Gurgy, musique de A. Lamnière247.
- 1858 – Les masques – Paroles de Auguste Giraud, sur l'air de la Treille de la sincérité248.
- 1829 – Mes jours gras de 1829 – Paroles de Pierre-Jean de Béranger, sur l'air de Dis-moi donc, mon p'tit Hippolyte249.
- 1824 – La mi-carême. – Paroles de P.-M. France, sur l'air du Vaudeville de Fanchon la vielleuse250.
- XIXe – Mon Carnaval – Paroles de Pierre-Jean de Béranger sur l'air de : Ainsi jadis un grand prophète ou sur l'air des Chevilles de maître Adam251.
- 1855 – Monsieur Février – Paroles de Justin Cabassol, sur l'air de Tu n'auras pas, petit polisson252.
- 2003 – Pimprenelle – Paroles et musique de Agnès Lecour.
- XIXe – Pingot au bal Musard – Chansonnette comique de E. Bourget253.
- XIXe – Les Plaisirs du Carnaval – Joyeuseté, paroles de F. Baumaine et Ch. Blondelet, musique de Hervé, chantée par Mlle Lafourcade à l'Eldorado.
- 1868 – Plus de carnaval – Paroles d'Alexandre Flan sur l'air de la liberté des théâtres d'Hervé254.
- 1910 – La Promenade du Bœuf Gras. Chanson-marche carnavalesque. Paroles de K. Le V. Musique de Paul Darthu255.
- 1906 – En recevant des confettis – Paroles et musique d'H. Bachimont256.
- Vers 1891 – La Reine des blanchisseuses ou La Reine des Reines – Chansonnette, paroles de A. Poupay, musique de Émile Spencer, créée par Mlle Valti à la Scala.
- XIXe – Les reines de Mabille – Paroles de Gustave Nadaud, musique de A. Pilati.
- 1895 – Le Retour du Bœuf Gras – Chantée par Reschal à l'Alcazar d'Hiver, paroles de Charles Lamour, musique de Émile Spencer257.
- 1865 – Le testament du bœuf gras – Chanson du goguettier Arthur Halbert d'Angers sur l'air du Jus de la Treille258.
- XIXe – Le Triomphe de Mardi gras – Paroles de Pierre Colau, à chanter sur l'air Ah ! hi, povero Calpigi (autrement dit : l'air de Calpigi)259.
- XIXe – V'là c' que c'est que l' carnaval – Chanson de Désaugiers16.
Le Carnaval en chansons
Le Carnaval de Paris est l'occasion de lancer des chansons. Ce fait est au moins attesté pour les fêtes de la Mi-Carême 1926. Le 6 mars de cette année, on lit dans le journal Comoedia260 :
- « M.Castel, des Folies-Bergère, crééra La Cocotte à sa mère, qui sera la chanson de la Mi-Carême 1926. »
La même année existait une chanson officielle du Carnaval de Nice261.
Films
Grosses têtes du Carnaval de Paris photographiées en
1912262.
Géants et grosses têtes
Des géants et des grosses têtes ont participé et participent au Carnaval de Paris. On peut voir la représentation dessinée ou photographiée d'un certain nombre d'entre eux sur la base Commons de Wikipédia : Géants du Carnaval de Paris.
Œuvres littéraires
Image ornant le programme du Bœuf Gras
1854.
1809 – Fonpré de Fracansalle, distribution pour
La mort de Mardi-Gras, tragi-comédie ou Comédie faite pour pleurer, ou tragédie pour rire. En un acte et en vers, par des membres de l'Académie de Cocagne10.
Le Carnaval de Paris a inspiré des poètes, écrivains, auteurs de théâtre :
- 1511 – Jeu du prince des Sots et de la Mère-Folle. – Joué aux Halles de Paris le Mardi Gras 1511263.
- 1649 – Plainte du Carnaval et de la foire S. Germain, en vers burlesques. – Édité chez Claude Huot, Paris264.
- 1650 – Le carnaval des princes au bois de Vincennes. - À Paris, M. DC. L265.
- 1696 – La suite de la Foire Saint-Germain ou Les Momies d'Égypte – Comédie de Jean-François Regnard266.
- XVIIIe siècle – Le carnaval du Parnasse, ballet héroïque, aux dépens de l'Académie française, de Louis Fuzelier267.
- XVIIIe – Les divertissements du carnaval, slnd268.
- 1702 – Le Bal d'Auteuil – Pièce de théâtre de Nicolas Boindin269.
- 1712 – Écriteaux des fêtes parisiennes données au public par la grande troupe des danseurs de corde du Jeu de paume d'Orléans, à la foire Saint-Germain, au mois de février 1712 – Pièce de théâtre270.
- 1727 – Le Tour de Carnaval – Comédie en 1 acte et en prose d'Allainval271.
- 1731 – Le Tour de Carnaval – Comédie en 1 acte et en prose de Charles-François Panard.
- 1735 – Les ennuis du Carnaval – Comédie en vers, en 1 acte, par Jean-Antoine Romagnesi et Antoine-François Riccoboni272.
- 1738 – Les divertissements du Carnaval, au mandarinat de l'abbé G***273.
Préparatifs d'une soirée de têtes au Carnaval de Paris en 1891
274.
- 1755 – Folette ou L’enfant gâté, Parodie du Carnaval & la folie par M. Vadé. Représentée pour la première fois sur le théâtre de l’opéra-comique de la Foire S. Laurent, le 6 septembre 1755275.
- 1767 – La mort du bœuf gras. Tragédie comique. Suivie d'un divertissement. – de Toussaint-Gaspard Taconet276.
- 1774 – Épître à F..... André pour l'inviter à venir faire la mi-carême sur feu M. Le Duc conseiller au Parlement – Texte anonyme277.
- 1777 – Bal de l'Opéra – Comédie en un acte et en prose du Chevalier du Coudray (Alexandre Jacques du Coudray278).
- XIXe siècle (?) – Bœuf-gras, Philippique sur le projet de mise à mort de ce divin animal279
- 1802 – Caroline Wulet Ésope au bal de l'Opéra, ou Tout Paris en miniature. Dédié à ceux qui se reconnaîtront280.
- 1809 – La mort de Mardi-Gras, tragi-comédie ou Comédie faite pour pleurer, ou tragédie pour rire. En un acte et en vers, par des membres de l'Académie de Cocagne – Par Fonpré de Fracansalle10.
- 1809 – A un joli masque, le lendemain du bal de l'opéra – Épigramme d'Antoine Antignac281.
