Discipline scientifique
Les disciplines scientifiques (aussi appelées « sciences » ou « domaines scientifiques ») sont des subdivisions de la science et des branches du savoir qui utilisent une méthode rigoureuse et systématique pour étudier un domaine particulier de la connaissance. Les disciplines scientifiques se caractérisent par l'utilisation de la méthode scientifique pour tester des hypothèses, recueillir des données et formuler des théories explicatives sur le fonctionnement et l'histoire du monde naturel et social, voire de mondes abstraits. Chaque discipline scientifique possède ses propres objets d'étude, concepts, méthodes et normes de recherche. Mais cette indépendance apparente n'empêche ni de nombreuses collisions entre les différents domaines de la science, ni même l'existence de points communs entre certaines disciplines permettant de dresser des classifications.
Les disciplines scientifiques se distinguent des disciplines littéraires. Si les disciplines littéraires peuvent avoir un même objet d'étude que les disciplines scientifiques (comme la nature humaine, les valeurs, la culture, ou l'histoire) elles adoptent une approche très différente. Tandis que les disciplines scientifiques s'attachent à établir de nouvelles connaissances objectives et vérifiables, basées sur des faits concrets, les disciplines littéraires recourent à des techniques plus subjectives, tenant à l'interprétation de textes, de symboles, de productions artistiques. Les résultats de la recherche littéraire sont donc souvent plus ouverts à l'interprétation et à la subjectivité. La frontière entre les disciplines scientifiques et les disciplines littéraires peut être poreuse, car de nombreux domaines d'études se chevauchent et se recoupent.
Identification des disciplines scientifiques
Dresser un inventaire des différentes disciplines scientifiques est un exercice délicat car le périmètre exact de ces dernières ne fait pas l'unanimité, car il est fréquent que deux disciplines distinctes portent sur un même objet d'étude, et car ces matières sont vivantes et ne cessent d'évoluer. On peut toutefois essayer de présenter les principales d'entre elles, bien que cette liste soit nécessairement non exhaustive et incapable de saisir certaines interdisciplinarités.
L'anthropologie
L'anthropologie est une discipline à la jonction des sciences sociales et naturelles qui étudie l'humain dans toutes ses dimensions, passées et présentes, biologiques (anatomiques, biologiques, morphologiques, physiologiques, évolutives) et culturelles (sociales, religieuses, linguistiques, psychologiques, géographiques). Elle cherche à comprendre les cultures humaines, ainsi que leur histoire, leur évolution, leur diversité et leur impacte sur les comportements individuels et collectifs. En cela, elle entretient de nombreuses connexions avec la sociologie. L'anthropologie constitue finalement une monographie sur le genre Homo, qui décrit et analyse les « faits anthropologiques », c'est-à-dire caractéristiques de l'hominisation et de l'humanité.
L'anthropologie utilise une approche comparative. Elle utilise également des méthodes de recherche telles que les enquêtes ethnographiques, l'observation participante, les entretiens et les analyses de données pour collecter et analyser des informations sur les cultures humaines. Elle se divise en plusieurs branches : l'anthropologie sociale et culturelle, l'anthropologie physique, l'anthropologie économique, l'anthropologie politique, l'anthropologie juridique, l'anthropologie religieuse, l'anthropologie des violences, l'anthropologie des émotions, l'anthropologie des migrations, ou encore l'ethnologie et l'archéologie.
L'anthropologie permet de mieux comprendre la diversité humaine, de remettre en question nos propres normes culturelles et de mieux comprendre les différences culturelles entre les peuples. Elle fournit également des outils pour comprendre les enjeux contemporains tels que la mondialisation, les conflits interculturels et les changements environnementaux, ainsi que pour concevoir des solutions pour répondre à ces défis.
L'économie
La science économique, ou économie, est une discipline des sciences sociales qui étudie la manière dont les ménages, les entreprises, les gouvernements et les autres organisations prennent des décisions concernant l'allocation des ressources rares au sein de la société. Elle se concentre sur la production, la distribution et la consommation de biens et de services, ainsi que sur les mécanismes qui régissent les échanges économiques.
La science économique utilise des outils analytiques pour étudier les choix économiques et les comportements humains, en utilisant des modèles mathématiques, statistiques et théoriques pour comprendre les forces économiques qui influencent les marchés et les comportements des acteurs économiques. Elle se divise en plusieurs sous-disciplines : la microéconomie, qui étudie les décisions prises par des agents économiques individuels ; la macroéconomie, qui se concentre sur les grandes tendances économiques telles que le PIB, l'inflation et le chômage ; et des disciplines économiques plus spécialisées (économie politique, économie publique, économie du bien-être, économie de l'éducation, économie d'entreprise, économie de la culture, économie du travail, économie de l'environnement, économie de la santé, économie du développement, économie monétaire, économie internationale, ou encore économie du droit).
Les économistes utilisent des données empiriques pour tester des hypothèses économiques, afin de mieux comprendre les mécanismes économiques et d'élaborer des politiques publiques efficaces pour répondre aux défis économiques contemporains. La science économique est souvent utilisée pour informer les politiques gouvernementales, les décisions d'entreprise et les décisions d'investissement.
L'histoire
La science historique, ou histoire, est une discipline des sciences sociales qui étudie les événements passés et les transformations qu'a connues l'humanité à travers les âges. Elle cherche à établir une connaissance rigoureuse et critique du passé à partir de la recherche de traces, d'archives et de témoignages. Les historiens cherchent à comprendre les causes et les conséquences des événements historiques en s'appuyant sur une méthodologie rigoureuse d'analyse des sources, de contextualisation et de comparaison. Ils cherchent également à mettre en évidence les continuités et les ruptures dans l'évolution de l'humanité, ainsi que les interactions entre les différentes cultures, sociétés et civilisations. La science historique a des liens étroits avec d'autres disciplines, telles que la géographie, la sociologie, l'anthropologie et la science politique.
La science historique repose sur la collecte de sources historiques ou archéologiques (textes, images, archives, témoignages, objets, ruines) que l'historien se doit de contextualiser, de comparer, de critiquer et d'analyser afin de dégager des connaissances fiables et objectives. L'histoire est une discipline vaste qui se subdivise en plusieurs branches : histoire culturelle, histoire sociale, histoire économique, histoire des sciences, histoire des idées, histoire intellectuelle, histoire militaire, histoire politique, histoire du droit, histoire naturelle, archéologie, etc.
L'histoire permet de mieux comprendre les enjeux et conflits actuels en prenant du recul et revenant sur les racines des problèmes contemporains. Elle permet aussi mettre en évidence les erreurs passées. Elle sert ainsi de guide pour les politiciens, les décideurs et les citoyens dans leur réflexion sur les politiques publiques, les relations internationales et les défis sociétaux.
L'informatique
La science informatique, ou plus simplement informatique, est une discipline des sciences formelles qui s'intéresse à l'étude mathématique de la computation. Elle vise à comprendre les fondements logiques, les limites et les possibilités de l'algorithmique et des systèmes informatiques. La science informatique aborde des sujets tels que la complexité algorithmique, la théorie de la calculabilité, la théorie des langages formels et des automates, la théorie de la complexité descriptive, la théorie des graphes, la théorie de l'information, etc.
L'informatique connaît, à l'image des mathématiques, d'innombrables applications, qui constituent l'informatique appliquée. Celles-ci permettent de perfectionner l'ingénierie informatique, par l'optimisation des algorithmes, le renforcement de la sécurité informatique, la conception de langages de programmation, la vérification de logiciels, la conception de réseaux et de protocoles, ou encore la cryptographie. L'informatique et ses applications trouvent des utilités variées dans les domaines des affaires et de la finance, de la santé, des médias, de l'éducation, des loisirs, des télécommunications, du télétravail. Les innovations en informatique ont également permis le développement de nouvelles industries, comme la technologie mobile, la réalité virtuelle, le commerce en ligne, l'intelligence artificielle et la blockchain.
La chimie
La chimie est une discipline des sciences naturelles qui étudie la matière, ses propriétés, sa structure et ses transformations. La chimie s'intéresse aux atomes, aux molécules, aux ions et aux autres entités constitutives de la matière, ainsi qu'aux interactions entre ces entités. Elle examine également les réactions chimiques, qui impliquent la transformation de la matière d'une forme à une autre.
La chimie est une science empirique qui peut être divisée en plusieurs sous-disciplines : la chimie analytique, qui intègre notamment l'astrochimie, la chimie des solutions, la chimie environnementale, la chimie numérique, la chimie supramoléculaire, la chimie théorique, la chimie verte ; la chimie minérale ou inorganique, qui inclut notamment la chimie bioinorganique et la sciences matériaux ; la chimie nucléaire ; la chimie organique, qui inclut notamment la biochimie, la chimie bioorganique, la chimie macromoléculaire et des polymères, la chimie organique physique, la chimie organométallique ; la chimie physique, qui regroupe notamment la chimie quantique, la chimie cinétique, l'électrochimie, la femtochimie, la géochimie, la physico-chimie, la photochimie, la science des surfaces, la spectroscopie, la stéréochimie et la thermochimie.
La chimie a des applications dans de nombreux domaines, tels que la médecine et la pharmacologie (mise au point de médicaments), l'industrie et l'ingénierie (découverte de nouveaux matériaux ou de nouvelles propriétés chimiques), l'agriculture (meilleure compréhension de la fertilité), la protection de l'environnement (découverte de technologies plus durables, meilleure compréhension des problèmes environnementaux tels que la pollution).
La démographie
La démographie est une discipline des sciences sociales qui étudie la structure, la dynamique et les caractéristiques des populations humaines. Elle s'intéresse aux différents aspects de la population, tels que la taille, la composition, la croissance, la distribution géographique, les mouvements migratoires, la fécondité, la mortalité, l'âge, le sexe, l'éducation, l'emploi et les conditions socio-économiques.
La démographie utilise des méthodes quantitatives pour analyser les données statistiques et tracer des tendances et des projections démographiques à l'échelle locale, nationale et mondiale.
Elle fournit des informations cruciales pour comprendre les changements de population, les défis démographiques, les politiques publiques, la planification économique et sociale, et les enjeux de développement durable.
La géographie
La géographie est une discipline discipline à la jonction des sciences sociales et naturelles qui étudie les phénomènes et les processus relatifs à la surface terrestre, ainsi que les interactions entre les êtres humains et leur environnement. Elle s'intéresse aux caractéristiques physiques et humaines de la planète, ainsi qu'aux différentes formes de vie qui y existent.
La géographie allie des méthodes qualitatives et quantitatives. Elle se subdivise en plusieurs branches : la géographie physique, qui étudie les caractéristiques physiques de la Terre, telles que le relief, les climats, les sols, les rivières et les océans ; la géographie humaine, qui se concentre sur les activités humaines, comme les modes de vie, les migrations, les cultures, les économies et les sociétés ; la géographie environnementale, qui examine les interactions entre les êtres humains et leur environnement naturel, ainsi que les problèmes environnementaux tels que la pollution, le changement climatique et la gestion des ressources naturelles ; la géopolitique, qui étudie les relations entre l'espace géographique, les ressources naturelles et les enjeux politiques internationaux; etc.
La géographie connaît de nombreuses applications au service de problématiques telles que l'aménagement du territoire, la protection de l'environnement, le tourisme, le commerce international, les conflits géopolitiques, la diversité culturelle.
La linguistique
La linguistique, ou science du langage, est une discipline des sciences sociales qui étudie le langage humain sous toutes ses formes et dans tous ses aspects. Elle cherche à comprendre comment les langues sont construites, comment elles fonctionnent, comment elles sont utilisées dans la communication, et comment elles évoluent au fil du temps et dans différents contextes culturels. Les linguistes s'intéressent aux systèmes sonores, grammaticaux, sémantiques et pragmatiques des langues, ainsi qu'à leur acquisition, leur traitement par le cerveau, leur variation et leur diversité géographique et sociale.
La linguistique est descriptive et non prescriptive : à la différence de la grammaire, elle n'a pas vocation à dire ce qui est jugé correct linguistiquement, mais se contente de décrire la langue telle qu'elle est. La linguistique se divise en plusieurs domaines: la phonétique, qui étudie les sons ou phones produits par l'appareil phonatoire humain ; la phonologie, qui étudie les sons ou phonèmes d'une langue donnée ; la morphologie, qui étudie les types et de la forme des lemmes ; la syntaxe, qui étudie la combinaison des monèmes pour former des énoncés et des phrases ; la sémantique, qui étudie le sens des lemmes, des phrases et des énoncés ; la stylistique, qui étudie le style d'un énoncé littéraire ou non ; la pragmatique, qui étudie l'utilisation (littérale, figurée ou autre) des énoncés dans les actes d'énonciation ; la cohérence, qui étudie es facteurs de cohérence dans le traitement du langage naturel.
