Arts martiaux mixtes
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| Autres noms |
Mixed martial arts (MMA) Combat libre Cage fight Free-fight |
| Pratiquants renommés |
Randy Couture (USA), Ken Shamrock (USA), Quinton Jackson (USA), Royce Gracie (BRA), Fedor Emelianenko (RUS), Jon Jones (USA), Georges Saint-Pierre (CAN), Anderson Silva (BRA), Conor McGregor (IRL), Khabib Nurmagomedov (RUS), Dustin Poirier (USA), Francis Ngannou (CMR) |
| Sport olympique |
non |
| Fédération mondiale |
IMMAF1 |
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Les arts martiaux mixtes, souvent désignés par le sigle anglais MMA pour mixed martial arts, anciennement appelés combat libre ou free-fight, sont un sport de combat de percussion-préhension, combinant les techniques de percussion, telles que coups de pied, de poing, de genou et de coude, et les techniques de préhension en corps à corps, de projections et de soumission ainsi que les techniques particulières de percussion au sol.
Bien qu'issu d'une longue tradition de sports de combat peu régulés qui remonte notamment à la pratique du pancrace dans l'Antiquité, ce sport n'a commencé à uniformiser mondialement ses codes qu'à partir des années 19902. Néanmoins, ce sport continue à être interdit en compétition dans certains pays, en raison de sa dangerosité.
Généralités
Sous la dénomination de « mixed martial arts », plusieurs disciplines sont généralement regroupées, les appellations variant selon les points de vue et les périodes :
- les mixed martial arts, dits « MMA » (littéralement « arts martiaux mixtes), terme anglais pour désigner des rencontres interdisciplinaires qui ne sont applicables qu'en combat libre (par exemple un boxeur peut affronter un lutteur dans le cadre du MMA). Ce terme prend tout son sens depuis que les combattants ont compris l'importance de s'entraîner aux nombreux sports qui permettent d'appréhender certaines phases des combats (cross training). Aujourd'hui, ce terme permet de définir ce nouveau sport de combat à part entière, aux influences multiples ;
- le free-fight, faux anglicisme désignant le « combat libre » ;
- le vale tudo, appellation portugaise qui se traduit par « tout se vaut », « tout est permis », l'ancêtre du combat libre moderne ;
- le no holds barred, dit « NHB », terme qui ne convient qu'aux affrontements ayant très peu de règles, à l'image des tournois de type vale tudo comme l'International Vale Tudo Championships et des premiers événements de l'Ultimate Fighting Championship ;
- le pancrace.
- En France
- la « brancaille », interdite après la Seconde Guerre mondiale, était une discipline proche du combat libre. La lutte contact, synthèse de boxe pieds-poings et de lutte, a quant à elle vu le jour dans les années 1990 ;
- le full fight a été mis au point en 2013 par Daniel Rennesson, un ancien champion de France de karaté et de full contact, Gaël Coadic et Roger Itier. Cet art martial fait appel à des techniques de karaté, kung-fu, sanda, jiu-jitsu et grappling. Le full fight se pratique avec des protections : les boxeurs gantés portent, outre une coquille et un protège-dents, un casque et des protège-tibias3. Une discipline similaire, plus récente, est le karaté mix4.
Le concept des premiers tournois de combat libre enregistrés était simple : deux hommes, dans un octogone ou sur un ring, s'affrontent dans un combat où presque tous les coups sont permis. Les façons de gagner un combat sont le KO, TKO ou la soumission (l'abandon d'un combattant), ou bien la décision unanime ou partagée. Ces tournois avaient pour objectif de permettre la confrontation de différents sports de combat dans le but de déterminer quels styles étaient les plus efficaces. Après des débuts très controversés, à cause d'une campagne de marketing mettant en avant l'ultraviolence et l'absence de règles des premiers tournois médiatisés, le combat libre est devenu un sport à part entière très encadré et réglementé. De ces premiers tournois, souvent sanglants, vient le combat libre moderne, les organisations et les infrastructures sont les mêmes depuis le début mais les règles ont évolué à cause de la pression de certains médias, de certains hommes politiques et anciens sportifs. Ainsi, il est devenu impossible de trouver une organisation autorisant les coups de tête ou les frappes aux parties génitales par exemple. Les techniques les plus efficaces restent pourtant présentes (soumissions au sol et frappes conventionnelles issues des boxes pieds-poings). Des médecins assistent aux combats, prêts à faire arrêter une rencontre qui deviendrait trop dangereuse pour un des combattants. Malgré son évolution, le combat libre reste critiqué pour sa violence et ses détracteurs nombreux. Un spécialiste des sports de combat[Qui ?] a affirmé qu'il y a plus de morts et de blessés durant les matches de football américain que lors des tournois de combat libre.[réf. nécessaire]
Les partisans du combat libre mettent en avant que, bien encadré, il n'est pas plus dangereux que d'autres sports de combat : la variété de techniques répartit les zones d'impacts, diminuant ainsi les risques de traumatisme crânien que l'on rencontre en boxe par exemple (où la tête est frappée de façon répétée)[réf. nécessaire]. Le combat libre est devenu aujourd'hui un sport de combat, dans lequel les combattants disposent du plus vaste arsenal technique possible, leur permettant ainsi de combattre tout en respectant certaines règles qui d'ailleurs continuent de varier selon les organisations[réf. nécessaire]. Une méta-analyse réalisée en 2014 a voulu estimer la dangerosité de la discipline5. Le paramètre de dangerosité retenu est le nombre de blessures (essentiellement des traumatismes crâniens) par athlètes-exposés par événement. Dans un combat, il y a par définition deux athlètes-exposés. Le taux de blessures estimé en MMA est de 228,7 blessures pour 1 000 athlètes-exposés. C'est le plus élevé de tous les sports de combat : à titre de comparaison, on est à 44 pour 1 000 en judo, 79 pour 1 000 taekwondo et 77,7 pour 1 000 en boxe amateur. Du fait de la popularité grandissante de ce sport, de nombreuses associations médicales dans le monde ont appelé à l'interdiction de ce sport, principalement en raison du risque élevé de lésions cérébrales6,7. Les médecins rappellent en particulier qu'il n'y a pas de différence entre un KO et une commotion cérébrale et que les combattants recherchent souvent le KO pour gagner leur match. Les risques sont plus important dans les catégories de poids les plus lourdes et chez les hommes que chez les femmes.
Pour évoluer en combat libre, il faut maîtriser les trois distances du combat : le combat debout à distance où l'on utilise des coups de poing et pied essentiellement, le combat debout au corps à corps avec coudes, genoux, clés et torsions (voir clinch, grappling et takedown) et enfin le combat au sol, distance très proche où l'on peut tenter de soumettre son adversaire avec des étranglements et des clés de bras ou de jambe, ou faire du ground and pound, c'est-à-dire profiter d'une position avantageuse au sol pour frapper son adversaire. Aucune distance n'est négligée et chaque combattant a son domaine de prédilection et ses faiblesses, qu'il essaie d'atténuer par un entraînement particulièrement complet (voir cross training).[réf. nécessaire]
L'organisation de combat libre la plus médiatisée est l'UFC mais d'autres organisations comme le Bellator MMA gagnent en popularité. Actuellement[Quand ?] cette forme de combat est en pleine expansion médiatique, et elle est devenue plus populaire que le K-1 ou la boxe anglaise.
Histoire
Pancrace
Scène de pancrace : un arbitre punit avec un fouet un athlète qui tente de crever l'œil de son adversaire, kylix du Peintre de la Fonderie, v. 490-480 av. J.-C., British Museum (E 78).
Le sport qu'est le MMA moderne n'est pas un descendant direct du sport antique qu'était le pancrace8, on retrouve toutefois certains points communs entre ces deux disciplines séparées par plus de 2 500 ans9,10.