- 1810 – Une soirée de Carnaval – Vaudeville en 1 acte, texte de Charles-Augustin de Bassompierre dit Sewrin282.
- 1812 – Le Procès du Carnaval – Comédie de Du Verdier283.
- 1814 – Le Carnaval – Fable de Louis-François Jauffret, en latin avec sa traduction française284.
- 1816 – Brusquet, fou de Henri II ou le Carnaval de 1556 – Comédie en 3 actes, d'un auteur resté anonyme285.
- 1817 – Faut-il rire, faut-il pleurer, ou Les aventures de Bobêche au dernier bal de l'Opéra, Suivie de sa provocation en duel au bois de Boulogne286.
- 1821 – Gueule d'airain, père de Gueule d'acier, aïeul de Riche en Gueule. Recueil contenant des Engueulements poissards, Saillies, Réparties, Épigrammes, Couplets, Refus, Calembourgs, Jeux de mots des premiers engueuleurs de la capitale, dérobés à droite et à gauche. – Par M. Lagobe, Flâneur de chez Denoyé, Dédié aux malins de la capitale (contient, entre autres, les apostrophes à un Pierrot, un Arlequin, une voiture de masques287).
- 1830 – Le Carnaval et marche burlesque du bœuf gras – Avec 24 dessins de MM. Seigneurgens et Achile Giroux, gravés par Porret, texte par « un Professeur de philosophie de l'Académie d'Yvetot ». Sans mention d'éditeur si ce n'est : Paris, chez tous les marchands de nouveautés.
- 1830 – Tristine – Parodie en trois actes de Jules288.
- 1831 – La Descente de la Courtille – Pièce de théâtre de Théophile Marion Dumersan.
- 1831 – M. Mahieux au bal de l'Opéra – Article de Honoré de Balzac289.
- 1833 – Le bal costumé290 – Récit autobiographique d'Alexandre Dumas291.
- 1836 – Le Commis-voyageur ou Un tour de carnaval – Folie-vaudeville en 1 acte de Delestre et Mélesville292.
- 1838 – La Reine de Blanchisseuses – Pièce de théâtre de Rougemont, Hennery et Granger293
- 1838 – Un carnaval d'ouvriers – Vaudeville en 2 actes, par M. Didier294.
- 1839 – Le bœuf gras – Texte de Gérard de Nerval295.
- 1839 – Les Trois Bals – Vaudeville en trois actes de Jean-François-Alfred Bayard296.
- 1841 – Physiologie des bals de Paris par Chicard et Balochard, dessins par MM. Lacoste et Kolb297.
- 1842 – Physiologie de l'Opéra, du Carnaval, du Cancan et de la Cachucha, par un vilain masque. Ouvrage anonyme, dessins de Henri Emy163.
- Entre 1842 et 1848 – Le Bœuf enragé – Pièce de théâtre présentée au Théâtre des Funambules298.
- 1843 – Foliquet – Vaudeville en un acte de MM. Laurencin et Paul Duport299.
- 1843 – La nuit du mardi-gras – Tableau de carnaval, en deux parties300.
- 1843 – Les soupers de carnaval – Folie mêlée de couplets de MM. Duvert, Varin et Paul de Kock301.
- 1843 – La veille, le jour et le lendemain du mardi-gras. – Pièce en trois actes de Clairville et Guénée302.
- 1844 – Catéchisme du Carnaval ou l'art de se dire de gros mots sans se fâcher ni fâcher personne ; répertoire de gaité à l'usage des amis de la joie ; par le secrétaire perpétuel de l'Académie des Badouillards, Flambards, Chicards, Braillards et autres Sociétés buvantes. – Ouvrage illustré par Paul Gavarni et Honoré Daumier303.
- 1844 – Lettre première – Le carnaval... – Texte de Madame Émile de Girardin, née Delphine Gay304.
- 1845 – Le bœuf gras – Vaudeville en deux actes de Paul de Kock305.
- 1845 – Le bœuf gras – Article de Gérard de Nerval paru dans le journal L'Artiste306.
- 1845 – Le Roi Chicard – Texte de Marc Fournier307.
- 1845 – Le dernier carnaval de Chicard suivi de son abdication et de son allocution au peuple frrrancé ! – Épopée carnavalesque de Ernest Bourget, musique de A. Marquerie suivie de la Scie funèbre exécutée sur la tombe du masque Chicard308.
- 1846 – Mascarades – Poème de Théodore de Banville309.
- 1847 – Le Carnaval à Paris – Poème en 18 strophes d'Armand Barthet310.
- 1850 – Le bal Musard – par Louis Huart, avec 60 vignettes de Cham168.
- 1852 – A la Mi-Carême – Poème d'Alfred de Musset311,312.
- 1852 – Lettre à M. de Lamartine – Poème de Alfred de Musset, à propos d'un chagrin d'amour survenu au moment et en plein Carnaval312.
- 1854 – Le Carnaval partout – Vaudeville de Clairville et Bernard Lopez313.
- 1856 – Un carnaval de Paris – Pièce de théâtre de Joseph Méry.
- 1857 – Un Mardi-Gras à Saint-Cloud – Poème contre le Carnaval de Paris, de Pierre Véron314.
- 1858 – Trois nourrissons en carnaval – Folie-vaudeville en trois actes de Eugène Hugot et Paul Boisselot.
- 1859 – Bastien n'est plus ! Adieu ses bottes et sa culotte, Scène comique du carnaval de 1859 – Par Boucher315.
- 1859 – Le Carnaval des blanchisseuses – Vaudeville en quatre actes de Eugène Hugot et Paul Boisselot.
- 1860 – L'Ordre et la Marche du Bœuf gras – Grande pièce de carnaval316.
- 1861 – La mariée du Mardi-gras – Vaudeville d'Eugène Grangé et Lambert-Thiboust.
- 1861 – Le testament du carnaval – Petit texte de Pierre Véron en forme de saynète317.
- 1862 – Le carnaval des gueux – Folie-vaudeville en trois actes et cinq tableaux de Eugène Hugot et Émile Abraham318.
- 1862 – Dans son roman Les Misérables, Victor Hugo décrit le Carnaval de Paris en 1833124.
- 1865 – Prologue d'Henriette Maréchal – Prologue en vers de Théophile Gautier pour un drame en trois actes de MM. Edmond et Jules de Goncourt319.
- 1866 – Mille francs de récompense – Pièce de théâtre de Victor Hugo320.
