Immeuble
Un immeuble d'habitation à
Vesoul.
Un immeuble est, dans son sens courant, un bâtiment de plusieurs étages, qui peut être conçu pour assurer aussi bien des fonctions résidentielles, administratives (privées ou publiques), d'enseignement (écoles, universités), de soins (hôpitaux, cliniques), commerciales, financières ou hôtelières.
Étant donné sa structure multi-étage, un immeuble comprend souvent plusieurs utilisateurs, qu’ils soient locataires ou copropriétaires. L'immeuble d'habitation, par exemple, se différencie de la maison, qui ne comprend qu'un seul foyer ou ménage. Il comprend plusieurs unités d’habitation appelées appartements.
La circulation entre les étages se fait par un escalier ou un ascenseur.
Histoire
Dès la Rome antique apparaissent des immeubles appelés insulae, qui accueillent généralement des ateliers et des boutiques aux rez-de-chaussée et des appartements dans les étages. Hauts de 5 à 6 ou 7 étages, ces immeubles sont construits et possédés par des propriétaires qui les divisent en portions à louer et qui spéculent très souvent sur les prix. Construites en bois et en brique sèche, les insulae sont parfois de construction fragile, ce qui expose les habitants aux effondrements ou aux incendies (la densité des pâtés de maisons permettant aux flammes de se communiquer facilement d'immeuble en immeuble). À la fin de la République romaine, la grande majorité des habitants de Rome vivent dans des insulae plutôt que dans des domus (maisons)1.
Au sens juridique
Le terme « immeuble » s'oppose à meuble, et a un sens plus général : l'immeuble constitue une catégorie de biens regroupant principalement tout ce qui ne peut être déplacé (sol, arbre, bâtiment, composante fixée de façon permanente…).
En France, les biens immeubles sont juridiquement définis aux articles 5172 à 526 du Code civil3.
Par conséquent, au sens juridique, sont considérés comme immeubles les terrains construits ou non construits, et les édifices avec ou sans étage.
Par exemple les bois de haute futaie arrivés à maturité4 sont considérés déjà dans l'ancien droit comme immeubles5.
Catégorisation
Sur le plan de l’usage, on distingue les immeubles d'habitation, les immeubles de bureaux, les immeubles industriels, les immeubles gouvernementaux, etc.
Sous l’aspect structurel[réf. nécessaire], on distingue en particulier les gratte-ciel, immeubles d'une hauteur importante.
- Différents types d'immeubles
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Immeuble en construction en Côte d'Ivoire.
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Façade d'immeuble à Christchurch, Nouvelle-Zélande. Février 2020.
Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
Bibliographie
- M. C. Howatson (dir.), Dictionnaire de l'Antiquité, Paris, Robert Laffont, coll. "Bouquins", 1993 (édition originale britannique : The Oxford Companion to Classical Literature, Oxford University Press, 1989).
Notes et références
- Howatson (dir., 1993), article « Demeures et ameublements », p. 294.
- Article 517 - Créé par Loi 1804-01-25 promulguée le 4 février 1804 [archive], sur legifrance.gouv.fr, consulté le 21 janvier 2018
- Chapitre Ier : Des immeubles [archive], sur le-code-civil.fr, consulté le 21 janvier 2018
- Furetière, Antoine (1619-1688), Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes & les termes des sciences et des arts,.... Tome 1 / . Recueilli & compilé par feu messire Antoine Furetière,... Seconde édition revue, corrigée & augmentée par Monsieur Basnage de Bauval, A. et R. Leers (La Haye) (lire en ligne [archive])
- Furetière, op. cit. : "BOIS DE HAUTE FUTAYE. Arbre de tige. C’est le bois qui est parvenu à sa plus grande hauteur, qui est réputé immeuble, et qui ne peut être abattu par un usufruitier"
Voir aussi
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Articles connexes
Appartement
Un appartement est une unité d’habitation, comportant un certain nombre de pièces et qui n’occupe qu’une partie d’un immeuble, situé généralement dans une ville.
Il est souvent à usage d'habitation (notion de logement). En particulier en France, lorsque le règlement de copropriété destine intégralement l'immeuble à cette utilisation (c'est ce qu'on appelle des clauses d'« occupation bourgeoise exclusive »1), excluant toutes formes d'activités commerciales. Plus marginalement, il héberge parfois des activités professionnelles.
Un appartement peut être habité — donc occupé — par son propriétaire ou une personne de sa famille.
Dans certains pays (en particulier en France) la conclusion d’un contrat de bail qui peut différer selon que le logement est meublé ou non attribue au locataire la jouissance exclusive de l'appartement, selon les termes du contrat et de la loi en vigueur.
Certains occupants sont propriétaires de leur logement, soit en coopérative, dans laquelle les résidents possèdent des parts d’une société possédant le bien immobilier. En France, les appartements se trouvent souvent dans des copropriétés privées, et fonctionnent selon les principes définis par la loi. Chaque copropriétaire est propriétaire de lots (appartement, cellier, garage); chaque lot correspond à une partie privative de l’immeuble, et à une (ou plusieurs) quote-part (tantièmes) sur les parties communes. Ces quotes-parts servent à répartir le poids des votes et le paiement de certains frais.
En Angleterre, il peut être géré en tout ou partie par une Tenant Management Organisation.
Appellations selon les pays
Appellations en Belgique
- Appartement : appartement avec au minimum une chambre, une salle de séjour séparée, une cuisine et une salle de bains avec sanitaire, qui peut éventuellement être séparé.
- Kot, logement d’étudiant, du studio au logement collectif, en passant par l’appartement une pièce (voir aussi : Kot à projet).
- Studio ou flat : appartement d’une seule pièce principale avec coin-cuisine et salle de bains avec sanitaire.
- Flat est aussi utilisé lorsque le coin-cuisine est séparé.
- Duplex : appartement à deux niveaux où un escalier, contrairement à un souplex, mène à un étage supérieur2. On parle aussi de duplex montant.
- Souplex : appartement à deux niveaux, où un escalier intérieur, contrairement à un duplex, mène à un niveau inférieur (un sous-sol aménagé la plupart du temps). On parle également de duplex descendant.
Appellations en France
En France, un logement, aux termes du décret 2002-1203, doit faire une surface minimum de 9 m2, une hauteur sous plafond de 2,20 mètres, ou un volume habitable au moins égal à 20 m3.
- T1, T2, T3… : T est utilisé pour type, ce qui correspond à un type d’appartement avec le nombre de pièces principales indiqué, c’est-à-dire : salon, salle à manger et chambres. La cuisine et les salles de bain ne sont pas comprises. Ainsi, un appartement avec un salon, deux chambres et une salle de bain est un T3.
- T1 bis, T2 bis, T3 bis… : il s’agit de logement particulier dont l’une des pièces est grande et peut être séparée en deux zones bien distinctes.
- F1, F2… : F est utilisé pour fonction. Globalement, dans la pratique, les professionnels comme les particuliers l’utilisent de la même manière que le type.
- P1, P2… : P est utilisé pour pièce. Principalement utilisée dans le sud de la France, cette pratique a la même signification que le type.
- Studio : un studio est un cas particulier de F1, où la cuisine fait complètement partie du salon/chambre à coucher. Ainsi, il se configure comme un appartement d’une seule pièce principale, avec un coin-cuisine (cuisinette ou kitchenette). La salle d'eau est évidemment séparée.
Il est très difficile de trouver avec certitude la différence entre type et fonction. Aucun texte de référence ne précise cette information. Il apparaît que progressivement le type remplace la fonction. Il y a quelques dizaines d'années le T se démarquait du F pour son standing supérieur. Le T s'apparentait à des logements plus confortables avec des pièces plus spacieuses et le F à des logements avec des pièces plus petites de type HLM. Dans la pratique, l’un et l’autre sont utilisés, bien que l'appellation F tende à disparaître. Les F avaient une cuisine séparée. La plupart des T ont un grand salon et cuisine intégrée plus petite
Appellations au Québec
1 ½, 2 ½ 3 ½… : le chiffre indique le nombre total de pièces, incluant éventuellement la cuisine, tandis que la demie représente la salle de bain. Généralement, ces termes sont utilisés pour les appartements en location.
Condominium (ou condo) : appartement en copropriété plus luxueux réservé à ceux qui veulent en être propriétaires.
Loft : appartement qui se caractérise par son espace aéré puisque la majorité de l’espace habitable est à aire ouverte. Peut être loué ou acheté. Généralement un loft est perçu comme étant plus grand qu’un simple studio, qui lui aussi n’a qu’une seule pièce aérée.
Le loft est aussi une énorme pièce où seule la salle de bain est close, le reste, chambre ; salon ; cuisine ; salle à manger… fait partie d’une seule et unique pièce d'une largeur de 3 m minimum.
Appellations en Suisse
- Studio, 1½, 2, 2½, 3… : le chiffre indique le nombre de pièces principales, à l'exclusion de la cuisine et des salles de bain. L'indication d'une ½ pièce fait, en général, référence à l'existence de toilette en plus de la salle de bain
Particularité cantonale : dans le canton de Genève, la cuisine est comprise au nombre des pièces principales. Concrètement, un cinq pièces genevois compte donc une pièce de moins qu'un cinq pièces situé dans un autre canton suisse.
Notes et références
Voir aussi
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Articles connexes
Maison
Maison à
Rotterdam (
Pays-Bas). Avec ses stores à rayures au-dessus de hautes fenêtres et ses briques locales, la construction est typique du pays.
Modeste maison mauritanienne dans le
Trarza.
Une maison est un bâtiment d'habitation, souvent de taille moyenne destiné au logement d'une famille, ou encore plus imposante divisée en plusieurs résidences ou appartements. Une maison est, en droit civil français, un immeuble, mot qui désigne aussi couramment un édifice de plusieurs étages divisé en plusieurs appartements occupés par diverses familles. On parle alors d'immeuble collectif.
La maison représente aussi l'ensemble des lieux de vie ou des espaces habités, ainsi que ses occupants ou résidents familiers. Elle est souvent considérée en « maisonnée » ou en symbole de la famille qui l'occupe.
Terminologie et définitions
Étymologie
Le mot maison attesté au XIe siècle en ancien français provient directement du mot latin de genre féminin mansǐo, mansiōnis, mansiōnem respectivement au cas nominatif, génitif et accusatif, désignant un lieu de séjour, une demeure ou une habitation et d'une manière générale, l'action de rester, demeurer, séjourner, bref le séjour accepté ou obligé1. Le diminutif maisonnette est attesté en 1160. Le mot latin est construit sur le participe passé du verbe manere, mansus.
Ce verbe latin intransitif veut dire simplement « rester, demeurer, séjourner, s'arrêter », mais aussi « persister, rester pour quelqu'un et être réservé à quelqu'un », il a engendré les mots dérivés manoir ou manant par le verbe ancien-français « maneir », et aussi ménage, ménagère, ménagement, déménager, aménager, aménagement, ménagerie, mesnil... Le participe substantivé à la forme neutre mansum a laissé le mot franco-provençal mas, le français manse désignant un domaine habité, et les mots ou suffixes de toponymes de petits domaines en maise, maisil, meix, mai, mé... La forme française péjorative masure vient du bas-latin mansura.
La maison est donc étymologiquement le lieu où l'on reste, où l'on revient, où l'on demeure, le lieu, domaine ou espace de sédentarisation ou d'arrêt momentanée, de la longue pause temporaire des (semi-)nomades. Dans le Midi de la France, on utilisait traditionnellement le mot hôtel, avec ses formes dialectales comme ostal, oustal en occitan, avec l'idée de recevoir, d'accueillir, le mot mas étant réservé à des constructions plus petites. En région parisienne, la maison paysanne se nomme de manière similaire l'hostise avant le XIIIe siècle, le mot « maison » n'apparaît durant la seconde moitié du XIIIe siècle que pour désigner précisément cette habitation rustique2.
Notons que l'espace gallo-romain avait légué le terme principal, casa, désignant précisément la maison qui s'est effacé non sans laisser les racines toponymes en case, casal, caze, cazal, chais(e), chèze, chazal, chézeaux...
Terminologie
Les divers mondes paysans nomment après le XIVe siècle « maisons » les espaces d'habitation concrets, lesquels nécessitent de multiples activités d'entretiens constants, de (ré)aménagements et réfections, de nettoyages réguliers... et parfois une (re)construction globale. Très tôt et de manière affirmée à l'époque moderne, la notion de maison rurale englobe autant la famille réunie au sens large, la domesticité régulière éventuelle et l'entreprise agricole et/ou pastorale, parfois forestière ou minière, ou encore d'artisanat et de petites industries, que la maisonnée mène sur le domaine associé à la maison ou dans ses environs. C'est ainsi dans ce lointain monde paysan, par ailleurs parfaitement présent dans les villes médiévales, ou à son abord immédiat, que s'élaborent les diverses conceptions de la maison comme entreprise, la petite « maison de commerce ou d'artisanat », la maison auberge ou restaurant, réfectoire ou cantine... alors que les membres de la noblesse ou de la bourgeoisie marchande aisée résident dans des maisons-fortes ou des châteaux, des vastes résidences d'agréments ou des hôtels particuliers, c'est-à-dire des lieux emblématiques ou de prestige, souvent réhabilités ou créées ex nihilo. Toutefois, la notion de maison, comme habitat commun à tous, se généralise au cours du siècle des Lumières. Après le pavillon de chasse ou de loisir isolé du XVIIe siècle, la chaumière ou la maisonnette dévoilent progressivement un art plus discret d'habiter aux élites pendant leurs périodes de loisir.
À partir de 1801, une maison qui est agréable et confortable, agrémentée notamment d'un jardin, est souvent appelée du nom des anciennes maisons de campagne romaine : villa, en particulier lorsqu'elle est située dans un lieu de villégiature.
Le terme d'architecture « pavillon » était traditionnellement utilisé pour désigner les maisons d'habitation isolées à un seul corps de bâtiment, avant l'apparition de la locution « maison individuelle » qu'on oppose à « immeuble collectif ».
Synonymes
Le mot « maison » désigne le bâtiment destiné à garantir des injures de l'air, des entreprises des méchants et des attaques des bêtes féroces ; une maison est grande ou petite, élevée ou basse, vieille ou neuve, faite de pierre ou de brique, couverte de tuiles ou de chaume, etc. Le mot « habitation » caractérise l'usage que l'on fait d'une maison relativement à toutes ses dépendances tant intérieures qu'extérieures; une habitation est commode ou incommode, saine on malsaine, riante ou triste, etc. Les mots « séjour » et « demeure » sont relatifs à la durée d'occupation d'un lieu. Le séjour est une habitation passagère, la demeure une habitation plus durable. L'un et l'autre ne peuvent être que plus ou moins longs. Le terme de domicile ajoute à l'idée d'habitation celle d'un rapport à la société civile et au gouvernement. Les pénates (mais aussi les lares) sont dans la mythologie des dieux ou des génies tutélaires des habitations des maisons des villes, des contrées de tous les lieux. Lares signifie habitation, maison, foyer. Cicéron dit que les génies domestiques sont appelés Pénates parce qu'ils résident dans l'intérieur (penitus) ou parce qu'ils veillent à la provision (peunus) de la maison, etc. Nous disons poétiquement ou familièrement nos pénates et non pas nos lares pour nos foyers domestiques. On va revoir ses pénates on les salue3.
Définitions juridiques
Une maison au 57, rue
The Close,
Salisbury,
Angleterre. Cette maison est typique du style georgien, mais les lucarnes ont probablement été ajoutées après sa construction.
Aux regards de l'administration fiscale française, un logement peut être dit résidence principale, si les occupants y résident plus de 183 jours par an, et résidence secondaire si elle est destinée aux périodes de repos.
Sur le plan juridique, en droit français, la maison individuelle est définie comme « un immeuble à usage d'habitation ou un immeuble à usage professionnel et d'habitation ne comportant pas plus de deux logements » pour le contrat de construction d'une maison individuelle introduit au code de la construction et de l'habitation le 19 décembre 1990 dans l'article R 231-14.
Définitions fiscales
En France, de 1798 à 1926, l'imposition foncière se faisait sur les portes et fenêtres.
Histoire
Les maisons paysannes du haut-Moyen Âge sont souvent des maisons élémentaires à une ou deux pièces, construites avec une logique économique locale. Le foyer est présent au centre de la pièce à vivre, laissant s'échapper la fumée vers le plafond en partie troué. Ces maisons peuvent être reconstruites facilement ailleurs en prélevant les matériaux essentiels de structure et de service5. Quelles que soient leurs tailles et caractéristiques, elles sont parfois conçues pour être mobiles, démontables et transportables sur chariots ou traîneaux. Les éleveurs possèdent des maisons étables dépassant souvent une vingtaine de mètres de long. Elles sont organisées pour abriter hommes et bêtes, fourrages et réserves de première nécessité6. Celles-ci semblent avoir influencé après le XIIe siècle les maisons mixtes de taille moins importante, de 15 à 20 mètres de long, instaurant une séparation des hommes et des animaux domestiques.
L'installation généralisée et véritablement commune du bâti en dur, immobile, pérenne, en dehors des îlots de pouvoir ou de richesse de l'Occident médiéval, remonte aux années 1570 et 1640. Même avant le XIIIe siècle, des villages des contrées paysannes à sols pauvres effectuaient encore des déplacements d'habitats après quelques décennies ou rotations pluriannuelles de lieux d'habitation. Dans les contrées d'élevage, des familles migrantes installent encore leur petite demeure en une nuit sur des terroirs libres et autorisées à l'usage commun. La pression des autorités seigneuriales, religieuses ou laïques, notamment pour préserver les ressources forestières, source de revenus confortables, ou la vigilance des communautés d'habitants mieux lotis pour leur terroir entravent ses vieux usages semi-nomades. Au XIVe siècle, les groupes d'éleveurs pratiquant la transhumance devront justifier leurs droits et leurs pleines possessions des terres par la présence de remises, celles ou « granges à fourrage », une pratique paysanne qui remonte au moins au haut Moyen Âge.
L'observation d'un essor de l'habitat structuré et stable semble toutefois incontestable depuis le XIIe siècle et XIIIe siècle, il varie selon les contrées. Le midi de la France, soit une grande partie de l'Occitanie, connaît déjà la maison bloc à étage, avec une prédilection pour la pierre ou le moellon assemblé au mortier de chaux par l'art du maçon. Le bétail y est logé en rez-de-chaussée ou quasiment en cave. Cette maison à étages n'est pas inconnue au nord ou dans les régions montagneuses, mais elle ne possède qu'un soubassement de pierre et des étages en bois réalisés par le charpentier. Les exploitations domaniales ou « fermes » anciennes, assez souvent héritière de centre de petits domaines gallo-romains, imposent leurs bâtiments multiples autour d'une cour, dont le modèle à cour fermée n'est atteint souvent tardivement qu'au cours du XIXe siècle dans les bons pays soissonnais ou amiénois.
La maison mixte semble s'imposer irréversiblement dans une version dure « immobilière » après le XVIe siècle, à moins qu'elle ne se fige en une maison ou ferme à bâtiments multiples, à l'instar des maisons paysannes anglaises de la yeomanry. Elle laisse souvent, après le siècle suivant, les maisons à trois rangées, c'est-à-dire dévoilant les trois fonctions que sont l'habitat réservé à l'humain, la grange (circulation technique, garage du chariot, accès au réserves) et l'étable-écurie (gros animaux).
L’évolution de la maison peut aussi être conçue de façon parallèle à l'histoire de la ville dont elle est, depuis la fondation des villes antiques, jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, en passant par la fondation des bastides, l'élément constitutif élémentaire7.
Premiers habitats
Reconstitution d'une tente paléolithique à
Pincevent.