Les premières traces de combat libre11 ont été attestées en Grèce, en Turquie, en Syrie, en Italie, en France, en Espagne, au Portugal, en Égypte et à Makthar en Tunisie ; de nombreux documents attestent que différentes formes locales anciennes de combat libre puisant leur origine dans le pancrace antique ont survécu jusqu’à notre époque. Le pancrace fut l'une des premières formes de sport de combat à mains nues avec tout de même un minimum de règles. Il fut introduit aux jeux olympiques antiques en 648 av. J.-C. Le mot « pancrace » est l'association du mot pan signifiant « tout » et kratos signifiant « puissances », décrivant bien le sport, mélange de boxe et de lutte. Le sport n'a alors que deux règles, ne pas mordre et ne pas frapper aux yeux, même si ces techniques sont autorisées chez les Spartiates. Les rencontres ne prennent fin que lorsque l'un des adversaires est inconscient ou se soumet en faisant signe de la main. Souvent, les affrontements durent des heures et finissent parfois avec la mort d'un, voire des deux combattants. Le pancrace devint le sport le plus populaire aux jeux olympiques et dans la Grèce antique12.
Les Lutteurs, reproduction d'une statue de bronze du IIIe siècle, Uffizi, Florence, Italie.
Les rencontres prenaient place dans une arène, surface carrée d'environ 12 à 14 pieds de côté. Un arbitre armé d'un bâton ou d'un fouet, veillait à faire respecter les règles. Les techniques les plus souvent utilisées étaient les coups de poing, de genou, de coude et de pied, les clés articulaires et les étranglements. Les coups de pied aux jambes, à l'aine et au ventre étaient fréquents. Même si les échanges debout existaient, la grande majorité des combats se déroulaient au sol, où les prises de soumissions et les coups étaient permis. Les pratiquants du pancrace étaient réputés pour leurs aptitudes et leur habilité au corps à corps. La strangulation était la cause la plus commune des décès lors des combats12. Les athlètes de pancrace en Grèce antique, les pancratiastes13, devinrent des héros, et l'objet de nombreux mythes et légendes. Arrhichion, Dioxippos, Polydamas de Scotoussa ou Milon de Crotone sont ceux qui ont laissé le plus de traces. Alexandre le Grand cherchait à les recruter en tant que soldats, à cause de leur habileté légendaire au combat sans arme. Lorsqu'il envahit l'Inde en 326 av. J.-C., de nombreux pancratiastes combattaient dans ses rangs. Ce pourrait être l'origine des arts martiaux chinois, prenant souvent leur source en Inde à cette époque. Le pancrace est la toute première forme de combat connue de ce qui deviendra plus tard ce que l'on nomme maintenant les arts martiaux mixtes12.
Le déclin du pancrace en Grèce, coïncidant avec la montée en puissance de l'Empire romain, vit des sports plus réglementés, tels que la lutte et la boxe, devenir les principales formes de combat en Occident, alors que les arts martiaux traditionnels se développaient en Asie. Cette situation perdura au cours de siècles, et était toujours présente en 1925, lorsque le combat libre fit son apparition à Rio de Janeiro au Brésil12.
Jiu-jitsu brésilien
Mitsuyo Maéda, surnommé Count Koma, l'homme qui transmit à la famille Gracie ses techniques de judo et de ju-jitsu.
Si de nombreux combats sans règles étaient organisés en Europe à la fin du XIXe siècle entre lutteurs et autres sportifs, lors de véritables tournois sportifs ou lors de concours artistiques (music hall), c'est au Brésil que le renouveau du combat libre a réellement pris de l'ampleur. Le combat libre moderne a plusieurs influences, tout d'abord les violentes rencontres de vale tudo au Brésil et ensuite le shoot wrestling au Japon. Le vale tudo, qui signifie « tout est permis », apparu dans les années 1920 au Brésil avec le fameux « Challenge Gracie » qui opposa la famille Gracie à d'autres représentants d'arts martiaux. Pour bien comprendre la réapparition du combat libre, il est nécessaire de s'attarder sur l'histoire de la famille Gracie au Brésil. Une partie de cette famille descend de George Gracie, un Écossais originaire de la ville de Carronhill située dans l'ancienne région écossaise de Dumfries and Galloway. George Gracie a immigré aux États-Unis à l'âge de 25 ans en 1826. Gastão Gracie, petit-fils de George, quitte Rio de Janeiro en 1901 pour s'installer dans la province du Pará, au nord du pays. Au début des années 1900, un Japonais du nom de Mitsuyo Maéda s'installe également dans la même région, envoyé par le gouvernement nippon qui voulait y établir une colonie. Il devint rapidement ami avec Gastão Gracie qui est parvenu à devenir une figure politique locale. Gastão Gracie aida Maéda à établir la colonie japonaise, usant de son influence12,14,15.
Mitsuyo Maéda, debout sur la gauche de la photo, et ses premiers élèves au Brésil.
Maéda, en plus de son habileté politique, était également connu au Japon pour une autre raison, il était un champion reconnu de Judo. Et c'est ainsi que Maéda, ou Count Koma, surnom hérité d'un séjour en Espagne, offrit, en remerciement pour l'aide que Gastão lui avait apporté, d'apprendre à son fils, Carlos Gracie, ses connaissances en judo et en ju-jitsu. Maéda entraîna le jeune Carlos entre sa 15e et 21e années, puis il retourna au Japon. Une fois son maître parti, Carlos Gracie commença à enseigner l'art de Maéda à ses frères, Hélio, Jorge, Osvaldo et Gastão Jr. Les frères Gracie commencèrent alors à adapter les techniques de Maéda afin de les rendre les plus efficaces possibles. C'est en 1925 que Carlos Gracie parti pour Rio de Janeiro avec Hélio, plus jeune de 11 ans, où ils ouvrirent une académie de jiu-jitsu12,14,15 Un des frères, Hélio Gracie étant le plus jeune (16 ans) et le plus léger (seulement 62 kg) lorsqu'il commença à apprendre le Jiu-Jitsu. Ne pouvant pas participer aux entraînements, il observait son frère plus âgé enseigner chaque jour. Lorsque Carlos ne pouvait plus participer au cours, Hélio fut invité à le remplacer. En raison de sa taille et de son gabarit, il commença à adapter les règles de base de Jiu-Jitsu suivant son petit gabarit. Il présenta l'application de la puissance, à l'art, permettant à un plus petit adversaire de battre un plus grand. Il expérimenta cette modification et augmenta les techniques de base pour les rendre efficaces dans toutes les catégories. Tous commencèrent le développement d'un nouvel art martial, le Gracie Jiu-Jitsu.
Masahiko Kimura avança que si son combat contre Hélio durait plus de 3 minutes ; il consentirait à déclarer celui-ci vainqueur…
Carlos et Hélio Gracie continuèrent à progresser et à perfectionner leur art dans leur nouvelle académie. Carlos imagina, afin d'attirer l'attention et de se promouvoir, un plan marketing connu sous le nom de « Challenge Gracie ». Il publia une série d'annonces dans différents journaux de Rio, comprenant une photo de lui-même, peu impressionnant physiquement, une publicité pour son académie, et un défi : « Si vous voulez un bras ou des côtes cassés, contacter Carlos Gracie à ce numéro. » Et c'est ainsi que commença le renouveau des arts martiaux mixtes, Carlos, puis son jeune frère Hélio, suivis par les fils des deux hommes, lancèrent et relevèrent de nombreux défis dans les matchs de vale tudo, contre des représentants de différentes écoles, karaté, boxe, capoeira12,14,15. Au fur et à mesure, la popularité de ces défis se répandit dans tout Rio, et les matchs, initialement fermés au public, commencèrent à rassembler de plus en plus de monde, jusqu'à prendre place dans les grands stades de football. L'un des premiers de ces combats professionnels fut l'affrontement entre le champion brésilien poids léger de boxe, Antonio Portugal et le frère de Carlos, le plus jeune, plus petit et plus léger Hélio. Ce dernier remporta le combat en 30 secondes par soumission, et fut élevé au rang de héros. À cette époque, le Brésil n'avait pas d'icône sportive internationale, et Hélio Gracie prit cette place12,14,15.