- 1866 – La Lanterne magique, Grande revue de l'année – Par Clairville, A. Monnier et E. Blum : au 10e tableau défile le Bœuf Gras l'Événement qui a participé à la Promenade du Bœuf Gras 1866.
- 1866 – Débuts du Bœuf gras au théâtre du Châtelet – Chanson, paroles de Clairville sur l'air de Je veux revoir ma Normandie321.
- 1866 – Les Déesses du bœuf gras, folie de carnaval en 3 actes – Donnée au théâtre Déjazet en février 186654.
- 1866 – La Déesse du bœuf gras, folie carnavalesque en 2 tableaux – par Élie Frébault et Alphonse Lemonnier322.
- 1868 – Le Carnaval d'un merle blanc – Comédie-vaudeville en trois actes, livret de Henri Chivot et Alfred Duru, musique de Charles Lecoq323.
- 1868 – Un faux né en carnaval – Folie-mascarade de E. Marquet et A. J. R. Delbès324.
- 1870 – La promenade du bœuf gras – Poésie de Arthur de Boissieu325.
- 1870 – Le Bal de l'Opéra. Clara. Suzanne Donon – Par Alfred de Bréhat326.
- 1873 – Mes crêpes – Poésie de Maxime327.
- 1874 – La mi-carême – Vaudeville en un acte de Henri Meilhac, Ludovic Halévy, publié par Calmann-Lévy328.
- 1875 – Mi-Carême – poème de Raoul Fauvel329.
- 1875 – Un carnaval de Paris – Roman de Joseph Méry330.
- 1876 – Minerve déesse du Bœuf-Gras – Petit récit mélancolique de Pierre Véron331.
- 1880 – En carnaval – Poème de Albert Mérat332.
- 1881 – Mardi-Gras – Poème de Gustave Le Vavasseur333.
- 1882 – Fini de rire – Chronique de Guy de Maupassant, publiée dans Gil Blas334.
- 1883 – Mascarades – Texte de Théodore de Banville335.
- 1885 – Bals masqués – Texte de Francis Enne336.
- 1886 – Mi-Carême – Poème de Gustave Le Vavasseur337.
- 1890 – À la Mi-Carême – Conte de L. Roger-Milès338.
- 1892 – Premier-Paris – La reine des blanchisseuses de la Mi-Carême parisienne apparaît dans cette revue comique d'Albert Millaud et Charles Clairville339.
- 1893 – Aux étudiants pour leur Cavalcade de la Mi-Carême – Poème de François Coppée340.
- 1893 – La Mi-Carême de M. Beauriflard – Fantaisie carnavalesque en un acte, paroles d'Adolphe Moullet, musique de Lust341.
- 1894 – Aux Étudiants. Pour la Mi-Carême de 1894 – Poème de François Coppée342.
- 1895 – Mi-Carême – Texte de Georges Clemenceau, dans le chapitre Les spectacles, de son livre Le Grand Pan343.
- 1895 – La Revue carnavalesque – Petit texte comique de Paul Ferrier consacré à la spirale (serpentin) et au confetti344.
- 1895 – Saynètes et Monologues, Dans le Monde (pour la Mi-Carême) – Poème de Jacques Normand345.
- 1896 – La mort du dernier bœuf gras – Petit texte comique de Graindorge346.
- 1896 – Au bœuf gras – Poème de Achille Millien, illustré par Ducoudray347.
- 1896 – Merci – Poème de Marc Legrand348.
- 1897 – Chronique pour la Mi-Carême – Poème de Léon Roger-Milès349.
- 1897 – La Gaîté du temps présent, Odelette au prince Carnaval – Poème de Léon Roger-Milès350.
- 1897 – Les Conffetti – Poème de René Faralicq351.
- 1898 – Chanson du confetti – Poème de Vulcain352.
- 1899 – Le Monsieur qui a horreur des Confetti – Poème de Raoul Ponchon.
- 1899 – Le Masque – Nouvelle de Guy de Maupassant353.
- XIXe siècle – Le parfait catéchisme poissard, Recueil le plus soigné et le plus complet d'engueulements, de joyeux dialogues de carnaval, de chansons grivoises, d'anecdotes, de rencontres et de scènes d'arsouilles, auxquels on a joint : 1°. la Pipe cassée ; 2°. le Déjeuner de la Râpée ; 3°. les Bouquets poissards, et autres œuvres choisies de Vadé et de Lécluse, etc., etc, etc. Édition revue, corrigée et considérablement augmentée, par Milord L'Arsouille – À Paris, chez les marchands de nouveautés354.
- XIXe – Le Bœuf gras, poëme héroï-comi-tragique, – par Ch. Audigé de Preuilly355.
- XIXe – Mardi-Gras, Tragédie pour rire, en un acte et en vers. Parodie de la Mort de César, par Voltaire. – Pièce de théâtre anonyme356.
- XIXe – Carnavalia et Carêmiana, ou variétés sur le carême et le carnaval, bons mots, anecdotes plaisantes, chansons, etc. Ornés d’une scène de carnaval. – A Bacchopolis ; et à Paris, chez les marchands de nouveautés, s.d. (antérieur à 1812 d’après Gay-Leymonyer, I-483) ; in-16 ; 122 pages et frontispice gravé dépliant.
- XIXe – Travestissements – Poème de Charles Monselet357.
- XIXe – Une intrigue au bal de l'Opéra – Poème de Charles Monselet358.
- XIXe – Bœufs gras – Poème de Charles Monselet359.
- XIXe – Le mardi gras en famille – Poème de Charles Monselet360.
- XIXe – Conte de carnaval – Poème de Charles Monselet361.
- XIXe – Les Mystères du carnaval – Vaudeville de Clairville362.
- XIXe – Œil du commodore – Fantaisie de William Busnach donnée au Théâtre des Variétés, mettant en scène un rêve de Cham dans lequel il lui avait semblé retrouver un de ses oncles passé, grâce à la métempsycose, dans le corps du bœuf gras363.
- XIXe – Le Bœuf gras et son compagnon – Fable de Pierre Lachambeaudie364.
- 1902 – À la Reine des Reines (Mi-Carême 1902) – Poème d'Eugénie Casanova365.
- 1903 – Sans Mère ! – Pièce de théâtre en cinq actes et six tableaux, de Michel Carré et Georges Mitchell où apparaît la cavalcade des blanchisseuses pour la Mi-Carême366.
- 1903 – Mi-Carême, Sonnet réaliste – Poème d'Abel d'Avrecourt367.
- 1904 – Rondel du bœuf gras – Poème de Georges Gillet368.