Il faut sortir de l'image d'Épinal de l'homme des cavernes vivant dans des grottes et abris sous roche, protections naturelles contre l'extérieur. Les humains préhistoriques n'ont jamais vécu dans les parties reculées des grottes et ont habité dans des régions qui étaient totalement dépourvues de cavernes (Afrique de l'Est par exemple). Ils ont parfois mis à profit les abris sous roche et les porches de grottes pour implanter leurs habitats, mais il ne faut pas perdre de vue que les sites archéologiques se sont mieux conservés dans de tels contextes et y ont également été recherchés préférentiellement8.
Au paléolithique, l'homme est un chasseur-cueilleur nomade qui s'installe dans des lieux proches de l'eau sous abri ou dans des campements en plein air. Il y monte des tentes et des huttes, abris temporaires en branchages ou ossements. Ces abris adaptés au milieu et aux conditions météorologiques laissent comme traces archéologiques des fonds de cabanes, des pierres plus ou moins agencées, des trous de poteaux tandis que les structures aériennes (toiture, peaux, branches) disparues ne peuvent que faire l'objet de reconstitutions hypothétiques. En Europe centrale et orientale (site représentatif : le village de Mezhyrich9), des vestiges de huttes avec une armature en ossements de mammouths remontent à 35 000 ans10.
Premières maisons au néolithique et aux âges des métaux
Reconstitution d'une maison néolithique en
Europe.
Le début de la sédentarisation au néolithique est attesté dans le village de Mallaha, situé en milieu semi-aride, caractérisé par des constructions circulaires et semi-circulaires à demi-enterrées, qui font partie des plus anciens bâtiments permanents connus. Elles sont construites en terre avec un parement en pierre et avaient sans doute une toiture en peaux d'animaux ou en petit bois soutenue par des poteaux dont il reste des traces.
Des habitations en briques crues enduites de plâtre commencent à apparaître durant le néolithique du Proche-Orient. Adossées les unes contre les autres, elles sont couvertes de toits en terrasse et communiquent entre elles par des cours intérieures. Du fait de l'absence de rue, elles sont seulement accessibles par une ouverture pratiquée dans le toit et des échelles de bois aboutissant au « coin cuisine »11.
En Europe tempérée, de grandes maisons à toit de chaume, allongées de 10 à 50 mètres de longueur, parfois alignées côte à côte selon la direction des vents dominants, réalisées en bois, clayonnage et torchis, abritent des « familles élargies ». Les maisons près de lacs sont de type palafitte tandis que celles de l'Europe du Sud-est ont un style hérité du Proche-Orient12.
Aux âges des métaux (Âge du bronze et Âge du fer), les habitations présentent les caractères d’une maison individuelle (dimensions plus réduites, généralement rectangulaires, sauf dans le nord-ouest de l'Europe où elles sont circulaires) délimitée par un enclos, ce qui marque le début de la propriété privée. Elles sont constituées de charpentes plus complexes (grâce à l'outillage métallique) portées par une ossature de bois avec des poteaux fichés en terre ou parfois des semelles de fondation en pierre ou en matériaux pilés13.
Antiquité
Des vestiges de maisons à patio en pisé ou en pierre sont relevés en Mésopotamie, Égypte antique, Chine ou dans la vallée de l'Indus14.
Reconstitution d'une maison grecque antique.
À l'époque romaine, le domaine rural des classes aisées est la villa romaine.
En ville, les milieux dominants possèdent de belles propriétés, les domus, plus ou moins grandes et luxueuses en fonction de leur fortune, qui doivent refléter le statut social et la dignitas de leur propriétaire. Les nombreuses familles plus modestes logent dans des insulae.
La maison en Grèce antique va de la simple cabane du paysan en pierre ou en torchis, sans fenêtres jusqu'aux maisons des populations plus aisées avec plusieurs pièces articulées autour d'un patio (souvent à péristyle) et de deux chambres à coucher à l'étage, les plus riches ayant des pièces réservées aux hommes et aux femmes, l'andrôn et le gynécée. Le toit est en chaume ou en tuile et des avant-toits surplombent les murs (blanchis à la chaux à l'intérieur comme à l'extérieur) en briques d'argile séchée ou en torchis sur ossature bois avec une base de pierre qui protège les éléments les plus vulnérables de l'humidité. Au nord, prédomine la maison de plan circulaire, mais l'habitat caractéristique est la maison à mégaron de plan rectangulaire15. Certaines ont un porche ouvert surmonté d'un pignon à faible pente ou d'un fronton.
Au Moyen Âge
Au Moyen Âge, dans un même quartier, une même rue, se côtoient des taudis bas, des logis d'artisan ou de boutiquier à un étage sous grenier, des immeubles à encorbellement de notables, des palais et hôtels particuliers de princes. L'habitat urbain est essentiellement en bois au VIIIe et IXe siècle puis la pierre devient prépondérante aux XIIe et XIIIe siècles avant qu'elle ne soit remplacée par du pan de bois de qualité aux XIVe siècle -XVe siècle16.
Période moderne
Le phénomène de la villégiature naît au XVIIIe siècle dans la grande bourgeoisie dont la maison de campagne en tant que résidence secondaire est une extension de patrimoine, reprenant le modèle rousseauiste de la société de cour, les aristocrates vivant dans un hôtel particulier lors de la saison des visites appelée saison sociale (en) et retournent dans leur domaine en campagne en été. Il faut distinguer maison des champs et maison de campagne. Une maison des champs est une habitation avec les accessoires nécessaires aux vues économiques qui l'ont fait construire ou acheter comme un verger, un potager, une basse cour, des écuries pour toute sorte de bétail, un vivier , etc. Une maison de campagne est une habitation avec les accessoires nécessaires aux vues de liberté d'indépendance et de plaisir qui en ont suggéré l'acquisition comme avenues, remises, jardins, parterres, bosquets, parc même , etc. « Une maison de campagne convient aux gens de qualité vu que leur état suppose de l'aisance tandis qu'une maison des champs convient à la bourgeoisie dont l'état semble exiger plus d'économie dans la dépense3. »
Les maisons de ville en France disposaient de fenêtres vitrées à l'époque moderne, en revanche, les fenêtres des maisons situées à la campagne n'étaient généralement fermées que par un volet en bois qui était fermé la nuit. Durant la journée, l'ouverture pouvait être obturée par de la toile de lin, du papier huilé, ou même de la vessie de porc, des matériaux qui limitaient le passage de l'air mais aussi du jour17.
Période contemporaine
Le lointain modèle de la villa, issue de la villa romaine antique et de la Villa médicéenne de la Renaissance se perpétue au XIXe siècle, en propriété bourgeoise confortable, puis au XXe siècle synonyme de pavillon (maison individuelle de lotissement pavillonnaire, de banlieue de grande ville ou parfois s'intercalant dans le tissu urbain) des classes moyennes, entourée d'un jardin souvent modeste18.
La révolution industrielle du XIXe siècle entraîne la création d'habitations à bon marché, notamment des petites maisons des cités ouvrières, maisons identiques à la base alignées sur rues, des maisons des cités-jardins s'inspirant des réalisations britanniques d'Ebenezer Howard et du mythe du « cottage » ou du pavillonnaire standardisé qui est privilégié lors de la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale.
Le rêve américain et l'American Way of Life, via le cinéma puis les séries TV promeuvent dans le monde la maison unifamiliale en lotissement, en propriété privée. Ce rêve est mis à mal par la crise des subprimes, sur le ruines de laquelle naissent dans les années 2010 aux États-Unis quelques méga-entreprises qui achètent par dizaines de milliers les maisons saisies lors de la crise pour ensuite les mettre en location (ex : Pretium Partners et Progress Residential propriétaires de plus de 70 000 maisons ou mobil-homes mis en location fin 2021, logeant plus de 200 000 résidents19).
Depuis 1975, les crises pétrolières et une lente prise de conscience de l'épuisement des ressources planétaires et de l'empreinte écologique puis de l'empreinte carbone du béton et de la construction et de la gestion des logements émergent. De nouveaux modèles de villes durables et de maisons se voulant plus sobre et écologiques apparaissent. Ainsi en France, dont avec le CSTB, étudie-t-on des maisons labellisées haute performance énergétique, le bâtiment durable, à énergie positive ou à basse consommation énergétique ainsi que de maison passive et à haute qualité environnementale, voire positive en biodiversité.
Technique
Construction
On distingue généralement deux types de maison :
- la « maison de constructeur » ou « maison clé en main » ou encore « maison clé sur porte » (en Belgique), qui est souvent proposée sur catalogue et construite en série, restreignant ainsi la possibilité d'individualiser cette dernière dans un premier temps20 ;
- la « maison d'architecte », qui est, comme son nom l'indique, conçue par l'architecte lui-même qui essaye ainsi de répondre aux attentes du commanditaire ; l'habitation obtenue est alors une construction unique.
Environnement et énergie
Si elle répond aux démarches architecturales soucieuses de l'environnement, elle est qualifiée de « maison Haute qualité environnementale » (HQE).
Si elle respecte certains critères sévères de consommation énergétique, elle est appelée « maison passive ».
Elle peut de plus se définir comme « maison positive » si elle produit de l'énergie.
Sociologie
Fonctions
La maison a historiquement une fonction multi-générationnelle pour la famille au sens large, comprenant plusieurs générations, ainsi que des domestiques ou des personnes affiliées.
Statistiques
La surface d'une maison en France est généralement comprise entre 11 et 150 m2, de plain-pied ou avec 1 à 3 niveaux21.
Religion
La religion chrétienne a vénéré une maison durant plusieurs siècles : la Sainte Maison de Lorette. Il s’agit de la maison de la Sainte Famille, une maison d’époque antique, probablement d’origine nabatéenne, placée dans la nef centrale, sous la coupole d’une basilique d’époque Renaissance. Cette maison fut l’objet d’une vénération profonde de l’ensemble des chrétiens d’Europe et l'objet du plus grand pèlerinage du monde occidental entre le XIVe et le XVIIe siècle.
Typologie
Types constructifs
Types régionaux
Types fonctionnels
Types historiques
Spécimens de maisons
Notes et références
- L'évolution phonétique en roman et ancien français est complexe et diverse : on retrouve le mot féminin mansion au sens de demeure en 1155, mais aussi, via le mot bas-latin mansionata, les dérivés ancien français mesnie, maisnie, maisniee, mesnee, le souvent au sens de famille ou de maisonnée.
- Pour la noblesse, la maison désigne au moins une famille ou une lignée associée à un domaine, ayant à son service ou pour sa gestion des intendants, des officiers et gardes, des serviteurs et domestiques... Une telle maison possède des propriétés et des titres, peut exhiber des droits juridiques et afficher son statut de prestige et ses honneurs. Le "train de maison" montre la richesse et la puissance active d'une maison, au cours d'un déplacement ou d'une réception...
- Dictionnaire universel des synonymes de la langue française, Volumes 1 à 2. lire en ligne [archive]
- Code de la construction et de l'habitation, titre Construction d'une maison individuelle [archive]
- Le verbe ancien-français "maisoner", attesté en 1220, signifie en premières acceptions "construire une maison, bâtir, construire", en seconde acception "agir", et seulement en troisième acception "se tenir à la maison, être sédentaire". "Maisonner" autrefois en Bourgogne signifiait avoir le droit de prélever des matériaux, en particulier du bois dans les forêts, pour réparer, entretenir ou édifier sa maison ou un bâtiment annexe.
- Il existe par exemple, assemblées par l'homme, des meules ou des granges à fourrages, installées à proximité des prairies de fauche ou des champs, qui servent aussi de réserves.
- Philippe Panerai, De l'îlot à la barre.
- Habitat et habitation des hommes de la préhistoire - Paléolithique [archive]
- Mezhirich Mammoth Camp [archive]
- (en) Barry Lewis, Robert Jurmain et Lynn Kilgore, Understanding Humans : Introduction to Physical Anthropology and Archaeology, Cengage Learning, (lire en ligne [archive]), p. 301
- (en) Orrin C. III Shane et Mine Küçuk, « The World's First City », Archaeology, vol. 51, no 2, , p. 43-47 (lire en ligne [archive])
- René Desbrosse et Janusz Krzysztof Kozlowski, Les habitats préhistoriques : des australopithèques aux premiers agriculteurs, CTHS, , 220 p. (ISBN 2-7355-0487-5)
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Un lotissement est en France, selon le code de l'urbanisme « la division en propriété ou en jouissance d'une unité foncière ou de plusieurs unités foncières contiguës ayant pour objet de créer un ou plusieurs lots destinés à être bâtis. »1
Un lotissement à San José (Costa Rica) bâti selon un plan hippodamien.
Généralités
Le lotissement est une opération d'aménagement par laquelle le lotisseur acquiert une parcelle non viabilisée, réalise les travaux de voirie et réseaux divers (VRD) nécessaires pour desservir les terrains et étend les réseaux publics pour les raccorder en eau, en électricité. Il assure éventuellement les équipements collectifs d’assainissement, les réseaux de télécommunication et câblés, ainsi que les équipements de défense contre l'incendie.
L’entrepreneur commercialise les terrains à une personne construisant pour son compte, ou à un promoteur qui construira des bâtiments en vue de les revendre aux acheteurs finaux.
Divers plans sont communément utilisés, tels que le plan hippodamien ou ceux en chandelier. De tels aménagements se reconnaissent aisément, et permettent de qualifier de lotissement les quartiers créés par ces opérations immobilières.
L'opération d'aménagement, consistant à transformer des terrains non viabilisés en terrains constructibles, est habituellement réalisée en périphérie des zones urbanisées, c'est-à-dire en banlieue ou en zone périurbaine. Elle est donc critiquée car elle contribue à l'étalement urbain et, pour les lotissements pavillonnaires, pour leur faible efficacité énergétique2,3,4.
Historique
Le terme de lotissement semble être utilisé depuis le milieu du XIXe siècle mais de telles opérations ont été effectuées couramment dès le Moyen-Âge, par exemple le lotissement en 1282 de terrains appartenant à l'ordre du Temple à Paris entre la rue du Temple et la rue Vieille-du-Temple. Sous l'Ancien Régime5, la création de la Place des Vosges à Paris, en 1605 est un exemple parmi les plus connus. Le lotissement des domaines des anciens couvents et des hôtels particuliers des émigrés devenus biens nationaux après 1790 est à l'origine de plusieurs quartiers de Paris au début du XIXe siècle.
Le lotissement représenterait la principale forme d'extension de Paris où 48 % des voies auraient été ouvertes à l’intérieur de terrains divisés en lots à bâtir6.
En banlieue on peut citer les exemples du Vésinet (Yvelines) durant le Second Empire, ou de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), sous la Monarchie de Juillet.
Extrait de la carte d'état-major de 1888 montrant la ligne des Coquetiers. Le tracé régulier des voies et la petite taille des terrains évoquent clairement les opérations de lotissement réalisés au XIXe siècle à proximité de la ligne de chemin de fer.
La création des lotissements est alors directement influencée par le développement des chemins de fer et des tramways, qui permet d'urbaniser des secteurs trop éloignés des centres historiques pour que l'on puisse s'y rendre à pied. On peut ainsi citer le développement, en banlieue parisienne, des villes de Maisons-Laffitte (Yvelines) avec le lotissement du parc du château de Maisons ou du Raincy (Seine-Saint-Denis) avec le lotissement du parc du château de la famille d'Orléans. On peut aussi citer dans un contexte balnéaire, Le Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais) un lotissement érigé en commune en 1912. montre que le lotissement n'est pas un phénomène récent.
Affiche faisant la promotion du lotissement d'une partie du domaine de Maisons-Laffitte
Dans ce cas, les communes loties ont souvent fait l'objet de morcellement de terrains vendus aux enchères, attirant de fait une population aisée de bourgeois parisiens. C'est la raison pour laquelle ces communes conservent encore actuellement une population ayant un niveau de vie élevé et une architecture caractéristique du XIXe siècle.
L'influence des transports en commun baisse au cours de la seconde moitié du XXe siècle, en fonction de la croissance de la mobilité individuelle. Depuis lors, les lotissements sont le plus souvent créés à proximité d'axes routiers.
Publicité pour un lotissement vers 1904-1905, mettant en valeur la qualité de sa desserte en transports en commun.
Lotissement et desserte par les transports en commun de banlieue étaient, au XIXe siècle et au début du XXe siècle, des éléments interdépendants.
La station balnéaire du Touquet-Paris-Plage a été créée de toutes pièces comme un lotissement en 1882.
À cette époque, s'il existait déjà des lotissements destinés aux classes moyennes ou populaires, certains étaient très huppés, comme ce bord de mer...
Problèmes contemporains
Avec la généralisation du lotissement comme forme urbaine privilégiée pour l'habitat depuis les années 1950, au travers de la notion d'étalement urbain, se posent des problèmes aigus en matière énergétique et environnementale.
Le lotissement constitue un modèle urbain fortement consommateur d'énergie, que ce soit pour la construction de logements individuels, ou pour les déplacements massifs en automobile qu'ils provoquent du fait de l'éloignement du centre des villes, et de la faible viabilité des transports en commun dans les tissus urbains peu denses comme ceux des lotissements.
Étalement urbain à Colorado Springs avec l'aménagement de nombreuses impasses.
Avec l'épuisement des ressources pétrolières et le renchérissement du coût de l'énergie, en particulier du carburant, le lotissement d'habitation, en tant que modèle urbain, est menacé dans son développement, voire dans sa survie7.
Actuellement, le lotissement, en tant que forme urbaine destinée à produire une maison individuelle par ménage, apparaît pour beaucoup comme écologiquement insoutenable car il constitue une cause importante de surexploitation de l'environnement par l'homme. Il provoque consommation d’espace au détriment des terres agricoles et naturelles, artificialisation des sols, déplacements massifs en automobile, surconsommation de matières premières, augmentation des inondations, diminution de la ressource en eau potable, augmentation de l’absorption des rayonnements solaires qui participent au réchauffement climatique, disparition définitive de terres agricoles, diminution de la biodiversité, etc.
Droit français du lotissement
Mutation de ce droit dans le temps
Le lotissement est issu des rapports privés autour desquels vont se développer des règles spécifique du droit de l'urbanisme.
Il faut remonter aux lois « Cornudet » de 1919 et 1924 pour voir naitre un embryon de droit relatif aux lotissements. Cependant, ce n’est que la seconde loi qui institue un régime d’autorisation préalable a l'aménagement nécessaire au lotissement. En effet l’administration devait approuver, préalablement à l’opération, le cahier des charges considérant les règles d’urbanisme en vigueur. L’objectif principal de la loi était de lutter contre les lotissements défectueux.
Avec le décret du 31 décembre 1958 (no 58-1466)8, compte tenu de la croissance de demande de logement, le lotissement est perçu comme un instrument de la politique urbaine.
Avec le décret du 26 juillet 1977(no 77-860)9, les relations des colotis et la conformité des constructions aux règles d’urbanisme sont séparées, avec des règles de natures privées d’un côté et d’autres publique, ce qui n’est pas sans poser de problème10.
Définition
Le droit français définit le lotissement comme étant la division de terrains nus en vue de les bâtir.
Traitement antérieur à 2011
Il convient de commencer avec la définition issue du décret de 197711 qui disposait que « Constitue un lotissement […] toute division d'une propriété foncière en vue de l'implantation de bâtiments qui a pour objet ou qui, sur une période de moins de dix ans, a eu pour effet de porter à plus de deux le nombre de terrains issus de ladite propriété. »12
Les critères fondamentaux sont déjà dégagés, à savoir la division (qu’elle soit en propriété ou en jouissance) et l’implantation de bâtiment. Cependant, il fallait au moins trois lots, et un délai était imposé.