L'existence de ces défis fut connue au Japon, et de grands combattants japonais vinrent participer à cette nouvelle forme de compétition contre les Gracie, pensant que ceux-ci étaient en train de corrompre leurs arts traditionnels. De nombreux champions japonais affrontèrent Hélio, qui, avec ses 65 kg était souvent largement plus léger que ses adversaires. Ses deux seules défaites, contre Masahiko Kimura16,17 et Valdemar Santana18 restèrent dans la légende. Hélio continua à défendre le nom des Gracie ainsi que leur art martial entre 1935 et 1951. À 49 ans, sa défaite contre Santana fut son dernier combat. C'était au tour du fils aîné de Carlos, Carlson, alors âgé de 17 ans, de prendre la relève. Plus tard ce sont les fils de Hélio, Rolls, Rickson et Rorion, qui continuèrent le « Challenge Gracie »12. Le vale tudo devint immensément populaire, devenant rapidement le second sport en popularité, pour ce qui est de la vente de billets, au Brésil, derrière le football. C'est un statut que l'on retrouve encore de nos jours. Des nombreuses équipes et organisations se formèrent, et des rencontres commencèrent à être régulièrement organisées un peu partout dans le pays. Les combats voyaient s'affronter des combattants de différents styles, notamment de brazilian jiu-jitsu, de muay thai kickboxing, de luta livre wrestling et de boxe. Avec le succès croissant du Gracie jiu-jitsu, certains membres de la famille partirent aux États-Unis12.
Avènement du MMA moderne avec l'UFC
Royce Gracie, principale icône de la nouvelle ère du MMA, grâce à ses victoires lors des premiers UFC au début des années 1990.
Au début des années 1980, Rorion, le fils aîné de Hélio, part aux États-Unis pour enseigner le Gracie jiu-jitsu en Californie. Comme son père et son oncle avant lui, il fait la promotion du fameux « Gracie Challenge », en y ajoutant un détail : il offre 100 000 dollars à quiconque le battra ou l'un de ses frères dans un match de vale-tudo. Encore une fois, ces défis apportent au jiu-jitsu brésilien une grande popularité.
Lorsque Rorion réalise le potentiel du style de combat de sa famille, il décide de créer une organisation destinée à promouvoir son art aux États-Unis12. Après des années de travail et de promotion de son sport familial, Rorion rencontre Art Davie, un homme d'affaires qui s'était déjà intéressé à ce sport après un voyage en Thaïlande au cours duquel il avait assisté à une rencontre de type vale-tudo. Davie utilisa ses relations dans l'industrie de la télévision pour contacter Bob Meyrowitz, le président de Semaphore Entertainment Group (SEG), une société spécialisée dans le paiements à la séance (pay-per-view) des événements sportifs. Il organise alors une rencontre entre Rorion, Bob Meyrowitz et lui-même. Ensemble, les trois hommes créent l'Ultimate Fighting Championship, un tournoi dont le but est de faire s'affronter des adversaires de styles différents. L'UFC 1 a lieu le à Denver aux États-Unis. Ce tournoi d'un nouveau genre, remporté à trois reprises par son frère Royce, rencontra un succès important et entraîna un profond bouleversement dans le milieu des sports de combats. À l'UFC 1, 86 000 paiements à la séance sont vendus. À partir du troisième UFC, c'est plus de 300 000 paiements à la séance qui sont vendus à chaque show. Mais si le MMA s'est fait une petite place dans le sport américain, il traîne une très mauvaise réputation. Les six premiers UFC avaient effectivement très peu de règles : pas de limite de poids, pas de limite de temps, pas d'équipement de protection obligatoire. Les seules règles étaient de ne pas frapper les yeux, de ne pas mordre et de ne pas saisir les parties. Le combat ne pouvait être stoppé que par arrêt de l'arbitre, knock out ou soumission, cette dernière pouvant être signalée verbalement ou en tapotant trois fois en signe d'abandon. Les rencontres ont lieu dans une cage grillagée octogonale dénommée « l'octogone »12.
L'UFC, né en 1993, et son « Octogone », la cage grillagée servant d'aire de combat.
Les premiers UFC étaient des tournois au cours desquels les combattants réalisaient plusieurs combats successifs au cours de la même soirée, avec élimination directe jusqu'à la finale. L'absence de catégorie de poids apparut rapidement comme un problème, permettant par exemple, lors du troisième UFC, un affrontement entre Emmanuel Yarborough, un sumotori de 273 kg, contre Keith Hackney, un karatéka de 91 kg12. Il devint rapidement évident que l'absence de limite de temps et l'absence de juges était problématique. Ainsi, lors de l'UFC IV, la plupart des compétiteurs s'étaient entraînés aux techniques de combat au sol, dont l'importance avait été révélée par le succès de Royce Gracie, et les combats devinrent de plus en plus long, chaque adversaire se neutralisant mutuellement. Cette augmentation progressive de la durée des combats eut deux conséquences : l'événement dépassait la durée prévue par la chaîne retransmettant la télévision à la carte, et les amateurs se lassaient de ces longues phases de combat au sol, jugée ennuyeuses. La SEG (Semaphore Entertainment Group) réagit et institua, en 1995 pour l'UFC V, une limite de temps de 30 minutes, sans pour autant introduire des juges. Ainsi la rencontre revanche tant attendue entre Royce Gracie et Ken Shamrock dura 30 minutes et fut annoncé comme un match nul, provoquant la colère des fans. La SEG instaura donc des juges dès l'UFC suivant, afin de décider de l'issue des matchs atteignant la limite de temps fixée12.
Des opposants à l'UFC et au MMA en général ne tardèrent pas à se manifester, notamment aux États-Unis. La SEG était en partie responsable de ces difficultés. En effet, elle avait mis en avant la brutalité des combats et l'absence de règle, faisant passer la compétition comme un événement No Holds Barred où tout était permis et où tout pouvait arriver, même la mort d'un combattant, ce qui n'est jamais arrivée. Cette stratégie marketing, payante au début afin d'attirer l'attention des médias, s'avéra être un désastre un peu plus tard. Une fronde anti-UFC vit rapidement le jour, menée par le sénateur de l'Arizona John McCain, lié au milieu de la boxe, qui y voyait un sport bestial rappelant l'époque des gladiateurs romains. En 1996, McCain et le sénateur républicain du Colorado Ben Nighthorse Campbell écrivent une lettre aux gouverneurs des 50 États américains, présentant l'UFC comme « un sport sanglant, brutal et répugnant… qui ne devrait pas être autorisé sur le territoire des États-Unis19. » Il parvient ainsi à faire progressivement interdire l'UFC de presque tous les états, obligeant les organisateurs à se déplacer d'États en États selon la législation. De plus il entraîne la plupart des compagnies de télévision à la carte à retirer le MMA de leur carte, privant du même coup l'organisation d'une grande partie de ses revenus. En 1997, les deux plus gros distributeur, TCI et Time Warner, se retirent, mettant l'UFC au bord de la faillite12,19,20.
Le Pride, né au Japon en 1997, devient rapidement la référence en matière de MMA jusqu'à son rachat par l'UFC en 2007.