- 1905 – Conte de la Mi-Carême – Petit récit de René Duguet369.
- 1906 – Masque rose – Poème de Pierre Trimouillat370.
- 1907 – Carnaval des fiers gueux – Poème de P. Handren371.
- 1911 – Dans La Revue du Centenaire de la Bibliographie de la France donnée fin 1911 à Paris, un rondeau chanté sur l'air de La Valse de la corde sensible, célèbre toutes les formes et espèces de papier, dont le confetti et le serpentin372.
- 1912 – La reine et la vie – Petit texte de Georges Pioch373.
- 1914 – Dialogue des bœufs gras – Dialogue comique de Louis Sonolet374.
- 1920 – Raoul Ponchon mentionne le Bœuf Gras dans son poème L'intrépide vide-bouteilles375.
- 1921 – Le Costume du Petit Jacques, histoire vraie – Conte de Edmond Rostand
- 1921 – L'homme qui vint... – Roman de Louis-Frédéric Rouquette Où l'auteur transpose la cavalcade de Paris, un 14 juillet 1914376.
- 1922 – Reine des Reines, roman dramatique – Roman-feuilleton de Maxime La Tour377.
- 1922 – On élit des reines ! – Poème de Georges Delaquys378.
- 1925 – Reine de Mi-Carême – Poème à dire de Juliette Jourdan379.
- 1929 – Après le passage de la cavalcade – Texte de deux pages de Georges de la Fouchardière380.
- 1931 – Tentative de description d'un dîner de têtes à Paris - France – Poème de Jacques Prévert381.
Œuvres musicales
Illustration de
Léonce Burret pour une partition de piano d'Ernesto Becucci, 1897
383.
Le Carnaval de Paris a aussi inspiré des compositeurs de musiques :
- 1653 – Ballet de la My-Carême384
- 1695 – La Foire Saint-Germain. – Comédie de Jean-François Regnard et Dufresni, en 3 actes et 17 tableaux, pièce entrecoupée de saynètes avec des chants9.
- 1726 – Le Bois de Boulogne – Opéra-comique de Louis Fuzelier d'après La suite de la Foire Saint-Germain ou Les Momies d'Égypte, pièce de Jean-François Regnard (1696)385.
- 1745 – Thésée – Parodie du Thésée de Lully, œuvre de Charles-Simon Favart, Pierre Laujon et Parvy386. Dans cette pièce Thésée triomphe monté sur un bœuf gras.
- XIXe siècle – Galop : Le Carnaval de Paris – de Johann Strauss, opus 100.
- 1806 – Monsieur Des Chalumeaux ou La soirée de carnaval – Opéra bouffon en trois actes, livret de Auguste Creuzé de Lesser, musique de Pierre Gaveaux387.
- 1837 – Le Carnaval de 1837 – Quadrille de Philippe Musard388.
- 1838 – Le Masque – Boléro, paroles de Burat de Gurgy, musique de A. Lamnière247.
- 1839 – En descendant la Courtille – Chorale de Richard Wagner, composé pour le vaudeville-ballet-pantomime en deux tableaux de Théophile Marion Dumersan et Charles-Désiré Dupeuty La défense d'aimer389.
- 1839 – Galop des Tambours – Galop de Carnaval composé et créé par Jean-Baptiste-Joseph Tolbecque au théâtre de la Renaissance390.
- 1840 – Galop des Trompettes – Galop de Carnaval de Philippe Musard créé en réponse au Galop des Tambours de Jean-Baptiste Joseph Tolbecque.
- 1844 – Le Mardi gras aux enfers – Quadrille fantastique, opus 79 de Camille Schubert391.
- 1853 – La traviata – Opéra de Giuseppe Verdi392.
- 1853 – Polka des masques – pour piano, par Henri Cellot393.
- 1859 – Una Avventura di Carnevale in Parigi (Une Aventure de Carnaval à Paris) – Ballet de Pasquale Borri394.
- 1864 – La Nuit de la mi-carême – Opérette, livret de Émile Abraham, musique de Eugène Déjazet395.
- 1865 – Les Bergers – Opéra comique en trois actes, musique de Jacques Offenbach, livret de Hector Crémieux et Philippe Gille. Au second acte on y chante le Bœuf gras baptisé Benoiton396.
- 1868 – La Déesse du bœuf gras – Quadrille de Claude Deplace, version pour orchestre ou version pour musique militaire397.
- 1868 – Paris en Carnaval – Quadrille chantant de Jules Choux sur l'air du Quadrille Pyrrhique de Michaeli398.
- 1868 – Le Carnaval de 1868 – Quadrille pour piano par Eugène Chanat399
- 1870 – Promenade du Bœuf Gras – Symphonie burlesque et imitative pour deux violons, alto, violoncelle et neuf instruments de jouets d'enfants : Trompette Coucou, Tambour de basque, Petit Tambour, Crécelle, Petite grosse caisse, Cymbales, Triangle, Trompe (en terre), Chapeau chinois (ad libitum), composée pour les enfants de Madame de Bousquet par Adolphe Blanc.
- 1875 – Les Enfants du Carnaval – Quadrille comique de Antony Lamotte400.
- 1875 – Titi au bal de l'Opéra – Quadrille à grand orchestre de Bosisio401.
- 1877 – Carnaval à Paris, Opus 9 – Page musicale de Johan Svendsen402.
- 1880 – Belle Lurette – Opéra-comique de Jacques Offenbach.
- 1880 – Marche des masques – Par Auguste Coédès, extraite de la grande revue « Paris en actions », J. Hiélard éditeur, Paris403.
- 1886 – Le Carnaval des animaux – Suite musicale de 15 mouvements composée par Camille Saint-Saëns, créée à Paris durant le Carnaval à l'occasion du Mardi Gras.
- 1895 – La mi-carême enfantine - Suite carnavalesque pour piano et petits instruments enfantins par Edmond Missa404.
- 1896 – La Reine des Reines – Opéra Bouffe en 3 actes de Robert de Flers, musique de Edmond Audran405.
- 1897 – Le Couronnement de la Muse – Cantate de Gustave Charpentier composée et créée à l'occasion de la deuxième Vachalcade, cortège montmartrois organisé en réponse au Bœuf Gras406.
- 1897 – Mi-Carême – Polka pour piano de Ernesto Becucci383.
- 1900 – Premier Carnaval – Pantomime, livret et musique de Béreng407.
- 1902 – Mi-Carême – Schottisch pour piano de Caroline Chelu408.