La linguistique trouve des applications dans la traduction, l'interprétation et la compréhension des langues étrangères, dans la réalisation et l'analyse techniques de communication, dans l'étude des cultures étrangères, ou encore dans l'étude du cerveau, de la perception et de la cognition.
La logique
La logique est une discipline des sciences formelles qui étudie la façon dont les idées et les raisonnements sont exprimés et évalués. Elle se concentre sur les principes formels de raisonnement et sur la manière dont les arguments peuvent être formulés de manière à être rigoureusement valides et cohérents. La logique est utilisée pour analyser les arguments et les propositions, afin de déterminer leur validité et leur vérité. Née durant l'Antiquité comme l'une des disciplines majeures de la philosophie, elle est désormais traitée avec une approche plus mathématique et informatique, et trouve des applications dans toutes les autres disciplines scientifiques (physique, chimie, économie, linguistique, droit, etc.). La logique peut être divisée en plusieurs domaines, comme la logique propositionnelle, la logique des prédicats, la logique modale, la logique temporelle, la logique floue, la logique mathématique, la logique philosophique, la logique syllogistique.
La physique
La physique est une discipline des sciences naturelles qui étudie la nature fondamentale de l'Univers, ses composants, ses lois et ses interactions. La physique cherche à comprendre les phénomènes naturels en utilisant des concepts mathématiques et en développant des modèles pour décrire les comportements des objets et des systèmes observés ou théorisés. La physique développe pour ce faire des représentations du monde expérimentalement vérifiables dans un domaine de définition donné. La modélisation des systèmes physiques peut inclure ou non les processus chimiques et biologiques.
La physique est une science empirique, elle repose sur des observations et expérimentations et cherche à modéliser leurs résultats. Ce travail de modélisation emprunte de nombreuses techniques aux mathématiques, surtout en physique théorique. La physique est une discipline vaste qui peut se diviser en plusieurs sous-disciplines : l'acoustique, la biophysique, la cryogénie, l'électromagnétisme, la géophysique, la mécanique (mécanique classique, mécanique des fluides, mécanique des milieux continus, mécanique quantique, mécanique statique), l'optique, la physico-chimie, la physique atmosphérique, la physique de la matière condensée, la physique des particules, la physique des plasmas, la physique des polymères, la physique nucléaire, la physique du solide, ou encore la physique théorique.
La physique est une discipline fondamentale qui a de nombreuses applications et utilités pratiques dans les domaines des technologies (ordinateurs, télécommunications, navigation, capteurs, dispositifs de stockage de données, par exemple), de l'ingénierie (confection des avions, voitures, ponts, bâtiments, équipements électromécaniques, entre autres), de l'énergie (énergie nucléaire, énergie solaire, énergie éolienne, énergie hydraulique, énergie thermique, etc.) ou encore de la médecine (par exemple les techniques d'imagerie médicale).
La psychologie
La psychologie est une discipline des sciences sociales qui étudie le comportement humain et les processus mentaux. Elle vise à comprendre comment les gens pensent, ressentent, agissent et interagissent les uns avec les autres et avec leur environnement. Elle utilise des méthodes scientifiques pour étudier les différentes dimensions de l'expérience humaine, telles que la perception, l'apprentissage, la cognition, l'émotion, la personnalité, les relations interpersonnelles et les comportements anormaux. La psychologie utilise une variété de méthodes scientifiques pour étudier le comportement humain et les processus mentaux : des observations, des expérimentations, des statistiques, des enquêtes, des tests psychologiques, la neuroimagerie, etc. Elle comporte de nombreux champs : la psychologie générale, la psychologie clinique, la psychologie sociale, la psychologie cognitive, la psychologie de l'éducation, la psychologie de l'apprentissage, la psychologie du développement, la psychologie criminelle, la neuropsychologie, etc.
La psychologie peut être utilisée pour aider les gens à mieux comprendre leur propre comportement et leurs pensées, ainsi que pour améliorer leur qualité de vie. La psychologie trouve des applications dans les domaines de la santé, de l'enseignement, de la gestion, des médias, du conseil, etc
La science juridique
La science juridique, ou science du droit, est une discipline des sciences sociales qui étudie le droit sous un angle théorique et systématique. Elle a pour objet d'analyser les règles et les principes juridiques, leur application, leur interprétation, leur évolution, ainsi que les institutions et les normes qui les produisent et les encadrent. La science juridique se distingue ainsi de la pratique du droit, qui consiste à appliquer les règles et les principes juridiques à des situations concrètes, et qui implique une dimension pratique et technique.
Les méthodes utilisées en science juridique sont variées, allant de l'analyse de textes juridiques et de la jurisprudence, à la comparaison de systèmes juridiques, en passant par l'étude des doctrines et des théories juridiques. La science juridique englobe plusieurs branches du droit, telles que le droit constitutionnel, le droit civil, le droit pénal, le droit international, le droit administratif, le droit des affaires, etc. Elle est donc une discipline transversale, qui s'intéresse à l'ensemble des règles et des principes de nature juridique régissant la vie des Hommes en société.
Les connaissances fournies par la science juridique permettent de mieux appréhender la gouvernance des institutions publiques et des entreprises, la résolution des conflits entre les personnes physiques ou morales, la régulation de la société, le transfert de valeurs patrimoniales, la sécurité matérielle et juridique des personnes, la protection des droits et libertés fondamentaux.
La science politique
La science politique, ou politologie, est une discipline des sciences sociales qui étudie les systèmes politiques, les institutions, les processus et les comportements politiques. Elle analyse les relations de pouvoir, les décisions politiques, les processus électoraux, la participation politique, les mouvements sociaux et les politiques publiques.
La science politique utilise des méthodes qualitatives et quantitatives pour étudier les phénomènes politiques, telles que les enquêtes, les sondages, les observations et les analyses statistiques. Elle examine également les contextes historiques, économiques, sociaux et culturels qui influencent les comportements et les pratiques politiques. Elle se divise en plusieurs branches : la théorie politique, la sociologie politique, la politique comparée, la politique publique, l'économie politique, les relations internationales et la géopolitique, etc.
La science politique est importante car elle fournit des connaissances et des outils pour comprendre et analyser les systèmes politiques, les conflits politiques et les enjeux de la gouvernance. Elle permet également d'évaluer les politiques et les programmes gouvernementaux, ainsi que les effets des décisions politiques sur la société et les individus.
La sociologie
La sociologie est une discipline des sciences sociales qui étudie la structure, le fonctionnement et l'évolution de la société et des interactions sociales entre les individus, les groupes et les institutions. Elle s'intéresse à la façon dont les individus et les groupes s'adaptent aux changements et transformations de la société, à la manière dont les facteurs sociaux influencent les attitudes, les valeurs et les croyances des individus. La sociologie se préoccupe notamment des questions liées à la diversité culturelle, aux inégalités sociales et à la justice sociale, à la transformation des structures et des rapports sociaux, aux mouvements sociaux et aux conflits collectifs, et à la façon dont les normes et les valeurs sociales influencent les comportements individuels et collectifs.
La sociologie utilise des méthodes qualitatives et quantitatives pour étudier les phénomènes sociaux. Les sociologues analysent les données recueillies sur la base d'enquêtes, d'observations, de sondages, d'entrevues et d'autres techniques de collecte de données. La sociologie se subdivise en plusieurs branches : la macrosociologie et la microsociologie, la sociologie de la famille, la sociologie de l'éducation, la sociologie politique, la sociologie du droit, la sociologie de la santé, la sociologie de la connaissance, la sociologie du travail, la sociologie économique, la sociologie des religions, la sociologie des médias, etc.
Elle fournit des connaissances et des outils pour analyser et résoudre les problèmes sociaux tels que la pauvreté, la discrimination, l'injustice et la violence. En ce sens, elle constitue un socle de connaissances utiles pour l'élaboration des politiques publiques
Les biosciences
Les biosciences, ou sciences de la vie, ou biologie au sens large, sont une discipline des sciences naturelles, qui étudie les êtres vivants et les processus biologiques qui les animent. Elle s'intéresse à tous les niveaux d'organisation du vivant, depuis les molécules et les cellules jusqu'aux organismes, aux populations et aux écosystèmes. Elles cherche à appréhender les mécanismes de la vie, les interactions entre les êtres vivants et leur environnement, et les processus évolutifs qui ont conduit à la diversité des formes de vie sur Terre.
La biologie utilise des méthodes d'observation, d'expérimentation et d'analyse. Elle regroupe de nombreuses disciplines qui s'intéressent au vivant selon plusieurs échelles : moléculaire (la chimie organique, la biochimie, la biologie moléculaire), microscopique (la biologie cellulaire, la cytologie, la microbiologie, l'histologie, la physiologie), macroscopique (la biologie des organismes, l'anatomie, l'éthologie), populationnelle (la biologie des populations, la génétique des populations), spécifique (la taxinomie, la phylogéographie) ou supra-spécifique (la systématique, l'écologie, la phylogénie).
Les sciences de la vie ont des applications dans l'environnement, l'agriculture, la médecine et l'industrie et de l'alimentation.
Les géosciences
Les géosciences, ou sciences de la Terre, sont une discipline des sciences naturelles étudiant la Terre, ses strates (lithosphère, hydrosphère, atmosphère et biosphère), ses composantes (roches, minéraux, eaux, sols, air), ses processus, et ses interactions avec l'environnement et le vivant. Les géosciences entretiennent des relations privilégiées avec les biosciences et la géographie physique, mais aussi avec les sciences de la matière (physique, chimie).
Reposant sur des techniques d'observation, d'analyse et de modélisation pour étudier la Terre, les géosciences sont nombreuses : la géologie évidemment, mais également la géomorphologie, la géophysique, l'aéronomie, la climatologie, la météorologie, la glaciologie, l'hydrogéologie, l'hydrologie, la minéralogie, l'océanographie, la paléogéographie, la paléontologie, la pétrologie, la limnologie, la sismologie, la pédologie, la tectonique, la topographie ou encore la volcanologie.
Les sciences de la Terre trouvent de nombreuses application dans la gestion des risques naturels (séismes et tsunamis, éruptions volcaniques, inondations, tempêtes, sécheresses), la protection de l'environnement, l'industrie et l'agriculture, la construction et l'aménagement du territoire.
Les mathématiques
Les mathématiques sont une discipline des sciences formelles consistant en un ensemble de connaissances abstraites résultant de raisonnements logiques appliqués à des objets divers tels que les ensembles mathématiques, les nombres, les formes, les structures, les transformations, etc. Elles portent aussi sur les relations et opérations mathématiques qui existent entre ces objets. Les mathématiques se distinguent des autres sciences par un rapport particulier au réel car l'observation et l'expérience ne s'y portent pas sur des objets physiques ; les mathématiques ne sont pas une science empirique. Elles sont de nature entièrement intellectuelle, fondées sur des axiomes déclarés vrais ou sur des postulats provisoirement admis. Ces axiomes en constituent les fondements et ne dépendent donc d'aucune autre proposition.
Les mathématiques, du fait qu'elles ne sont pas une science empirique, ne font pas appelle à l'observation ou l'expérimentation d'objets réels. Elles reposent sur le seul raisonnement logicodéductif à partir des axiomes et postulats à la base des objets abstraits étudiés. Les mathématiques regroupent plusieurs disciplines très diverses : l'algèbre, l'analyse, l'arithmétique, la géométrie, les probabilités, la statistique, la topologie, la théorie des nombres, la théorie des ensembles, ou encore la logique mathématique.
Les mathématiques connaissent de très nombreuses applications. Les mathématiques appliquées sont utilisées dans la plupart des autres disciplines scientifiques : la physique, la chimie, l'économie, l'informatique, la biologie, la psychologie, tout particulièrement. Elles sont aussi utilisées dans des domaines techniques, afin de résoudre des problèmes concrets : la finance, la cryptographie, l'ingénierie, notamment. Cette extrême polyvalence des mathématiques pour la communication des idées et des concepts dans presque tous les domaines de la connaissance, scientifique ou pratique, fait qu'elles sont parfois désignées sous le vocable de « langage universel »
Les sciences de l'Univers
Les sciences de l'Univers, ou sciences astronomiques, ou encore sciences spatiales, sont une discipline des sciences naturelles qui étudient tout ce qui, dans l'Univers, est extérieur à la Terre. Elles s'intéressent aux propriétés, à la composition, à la structure, à l'origine, à l'évolution et au comportement des objets dans l'Univers : les étoiles, les galaxies, les planètes, les comètes, les astéroïdes, les trous noirs, les rayons cosmiques, la matière noire, etc.
Les scientifiques de l'Univers utilisent une variété de méthodes et d'outils, tels que les télescopes, les satellites, les sondes spatiales, les ordinateurs et les modèles théoriques pour étudier ces objets et comprendre leur fonctionnement. Les sciences de l'Univers comprennent plusieurs disciplines, notamment l'astronomie (l'astrobiologie, l'astrochimie, l'astrodynamique, l'astrométrie, la planétologie), l'astrophysique (la physique stellaire, l'astronomie galactique, l'astronomie extragalactique, la mécanique spatiale), la cosmologie, l'exobiologie, la géologie planétaire, la météorologie spatiale.