Alors que l'UFC survit tant bien que mal, au Japon, le premier Pride Fighting Championships est organisé en 1997, révélant Rickson Gracie, le demi-frère ainé de Royce. Cette nouvelle compétition, proposant des combats sur un ring, et non une cage, et comportant plus de règles que l'UFC, allait devenir rapidement la plus importante organisation de MMA au monde20. En 2001, la SEG au bord de la faillite est approchée par les dirigeants de Station Casinos, une compagnie gérant des médias et des casinos, basée à Las Vegas et appartenant aux frères Lorenzo et Frank Fertitta. Leur intention est de rendre à l'UFC sa popularité et de se faire accepter. Les Fertitta et Dana White, ancien promoteur de boxe et nouveau président de Zuffa, cherchent à transformer l'UFC, et le MMA dans le même temps, en « un bon sport, propre et avec des règles actualisées », lui permettant éventuellement d'être reconnu et légitimé12. Un mois plus tard, en janvier 2001, les Fertittas achètent l'UFC pour 2 millions de dollars et crée Zuffa, LLC afin de gérer l'évènement21.
Zuffa commence alors à racheter les principaux concurrents. Le , ils rachètent leur principal concurrent pour un peu moins de 70 millions de dollars : le leader mondial nippon Pride Fighting Championships, qui est au bord de la faillite. Ce rachat permet à l'UFC d'asseoir sa suprématie sur le sport. Après avoir un temps annoncé vouloir développer le Pride FC à l'échelle mondiale et concurrencer le football, Zuffa décide finalement le de fermer la ligue japonaise après avoir transféré au sein de l'UFC la plupart de ses meilleurs combattants.
En étroite relation avec la Nevada State Athletic Commission, Lorenzo Fertitta étant un ancien membre de la NSAC, Zuffa obtient l'autorisation d'organiser ces événements au Nevada22. Peu après, l'UFC 33 est de retour sur les écrans de télévision en pay-per-view. Les records de ventes, que ce soit les ventes de paiement à la séance ou de places pour assister à l'événement sont battus. Le nouvel UFC fait un retour avec des règles plus restrictives, incluant rounds, limite de temps, cinq catégories de poids, une liste de 31 fautes et huit façons différentes de remporter la victoire. La compétition est bien différente de celle de 1993, et les compétiteurs aussi, qui sont devenus professionnels et s'entraînent désormais souvent plus de six heures par jour, travaillant leur force et leur condition physique en plus des techniques de frappes et de grappling12.
Tentative de reconnaissance olympique
À la fin des années 1990, un mouvement se développa pour le retour du pancrace aux Jeux olympiques. Ce mouvement, né en Grèce et mené initialement par des pratiquants de karaté, a pour nom l'International Federation of Pankration Athlima (IFPA)23. Pour les Jeux olympiques d'été de 2004, jeux de la XXVIIIe olympiade de l’ère moderne, qui se sont déroulés à Athènes (Grèce) du 13 au 29 août 2004, une rumeur persistante racontait que le pancrace, l'un des sports originels des Jeux olympiques antiques, ferait sa réapparition. Cela ne fut pas le cas, en 1996, le Comité international olympique exprima ses doutes sur la capacité de la Grèce à assurer toutes les bonnes conditions requises pour un bon déroulement des Jeux (sécurité, construction, système de transport, etc.). Après avoir été menacée d'un transfert des Jeux pour Sydney en Australie, la Grèce réussit à convaincre le CIO qu'elle serait capable d'accueillir les Jeux, à condition que de nouveaux sports, pancrace compris, ne fussent pas rajoutés24.
En 2000, l'Américain Craig Smith quitta cette organisation et forma la World Pankration Federation (WPF) afin d'établir une organisation centrale permettant de développer le pancrace : « Le but premier de la World Pankration Federation n'est pas de permettre la réintroduction du pancrace aux Jeux Olympiques. C'est plutôt de fournir une structure adéquate dans laquelle les athlètes peuvent participer à des compétitions locales, régionales, nationales et internationales, en développant leur habilité et le sport avec honneur, intégrité, et dans un esprit sain de compétition. Et si tout cela est accompli, l'objectif de réintroduire le pancrace aux Jeux Olympiques viendra naturellement, en son temps. »23.
Entraînement
L'entraînement en combat libre varie selon les spécificités du combattant, sa (ou ses) discipline(s) privilégiées et son équipe et dure environ deux mois pour une préparation optimale avant un combat. Comme dans tout sport de haut niveau les entraînements sont conditionnés par une hygiène de vie irréprochable, aucun sportif normalement ne fume ou boit de l'alcool de manière importante.
L’athlète doit pratiquer généralement:
- Une/des discipline(s) de combat debout striking : Boxe, Kickboxing, Karaté, Muay-Thaï etc.
- Une/des discipline(s) de combat au corps à corps clinch : Muay-Thaï, Sambo, Jiu-Jitsu, Judo, etc.
- Une/des discipline(s) de combat au sol grappling : jiu-jitsu brésilien, sambo, etc.
- La musculation et le cardio-vasculaire sont essentiels pour augmenter son endurance et sa puissance pour un combat.
L'athlète peut pratiquer ses disciplines en sparring ou avec un sac de frappe afin, notamment, d'éviter les blessures. Des combattants pratiquent aussi par exemple le crossfit, des exercices physiques qui mélangent musculation et cardio.
Stratégies
Phases d'un combat
Le combat libre est un sport relativement jeune et il connaît des évolutions permanentes. L'entraînement, la compréhension du combat, les stratégies et les techniques évoluent constamment. Toutefois certains éléments ne changent pas, il existe ainsi trois phases principales lors d'un combat de MMA25 :
- La phase de combat debout, domaine de prédilection de la boxe, du kick boxing, du muay-thaï ou du karaté, phase lors de laquelle les deux adversaires sont debout et s'affrontent en utilisant principalement des coups de pied, de poing, de genou et de coude.
- La phase de contact ou d'accrochage debout, le clinch, domaine de prédilection du ju-jitsu, de la lutte, du grappling, du sambo et du judo, où l'on cherche à entrer en contact avec son adversaire, pour l'amener au sol à l'aide d'une projection ou d'une amenée au sol, voire pour le frapper avec ses genoux comme on le voit dans le muay-thaï.
- La phase de combat au sol, domaine de prédilection du jiu-jitsu brésilien, du judo, du ju-jitsu japonais (ensemble de disciplines dont sont issus le judo et le ju-jitsu brésilien), du sambo ou de la lutte, lors de laquelle on va tenter de prendre la meilleure position possible, de passer la garde et d'attaquer son adversaire soit en ground and pound avec des techniques de frappes, soit avec des mouvements de soumission tels que les étranglements ou les clés.
Lors des premiers événements de combat libre moderne, on pouvait voir une grande variété de styles tous très différents (des sumotoris, des ninjas, des boxeurs gardant leur gants de boxe anglaise, des karatékas en dogi, des lutteurs en boxer, etc.). Mais au fur et à mesure que le sport a évolué, les styles « exotiques » et les styles traditionnels ont peu à peu disparu, car le combat libre demande une maîtrise de ces trois distances et rares sont les hyperspécialistes d'une seule distance pouvant rivaliser avec les spécialistes du combat libre, pratiquant le cross training et s'entraînant spécifiquement pour cette discipline.[réf. nécessaire]
Lors d'un combat de MMA, il existe différentes stratégies permettant de jouer sur ses points forts tout en profitant des points faibles de son adversaire : le « sprawl-and-brawl » consiste à éviter d'être amené au sol pour combattre debout, le « clinch fighting » consiste à entrer en contact avec son adversaire afin d'appliquer certaines techniques de percussion ou de projection, le « ground-and-pound » consiste à amener son adversaire au sol puis à appliquer des techniques de percussion, le « submission grappling » consiste à amener son adversaire au sol pour appliquer des techniques de soumission26.