Pour le principal, vient ensuite la définition (qui sera modifiée par l’ordonnance du 8 décembre 200513,1) disposant quant à elle qu’un lotissement était « l'opération d'aménagement qui a pour objet ou qui, sur une période de moins de dix ans, a eu pour effet la division, qu'elle soit en propriété ou en jouissance, qu'elle résulte de mutations à titre gratuit ou onéreux, de partage ou de locations, d'une ou de plusieurs propriétés foncières en vue de l'implantation de bâtiments. »14
Si la constitution d’un lotissement est envisagée dès le premier détachement, le criterium de 10 ans est conservé, ce qui a soulevé de nombreux problèmes, notamment en cas de succession de propriétaires. Cela a notamment expliqué la réforme de simplification imprégnant le droit positif en 201115.
Droit positif
La version actuelle de l’article L.442-1 du Code de l’urbanisme1 est issue de l’ordonnance du 22 décembre 201116. Il définit le lotissement comme « la division en propriété ou en jouissance d’une unité foncière ou de plusieurs unités foncières contiguës ayant pour objet de créer un ou plusieurs lots destinés à être bâtis. »
La notion d’unité foncière a été définie par le Conseil d’État comme un « îlot d'un seul tenant composé d'une ou plusieurs parcelles appartenant à un même propriétaire ou à la même indivision »17,18,19.
Un lotissement, c'est essentiellement la viabilisation des terrains. Certains l'oubliaient au début du XXe siècle…
On voit ici un lotissement défectueux en banlieue parisienne, où les rues en terre battue sont transformées en chemins de boue à la première pluie.
Autrement dit, un lotissement répond à plusieurs critères :
Une division en propriété ou en jouissance, qu’importe le nombre de lots ;
D’un seul tenant (les lotissements multi-site n’existent pas en droit français) ;
Avec une intention de construire.
Sur ce dernier point, la jurisprudence se veut particulièrement stricte et le projet de construction n’a pas à être déterminé, l’intention découle de la demande de lotissement et de la constructibilité, ou non, du terrain20,21.
La division concerne une surface, et non un volume. Les lotissements "horizontaux" ne peuvent donc exister en droit français et donnent lieu à censure. La vente d'un lot sans sa surface est illégal, ce qui n’est pas sans poser de problème22.
Le nombre de propriétaire et de parcelle importe peu, tant que ces critères sont respectés.
Échappent cependant à la qualification de lotissement23 :
Les divisions primaires24, en ce qu’elles ne concernent la partie initiale (rien n’empêche de faire plusieurs divisions primaires successives)
Les opérations effectuées dans le cadre d’une opération de remembrement25 par une association foncière urbaine ;
Les divisions de l’aménageur dans une ZAC (zone d'aménagement concerté)26,27;
Les permis valant division 28 ;
Les détachements de terrains par effet d’expropriation ou de cession amiable après déclaration d’utilité publique29 ;
Le détachement-rattachement qui consiste à détacher une partie de terrain pour le rattacher à une propriété contiguë (aucune division).
Régime juridique
Il convient de suivre une analyse linéaire partant de la demande à la construction des lots.
La demande
La création de la viabilité est un élément fondamental d'un lotissement. On voit ici les travaux de réalisation d'une rue et d'un piquet d'incendie.
Il faut considérer que tout lotissement est soumis à une formalité, puisque l’article L.442-3 du Code de l’urbanisme30 dispose que « Les lotissements qui ne sont pas soumis à la délivrance d'un permis d'aménager doivent faire l'objet d'une déclaration préalable. » 31
Permis d’aménager
En vertu de l’article R*421-1932, doivent être soumis à la délivrance d’un permis d’aménager33 les lotissements prévoyant des voies, espaces ou équipements communs 34à plusieurs lots. Il s’agit de la distribution qui ne suppose pas un accès direct depuis la parcelle35.
Déclaration préalable
Comme cela a été expliqué préalablement, dès lors que l’opération est qualifiée de lotissement, il faut une autorisation. Si celui-ci n’est pas soumis à un permis d’aménager, il faudra donc réaliser une déclaration préalable.
Commercialisation des lots
La publicité (c’est-à-dire les formalités obligatoire visant à portée a connaissance d’un acte) relative au lotissement doit explicitement respecter les mentions relatives à la délivrance du permis d’aménager ou la non-opposition à une déclaration préalable36, selon les cas, à peine de nullité relative de la vente ou de la location.
Pour ce qui est de la commercialisation, à proprement dite, il est en principe interdit de signer une promesse unilatérale de vente, de location ou d’achat avant la délivrance de l’autorisation37. Ce n’est qu’à compter de celle-ci que le lotisseur pourra commercialiser les lots et percevoir un acompte, sous réserve du délai de rétractation de 10 jours38.
Quant aux conditions préalables au contrat de ventre, outre le bornage 39,40,41, il faut en principe que le terrain soit constructible. Autrement dit, viabilisé par les travaux qui incombent au lotisseur, en vertu de l’article R*442-1342.
Cependant, ce même article pose deux exceptions 43 :
Le demandeur sollicite l'autorisation de différer les travaux, en vue d'éviter la dégradation des voies lors de la construction des bâtiments sur les lots, ce qui est subordonné à l'engagement du demandeur de terminer les travaux.
Le lotisseur justifie d'une garantie d'achèvement des travaux au sens de l'article R. 442-1444.
Réalisation des travaux par le lotisseur
Une fois l’autorisation de lotir obtenue, le lotisseur doit procéder aux travaux dans les délais d’exécution de droit commun, à savoir trois ans à compter de la notification de l’autorisation, sans que ceux-ci n’aient été interrompus pour une durée supérieure à un an45. Il existe aussi une possibilité de prorogation46.
Création d'une voirie et des réseaux de desserte, matérialisés par les coffrets de branchement électriques. Sous la voie se trouve également les réseaux d'eau potable, d'assainissement, de télécommunication et, éventuellement, de gaz
Les travaux incombant au lotisseur sont, en vertu de l’article L.332-15 du code de l'urbanisme47, tous ceux qui sont propres au lotissement. Ils se définissent d'une part par leur nature, rendus nécessaires par l’opération et avoir un intérêt direct pour celle-ci, pour la viabilité des lots. D'autre part, par sa destination ou son usage dans la mesure où ils doivent profiter exclusivement aux constructeurs ou usagers des constructions ou de l'opération d'aménagement en principe48,49,50.
Dès l’ouverture du chantier, le lotisseur doit adresser une déclaration d’ouverture, comme en dispose l’article R.424-16 du Code de l’urbanisme51. De même, il faut adresser une déclaration d’achèvement 52.
Ces formalités sont également valables pour les lotissements soumis à déclaration préalable. Cette déclaration ouvre notamment la stabilisation des règles d’urbanisme pendant 5 ans53.
Cependant, s’il y a une garantie d’achèvement, le lotisseur peut différer la réalisation de certains travaux, selon l’autorisation qu’il a reçue de l’administration, voire réaliser ces travaux par tranche, ce qui donne lieu à plusieurs déclaration d’ouverture et d’achèvement des travaux.
Constructibilité des lots
Sous réserve de garantie d’achèvement, l’exécution des travaux du lotissement par le lotisseur ouvre la constructibilité des lots.
Il convient d’affirmer que l’autorisation de lotir ne vaut pas permis de construire en principe, même si une faculté est ouverte en ce sens pour les permis d’aménager et la construction de maison individuelle.
De ce fait, il faut distinguer le permis d’aménager ou la déclaration préalable au lotissement du permis de construire sur les parcelles. En résumé, l’autorisation de lotissement va, en principe, permettre la viabilité du terrain par son raccordement au réseau. Tandis que le permis de construire permettra, comme son nom l’indique, autoriser à bâtir sur le terrain.
Documents du lotissement
Les colotis ne sont pas aussi libres que les propriétaires de terrains n’ayant pas fait l’objet d’un lotissement54. Le lotissement peut connaitre de deux documents facultatifs :
Le règlement qui est un document visant à déterminer les règles applicables au lotissement, en conformité avec les règles d’urbanisme. Il détermine notamment l’aspect des constructions, les clôtures, les plantations.
Le cahier des charges qui est un document contractuel régissant les rapports entre colotis et entre les colotis et le lotisseur. Il s’agit de stipulation constituant des servitudes réciproques.
À la différence du règlement qui doit devenir caduc après 10 ans en principe, le cahier des charges a vocation à s’appliquer à perpétuité. Le cahier des charges vous renseignera sur les droits et obligations des colotis. Le règlement, lui, indiquera les règles d’urbanisme qui s’appliquent au secteur.
Cependant, la contractualisation des règles d’urbanisme a été un sujet donnant lieu à controverse, ce qui est a priori réglé par
Article L115-155, issu de la loi ALUR (accès au logement et un urbanisme rénové) du 24 mars 201456, qui dispose que « La seule reproduction ou mention d'un document d'urbanisme ou d'un règlement de lotissement dans un cahier des charges, un acte ou une promesse de vente ne confère pas à ce document ou règlement un caractère contractuel. »
Pièces des demandes d’autorisation pour les lotissements
Le début des travaux d'un nouveau lotissement à Norroy (Vosges)
Formulaire de déclaration préalable lotissements et autres divisions foncières non soumis à permis d’aménager
Les pièces diffèrent qu’il s’agisse d’un permis d'aménager ou d’une déclaration préalable de travaux.
Le permis d’aménager du lotissement
Le Code de l’urbanisme dispose ainsi que la demande de permis d'aménager doit comporter au titre des pièces obligatoires :
Plan de situation du terrain dans la commune57 ;
Notice décrivant le terrain et l’aménagement prévu58 et mentionnant notamment :État initial du terrain et ses abords ;
Les partis retenus pour assurer l'insertion du projet dans son environnement et la prise en compte des paysages, faisant apparaître, en fonction des caractéristiques du projet :
a) L'aménagement du terrain, en indiquant ce qui est modifié ou supprimé ;
b) Un projet architectural, paysager et environnemental59 ;
c) L'organisation et l'aménagement des accès au projet ;
d) Le traitement des parties du terrain situées en limite du projet ;
e) Les équipements à usage collectif et notamment ceux liés à la collecte des déchets ;
Plan de l'état actuel du terrain à aménager et de ses abords et plan coté en trois dimensions faisant apparaitre la composition d’ensemble du projet et des plantations à conserver et à créer, et faisant apparaître la répartition prévue entre les terrains réservés à des équipements ou des usages collectifs et les terrains destinés à une utilisation privative60,61 ;
Lorsqu'elle existe, un extrait de la convention du projet urbain partenarial62 ;
Si le projet rentre dans le cadre des études d'impact, celle-ci ou la décision de l'autorité environnementale en dispensant le projet63 ;
Il existe également, au cas par cas, des pièces supplémentaires qui peuvent être exigées64.
Par ailleurs, peut être joint un projet de règlement, s'il est envisagé d'apporter des compléments aux règles d'urbanisme en vigueur65.
Enfin, afin de garantir que les espaces collectifs (voiries, réseaux, jeux d'enfants et espaces verts...) ou équipements communs (chaufferies, réseaux d'assainissement ou de communication, antennes satellites...) au lotissement seront entretenus dans la durée, le code de l'urbanisme impose au lotisseur soit :
de s'engager à constituer une association syndicale libre (ASL)66des acquéreurs de lots à laquelle sera dévolue leur propriété, leur gestion et leur entretien67. Ces associations sont financées par les cotisations obligatoires qu'elles prélèvent sur les propriétaires de terrains du lotissement.
de les remettre en propriété aux acquéreurs de lots68. Si ces lots constituent eux-mêmes des copropriétés, ces espaces et équipements créés par le lotissement pourront constituer des parties communes de la copropriété.
de passer une convention avec la commune ou l'EPCI une convention par laquelle la collectivité s'engage à reprendre la totalité des voies et espaces communs une fois les travaux achevés, en les transférant dans leur domaine68. La dévolution à la collectivité comporte notamment l’avantage pour les colotis de ne pas subir les couts d’entretien.
La déclaration préalable de travaux
Doivent figurer dans la déclaration préalable de travaux les pièces de droit commun, à savoir :
Le formulaire Cerfa approprié 69
Le plan de situation du terrain dans la commune ;
Un plan sommaire des lieux indiquant tout bâtiment destiné à être implanté ;
Un croquis et un plan coté dans les trois dimensions de l’aménagement, faisant apparaitre les divisions projetées.
Notes et références
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« Article *R442-13 Modifié par Décret n°2007-18 du 5 janvier 2007 - art. 8 JORF 6 janvier 2007 en vigueur le 1er octobre 2007 Modifié par Décret n°2007-18 du 5 janvier 2007 - art. 9 JORF 6 janvier 2007 en vigueur le 1er octobre 2007 » [archive], sur Legifrance.gouv.fr (consulté le 20 décembre 2015)
« LE LOTISSEMENT » [archive] [PDF], sur cheuvreux-notaires.fr, p. 5; Après obtention du permis d’aménager
« Article *R442-14 Créé par Décret n°2007-18 du 5 janvier 2007 - art. 8 JORF 6 janvier 2007 en vigueur le 1er octobre 2007 Créé par Décret n°2007-18 du 5 janvier 2007 - art. 9 JORF 6 janvier 2007 en vigueur le 1er octobre 2007 » [archive], sur legifrance.gouv.fr (consulté le 20 décembre 2015)
« Décret n° 2014-1661 du 29 décembre 2014 prolongeant le délai de validité des permis de construire, des permis d'aménager, des permis de démolir et des décisions de non-opposition à une déclaration préalable » [archive], sur legifrance.gouv.fr (consulté le 20 décembre 2015)
« Prorogation » [archive], sur service-public.fr, 13 septembre 2013 (consulté le 20 décembre 2015)
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« Équipements propres du lotissement » [archive], sur anil.org (consulté le 20 décembre 2015)
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« Le point sur... le règlement et le cahier des charges de lotissement » [archive], sur LeParticulier.fr, février 2013 (consulté le 20 décembre 2015)
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« LOI n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l'accès au logement et un urbanisme rénové » [archive], sur legifrance.gouv.fr (consulté le 20 décembre 2015)
Article R. 441-2 du code de l'urbanisme [archive] sur Légifrance.
Article R. 441-3 du code de l'urbanisme [archive] sur Légifrance.
Article R. 442-5 du code de l'urbanisme [archive] sur Légifrance.
Article R. 441-4 du code de l'urbanisme [archive] sur Légifrance.
Article R. 442-4 du code de l'urbanisme [archive] sur Légifrance.
Article R. 441-4-1 du code de l'urbanisme [archive] sur Légifrance.
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« Pièces à joindre à une demande de PERMIS D’AMÉNAGER » [archive] [PDF] (consulté le 20 décembre 2015)
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« Qu'est ce qu'une ASL et quel est son mode de fonctionnement » [archive], sur flint-immobilier.fr, février 2018 (consulté le 28 janvier 2020)
Article R. 442-7 du code de l'urbanisme [archive] sur Légifrance.
Article R. 442-8 du code de l'urbanisme [archive] sur Légifrance.
« Déclaration préalable - Lotissements et autres divisions foncières non soumis à permis d'aménager » [archive], sur service-public.fr, 15 octobre 2015
Voir aussi
Bibliographie
Grégory Kalflèche, Droit de l'urbanisme, Paris, PUF coll. Thémis, juillet 2012, XVI-394 p. (ISBN 978-2-13-056715-8)
Sir Raymond Unwin (trad. de l'anglais par William Moosser, Léon Jaussely), L'étude pratique des plans de villes : introduction à l'art de dessiner les plans d'aménagement et d'extension [« Town planning in practice »], Paris, l'Équerre, 1981 (1re éd. 1981), 370 p., 24 cm (ISBN 2-86425-013-6, ISSN 0244-6561)
Alex MacLean (trad. de l'anglais, préf. Bill Mckibben), Over : Visions aériennes de l'American Way of Life : une absurdité écologique [« OVER : The American Landscape at the Tipping Point. »], Paris, La Découverte, Dominique Carré éditeur, 2008 (1re éd. 2008), 336 p., 23 cm × 33,5 cm (ISBN 978-2-7071-5629-7)
Ariella Masboungi (dir.) (préf. Jean-Louis Borloo), Faire une ville avec les lotissements, Paris, Le Moniteur, coll. « Projet urbain / MEEDDAT », juin 2008, 160 p., 16 × 26 cm (ISBN 978-2-281-19411-1, présentation en ligne [archive])
(fr) (it) (en) Robert-Max Antony, « Vocabulaire français de l'Art urbain : Lotissement » [archive], sur http://www.arturbain.fr/ [archive], Séminaire Robert Auzelle, 2011 (consulté le 15 juillet 2011)
Sur l'histoire du développement des lotissements, particulièrement en région parisienne
Alain Faure, dir., Les Premiers banlieusards, aux origines des banlieues de Paris (1860-1940), éd. Créaphis, coll. « Rencontres à Royaumont », 1991, 285 p. (Résumé [archive] sur le site de l'ENS. Ouvrage en partie consultable [archive])
Annie Fourcaut (dir.) (préf. Guy Burgel et Antoine Prost), Un Siècle de banlieue parisienne (1859-1864) : Guide de recherche, Paris, éd. L’Harmattan, coll. « Villes et Entreprises », 1988, 318 p. (ISBN 978-2-7384-0157-1, présentation en ligne [archive])
Annie Fourcaut, La Banlieue en morceaux : La crise des lotissements défectueux en France dans l’entre-deux-guerres, Paris, éd. Créaphis, 2000, 399 p. (ISBN 978-2-907150-95-8, présentation en ligne [archive])
Pour des exemples plus locaux :
Le Vésinet, modèle français d'urbanisme paysager 1858-1930, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, coll. « Cahiers de l’Inventaire », 1989, 144p.
Jérôme Donato Dell'Agnese, « L’évolution d’une petite ville de Seine-et-Marne : Chelles, 1824-1911 », in Chelles, Notre ville, notre histoire, no 16,1998-1999, p. 37-144
Vaires-sur-Marne, Autrefois… Aujourd’hui…, éd. Amatteis, 1993 (p. 82-127)
Bernard Huchet, Pontault-Combault, 1994
Construire la ville. L'urbanisme en Seine-et-Marne au XXe siècle, Archives départementales de Seine-et-Marne, coll. "Mémoire et Documents", 2007 (en vente aux Archives départementales [archive])
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Façade d'un bâtiment d’habitation à Hamelin (Allemagne du Nord).
Façade d'appartements à Fátima (Portugal).
Immeuble d'appartements au Zanzibar (Tanzanie).
Appartements à Kuopio (Finlande).
Un appartement est une unité d’habitation, comportant un certain nombre de pièces et qui n’occupe qu’une partie d’un immeuble, situé généralement dans une ville.
Il est souvent à usage d'habitation (notion de logement). En particulier en France, lorsque le règlement de copropriété destine intégralement l'immeuble à cette utilisation (c'est ce qu'on appelle des clauses d'« occupation bourgeoise exclusive »1), excluant toutes formes d'activités commerciales. Plus marginalement, il héberge parfois des activités professionnelles.
Un appartement peut être habité — donc occupé — par son propriétaire ou une personne de sa famille.
Dans certains pays (en particulier en France) la conclusion d’un contrat de bail qui peut différer selon que le logement est meublé ou non attribue au locataire la jouissance exclusive de l'appartement, selon les termes du contrat et de la loi en vigueur.
Certains occupants sont propriétaires de leur logement, soit en coopérative, dans laquelle les résidents possèdent des parts d’une société possédant le bien immobilier. En France, les appartements se trouvent souvent dans des copropriétés privées, et fonctionnent selon les principes définis par la loi. Chaque copropriétaire est propriétaire de lots (appartement, cellier, garage); chaque lot correspond à une partie privative de l’immeuble, et à une (ou plusieurs) quote-part (tantièmes) sur les parties communes. Ces quotes-parts servent à répartir le poids des votes et le paiement de certains frais.
En Angleterre, il peut être géré en tout ou partie par une Tenant Management Organisation.