Les sciences de l'Univers trouvent de nombreux applications dans les domaines de la navigation et de la cartographie, des télécommunications, de la médecine spatiale, de l'aéronautique, de la sécurité nationale, de la conquête spatiale.
Classification des disciplines scientifiques
Les disciplines scientifiques sont nombreuses et il peut s'avérer être utile d'établir des classifications. Pour ce faire, plusieurs critères peuvent être pris en référence : l'objet d'étude, la méthodologie employée, ou encore la finalité. Les classifications sont donc multiples et sans prétendre être exhaustif on peut présenter les classifications les plus communément utilisées.
Classification selon leur objet d'étude
En prenant comme critère leur objet d'étude, il est possible de distinguer les sciences formelles des sciences naturelles et des sciences sociales. Tandis que les premières décrivent des mondes abstraits reposant sur des axiomes arbitrairement définis, les sciences naturelles et sociales s'attaquent à décrire le monde réel par la réalisation de modèles et théories selon une approche empirique.
Les sciences formelles
En sciences formelles, ou sciences logico-formelles, les « mondes » observés sont fabriqués (abstraits) et les règles qui les régissent sont choisies comme point de départ « admis » (appelés axiomes). Les sciences formelles se caractérisent par leur rigueur et leur abstraction. Elles sont fondées sur des déductions logiques à partir de principes de base et de règles formelles. Les sciences formelles ne cherchent donc pas, à la différences des sciences naturelles et sociales, qui sont des sciences empiriques, à décrire le monde réel en reposant sur l'observation et l'expérimentation : elles ont une approche purement théorique et conceptuelle, indépendante de l'expérience. Cependant les « mondes » fabriqués en sciences formelles peuvent connaître de nombreuses applications afin de bâtir des théories et modèles au service des sciences naturelles et sociales.
Les mathématiques sont la discipline formelle la plus connue. Elles permettent de formaliser et de modéliser des phénomènes abstraits, tels que les relations géométriques, les structures algébriques, les fonctions et les probabilités. Les mathématiques sont utilisées dans de nombreuses disciplines scientifiques pour modéliser des phénomènes complexes et pour établir des théories scientifiques.
La logique est une autre discipline formelle importante. Elle étudie les principes du raisonnement valide et les règles pour manipuler les symboles et les propositions. La logique est utilisée dans de nombreuses applications, telles que l'informatique, la philosophie, les mathématiques et la linguistique.
Les sciences naturelles
Les sciences naturelles, ou sciences de la nature, sont un ensemble de disciplines qui cherchent à décrire le monde naturel. Contrairement aux sciences formelles et à l'image des sciences sociales, ce sont des sciences empiriques, qui procèdent par l'élaboration de théories, de lois ou de modèles qui reposent sur des expérimentations et observations du réel. Les sciences naturelles décrivent le monde indépendamment des créations de l'Homme, ce qui les oppose quant à leur objet aux sciences sociales, qui étudient ce qui relève du « choix » des humains (les systèmes politiques, économiques, linguistiques, etc.) et non pas de ce qui est « imposé » par le monde naturel.
Les sciences naturelles sont classiquement rassemblées en trois grands ensembles : les sciences de la vie et de l'environnement, ou biosciences (biologie, écologie, anthropologie) ; les sciences de la matière, ou sciences physiques lato sensu (physique, chimie) ; les sciences de la Terre et de l'Univers (géosciences, sciences de l'Univers, géographie physique). Elles connaissent de très nombreuses applications dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'ingénierie, de l'agriculture, de l'industrie, de l'aéronautique, notamment.
Les sciences sociales
Les sciences sociales, ou sciences humaines et sociales, sont des sciences empiriques qui cherchent à décrire par la réalisation de théories ou de modèles les comportements humains, les structures sociales et les processus culturels. Tandis que les sciences naturelles s'intéressent à ce qui existe indépendamment des Hommes, ce qui est inhérent à la Nature, les sciences sociales s'intéressent à l'Homme et à la Société : les comportements humains, la matière dont les êtres humains interagissent au sein de la société, les systèmes politiques, sociaux, juridiques, linguistiques, économiques, qu'ils établissent. Elles portent donc sur ce qui relèvent du « choix », plus ou moins conscient ou individuel, des humains.
Au nombre des sciences sociales, on trouve notamment la sociologie, la psychologie, l'anthropologie, l'économie, le droit, la politologie, la géographie, la linguistique, la démographie, l'histoire, la criminologie, et leurs très nombreuses applications concrètes dans les domaines de l'éducation, de la gestion, de l'ingénierie, de la santé, de la politique, du commerce et de l'industrie, notamment.
Classification selon leur méthode
En prenant comme critère la méthode de recherche employée, il est possible de distinguer les sciences formelles et les sciences empiriques (sciences naturelles et sciences sociales). Tandis que les premières, dans la mesure où elles manipulent des constructions abstraites, ne partent pas de l'expérience pour créer de la connaissance, les secondes ne peuvent se passer de l'observation et de l'expérimentation pour valider leurs théories.
Les sciences formelles
Les sciences formelles, telles que les mathématiques et la logique, sont basées sur des systèmes de règles et de principes abstraits, qui sont manipulés de manière logique et déductive pour arriver à des conclusions. Les sciences formelles n'ont pas besoin d'observations empiriques pour valider leurs théories et ne dépendent pas de la réalité matérielle ou physique, elles utilisent exclusivement des raisonnements logiques et déductifs pour atteindre des conclusions. Par exemple, les mathématiques étudient les propriétés des nombres, des formes et des structures, mais sans avoir besoin de se référer à des objets physiques qu'il conviendrait d'observer.
Les sciences empiriques
Les sciences empiriques, telles que la biologie, la physique, l'économie, ou encore la psychologie, se basent sur l'observation et l'expérimentation pour tester leurs hypothèses et construire des théories. Elles cherchent à comprendre les phénomènes naturels, humains ou sociaux en utilisant des méthodes scientifiques rigoureuses, telles que l'observation, la mesure, l'expérimentation, la modélisation et la simulation.
Le raisonnement empirique se déroule en différentes étapes qui se répètent de manière cyclique jusqu'à aboutir à une théorie, un modèle, qui décrit le plus parfaitement possible l'objet naturel ou social étudié :
- L'observation du phénomène, qui permet au scientifique de collecter des données et informations pour préparer les hypothèses qu'il va émettre ;
- L'induction, où le scientifique émet des hypothèses le permettant d'expliquer ce qu'il a observé ;
- La déduction, ou le scientifique réfléchit aux conséquences des hypothèses émises ;
- La phase de test, où le scientifique va vérifier ses hypothèses ;
- L'évaluation, où il confirme ou informe le modèle qu'il a créé et les conséquences qu'il a induit.
Les théories qui naissent du raisonnement empirique passent ensuite le feu de l'évaluation par les pairs (peer review). Il s'agit d'une étape indispensable de la recherche empirique qui désigne l'activité collective des chercheurs qui jugent de façon critique les travaux d'autres chercheurs (leurs « pairs ») dans le but de ne retenir, au fil du temps, que les théories les plus solides.
Classification selon leur finalité
Selon leur finalité, on peut distinguer les sciences fondamentales, qui sont l'ensemble des connaissances rationnelles sur le fonctionnement et l'histoire du monde indépendamment des considérations pratiques pouvant en résulter, et les sciences appliquées, qui sont l'ensemble des connaissances rationnelles permettant la réalisation d'objectifs pratiques.
Les sciences fondamentales
Les sciences fondamentales (ou sciences pures) sont des disciplines scientifiques qui étudient les lois et les principes fondamentaux de notre monde voire de mondes abstraits, sans nécessairement chercher à résoudre des problèmes pratiques ou à créer des applications concrètes. Les sciences pures vont permettre d'acquérir de nouvelles connaissances sur les fondements des phénomènes et des faits observables, par la réalisation de théories générales, sans envisager une application ou une utilisation particulière.
Les sciences fondamentales sont importantes car elles fournissent une base solide pour les sciences appliquées, qui cherchent à appliquer ces connaissances pour résoudre des problèmes pratiques dans des domaines tels que la médecine, l'ingénierie, la gestion, l'éducation, la technologie. Ainsi, même si les sciences fondamentales n'ont pas pour objet premier de fournir des solutions aux problèmes concrets, elles n'en demeurent pas moins essentielles à cette fin, car elles permettent le e développement de nouvelles techniques ou technologies, permettent de concevoir et construire des dispositifs et des systèmes complexes.
Cette interdépendance entre les sciences pures et les sciences appliquées se retrouve aussi au niveau de la recherche. En effet, si le corpus de connaissances fondamentales s'amplifie principalement grâce à la recherche fondamentale, il profite aussi régulièrement de la recherche appliquée par sérendipité. Et inversement, il arrive régulièrement que la recherche appliquée permettre de dégager des connaissances fondamentales.
Les sciences appliquées
Les sciences appliquées sont l'ensemble des connaissances rationnelles qui permettent de réaliser un objectif pratique. Elles sont l'application des savoirs apportés par la science fondamentale afin d'atteinte un but précis (soigner des personnes, gérer au mieux une entreprise, confectionner une machine, par exemple). Cette volonté pratique assimile ainsi souvent les sciences appliquées à la technique.
La plupart (pour ne pas dire la totalité) des disciplines scientifiques trouvent des applications. Ainsi, on peut par exemple parler de mathématiques appliquées, d'économie appliquée, de physique appliquée, d'informatique appliquée.
Il existe également des disciplines scientifiques qui sont fondamentalement appliquées, qui sont entièrement dirigées vers la réalisation d'un objectif pratique, et qui reposent sur d'autres disciplines plus théoriques. Par exemple, la médecine est entièrement tournée vers la réalisation d'un objectif pratique, soigner les personnes, et puise pour ce faire dans les connaissances apportées par la biologie et la chimie, entre autres. De la même manière, les sciences de gestion appliquent les connaissances apportées par l'économie, la sociologie, ou encore les mathématiques, afin d'éclairer l’action conduite de façon collective par des groupes humains organisés. On pourrait encore citer les sciences de l'ingénieur, les sciences de l'éducation, les sciences de l'information, les sciences du sport, l'électronique, l'agronomie, l'aéronautique, l'architecture, ou encore la robotique. Des disciplines elles aussi fondamentalement tournées vers la réalisation d'objectifs pratiques.
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Discipline (spécialité)
Une discipline est définie par l’ensemble des référentiels qu’elle utilise pour étudier un ensemble d’objets (dans la matrice ci-dessous, les pratiques sociales et individuelles sont des exemples d'objets).
Par exemple la sociologie va étudier telle dimension des pratiques sociales, la psychologie telle autre dimension des mêmes pratiques sociales dont le champ n'est donc pas « réservé ». L'anthropologie va étudier telle dimension des pratiques individuelles et la psychanalyse telles autres dimensions.
Raymond Aron définit la sociologie comme « ce que font les sociologues ». Baudouin Jurdant souligne que « depuis l'invention de l'expression « économie politique » par Antoine de Montchrestien en 1615, on en trouve pratiquement une définition par auteur. »
Au début de la création d’une discipline, les chercheurs qui la créent doivent faire un effort important de définition afin d’obtenir la reconnaissance par les organismes idoines (selon les pays, CNU, CNRS, etc.). Puis la discipline va étendre ses champs d’intervention avec des arbitrages vis-à-vis des disciplines voisines.
La discipline du chercheur
On peut parler de discipline du chercheur au sens où le chercheur, afin de produire un discours positif qui enrichisse la noosphère, doit discipliner :
- Sa capacité à construire des dispositifs pour la recherche ;
- L’usage de sa perception ;
- La traduction de sa perception en discours, schémas, etc.
On emploiera plutôt le synonyme de « pratique rationnelle de la recherche ».
Notes et références
Bibliographie
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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Discipline militaire
La discipline dans le monde militaire désigne le strict respect des règles, l'ordre, et la rigueur qui y règne. Il en émane une culture qui est souvent reprise par le cinéma.
Principe
La discipline est basée en grande partie sur le respect des règles. Dans le domaine militaire, la discipline se traduit par l'application d'un règlement, l'exécution d'ordres donnés par des supérieurs, l'organisation méticuleuse du matériel, ou l'organisation du temps. Dans le domaine militaire, le règlement est omniprésent. Il impose par exemple le matériel réglementaire, obligatoire pour chacun. La discipline consiste alors dans ce cas à utiliser exclusivement le matériel réglementaire. La vie militaire et les actions opérées par les armées sont toujours rigoureusement régies par une procédure. Le but est entre autres d'agir avec le maximum d'efficacité.