Combat debout
Le « sprawl-and-brawl », littéralement « s'affaler et se bagarrer », est une stratégie généralement utilisée par les combattants préférant le combat debout et les techniques de boxe ou de kickboxing comme les coups de poing et de pied. Ces combattants vont tenter de maintenir le combat debout, tout en utilisant des techniques de sprawl afin de résister à l'amené au sol (takedown)26.
Le sprawl est un terme utilisé en lutte pour désigner une technique de défense contre les tentatives de takedown comme un double ou single leg takedown. Le sprawl consiste, à garder les jambes vers l'arrière avant d'attaquer l'adversaire, à l'obliger à s'incliner et, alors, à faire pression en posant la poitrine sur son dos. Cela empêche l'adversaire d'atteindre les jambes et neutralise son attaque27.
La plupart des combattants utilisant cette stratégie sont moins à l'aise au sol que debout. En cas de combat au sol, ils essaieront souvent de neutraliser le travail de leur adversaire sans lui offrir d'opportunité de placer une soumission, en attendant que l'arbitre stoppe le combat et le fasse repartir debout26. Il s'agit d'une stratégie qui a souvent été employé par des combattants tels que Chuck Liddell ou Mirko « Cro Cop » Filipović26.
Corps à corps
Le « clinch fighting », littéralement le « combat au corps à corps », également dénommé dirty boxing, est une stratégie impliquant que le combattant, lors de la phase debout, va casser la distance avec son adversaire afin de s'en approcher et de réaliser un clinch, c'est-à-dire un accrochage, pour soit réaliser une amené au sol (takedown), soit appliquer certaines techniques de percussion à courte distance telles que coups de poing, coups de coude, coups de genou26. Il s'agit d'une stratégie de combat particulièrement utilisée par les sportifs ayant un passé de lutte ou de boxe thaïlandaise. Bien utilisée, elle permet de neutraliser les techniques d'un boxeur ou un grappleur26. Elle a été régulièrement utilisée par des combattants tels que Randy Couture et Anderson Silva26.
Lutte au sol
La combattante en position supérieure déborde son adversaire lors d’une phase de Ground-and-pound.
Le « ground-and-pound », littéralement « combattre au sol et marteler », est une stratégie qui consiste à amener son adversaire au sol, à prendre une position supérieure (comme passer sa garde (garde en grappling)) permettant de lui asséner de nombreux coups de poing ou de coude, jusqu'à déborder sa défense et le contraindre à l'abandon26. Cette stratégie peut également être utilisée afin de le déborder et de placer une technique de soumission plus facilement26. Elle a été utilisée avec succès par des combattants tels Mark Coleman et Tito Ortiz26.
Immobilisation au sol
Le combattant dos au sol, soumet son adversaire par une technique d'étranglement dit « en guillotine ».
Le « submission grappling », littéralement la « lutte de soumission », est un style de combat consistant à amener son adversaire au sol, avec une projection ou un takedown, à y prendre une position dominante et à tenter de placer une technique de soumission telles qu'une clé articulaire (le plus fréquemment de coude, d'épaule, de genou ou de cheville) ou un étranglement (aérien ou artériel)26. Les adeptes de cette stratégie sont notamment les combattants expérimentés en jiu-jitsu brésilien, en judo ou en lutte.
Les grapplers les plus expérimentés sont à l'aise aussi bien en position dominante supérieure, placé au-dessus de leur adversaire, qu'en position inférieure, sur leur dos et sous leur adversaire. La position inférieure est effectivement une position permettant un grand nombre de tentative de soumission, à condition d'être capable de contrôler son adversaire dans sa garde26. De nombreux combattants utilisent cette stratégie, comme Royce Gracie, Josh Barnett, Antonio Rodrigo Nogueira ou Fedor Emelianenko26.
Règles générales
Les règles sont globalement semblables mais chaque organisation apporte ses petites modifications selon la volonté de la commission athlétique du pays dans lequel l'événement se produit. Les combattants n'ont pas le droit de frapper l'adversaire dans les parties génitales, de tirer les cheveux, de mordre ou de crever l'œil de l’adversaire. Les coups de genoux, de coudes et de pieds au visage ou ailleurs sont par contre permis. Il y a plusieurs catégories de poids mais elles différent d'une organisation à l'autre.
De plus, avant chaque combat l'athlète doit passer un certain nombre de tests médicaux pour être qualifié d'apte au combat :
- examen du fond de l’œil ;
- électrocardiogramme ;
- tests VIH et hépatite ;
- scanner crânien à la suite d'un KO ;
- carnet reprenant la liste des KO subis.
Coups interdits (règlement international FILA) :
Les coups portés à la nuque, à la gorge, à la colonne, aux reins, aux articulations, aux genoux et en dessous, et aux parties génitales, ainsi que les doigts dans les yeux, dans les oreilles ou dans le nez et les morsures. Le combattant ne peut pas non plus projeter l’adversaire sur la tête ou sur la nuque depuis debout. Slams en défense de soumissions ou si l’adversaire est au-dessus de la taille. Sauter vers l’arrière avec l’adversaire dans son dos depuis la position debout. Combinaisons de clés aux articulations et de projections. Utilisation des doigts de l’adversaire dans les techniques d’étranglement. Torsion de la tête ou de la mâchoire. Saisie de moins de quatre doigts ou orteils.
Catégories de poids
Les différentes organisations d'arts martiaux mixtes adoptent souvent leurs propres règles concernant les limites de poids, ce qui entraîne une certaine confusion. Ainsi des catégories de poids portant pourtant le même nom peuvent correspondre à des fourchettes de poids différentes. Par exemple la limite supérieure de la catégorie des poids moyens en boxe anglaise professionnelle est de 72,5 kg (160 lb), alors qu’à l'UFC elle est de 84 kg (185 lb). Aux États-Unis, les « règles unifiées des arts martiaux mixtes » (unified rules of mixed martial arts) adoptées en 2003 ont modifié la situation et ont permis d'unifier des règlements. La Commission athlétique de l'état du Nevada désigne dans son code administratif neuf catégories de poids différentes28.
| Catégories de poids | Limite supérieure |
| Poids mouches |
125 lb (57 kg) |
| Poids coqs |
135 lb (61 kg) |
| Poids plumes |
145 lb (66 kg) |
| Poids légers |
155 lb (70 kg) |
| Poids mi-moyens (ou poids welters) |
170 lb (77 kg) |
| Poids moyens |
185 lb (84 kg) |
| Poids mi-lourds (ou poids lourds-légers) |
205 lb (93 kg) |
| Poids lourds |
265 lb (120 kg) |
Au Japon, aucune loi ne régule les catégories de poids, les organisations japonaises sont donc libres d'organiser des rencontres sans se préoccuper des différences de poids entre combattants. Néanmoins, pour des raisons de clarté sur les plans sportif et compétitif, des limitations de poids ont été instaurées par les promoteurs eux-mêmes; elles demeurent cependant différentes selon les organisations.
Façons de remporter un combat
Avant la limite
- Knockout (KO) – Un adversaire est complètement ou pratiquement inconscient à la suite de frappes et le combat est arrêté car la personne se trouve dans un état où elle est complètement incapable de se défendre.
Un médecin vérifie la santé d'un combattant après un combat.