Appellations selon les pays
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Appellations en Belgique
Appartement : appartement avec au minimum une chambre, une salle de séjour séparée, une cuisine et une salle de bains avec sanitaire, qui peut éventuellement être séparé.
Kot, logement d’étudiant, du studio au logement collectif, en passant par l’appartement une pièce (voir aussi : Kot à projet).
Studio ou flat : appartement d’une seule pièce principale avec coin-cuisine et salle de bains avec sanitaire.
Flat est aussi utilisé lorsque le coin-cuisine est séparé.
Duplex : appartement à deux niveaux où un escalier, contrairement à un souplex, mène à un étage supérieur2. On parle aussi de duplex montant.
Souplex : appartement à deux niveaux, où un escalier intérieur, contrairement à un duplex, mène à un niveau inférieur (un sous-sol aménagé la plupart du temps). On parle également de duplex descendant.
Appellations en France
En France, un logement, aux termes du décret 2002-1203, doit faire une surface minimum de 9 m2, une hauteur sous plafond de 2,20 mètres, ou un volume habitable au moins égal à 20 m3.
T1, T2, T3… : T est utilisé pour type, ce qui correspond à un type d’appartement avec le nombre de pièces principales indiqué, c’est-à-dire : salon, salle à manger et chambres. La cuisine et les salles de bain ne sont pas comprises. Ainsi, un appartement avec un salon, deux chambres et une salle de bain est un T3.
T1 bis, T2 bis, T3 bis… : il s’agit de logement particulier dont l’une des pièces est grande et peut être séparée en deux zones bien distinctes.
F1, F2… : F est utilisé pour fonction. Globalement, dans la pratique, les professionnels comme les particuliers l’utilisent de la même manière que le type.
P1, P2… : P est utilisé pour pièce. Principalement utilisée dans le sud de la France, cette pratique a la même signification que le type.
Studio : un studio est un cas particulier de F1, où la cuisine fait complètement partie du salon/chambre à coucher. Ainsi, il se configure comme un appartement d’une seule pièce principale, avec un coin-cuisine (cuisinette ou kitchenette). La salle d'eau est évidemment séparée.
Il est très difficile de trouver avec certitude la différence entre type et fonction. Aucun texte de référence ne précise cette information. Il apparaît que progressivement le type remplace la fonction. Il y a quelques dizaines d'années le T se démarquait du F pour son standing supérieur. Le T s'apparentait à des logements plus confortables avec des pièces plus spacieuses et le F à des logements avec des pièces plus petites de type HLM. Dans la pratique, l’un et l’autre sont utilisés, bien que l'appellation F tende à disparaître. Les F avaient une cuisine séparée. La plupart des T ont un grand salon et cuisine intégrée plus petite
Appellations au Québec
1 ½, 2 ½ 3 ½… : le chiffre indique le nombre total de pièces, incluant éventuellement la cuisine, tandis que la demie représente la salle de bain. Généralement, ces termes sont utilisés pour les appartements en location.
Condominium (ou condo) : appartement en copropriété plus luxueux réservé à ceux qui veulent en être propriétaires.
Loft : appartement qui se caractérise par son espace aéré puisque la majorité de l’espace habitable est à aire ouverte. Peut être loué ou acheté. Généralement un loft est perçu comme étant plus grand qu’un simple studio, qui lui aussi n’a qu’une seule pièce aérée.
Le loft est aussi une énorme pièce où seule la salle de bain est close, le reste, chambre ; salon ; cuisine ; salle à manger… fait partie d’une seule et unique pièce d'une largeur de 3 m minimum.
Appellations en Suisse
Studio, 1½, 2, 2½, 3… : le chiffre indique le nombre de pièces principales, à l'exclusion de la cuisine et des salles de bain. L'indication d'une ½ pièce fait, en général, référence à l'existence de toilette en plus de la salle de bain
Particularité cantonale : dans le canton de Genève, la cuisine est comprise au nombre des pièces principales. Concrètement, un cinq pièces genevois compte donc une pièce de moins qu'un cinq pièces situé dans un autre canton suisse.
Notes et références
Définition de la clause d'habitation bourgeoise [archive], sur le site pap.fr, consulté le 12 mars 2013
« Glossaire Immobilier - Toutes les définitions immobilières vues à la belge » [archive], sur ImmoBrussels.be [archive] (consulté le 29 mai 2015).
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=JORFARTI000002197375&cidTexte=JORFTEXT000000217471 [archive]
Voir aussi
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Articles connexes
Taille des logements
Copropriété
Contrat de bail
Vente à la découpe
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Maison
Micrologement
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Rue
La rue est un espace qui dessert habituellement des logements ou d'autres structures fonctionnelles dans une agglomération. Elle structure les différents quartiers de cette dernière et les met en relation, s'inscrivant de ce fait dans un réseau de voies à son échelle. Au niveau local, c'est aussi un espace public, lieu de rencontres et d'échange (notamment par les commerces) où s'exerce et se construit la sociabilité des individus et des groupes sociaux. Enfin, par le biais de la manifestation, la rue peut devenir un lieu de contestation. C'est donc potentiellement un espace politique, particulièrement dans les quartiers centraux.
La rue se distingue des autres voies urbaines (voirie) comme les allées, les cours ou les boulevards et avenues par sa relative faible largeur notamment, et par l'absence de contre-allées. Une rue particulièrement étroite peut être qualifiée de ruelle. Une rue ne possédant qu'un point unique d'entrée et de sortie est une impasse ou cul-de-sac.
Dans les villes où des véhicules sont présents, les rues peuvent selon la législation applicable être en tout ou partie ouverte à la circulation motorisée. Dans ce cas, une rue est perçue par le conducteur comme une route en agglomération par opposition à une route hors agglomération, et cela indépendamment de la dénomination de cette rue : impasse, boulevard, avenue, allée, voie, passage notamment. À des fins pratiques, cela a conduit à des aménagements.
De ce fait, une séparation des flux de circulation par type d'usagers peut exister:
Histoire et étymologie
Dans l'antiquité grecque, les rues n'étaient pas dallées et pouvaient devenir boueuses avec l'humidité de l'eau1.
Durant l'antiquité est rattaché le concept de plan en damier, de Hippodamos de Milet.
Le mot rue vient du latin ruga « chemin bordé de maisons ».
La notion de rue évolue à Londres puis à Paris au douzième et treizième siècle2.
Les rues médiévales sont tortueuses, étroites, obscures, encombrées2.
Au XVIe siècle son introduits des traités de police qui réglementent l'usage de la rue, et conduisent à installer de nouvelles facilités telle que l'égout ou l'eau courante2.
Jusqu'en 1880, la rue donne plus de place au piéton que cavalier, au roulier qu'au char. Toutefois dès cette époque, des accidents sont présents sous l'influence des sabots des chevaux ou des roues des chars. En 1900, Paris compte encore 80 000 chevaux en activité2.
Ensuite, l'invention du tramway, de la voiture motorisée et du camion modifie la rue2.
Dénomination et numérotation des rues
Noms de rues
Un nom de rue (et de voie en général) s'appelle un odonyme.
Les rues sont souvent nommées d'après des personnalités, des lieux ou des dates d'événements particuliers, de notoriété locale ou élargie.
Dans les villes récentes dont le plan est en quadrillage, les rues portent parfois simplement un numéro en guise de nom (ce principe est utilisé principalement à New York).
Dans les quartiers récents et périphériques, pour des raisons mnémoniques, on choisit souvent un thème commun pour toutes les rues du quartier (par exemple, noms de musiciens, noms d'oiseaux, de fleurs...).
Féminisation des noms de rues
De nombreuses villes en France, Belgique, etc. (Paris, Bruxelles, la Roche-sur-Yon, Blois, etc.) travaillent à la féminisation des noms de rues, d'espaces publics et d'équipements. En France, on estime que seules 6 % des rues portent un nom de femme. Par ailleurs, ce sont souvent des rues secondaires. L'objectif est de donner plus de place aux femmes dans le nom des rues3.
Plan de numérotation des maisons et immeubles
Selon les pays, les numéros sont attribués de manière systématique ou non. Quelques règles de numérotation fréquemment appliquées :
- numéros pairs d'un côté de la rue et numéros impairs de l'autre ;
- numéros croissants dans la direction opposée au centre-ville ;
- numéros arbitraires se suivant un à un, avec utilisation éventuelle de numéros bis et ter pour départager des subdivisions d'une parcelle portant initialement un seul numéro ;
- numéros représentant une distance (en mètres) depuis l'entrée de la rue.
En France, les numéros sont attribués par la commune ou son agglomération de façon non systématique, et indépendamment des services postaux, par côtés pairs et impairs, en numérotation métrique ou non.
Types de rue
Aménagement de la rue
La rue peut avoir différents revêtements, différents gabarits de voirie. La limite peut prendre des formes et aspects très variés : mur en limite, clôture en bois, pierre, métal, haie taillée ou vive, etc.
Le végétal peut trouver sa place en alignement d'arbres, plantations de pleine terre ou en pot, etc.
Afin d'améliorer la gestion des eaux pluviales, la déconnexion au réseau est préconisée, c'est-à-dire le traitement des eaux pluviales à la source, au plus près du point de chute, de préférence au sein d'espaces perméables assurant plusieurs fonctions, techniques et paysagères.
Évènements dans la rue
Marchés
Manifestations
Comme l'explique Christine Lazerges, « l'histoire est riche de descentes dans la rue, de combats de rue, de manifestations de rue. La rue, parce que espace public, est un lieu privilégié d’expression politique ou artistique ou encore de convivialité, signe de lien social harmonieusement tissé »4.
Professionnels travaillant dans la rue
Services
De nombreux professionnels liés aux services publics ou d'intérêts généraux sont amenés à travailler dans la rue : éboueurs, policiers, pompiers, agents d'entretien (des espaces verts, des réseaux...), facteurs...
Les taxis sont souvent liés à l'image de la rue. Les livreurs connaissent une diversification au XXe siècle avec les livreurs à moto, cyclistes, etc.
Publicité et communication
La rue est de longue date utilisée pour faire de la publicité, de façon fixe (pré-enseignes et enseignes) ou mobile (« homme-sandwich », distributeurs de tracts...).
Activités mobiles
Les camions-restaurant ou camion-cantine (baraque à frites, food-truck...) sont des véhicules équipés d'installation pour la cuisson, la préparation et la vente d'aliments et de boissons. Ils stationnent dans des rues ou d'autres espaces publics.
Activités illégales
Ventes illégales
Les ventes illégales peuvent concerner des stupéfiants, des faux et contrefaçons, etc.
La prostitution de rue
La prostitution de rue ou tapin est une prostitution qui consiste à racoler les clients en marchant sur la voie publique ou assise (chaise personnelle, escaliers d'entrée d'immeuble, etc.), mais généralement dans une tenue aguichante. La forme la plus voyante est en général limitée par la police à certaines rues et certains horaires, souvent dans des quartiers dits « chauds », mais certaines prostituées à l'allure discrète opèrent dans les quartiers passants.
Autres professionnels travaillant dans la rue en France
Les éducateurs de rue ou éducateurs spécialisés en prévention spécialisée
Les éducateurs de rue sont des personnes travaillant dans le cadre d'une mission de service public d'aide à la jeunesse.
En prévention spécialisée (PS), bien que travaillant généralement pour des associations, ils exercent leur travail dans le cadre « d'une mission de service public ». Concrètement, les éducateurs de prévention, généralement des éducateurs spécialisés, vont à la rencontre des jeunes dans leurs lieux de rencontre, principalement la rue ; c'est pourquoi ils sont régulièrement appelés « éducateurs de rue ».
De par le niveau de compétences requis aujourd'hui, les qualifications et l'expérience des membres des équipes de préventions sont de plus en plus élevés et ceci pour des salaires équivalents à d'autres secteurs. Les travailleurs sociaux de ce secteur sont donc en général des militants et des professionnels aguerris. Un parcours professionnel riche, des formations universitaires et un travail sur soi complètent aujourd'hui souvent un diplôme. Pour ce qui est de l'éducateur spécialisé (ou son équivalent), il doit posséder une technique (3 ans) en éducation spécialisée qui se donne dans les cégeps au Québec... Il existe un équivalent : la Technique d'intervention en délinquance, qui œuvre plus spécifiquement en délinquance ou en centre d'hébergement pour jeunes.
Le samu social
Le Samu social est une structure d'aide aux sans abri. Le premier fut le Samu social de Paris, créé en 1993 par Xavier Emmanuelli. Les Samu sociaux sont joignables en France par le numéro de téléphone « 115 ».
Xavier Emmanuelli a par la suite créé le Samusocial International, une association loi de 1901 (statuts déposés le ). Le siège du Samu social a été inauguré le dans le 12e arrondissement de Paris, 35, avenue Courteline, dans l'hospice Saint-Michel.
Le but du Samu social international est de « secourir selon la philosophie de la Déclaration universelle des droits de l'homme en réaffirmant les principes de liberté, d'égalité, de fraternité et de solidarité », et de « créer, promouvoir et soutenir des dispositifs analogues à ceux mis en œuvre par le Samu Social de Paris ».
Le terme « SAMU » signifie initialement « service d'aide médicale urgente » ; ce terme a été lexicalisé (l'acronyme est devenu un mot à part entière), synonyme d'« organisme s'occupant en urgence de la détresse ». Dans le cadre du Samu social, on lui a redonné un sens acronymique (rétroacronyme) :
- « service d'aide mobile d'urgence social » ;
- « service ambulatoire d'urgences » dans le cas du Samu social international.
La brigade anticriminalité
La brigade anticriminalité (Bac) est issue des brigades de surveillance de nuit (BSN), qui comme leur nom l'indique n'opéraient que de nuit - le changement de nom a donc coïncidé avec une extension du mandat.
La brigade anti-criminalité de nuit fut créée en 1971 par le commissaire Robert Broussard, avec l'objectif de lutter plus efficacement contre la délinquance. Opérant de 22 h 30 à 6 h 30 du matin, deux cents policiers en tenue étaient en poste à Paris et pouvaient être regroupés très rapidement pour faire face aux situations de trouble de l'ordre public.
Depuis , des brigades anti-criminalité de jour luttent contre les délits sur la voie publique dans les zones les plus sensibles du pays. Les interventions des cent cinquante-six policiers en tenue qui y sont affectés s'inscrivent en complément de celles menées par les commissariats. En fonction des événements, chacune des brigades s'organise en patrouilles légères ou en unité constituée.
Il y a plusieurs types de Bac : les Bac départementales et les Bac locales (ces dernières travaillant en milieu urbain et le plus souvent dans la rue), chacune d'elles pouvant fonctionner avec un roulement de nuit et de jour. Le cycle et les horaires de travail sont adaptés aux évolutions de la délinquance, analysée quotidiennement à l'aide de la cartographie informatisée.
Usagers de la rue
Passants
Les passants peuvent être des promeneurs, des personnes se rendant sur leurs lieux d'activité (travail, loisir, lieu associatif, etc.), des écoliers sur le chemin de l'école, des consommateurs recherchant des commerces...
Rues aux enfants ou rues vivantes
Avant l'arrivée en masse de la voiture dans l'espace public, la rue avait avant tout un usage piéton.
Au XXIe siècle, certaines associations ou collectivités cherchent à redonner plus de place au piéton et aux enfants dans la rue. Ainsi, certaines villes au Royaume-Uni et en Inde ferment la rue aux voitures certains dimanche matin.
En Belgique, le code de la route prévoit une interdiction de circulation motorisée pendant certaines heures et jours pendant les vacances dans les rues réservées au jeu (en néerlandais : speelstraat ; en allemand : Spielstraße), où les enfants peuvent jouer.
En France, les rues aux enfants sont des rues temporairement fermées, pour proposer des évènements ludiques, souvent autour des modes actifs (vélo, trottinettes, etc.). C'est parfois l'occasion de tester un aménagement pour qu'il devienne plus pérenne.
En Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, les rues scolaires sont des zones piétonnes autour d'une école (primaire), fermées temporairement à la circulation motorisée aux heures de rentrée et de sortie des classes dans le but d'apaiser la rue pour les enfants arrivants à pied ou à vélo .
Sans domicile fixe
Les sans domicile fixe dorment ou errent souvent dans la rue.
Mendiants
La mendicité est un phénomène très ancien.
Cartographie des rues
Depuis des siècles, dans certains pays, de nombreux plans urbains ont été établi par les géomètres, qui cartographiaient les rues, où les maisons sont généralement repérées par un numéro (éventuellement pair, impair selon le côté).
Cette cartographie s'est récemment à la fois numérisée et mondialisée avec du côté des acteurs privés Google Maps, et du côté des acteurs de la communauté du libre et du bien commun OpenStreetMap5.
En France, une réforme dite « anti-endommagement des réseaux » (ou DT–DICT), en vigueur depuis le , a encouragé les collectivités à réaliser un « plan corps de rue simplifié » (PCRS) avant 2019 pour les unités urbaines, et avant 2026 pour les territoires ruraux6. Ce PCRS comprend principalement les tracés suivant :
- les bordures de trottoirs qui limitent la voie publique ;
- la verticale des façades des bâtiments ;
- les affleurants de réseaux.
Un géomètre était autrefois systématiquement nécessaire pour localiser précisément les réseaux, désormais le PCRS, sous la responsabilité des autorités publiques locales compétentes, pourrait devenir la norme6.
Une nouvelle réglementation DT-DICT a précisé que les collectivités territoriales ne sont pas obligées de réaliser un PCRS, mais que cela est vivement conseillé. Certains travaux et opérations nécessitent des données plus détaillées et plus précises que celles d'un PCRS, ce qui encourage certaines collectivités à aller plus loin en créant un « référentiel très grande échelle » (RTGE)6.
Culture
Les rues dans la culture
La rue est souvent symbole de rencontres, d'échanges, de partages, mais aussi de milieux plus populaires.
Les rues dans les livres
De nombreux livres abordent le thème de la rue. Par ailleurs, l'édition française « rue du monde » contient le mot rue.
Les rues dans la musique
En France, plusieurs artistes ont chanté une chanson intitulée Dans ma rue (Édith Piaf reprise par Zaz ; Doc Gyneco ; Féfé...) ; ces chansons abordant souvent des rues des milieux populaires.
Les rues dans les films et séries
Notes et références
- « Les rues de l'Athènes antique [archive] », sur histoire-en-questions.fr (consulté le ).
- Maurice Garden, « Histoire de la rue », Pouvoirs, vol. 1, , p.5 (lire en ligne [archive]).
- Mathilde Leclerc, « En ville, la lente féminisation des noms de rues », Ouest France, .
- Christine Lazerges, « La prévention de rue : un outil de protection de l'enfant et de l'adolescent: », Archives de politique criminelle, vol. n° 32, no 1, , p. 141–152 (ISSN 0242-5637, DOI 10.3917/apc.032.0141, lire en ligne [archive], consulté le )
- Boris Mericskay et Stéphane Roche, « Cartographie 2.0 : le grand public, producteur de contenus et de savoirs géographiques avec le web 2.0 », Cybergeo: European Journal of Geography, (ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.24710, lire en ligne [archive], consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- Rues de villes du monde
Bibliographie
- Jean-Pierre Leguay, La Rue au Moyen Âge, 1984, Éditions Ouest-France.
- « Les langages de la rue », Espaces et sociétés, no 90-91, 1997.
- « La rue », Informations sociales, no 60, 1997.
- « La rue », Pouvoirs, no 116, 2004 [lire en ligne [archive]].
- Philippe Chaudoir, Discours et figures de l'espace public à travers les arts de rue : la ville en scène, L'Harmattan, Paris, 2000.
- Françoise Coblence et Sylvie Couderc (dir.), L’esthétique de la rue. Actes du colloque d’Amiens, Paris, L’Harmattan, 1998.