- 1902 – Reine des reines – Valse pour piano de Gabriel Allier409.
- 1904 – Reine des reines – Marche américaine pour piano de Edmond Antréas410.
- 1905 – Carnaval parisien – polka-marche burlesque, pour piano, par Francis Popy217, version pour orchestre en 1906217,411, autre version sans date, pour harmonie et fanfare217.
- 1907 – Carnaval parisien : sur une mélodie populaire – pour piano, opus 97, de Paul Barbot412.
- 1908 – Les Trois Masques – Drame lyrique de Charles Méré et Isidore de Lara413.
- 1908 – Reine des reines – Valse pour piano de Marguerite Cazelli, valse chantée paroles de Will414.
Peintures, gravures, sculptures, dessins
Atelier parisien de fabrication de masques de Carnaval en 1897
417.
Catalogue d'un marchand parisien d'articles de Carnaval en
1907.
1864 – Charmant Bœuf gras 1200 kilos
- 1683 – Salle du Bal donné à la Cour pendant le Carnaval de l'année 1683 – Estampe de Jean Lepautre d'après un dessin de Jean Berain419.
- 1745 – Jeune fille tenant un loup – Pastel de Charles Antoine Coypel420.
- 1750 – Marche du Bœuf gras – Gravure de Gabriel de Saint-Aubin421.
- 1757 – Le carnaval des rues de Paris – Tableau d'Étienne Jeaurat (1699-1789)422.
- 1778 – Le carnaval des rues de Paris – Gravure de Jean Benoist Winckler d'après le tableau homonyme d'Étienne Jeaurat3.
- 1789 – Carnaval de 1789 – Dessin à la plume, lavis, aquarelle de E. Béricourt423.
- XIXe siècle – Les programmes du Carnaval de Paris pour les jours gras ou la Mi-Carême sont décorés d'une gravure sur bois anonyme illustrant la fête424. Cette gravure peut être réutilisée plusieurs années différentes.
- 1810 – Le Carnaval – Gravure de Philibert-Louis Debucourt425.
- 1814 – Le mardi gras, le 22 février 1814 – Dessin aquarellé de Opiz426.
- 1823 – La descente de la Courtille – Tableau de Artus Despagne427.
- 1829 – Le quadrille de Marie Stuart dansé le 2 mars 1829 au Château des Tuileries par la duchesse de Berry. – Lithographie d'Eugène Lamy.
- 1830 – Passage du cortège du Bœuf Gras sur le Pont Neuf – Tableau de Guillaume Fréderic Ronmy428.
- 1831 – Carnaval de 1831 – Estampe, éditeur : Lithographie de Lacroix429.
- 1834 – Scène de Carnaval, place de la Concorde – Tableau d'Eugène Lamy (1800-1890)430.
- 1835 – Ordre et marche du Bœuf Gras – Une de ses nombreuses déclinaisons, xylographie431.
- Entre 1835 et 1845 – La Descente de la Courtille – Tableau de Jean Pezous (1815-1885)432.
- 1840 – Le Bœuf gras – Estampe d'Alphonse-Charles Masson433.
- 1841 – Déguisemens du Carnaval – Gravure sur bois en couleurs, fabrique de Pellerin, imprimeur-libraire, à Épinal434.
- 1841 – Scènes de Carnaval – Gravure sur bois en couleurs, fabrique de Pellerin, imprimeur-libraire, à Épinal435.
- 1841-1843 – Le Carnaval à Paris – Série de 30 lithographies coloriées de Paul Gavarni436.
- 1842 – Människor på väg till en maskerad (Les gens qui vont à une mascarade) – Dessin de Fritz von Dardel117.
- 1843 – Les folies du carnaval – Gravure sur bois en couleurs, fabrique de Pellerin, imprimeur-libraire, à Épinal437.
- 1846 – Le Carnaval de Paris – Estampe en couleurs, éditeur : fabrique de Pellerin, Imprimeur-libraire à Épinal438.
- 1847 – Le Carnaval – Recueil de gravures de Paul Gavarni.
- 1848]– Les bals de Paris ou Le Carnaval 1849. Paroles du citoyen Auguste Loynel – Estampe, éditeur : Librairie chansonnière de Durand439.
- 1851 – Dis-donc, beau masque, on dit que tu aimes à faire boire du Champagne.... en aurais-tu par hasard une bouteille sur toi ?..... – Lithographie de Charles Vernier440.
- 1851 – Le Chahut au Bal de l'Opéra – Aquarelle d'Eugène Lami441.
- Vers 1855 – Le souper après le bal masqué – Tableau de Thomas Couture.
- Entre 1800 et 1857 – Bal masqué à l'Opéra – Lithographie rehaussée d'aquarelle de Achille Devéria442.
- 1856-57 – Escalier de l'Opéra à la Mi-Carême – Lithographie de Gustave Doré443.
- 1856 – Le carnaval des boulevards en 1828. – Gravure de Bertall1.
- 1856 – Un bal masqué de l'Opéra – lithographie de Gustave Doré.
- 1857 – Le bœuf gras et le Carnaval de Paris – Xylographie en couleurs de Chaste, imagerie Pellerin à Épinal444.
- 1857 – Bal de la Mi-Carême – Lithographie de Gustave Doré445.
- Entre 1852 et 1858 – Le Carnaval de Paris – Estampe en couleurs de Gangel, fabricant à Metz446.
- 1858 – Frontières du foyer de l'Opéra. Les masques français – Gravure figurant le Bal de l'Opéra447.
- 1859 – Jeune femme masquée – Dessin gouaché de Henry Monnier448.
- 1860 – La descente de la Courtille aux enfers, 18e tableau de Sans queue ni tête, revue de MM. Cogniard et Clairville, décor de M. Georges, estampe de Jules Worms449.
- 1861 – La mariée du Mardi-gras – Estampe illustrant le vaudeville homonyme d'Eugène Grangé et Lambert-Thiboust450.
- 1861 – Le Bal masqué à l'Opéra – Série de 6 petites gravures en long de Gustave Doré illustrant ses différentes étapes à partir de minuit jusqu'à cinq heures du matin451.
- 1861 – Promenade du Bœuf Gras, à Paris. – Illustration pleine page d'Edmond Morin, parue dans Le Monde illustré452.
- 1863 – Bal costumé au palais des Tuileries le 9 février 1863. La danse des Abeilles. – Estampe d'après un croquis de M. Moulin453.
- 1865 – Le passage de l'Opéra à quatre heures du matin le mercredi des Cendres – Gravure de Gustave Doré454.