- KO technique (TKO) – Un KO technique est une situation où un combattant est dans l’incapacité technique de poursuivre normalement le combat. Beaucoup de situations peuvent mener a un TKO. L’une d’entre elles est l’arrêt par l’arbitre. Lorsqu’un combattant reçoit trop de coups et qu’il n’arrive plus à se défendre, l’arbitre intervient pour arrêter le combat, afin de préserver la santé du combattant, dans le cas contraire les coups pourraient l’amener au KO complet. Par exemple, un combattant n’arrivant plus à faire face à un ground And pound trop intense, une douleur persistante et visible due par exemple à trop de coups de pied bas reçus, une déferlante de coups debout amènera l’arbitre à stopper le combat quel que soit l’avis du combattant afin de préserver sa santé. Une coupure est une autre situation menant au TKO, en cas de coupure trop importante provoquée par un coup, l’arbitre, avec l’avis des médecins, peut décider de stopper le combat. Lorsque les hommes de coin jettent l’éponge ou la serviette pour stopper le combat, et donc abandonner. Ceci peut être dû à une douleur persistante (côte cassée par exemple) qui l’empêche de combattre normalement, ou à une trop grande différence de niveau entre les deux combattants.
- Soumission – Situation où un combattant est physiquement forcé d’abandonner. Pour cela, il signale son abandon en tapant à plusieurs reprises de la main sur son adversaire. Ce peut être à la suite d'une clé articulaire ou un étranglement exercé sur lui. Un combattant peut aussi signaler verbalement à l’arbitre son désir d’arrêter le combat.
- Soumission technique – Est déclaré soumission technique lorsque l’arbitre décide de mettre fin au combat lorsqu’il considère que le combattant qui subit la soumission est trop engagé et que l’articulation, le muscle, ou que le combattant va s’évanouir, alors même que celui-ci n’a pas signalé son abandon.
- Disqualification – Lorsqu’un combattant viole délibérément une règle de l’organisation en portant, par exemple, un coup interdit incluant soccer-kicks (coups de pied portés à la tête lorsque l'adversaire est au sol), ou stomps (frappe en marteau) à l’UFC mène à une disqualification.
- Décision technique (unanime ou partagée) – Lorsque par exemple un combattant est dans l’incapacité de continuer le combat à la suite d'un accident arrivé involontairement. Les juges choisissent alors un vainqueur. Par exemple un combattant s’ouvre la tête en tombant du ring, les docteurs l’empêchent de continuer le combat, le combat est donc arrêté comme s'il avait atteint la limite de temps et les juges donnent leur décision.
- Égalité technique (unanime ou partagée) – Même situation, mais l'égalité est déclaré.
- Sans décision ou no-contest (NC) – Coupure non intentionnelle due à un coup irrégulier ou test positif aux produits illicites à l'issue d'une victoire, ou demande d’annulation de décision par un combattant qui considère que l’arrêt du combat a été prématuré, etc.
Sur décision
- Décision unanime – Les 3 juges donnent le même avis.
- Décision à la majorité (ou décision majoritaire) – 2 juges sont du même avis, 1 donne égalité.
- Décision partagée – 2 juges sont du même avis, 1 de l’avis contraire.
- Égalité unanime - 3 juges donnent l'égalité.
- Égalité partagée - 1 juge donne la victoire pour un combattant, 1 autre la défaite à ce même combattant, et le dernier l'égalité.
- Égalité à la majorité (ou égalité majoritaire) - 2 juges donnent l'égalité, le troisième une victoire à l’un des 2 combattants.
Accessoires
Gant de MMA.
Lors des compétitions professionnelles de MMA, un combattant doit avoir sur lui des vêtements et des protections spécifiques.
Pour la tête, le combattant se doit d'avoir un protège-dent et avant d'entrer dans l'octogone ou le ring, un médecin applique sur le visage du combattant de la vaseline qui a pour but d'éviter les coupures et les frottements. Seules les femmes sont concernées par une protection du buste, puisqu'elles portent un protège-poitrine. Les combattants masculins et féminins mettent une coquille pour réduire les conséquences d'un coup (illégal) dans les parties génitales. Pour les mains, le combattant met des bandes fines (utilisées pour tous les sports de combats) pour se protéger les phalanges puis met les gants caractéristiques du MMA. En effet, le gant de MMA, contrairement au gant de boxe, s’arrête au milieu des doigts pour permettre de saisir l'adversaire.
Pour les combattants professionnels, ce sont leurs sponsors qui leur fournissent les accessoires. Pour les compétitions amateurs de MMA, d'autres accessoires permettent de garantir l'intégrité du combattant, telles que des casques et protège-tibias qui protègent aussi le dessus du pied.
Principales organisations
Les organisations d'arts martiaux mixtes sont désormais multiples et présentes dans de nombreux pays. Les combats de MMA sont désormais légaux en France sous l'égide de la FMMAF (French MMA federation) qui dépend de la Fédération française de boxe et plusieurs organisations existent. Les deux organisations mondiales les plus importantes sont l'Ultimate Fighting Championship basé aux États-Unis, qui a acheté et englobé plusieurs autres organisations telle le Pride Fighting Championships ou le Strikeforce. La seconde plus importante promotion est le Bellator MMA29.
Voici d'une part les principales organisations qui organisent ou ont organisé des combats de MMA dans un octogone (familièrement appelé cage) :
Et d'autre part les organisations qui organisent ou ont organisé des combats de MMA dans un ring :
En mai 2013 le média Bleacher Report donne son classement des organisations qui ont le plus marqué le MMA durant l’année écoulée; ce qui donne dans l'ordre (UFC exclu)30 :
Records notables
Combats records
Le combat le plus long de l'histoire du MMA eut lieu en mai 1955. Il s'agit de l'affrontement mémorable entre Hélio Gracie (65 kg) et son ancien élève Waldemar Santana (95 kg), que Hélio perdit après un combat de 3 heures et 45 minutes (225 minutes)31.
Le combat le plus long de l'histoire du MMA moderne, post UFC, eut lieu le 1er mai 2000, lors du Pride Grand Prix entre Kazushi Sakuraba et Royce Gracie, fils de Hélio, qui avait exigé un nombre illimité de rounds de 15 minutes. Sakuraba remporta le match après 90 minutes de combat (6 rounds de 15 minutes), à la suite de l'incapacité de Royce de reprendre le combat à la 7e reprise32. On peut comparer ces deux combats au plus long match de l'histoire de la lutte moderne qui eut lieu lors des Jeux olympiques de 1912 de Stockholm : lors de la demi-finale des moins de 75 kg en gréco-romaine, l'Estonien Martin Klein et le Finlandais Alfred Asikainen luttèrent sous le soleil pendant 11 heures consécutives, faisant une brève pause toutes les 30 minutes. Klein remporta le match, mais ne put se présenter pour la finale prévue le lendemain. Les limites de temps ne furent introduites pour la première fois que lors des matchs de lutte des Jeux Olympiques de 192433.
Parmi les combats les plus rapides de l'histoire du MMA, on peut retenir :
Le KO le plus rapide : 2 secondes, c'est le temps qu'il aura fallu à Chris « The Menace » Clements pour placer un direct du droit au menton de Lautaro Tucas, qui se précipite sur lui sans protection, lors de leur combat du 5 mai 2006 au TKO 25 - Confrontation34. On peut également noter que le 3 mai 2006, lors du K-1 Hero's 5, le Japonais Norifumi « Kid » Yamamoto se précipite à l'entame du combat et met KO son compatriote Kazuyuki Miyata sur un coup de genou sauté. Si Miyata est probablement KO dès la 2e seconde, l'arbitre signifie la fin du combat après 4 secondes34. La soumission la plus rapide peut être attribuée à Rumina Satō qui plaça une clé de bras à la volée après 6 secondes lors de son match contre Charles Taylor le 15 janvier 1999 lors du Shooto - Devilock Fighters35.
Combattants records
Le combattant détenant la plupart des principaux records est Travis « The Ironman » Fulton, né en 1977, qui commence sa carrière en 1996. Il a notamment le plus grand nombre de combats professionnels effectués (245), le plus grand nombre de combats remportés (190), le plus grand nombre de combats gagnés par soumission (123) et le plus grand nombre de combats gagnés par KO (60)36.