Son non-respect peut entraîner des sanctions militaires : consigne, arrêts…
Critique et limites
La discipline permet de remonter les décisions plus haut dans la chaine hiérarchique : le soldat suit les ordres de son sous-officier qui suit ceux de son officier etc. jusqu'à l'état-major voire l'autorité politique. Si cela permet une meilleure coordination et la prise en compte de facteurs (politique, logistique, etc.) inaccessible au militaire sur le terrain, mais cela peut aussi avoir des inconvénients : une lourdeur bureaucratique, une lenteur alors que la vitesse est souvent un facteur essentiel du succès, une multiplication des communications qui peuvent être interceptées et déchiffrées, ou des interventions intempestives par un incompétent. Elle peut en outre elle la source d'incompréhensions de la part des soldats ou du public, lorsqu'une troupe obeit à des ordres qui lui répugnent sur le moment et qui sont a posteriori sévèrement jugés[réf. souhaitée].
Théoriciens et publications
Culture populaire
Selon Charles de Gaulle : « Ordre et discipline font la force des Armées. »
La discipline militaire véhicule une image forte qui est reprise par de nombreux films, tels que Full Metal Jacket ou Le Jour le plus long.
- Le 9e escadron : la première moitié du film expose l'entrainement initial de recrues civiles destinées à combattre en Afghanistan.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
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Valeur
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Nom commun
Le mot valeur vient du latin « valor », dérivé de « valere » qui signifie « être fort, puissant, vigoureux ».
- Dans les arts visuels, la valeur d'un ton est sa luminosité ou clarté apparente.
- En musique, la valeur d'une note ou d'un silence est sa durée, soit absolue, soit relative à l'unité de temps.
- Valeur, une notion de linguistique développée par Ferdinand de Saussure et qui concerne les rapports des mots entre eux.
- Valeur (philosophie)
- Valeur morale
- En économie, gestion, finance ou comptabilité, la notion de valeur est déclinée sous de nombreuses formes.
- Il s'agit d'une conduite, personnelle ou sociale, relevant de la morale ou de l'éthique, de la politique, de la spiritualité ou encore de l'esthétique. On distingue :
Patronyme
Voir aussi
Catégorie :
Honneur
L'honneur est un sentiment d'estime et de considération porté à un individu ayant une conduite digne, méritante, conforme à un certain nombre de normes d'un groupe ou d'une société1. C'est un lien entre une personne et un groupe social qui lui donne son identité2 et lui confère le respect.
L'honneur se gagne par des actes admirés par la collectivité. En ce sens, l'honneur est un attribut collectif, comme la vertu est un attribut individuel.
Lorsque des institutions reconnaissent par un acte public l'importance pour elles d'une personne, cela s'appelle conférer des honneurs. Il y a le tableau d'honneur avec le portrait de l'employé du mois ; les États donnent des décorations, dont en France la principale est la Légion d'honneur. L'appétit des gens pour ces distinctions les amène parfois à manquer leur but. Des candidats avides utilisent pour les obtenir, des moyens opposés aux valeurs qui soutiennent l'institution. La réaction à cette conséquence de l'institutionnalisation de l'honneur amène d'autres personnes à mettre leur honneur à refuser les honneurs.
Origines
L'honneur procède
« Du lat. class. honos, honoris, masc. « honneur rendu aux dieux, décerné à qqn, marque de considération; charge, magistrature, fonction publique »; à l'époque médiév., honor désigne surtout la charge octroyée par le roi au comte, au duc, aux officiers royaux3. »
L'honneur est une marque de vénération, de considération attachée elle aussi à la vertu et au mérite. Consécutivement, l'honneur est donc une forme d'estime dont on jouit après le combat comme une récompense.
Déclinaisons de la notion d'honneur
Dans le cadre de cette filiation sémantique, l'honneur semble être à l'origine un concept social, patrimonial et moral positif, qui se décline de la manière suivante :
- Bien accordé par un suzerain à ses hommes. C'est une récompense, un butin patrimonial qui est plus ou moins synonyme de fief. Le terme reste en usage pour l'Angleterre où Guillaume le Conquérant avait pris soin à ne pas laisser s'établir des principautés. L'un des plus importants, l'honneur de Richmond passera à la famille ducale de Bretagne mettant les ducs bretons dans une situation difficile lors de la guerre de Cent Ans. On connaît aussi l'honneur de Leicester qu'a possédé un temps la famille de Grandmesnil.
- Actes de distinction : (rendre les honneurs à...) les honneurs militaires ou les honneurs funèbres, Dame d'honneur ; les diplômes ou Prix d'honneur ; les médailles d'honneur et la décoration de la Légion d'honneur ; les titres décernés Honoris Causa ou à titre honoraire ; être fait citoyen d'honneur d'une ville ; passer sous une haie d'honneur ; faire l'honneur de sa maison à quelqu'un signifie lui faire honneur. Par extension, rentrent dans cette catégorie toutes les distinctions qui font honneur à quelqu'un (décorations, coupes, titres honorifiques ou de noblesse, trophées artistiques, etc.), ainsi que le fait de mettre en lumière ou à l'affiche (mettre à l'honneur) une personne, un événement, un fait, une chose, un métier, une catégorie (générationnelle, sociale...), un comportement (le civisme, par exemple), un territoire, etc.
- Dignité, fierté, loyauté, éthique d'un individu, ou d'un groupe : une déclaration sur l'honneur ; donner sa parole d'honneur ; piquer d'honneur revient à persuader quelqu'un que son honneur est en cause ; prendre tout au point d'honneur équivaut à de l'extrême susceptibilité quant à l'honneur ; engager son honneur ou celui du groupe auquel on appartient (l'honneur d'un officier ou de l'Armée) ; honneur national ; tomber au champ d'honneur ; fors l'honneur (François Ier) ; mettre un point d'honneur à, code d'honneur... La radicalisation du sens de l'honneur amène le sentiment individuel revanchard, selon la perception des circonstances historiques ou, tout au contraire le sentiment mortifère de honte en cas d'échec, d'erreur ou de faute déshonorante (mutilation du petit doigt chez les Yakuza et suicide rituel des japonais par hara-kiri). Vendre son honneur signifie accepter faire quelque chose de déshonorant en échange d'une contrepartie quelconque. Tout au contraire, la banalisation de la notion d'honneur amène à considérer une conduite, un comportement honorable, même lorsqu'il se réalise hors du champ traditionnel de l'honneur, ou qu'il se réalise dans l'abstention (voir ci-dessous).
- Vertu d'une femme en rapport avec ses mœurs, la perte de sa virginité ou des relations en dehors du mariage, même consenties : ravir son honneur signifie la violer et lui avoir fait perdre sa qualité de jeune fille honorable, même si cette dernière était complice ; rendre l'honneur à une femme signifie l'épouser pour réparer l'offense, avant que ne soit connue l'éventuelle perspective d'enfantement. Aujourd'hui une telle réaction perdure en France dans certaines couches de la société, dès lors qu'un heureux événement s'annonce. Défendre jalousement son honneur signifie protéger sa vertu. Dans certaines sociétés traditionnelles, les atteintes à la vertu d'une femme peuvent provoquer des crimes d'honneur à l'encontre de celle-ci et (ou) de l'homme ayant porté atteinte à son honneur, ayant enfreint le code d'honneur de ladite société.
- Formules de politesse plus ou moins convenues et solennelles : J'ai l'honneur de..., Faire honneur à..., Votre honneur (lorsque l'on s'adresse à un juge anglo-saxon).
- Certaines figures de cartes à jouer, les plus hautes, à certains jeux : les honneurs au bridge (et au Whist dont il dérive), sont As, Roi, Dame, Valet et, comme dans la noblesse qu'ils incarnent, un petit parvenu récemment anobli, le 10 dans le Bridge moderne. Au Mhing dérivé du Mah-Jong, les honneurs sont les vents et les dragons.
De manière dérivée (honorable) :
- Caractère acceptable, mais plus banal, d'un individu, d'un comportement ou d'un résultat : ce comportement est honorable (digne ou seulement, il s'est bien acquitté d'une tache, il s'en est tiré honorablement, cette tâche est à son honneur...). Cela peut se réaliser dans l'action, dans le comportement et la conduite, voire dans l'abnégation ou l'abstention (ne pas s'abaisser, se déshonorer à faire telle chose, avoir le courage de ne pas réagir, ou de supporter, etc). Cela peut se projeter sur la banalisation des critères de la réputation ; cette personne est honorable (bonne réputation ou seulement, ne fait pas parler d'elle, ne pose pas de problème, est bien intégrée). On qualifie aussi un résultat ou une défaite d'honorable, notamment lorsque l'on pouvait craindre un moins bon résultat (sauver l'honneur).
Prise en compte de l'honneur en Droit
- L'atteinte à l'honneur d'une femme, au sens décrit plus haut, se retrouve aujourd'hui dans les notions juridiques de viol ou de harcèlement sexuel, donc seulement lorsque l'atteinte est subie, et se résout par une peine correctionnelle ou criminelle en matière pénale. En cette matière, il est moins question d'honneur aujourd'hui que d'atteinte à la dignité et à l'intégrité de la femme, ou d'un homme, bien que ce sentiment d'atteinte à l'honneur perdure culturellement dans l'entourage familial de certaines victimes féminines.
- La vendetta, c'est-à-dire le fait de se faire justice soi-même notamment pour venger une offense à l'honneur ou une dette d'honneur (meurtre, atteintes physiques ou patrimoniales) est courant dans les populations ayant gardé une tradition culturelle forte et extensive de l'honneur, à laquelle le droit ne répond pas (ou pas assez). Par exemple, en Afghanistan où un père ne saurait se soustraire à sa parole de donner sa fille à marier4. Toutefois, dans les sociétés modernes (pays occidentaux notamment), les actes auxquels cette vengeance donne lieu sont sanctionnés à hauteur de l'infraction commise, généralement sans considération pour le motif, selon, sur le plan pénal ou sur le plan civil (atteintes patrimoniales et dommages-intérêts).
- L'atteinte à l'honneur national a fait, ou fait encore parfois l'objet d'une incrimination pénale (Andorre, Bulgarie, Espagne, Italie) 5 mais c'est généralement à travers l'atteinte aux symboles nationaux (drapeau, Chef de l’État, hymne national, etc.) que cette notion est appréhendée par le droit, comme c'est le cas en France. En droit international, hormis les agressions caractérisées, les actes et les déclarations qui peuvent être considérées comme une atteinte à l'honneur national ne font plus l'objet d'un état de belligérance, comme par le passé. Aujourd'hui, elles se résolvent sur le terrain diplomatique et se traduisent par une demande d'excuses ou, à défaut, par diverses mesures de rétorsion (rappel d'ambassadeur, ou au contraire expulsion de diplomates étrangers, sanctions économiques, etc.).
Système juridique français
- Les affaires d'honneur, notamment l'atteinte à la réputation d'une personne ou les dettes d'honneur (pécuniaires) se résolvaient souvent par le passé par le duel qui, pourtant interdit sous Louis XIII, continua en pratique jusqu'au début du XXe siècle, « comme supplément obligé des lois qui ne connaissent pas des offenses à l'honneur » dira Chateaubriand6. Afin de ne pas encourir de peine criminelle, il s'achevait généralement dès la première goutte de sang versée. Toutefois, avant la Révolution, les maréchaux de France formaient un tribunal chargé de traiter les affaires d'honneur entre gentilshommes ou officiers, ce qui était censé prévenir les duels. Ils avaient des déléguée en province (rapporteurs du point d'honneur)7,8. La prise en compte de cette atteinte à la réputation se retrouve aujourd'hui dans la notion juridique de diffamation et se résout par l'octroi de dommages-intérêts en matière civile.
- La déclaration sur l'honneur est aujourd'hui admise comme suffisante dans un certain nombre de procédures administratives (déclaration de concubinage, déclaration de situation aux organismes sociaux ou assurances, publication des bans, etc.) et se retrouve, en quelque sorte, devant un tribunal lorsque l'on y prête serment.
- L'octroi de la Légion d'honneur fait l'objet d'un décret du Président de la République. Cette décoration a la préséance sur toutes les autres. Elle donne le droit, à la descendance féminine du titulaire (jusqu'au troisième degré), de bénéficier d'une scolarité à la Maison d'éducation de la Légion d'honneur. La radiation de l'Ordre peut intervenir en cas d'atteinte à l'honneur ou à la dignité. Elle est automatique, parce que considérée comme telle, en cas de déchéance de la nationalité française ou de condamnation à une peine d'emprisonnement d'un an ou plus, pour crime 9. Cas de Maurice Papon qui, bien que s'étant vu retirer cette décoration, a été enterré avec celle-ci 10.
