Le Cercle des poètes disparus ou La Société des poètes disparus au Québec (Dead Poets Society) est un film américain réalisé par Peter Weir et sorti en 1989.
Le film rencontre un immense succès commercial à sa sortie. Il reçoit également de très bonnes critiques et de nombreuses distinctions.
En 1959, aux États-Unis, Todd Anderson, un garçon timide, est envoyé dans la prestigieuse académie de Welton (lieu fictif1), dans l'État du Vermont, réputée pour être l'une des plus fermées et austères du pays et où son frère aîné a suivi de brillantes études. Il y fait la rencontre d'un professeur de lettres anglaises aux pratiques pédagogiques plutôt originales, M. Keating, qui encourage le refus du conformisme, l'épanouissement des personnalités par la vie en poésie, l'art de profiter de l'instant présent ("Carpe Diem") et le goût de la liberté. Voulant au maximum suivre la voie nouvelle qui leur est présentée, certains élèves vont redonner vie au cercle des poètes disparus, un groupe d'esprits libres et oniriques, dont M. Keating fut, en son temps, l'un des membres influents. La découverte d'une autre vie va à jamais bouleverser l'avenir de ces étudiants. En effet, les situations des divers personnages ne se prêtent guère à l'exercice de ces libertés récemment découvertes car les mentalités des parents et des professeurs n'admettent pas que leur autorité et leurs ambitions soient remises en question par ces jeunes personnalités tentant de s'affranchir de règles trop rigides. Ce cercle permettant de s'affirmer, aida ses membres à découvrir leur vraie nature et de vivre comme ils le désirent.
À l’automne 1959, aux États-Unis, Todd Anderson, un garçon extrêmement timide, commence sa dernière année d'école secondaire à l’académie de Welton, une école préparatoire pour hommes exclusivement composés d’élites. Il est assigné à l'un des étudiants les plus prometteurs de Welton, Neil Perry, et est rapidement accepté par les amis de celui-ci : Knox Overstreet, Richard Cameron, Steven Meeks, Gerard Pitts et Charlie Dalton.
Le premier jour de cours, tous sont surpris par les méthodes d'enseignement peu orthodoxes du nouveau professeur de lettres anglaises John Keating, un ancien de Welton qui encourage ses étudiants à « profiter du jour présent » (« seize the day » en anglais), selon l'adage latin carpe diem, lequel a inspiré le vers de Ronsard "Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie". Les leçons suivantes consistent à les encourager à monter tour à tour sur son bureau pour enseigner aux garçons à regarder la vie sous différents angles de vue en prenant de la hauteur ; à déchirer l'introduction de leurs recueils de poésie, qui prétend expliquer l'art de comprendre la poésie par une formule mathématique ; à créer leur propre style de promenade dans une cour pour les encourager à être des individus. Ces méthodes attirent toutefois l'attention du directeur Nolan.
En apprenant que Keating était jadis à Welton un des membres influents du cercle des poètes disparus, Neil réactive le club. Lui et ses amis se mettent donc à sortir du campus la nuit pour aller dans une grotte où ils lisent des poèmes notamment de leur propre composition. Au cours de l'année scolaire, les leçons de Keating et leur implication dans le cercle les encouragent à vivre leur vie à leur façon. Knox rencontre Chris Noel, une fille qui sort avec un footballeur d’une école publique et dont la famille est amie avec la sienne. Neil découvre la passion du théâtre et obtient le rôle de Puck dans une production locale de la pièce Le Songe d'une nuit d'été, malgré un père dominateur et intransigeant qui veut le voir admis à Harvard pour devenir médecin. Keating aide Todd à sortir de sa coquille et à réaliser son potentiel quand il le guide dans un exercice d'expression de soi, lui permettant ainsi de composer spontanément un poème devant la classe.
Cependant, Charlie va trop loin lorsqu'il publie un article dans le journal de l'école au nom du club demandant que les filles soient admises à Welton. Nolan a recours aux châtiments corporels pour contraindre Charlie à révéler qui d'autre est membre du cercle des poètes disparus, mais il résiste. Nolan s'entretient également avec Keating, l'avertissant qu'il doit cesser d'encourager ses étudiants à questionner l'autorité. Keating avertit les garçons (à sa manière), en disant qu'il faut évaluer toutes les conséquences de ses actions.
Le père de Neil découvre bientôt l'implication de son fils dans la pièce de Shakespeare et, furieux, l'oblige à démissionner la veille du spectacle d'ouverture. Dévasté, Neil se rend chez Keating, qui lui conseille de rester ferme et de prouver à son père que son amour du jeu d'acteur est quelque chose qu'il prend au sérieux. En dépit des recommandations de Keating, c'est sans en informer son père que Neil participe au spectacle. M. Perry se présente de manière inattendue à la représentation. Furieux, il ramène son fils à la maison et lui informe qu'il le retire de Welton pour une académie militaire. Incapable de trouver le courage de tenir tête à son père qui, de toute façon, ne changera pas d'avis, et sa mère n'ayant pas fait le moindre geste pour le soutenir, Neil, éperdu, se suicide dans la nuit.