Le plus jeune combattant professionnel de MMA est l'Américain Karo Parisyan, né le 28 août 1982, qui livra ses premiers matchs professionnels le 1er février 1999 lors du Kage Kombat 12 à l'âge de 16 ans 5 mois et 3 jours. Il est également le plus jeune combattant de l'histoire à avoir remporté un combat professionnel car il s'imposa par clé de bras lors de son premier combat37. Dan Lauzon, né le 30 mars 1988, est le plus jeune combattant à avoir participé à un UFC, perdant contre Spencer Fisher le 14 octobre 2006 lors de l'UFC 64 - Unstoppable, à l'âge de 18 ans, 7 mois et 14 jours38. Le plus vieux combattant professionnel de MMA est l'américain Skip Hall né le 9 septembre 1944 qui fit son dernier combat le 26 août 2008, à presque 63 ans, lors du Dixie Throwdown V contre Kelly Rundle39. Il est également le combattant ayant débuté le plus tardivement, avec un premier match professionnel le 22 septembre 2001 contre Michael Buchkovich, perdu par TKO40.
Le plus grand combattant de MMA est le brésilien Paulo César « Giant » Silva avec une taille de 2,19 mètres. À l'origine joueur de basketball, il a joué avec l'équipe nationale brésilienne aux Jeux Olympiques de 1992 puis a rejoint la World Wrestling Federation en 199841. Il fit ses débuts en MMA au Pride Shockwave en 2003, son palmarès est de 2 victoires et 6 défaites entre décembre 2003 et décembre 200642. Le plus lourd combattant de MMA est le sumotori américain Emmanuel Yarborough, avec 273 kilos lors de son combat contre Keith Hackney pendant l'UFC 3, le 9 septembre 199443.
La plus longue carrière professionnelle peut être attribuée au combattant brésilien « Rei Zulu » dont le premier combat professionnel recensé, son affrontement mythique contre Rickson Gracie, remonte à 1980, et son dernier combat à juin 2008, soit une carrière de 28 ans44.
L'invincibilité la plus longue est détenue par Khabib Nurmagomedov, Champion des poids légers jusqu’en mars 2021, qui a remporté 29 combats professionnels, dont 13 en UFC. Depuis le début de sa carrière professionnelle en 2008, il n'a perdu aucun combat. Il arrête sa carrière après une dernière victoire contre Justin Gaethje par soumission le 24 octobre 2020, une promesse faite à sa mère après le décès de son père. La plus grosse prime pour un combattant de MMA est, officiellement, de 1,5 million de dollars, attribué au biélorusse Andrei Arlovski pour son combat perdu contre Fedor Emilianenko lors de l'Affliction : Day of Reckoning le 24 janvier 200945. Auparavant, le record était de 800 000 dollars, attribué à Tim Sylvia pour son combat contre Fedor lors de l'Affliction : Banned en 2008. Ce qui représente, pour les 36 secondes qu'a duré le combat, la somme de 22 000 dollars par seconde46.
La seconde de combat la mieux payée est de 35 000 dollars. C'est la somme touchée par Kimbo Slice le 4 octobre 2008, à chaque seconde de son combat, perdu contre Seth Petruzelli lors de l'Elite XC Heat. La prime était de 500 000 dollars pour le match47, qui a duré 14 secondes, soit 35 714 dollars par seconde.
Événements records
La plus grande audience télévisée pour un événement de MMA fut de 6,51 millions de téléspectateurs, pour le Elite XC Primetime, premier événement de MMA diffusé en direct sur une chaîne majeure américaine, CBS, le 31 mai 2008, durant le combat vedette de la soirée, entre Kimbo Slice et James Thompson48,49.
Le plus grand nombre de spectateurs pour un événement de MMA est de plus de 90 000 spectateurs, le 28 août 2002 lors du Pride Shockwave/Dynamite au National Stadium de Tokyo, coorganisé par le Pride FC et le K-1, avec comme match vedette l'affrontement entre Royce Gracie et Hidehiko Yoshida50.
L'événement le plus cher de l'histoire est à ce jour le premier Affliction : Banned (19 juillet 2008) qui, pour concurrencer l'UFC et attirer de grands noms, a distribué une enveloppe totale de 3 331 000 dollars pour les salaires des combattants51. À titre de comparaison, la même année, l'enveloppe totale de l'UFC 91 (15 novembre 2008) fut de 1 118 000 dollars, et Brock Lesnar empocha 450 000 dollars (dont 200 000 de bonus) pour sa victoire contre Randy Couture52.
L'organisation la plus ancienne est le Shooto, qui a organisé son premier gala professionnel en mai 1989 au Japon. Elle a été fondée par Satoru Sayama, un ancien catcheur professionnel japonais entraîné au shoot wrestling, qui décida de créer un sport dont l'issue des combats n'était ni scénarisée, ni prédéterminée. Le Tiger Gym naquit à Tokyo en février 198453.
Le plus grand nombre de combats lors d'un évènement de MMA : 48 combats en une soirée, lors du Club DEEP Tokyo: Future King Tournament 2006 organisé par le Deep le 9 décembre 2006 à Tokyo54.
Le tournoi le plus international est le M-1 Challenge, qui propose un tournoi mondial de type nation contre nation, avec 10 équipes de différentes nationalités. En 2008 le groupe A était composé de la Russie (Red Devil), la France, la Corée, la Finlande et les États-Unis alors que le groupe B était composé des Pays-Bas, de l'Espagne, de la Russie (Legion), du Japon et de la World Star Team55.
Record par organisation
Record UFC
Le plus jeune vainqueur d'un tournoi UFC est le Brésilien Vitor Belfort, né le 4 janvier 1977, qui a remporté à 20 ans, 1 mois et 3 jours, le 7 février 1997, le premier tournoi poids lourds de l'UFC, lors de l'UFC 12 : Judgement Day, Dothan, Alabama. Il n'avait effectué qu'un seul combat de MMA jusqu'à cette soirée, où il battit successivement Tra Telligman (TKO, 1er round) puis Scott Ferrozzo (TKO, 1er round)56,57.
Le plus jeune champion UFC est Jon Jones, né le 19 juillet 1987, qui est devenu le plus jeune détenteur d'un titre UFC à l'âge de 23 ans et 243 jours, en battant Mauricio Rua lors de l'UFC 128 le 19 mars 201158. Ainsi, Jones prend la place de Josh Barnett, né le 11 novembre 1977, qui était devenu champion poids lourd de l'UFC à 24 ans 4 mois et 11 jours, en battant Randy Couture lors de l'UFC 36 le 22 mars 2002. Ce titre lui fut enlevé la même année, le 26 juillet 2002, après un contrôle positif aux stéroïdes, et il fut suspendu 6 mois. Cela implique deux autres records : il est le premier combattant à s'être fait suspendre pour dopage à l'UFC, et il est le champion ayant détenu un titre le moins longtemps59,60.
Le plus vieux champion de l'UFC est l'américain Randy Couture, né le 22 juin 1963, qui s'empara, pour la troisième fois de sa carrière, de la ceinture de champion poids lourd à 43 ans, en battant son compatriote Tim Sylvia par décision lors de l'UFC 68: The Uprising le 3 mars 2007.
Le plus de défense de titre à l'UFC revient au brésilien Anderson Silva, ancien champion poids moyens de la fédération, ayant défendu 10 fois sa ceinture entre le 14 octobre 2006, date de sa victoire contre Rich Franklin par KO à l'UFC 64, et le 6 juillet 2013, date de sa défaite face à Chris Weidman par KO au second round lors du Main Event de l'UFC 162.