- Antoine Fleury, « La rue : un objet géographique ? » [archive], Tracés, revue de sciences humaines, n°6, 2004.
- Jean-Loup Gourdon, La rue – Essai sur l’économie de la forme urbaine, Paris, L’Aube, 2001.
- Alain Leménorel (dir.), La rue, lieu de sociabilité ?. Rencontres de la rue : actes du colloque de Rouen, 16-, Publications de l’université de Rouen, 1997.
- Danielle Tartakowsky (dir.), avec Joël Cornette, Emmanuel Fureix, Claude Gauvard et Catherine Saliou, Histoire de la rue. De l'Antiquité à nos jours, Tallandier, 2022.
Émission de radio
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Route
Une route (Écouter) est au sens littéral une voie terrestre (au niveau du sol ou sur viaduc) aménagée pour permettre la circulation de véhicules à roues. Ce terme s'applique plutôt aux voies importantes situées en rase campagne et ne peut être apparenté à une rue. Dans les pays vastes et peu peuplés, à la fin du XXe siècle, de nombreuses routes étaient encore des chemins empierrés ou damés (les « sentiers battus »).
Étymologie
Le mot « route » dérive du latin « rupta (via) », « voie rompue », « voie frayée », par substantivation au féminin du participe passé « rupta » de « rumpere », « rompre » (« rumpere viam » = « ouvrir une route »)1.
Histoire
Les premières routes sont liées à l'invention de la roue, du char et des chariots. Les Chinois disposaient d'un vaste réseau de routes. La « route de la soie » – qui relie d'Est en Ouest la Chine à la Méditerranée – est un axe commercial très ancien. Les Celtes puis les Gaulois avaient eux aussi un large réseau de bonnes routes empierrées, au sujet desquelles César n'a émis que des compliments quand il a envahi la Gaule. Les Romains reprennent ce réseau, en font daller les axes principaux par des esclaves et à terme créent d'autres routes qui accroissent encore le réseau initial. La route romaine est une chaussée reposant sur des fondations faites de matériaux stables et résistants, recouvertes par de larges dalles. La plupart de ces voies romaines existent toujours ou ont inspiré le tracé de nos routes modernes (voir en particulier en France, les photos aériennes du réseau routier dans les alentours de villes comme Bavay ou Thérouanne).
Au Moyen Âge, dans le Nord de la France, le réseau routier constitué par les chaussées Brunehaut facilite les relations avec les régions septentrionales. Ces chaussées pourraient résulter de la rénovation de très anciennes voies datant du néolithique, préservées et entretenues d'abord par les Gaulois, puis par les Romains. L'entretien des routes est assuré par la corvée, l'impôt en nature, sous forme de prestations imposées de travail ou d'apports de matériaux (cailloux, silex, chaux). En France, sous Louis XIV et Colbert, la création d'une administration spécifique - les futurs Ponts et chaussées - relance l'effort routier. Sous Louis XV, l'Aménagement du territoire est relancé : En 1764, les « chemins ferrés » sont créés par l'inspecteur général des Ponts et Chaussées Pierre Marie Jérôme Trésaguet2. Celui-ci rénove les techniques d'empierrement des chaussées et crée le corps des cantonniers.
Daniel-Charles Trudaine, contrôleur général des Ponts et chaussées met en place - sous la direction d'ingénieurs bien formés - des services qui assurent des travaux de voirie de qualité et laisse un ouvrage de référence : l'Atlas routier de Trudaine. Après les périodes troublées de la Révolution et de l'Empire, la Restauration envoie des missions en Grande-Bretagne pour y étudier les nouveaux procédés. Dans ce pays : John Loudon McAdam a publié « The present system of road making », dans lequel il expose la méthode avec laquelle il a traité près de 300 km de routes pour les rendre plus résistantes à une circulation intense. Son idée est de remplacer les fondations faites avec des pierres par le dépôt sur un sol préalablement asséché et lissé, d'une couche de petits cailloux liés avec du sable et de l'eau et qui seront tassés et agglomérés par le poids du trafic roulant. Thomas Telford autre ingénieur anglais utilise les mêmes méthodes et établit des préconisations pour le tracé et la réalisation des routes.
Au XIXe siècle, les techniques anglaises se diffusent en Europe. Le premier rouleau compresseur apparaît vers 18363. Le concasseur est mis au point en 1858 par Eli Whitney Blake, et le cyclindre compresseur à vapeur en 1859 par Louis Lemoine (ingénieur). Le début du XXe siècle voit l'essor du trafic automobile et le développement de la bicyclette, qui a besoin de chaussées de meilleure qualité. Ces dernières, préalablement tassées au rouleau compresseur, sont revêtues de goudrons, de pavés bitumineux ou d'asphalte, comme déjà fait pour les trottoirs depuis le début du XIXe siècle. L'État ou l'autorité locale, qui est chargé de la construction et de l'entretien de routes, trottoirs et caniveaux qui lui appartiennent, tente souvent d'en reporter la responsabilité sur les riverains. Le goudronnage des routes est demandé en France dès 1901 pour se protéger de la poussière soulevée par les voitures. En 1913, on compte mille kilomètres de routes goudronnées en France4. La chaussée en béton n'apparaît qu'entre les deux guerres.
Typologie
Les routes peuvent être classifiées selon différents critères.
De nombreux pays, en concordance avec certains accords internationaux classent les routes en trois segments autoroutes, agglomérations, et hors agglomération hors autoroute, chacun sujet à des spécificités législatives.
Statut administratif
Selon l'intérêt de la route:
Quelques exemples de classifications :
Fonctionnalité
Les routes de grande liaison, comme les autoroutes, les routes de transit, pour lesquelles la fonction d'écoulement du trafic de transit à moyenne ou grande distance est privilégiée, et les routes multifonctionnelles. Cette classification est celle qui sert de référence à la conception des routes (pour la France, voir Typologie des routes pour leur conception en France).
Contexte géographique
- Les routes urbaines sont les routes ou rues qui traversent des agglomérations ;
- Les routes interurbaines ou routes dites« de campagne », qui ne traversent des agglomérations.
Parmi les routes qui ne traversent pas des agglomérations, on distingue :
- Les routes forestières, situées en forêt,
- Les routes de montagnes, soumises à des contraintes particulières d’aménagement et d’entretien.
- On parle parfois aussi de routes littorales (par exemple l'« autoroute des estuaires » en France)
Type d’usagers
Les routes réservées à certaines catégories d'usagers (cyclistes ou piétons) ont des dénominations spécifiques :
- Le réseau « véloroute et voies vertes » doit en Europe permettre la circulation des vélos à moindre risque.
- Les routes ou rues piétonnes ou chemins piétons sont réservées aux piétons.
Importance stratégique
Des routes stratégiques peuvent avoir été conçues à des fins militaires, afin d'y pouvoir circuler rapidement avec des véhicules militaires. Les voies romaines rectilignes relèvent de cette catégorie, ainsi que les premières autoroutes en Allemagne.
Mode d’exploitation et financement
Une partie importante des impôts nationaux ou locaux sert la construction, à l'entretien et à l'éclairage des routes. En général les routes gérées par un service public sont gratuites, mais des axes urbains (ex. : à Londres pour limiter l'engorgement) ou des grands ponts (route du pont de l'Öresundsbron reliant le Danemark à la Suède) peuvent être payants (écotaxe et/ou autre péage).
La mise en œuvre du service public à l’usager, comprenant la construction de la route et son exploitation, est alors déléguée à une société concessionnaire qui investit pour construire. En France, les autoroutes sont le plus souvent clôturées et payantes (concédées à des entreprises privées comme Vinci) alors que les autres routes sont d'accès gratuit. Quelques autoroutes ou voies à chaussées séparées (comme en région Bretagne) sont gratuites et gérées par l'État ou les collectivités locales : A75, A1, A84, contournement d'agglomérations grandes ou petites (comme à Courtenay - Loiret). Leur linéaire représente un peu plus du quart de celui des autoroutes payantes (concédées).
Revêtement
Dans les pays développés, les routes sont revêtues dans leur quasi-totalité d'un mélange de bitume et de gravillons appelé « enrobé », ou de dalles de béton. Dans une majorité de pays, le réseau routier est constitué à la fois de routes revêtues et de routes non revêtues.
Des alternatives futuristes indiquent que le revêtement de la chaussée pourrait devenir source d’énergie électrique ; soit par une couverture avec des
panneaux photovoltaïques à la surface adhérente, ou bien avec des générateurs
piézoélectriques.
Il existe des routes écologiques.En effet, si leur revêtement ne présente, en apparence, aucune différence avec le revêtement habituel, il serait composé d'un liant végétal qui remplacerait le pétrole.
Impact sur l'environnement
Au-delà de la seule pollution routière et de la pollution lumineuse quand elles sont éclairées, les impacts des routes sont nombreux et complexes, directs et indirects (via les remembrements qu'elles induisent par exemple). Ils varient selon le contexte et sont atténués ou au contraire amplifiés selon la manière dont la route est positionnée, construite, gérée, entretenue, éventuellement déneigée ; et surtout selon ses impacts secondaires. Ils ne sont pris en compte que très imparfaitement et depuis peu (par exemple, la loi française sur les études d'impacts ne date que de 1976) ; de plus, les évaluations scientifiques prévisionnelles (ex ante) des coûts et avantages se montrent généralement très différentes (et beaucoup plus optimistes) de celles étudiant les coûts et avantages réels (ex post)5.
Lorsqu'elle est bitumée, une route est une surface imperméabilisée et participe donc à l'artificialisation des sols.
En 2011, l'Agence européenne de l'environnement (AEE)6 estimait que la fragmentation, par les routes notamment, est devenue l'une des premières causes de régression de la biodiversité en Europe. Pour la première fois, l'AEE recommande de détruire des routes anciennes et peu utilisées ou dont la circulation est en baisse, plutôt que d'en construire de nouvelles, au profit du train et d'autres alternatives et en planifiant des contournements près des zones faunistiquement importantes, au lieu de continuer à construire des routes et voies ferrées les unes à côté des autres6.
Désignation particulière de certaines routes
Le terme « route », couplé avec une destination, est utilisé pour désigner administrativement tout ou partie de sa longueur : « route de Paris », « route de Marseille », « route du petit bois », « du stade », etc. Associé à un numéro, il sert à identifier précisément un endroit et à définir son adresseN 1. Par convention locale, ce numéro est soit séquentielN 2, soit linéaireN 3.
Si l'usage réserve habituellement le terme « route » aux voies hors agglomération, il existe encore de nombreuses exceptions.
La destination est l'usage le plus courant pour désigner une route, mais d'autres appellations existentN 4 qui, parfois, ont assuré sa célébrité.
Quelques routes célèbres
- la route de la soie, au nord de l'Inde ;
- Route 66, dans l'ouest des États-Unis ;
- la Grand Trunk Road, de l'Inde à l'Afghanistan ;
- les chemins de Saint Jacques, en Espagne ;
- la voie Appienne, la voie Domitienne et la voie Agrippa, voies romaines ;
- la route nationale 7, en France ;
- la route Napoléon, en France ;
- la route nationale 12 (France), en France ;
- la route nationale 4 en Belgique ;
- la Route 128, qui ceinture la ville de Boston ;
- la Route royale (Louis XIV) ;
- la route transcanadienne, au Canada ;
- la route des Yungas, en Bolivie ;
Notes et références
Notes
- On établit ainsi une adresse postale, fiscale, etc.
- Les numéros sont attribuées dans l'ordre (1, 2, 3, etc.) aux entrées des parcelles bâties avec répartition « pair, impair » de part et d'autre de la voie.
- Le numéro indique la distance depuis le début de la voie.
- Son numéro cadastral, un métier, un usage, etc.
Références
- Article « route » [archive], Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- Michel Rival, Grandes Inventions de L'humanité, Larousse Paris, 2005 (ISBN 978-2-0350-5450-0)
- Michel Rival, op.cit., et Paul Bissegger, « Le rouleau compresseur, une innovation du XIXe siècle en génie civil. Développement international et introduction en Suisse romande, particulièrement dans le canton de Vaud », Revue suisse d'histoire. 1990, pp. 361-381
- Jean Billard, Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC), « Abrégé d'histoire des routes : Au vingtième siècle jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • http://www.lcpc.fr/fr/sources/hist_routes/hr_09.dml" rel="nofollow" class="external text">Google • Que faire ?)
- Flyvbjerg B (2009), Survival of the unfittest: why the worst infrastructure gets built—and what we can do about it | Oxford Rev. Econ. Policy 25, 344 |résumé [archive]
Voir aussi
Bibliographie
Mathieu Flonneau et François Orfeuil, Vive la route ! Vive la république !, Editions De l'Aube, coll. « L'Urgence de comprendre », , 176 p. (ISBN 978-2815914512, lire en ligne [archive]).
Articles connexes
- Lexique moderne
- Lexique ancien
- Dangers
- Conception, entretien
- Autres
Liens externes
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Avenue
Une avenue est un chemin menant à un lieu, ou peut-être, plus logiquement, venant d'un lieu. Par exemple l'avenue d'Avignon, à Sorgues, est la route venant (venue) d'Avignon.
Par extension, une avenue est une grande voie urbaine ou une plus petite plantée d’arbres, et à la campagne ou en forêt, une avenue est un chemin frayé dans la nature. L’usage du terme « avenue » dans le contexte rural est vieilli.
Quelques avenues célèbres
Rabat
- Avenue Fal Ouled Oumeir.
- Avenue Mohammed V.
- Avenue des Nations unies.
Autre
Plusieurs villes du pays ont une avenue nommée Hassan II, Nations unies, Mohammed V, Mohammed VI...
- Place Venceslas à Prague, considérée comme l’équivalent des Champs-Élysées parisiens, cette très large place de 750 m de long pour 60 m de large, est en fait une avenue bordée par nombre de palais et bâtiments de grande valeur architecturale
Avenues les plus larges en France
Plus de 100 m de large
Plus de 70 m de large
- Avenue de Paris, Versailles, 2 500 m longueur x 90 m de largeur.
- Cours de Vincennes, Paris, 850 m longueur x 84 m de largeur.
- Avenue Gallieni, Vincennes, 150 m longueur x 84 m de largeur.
- Avenue du Trône, Paris, 60 m longueur x 84 m de largeur.
- Avenue de l'Observatoire, Paris, 600 m longueur x 82 m de largeur (construit en 1670).
- Avenue Foch, Le Havre, 600 m de longueur x 80 m de largeur (construit en 1960).
- Avenue Charles-de-Gaulle, Neuilly-sur-Seine, 1 400 m longueur x 70 m de largeur.
- Avenue du Président-Wilson, Saint-Denis, 3 000 m longueur x 70 m de largeur.
- Avenue des Champs-Élysées, Paris, 1 910 m longueur x 70 m de largeur (construit en 1670).
- Avenue de la Grande-Armée, Paris, 775 m longueur x 70 m de largeur (construit en 1864).
Plus de 50 m de large
- Rue de la Chapelle, Paris, 890 m longueur x 65 m de largeur.
- Allées de Tourny, Bordeaux, 265 m de longueur x 65 m de largeur (construit en 1757).
- Avenue de Breteuil, Paris, 1 200 m longueur x 60 m de largeur.
- Avenue du Prado, Marseille (de la place Castellane au rond-point du Prado), 1 205 m de longueur x 60 m de largeur.
- Grand Boulevard, Lille, Roubaix, Tourcoing, 14 500 m de longueur x 52 m de largeur.
- Cours de la Libération-et-du-Général-de-Gaulle, Grenoble, 7 800 m de longueur x 50 m de largeur.
- Promenade des Anglais, Nice, 7 000 m de longueur x 50 m de largeur (construit en 1832).
- Promenade de la Croisette, Cannes, 2 500 m de longueur x 50 m de largeur (construit en 1856).
- Avenue des Capucins, Vernon, 1 200 m de longueur x 50 m de largeur (construit en 1723).
- Allées Jean-Jaurès, Toulouse, 600 m de longueur x 50 m de largeur (construit en 1824).
- Avenue de Saint-Cloud, Versailles, 600 m longueur x 50 m de largeur.
- Avenue de Sceaux, Versailles, 500 m longueur x 50 m de largeur.
- Avenue Foch, Vernon, 400 m de longueur x 50 m de largeur (construit en 1723).
- Cours Clemenceau, Rouen, 400 m longueur x 50 m de largeur (construit en 1960).
Références
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Place (voie)
Une place est un espace public non bâti, desservi par des voies de communication ; elle peut être affectée aux piétons ou aux véhicules.
Elle est généralement limitée par des bâtiments, dotée d'un traitement du sol minéral, équipée de mobilier urbain ou d'édicules (statue, fontaine, obélisque, etc.)
Si elle est de petite superficie, elle portera plutôt le diminutif de placette.
Histoire
Antiquité et Haut Moyen Âge
Dans la Grèce antique, l’Agora est, à son origine au XIIIe siècle av. J.-C., un grand espace ouvert de forme irrégulière et entouré de bâtiments publics où se déroulent les débats démocratiques et les cérémonies religieuses.
Dans la Rome antique, Le forum réunissait quatre grandes fonctions majeures : marchande, politique, économique et religieuse. C’est un espace dallé, rectangulaire, fermé et encadré de portiques.
Entre le Ve et le XIe siècle, les usages et fonctions des places vont petit à petit perdre leur importance jusqu’à être presque oubliés, la fonction religieuse survit toutefois1.
Moyen Âge classique
Entre le XIe et XVe siècles, l’identité de place dans les villes du Moyen Âge se conforte. Lors de cette période, les villes n’occupent pas un rôle prépondérant dans le fonctionnement des royaumes. Cependant, elles deviennent petit à petit des centres d’activité importants. La forte croissance démographique engendre une augmentation du commerce qui vient s’opérer dans les villes, point de rencontre des commerçants1. On peut noter trois places principales dans les villes européennes du Moyen Âge2'3 :
- la place religieuse, avec la cathédrale ;
- la place civique avec l’hôtel de ville, centre politique et juridique ;
- la place du marché, centre économique et lieu de rencontre avec la campagne.
Renaissance des XVe – XVIe siècles
À la Renaissance, de nouveaux critères de la beauté urbaine s’imposent4 :
- Géométrie et symétrie : la toute nouvelle utilisation des plans incite les concepteurs à s’essayer dans le tracé des formes géométriques connues. avec des tracés urbains très rationnels, des rues organisées les unes par rapport aux autres ;
- Perspective : par l’étude scientifique de la perspective centrale, on en vient à pouvoir concevoir des axes plus ouverts et larges de même que pour les places.
- Ordonnance : les quelques places, quartiers ou même villes nouvelles seront conçus dans un objectif d’ordonnancement non sans rappeler les villes romaines ; on organise la ville dans un quadrillage d’axes de communications qui gravite autour d’une place centrale.
Les places plus ou moins régulières, avec des arcades, telles que les décrivent Vitruve et Alberti, se multiplièrent. À Venise on réorganisa la place Saint-Marc au XVIe siècle afin de la régulariser. Sur la place du Campidoglio (le Capitole) à Rome et sur la Piazza SS Annunziata à Florence, de nouveaux bâtiments furent construits pour créer la symétrie. Dans les années 1590, la ville nouvelle de Livourne en Toscane reçut une Piazza Grande, bordée de loggias. À la fin du XVIe siècle, cet exemple italien fut imité dans d'autres régions d'Europe : Paris eut sa place Royale (actuelle Place des Vosges), commencée en 1605 ; Madrid sa Plaza Mayor, commencée en 1617 ; Londres eut Covent Garden en 1630. Dans le Nouveau Monde, la plaza de Armas comprenait la cathédrale d'un côté, et l'hôtel de ville de l'autre5.