- 1865 – Le mois comique – Une pleine page réalisée par Edmond Morin et Zed avec 12 dessins comiques illustrant le Carnaval de Paris, dont les 2 premiers le cortège parisien du Bœuf Gras455.
- 1867 – Bal costumé au palais des Tuileries – Peinture de Jean-Baptiste Carpeaux456.
- 1867 – Bal masqué aux Tuileries – Peinture de Jean-Baptiste Carpeaux457.
- 1867 – Le bal de l'Opéra – Illustration pleine page de A. Grévin pour Le Journal amusant458.
- 1868 – La Mi-Carême - Au bal de l'Opéra - Vivent les Flambards ! - Gravure d'Honoré Daumier415.
- 1869 – La splendeur et la misère du bœuf gras provenant du Cotentin pendant le Carnaval de Paris – Gravure de Roevens459.
- 1873 – Bal masqué à l'opéra – Tableau de Édouard Manet460.
- 1873 – Le bal de l'Opéra – Aquarelle de Édouard Manet461.
- 1873 – Carnaval boulevard des Capucines – Tableau de Claude Monet462.
- 1874 – La fête des blanchisseuses dans un lavoir du quartier de Plaisance – Dessin de Vierge, gravé par F. Moller463.
- 1878 – Gravure représentant la troupe de l'Estudiantina Espagnola venue d'Espagne participer au Carnaval à Paris en 1878127.
- 1880 – Le dernier bal travesti chez la princesse de Sagan – Dessin de E. Morin, xylographie d'Auguste Lepère464.
- 1885 – Le bal d'enfants du mardi gras, à l'opéra de Paris – Gravure de Gillot465.
- 1890 – Bal des folles à la Salpêtrière – Gravure de José Belon466,442.
- 1893 – La Mi-Carême, les étudiants brulant le Bonhomme Carnaval sur la place du Panthéon – Xylographie de Gérardin467.
- 1893 – Programme officiel du cortège de la Mi-Carême 1893 – Dessin de Gillsaer, pleine page couleurs du journal La Patrie468.
- 1894 – Paris pittoresque - Le Mardi Gras - Les boulevards à Paris – Dessin en double page de M. Stanislaw Rejchan44.
- 1894 – Au Quartier Latin – Fascicule sorti par les étudiants à l'occasion de la Mi-Carême, avec une couverture de Jules Chéret et des illustrations d'Henri Pille, Paul Merwart, Félix Régamey, Ferdinand Bac, Guillaume, Henriot, Mars, Draner et Berthère.
- 1894 – La cavalcade de la mi-carême à Paris – Imagerie d'Épinal. No 307, estampe469.
- 1895 – Trois illustrations du Carnaval de Paris par Auguste Lepère pour un livre de Georges Montorgueil470.
- 1895 – La Mi-Carême – Tableau de Alexandre-Jacques Chantron471.
- 1895 – Au Quartier Latin – Couverture illustrée en couleurs du journal des étudiants parisiens sorti à l'occasion de la Mi-Carême.
- 1895 – Paris, Mi-Carême, La corrida sur la place de l'hôtel de ville – Dessin de M. Parys, gravé pour Le Monde illustré472.
- 1896 – La Vachalcade – Peinture de Fernand Pelez473.
- 1896 – Passé la Mi-Carême, – Pas d'danger qu'à présent un étudiant vienne nous aider ! – Dessin de Steinlen474.
- 1897 – Boulevard Montmartre - Mardi Gras – Peinture de Camille Pissaro.
- 1897 – Boulevard Montmartre, Mardi Gras, au coucher du soleil – Peinture de Camille Pissaro.
- 1897 – La Mi-Carême sur les Boulevards – Peinture de Camille Pissaro.
- XIXe – Bal à Paris au grand Opéra – Peinture de Jean-Louis Forain.
- XIXe – Le Carnaval de Paris – Planche en couleurs de l'imprimerie Gangel475.
- XIXe – Le bal de l'opéra – Lithographie aquarellée de Charles François Guérard476.
- XIXe – Au bal de l'Opéra. – Lithographie de Cham477.
- XIXe – Bal masqué à l'opéra (au Polichinelle) – Tableau de Édouard Manet478.
- XIXe – Le carnaval à Paris, bal masqué à l'Opéra – Gravure aquarellée479.
- XIXe – Le Carnaval à Paris, masques attendant l'ouverture du bal de l'Opéra – Gravure de Belon480.
- XIXe – La mi-carême à Paris – Lithographie de Camille Pissaro418.
- XIXe – La Descente de la Courtille – Tableau de Célestin Nanteuil481.
- XIXe – Bal de l'Opéra – Lithographie en camaïeu de A. Provost482.
- XIXe – Figures du carnaval au temps de Balzac. – 110 dessins et gravures de Paul Gavarni, s.d483.
- XIXe – Ombres chinoises. — Le Grand Carnaval de Paris416. no 7 – Planche, fabrique de Pellerin et Cie, Imprimeur-Libraire à Épinal.
- XIXe – Pas d'infanterie – Lithographie de Charles Vernier484.
- XIXe – Le mardi gras à Paris – Lithographie de Simon Blocquel485.
- XIXe – Mardi gras Boulevard des Italiens, les Masques, le Bœuf Gras... – Gravure en couleurs de George Emanuel Opitz486.
- XIXe – Scène de bal masqué – Dessin de Paul Gavarni487.
- XIXe – Scène de carnaval : dans une calèche divers personnages costumés – Aquarelle de Eugène Lami488.
- XIXe – Un premier début au bal de l'Opéra – Lithographie de Numa et Bettannier, frères489.
- XIXe – Le Bœuf gras et son compagnon – Deux illustrations d'Auguste Vimar pour la fable de Pierre Lachambeaudie490.
- XIXe – Passée la Mi-Carême, Pas d'danger qu'à présent un étudiant vienne nous aider ! – Lithographie de Théophile-Alexandre Steinlen491.
- XIXe – Pendule dite : « du Bœuf gras » – Pendule portée par une représentation sculptée du Bœuf Gras en bronze doré, époque Premier Empire492.
- XXe siècle – Le Bœuf Gras – Carte réclame en couleurs, premier quart du XXe siècle493.
- 1900 – Le faux-nez, Farce de Carnaval – Planche de dessins de Benjamin Rabier494.
- 1907 – Mi-Carême – Peinture de Paul Chocarne-Moreau495.
- 1907 – Mi-carême, Paris– Peinture de Tavik František Šimon496.