- Un enfant, selon le Code civil, « doit honneur et respect à ses pères et mères ». Le Code civil français reprend ainsi l'un des dix commandements judéo-chrétiens. Ledit code précise que cette obligation pèse sur l'enfant « à tout âge »11. Toutefois, en pratique, ce n'est que d'une manière indirecte qu'est sanctionnée cette obligation à l'honneur, notamment, par l'obligation pesant sur les enfants de prendre en charge les obsèques de leurs parents, même en cas de refus de la succession de ces derniers ; la déclinaison la plus concrète de l'obligation d'honorer ses parents étant formalisée dans un autre article du Code civil relatif à l'obligation alimentaire due aux ascendants par les enfants 12. Les enfants sont donc invités, en quelque sorte, à mettre un point d'honneur à assurer à leurs parents la réciprocité des obligations d'entretien et d'éducation qui pesaient sur leurs ascendants à leur profit 13.
- Différents corps d'agents publics et d'auxiliaires de justice doivent répondre de leurs manquements à l'honneur (entre autres). Ainsi les avocats s'exposent à des sanctions disciplinaires (par exemple une suspension), selon le code disciplinaire et la déontologie qui régissent leur profession 14. Tel est aussi le cas des magistrats qui manquent à l'honneur de leur charge ou à l'honneur de la justice 15. De même que pour tout agent public dont les manquements à la probité, aux bonnes mœurs ou à l'honneur peuvent être constitutifs d'une faute professionnelle[réf. nécessaire].
- Maurice Cusson fait de l'honneur le motif essentiel de l'homicide16. Il établit ainsi un lien entre la perte du sens de l'honneur au long de l'histoire et la baisse du taux d'homicide17.
La notion d'honneur
Il s'agit à la fois d'une notion sociologique et culturelle, contingente :
- de la sensibilité individuelle et/ou collective (familiale ou sociétale) ;
- de la morale et des mœurs d'une époque donnée ;
- des circonstances.
Les origines de l'honneur relient cette notion à la victoire sur le champ de bataille[réf. nécessaire].
Durant l'antiquité, la défaite était cruelle et le vainqueur pouvait humilier l'adversaire. « Væ victis ! » 18. Les vaincus, en perdant le contrôle sur leur destin, perdaient, avec tous leur biens y compris les plus précieux, leur honneur dans l'humiliation. Au besoin, le suicide permettait d'échapper à l'ennemi et au déshonneur. Cassius et Brutus se suicidèrent après leurs défaites contre les triumvirs. Dans la société romaine, le pouvoir sur les choses et les gens était exercés par les hommes. Aussi l'honneur, associé au pouvoir sur soi et ses dépendants, épouse, enfants, esclaves, est-il, comme la vertu (de vir, homme), une qualité virile. Cependant, une femme exerçant le pouvoir, la reine d'Égypte, Cléopâtre, préfère-t-elle aussi, dans des circonstances semblables, mourir plutôt que d'être exhibée comme vaincue dans le triomphe d'Auguste.
Au Moyen Âge, les chevaliers se souciaient plus de l'honneur de leur lignée que du sort de la bataille, c'est-à-dire de se comporter avec bravoure et panache que de se comporter de manière efficiente 19.
À l'époque moderne, l'honneur reste attaché au devoir patriotique et au sacrifice pour la nation qui seront exaltés pour soutenir l'effort de guerre lors des grands conflits.
L'honneur est d'abord une valeur collective. Il s'attache à la lignée, à la tribu, à la nation. Ainsi, l'honneur perdu d'une femme, c'est-à-dire le fait pour elle d'avoir des relations sexuelles avec un homme qui n'y a pas été intégré (ou à la lignée duquel elle n'a pas été intégrée) est d'abord celui de la lignée. Celle-ci repose sur l'idée que les hommes se perpétuent par le sang dans des femmes, considérées à peu près comme un vase où se développe la semence. Pour que la lignée se poursuive, il faut que la filiation ne puisse être mise en doute[réf. nécessaire]. La virginité d'une femme, sa sexualité ne lui appartiennent pas. C'est un mécanisme de clan, une affaire familiale. C'est l'honneur de la famille, au premier rang duquel se trouve le père, puis le mari, que de protéger la femme de toutes relations hors cadre ou de toutes tentations. Aujourd'hui encore, bien que sous une forme souvent atténuée, se perpétue cette idée que la famille est éclaboussée par la conduite d'une femme, comme elle l'est d'ailleurs par celle des hommes qui manquent à la probité, à la parole donnée, et par ses membres affligés d'une difformité physique, et qu'elle doit donc se plier à certains codes comportementaux et vestimentaires dans ses relations avec les hommes, à peine de mettre en cause l'honneur de son clan[réf. nécessaire].
Ces aspects guerriers et claniques expliquent en partie la survivance de certains codes d'honneur, notamment au nord ou au sud de la Méditerranée, chez des peuples repliés sur leurs valeurs familiales, leur territoire et leur tradition de résistance face aux invasions multiples qu'ils ont connues. On pense à la vendetta, à l'omertà et au machisme qui caractérisent le code d'honneur en Sicile et en Corse, ou le Kanoun très stricte en Albanie et en Kabylie. Mais ces origines guerrières, qui permettaient d'obtenir un fief, une ville, un territoire, et donc un titre, que l'on transmettait à sa descendance avec les valeurs viriles qui en étaient la source, expliquent aussi qu'en Occident, l'honneur fut d’abord associé au fait d'être bien né (sous-entendu, issu de cette noblesse guerrière) et d’être ainsi capable, dans l'action, d'une grandeur pouvant dépasser les exigences du strict devoir ou de la stricte utilité. C'est ce qui a fondé les valeurs de la noblesse patriarcale (toutes origines progressivement confondues) pendant quelques siècles.
L'honneur dans la littérature
- Platon souligne que le Thumos (l'une des trois parties de l'âme) « est en réalité le siège du courage, du sentiment de dignité, de fierté, d'honneur ».
- Rabelais donne dans Gargantua (1532) une définition de l'honneur : « Les gens libères, bien néz, bien instruictz, conversans en compaignies honnestes, ont par nature un instinct et aiguillon qui tousjours les poulse à faictz vertueux et retire de vice, lequel ils nommoient honneur. » (Gargantua, LVII.)
- William Shakespeare fait dire à Falstaff dans sa pièce Henry IV (première partie) que « l'honneur peut-il remettre un jambe? Non. Un bras? Non. M'ôter la douleur d'une blessure? Non. Qu'est-ce que l'honneur? un mot. Et qu'est-ce que ce mot, l'honneur? Ce qu'est l'honneur : du vent. Un joli appoint vraiment ! Et à qui profite-t-il? Celui qui mourut mercredi, le sent-il? Non. L'entend-il? Non. L'honneur est donc une chose insensible? Oui, pour les morts. Mais ne saurait-il vivre avec les vivants? Non. Pourquoi? C'est que la médisance ne souffrira jamais. A ce compte, je ne veux point d'honneur, l'honneur est un pur écusson funèbre : et ainsi finit mon catéchisme »
- Jean de La Fontaine illustre dans sa fable Le Lièvre et la Tortue comment l'honneur peut être dévoyé par l'orgueil ; « Elle [la Tortue] se hâte avec lenteur, Lui cependant méprise une telle victoire, Tient la gageure à peu de gloire, Croit qu'il y va de son honneur, De partir tard ».
- Montesquieu voit dans l'honneur, le ressort « qui borne la puissance » dans les États monarchistes et modérés. L'honneur « règne, comme un monarque, sur le prince et le petit peuple ». (De l’esprit des lois, III, X.).
- Voltaire souligne que l'honneur ne serait pas seulement l'affaire des honnêtes gens : « Je conçois bien qu'un scélérat, associé à d'autres scélérats, cèle d'abord ses complices ; les brigands s'en font un point d'honneur ; car il y a ce que l'on appelle de l'honneur jusque dans le crime. » (Dissertation sur la mort d'Henri IV.)
- Chamfort évoque ironiquement l'évolution moderne de la notion d'honneur : « Pour ne parler que de morale, on sent combien ce mot, l'honneur, renferme d'idées complexes et métaphysiques. Notre siècle en a senti les inconvénients ; et, pour ramener tout au simple, pour prévenir tout abus de mots, il a établi que l'honneur restait dans son intégrité à tout homme qui n'avait point été repris de justice. » (Maximes et Pensées, Philosophie et morale, XLII.)
- Arthur Schopenhauer aborde assez longuement la notion d'honneur dans son ouvrage Aphorismes sur la sagesse dans la vie (chap. 4) : « L’honneur est, objectivement, l’opinion qu’ont les autres de notre valeur, et, subjectivement, la crainte que nous inspire cette opinion. En cette dernière qualité, il a souvent une action très salutaire, quoique nullement fondée en morale pure, sur l’homme d’honneur. […] L’honneur a, dans un certain sens, un caractère négatif, par opposition à la gloire dont le caractère est positif, car l’honneur n’est pas cette opinion qui porte sur certaines qualités spéciales, n’appartenant qu’à un seul individu ; mais c’est celle qui porte sur des qualités d’ordinaire présupposées, que cet individu est tenu de posséder également. L’honneur se contente donc d’attester que ce sujet ne fait pas exception, tant que la gloire affirme qu’il en est une. La gloire doit donc s’acquérir ; l’honneur au contraire n’a besoin que de ne pas se perdre 20. »
- Simone Weil décrit l'honneur comme un moteur de l'âme : « L'honneur est un besoin vital de l'âme humaine. Le respect dû à chaque être humain comme tel, même s'il est effectivement accordé, ne suffit pas à satisfaire ce besoin ; car il est identique pour tous et immuable ; au lieu que l'honneur a rapport à un être humain considéré, non pas simplement comme tel, mais dans son entourage social. Ce besoin est pleinement satisfait, si chacune des collectivités dont un être humain est membre lui offre une part à une tradition de grandeur enfermée dans son passé et publiquement reconnue au-dehors. » (L'Enracinement.)
Bibliographie
- Marie Gautheron, L'honneur. Image de soi ou don de soi : un idéal équivoque, Collection Morales, Autrement (Paris), 1991, 231 p. (ISBN 2-86260-316-3)
- Marie-Luce Gélard, Le pilier de la tente. Rituels et représentations de l’honneur chez les Aït Khebbach (Tafilalt), Paris, Maison des sciences de l’homme, 2003
- Philippe d'Iribarne, La logique de l'honneur. Gestion des entreprises et traditions nationales, (Le Seuil, 1989) Collection Essais, Poche, 1993
- Pierre Lafargue, L'honneur se porte moins bien que la livrée, William Blake & Co. Edit, 1994
- Florence Weber, L'honneur des jardiniers. Les potagers dans la France du XXe siècle, Belin, coll. « socio-histoire », Paris, 1998, 287 p.
Notes et références
- « Honneur » [archive], dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales
- Hobbes, Léviathan (1651), ch. X.
- Trésor de la langue française, article « Honneur ».
- Tel que ce vieux fdp qui en échange d'avoir reçu une jeune fille comme épouse lors de son veuvage a promis dès qu'elle avait 5 ans de donner sa fille à marier en échange. L'ONG, aidée des autorités locales, ne réussira pas à faire changer d'avis le père menacé de mort s'il ne rembourse pas sa dette d'honneur, et qui se sent déshonoré que d'autres s'occupent de cette histoire qui obligera l'enfant à quitter l'école (Nassima, une vie confisquée, Envoyé spécial, France 2, 31 décembre 2008)
- Art. 79 du Code Pénal d'Andorre ; art. 88 du Code Pénal 1951 de Bulgarie ; art. 5 du Code Pénal d'Espagne ; art. 291 du Code Pénal 1930 d'Italie
- Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 280
- Louis Larrieu, « Histoire de la maréchaussée et de la gendarmerie. Les Duels. Tribunal des maréchaux. Lieutenant des maréchaux », Service historique de la Défense (lire en ligne) [archive]
- Ls Cahier toulousain - Origine de la juridiction du point d'honneur [archive]
- Articles R90 et R91 du Règlement de l'Ordre national de la Légion d'honneur
- À cet égard, les autorités publiques ont laissé se dérouler la cérémonie selon les vœux des partisans du défunt « http://www.liberation.fr/actualite/societe/236528.FR.php?rss=true »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • http://www.liberation.fr/actualite/societe/236528.FR.php?rss=true" rel="nofollow" class="external text">Google • Que faire ?)
- Article 371 du Code civil français
- Article 205 du Code civil français
- Article 371-2 du Code civil français
- Article 138 du décret du 27 novembre 1991 qui vient en complément des dispositions de la loi du 31 décembre 1971 (art. 3)
- Article 43 de l'ordonnance no 58-1270 du 22 décembre 1958
- Maurice Cusson, Les homicides - Criminologie historique de la violence et de la non-violence, Éditions Hurtubise inc., , 256 p.
- Laurent Lemasson, « Tu ne tueras point », Revue française de criminologie et de droit pénal, vol. 5, (lire en ligne [archive])
- Tite-Live V, 48
- À la bataille de Waterloo, alors que la situation était désespérée, le Maréchal Ney repartit à l'attaque, à pied, en s'écriant : « Venez voir comment meurt un maréchal de France ! ». Et, effectivement, tous les témoins dirent qu'il cherchait la mort, mais que la mort ne voulut pas de lui.