Périodes baroque et néoclassique
La création de nouvelles places est exceptionnelle durant cette période. La place baroque et néoclassique est une place qui est aménagée dans une réflexion des volumes, de perspectives créées par l’aménagement. Pour la première fois, on associe aux places une notion de promenade et de circulation. On va penser les espaces publics de manière à donner à voir un monument, un paysage, une façade de bâtiments modernes1.
Typologie des places
Place formant dégagement devant la façade principale d'un édifice important.
Place attenante à un lieu de culte, dont la fonction principale, à l'origine, était celle de cimetière.
Place fermée
Place fermée de tous côtés, sans perspectives lointaines. Les places royales (qui sont des salons urbains à l'écart des voies de circulation, à l'instar de la place des Vosges ou de la place Dauphine) sont souvent des places fermées.
Les bastides comportent une place fermée. Les cornières sont une particularité des places des bastides, ce sont des dispositions de bâtiments d'angle qui se touchent dans les étages, tout en laissant le passage aux véhicules et aux piétons au rez-de-chaussée. Un des exemples récents de places fermées est à voir également dans la place Napoléon de La Roche-sur-Yon.
Place ouverte
À l'inverse de la place fermée, la place ouverte est arrangée de façon à laisser de vastes perspectives. Ce dispositif baroque se retrouve dans les aménagements de Sixte V à Rome : places en patte d'oie ou en trident, entretenant des relations visuelles avec des repères (obélisques, par exemple) ; ce type de dispositif a été repris jusqu'au XIXe siècle, notamment lors des transformations de Paris sous le Second Empire.
Place dont la majeure partie est occupée par le croisement de voies.
Rond-point
Un rond-point est une place-carrefour circulaire (ronde, ovale ou polygonale) ou demi-circulaire. Un édicule (statue, fontaine, etc.) est généralement placé au milieu du rond-point.
Quelques grandes places
Places de renommée mondiale
Places de renommée nationale ou régionale
- Belgique
- France
- Pays-Bas
- Pologne
- Suisse
Références
- Florian Prouteau, omment repenser nos places, centralités historiques remises en cause ? (Mémoire de Fin d'Études, Diplôme d’Ingénieur de l’Institut Supérieur des Sciences Agronomiques, Agroalimentaires, Horticoles et du Paysage), (lire en ligne [archive]).
- Camillo Sitte, L’art de bâtir les villes, 1889.
- Leonardo Benevolo,(L’histoire de la ville, 1980.
- Lavedan et al., 1982.[réf. incomplète]
Voir aussi
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Articles connexes
Places particulières, et appellations régionales :
Voir aussi la catégorie:place, pour plus d'exemples.
Bibliographie
- Bernard Gauthiez, Espace urbain : Vocabulaire et Morphologie, Paris, Monum, éditions du patrimoine, coll. « Principes d'analyse scientifique », , 493 p. (ISBN 2-85822-735-7).
- Camillo Sitte (trad. de l'allemand par Daniel Wieczorec), L'Art de bâtir les villes : L'Urbanisme selon ses fondements artistiques [« Der Städtebau nach seinen künstlerischen Grundsätzen »], Vienne, Le Seuil, coll. « Point », , 188 p. (ISBN 2-02-029327-7).
- Florian Prouteau, Comment repenser nos places, centralités historiques remises en cause ? (Mémoire de Fin d'Études, Diplôme d’Ingénieur de l’Institut Supérieur des Sciences Agronomiques, Agroalimentaires, Horticoles et du Paysage), (lire en ligne [archive]).
- Joëlle ZASK, Se réunir : Du rôle des places dans la cité, Premier Parallèle, , 176 p. (ISBN 9782850611339).
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Parking
Un parking, parc de stationnement, aire de stationnement ou stationneur, est un espace ou un bâtiment spécifiquement aménagé pour le stationnement des véhicules. Il peut être public ou privé, en enclos, en élévation1 ou souterrain. On en trouve le plus souvent à côté des bâtiments publics (gare, aéroport), des lieux de travail, des centres commerciaux ou devant les grandes surfaces pour accueillir les usagers.
Le symbole signalétique presque universel signifiant « parking » est un « P » majuscule blanc sur un disque ou un carré bleu. En Amérique du Nord par contre, le fond est vert. On le trouve sur des panneaux qui signalent l'abord d'un parking d'ouvrage, d'un parc de stationnement ou de places de stationnement. Il est également repris comme tel sur les cartes routières et les plans de villes. En Amérique du Sud, on trouve le « E » de l'espagnol estacionamiento et du portugais estacionamento (« stationnement, parking »).
Lorsqu'ils sont expressément autorisés et réservés au stationnement, les emplacements où il est possible de garer un véhicule dans la rue sont parfois, eux aussi, signalés par ce même symbole. Celui-ci figure généralement sur des panneaux ou sur les horodateurs installés à proximité pour délivrer les tickets de paiement aux automobilistes qui viennent stationner là. On ne parle cependant pas de « parking » mais de « zone de stationnement ». On parle aussi de stationnement en voirie. Dans la mesure où l'espace urbain est rare et où le nombre de véhicules ne cesse d'augmenter, l'accès à ces places tend de plus en plus à être réglementé, limité dans la durée, voire payant, généralement en fonction de la durée. Il existe différents moyens de paiement et de contrôle d'accès du stationnement en voirie, qui ne sont pas forcément les mêmes que ceux utilisés dans les parkings. Les parkings sont en général gérés par des opérateurs de stationnement.
Terminologie
Le mot « parking » est un emprunt à l'anglais attesté depuis 19262, dérivé des termes parking lot, parking zone ou encore parking bay (« place de stationnement »). Il s'agit aujourd'hui d'un faux-ami car en anglais, le mot ne peut pas référer à un lieu, mais seulement à une action (« parcage, stationnement ») ou à un espace indéfini pour se garer3, pas à un parking au sens français du terme. Les termes anglais pour désigner le lieu sont car park4, ou parking lot en Amérique du Nord. Parking dérive de to park (« parquer »), du substantif park, issu lui-même du français « parc »2.
En France, c'est le terme le plus répandu. La Commission d'enrichissement de la langue française admet le terme « parking »5, au côté de l'équivalent « parc de stationnement ».
En français canadien, c'est le terme « parc de stationnement »6, ou simplement « stationnement » qui sont les plus couramment utilisés.
En Suisse et en Belgique, on trouve aussi « aire de parcage »6.
L'Académie française déconseille l'usage de « parking » au profit de « parc de stationnement »7 ; il est également déconseillé par l'Office québécois de la langue française, qui recommande « parc de stationnement », « stationnement » ou « aire de parcage »6.
Types de parkings
En France, on définit un parc de stationnement comme un lieu destiné au stockage des automobiles et remorques en dehors de la voie publique. On distingue les parcs de stationnement dans un immeuble bâti, des parcs de stationnement aménagés sous ou sur le bâtiment8.
Au sein des parcs de stationnement couverts, la législation française relative au risque d'incendie distingue différentes catégories de parcs, en fonction de leur destination et du nombre de places9.
Parking de surface
Se situe de plain-pied, à l'extérieur, sur l'espace public ou privé. Ce type de parking comprend le stationnement en voirie (places le long d'une rue, d'un quai, etc.) et les espaces dégagés à cette fin entre des bâtiments, ou établis sur d'anciens champs, d'anciens terrains vagues, etc.
Il comprend aussi le stationnement cyclable et deux-roues motorisés.
Zone bleue (France)
La « zone bleue » est une zone de stationnement réglementé limité dans la durée. Il ne s'agit pas d'un parking à proprement parler, mais d'une zone où le stationnement en voirie est autorisé. Peuvent s'y garer les automobilistes qui possèdent un disque de stationnement. Cet accessoire se compose d'une pochette cartonnée ou plastifiée contenant un disque cartonné, riveté à la pochette en son centre afin de pouvoir tourner. Depuis le , le nouveau disque européen est obligatoire en zone bleue et il ne comporte plus que la fenêtre avec l'heure d'arrivée10, l'heure de fin de stationnement autorisée doit être extrapolée en fonction des règles locales : en France la durée autorisée apparait en bas du panneau « stationnement réglementé » ou sur un deuxième panneau spécifique apposé à proximité (exemple : « 30 minutes »). L'automobiliste tourne le disque pour faire apparaître son heure d'arrivée en face de la fenêtre découpée à cet effet dans la pochette, et l'appose contre le pare-brise à l'intérieur de son véhicule. Même si on le trouve encore dans certaines petites villes, cet accessoire, qui a connu son heure de gloire en France dans les années 1970 et dont le principe reposait sur la bonne volonté des automobilistes (nombreux sont ceux qui revenaient changer l'heure de leur disque une fois la durée autorisée écoulée), est aujourd'hui[Quand ?] tombé en désuétude[réf. nécessaire], remplacé par l'horodateur. Celui-ci permet de contrôler la durée de stationnement beaucoup plus efficacement et équitablement et surtout de faire payer l'automobiliste, alors que le stationnement au disque reste finalement non payant.
Le disque fait son retour dans certains centres-villes français11, afin d'éviter d'installer des horodateurs coûteux ou régulièrement en panne ou vandalisés.
Parking fermé ou souterrain
En ville ou sous les aéroports, sous les bâtiments de certaines zones d'activité, souvent sur plusieurs niveaux, ils permettent d'économiser le foncier. Chaque niveau s'apparente à un parking classique, à la différence que l'air y est plus confiné et pollué12, que le sol n'y est pas lessivé par les pluies, qu'il peut être recouvert d’un revêtement particulier et que l'on y retrouve des piliers à intervalles réguliers pour soutenir la structure. Des rampes permettent de passer d’un niveau à l'autre. Des ascenseurs ou des escaliers permettent aux occupants des véhicules, une fois ceux-ci garés, de remonter à la surface.
Dans plusieurs pays (dont France), les parkings souterrains sont désormais obligatoires pour toutes les constructions d'immeubles dans certains zonages urbains, avec des prescriptions en matière d'aération, lutte contre l'incendie, sorties de secours, etc.13.
Santé environnementale
La pollution de l'air est importante dans ces milieux confinés ; plus que sur les routes (plus même qu'en bordure de voiries), atteignant des niveaux ayant des effets sanitaires bien documentés pour le personnel qui y séjourneraient ou travailleraient (péage, nettoyage...). Les vapeurs de carburants14 sont présentes, mais ne sont pas seules en cause15,16,17,18,19. Certains polluants peuvent ou pourront y être réglementés (au minimum : le monoxyde de carbone (CO) et le dioxyde d'azote (NO2), mais 275 polluants y ont été identifiés comme susceptibles de poser des problèmes : oxydes d'azote (NO et NO2), oxydes de carbone (CO et CO2), particules20 (micro- et nanoparticules éventuellement), composé organique volatil, métaux, HAP et benzène en particulier). Aux heures de pointe, l'air expulsé par les bouches d'aération peut également être très pollué.
La loi Grenelle I prévoit que ces parkings devront être équipés de prises de courant destinées à recharger les batteries des véhicules électriques, y compris pour les parkings d'entreprise21.
Polluants attendus dans l'air des parkings souterrains
Certains de ces polluants sont plus lourds que l'air, ou se fixent (adsorption) sur les particules. Les polluants varient selon les contextes (part de véhicules Diesel, essence, agrocarburants23, hybride... degré de pente des accès, type d'aération / Ventilation24,25, pots catalytiques contenant des platinoïdes26, etc.). L'air situé en hauteur ou au niveau du sol peuvent contenir des teneurs significativement différentes de certains polluants (à prendre en compte dans les lieux où des travailleurs, des enfants, des bébés en poussettes peuvent passer du temps). De l'amiante peut être également parfois présent.
Selon les données disponibles, ceux qui posent le plus de problèmes (via l'inhalation) sont le monoxyde de carbone27 (toxique, même pour de courtes expositions), le dioxyde d’azote, le benzène, le formaldéhyde, le benzo(a)pyrène, l'acétaldéhyde, les xylènes, le naphtalène, les particules fines (PM10 et PM2,5), mais au vu des quantités émises et des valeurs toxicologiques de référence, l'acroléine, le 1,3 butadiène et le manganèse sont également jugés préoccupants. Le personnel chargé du nettoyage peut être particulièrement exposé à certains polluants s'ils sont remis en suspension dans l'air (balayage). D'autres facteurs de risques interviennent (par exemple : parkings pour autocars ou camions) ou parc desservant une gare ferroviaire ou situé contre un grand périphérique...).
Parking à étages
Un parking à étages, aussi nommé parking silo, est un bâtiment construit en extérieur. Son mode de fonctionnement ressemble beaucoup à celui du parking souterrain à la différence qu’il ne demande pas de lourds travaux de creusement. Là aussi des rampes permettent de monter ou de descendre les étages en voiture, et il y a des ascenseurs et des escaliers pour les piétons. Les parkings silo se prêtent particulièrement bien à un fonctionnement mutualisé28.
Parking ouvert
Un parking ouvert est un parking dont la ventilation est assurée par des baies latérales de ventilation. La ventilation y est naturelle, elle permet les échanges d'air extérieur et intérieur sans participation mécanique. On parle également de parking largement ventilé pour les désigner. L'appellation parking ouvert est dépendante du pays. Elle est déterminée par les normes et les arrêtés de ce pays. Un des grands avantages de ce type de parking est l'économie d'énergie électrique en lumières, car on profite de la clarté extérieure via les ouvertures en façade. Ce type de parking permet donc un meilleur tarif horaire.
Parc relais
Les parcs relais (P+R) se trouvent en périphérie des villes. Ces parkings sont subventionnés par les collectivités, car ils favorisent la mobilité générale dans la mesure où leur emplacement est choisi stratégiquement.
Les parcs relais sont, en effet, positionnés à proximité immédiate de gares routières ou ferroviaires, des stations de métro ou de tramway, des arrêts de bus... La logique de cette implantation est de favoriser l'intermodularité (la mixité des moyens de transports) afin de désengorger la circulation dans les centres urbains.
Au Canada, on les nomme « stationnements incitatifs »29 ou, à Québec, « Parc-O-Bus »30.
Parkings automatiques
Les parkings automatiques sont généralement des ouvrages souterrains ou en élévation dont les rampes intérieures sont remplacées par des systèmes de levage et de translation des véhicules. Deux grandes catégories se distinguent sur le marché :
- Les « norias », sortes de grandes roues verticales où les plateaux se présentent face à l'entrée du véhicule. Ce dernier, une fois laissé sur le plateau, est déplacé par rotation de la noria ;
- Les « transbordeurs », combinant un ascenseur et une palette qui descendent le véhicule jusqu'à un alvéole puis le remisent par déplacement de la palette le supportant.
Associant électronique et électromécanique, les parkings automatiques restent l'exception en raison de leur coût d'investissement et d'entretien d'abord, mais aussi en raison du temps nécessaire à récupérer son véhicule (égal ou supérieur à une minute). En France, les quelques exemples connus (Cagnes-sur Mer (1), Nice (3), Saint-Étienne, Paris, rue du Grenier Saint-Lazare, boulevard Heurteloup à Tours, etc.) se sont tous avérés des échecs commerciaux.
Parking privé contre parking public
Un parking public est un espace public qui a été équipé pour pouvoir accueillir des véhicules qui y stationneront. Les conducteurs devront généralement s'acquitter d'une contribution financière pour occuper une place de stationnement. La plupart du temps, les parkings publics, du fait de leurs tarifs et de leur réglementation concernant la durée, sont adaptés à un usage de moyenne, voire courte durée.
Les parkings privés se trouvent, comme leur nom l'indique, dans des lieux privés comme les immeubles collectifs ou les résidences. Ils peuvent être utilisés par les résidents ou par des propriétaires ou locataires extérieurs.
En France, le concept de mutualisation public/privé est mis à profit depuis quelques années dans des opérations immobilières pour concevoir dès l'origine des parcs de stationnement privés accueillant du public31. Il existe des parkings publics appartenant à des collectivités territoriales, qui peuvent être ouverts à tout public ou réservés à des abonnés, et des parkings commerciaux ouverts au public (clientèle horaire ou abonnée) mais appartenant à un opérateur privé.
Technique
Dans les parkings souterrains, on utilise différentes techniques afin de maximiser la sécurité, d'optimiser la gestion du site et de rendre le parking agréable et simple à utiliser.
Les systèmes de guidage à la place sont devenus des éléments incontournables pour améliorer la rotation et la gestion des flux dans les parkings et à leurs abords, apporter un réel confort aux usagers, et réduire l'impact sur l'environnement.
La problématique de la circulation dans les parkings de grande dimension (plusieurs centaines de places) que l'on retrouve dans les hypermarchés et les centres commerciaux est de plus en plus étudiée par les responsables de ces parkings. Cependant, ces problèmes de circulation ne sont que depuis peu étudiés par des bureaux d'études spécialisés.
Ventilation
Dans les parkings souterrains, on utilise des capteurs d'air afin d'analyser en temps réel le niveau de CO (monoxyde de carbone) ou CO2 (dioxyde de carbone) et NO (monoxyde d'azote) ou NO2 (dioxyde d'azote). Selon le résultat des mesures, la pulsion et aspiration d'air du parking sont activées. Si malgré l'activation des ventilations, les niveaux ne baissent pas, la vitesse de ventilation est augmentée.
Enfin, au-dessus d'un certain niveau, des alarmes sont activées.
Éclairage
L'éclairage "Des parcs de stationnements non couverts ou semi-couverts" est régi par les dispositions de l'Arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses [archive].
L'article 2, IV, dispose que Les éclairages des parcs de stationnement annexés à un lieu ou zone d’activité sont allumés au plus tôt au coucher du soleil et sont éteints 2 heures après la cessation de l’activité. Ces éclairages peuvent être rallumés à 7 heures du matin au plus tôt ou 1 heure avant le début de l’activité si celle-ci s’exerce plus tôt.
De plus, l'article 3 impose des prescriptions techniques.
L'éclairage et une importante dépense pour l'exploitant du parking. Toutes les technologies disponibles sont donc utilisées pour réduire la consommation d'électricité. Les lampes à décharge sont souvent utilisées, notamment au sodium haute et basse pression (lumière jaune-orangé).
Les parkings modernes privilégient l'éclairage par lumière blanche. Les halogénures métalliques sont alors une alternative de choix.
La gestion des accès permet d'augmenter la sécurité et la rentabilité du site. Plusieurs fournisseurs de péages proposent des systèmes de contrôle d'accès.
Accès des piétons
Les accès destinés aux piétons répondent à une double problématique :
- constituer une issue confortable du parking. En France, ils ne doivent pas être situés à plus de 40 mètres d'un point quelconque si deux accès sont accessibles, et pas à plus de 25 m si un seul accès est utilisable.
- protéger les piétons en cas d'incendie. En France, le degré coupe-feu des éléments de construction doit être au minimum de trois heures, de façon à assurer la stabilité de l'ouvrage et permettre une évacuation en toute sécurité.
Les ouvrages récents mettent en œuvre de nombreuses transparences destinées à lutter contre le sentiment d'enfermement (portes vitrées, baies vitrées, etc.) et renforcer l'impression de sécurité.
Accès des véhicules
Rampes à simple ou double sens, droites ou courbes, contrôlées ou non par des dispositifs électro-mécaniques, les rampes répondent, elles aussi, à différentes normes d'implantation. Leur largeur, leur pente, leur diamètre, sont autant de facteurs à prendre en compte lors de la conception des ouvrages. En centre urbain dense, la position des rampes est, le plus souvent, un exercice compliqué en raison de l'empilement des contraintes (réseaux souterrains, périmètres de protection d'immeubles classés, voies de circulation, éloignement des carrefours, etc.).
Les pentes admissibles sont 32 :
- 18 % max. sur l’ensemble de la rampe (pente optimale 11 %).
- En pied de rampe, une courbure d'un rayon de 15 mètres minimum est requise.
- En haut de rampe courante, une courbure d'un rayon de 10 mètres minimum est requise.