- 1909 – Char du Bœuf Gras – Célèbre char du Carnaval de La Nouvelle-Orléans. Il sort toujours chaque année.
- 1912 – Publicité pour l'oxygénée Cusenier montrant la Promenade du Bœuf Gras. – Dessin anonyme paru dans Le Journal amusant497.
- 1921 – Le cinéma éducateur du peuple – Dessin en couleurs de Joe Bridge pour le char qui porte ce nom dans le cortège de la Mi-Carême 1921498.
- 1922 – Bal de la Mi-Carême – Peinture de Fermel499.
- 1998 – Le Géant-Bœuf – Géant de Carnaval construit par Rafaël Estève.
- 2003 – Le Carnaval – Tableau de André Desbordes500.
- 2004 – Catherine Poulain a créé de nombreuses grosses têtes d'animaux501 et des masques en papier estampé pour le Carnaval de Paris.
- 2005 – Performance502 pour le Carnaval de Paris.
- 2006 – Babybœuf volant géant503 – Sculpture géante de Carnaval créé par KTY Catherine Poulain en matériaux divers.
- 2007 – Cette sculpture a défilé au Carnaval dans une autre version504.
- 2010 – La vache et son roi amoureux505 - Sculpture géante créé par KTY Catherine Poulain en matériaux de récupération principalement et supportée par un quad à cette occasion.
- 2012 – L'autel de la marine506 et L'arche de Noé des enfants507 - Deux chars roulants créés par KTY Catherine Poulain.
- 2017 – Bœuf Gras géant – Marionnette géante créée par le Théâtre aux mains nues, défile au Carnaval de Paris 2017.
Personnages typiques du Carnaval de Paris
Comme dans d'autres carnavals, il existait traditionnellement des personnages typiques du Carnaval de Paris. Un certain nombre d'entre eux nous sont connus par la documentation conservée.
Photographies anciennes
Publicité d'un magasin parisien vers 1930.
Liste non exhaustive :
- 1852 – Le Bœuf gras, place Vendôme, photo de Hippolyte Bayard508, collections du Musée d'Orsay, Paris.
- 1863 – Vue instantanée du Carnaval de 1863, no 152 Char du Bœuf Gras sortant de l'abattoir, vue stéréoscopique509.
- 1864 – Charmant Bœuf gras 1200 kilos – Cliché photographique réalisé par l'atelier Moulin, montrant un des 6 bœufs gras de 1864.
- 1894 – 6 photos du cortège de la Mi-Carême510.
- Vers 1900 – La Mi-Carême à Paris : la bataille de confetti sur les boulevards, photo de Paul Géniaux (né en 1873)511, collections du Musée d'Orsay, Paris.
- Vers 1900 – La foule sur les boulevards le jour de la Mi-Carême, photo de Paul Géniaux512, collections du Musée d'Orsay, Paris. Cinq autres photos de Paul Géniaux illustrant la Mi-Carême vers 1900 font partie des collections du Musée d'Orsay513.
- 1903 – Deux photos de Jules Beau prises à l'occasion de la Mi-Carême514 :
- Le char automobile électrique de la Reine des Reines de la rive droite Marie Missiaux.
- Un autre véhicule automobile du cortège.
- 1904 – Manifestation du bœuf gras dans les rues de Paris – Photo stéréoscopique515.
- 1908 – Photo de Dunois 1er Bœuf Gras 1908516.
- – La foule s’écoulant sur le parvis Notre-Dame après le passage du cortège de la mi-carême, photo de Léon Gimpel517, collections du Musée d'Orsay, Paris.
- 1911 – Scène du Carnaval de Paris 1911, cliché Agence Rol518.
- – 5 photos prises à Paris par l'Agence Rol le jour du Mardi Gras, collections de la BNF519.
- Avant 1914 – La Mi-Carême à Paris, aspect des boulevards. Photo de Paul Géniaux avant 1914, où on voit bien les serpentins géants accrochés aux balcons des immeubles520.
- – Un reportage de l'Agence Rol, fait de 6 vues sur la préparation des confetti le jour du Mardi Gras, collections de la BNF521.
Photographies de presse de la Mi-Carême
Le
Bœuf Gras du Carnaval de Paris vers 1850, dessin d'Auguste Lapierre, détail d'une plaque de verre pour lanterne magique.
Au moins 176 photos de presse de la Mi-Carême prises entre 1908 et 1934 sont consultables sur site Gallica de la BNF.
Plaques de verre pour lanterne magique
Dessinées par Auguste Lapierre vers 1850, huit plaques de verre coloriées pour lanterne magique conservées à la Cinémathèque française à Paris représentent le cortège de la Promenade du Bœuf Gras. Sur l'une figure le Bœuf Gras, et sur les sept autres divers éléments de son cortège522.
Publicités avec le Bœuf Gras
- Images publicitaires avec le Bœuf Gras
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Réglementation du Carnaval de Paris
Jadis parait chaque année une ordonnance de police règlementant le Carnaval de Paris. Pour une part, elle dresse a contrario un tableau intéressant d'un certain nombre de choses qui se font, ou qu'on est tenté de faire, au Carnaval de Paris. Et que les autorités éprouvent le besoin de réprimer ou tenter de réprimer.
En , voici ce que dit à propos de l'ordonnance règlementant le Carnaval de Paris la Revue municipale, contenant toutes les matières de droit commun523 :
- CARNAVAL. — Le pouvoir municipal a des devoirs à remplir en cette circonstance, tant dans l'intérêt des mœurs que de la sûreté publique; il est convenable que MM. les maires fassent, à cette époque, publier dans leurs communes des arrêtés sur les mascarades, suivant les besoins et l'importance de leurs localités.
- Voici l'ordonnance de police qui se publie tous les ans à Paris ; elle pourra les aider à dresser l'arrêté qui conviendra dans leur municipalité.
- Nous, etc. — Vu la loi du 16-24 août 1790, titre 9 ; les art. 86, 287, 330, 471, n° 11 et 15, et l'art. 479, n° 8, du Code pénal, les art. 1 et 8 de la loi du 17 mai 1819, et ceux de la loi des 29 novembre 1830 et 9 septembre 1835 ;
- Voulant prévenir tout accident et tout désordre pendant les divertissements du carnaval....
- Art. 1er. Toute personne qui pendant le temps du carnaval se montrera dans les rues, passages, galeries, boulevards, places, promenades et lieux publics, masquée, déguisée ou travestie, ne pourra porter ni arme ni bâton.
- 2. Personne ne pourra paraître sous le masque dans aucun lieu public avant dix heures du matin et après sept heures du soir.
