La brigade de Saint-Tropez a été choisie pour représenter la France à un congrès international de la gendarmerie à New York. Au cours du voyage sur le paquebot France, Cruchot entrevoit sa fille Nicole, qui, désireuse de découvrir le « Nouveau Monde », s'est embarquée comme passagère clandestine, à l'insu de son père. Il pense avoir été victime d'une hallucination.
Arrêtée par la douane à l'arrivée, Nicole est abordée par un journaliste à qui elle se présente comme une orpheline avide de découvrir l'Amérique. Ému, et pensant tirer un bel article de cette histoire, le journaliste la prend sous son aile.
Les gendarmes découvrent New York, sauf Fougasse qui, tombé malade durant la traversée, a été hospitalisé et qui y restera jusqu'à la fin du séjour (ils découvrent après plusieurs jours d'examen qu'il était victime d'une allergie aux oiseaux de mer. Et lorsqu'il veut rejoindre les autres, il se casse la jambe dans les escaliers).
En plusieurs occasions, Cruchot entrevoit de nouveau sa fille au cours de ces visites ; tout le monde finit par croire qu'il a l'esprit dérangé. Il va jusqu'à consulter un psychanalyste pour se faire hypnotiser.
Il finit cependant par retrouver la trace de Nicole. Il aura alors toutes les peines du monde, notamment du fait que la police américaine est à sa recherche, à faire rentrer celle-ci en France sans que ses collègues ne la voient. Gerber découvrira pourtant la vérité à leur retour à Saint-Tropez et promet à Cruchot que cela lui coûtera cher.
Fiche technique
- Titre original français : Le Gendarme à New York
- Titre italien : Tre gendarmi a New York
- Réalisation : Jean Girault
- Scénario, adaptation et dialogues : Jean Girault et Jacques Vilfrid, sur une idée de Richard Balducci
- Assistants réalisateur : Tony Aboyantz, Marc Simenon, Jean Mylonas, Renzo Serrato
- Musique : Raymond Lefèvre et Paul Mauriat (Éditions French Music)
- Images : Edmond Séchan
- Décors : Sydney Bettex, assisté de Georges Richard, Jacques Dugied
- Montage : Albert Jurgenson, assisté de Etiennette Muse
- Ingénieur du son : René-Christian Forget
- Cadreur : Jean-Paul Schwartz, Guy Delattre, Claude Amiot
- Scripte : Christiane Bertin (alias Christiane Vilfrid)
- Photographe de plateau : Jean Falloux
- Ensemblier : André Labussière, Nadine Chauviret
- Casting : Suzanne Wiesenfeld
- Chorégraphies : Timmy Everett (en)
- Maquillage : Anatole Paris
- Robes créées par : Réal - Générique : Jean Fouchet F.L
- Production : René Pignières, Gérard Beytout
- Directeur de production : Paul Laffargue
- Régisseur général : Alain Darbon
- Sociétés de production : Compagnia Cinematografica Champion et Société Nouvelle de Cinématographie
- Affichiste : Clément Hurel (non crédité)
- Pays de production : France - Italie
- Format : Couleurs Franscope, Eastmancolor– 2,35:1 – Mono – 35 mm
- Tirage : Laboratoire Eclair à Epinay-sur-Seine
- Distribution : Société Nouvelle de Cinématographie
- Genre : comédie policière
- Durée : 101 minutes
- Date de sortie :
Distribution
Production et réalisation
Développement
Dès le tournage du Gendarme de Saint-Tropez, les scénaristes, le réalisateur et Louis de Funès évoquaient l'idée de donner une suite au film1. Sorti dans les salles françaises en , Le Gendarme de Saint-Tropez rencontre, à la surprise générale, un succès considérable : lors du festival de Cannes en mai 1965, le producteur René Pignères annoncera douze millions de francs de recettes en sept mois sur le marché français2,3. Cet immense succès convainc les producteurs René Pignères et Gérard Beytout de la SNC de lancer rapidement une suite1. Le projet de suite se concrétise donc peu après la sortie du film. Dès le , France Roche de France-Soir, souvent bien informée, dévoile le projet de suite, au sujet toutefois totalement différent du film final : selon ses informations, Louis de Funès « dirigera pour ses débuts dans la mise en scène un acteur qu'il connaît bien : lui-même. Et il a choisi un rôle qu'il sait par cœur, celui du Gendarme de Saint-Tropez, dans une nouvelle aventure où il sera à la fois gendarme et agent secret ».