- Sur une longueur horizontale de 4 mètres en haut de la rampe débouchant sur la voie publique, la pente ne peut excéder 5 %.
La largeur des voies de circulations et des rampes entre murs et/ou poteaux est au moins de[réf. nécessaire] :
- 3 m en partie droite en sens unique (2,80 m pour les parcs de stationnement privés) ;
- 5,50 m en partie droite à double sens (5 m pour les parcs de stationnement privés) ;
- 4 m en courbe à en sens unique ;
- 3,50 m (voie intérieure) / 3 m (voie extérieure) en courbe à double sens.
Équipement de gestion
Les équipements de gestion des parkings vont de la simple barrière manuelle aux systèmes les plus sophistiqués avec reconnaissance de plaque minéralogique et gestion technique centralisée. Les principaux équipements sont :
- Le système de péage, comprenant les barrières d'entrée et de sortie ainsi que les caisses de péage à pied et l'unité centrale de gestion. Les systèmes modernes acceptent le paiement en espèces, par cartes de crédit, par cartes privatives (compagnies pétrolières, grands magasins, etc., par transpondeurs autoroutiers et accepteront dans un avenir très proche le paiement par téléphone portable ou étiquette RFID.
- La gestion technique centralisée (GTC) permet le pilotage et la surveillance de l'ensemble des équipements techniques (éclairage, ventilation, détection incendie, détection CO, alarmes, etc.). Constituée d'un réseau de points d'auscultation (plus de 1 000 dans les grands parkings), la GTC est le centre de contrôle opérationnel et retrace l'ensemble des évènements qui affectent le parking.
- La vidéosurveillance, interfacée ou non avec la GTC, permet le contrôle visuel du parking et la levée de doute en cas d'incident. En France et dans de nombreux pays les conditions d'enregistrement sont réglementées.
- L'interphonie relie l'ensemble des points névralgiques du parking (ascenseurs, caisses, sorties piétons, barrières, etc.) avec le poste de gestion situé dans l'ouvrage ou déporté dans un PC spécialisé.
- Les systèmes de détection de présence de véhicules, interfacées avec la GTC ou en boucle fermée avec un système de guidage électronique, permet le guidage des visiteurs dès l'entrée du parking (nombre de places disponibles) et à l'intérieur du parking (nombre de places disponibles par étage et zones de disponibilité) qu'il soit en ouvrage ou en surface33.
Guidage à la place
Le guidage à la place est un concept qui permet de trouver immédiatement la place libre de son choix dans un parc de stationnement, même en cas de forte affluence. Le système indique aux automobilistes les places disponibles par zones, par niveaux, et dans les allées de circulation, et apporte à l'exploitant des statistiques très détaillées sur l'occupation du parc.
Chaque place de stationnement, est équipée d'un capteur qui détecte la présence des véhicules stationnés et la transmet en temps réel au système. Deux systèmes existent actuellement[Où ?] :
- Des capteurs à ultrasons (ou, plus rarement, à infrarouge) placés en hauteur au-dessus ou devant les places avec un voyant lumineux à diodes LED devant chaque place, qui indique aux usagers, en temps réel, les places disponibles (voyant vert), les places disponibles réservées aux handicapés (voyant bleu) et occupées (voyant rouge). Cette technologie reste aujourd'hui de loin la plus fiable dans les parkings couverts. Pour que ce système soit efficace pour les usagers, les voyants à LED doivent être à haute luminosité et omnidirectionnels (visibles sur 360°) et pour être bien visibles dans tout le parking. Le montage en hauteur évite aussi tout risque de chocs ou de vandalisme sur les équipements. L'ensemble capteur/voyant peut-être composé de deux blocs (le capteur placé au-dessus de la place et le voyant LED placé devant celle-ci) ou monobloc (capteur et voyant sont regroupés dans un boîtier unique placé devant la place, réduisant ainsi les coûts d'installation).
- Dans des cas très particuliers : des capteurs à induction magnétique placés au sol, qui transmettent l'information par radiofréquence formant un réseau de capteurs. La technologie RFID sur laquelle repose ce système sans-fil permet un comptage dans les parkings à l'extérieur. Cette solution évite une partie des câblages, mais ne permet pas d'indiquer aux usagers les places libres dans les allées : sa fonction est donc d'indiquer le nombre total des places libres par zone et par allée sur des afficheurs. Mais l’installation de ces afficheurs de comptage en extérieur est complexe et nécessite des travaux de structure importants et onéreux. Enfin, le principe de détection de la variation de champ magnétique a une fiabilité limitée. En effet, il existe dans les parkings diverses sources de variations de champ magnétique qui créent des perturbations qui génèrent le plus souvent des erreurs de comptage. Il existe depuis peu des capteurs « double technologie » embarquant en plus de la détection magnétique « traditionnelle » un capteur infrarouge augmentant ainsi de façon significative (supérieure à 98 %) la précision du capteur. Ces capteurs au sol fonctionnent sur piles qu'il faut aussi changer après quelques années. Ils présentent également des risques quant à la fiabilité au niveau de l'étanchéité (nettoyeurs haute pression à proscrire). On utilisera de préférence des capteurs totalement étanches (IP 67) à « autonomie prolongée » (8 /10 ans).
Il faut tenir compte du coût des installations : VRD, maintenance des afficheurs de comptage soumis aux fortes lumières, aux intempéries et aux variations de températures, etc. Il y a toujours des travaux à prévoir dont les coûts de mise en œuvre sont à évaluer au cas par cas avec les souvent des aléas : pose de caissons et de poteaux, câblages enterrés, etc.
Un système de guidage dynamique intérieur permet de trouver une place environ quatre fois plus vite que dans un parking intérieur non équipé. Le flux de trafic dans les parcs équipés est fortement réduit, ce qui permet d'augmenter, non seulement la rotation, mais encore jusqu'à 12 % le nombre de places dans une structure existante.
L'investissement d'un tel système est très rentable pour les exploitants, car dans la pratique, un système de guidage performant et bien étudié apporte un surcroît d'occupation qui finance le système sur une période de quelques années au maximum.
Les systèmes de guidage intérieurs de technologie plus ancienne nécessitent de multiples boîtiers relais et d'alimentation un peu partout dans les parkings, ce qui les rend vulnérables au vandalisme, et complexe à installer et à entretenir. Chaque boitier relais ne peut gérer qu'un nombre limité de places, ce qui contraint à poser de nombreux boîtiers dispersés dans les parkings... Ces systèmes d'ancienne génération sont peu visibles, et donc moins efficaces.
Les systèmes de guidage intérieurs de dernière génération, plus performants, centralisent tous les équipements en un point dans un local technique inaccessible aux usagers et leurs voyants dans le parking sont hautement visibles sur 360° à plus de 100 mètres. Ils sont basés sur une conception modulaire et bénéficient des techniques de pointe en électronique : ils sont nettement plus fiables, plus esthétiques, plus simples à installer, et donc moins coûteux pour l'exploitant et plus utile aux usagers.
Cette dernière génération de systèmes de guidage intérieurs innovants permet de guider les usagers pour chaque type de place, par exemple, vers les places « génériques », les places « PMR » (« personnes à mobilité réduite »), les places « famille », les places de rechargement électrique. Ainsi, chaque type d'usager est guidé dès son arrivée vers le type de place qui lui correspond. Pour cela, ce système utilise dans les parkings les techniques de pointe d'afficheurs graphiques à diodes LED : ils permettent d'afficher la disponibilité de chaque type de place (PMR, famille, etc.) sur un seul afficheur. C'est un avantage considérable notamment pour les personnes à mobilité réduite qui bénéficient ainsi d'un guidage spécifique vers les places qui leur sont réservées dès leur arrivée au parking.
Sur ces systèmes de dernière génération, les textes des afficheurs du parking sont aussi multilingues, ce qui est très appréciable sur les sites à caractère international (aéroports, gares, sites touristiques, etc.).
Grâce aux afficheurs graphiques à LED, l'exploitant peut aussi afficher des messages variables, défilants ou alternants, pour donner des informations générales aux usagers. Ces afficheurs graphiques ont aussi l'avantage d'être très clairs et intuitifs pour les usagers qui les apprécient, car ils permettent de réduire le nombre d'afficheurs installés tout en offrant plus de fonctionnalités.
Les meilleurs systèmes sont ouverts et évolutifs et permettent même de remplir les zones ou niveaux du parking de manière séquentielle. Ils gèrent les éclairages et la ventilation en fonction de l'occupation des zones du parking, et peuvent même être couplés aux systèmes de sécurité : la baisse des consommations énergétiques du parking est alors spectaculaire. Un avantage de plus très appréciable pour les exploitants et pour l'environnement.
Dans la pratique, on constate que les usagers s'habituent extrêmement vite au confort34 que les systèmes de guidage performants leur apportent et se fidélisent aux sites équipés : les centres commerciaux dont les parkings sont équipés de guidage à la place voient généralement leur fréquentation augmenter sensiblement après la mise en service d'un système de dernière génération hautement visible.
Dimensions
France
En France, les dimensions des places de parking sont fixées par les normes NF-P 91-100 (Parcs de stationnements accessibles au public) et NF-P 91-120 (parcs de stationnement privés).
Pour un stationnement dit « en bataille » (places perpendiculaires à la circulation), une largeur minimale de 2,30 mètres est exigée si l'emplacement est libre de tout obstacle latéral. Cette dimension est augmentée en cas d'obstacles latéraux (poteaux, murs...) et peut atteindre 2,60 m dans le cas d'une place présentant des murs de chaque côté et sur toute la longueur. La profondeur minimale d'une place en bataille sera de 5 mètres. Un dégagement libre supérieur ou égal à 5 m est exigé devant chaque place.
Les allées de circulation sont au minimum de :
- 3,00 m pour les voies à sens unique (2,80 m pour les parcs de stationnement privés)
- 5,50 m pour les voies à double sens (5,00 m pour les parcs de stationnement privés).
Pour les personnes handicapées, la largeur minimale d'une place est de 3,30 mètres.
Le nombre de places adaptées aux handicapés doit représenter au minimum 2 % du nombre total de places prévues pour les occupants. Il en est de même pour le nombre de places prévues pour les visiteurs qui s'ajoutent aux places des occupants. Dans tous les cas, le nombre minimal de places adaptées est arrondi à l'unité supérieure. Exemple : pour quinze places d'occupants et deux places visiteurs, il convient de prévoir une place accessible aux handicapés pour les occupants et une autre pour les visiteurs.
Dans le cas de programmes de logements, le nombre minimal de places réservées aux handicapés est porté à 5 % du nombre de places requises, arrondi au chiffre supérieur.
Autres
Dans d'autres pays, les dimensions résultent soit de normes propres au pays (cas de la Suisse, de l'Allemagne, de l'Espagne, etc.), soit de normes municipales (cas de Moscou en Russie), soit de recommandations (Grande-Bretagne). La logique prévalant à l'établissement de ces normes peut être purement dimensionnelle (c'est le cas de la France) ou tenir compte du parc de véhicules (gamme supérieure, moyenne, ou inférieure) ou bien encore de l'usage (parking de centre commercial, de bureaux ou résidentiels).
Culture
Les parkings sont souvent choisis comme lieu d'action dans les œuvres culturelles telles que les films et les jeux vidéo. Emblèmes d'endroits sordides et dangereux dans les années 1960, les parkings modernes s'attachent à recréer un espace accueillant (peinture, éclairage, transparences, etc.).
Intervention artistique
L’approche des problèmes de stationnement, de repérage, d’orientation et de circulation à l’intérieur des parcs passe une sollicitation du regard, s’adresse à la faculté de mémoriser, alliant également logique et agrément.
La présence d’un évènement artistique, telle qu'une peinture murale sur les murs d’un parc de stationnement, contribue à la qualité du cadre de vie. Cette démarche vers l’usager incite très naturellement au respect des lieux ainsi traités.
Ainsi valorisés, les parcs de stationnement, espaces de transition pour les usagers entre l'automobile et la ville, se transforment et peuvent à bon compte devenir respectables et respectés.
Notes et références
- « Définitions issues du glossaire du stationnement et de la mobilité [archive] », sur sareco.fr (consulté le ).
- « parking [archive] », Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- (en) « parking [archive] », sur macmillandictionary.com, MacMillan Dictionary (consulté le ).
- (en) « car park [archive] », sur ldoceonline.com, Longman Dictionary of Contemporary English (consulté le ).
- Commission d’enrichissement de la langue française, « parc de stationnement [archive] », sur FranceTerme, ministère de la Culture (consulté le ).
- « parc de stationnement [archive] », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
- Académie française, « Termes déconseillés par l’Académie française [archive] », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
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- Les règlementations : Parcs de stationnement couverts [archive], Madicob.
- Mairies : préparez vous aux disques de stationnement Européens pour 2011 [archive], Entreprise Environnement, 27 avril 2010.
- Depuis février 2011 à Fontenay-sous-Bois : La circulation et le stationnement à Fontenay-sous-Bois [archive], site officiel de la ville.
- (en) W.K. Chow et W.Y. Fung, « Survey on the indoor environment of enclosed car parks in Hong Kong », Tunnelling and Underground Space Technology, 1995, 10(2) : pp. 247-255
- En France, voir : Arrêté du 9 mai 2006 portant approbation de dispositions complétant et modifiant le règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public (parcs de stationnement couverts) [archive], Légifrance.
- (en) S. Batterman, G. Hatzivasilis et C. Jia, « Concentrations and emissions of gasoline and other vapors from residential vehicle garage », Atmospheric Environment, 2006, 40, pp. 1828-1844
- Atmosf'Air Bourgogne Centre Nord a mesuré quelques polluants (CO, NO et NO2) dans le parking souterrain d'un Conseil Général à Dijon, mettant en évidence des dépassements fréquents des valeurs guides de l'OMS pour le CO (10 mg/m3 sur 8 h ; sans dépassement des VG OMS sur des durées plus courtes) et le NO2 (200 μg/m3 sur 1 h. Les impacts sanitaires semblent réduits pour ~ 15 minutes/jour, mais préoccupants pour des travailleurs exposés toute la journée
- Air Pays de La Loire (APL) a étudié l'air de deux parkings souterrains à Angers en juin 2002, et d'octobre à décembre en 2003 ; la valeur guide horaire de l'OMS pour le CO (30 mg/m3) n'était pas dépassée, mais la valeur horaire pour le NO2 de 200 μg/m3 l'était dans la journée dans un des parkings. Idem pour la moyenne horaire des taux de PM10 pour 24 h d'exposition (50 μg/m3)
- Activités professionnelles et qualité de l'air des parcs de stationnement couverts ; Avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail [archive] (ANSES, reprenant des expertises de l'Afsset), Anses – Saisine no 2008-003, 21 juillet 2010, 8 pages [PDF]
- Recommandations pour la qualité de l‘air dans les parcs de stationnement couverts [archive] ; Afsset, janvier 2007, 240 pages [PDF]
- Page ANSES Les activités scientifiques > Les agents > Parkings souterrains : activités professionnelles Activités professionnelles et qualité de l'air des parcs couverts de stationnement [archive]
- (en) S.H. Cadle, P.A. Mulawa, J. Ball et al, « Particulate emission rates from high emitting vehicles recruited in Orange County, California », Env. Sc. & Tech., 1997, 31, pp. 3405-3412
- La loi Grenelle II modifie l'article L. 3261-3 du code du travail en ajoutant que des prises doivent permettre la recharge des véhicules électriques ou hybrides sur le lieu de travail
- Afsset, Recommandations pour la qualité de l’air dans les parcs de stationnement couverts, (lire en ligne [archive]), p. 35-36, 56-60
- (en) M.R. Chao, T-L. Lin, H-R. Chao et al, « Effects of methanol-containing additive on emission characteristics from a heavy-duty Diesel engine », Science of the Total Environment, 2001, 279 (1- 3) : pp. 167-179
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- (en) W.K. Chow, On ventilation design for underground car parks, Tunneling and Underground Space Technology, 1995, 10(2) : pp. 225-245
- (en) D. Cicchella, B. De Vivo et A. Lima, « Palladium and platinum concentration in soils from the Napoli metropolitan area. Italy: possible effects of catalytic exhausts », The Science of the Total Environment, 2003, 308: pp. 121-131
- (en) M.Y. Chan, J. Burnett et W.K. Chow, « Personal Exposure to Carbon Monoxide in Underground Car Parks in Hong-Kong », Indoor + Built Environment, 1997, 6 : pp. 350-357
- Catherine Salvador, « Des parkings mutualisés en silo : vers un nouveau modèle urbain ? [archive] » [PDF], TEC, revue publiée par ATEC-ITS France,
- Agence métropolitaine de transports [archive]
- Réseau de transport de la capitale [archive]
- Catherine Salvadori, « Des parkings mutualisés en silo : Vers un nouveau modèle urbain ? [archive] » [PDF], Sareco/TEC,
- Norme AFNOR NF P91-120 : Parcs de stationnement à usage privatif - Norme AFNOR NF P91-100 : Parc de stationnement accessible au public
- SmartGrains - solution de guidage à la place intérieur et extérieur [archive]
Annexes
Bibliographie
- Anne-Catherine Schröter, « Schweizer Parkhäuser. Ein Streifzug durch die Geschichte des Parkhausarchitektur », Art + Architecture, no 2, , p. 14-21 (ISSN 1421-086X).
- Pierre Belli-Riz, L'Immobilier de l'automobile en France, 1890-2000 : du garage à la ville, Thèse de doctorat, Urbanisme et aménagement, Université de Paris VIII, 2000 (Lille, Atelier national de reproduction des thèses, 2002) [présentation en ligne [archive]]
- (fr + en) Bernard Chocat, Gilles Lecomte, Fabien Perez, Eric Storaet, et Stéphane Vacherie, Qualité physico-chimique des flux produits par un parking en béton poreux en temps de pluie, Novatech 2013 [lire en ligne [archive]] [PDF]
Articles connexes
Liens externes
Canalisation
Une canalisation est un tuyau ou un canal1 destiné à l'acheminement de matières gazeuses, liquides, solides ou polyphasiques.
Il s'agit d'un tuyau, dont le diamètre nominal (DN) peut aller de 30 mm environ (un pouce un quart) pour des fluides spéciaux jusqu'à plus de 3 m pour les adductions d'eau.
Le terme pipeline est utilisé pour les conduites de fluides sous pression et sur de grandes distances.
Pour une canalisation de petit diamètre (< 30 mm environ), on parle de tuyauterie.
Différentes types de canalisations sont fabriquées et posées par des entreprises et corps de métiers spécialisés pour l'eau potable, le gaz, le pétrole, l'oxygène, l'hydrogène, les eaux résiduaires et dégouts et divers autres fluides, dont caloporteur ou porteurs de frigories, pour les réseaux de chaleur et les réseaux de froid. Dans le secteur du BTP, le métier spécifique associé a la création, au raccordement et a la maintenance, est celui de canalisateur. Il existe en France une organisation professionnelle dénommée « les Canalisateurs » (rassemblant environ 300 entreprises en 2019), membre de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP)2.
Parmi les enjeux de ce secteur figurent la sécurité (ex. : risques d'explosion ou de feu pour les canalisations d'hydrocarbures ou de fluides sous très haute-pression, risques toxiques et écotoxiques avec les canalisations en amiante-ciment qui se dégradent plus vite que celles construites avec d'autres matériaux…) et la lutte contre les fuites, la cartographie des réseaux souterrains, la recherche de nouveaux matériaux, les réseaux intelligents, l'installation de canalisations « sans tranchées »…
Histoire et étymologie
Les plus anciennes canalisations répertoriées datent des civilisations de l'Égypte à la Mésopotamie. Elles étaient constituées de tunnels creusés à même la roche (« qanat »), ou de conduites réalisées en bois, avec de troncs d'arbres évidés, taillées dans la pierre, formées d'éléments d'argile et de cuivre3.