Articles connexes
Liens externes
-
- Différentes définitions de l'honneur selon l'Ordre des Templiers [1] [archive]
- L'honneur et la chose honorable. Bulletin réflexif ; Institut québécois d'éthique appliquée ; [2] [archive]
Tradition
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Tradition » :
La tradition désigne au sens général l'ensemble des connaissances et des pratiques qui sont transmises de génération en génération, le plus souvent de manière orale, mais aussi par la conservation et l'imitation de coutumes, de comportements, de modèles et d'exemples. Il s'agit d'une forme d'héritage immatériel.
La transmission continue d'un contenu culturel à travers l'histoire depuis un événement fondateur ou un passé immémorial peut constituer le vecteur d'identité d'une communauté humaine, élément pouvant contribuer à son ethnogenèse. Dans son sens absolu, la tradition est une mémoire et un projet, en un mot une conscience collective : le souvenir de ce qui a été, avec le devoir de le transmettre et de l'enrichir. Avec l'article indéfini, une tradition peut désigner un mouvement religieux par ce qui l'anime, ou plus couramment, une pratique symbolique particulière, comme les traditions populaires.
Étymologie
Le terme est issu du latin traditio, tradere, de trans « à travers » et dare « donner », « faire passer à un autre, remettre »1, entendu comme la remise de la chose nécessaire pour former un contrat de vente ou un contrat de prêt en droit romain2.
Langage
Dans le langage courant, le mot tradition est parfois employé pour désigner un usage, voire une habitude, consacré par une pratique prolongée au sein d'un groupe social même restreint (par exemple une tradition familiale).
Le concept de tradition revêt un sens différent dans le mot traditionalisme, qui représente une volonté de retour à des valeurs traditionnelles, et non de transmission d'un héritage à travers l'évolution historique. Le traditionalisme est l'opposé du progressisme. Il ne s'agit donc pas d'une notion directement liée à la définition première de la tradition.
Religion
La tradition en général prend une place importante dans la composition des religions. Selon le sociologue Maurice Halbwachs, « la religion entière se résume dans le processus de traditionalisation »3.
Voici quelques exemples de religions avec leurs composantes religieuses :
René Guénon rassemble ainsi la variété des phénomènes religieux en distinguant symboliquement une tradition occidentale : judaïsme, christianisme, islam et la philosophie antique ; face à une tradition orientale : bouddhisme, hindouisme, taoïsme... Cette classification perd de sa pertinence avec l'avancement des études anthropologiques et d'histoire des religions. Désormais, l'ésotérisme s'intéresse aussi au chamanisme, ou aux religions africaines[réf. nécessaire].
Tradition chrétienne
Tradition catholique
Pour le catholicisme, la Tradition (avec une majuscule) est la deuxième source de la Révélation avec la Sainte Écriture4. Elle la précède dans le temps (la Révélation étant d'abord orale) et la dépasse en contenu : c'est en effet la Tradition qui définit quels sont les livres appartenant à la Sainte Écriture, comment les interpréter, quel est le nombre des sacrements et en quoi ils consistent, les dogmes de l'Immaculée Conception et de l'Assomption de la Vierge Marie, etc.4. On la définit couramment comme « la parole de Dieu non écrite dans la Bible, mais transmise par l'enseignement des Apôtres et parvenue comme de main en main jusqu'à nous »4, ou plus simplement comme ce qui a toujours été cru, partout et par tous. Selon l'affirmation solennelle du concile de Trente du , reprise en partie par le concile du Vatican, la Tradition désigne « les traditions non écrites qui, reçues de la bouche du Christ par les Apôtres, à qui l'Esprit-Saint les avait dictées, transmises comme de main à main, sont parvenues jusqu'à nous. »5.
Tradition protestante
Le protestantisme rassemble les églises fondées sur les écritures seules. Depuis le réformateur Martin Luther les églises protestantes se dissocient de l'église catholique.
Sciences sociales
Une tradition est, en sociologie, une coutume ou une habitude qui est mémorisée et transmise de génération en génération, à l'origine sans besoin d'un système écrit[réf. nécessaire]. Les outils pour aider à ce processus incluent des éléments de poésie comme la rime et l'allitération. Des histoires sont bâties pour une ritualisation de la pensée autour d'une manière de faire et de ses accessoires, désormais fortement relayées par la publicité et les lois[réf. nécessaire].
De traditions anciennes et orales peuvent naître peu à peu des traditions modernes et écrites, à une autre époque, dans un autre contexte.
Notes et références
- Éditions Larousse, « Définitions : tradition - Dictionnaire de français Larousse » [archive], sur www.larousse.fr (consulté le )
- « Droit Romain - Resume TOME 2 - DROIT ROMAIN – TOME 2 INTRODUCTION – LE COMMERCE, LA VIE SOCIALE ET » [archive], sur StuDocu (consulté le )
- Hélène Bernier-Farella, « Maurice Halbwachs, La Topographie légendaire des Évangiles en Terre sainte. Étude de mémoire collective », Revue de l’histoire des religions, no 1, , p. 133
- Le Dogme, Clovis, coll. « Encyclopédie de la Foi / Exposition de la doctrine chrétienne »,
- René Alleau, Encyclopédie Française, vol. 19, Paris, Larousse, (ISBN 2-03-151749-X), p. 12063
Voir aussi
Articles connexes
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Transmissions (Armée française)
Les transmissions ne sont devenues une arme qu’à une date relativement récente (1942), mais leur histoire est déjà longue, principalement par l'ensemble des unités de sapeur télégraphiste ainsi que par la présence des Merlinettes durant les guerres1.
Dans les armées, la transmission des ordres se faisait au niveau régimentaire essentiellement par des signaux sonores au tambour pour l'infanterie et à la trompette pour la cavalerie. Le clairon est adopté en 1822 pour les tirailleurs puis généralisé à toute l'infanterie en 1831, sans jamais remplacer le tambour. Ces signaux sont étudiés par la céleustique. Certains signaux d'ordonnance sont encore en usage dans l'armée pour le cérémonial, la sonnerie Aux morts est créée seulement en 1932.
C’est au ministère de la Guerre qu’est confiée par la Convention, en 1793, la responsabilité des premières liaisons Chappe, et ce n’est qu’après le rétablissement de la paix, en 1798, qu’est créé pour les gérer, un service particulier, l’administration des télégraphes, qui relève du ministère de l’Intérieur et détache auprès des armées en cas de besoin les moyens qui lui sont nécessaires.
La commission présidée par le maréchal Niel, qui est chargée d’étudier une réforme de l’armée après les déboires de la campagne du Mexique, fait adopter la création d’un service télégraphique aux armées, dont les moyens seront engagés de façon désastreuse au cours de la campagne de 1870. La conclusion, un peu hâtivement tirée, est que cette formule est inadaptée. Aussi en revient-on, en 1895, à faire appel à l’administration des télégraphes.
Une partie du personnel de cette administration est militarisé en cas de guerre, pour former ce que l’on appelle alors, les unités de « La Bleue » en raison de la couleur des parements de l’uniforme porté par ces personnels militarisés. C’est en souvenir de ces unités que l’arme des transmissions adoptera le "bleu de ciel" comme couleur de tradition.
Mais le personnel n'est pas suffisamment qualifié. Il est nécessaire de dispenser l'instruction dans un milieu militaire. À ce titre, une école de télégraphie militaire est installée dans la forteresse du Mont-Valérien (Suresnes), site choisi pour les capacités offertes en télégraphie optique. Le futur général Ferrié sera instructeur dans cette école puis en deviendra directeur en 1897.
Par une loi du , l'école est transformée en un bataillon de sapeur télégraphiste à trois compagnies, qui relève du 5e régiment du génie de Versailles.
Par un décret du , le nouveau bataillon prend la dénomination de 24e bataillon du génie.
En 1910, ce bataillon devient une « unité formant corps » à neuf compagnies, stationnées au Mont-Valérien et à Rueil. Des détachements de ce bataillon participent, entre autres, à la campagne du Maroc.
Tout au long de la Première Guerre mondiale, le 8e régiment du génie restera l’unique unité de sapeur télégraphiste. Il termine la guerre avec un effectif de 55 000 hommes, dont 1 000 officiers. La Première Guerre mondiale est le premier conflit dans lequel les télécommunications militaires ont joué un rôle important. C’est également celui qui voit la naissance de ce qui deviendra, plus tard, la guerre électronique (écoutes et radiogoniométrie).
Dès 1921, le 8e régiment du génie donne naissance aux ancêtres des unités actuelles : 41e bataillon de sapeurs télégraphistes au Maroc, 43e bataillon de sapeurs télégraphistes à Beyrouth (Liban), 42e bataillon de sapeurs télégraphistes à Mayence et 48e bataillon de sapeurs télégraphistes, qui deviendra le 18e régiment du génie à Toul, le 10e bataillon de sapeurs télégraphistes, qui donna naissance au 45e régiment du génie à Hussein Dey (Algérie), le 28e régiment de sapeurs télégraphistes, en 1930 à Montpellier, le 38e régiment de sapeurs télégraphistes à Montargis…
Les difficultés pour communiquer éprouvées en mai 1940 mettent en évidence une insuffisance de moyens et la nécessité de soustraire les transmissions à la tutelle du génie. Le , par décret ministériel no 3600/EMA/1 du , les transmissions deviennent une arme distincte du génie, au sein de l’armée d’armistice.
Moins de six mois après la création de l’arme des transmissions, le débarquement allié en Afrique du Nord entraîne l’invasion de la zone libre par l’armée allemande, et la fin de l’armée d’armistice. Néanmoins, le général Merlin prend à Alger la destinée de l’arme en main. Les transmetteurs reprennent le combat dans les campagnes de Tunisie, d’Italie, de France et d’Allemagne.
Afin de privilégier l’engagement des hommes au combat, le général Merlin ouvre l’accès des transmissions aux femmes pour occuper des postes de centralistes téléphoniques et télégraphiques, et d’exploitants radio. Naît ainsi le Corps féminin des transmissions (CFT), avec son école dirigée par Alla Dumesnil. Ces spécialistes seront communément appelées « les merlinettes ». Certaines participeront aux campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne.
Pendant les années noires de l’Occupation, un grand nombre de transmetteurs démobilisés de l’armée d’armistice se retrouvent dans la clandestinité où ils servent de « radio » au sein des différents réseaux de résistance.
En la mémoire de leur sacrifice, le drapeau du 8e régiment de transmissions, en qualité d’ancêtre de tous les régiments de l’arme, est le seul emblème des armées françaises à arborer l’inscription « RÉSISTANCE ».
Les transmissions acquièrent les structures qui lui confèrent réellement le rang d’une arme à part entière.
Création le de l’École d'Application des Transmissions (EAT) à Montargis, à partir d’éléments du centre d’organisation des transmissions no 40 d’Alger, transféré en France.
Création le de la Direction de l’inspection des transmissions à Paris.
Le le pape Pie XII décide de faire de l’Archange Gabriel, messager de Dieu, le saint patron des transmissions. Longtemps célébré au mois d'avril, il est désormais célébré chaque année le en même temps que saint Michel. Il concrétise donc la nouvelle dimension de l’arme.
Les guerres d’Indochine (1946-1954) et d’Algérie (1954-1962) voient l’émergence des moyens mobiles et sécurisés.
En Indochine, la radio reste le principal moyen de communication sur le terrain pour conduire des opérations et assurer le soutien des postes isolés dans la jungle. La mise en place d’un réseau de faisceaux hertziens permet de réaliser une ossature territoriale des moyens de transmissions.
En Algérie, pour faire face au problème majeur de l’équipement en matériel, une nouvelle gamme de faisceaux hertziens est lancée. Apparaît pour la première fois un système de transmissions global constitué de supports hertziens, radio et filaires permettant de combiner l’emploi de la télégraphie et de la téléphonie. Son utilisation est un facteur déterminant pour l’emploi des forces.
Avec la création de la Compagnie Autonome d’Écoute et Radiogoniométrie (CAER) en 1949 en Indochine, la guerre électronique prend une nouvelle dimension. Cette montée en puissance se concrétise par la création en 1958 de la 785e compagnie de transmissions destinée à expérimenter et adapter des équipements aux spécificités des actions de guerre électronique.
Dans cette phase de montée en puissance, l’évolution des équipements et systèmes mis en œuvre a permis à l’arme de s’affirmer et de devenir l’arme du commandement2.
Puissance nucléaire indépendante développant une stratégie de dissuasion qui lui est propre, la France doit se doter de moyens spécifiquement militaires de transmissions des ordres. Les évènements de mai 68 accélèrent sa réalisation en mettant en évidence la nécessité, en cas de crise grave, de disposer de lignes militaires indépendantes des circuits PTT, en particulier pour activer la Défense Opérationnelle du Territoire (DOT). Le Réseau Intégré des Transmissions de l’armée de Terre (RITTER) va naître. Le déploiement du réseau nécessite une réorganisation des structures de l’arme et la transformation des groupes d’exploitation en régiments d’infrastructure.