Nolan enquête sur la mort de Neil à la demande de la famille Perry. Cameron attribue la mort de Neil à Keating pour échapper à la punition de sa propre participation au club, et nomme les autres membres. Confronté à Charlie, Cameron incite les autres à laisser Keating subir la sanction comme seul responsable. Charlie frappe alors Cameron et est expulsé. Plus tard, chaque garçon est appelé au bureau de Nolan pour signer une lettre attestant de la véracité des allégations de Cameron, bien qu'ils sachent tous qu'elles sont fausses. Quand vient le tour de Todd, il hésite à signer, mais s'y résigne sous la pression de ses parents et après avoir constaté que ses amis ont fait de même.
Keating est donc renvoyé et Nolan prend provisoirement en charge l'enseignement de lettre de la classe. Keating interrompt le cours pour venir chercher des affaires personnelles mais juste avant de ressortir, Todd crie qu'ils ont tous été contraints de signer la lettre ayant entraîné son renvoi et que la mort de Neil n'était pas de sa faute. Nolan le fait taire et le menace d'expulsion et ordonne à Keating de quitter la pièce. Le professeur obtempère mais Todd monte alors sur son bureau et salue Keating avec les mots « Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! ». Nolan est atterré, mais Knox imite bientôt Todd, suivi de Gerard, Steven et plus de la moitié de la classe, désobéissant à Nolan, furieux. Keating est profondément touché par leur geste et, avant de partir, remercie les garçons.
- Sources et légende : version française (VF) sur RS Doublage4. Version québécoise (VQ) sur Doublage Québec5
Tom Schulman s'inspire de sa propre expérience d'enseignant pour écrire le scénario du film6.
Liam Neeson était envisagé pour le rôle de M. Keating lorsque Jeff Kanew devait être le réalisateur6. Dustin Hoffman, Bill Murray ont également été pressentis. C'est finalement Robin Williams qui sera choisi quand Peter Weir rejoint le projet7.
Le tournage se déroule à l'école Saint Andrew (en) de Middletown dans l'État du Delaware. Les prises de vue ont été effectuées durant les vacances de Thanksgiving et de Noël afin de ne pas perturber les cours3,1.
Peter Weir a voulu tourner le film dans l'ordre chronologique, pour bien suivre, en temps réel, l'évolution des liens d'amitié entre les différents personnages du film7,6.
C'est le compositeur français Maurice Jarre qui compose la musique originale du film. C'est sa quatrième collaboration avec Peter Weir après L'Année de tous les dangers (1982), Witness (1985) et Mosquito Coast (1986)
- Liste des titres
- Carpe Diem
- Neil
- To the Cave
- Keating's Triumph
- Football Training
En plus des thèmes créés par Maurice Jarre, on entend un extrait de la Water Music de Georg Friedrich Haendel, quelques pièces de Ludwig van Beethoven, tel que le thème final du dernier mouvement de la 9e Symphonie (Hymne à la joie), ainsi que le concerto pour piano et orchestre l'Empereur.
Dans la salle de classe, en arrivant devant ses élèves, John Keating siffle le thème principal de l'ouverture 1812 de Tchaïkovsky. Le thème en question est celui de l'hymne Dieu sauve le Tsar, qui fut banni en Russie à l'époque du communisme. L'action du film se déroule d'ailleurs en 1959, à l'époque où les relations entre les Etats-Unis et l'URSS étaient très tendues.
Le Cercle des poètes disparus reçoit des critiques globalement très positives. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, il récolte 84% d'opinions favorables pour 57 critiques et une note moyenne de 7,3⁄10. Le consensus du site est « Des performances touchantes de la part des jeunes acteurs et un tour vraiment inspirant de Robin Williams accordent les meilleurs honneurs au théâtre de l'école préparatoire de Peter Weir »8. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 79⁄100 pour 14 critiques9.
En France, le film obtient une note moyenne de 4⁄5 sur le site AlloCiné, qui recense 5 titres de presse10. Pour Maurice Fabre de France-Soir, « ce film tend vers la perfection d'une forte et délicate chronique intimiste ». Dans Le Monde, Jacques Siclier écrit notamment « avec Le cercle des poètes disparus, Peter Weir retrouve l'efficacité du cinéma hollywoodien de la grande époque ». Michel Sineux de la revue Positif écrit quant à lui « Ce qui aurait pu n'être qu'une chronique (…) acquiert une épaisseur romanesque, voire une dimension tragique (…) par l'invention de la mise en scène et un casting irréprochable ». Dans Télérama, Bernard Genin écrit notamment « Peter Weir nous conte cet apprentissage de la liberté (…) sans bousculer le langage cinématographique (…). Mais heureusement avec une imparable efficacité ». Antoine de Baecque des Cahiers du cinéma est beaucoup moins enthousiaste envers le film : « Peter Weir voulait illustrer l'expérience pédagogique et humaine d'un enseignant non conformiste ; il a surtout fait un film naïf ».