Les romains utilisèrent le plomb à leur disposition. Malheureusement, celui ci est source de saturnisme notamment quand l'eau qui y circule est naturellement acide et/ou chaude et du fait des relargages de plomb induits par le potentiel électrochimique dû à la corrosion galvanique4.
En Europe, le plomb a été abondamment utilisé jusque dans les années 19604, à l'avènement de « l'eau courante », c'est-à-dire l'eau distribuée sous pression.
Sous Napoléon III, le plan d'urbanisation dirigé par le baron Haussmann comprend également un volet d'ingénierie de l'Eau Destinée à la Consommation Humaine (EDCH). Le système d'approvisionnement en eau potable des immeubles avec évacuation des eaux usées d'Eugène Belgrand (1810-1878) est retenu. C'est le coup d'envoi de l'eau sous pression avec des stations élévatoires, des réservoirs construits sur tout le territoire pour acheminer et stocker l’eau captée des sources ou des rivières.
Toutefois, depuis bien longtemps le plomb donne mauvais goût à l'eau et l'habitude est prise d'y méler du vin ou du pastis. En France, le plomb est définitivement honni lorsqu'est démontré que le saturnisme lui est imputable. Il fut ainsi de moins en moins utilisé des années 1960 jusqu'en 1995, année à partir de laquelle l'emploi de tuyaux de plomb dans les nouveaux réseaux de distribution d'eau potable (EDCH) fut interdit par décret5. Ainsi subsiste-t-il de moins en moins de tuyaux de plomb dans les branchements entre réseaux privés et publics de distribution d’eau, dans les réseaux intérieurs du domaine privatif.
En 2012, une modélisation a estimé6 que 2,9 % environ des logements français recevaient encore une EDCH contenant plus de 10 μg/L de plomb et une étude de 2015, basée sur des prélèvement a montré que près de 4 % (3,9 %) des logements recevaient une eau non conforme chargée de plomb. Toutefois, dans 14 départements aucune non-conformité n'a été détectée4 mais force est de constater que les données sur le domaine privé sont très peu documentées et que les réseaux rénovés sont publics (régions, communes et établissements sous administration publique, tels que les écoles, crèches, hôpitaux, etc.)4.
Types de canalisation
En français, la désignation d'une canalisation dépend de ses caractéristiques physiques et du nom de la matière à acheminer. De manière générale, le suffixe -duc — de l'adjectif latin ductus, dérivé du verbe ducere, diriger — permet de construire le mot adéquat par adjonction de la matière :
- on appelle canal ou d'aqueduc les canalisations acheminant les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH), qu'elle soit industrielle ou alimentaire; toutefois, lorsque l'écoulement se fait à l'air libre, on parle de conduite, de conduite hydraulique mais d'émissaire lorsque l'écoulement a lieu à travers des tuyaux ;
- on appelle égout les canalisations évacuant les eaux usées d'une agglomération ;
- on utilise le terme de saumoduc pour l'eau salée (saumure) ;
- concernant les arbres ébranchés non équarris (« grumes »), transportés par flottaison de l'abattage à la scierie on parle de canal de flottage ou d'arboriduc ;
- pour les différentes suspensions minérales, on parle de minéroduc et spécifiquement ;
Matériaux constitutifs d'une canalisation
Les matériaux constitutifs d'une canalisation dépendent de la nature et de l'état des produits qu'elle doit acheminer.
Pour l'eau potable, selon une extrapolation à partir de l’étude des canalisations de 8 départements, environ 36 000 kilomètres de canalisations de France seraient en amiante-ciment, soit 4,2 % des installations totales ; mais 9 % dans l’Allier, 7 % dans la Manche et la Somme selon un rapport de 20028.
Risques liés aux canalisations
Les canalisations en plomb et en amiante-ciment sont sources de toxicité de leur fabrication à leur mise en place, jusqu'à la destruction ou recyclage.
Les risques majeurs de défaillance physique des pipelines sont liés aux agressions (volontaires ou involontaires) et à la corrosion interne comme externe.
La corrosion externe des tubes en acier enterrés est contrôlée à l'aide de dispositifs de protection cathodique. La corrosion interne est ralentie à l'aide d'injection d'additifs (notamment des orthophosphates) destinés à déposer un film protecteur4.
Économie du transport par canalisation
Malgré leur cout initial élévé, l'utilisation de canalisations est moins coûteuse sur les petites et moyennes distances par rapport à d'autres formes de transport concurrentes.
Les canalisations de gros diamètre et ou de grande longueur sont coûteuses et difficiles à mettre en place selon les caractéristiques des terrains traversés par leur tracé. C'est le cas des ouvrages subaquatiques, des ouvrages enterrés au passage des fleuves, des ouvrages aériens sur du permafrost menacé de fondre, en zone sismique ou encore dans les zones politiquement instables.
En France, les canalisations d'eau potable — hors branchement — représentent 800 000 à 850 000 km (évaluations IFEN et ADF en 2002) :
- 10 % ont plus de 50 ans ;
- 44 % ont plus de 30 ans.
Les canalisations installées avant 1970 sont majoritairement en fonte.
Les canalisations installées après 1970 sont majoritairement en plastique (PVC-PEHD).
La longueur des canalisations est en moyenne de 40 mètres par abonné.
Les communes rurales ont des réseaux plus longs, mais aussi moins performants. Le rendement primaire, défini comme le rapport exprimé en pourcentage entre le volume comptabilisé et facturé et le volume mis en distribution atteint 72 % en moyenne, mais seulement 55 % pour les communes de moins de 1 000 habitants. La différence entre le volume distribué et le volume consommé (définie par le rendement du réseau) est liée aux fuites et aux quantités consommées non facturées, telles que les eaux de lavage du domaine public ou les eaux utilisées pour la lutte contre l'incendie.
Dans le cas des communes rurales, l'écart vient du mauvais contrôle des canalisations et de la lenteur des interventions en cas de fuites9.
Le cas des tuyaux en amiante-ciment
Selon le rapport Cador de 2002, l'amiante-ciment (des tuyauteries) est « souvent dégradé et pose des problèmes techniques, en particulier en environnement agressif. De nombreux départements envisagent sa dépose systématique. Avec 4 % d'amiante ciment sur notre échantillon de huit départements, le linéaire national dans ces conditions représenterait 36 000 km, soit 3,6 milliards d'euros. Toutefois, il semblerait que des pratiques locales aient favorisé l'implantation de ce matériau en de large proportions dans quelques départements français »8.
En 2017, la question d'un éventuel risque sanitaire est évoquée de nouveau par l’Anses après que deux études récentes (2015, 2017) aient conclu à un lien entre exposition à l’amiante et le cancer du côlon et le cancer colorectal (avec une relation dose-réponse). Le cancer de l'estomac et celui de l'œsophage pourraient aussi être concernés, mais sous réserve de confirmation par d’autres études. À ce jour les études n'évoquent pas de lien direct avec l’eau potable ayant circulé dans des tuyaux en amiante-ciment, mais fin 2017 l'Anses a décidé de s'auto-saisir du sujet10.
Notes et références
- Définition du Larousse [archive]
- Site internet [archive] de l'organisation professionnelle les canalisateurs, consulté le 23 janvier 2018
- Henri Goblot, Les Qanats : une technique d'acquisition de l'eau, Paris, École des hautes études en sciences sociales, .
- ANSES (2017) Impacts du traitement des eaux destinées à la consommation humaine par des orthophosphates pour limiter la dissolution du plomb [archive] ; Oct 2017, Edition scientifique ; Avis de l'Anses Saisine no 2015-SA-0094 Saisines liées no 2001-SA-0218, 2003- A-0042, 2003-SA-0096, 2003-SA-0314, 2003-SA-0378, PDF, 194 p.
- Décret no 95-363 du
- étude Plomb-Habitat par Lucas et al., 2012
- « Le grand dictionnaire terminologique [archive] », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
- Cador J.M (2002). Le renouvellement du patrimoine en canalisations d'eau potable en France [archive]. Rapport technique, Université de Caen, France, 18. (voir notamment p. 14)
- La qualité de l'eau et assainissement en France (annexes) — Annexe 71 - Les canalisations du réseau d'eau potable [archive] sur Sénat.fr en 2002
Voir aussi
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Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
Réseau
En premier ressort, un réseau désigne au sens concret « un ensemble de lignes entrelacées » et, au figuré « un ensemble de relations ».
Par extension, il désigne un ensemble interconnecté, fait de composants et de leurs inter-relations, autorisant la circulation en mode continu ou discontinu de flux (eau, air, huile…) ou d'éléments finis (marchandises, informations, personnes…).
Le réseau peut être « matériel » (comme le réseau électrique, le réseau routier, le réseau sanguin ou le réseau lymphatique), « immatériel » (comme le réseau social), « abstrait, symbolique ou normalisé » (comme le réseau de tâches de la méthode PERT).
Étymologie et définition
L'étymologie du mot remonte au latin « retiolus » diminutif de retis qui signifie « filet ». Le terme proche de « reticulum » signifiant « petit filet » a donné le substantif « réticule » et les adjectifs « réticulé » et « réticulaire », caractérisant les objets structurés en forme de « filet », comme le sont notamment les réseaux.
Le mot « réseau » est apparu pour la première fois dans la langue française sous la forme resel, au XIIe siècle. Employé dans un premier temps, dans les domaines du textile, de la biologie, du génie militaire, des fortifications, de la topographie et de l'économie géographique, le terme réseau manifeste surtout sa vitalité à partir du XIXe siècle. On le retrouve, actuellement, notamment dans les domaines du transport, de la communication, des infrastructures, de l'industrie et des services1.
Le réseau se définit comme une « trame ou une structure composée d'éléments ou de points, souvent qualifiés de nœuds ou de sommets, reliés entre eux par des liens ou liaisons, assurant leur interconnexion ou leur interaction et dont les variations obéissent à certaines règles de fonctionnement »2.
Domaines d'utilisation
Les domaines d'utilisation du concept de réseau sont extrêmement nombreux et diversifiés. On retrouve cette notion de réseau dans les sciences humaines et sociales (relations entre les personnes), en économie et en management (relations entre les organisations et les acteurs économiques), en informatique et dans les télécommunications (interconnexion d'équipements), en biologie, en mathématiques (avec en particulier la théorie des graphes), dans toutes les autres sciences dures (cristallographie (réseau de Bravais), informatique théorique, électricité, optique…), en géographie, dans les transports. La notion de réseau est également essentielle dans la gestion urbaine, notamment l'acheminement de l'eau potable et l'évacuation des eaux usées.
Science des réseaux
Théorie des réseaux
Alors que la théorie des graphes englobe les résultats fondamentaux sur les graphes (graphe orienté et graphe non orienté), la théorie des réseaux, dont l'étude est la diktyologie, s'intéresse aux graphes présents dans le monde réel.
Rétistique
La « rétistique » est un néologisme créé par Gabriel Dupuy en 1991 pour développer une vision réticulaire de l'espace et son aménagement3. Cette « pensée-réseau » met en avant l'idée du réseau « comme concept et non comme objet » rendant compte d'une nouvelle organisation de l'espace loin d'être surfacique et statique, mais plutôt interconnectée et interdépendante.
Fondamentalement l'étude des réseaux et de ses concepts sont décrits par une science : la rétistique. L'ensemble des notions caractérisant le concept de réseaux, peut être décliné selon différentes représentations :
- représentation dans l'espace-temps d'une réalité logique : le réseau est une forme ou structure particulièrement pertinente pour décrire à la fois la structure et le fonctionnement d'un ensemble où règne une division ou une répartition des tâches et des rôles . Ainsi l'organisation du vivant ou celle des organismes où les composants-organes ou acteurs coopèrent au service d'une finalité ;
- représentation du caractère systémique : l'emploi d'une description sous forme logique facilite la compréhension des interactions réciproques unissant les composants concernés. La causalité, la hiérarchie et la fréquence des relations constatées dans et par le réseau donnent la mesure de sa cohérence et de sa consistance ;
- émergence et compréhension de fonctions spécifiques au réseau : le fait d'être en réseau peut induire une fonction que ses sous-parties ne possèdent pas. On qualifie d'émergence le processus d'apparition de cette fonction . Ainsi la conscience - par exemple - serait l'émergence du réseau neuronal.
Vulnérabilités spécifiques
Selon sa nature, sa robustesse et sa résilience un réseau est plus ou moins vulnérable aux défaillances de certaines de ses parties. Certains réseaux comme l'Internet ont été construits pour contourner ce risque, mais se trouvent néanmoins confrontés à une vulnérabilité informatique.
Selon le degré de dépendance de la population et de l'économie aux grands réseaux centralisés, une « vulnérabilité aval » se crée, devenue particulièrement forte dans le cas des réseaux de distribution de l'énergie, de communication et de transport, qui accroissent en parallèle et synergiement leur vulnérabilité aux risques de coupure ou défaillance de ces mêmes réseaux4.
Les autorités et gestionnaires de risques s'intéressent donc particulièrement aux vulnérabilités des réseaux de transport de gaz, d'électricité, de biens, de personnes, d'information, et depuis peu aux réseaux écologiques (et aux services écosystémiques qui en dépendent), qui forment un ensemble complexe d'infrastructures vitales pour le tissu socio-économique et les sociétés humaines. Le degré de vulnérabilité de ces réseaux, face aux catastrophes naturelles ou technologiques notamment ou à d'autres risques (pandémie, malveillance, etc.) peut être atténué par la prospective et une culture de gestion du risque et de crise. Avec le dérèglement climatique, les risques d'inondations, tempêtes, canicules, submersion marine, etc. pourraient évoluer.
En France, l'État, ses services déconcentrés, avec l'Institut pour la Maîtrise des Risques (IMdR) et l’Association Française de Prévention des Catastrophes Naturelles (AFPCN) ont confié à un groupe de travail commun la responsabilité de proposer des actions préventives à mettre en œuvre pour réduire cette vulnérabilité et augmenter la résilience des grands réseaux nationaux note 1.
Un travail conduit de 2009 et 2012 a abouti à une méthode d'études de risques naturels qui « ne met pas au centre de l’étude les lacunes techniques et les moyens matériels pour y [sic] pallier mais s’intéresse au comportement des différents acteurs impliqués (gestionnaires des réseaux, usagers, pouvoirs publics,…) ». Après avoir étudié la différence des réponses et moyens réels développés face au risque, en les comparant aux moyens et réponses attendus, pour chaque groupe d’acteurs à enjeux, et listés « les défaillances dans le comportement des acteurs et dans la mise en œuvre des moyens mis à leur disposition. La méthode propose alors la mise en œuvre d’actions préventives ». Ces dernières sont des propositions d’aménagement des réseaux et d'implication des acteurs concernés (« dans leur comportement individuels et relationnels »). Il s'agit de mieux anticiper pour être prêt quand il devient nécessaire de protéger les personnes et les biens, de gérer la crise et d'en sortir dans les meilleures conditions. Les retours d'expérience servent à affiner les recommandations faites aux acteurs concernés.
Ainsi, les opérateurs de réseaux sont invités à coordination la transmission des informations en privilégiant les circuits courts ; l'État et les collectivités sont invités à faire une « analyse critique de l’arsenal réglementaire et procédural » et les services départementaux d’incendie et de secours à diversifier leurs réseaux d’information et à hiérarchiser leurs missions. Les agents économiquesnote 2 sont invités à réduire le « déni face aux risques » et à mieux s'assurer contre le risque. Les établissements sensibles devraient privilégier les « dispositifs de protection mobiles, amovibles et simples à mettre en œuvre ».
Les réseaux sociaux qui ont pris une importance nouvelle avec l'informatique et l'internet sont invités à restaurer une culture du risque et à encourager à « rendre les logements et l’accès (raccordement) aux réseaux moins vulnérables ». Les acteurs fédérateurs tels qu'autorités de régulation, fédérations professionnelles, bureaux d’études et acteurs de la recherche sont invités à se mobiliser, en développant la culture de gestion de crise, avec des exercices, des simulations des PCS[Quoi ?] et PCA[Quoi ?] de qualité s'appuyant sur des scénarios crédibles. Pour diminuer la vulnérabilité économique individuelle et collective, il faudrait aussi internaliser dans les études économiques « tous les coûts liés à l’interruption des réseaux (économiques, impacts santé et sociaux, impacts environnementaux) ». Faciliter la communication entre acteurs permettrait de « renforcer l’influence de collectivités locales qui souvent ne contrôlent pas les réseaux alors qu’elles sont autorités concédantes »5.
Face à une même catastrophe, et selon les zones géographiques touchées, le temps et les coûts nécessaire à la résilience varient pour chaque réseau. Par exemple, six jours et demi ont suffi à ramener l’électricité à Kobé après le séisme du , alors qu'il a fallu beaucoup plus de temps pour restaurer les ponts, ports aéroports et routes4. La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, touchée par le « Genpatsu-shinsai » (dénomination en japonais d'un accident majeur, autrefois jugé hautement improbable conjuguant un accident nucléaire majeur, un tsunami et un tremblement de terre6) de 2011 ne sera sans doute jamais réparée.
Egalement, les réseaux techniques occupent une place centrale dans la gestion des villes. Le niveau de dépendance des milieux urbains aux réseaux est tel que le moindre incident peut paralyser un quartier voire une ville dans on entiereté pendant des heures. Par exemple, les lignes de metro de la RATP, notamment les lignes les plus fréquentées, lorsqu'elles sont affectées par un incident, rendent les déplacements et la mobilité beaucoup plus complexe. Ceci permet d'aborder une des problématiques des réseaux : la dépendance de nos sociétés à ces derniers et leur impact dans nos quotidiens lorsque ces derniers ne fonctionnent plus.
Notes et références
Notes
- ou supranationaux, pour la distribution de l'énergie et les transports par exemple
Références
- V. Marx, La dimension collective des réseaux de distribution, Th. Montpellier I, 2008, n° 1, P. 3.
- F. Ost et M. van de Kerchove, De la pyramide au réseau ? Pour une théorie dialectique du droit, Publication des Facultés universitaires Saint Louis, n° 14, Bruxelles, 2002, p. 24.
- « Ville de la connaissance et terreau numérique, le cas de Montpellier » in Networks and communication studies, 2012, Vol 26, no 3-4, p. 275-306
- Vulnérabilité d'un réseau Risques liés aux réseaux, vulnérabilités associées [archive], cours universitaire, UVED, consulté 2015-06-13
- « Note de synthèse du travail IMdR-AFPCN « Vulnérabilité des réseaux et catastrophes naturelles » [archive] » [PDF]
Voir aussi
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Bibliographie
- FLUX (Cahiers scientifiques internationaux Réseaux et Territoires) est une revue pluridisciplinaire d’aménagement publiant traitant des réseaux techniques (transports, eau, assainissement, énergie, télécommunications, etc.) et leurs relations avec les territoires qu’ils irriguent ou desservent. (77 numéros en ligne en 2012 avec Persée, soit 855 contributions publiée entre 1985 et 2010 [archive])
- Pierre Musso, Critique des réseaux, PUF,
- Pierre Musso, Réseaux et société, PUF,
- Manuel Castells, L'Ère de l'information, vol. 1, La Société en réseaux, Fayard, 1998 (réédité en 2001)
Articles connexes
Lien externe
Signalisation
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Téléphonie
En téléphonie, la signalisation représente les informations de contrôle de l'appel. La signalisation, généralement transportée sur un média identique à celui transportant la voix, comprend diverses informations sur l'appel, tels l'identifiant de l'appelant, l'identifiant de l'appelé et l'état de l'appel.
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En signalétique, la signalisation désigne l'ensemble des signaux destinés à informer, diriger, ou à servir d’avertissement dans les bâtiments, sur les routes, sur les chemins de fer, en mer, etc.
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