Le 708e bataillon de guerre électronique devient en 1967 la première unité à porter l’appellation "guerre électronique". Le 44e régiment de transmissions est créé en 1971 et apparaît, en 1974, le premier système d’arme de guerre électronique dénommé Ensemble de Localisation Et de Brouillage des Ondes Radioélectriques Ennemies (ELEBORE).
Pour s’adapter à l’extrême mobilité de la manœuvre, à la puissance des feux et aux délais de réaction très courts, l’arme des transmissions élabore en collaboration avec l'armée belge un système souple d’emploi, sûr, rapide, entièrement numérisé et automatisé : le Réseau Intégré des Transmissions Automatiques (RITA) qui permet à la radiotéléphonie numérique de faire son entrée dans les systèmes militaires, en avance sur la radiotéléphonie civile. En 1985, l’armée américaine séduite par le système français, décide d’équiper ses transmissions de la technologie de commutation utilisée dans le RITA.[réf. souhaitée]
La guerre électronique se dote d’un deuxième régiment en 1986 : le 54e régiment de transmissions à Haguenau.
L’année 1987 constitue une étape particulièrement importante pour la composante stratégique. Elle voit le lancement de la numérisation du RITTER (projet RITTER III), le début de la mise en place du RITA HCN (RITA du Haut commandement national], la mise en service opérationnel du Réseau de transport des informations numérisées de l’armée de terre (RETINAT), compatible avec le réseau civil Transpac.
Le système de guerre électronique de l’avant (SGEA) est mis en service en 1990 au sein du 54e RT.
« A l’avenir, le maître de l’électron l’emportera sur le maître du feu ». Cette phrase, prononcée par le général Marc Monchal, chef d’état-major de l’armée de terre, annonce une période de mutation profonde, particulièrement axée sur la recherche de la maîtrise de l’information. Ainsi, s’appuyant sur les enseignements tirés de la Guerre du Golfe, l’interconnexion entre les composantes tactique et stratégique s’accroît et permet de disposer d’un système unique et global depuis le théâtre d’opérations, jusqu’à la métropole, grâce à l’apport du Système de RadioCommunications Utilisant un Satellite (SYRACUSE).
Cette période est marquée par une forte interarmisation des domaines de compétence transmissions, et par une intégration marquée des technologies les plus modernes. Le Système Opérationnel Constitué à partir des Réseaux des armées (SOCRATE), regroupe les réseaux des trois armées en développant l’utilisation de supports par fibre optique. Simultanément, les programmes de modernisation des moyens de transmissions des garnisons de l’armée de terre (MTGT) et RITA 2e génération (ou RITA valo ou encore RITA-NG), intègrent le protocole internet (IP : Internet Protocol) offrant ainsi au commandement l’accès à des services nouveaux comme l’internet, l’intranet, les supports de visioconférence.
L’Ensemble de Goniométrie et d’Interception en bande Décamétrique (EGIDE) fait son apparition en 1996, alors que sont menées des études pour l’élaboration de drones de guerre électronique.
Liste des régiments de transmissions en activité
[Quand ?]
Notes et références
- Blondé (général) et Turlan (capitaine), Historique des Transmissions de l'Armée de terre : Tome 1 : Des origines à 1940, Armée de terre, coll. « APPAT [archive] », (ASIN B0014WF4KY)
- Blondé (général) et Turlan (capitaine), Historique des Transmissions de l'Armée de terre : Tome 2 : De 1940 à 1962, Armée de terre, coll. « APPAT [archive] », (ASIN B0014WF4KY)
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Blondé (général) et Turlan (capitaine), Historique des Transmissions de l'Armée de terre : Tome 1 : Des origines à 1940 / Tome 2 : De 1940 à 1962 / Tome 3 : De 1963 à 1988, Armée de terre, coll. « APPAT [archive] », (ASIN B0014WF4KY)
Liens externes
Respect
Le respect évoque l'aptitude à considérer ce qui a été énoncé et admis dans le passé, et d'en tirer les conséquences dans le présent. Il peut ainsi être question du respect d'une promesse, du respect d'un contrat ou du respect des règles d'un jeu. Dans ces exemples, le respect évoque l'aptitude à se remémorer le moment dans lequel un être humain s'est engagé, respectivement, à tenir sa promesse, à satisfaire aux conditions du contrat, ou à se conformer aux règles du jeu.
Le respect, appliqué à un être humain, prend un sens plus proche de l'estime, et s'appuie sur l'aptitude à se remémorer les actes auparavant accomplis par ce même être humain, lorsque ceux-ci sont dignes d'être reconnus. Le respect ne doit pas être confondu avec la tolérance, car celle-ci n'a pas les mêmes motifs, et contrairement au respect, elle n'est pas incompatible avec le mépris.
Définition et étymologie
Définition
Selon différents dictionnaires de langue française, le mot « respect » est défini comme un « sentiment de considération » vis-à-vis d'un tiers, entrainant des égards particuliers1. Ce respect peut être lié à son âge, sa position sociale voire ses grandes qualités ou ses mérites2.
Étymologie
« Respect » est un nom masculin provenant du latin respectus, signifiant « égard, considération » et dérivé de respicere signifiant « regarder en arrière, derrière soi ». Ce dernier mot est formé sur l'infinitif de spectare signifiant « regarder » avec le préfixe re exprimant le retour en arrière, la répétition (voir l'article respect, sur le site du wiktionnaire.)
L'étymologie du terme existe dans d'autres mots de la langue française, issus notamment des adjectifs « respectif », « respectueux » et « respectables ».
Approche historique
Même si l'acteur et réalisateur britannique Charlie Chaplin a pu déclarer que, selon lui, « à aucun moment de l'histoire, le respect humain n'a brillé d'un très vif éclat », on peut cependant lier l'origine du respect dans la pratique des bonnes manières et dans la mise en application d'un certain devoir religieux3.
L'Antiquité
En 435 av. J.-C., le philosophe Socrate rappelle à ses disciples les règles de bienséance dans les réunions où le vin et la fête peuvent entraîner des excès de comportement et de langage. Quatre siècles plus tard, l'homme d'État romain Cicéron fait l’éloge de la civilité dans son Traité des devoirs adressé à son fils Marcus4.
Le Moyen Âge
- Le respect du dogme
Durant le Moyen Âge, l'église catholique romaine veille au respect du dogme qui est l'expression de la foi proclamée solennellement par celle-ci. Malgré l'usage du mot respect ou peut-être même au nom de celui-ci, la tradition pousse les chrétiens défenseurs de l'autorité papale à combattre les hérétiques, allant dont dans le sens contraires des notions modernes du respect de la pensée ou de la croyance des autres.
- L'amour courtois
Parfois interprété comme l’attitude à tenir par un homme en présence d’une femme de la bonne société, la tradition de l'amour courtois a été très répandue dans l'Europe médiévale, d'abord en Occitanie puis dans les pays de langue d'oïl, à compter du XIIe siècle grâce à l'influence de protectrices comme Aliénor d'Aquitaine et Marie de France, la comtesse de Champagne et mécène de Chrétien de Troyes5.
Le siècle des Lumières
- L'Encyclopédie
Éditée en France, entre 1722 et 1745, l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert présente le respect comme « l'aveu de la supériorité de quelqu'un » et définit deux sortes de respect, « celui qu’on doit au mérite, et celui qu’on rend aux places, à la naissance »6.
Approche philosophique et éthique
Philosophie du respect
Le philosophe allemand Emmanuel Kant écrit dans son ouvrage philosophique Critique de la raison pratique ; « le respect s’applique toujours uniquement aux personnes, jamais aux choses », indiquant ainsi que le respect est une notion humaine ne s'appliquant qu'aux êtres humains. Dans le même ouvrage, paraphrasant le philosophe français Fontenelle qui sépare l'attitude respectueuse due au rang à la réalité du respect face au mérite, Kant écrit également : « Devant un homme de condition inférieure, roturière et commune, en qui je perçois une droiture de caractère portée à un degré que je ne me reconnais pas à moi-même, mon esprit s’incline, que je le veuille ou non, et si haut que j’élève la tête pour ne pas lui laisser oublier ma supériorité ».
Cette vision des deux formes de respect existait déjà chez le français Blaise Pascal qui séparaient les « respects naturels » et les « respects d'établissement »7.
Dans un de ses carnets autobiographiques publiés après sa mort, le philosophe français Albert Camus écrit cette phrase : « Rien n'est plus méprisable que le respect fondé sur la crainte », donnant ainsi au respect d'établissement, si cher à Pascal, un aspect moins digne et paradoxalement « moins respectable ».
Le respect, une valeur éthique ?
L’éthique est une discipline philosophique portant sur les jugements de valeur et regroupe un ensemble de règles qui se différencient des règles juridiques, mais qui peuvent néanmoins les compléter.
Le « respect des valeurs » et le « respect de l'autre », sont des notions qui semblent se rattacher à une valeur éthique fondamentale si ce n'est qu'il existe selon les civilisations, les sociétés, voire les groupes sociaux qui la constituent des échelles de valeurs différentes. Par exemple, les rapports sociaux, notamment au niveau sexuel, ont choqué plus d'un explorateur européen venu à la rencontre des peuples autochtones de l'Arctique et du Grand Nord8.
Selon, l'historien français Philippe Boutry, auteur de l'article sur le respect humain, paru dans une publication de l'école française de Rome, « les morales du Grand Siècle trouveraient difficilement preneur dans la dernière décennie du XXe siècle ».
Le respect humain
Le trésor de la langue française informatisé définit le respect humain comme : « Crainte du jugement des hommes, attitude qui conduit à adopter des comportements conformistes dans la crainte de choquer, de déplaire, du qu'en-dira-t-on »9. Ce concept a utilisé par Jean-Jacques Rousseau dans son traité d'éducation L'Émile et Paul Nizan, dans son roman La Conspiration.
Le respect et les nouvelles technologies
Lors d'une table ronde organisée en avril 2016, l'ESENESR, organisme rattaché au ministère de l'Éducation nationale donne des conseils sur la meilleure façon de s'exprimer sur les réseaux sociaux en rappelant la définition de la liberté d'expression. L'usage des réseaux sociaux par les usagers (élèves et enseignant) au sein de l'établissement scolaire doit respecter les grands principes du droit à l'image et l'utilisation des contenus numériques 10.
Le service à compétence nationale française, dénommée agence du numérique, émet une plaquette accessible sur le réseau internet dénommée « On a tous les droits en ligne : Respect ! » qui indique particulièrement que « L'internet est un espace privilégié de liberté pour échanger, s’exprimer, créer, jouer, découvrir le monde... Mais ce n’est pas un espace de non-droits » et explique notamment les principes du droit à l'image, du respect de la vie privée et en informant également sur le harcèlement et la liberté d'expression11.
Aspect social
Le respect humain
Le respect humain se base sur ce que chaque individu doit ou devrait pouvoir éprouver à l'égard de n'importe lequel de ses semblables, comme dans le cadre de cette citation du romancier, poète et homme d'État allemand Johann Wolfgang von Goethe :
« Le respect de nos semblables est la règle de notre conduite. »
Le salut
Au premier degré, le geste de saluer quelqu'un est un geste d’échange de respect. Au second degré, ce geste souligne la reconnaissance et la courtoisie, voire une certaine forme de fraternité ou d'obéissance, particulièrement dans un cadre militaire.
Le geste de saluer existe également dans le cadre religieux chrétien, soit dans le cadre du signe de croix ou celui de la bénédiction, mais aussi dans d'autre religions. Il existe également dans le cadre sportif, notamment dans le cadre de la boxe et des arts martiaux, au théâtre, à la fin d'une représentation et dans le milieu scout et représente pour chacun de ces groupes une forme de respect et de reconnaissance de l'autre, ami ou adversaire.
La politesse
Ce terme regroupe un ensemble de comportements sociaux entre les individus d'une même société visant à exprimer la reconnaissance d'autrui et consistant à s'exprimer et à agir dans le respect de l'autre. La politesse est généralement le reflet d'une bonne éducation12. Le respect des autres et le respect de soi y occupent une place essentielle de la politesse, à tel point, écrit Dominique Picard dans Politesse, savoir-vivre et relations sociales (que sais-je?, 2019, p. 7), "que, dans une forme métonymique, il la représente tout entière. En exigeant le respect, on revendique la politesse".
L'étiquette (bienséance)
L'étiquette, également dénommée sous le vocable de « bonnes manières » est l'indicateur du comportement en société. Le comportement qui consiste à dire bonjour quand on croise quelqu'un dans un espace clos, de dire merci lorsqu'une personne vous remet quelque chose où qu'elle vous rend un service, ou d'être ponctuel à un rendez-vous font partie du respect de l'étiquette.