Pour renouveler l'histoire, Louis de Funès pense à faire voyager Le Gendarme à l'étranger, une idée fortement partagée par les producteurs puisque le film est un succès à l'exportation1, étant à l'affiche des « salles d'exclusivité » de Bruxelles, Liège, Anvers, Montréal ou encore Québec pendant des mois et venant d'être vendu dans toute l'Europe, en URSS, en Turquie, à Hong Kong, au Pakistan, en Amérique latine et aux États-Unis2,3. Les distributeurs étrangers sont très intéressés par la suite, déjà pré-vendue avant même que le tournage n'ait commencé2. Un voyage à Mexico ou Tokyo est évoqué mais le choix de la destination se porte finalement sur la ville de New York, que connaît bien le scénariste Richard Balducci, et qui s'avère être « l'un des rares lieux qui soient parfaitement intelligibles et familiers à tous les spectateurs au monde »2. Le voyage jusqu'à New York se fera à bord du paquebot transatlantique France, intéressé par cette publicité originale2.
En à peine quelques mois, le projet est monté, Jean Girault et son co-scénariste Jacques Vilfrid ayant travaillé très vite2. L'emploi du temps de Louis de Funès n'est pas encore surchargé comme il sera les années suivantes et permet donc encore de monter un film autour de lui dans un délai très court2. La dernière version du scénario comporte de très nombreuses scènes finalement non tournées ou coupées, dont une visite de Paris et de ses monuments par les gendarmes de Saint-Tropez, lors de leur voyage jusqu'au Havre pour embarquer sur le France.
Du premier film reviennent tous les autres gendarmes — Michel Galabru, Jean Lefebvre, Christian Marin, Guy Grosso et Michel Modo — ainsi que Geneviève Grad dans le rôle de la fille de Cruchot et France Rumilly dans le rôle de la religieuse.
Tournage
Lors du voyage sur le France, les touristes prenaient les gendarmes pour des douaniers. Pendant que Louis de Funès tournait dans les couloirs du paquebot, le commandant a eu l'idée de leur faire diffuser le premier opus. La séance terminée, les touristes se sont jetés sur eux pour avoir des autographes.
Les intérieurs sont filmés en studio en France. La scène du match de baseball est tournée dans un camp militaire à Saint-Germain-en-Laye4.
Lieux de tournages
Bande originale
Comme pour Le Gendarme de Saint-Tropez l'année précédente, Raymond Lefebvre compose la bande originale du Gendarme à New Yorka,b,c. Il partage cette fois-ci le travail avec son partenaire habituel Paul Mauriat, qui avait refusé de collaborer sur le premier film à l'été 1964 pour privilégier ses vacances, laissant Lefebvre seul à la tâched,5. Ayant unis leurs forces dans la composition pour le cinéma au début des années 1960, Mauriat et Lefebvre avaient auparavant mis ensemble en musique Faites sauter la banque de Jean Giraulte,5.
L'intrigue nécessite la création d'une nouvelle chanson interprétée par Nicole Cruchot / Geneviève Grad, après le succès yéyé Douliou-douliou Saint-Tropez du premier film. Le parolier Roger Berthier écrit Les garçons sont gentils, sur une musique de Mauriat et Lefebvre6. Raymond Lefebvre reprend sa Marche des Gendarmes, musique emblématique du premier filma,5, fièrement utilisée lorsque la brigade de Saint-Tropez visite New York, entre autresf. Lefebvre ré-enregistre le morceau pour l'occasion6. Il livre aussi une malicieuse version de Pomme de reinette et pomme d'api façon fanfare à la John Philip Sousab.
Jean Girault réclame aux deux compositeurs un pastiche de la musique de Leonard Bernstein pour West Side Story, destiné à la séquence de ballet faisant référence à la comédie musicale, durant laquelle Ludovic Cruchot, aidé de policiers américains, essaie de récupérer son entrecôte, volée par de jeunes voyousd,5,. L'élaboration de ce morceau intitulé Entrecôte Story s'avère difficile puisqu'il s'agit de parvenir à rappeler la bande originale de West Side Story sans pour autant tomber dans le plagiat : Lefebvre explique qu'il « est compliqué de faire une musique qui rappelle une autre musique, sans qu'il y ait un motif, une espèce de soupçon de plagiat »5,7. La référence est évoquée à travers les claquements de doigts des voyous, la contrebasse menaçante et le rythme enlevé des puissants cuivres et percussions[réf. nécessaire]. Le compositeur est donc fier du résultat, fruit d'un travail complexe mais amusant avec Mauriat7. La musique est enregistrée avant le tournage et la bande est envoyée à New York, afin de servir aux prises de vues de la danse sur le plateau5.