Le film a été un grand succès commercial, rapportant 235 860 116 $ au box-office mondial (dont 95 860 116 $ aux États-Unis) ce qui le place au cinquième rang du box-office mondial des films sortis en 198911. Il est le 10e meilleur succès commercial au box-office 1989 au Canada et aux États-Unis. En France, le film sort l'année suivante. Il est le meilleur film au box-office annuel français avec 6 598 785 entrées12.
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
Le film a été diffusé deux fois sur CBS durant l'année 1992 (3 janvier et 21 novembre) avec 13 minutes supplémentaires issues de scènes coupées au montage final13 :
- après avoir vu la pièce de William Shakespeare, Le Songe d'une nuit d'été, dans laquelle Neil Perry a joué, les protagonistes se réunissent à la grotte pour fêter le succès de leur camarade (ramené chez lui par son père), ils sont aussitôt rejoints par John Keating. Par la suite, ils se mettent à danser à l'extérieur (le réalisateur Peter Weir avait d'ailleurs mis de la musique pour motiver les comédiens), au passage Knox et Chris s'embrassent, ce qui confirme davantage qu'ils sont amoureux l'un de l'autre. Cette scène est censée se situer en parallèle avec le suicide de Neil ;
- les funérailles de Neil lors desquelles M. Keating exprime ses condoléances à M. Perry. Ce dernier tient M. Keating pour responsable de la mort de son fils Neil.
- Le film a donné lieu à la publication d'un livre du même nom, de Nancy H. Kleinbaum en 1990.
- Le film est à l'origine du nom de la Dead Runners Society dont le slogan, inspiré de Carpe diem est devenu Carpe Viam.
- La pièce jouée à la fin du film est Le Songe d'une nuit d'été, de William Shakespeare. Si Neil Perry interprète cette pièce dans le film, Robert Sean Leonard aura plus tard l'occasion de jouer dans une adaptation sur grand écran de Beaucoup de bruit pour rien (autre pièce de Shakespeare), aux côtés de Kenneth Brannagh et Keanu Reeves.
- Lors de son premier cours, John Keating fredonne en sifflant le thème principal de l'Ouverture 1812 de Tchaïkovsky, en entrant dans la salle de cours.
- Des passages de Walden ou la vie dans les bois d'Henry David Thoreau sont cités à l'ouverture de chaque réunion secrète des membres du Cercle des poètes disparus (Dead Poets Society), comme la célèbre citation « sucer toute la moelle secrète de la vie », notamment dans la scène où il est annoncé que le secret de la vie est de saisir le jour (carpe diem).
- Afin d'illustrer le péril du conformisme et la difficulté de préserver ses convictions, John Keating cite à ses élèves des vers du poème The Road Not Taken de Robert Frost : « Deux routes s'offraient à moi, et là j'ai suivi celle où on n'allait pas, et j'ai compris toute la différence ».
- ↑ Revenir plus haut en :a et b (en) « Famous Movie Locations: St. Andrew's School From ‘Dead Poets Society’ (Middletown, DE) » [archive].
- ↑ (en) Dates de sortie [archive] sur l’Internet Movie Database
- ↑ Revenir plus haut en :a et b (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 136
- ↑ « Fiche du doublage français du film » [archive] sur RS Doublage, consulté le 26 novembre 2014
- ↑ « Fiche du doublage québécois du film » [archive] sur Doublage Québec, consulté le 26 novembre 2014
- ↑ Revenir plus haut en :a b et c « Secrets de tournage » [archive], sur Allociné (consulté le24 juin 2014).
- ↑ Revenir plus haut en :a et b (en) Anecdotes [archive] sur l’Internet Movie Database
- ↑ (en) « Dead Poets Society (1989) » [archive], sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le 25 juillet 2021)
- ↑ (en) « Dead Poets Society Reviews » [archive], sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le 25 juillet 2021)
- ↑ « Le Cercle des poètes disparus - critiques presse » [archive], sur AlloCiné (consulté le 25 juillet 2021)
- ↑ (en) « Dead Poets Society » [archive], sur Box Office Mojo (consulté le 25 juillet 2021)
- ↑ « Le Cercle des poètes disparus » [archive], sur JP's box-office(consulté le 25 juillet 2021)
- ↑ (en) Bill Cotter, The Wonderful World of Disney Television - A Complete History, p. 18
- Marc Demeuse, Antoine Derobertmasure, Lorsque ça dérape... John Keating, Rainer Wenger et quelques autres séducteurs, In Antoine Derobertmasure, Marc Demeuse et Marie Bocquillon, L'Ecole à travers le cinéma. Ce que les films nous disent sur le système éducatif, Bruxelles: Mardage (pp. 177-193).
- Jean Desobrie, Rencontre avec des films remarquables, Viroflay, Roger, 1994.
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