Sous l'Ancien Régime, notamment sous le règne des Bourbons, la vie des courtisans à la Cour royale de France est organisée par des règlements qui assignaient à chacun sa place, ses droits, mais aussi ses fonctions se définissaient également sous le terme « d'étiquette ».
La tolérance
Sensiblement différente de la notion de respect, la tolérance est une attitude consistant à admettre chez toute autre personne une manière de penser ou d'agir différente de celle qu'on adopte soi-même. Il s'agit en fait de respecter la liberté d'autrui en matière d'opinions, de croyances ou de règles de vie. L'indulgence est aussi une forme de tolérance
Le respect de l'orthographe
Selon le philosophe français Émile-Auguste Chartier, plus connu sous le pseudonyme d'Alain, « L'orthographe est de respect ; c'est une sorte de politesse »13.
Le professeur le lettres Julien Soulié, interrogé par un journaliste du quotidien français Le Figaro, à l'occasion de la réforme de l'orthographe, déclare : « l'orthographe est aussi un code social. Bien écrire à quelqu'un, c'est le respecter et faire acte de bonne manière »14.
Le respect des animaux
La notion de bien-être animal concerne l'amélioration de la condition animale, allant dans le sens d'un respect de l'être humain vis-à-vis des animaux à l'instar du respect de l'être humain vis-à-vis de ses semblables.
En France, de nombreux sites de défenseurs des animaux publient en ligne la déclaration universelle des droits de l’animal, proclamée solennellement le à la Maison de l'Unesco à Paris15. L'article 2 de ce texte institue que « Toute vie animale a droit au respect. »16
Le respect des morts et les rites funéraires
Très tôt, dès l'époque préhistorique, les humains ont pratiqué des rites funéraires, correspondant à un ensemble de gestes, de comportements et de paroles et dans certains pays de danses et de chants, accompagnant le décès d'un être humain afin de lui rendre hommage. Cette pratique entraîne des attitudes de respect envers le défunt, mais aussi envers les sites funéraires que sont les cimetières.
Ce respect des morts est également liés au devoir de mémoire qui désigne l'obligation morale de se souvenir d'un événement tragique et de ses victimes, afin de faire en sorte que cet événement de nature historique ne se reproduise pas. Le Porajmos, la Shoah, les commémorations liées aux victimes de guerre, d'actes de répressions totalitaires, de génocides, d'attentats et de catastrophes naturelles ou technologiques, ainsi que la traite négrière font partie de ce devoir de mémoire envers les morts et entraînent directement le respect des monuments qui y sont liés.
Aspect religieux
Dans la religion chrétienne
- Pour les chrétiens, le respect de la Création fait l'objet d'une attention particulière. Il donne lieu, pour les catholiques et les orthodoxes, à une journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création le 1er septembre17. Elle implique également la préservation de l'environnement humain, avec ce que cela implique tant sur le plan environnemental, que social et économique.
- Dans le cadre de la religion catholique, la notion de respect humain correspond au souci de l'opinion d'autrui et du « qu'en-dira-t-on », lorsque ceux-ci vont contre la religion. De l'autre côté du miroir, se trouve la « vaine gloire », également assimilée au péché d'orgueil18
Dans les autres religions
De nombreuses sourates du Coran, livre saint de l'Islam, évoquent le respect, notamment à l'égard de Dieu et du fait religieux (y compris dans les autres religions), mais aussi à l'égard des parents19
La pratique de la religion bouddhiste met très souvent en avant le respect de l'autre aux travers de règles de tolérance20.
Aspect légal
Respect de la dignité humaine
En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 21.
Respect de la vie privée
La Déclaration universelle de 1948 énonce les droits de l'individu et, parmi ceux-ci, le droit à la protection de la vie privée que répète le droit français.
La principale disposition relative à la vie privée en droit civil français est l'article 9 du Code civil français, issu de la loi du qui prévoit que:
« Chacun a droit au respect de sa vie privée. Les juges peuvent, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que séquestre, saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l’intimité de la vie privée : ces mesures peuvent, s’il y a urgence, être ordonnées en référé. »
En outre, l’article 226-1 du Code pénal punit « d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui. »
Respect des minorités
Cette forme de respect repose sur le principe du droit individuel pour chaque personne et du droit collectif des minorités. Les droits des minorités sont intégrés au droit international des droits de l'homme. Tout comme le droit de l'enfant, les droits des femmes et les droits des réfugiés de toutes origines.
Toute personne relevant également de la communauté LGBT ou relevant d'un handicap, désavantagée ou exclue doit bénéficier du principe de l'égalité et être protégé de la persécution.
- Le principe de « dignité »
En France, l'arrêt du Conseil d'État du , dans l'affaire de « lancer de nains » de Morsang-sur-Orge, est célèbre pour avoir inclus la notion de « dignité humaine » en tant que composante de l'ordre public22.
Respect de l'environnement
La protection de l'environnement et l'éthique environnementale correspondent aux règles à mettre en place pour limiter ou supprimer l'impact négatif des activités de l'Homme sur son environnement. Il existe, en France, depuis peu, un droit lié au respect de l'environnement.
Historiquement, des initiatives telles que la loi sur les Parcs nationaux de 1960 puis de la loi sur l'eau de 1964, la Loi littoral de 1975, puis de 1983, ont constitué des avancées marquantes de la reconnaissance pour l'environnement en France.
Respect des symboles nationaux
- France
En France, de nombreux textes légaux obligent toute personne à respecter ce qu'on dénomme les symboles nationaux, tel que l'hymne national et le drapeau tricolore.
Le décret n° 2010-835 du relatif à « l'incrimination de l'outrage au drapeau tricolore » est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe 23.
Selon le code pénal (en référence à la Loi n°2003-239 du 18 mars 2003), « Le fait, au cours d'une manifestation organisée ou réglementée par les autorités publiques, d'outrager publiquement l'hymne national ou le drapeau tricolore est puni de 7 500 euros d'amende ». En outre, lorsque cet outrage est commis en réunion, celui-ci peut être puni de six mois d'emprisonnement, s'ajoutant à l'amende déjà prévue24.
- Suisse
En Suisse, le code pénal punit de l'emprisonnement ou d'une amende « celui qui, par malveillance, aura enlevé, dégradé, ou aura par des actes outragé un emblème suisse de souveraineté arboré par une autorité, notamment les armes ou le drapeau de la Confédération ou d'un canton »25.
- États-Unis
Aux États-Unis, au nom du droit à la liberté d’expression, il n'y a aucune peine prévue en cas de profanation de la bannière étoilée26.
Respect des fonds (archivistique)
Il s'agit d'un des principes fondamentaux de l'archivistique qui conjugue le respect de provenance d'un fonds d'archives avec le classement cohérent des documents qui le composent.
Respect du contradictoire (principe de droit)
Le principe du respect du contradictoire est un principe de droit existant dans toute procédure, qu'elle soit civile, administrative, pénale ou disciplinaire, et qui signifie que chacune des parties a été mise en mesure de discuter l'énoncé des faits et les moyens juridiques que ses adversaires lui ont opposés. Celui-ci s'applique à tout moment de la procédure.
Dans le système juridique français, le principe de la contradiction est consacré par les articles 14 à 17 du code de procédure civile.
Le respect dans les arts et la culture
Dans la littérature
Deux titres littéraires évoquent ce mot dans leurs titres : « Le Respect des morts », une pièce de théâtre signée par l'écrivain ivoirien Amadou Koné, publiée en 1980, et « Minimum respect », un recueil de poèmes de Philippe Muray, publié en 2003.
Dans la chanson
Un groupe de rock canadien, originaire de Québec se dénomme « Les Respectables ».
Au cinéma
Dans d'autres domaines
Respect Magazine ou Respect mag est magazine périodique trimestriel gratuit diffusé à 100 000 exemplaires27. Il existe également un parti politique : le Parti du respect, fondé en 2004 en Angleterre et au Pays de Galles.
Respect Zone est une organisation non gouvernementale française fondée en 2014, spécialisée dans la lutte contre les cyber-violences, le harcèlement et les discriminations.
Notes et références
- Site Larousse, page sur la définition du mot "respect" [archive], consulté le 15 octobre 2018
- Site CNRTL, page sur la définition du mot "respect" [archive], consulté le 15 octobre 2018
- Charles Chaplin, Histoire de ma vie, traduction de Jean Rosenthal, Robert Laffont, 1964 lire sur Google Livres
- Site "apprendre les bonnes manières", page "L’ histoire de la politesse : quelques dates tirées du magazine Historia n°785" [archive], consulté le 16 octobre 2018
- Laure Verdon, Le Moyen Âge, Paris, Le Cavalier Bleu éditions, 2003, coll. « Idées reçues », p. 96, 128 p. (ISBN 2-84670-089-3).
- Site Encyclopédie.eu, page morale, article sur le respect dans l'encyclopédie de Diderot [archive], consulté le 16 octobre 2018
- Site Philolog, page sur le sentiment du respect par Simone Manon [archive], publiée le 27 janvier 2008
- site Cairn info, "revue Diogène, le « troisième » sexe social des Inuit par Bernard Saladin d’Anglure" [archive], consulté le 17 octobre 2018
- « Respect » [archive], TLFI.
- Site de l'ESEN, page "S'exprimer, échanger et partager sur les réseaux sociaux dans le respect des autres et de soi-même : aspects juridiques et éthiques" [archive], consulté le 17 octobre 2018
- Site internet sans crainte, plaquette "On a tous des droits en ligne : Respect !" [archive], consulté le 17 octobre 2018
- Site du CNRTL, page sur la politesse [archive], consulté le 15 octobre 2018
- Site Le Figaro, page sur la citation d'Alain [archive], consulté le 15 octobre 2018
- Site du quotidien le figaro, article "Que cache la réforme de l'orthographe ?" [archive], publié le 30 août 2016
- Boris Cyrulnik, Elisabeth de Fontenay, Peter Singer, Karine Lou Matignon, David Rosane, Les animaux aussi ont des droits, Seuil, 288 p. [archive]
- Site de la SPA de Colmar, page sur la déclaration universelle des droits de l’animal" [archive], consulté le 17 octobre 2018
- Lettre du pape François pour l'institution de la « Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création », (1er septembre) [archive]
- [« Le respect humain » de Philippe Boutry, dans « Alla Signorina ». Mélanges offerts à Noëlle de La Blanchardière, Rome, École française de Rome, 1995, p. 23-49
- Jacqueline Chabbi, Les trois piliers de l'islam. Lecture anthropologique du Coran, Paris, Fayard, 2016
- Blog du moine bouddhiste Matthieu Ricard, page sur le respect [archive], consulté le 15 octobre 2018
- Loi relative au respect du corps humain et loi relative au don et à l'utilisation des éléments et produits du corps humain, à l'assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal [archive]
- Voir l'arrêt sur le site du Conseil d'État [archive]
- Site légifrance, texte du décret n° 2010-835 du 21 juillet 2010 [archive], consulté le 17 octobre 2018
- Site légifrance, texte de l'article 433-5-1 du Code pénal français [archive], consulté le 17 octobre 2018
- Site de l'affichage bilingue de textes juridiques suisses, article 270 du code pénal de la confédération [archive], consulté le 17 octobre 2018
- Site la presse, article "Les américains ont ils le doit de brûler leur drapeau ?" [archive], consulté le 17 octobre 2018
Annexes
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Articles connexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Ouvrages philosophiques et théologiques
- Emmanuel Kant, Fondements de la Métaphysique des mœurs [archive], publié en Livre de Poche (ISBN 978-2-253-06514-2)
- K M. Cyrille Arpagan, Le respect du sacré dans la vie chrétienne (Pour un merveilleux épanouissement spirituel et de la communauté chrétienne en général), Édisercom, 2005
- Michel Puech, Brigitte Labbé, Jacques Azam (Auteurs) et Jacques Azam (Illustrateur), Le respect et le mépris, collection « Goûter Philo », édition Milan Eds 2005 (ISBN 978-2-745-90713-4)
- Ouvrages généraux
- Jean Gastaldi, Le petit livre du respect, éditions du rocher, 2006 (ISBN 978-2-268-05933-4)
- Lynne Truss (auteur), Corinne Marotte (Traductrice), Y'a plus d'respect ! : La grossièreté au quotidien ou six bonnes raisons de ne plus sortir de chez soi (collection Payot Grand format), éditions Payot 2008 (ISBN 978-2-228-90275-5)
- Ouvrages éducatifs
- Roselyne Bertin, Du respect pour le prof ! (Collection : 11-13 ans), édition Rageot 2003, (ISBN 978-2-700-22799-4)
- Brigitte Racine, Le respect : Une valeur pour la vie, Editions de l'Hôpital Sainte-Justine, 2016 (ISBN 978-2-896-19788-0)
Liens externes
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