Un premier album 45 tours Le Gendarme à New York, bande originale du film sort en 1965 sous le label Riviera8,9. En 1993, certains musiques sont présentes sur le CD de Play Time Les plus belles musiques de films de Louis de Funès de la collection « Les Acteurs » de Stéphane Lerouge, réunissant des compositions de Lefebvre pour les films du Gendarme ainsi que Faites sauter la banque, Les Grandes Vacances, Jo et La Soupe aux choux8,10,Note 2. Les mêmes morceaux apparaissent sur le CD Louis de Funès, bandes originales des films, vol. 1 , publié par Play Time en 1998 et ré-édité en 20128,12,13,Note 3. Les garçons sont gentils figure en 1999 dans Twist Again au ciné, CD compilant des chansons twist créées pour des films8,15. Une liste de titres remaniée fait partie de l'intégrale Bandes originales des Gendarmes paru chez Play Time en 200316,8. L'album du film sort en 2010 en téléchargement8. Les pistes le composant sont intégrées à la vaste compilation Louis de Funès, musiques de films, 1963-1982 de la collection Écoutez le cinéma !, publiée en 20148,17.
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2010 : Le Gendarme à New York, bande originale du film, par Raymond Lefebvre et Paul Mauriat (Play Time)
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Sortie et promotion
Le cinéma parisien
Le Balzac (ici en 2016) accueille la première du
Gendarme à New York en
.
Le Gendarme à New York sort en salles le vendredi . Les affiches du film sont réalisées par Clément Hurel, à l'instar du précédent18. L'une d'entre elles montre Louis de Funès en statue de la Liberté19. Depuis deux semaines, un mini-feuilleton tiré des scènes du film paraît dans Le Parisien libéré, sans en révéler la fing.
À la même période, Louis de Funès doit également être à l'affiche du film à sketches Les Bons Vivants de Georges Lautnerh. L'équipe de cet autre film s'est d'ailleurs démenée pour achever le film à temps et le sortir quasiment le même jour que le Gendarme, afin de profiter de la publicité autour de l'acteurh. Ce dernier demande de séparer ces sorties de deux semaines pour leur donner de meilleures chances auprès du publich. Les distributeurs, la SNC pour Le Gendarme à New York et les Films Corona pour Les Bons Vivants, rejettent tous deux la responsabilité sur l'autre et refusent tout décalageh. Les Bons Vivants sort ainsi en salles le jeudi i.
Par ailleurs, Gérard Beytout prévoit d'organiser une première réservée à des invités, pratique traditionnelle pour faire l'évènement autour d'un filmj. Louis de Funès s'oppose à ce procédé et réclame plutôt que la première séance ait lieu devant un public payant, jugeant que « les grands de ce monde ne rient jamais complètement. Ils doivent garder leur dignité »j. Le producteur céde devant l'insistance de la vedettej,i. Ce dernier restera longtemps fermement attaché à cette conviction et s'opposera autant qu'il le peut à ce genre de premières. La première du Gendarme à New York se déroule donc le au cinéma Le Balzac à Paris, avec la présence discrète de l'acteur principal durant deux séances, analysant les réactions des spectateursi,j. Également là, le cinéaste André Hunebelle, notamment derrière les Fantomas, témoigne son soutien dans L'Aurore : « Je croyais que mon confrère Girault prenait un risque terrible en nous imposant un nouveau Gendarme, mais le film est tellement frais, tellement sympathique, qu'il m’a fait tellement rire, que je suis obligé de lui donner entièrement raison »20,i.
Box-office
Le film fut un des gros succès de l'année 1965 avec plus de cinq millions d'entrées au cinéma.
À noter
Notes et références
Notes
- L'adjudant Gerber se prénomme Alphonse dans Le Gendarme de Saint-Tropez. Son prénom devient étrangement Jérôme dans Le Gendarme à New York, Le Gendarme se marie et Le Gendarme en balade, puis Antoine dans Le Gendarme et les Extra-terrestres, avant de revenir à Alphonse dans Le Gendarme et les Gendarmettes.