- 3. Aucun individu ne pourra prendre de déguisements qui seraient de nature à troubler l'ordre public, ni qui pourraient blesser la décence et les mœurs.
- 4. Il est défendu à toutes personnes masquées, déguisées ou travesties, d'insulter qui que ce soit, par des invectives, des mots grossiers ou des provocations injurieuses.
- 5. Elles ne pourront également s'arrêter sur la voie publique pour y tenir des discours indécents, ou y provoquer les passants par des gestes ou paroles contraires à la morale publique.
- 6. Il est pareillement défendu à tout individu, masqué ou non masqué, de jeter dans les maisons, dans les voitures et sur les personnes, aucun objet ou substance qui puisse blesser, endommager ou salir les passants.
- 7. Toute personne masquée, déguisée ou travestie, invitée, par un officier de police, ou par un agent de la force publique, à le suivre, doit se rendre sur-le-champ au bureau de police le plus voisin, pour y donner les explications qui peuvent lui être demandées.
- 8. Les contrevenants aux dispositions ci-dessus seront arrêtés et conduits à la préfecture de police pour y être interrogés, et pour qu'il soit pris à leur égard telle mesure qu'il appartiendra, sans préjudice des poursuites à exercer devant les tribunaux, tant contre eux que contre les personnes civilement responsables d'après la loi.
Sociétés festives parisiennes
Organisant la festivité et intervenant dans son Carnaval, Paris a compté des centaines de sociétés festives et carnavalesques.
L'article Liste de goguettes répertorie 710 Goguettes de Paris, des barrières et de la banlieue de Paris. L'article Liste de sociétés bigophoniques répertorie 197 goguettes organisées en sociétés bigophoniques.
Ces deux listes ne prennent pas en compte les autres genres de sociétés festives et carnavalesques parisiennes. Certaines, qui intervenaient dans le cadre du Carnaval de Paris, existent toujours, comme la société festive traditionnelle étudiante de la Faluche.
Spécialités culinaires
Les crêpes au Carnaval de Paris vers 1845
n 7.
- Il arrive au Carnaval de Paris que des traiteurs sans scrupules en profitent. Désaugiers vers 1800-1825, en parle dans sa chanson V'là c' que c'est que l' carnaval :
Profitant aussi des jours gras,
Le traiteur déguise ses plats,
Nous offre vinaigre en bouteille,
Ragoût de la veille,
Daube encor plus vieille.
Nous payons bien, nous soupons mal...
V'là c' que c'est que l' carnaval16.
- Mais le Carnaval de Paris est surtout une occasion de bien manger, comme le dit en 1825 Jouslin de la Salle dans sa chanson Le Carnaval :
De cette saison fortunée
J'aime surtout les bons repas,
Homme, femme fraîche ou fanée,
Chacun fait bombance aux jours gras.
Même alors, plus d'une grand-mère
Se prépare un petit régal,
Et trouve le moyen de faire
Son carnaval18.
Parlant du Carnaval, La Revue illustrée, qui paraît à Paris, écrit en 1906524 :
- Voici venir mars et les joyeux jours gras avec tout leur cortège des charmantes réunions de famille et des très gais repas.
- Une tradition du Carnaval de Paris, très longtemps pratiquée, est de faire et manger des crêpes, notamment au moment de la Mi-Carême.
- Une autre est de faire et manger des beignets. Comme l'écrit en 1842 un carnavaleux parisien anonyme :
« On saura s'amuser tout comme un autre, a dit le bourgeois : et Dieu sait comment il s'y prend ! Pendant le carnaval, c'est-à-dire du jeudi-gras au mercredi des cendres, ses plus chères voluptés sont celles qui le sont le moins. En première ligne, nous trouvons les beignets ; et quels beignets, grand Dieu ! (Plus loin, cet ouvrage parle des crêpes525). »
- Créé vers 1892, a existé un gâteau portant comme décoration une spirale et baptisé spirale-opéra. Ce nom a été utilisé pour désigner une variété de serpentin. Le serpentin fut lui-même lancé au Carnaval de Paris en 1892 (il était alors également appelé spirale tout court ou serpentin).
Toponymie : une rue Carême-Prenant à Paris
Une rue de Paris était jadis nommée en l'honneur du Carnaval. Ce fait est attesté en 1652, sur le plan de Gomboust, où elle porte le nom de rue Carême-Prenant. À la même époque, le plan de Jaillot l'appelle ruelle de l'Héritier. Carême-Prenant est un synonyme du mot Carnaval largement utilisé en France jusqu'au XIXe siècle. C'est rue Carême-Prenant que se trouvait l'entrée de l'hôpital Saint-Louis, qui se dirigeait vers les Récollets526.
Sur le plan de Delagrive de 1728, la rue Carême-Prenant est devenue la ruelle des Vinaigriers. C'est à présent la rue des Vinaigriers, amputée en 1946 d'une partie rebaptisée rue Jean-Poulmarch.
En région parisienne existe encore aujourd'hui une rue Carême Prenant à Argenteuil527, une impasse Carême Prenant à La Courneuve et une rue du Carnaval à Crosne528.
Notes et références
Notes
- 1818 est une année remarquable. En novembre se termine l'évacuation des troupes alliées qui occupaient la France après la défaite de Napoléon 1er. Cet événement marque le retour de la paix et la fin d'une période de conflits qui avait duré de manière pratiquement ininterrompue depuis 1792.
- Il s'agissait de sobriquets. Chicard par exemple s'appelait de son vrai nom Levesque.
- Mardi gras 18 février 1817.
- Allusion à la scène finale de l'opéra de Daniel-François-Esprit Auber Gustave III, ou Le Bal Masqué, créée en 1833 au Grand Opéra de Paris. Cette œuvre rendant hommage à l'action du roi de Suède Gustave III et relatant les événements liés à son assassinat en 1792 durant un bal masqué.
- La ligne des grands boulevards, haut lieu de promenades et du Carnaval parisien.
- Le restaurant de ce célèbre hôtel parisien était à l'époque un des plus fameux de Paris.
- Dessins de Bertall extraits du livre de Théophile Lavallée Le diable à Paris : Paris et les parisiens : mœurs et coutumes, caractères et portraits des habitants de Paris, tableau complet de leur vie... (texte de MM. de Balzac, Eugène Sue, George Sand, et al.) ; séries de gravures avec légendes par Gavarni... vignettes par Bertall..., J. Hetzel éditeur, Paris 1845-1846.
Références