- Cette compilation est également publiée par Play Time en anglais sous le titre Raymond Lefèvre Masterworks en 199511.
- Une autre compilation sur le même principe parue en Russie en 2004 intègre plusieurs musiques du film14.
Références bibliographiques
- Raggianti 2007, p. 32.
- Schafer 2014, p. 52.
- Sébastien Le Pajolec, « Cinégénie du gendarme ? La série du Gendarme de Saint-Tropez », Sociétés & Représentations, Cairn.info, vol. 16 « Figures de gendarmes », no 2, , p. 131-143 (lire en ligne [archive]).
- Raggianti 2007, p. 34.
- Raggianti 2007, p. 33.
- Dicale 2009, p. 238.
- Loubier 2014, p. 253.
- Dicale 2009, p. 273.
- Dicale 2009, p. 274.
Autres références
- Dicale 2009, p. 270.
- Dicale 2009, p. 271.
- Société nouvelle de cinématographie, « Le Gendarme de Saint-Tropez... à New York ! — Publicité » [archive], sur Autour de Louis de Funès [archive],
- Raggianti 2007, p. 82.
- Michaël Ponchon, « Entretien avec Raymond Lefèvre : La drôle de ballade des Gendarmes de Saint-Tropez » [archive], Interviews, sur www.underscores.fr, .
- « Feuille de timbres Le Gendarme à New-York » [archive], sur musee.sacem.fr, SACEM (consulté le ).
- Louis de Funès et les gendarmes, documentaire de Jérôme Wybon, Paris Première, 2014.
- « Le Gendarme à New York (1965) » [archive], sur www.soundtrackcollector.com (consulté le ).
- (en) Paul Mauriat & Raymond Lefèvre – Le Gendarme à New-York (bande originale du film) [archive] sur Discogs, 1965, Riviera.
- (en) Raymond Lefèvre – Les plus belles musiques de films de Louis de Funès [archive] sur Discogs, 1993, Play Time.
- (en) Raymond Lefevre Masterworks / Les Plus belles musiques de films de Louis de Funès [archive] sur Discogs, 1995, Play Time.
- (en) Louis de Funès Vol. 1 (Bandes originales des Films) [archive] sur Discogs, 1998, Play Time.
- (en) Louis de Funès Vol. Volume 1 & 2 (Bandes Originales Des Films) [archive] sur Discogs, 2012, Play Time.
- (en) Louis de Funès [archive] sur Discogs, 2004, АРК-Систем Рекордз.
- (en) Twist Again au ciné [archive] sur Discogs, 1999, Play Time.
- (en) Raymond Lefèvre – Bandes originales des Gendarmes : L'Intégrale [archive] sur Discogs, 2003, Play Time.
- (en) Various – Louis de Funès Musiques de Films 1963-1982 [archive] sur Discogs, 2014, EmArcy, Universal Music.
- Franck et Jérôme Gavard-Perret, « Interview de M. Clément Hurel » [archive], sur Autour de Louis de Funès [archive], (consulté le ).
- Didier Forray, « Le gendarme à New York, avec Louis de Funès » [archive], New York au cinéma, sur www.cnewyork.net, (consulté le ).
- Gilles Botineau et Jérémie Imbert, « Le Gendarme de Saint-Tropez : coulisses d'une saga culte » [archive], Dossiers, sur CineComedies, .
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Philippe Pessay, Les Aventures du gendarme de Saint-Tropez, Anvers, Walter Beckers / Solar, coll. « Ciné Club », , 262 p.
- Sylvain Raggianti, Le Gendarme de Saint-Tropez : Louis de Funès, histoire d'une saga, Paris, Flammarion, , 175 p. (ISBN 978-2-08-120327-3 et 2-08-120327-8)
- Bertrand Dicale, Louis de Funès, grimace et gloire, Paris, Grasset, , 528 p. (ISBN 978-2-246-63661-8 et 2-246-63661-2, présentation en ligne [archive]).
- Bertrand Dicale, Louis de Funès, de A à Z, Paris, Tana (Editis), , 456 p. (ISBN 978-2-84567-785-2 et 2-84567-785-5).
Documentaire
Liens externes