Le premier combattant à avoir décroché une ceinture de champion dans deux catégories différentes de l'UFC est l'Américain Randy Couture qui s'est emparé trois fois du titre poids lourds de l'UFC en 1997, 2000 et 2007 et du titre poids lourd-légers en 2003 et 2004.
Record Pride FC
Le premier combattant à avoir décroché une ceinture de champion au Pride FC et à l'UFC est le Brésilien Antonio Rodrigo Nogueira, qui est devenu le premier champion poids lourds du Pride en battant l'Américain Heath Herring le 11 mars 2001 lors du Pride 17, puis qui remporta près de sept ans plus tard le titre poids lourds vacant de l'UFC contre l'Américain Tim Sylvia le 2 février 2008 lors de l'UFC 81. Le premier combattant à avoir décroché une ceinture de champion dans deux catégories différentes au Pride est Dan Henderson qui a remporté le titre des poids welters (84 kg) face à Murilo Bustamante lors du Pride Grand Prix du 31 décembre 2005, devenant ainsi le premier champion poids welter de l'organisation, puis le titre des poids moyens (93 kg) 14 mois plus tard face à Wanderlei Silva lors du Pride 33 du 24 février 2007. Il a détenu les deux ceintures simultanément jusqu'à la fin du Pride FC.
Record par pays
Record en France
Le premier Français à avoir participé à une organisation de MMA majeure est Gilles Arsene, qui a affronté le Japonais Kazushi Sakuraba lors du Pride 23, le et perdit son match par clé de bras62.
Le premier Français à avoir remporté un combat dans une organisation de MMA majeure est Bertrand Amoussou, qui mit KO son adversaire, le Japonais Yasuaki « Rao » Miyazono lors du Pride - Bushido 3, le 63.
Le premier Français à avoir participé à un UFC est Cheick Kongo, qui remporta son match contre l'Américain Gilbert Aldana lors de l'UFC 61, le 64.
Le premier Français à devenir champion intérimaire des poids lourds de l'UFC est Ciryl Gane en battant l'Américain Derrick Lewis, le à Houston au Texas.
Benoit Saint Denis est le premier Français à combattre pour l'Ultimate Fighting Championship (UFC) en France, à l'occasion de l'arrivée historique de l’organisation le 65.
FAQ
Champions olympiques
Certains compétiteurs de MMA ont été auparavant champions olympiques, notamment en lutte et en judo. En voici la liste, classée par ordre chronologique de victoire aux Jeux olympiques.
Lutte
Mark Schultz : médaille d'or aux JO de 1984 à Los Angeles, en lutte libre, dans la catégorie des poids moyens (74-82 kg). Il est le premier champion olympique à avoir combattu en MMA. C'est en mai 1996 qu'il remporte son premier combat de MMA face à Gary Goodridge lors de l'UFC 9. Après 2 combats (1 victoire, 1 défaite) et à cause de la mauvaise image véhiculée alors par l'UFC, il met un terme à sa carrière afin de conserver son travail d'entraîneur universitaire.
Kenny Monday : médaille d'or aux JO de 1988 à Séoul et d'argent aux JO de 1992 à Barcelone, en lutte libre, dans la catégorie des poids mi-moyens (68-74 kg). Il est le deuxième champion olympique à avoir jamais combattu en MMA après Mark Schultz. En 1997 il bat sur décision John Lewis, ceinture noire de jiu-jitsu, lors d'un combat pour le titre de champion des poids welter de l'EFC. Ce sera son seul combat en MMA.
Kevin Jackson : médaille d'or aux JO de 1992 à Barcelone, en lutte libre, dans la catégorie des poids moyens (74-82 kg). Partenaire d'entraînement de Mark Coleman, il remporte le tournoi de l'UFC 14 en juillet 1997 après deux victoires consécutives remportées par soumission. Après 6 combats (4 victoires et 2 défaites) il met un terme à sa carrière en 1998 afin de conserver son poste d'entraîneur de lutte.
Rulon Gardner : médaille d'or aux JO de 2000 à Sydney, en lutte gréco-romaine dans la catégorie des super-lourds (moins de 130 kg). Gardner crée la surprise en battant le légendaire Alexandre Kareline en finale. En 2004 il remporte le bronze aux JO d'Athènes, toujours en gréco-romaine et en super-lourds, et en fin d'année, il rencontre et bat sur décision le champion olympique de judo Hidehiko Yoshida lors du PRIDE Shockwave. C'est le premier combat de l'histoire du MMA opposant deux champions olympiques.
Istvan Majoros : médaille d'or aux JO de 2004 à Athènes, en lutte gréco-romaine dans la catégorie des moins de 55 kg.
Karam Ibrahim : impressionnant médaillé d'or aux JO de 2004 d'Athènes en lutte gréco-romaine chez les moins de 96 kg, il semblait promit à un bel avenir en MMA. Mais il perd son premier et seul combat lors du K-1 Dynamite 2004, face à l'expérimenté japonais Kazuyuki Fujita.
Judo
Hidehiko Yoshida : Depuis sa médaille d'or de judo aux JO de 1992 à Barcelone dans la catégorie des moins de 78 kg, Yoshida jouit d'une grande popularité au Japon. Il est le médaillé d'or olympique qui a connu la plus belle carrière en MMA, avec en 2008 un palmarès de 9 victoires, 6 défaites et 1 match nul. Il a notamment battu des pointures telles que Don Frye lors de son premier combat en 2002, Mark Hunt le champion du K-1, David « Tank » Abbott, Naoya Ogawa, quadruple champion du monde de judo ou encore Maurice Smith. Il a tenu tête à deux reprises à Wanderlei Silva, alors champion incontesté du Pride. Ses combats contre Royce Gracie ou Rulon Garnder lors des Pride Shockwave en 2003 et 2004 ont battu des records d'audience dans son pays natal66.
- David Khakhaleichvili (
CEI) : médaille d'or de judo aux JO de 1992 à Barcelone dans la catégorie des poids lourd (+95 kg).
Pawel Nastula : médaillé d'or de judo aux JO de 1996 d'Atlanta, dans la catégorie des 90 - 100 kg. Sa carrière en MMA fut moins glorieuse que sa carrière de judoka. Il ne fut confronté qu'à des adversaires difficiles malgré son peu d'expérience. Pour son premier combat de MMA en 2005 on le fit rencontrer le champion poids lourds du Pride, Antonio Rodrigo Nogueira, puis Aleksander Emelianenko, le frère de Fedor et il fit un autre combat contre Josh Barnett. En 5 combats, il ne s'imposa qu'une seule fois.
Makoto Takimoto : médaille d'or en judo aux JO de 2000 à Sydney dans la catégorie des moins de 81 kg.
Boxe anglaise
Ray Mercer : Poids lourd, Mercer fut champion olympique aux jeux de Séoul en 1988, et champion du monde WBO en 1991. En 2004, il a tenté une reconversion (manquée) dans le kickboxing, au K-1, puis dans le combat libre: en 2007, il perd dans un combat d'exhibition contre Kimbo Slice par soumission, et gagne en 2009 contre Tim Sylvia par KO, à la 9e seconde du premier round.
Décès
Le combat libre se flatte d'un très faible nombre d'accidents graves ou mortels, mais il faut également tenir compte d'un nombre de combats nettement plus faible que dans d'autres disciplines67. Sam Vasquez est mort des suites d'un knockout technique en combat le 20 octobre 2007. Michael Kirkham est mort par knockout technique le 28 juin 2010. Les décès sont donc une réalité. En ce qui concerne les événements non officiels, dans lesquels aucune visite médicale n'est nécessaire, on recense quelques morts à ce jour. Le premier accident mortel est celui de Douglas Dedge67,68, décédé lors d'un tournoi non officiel à Kiev en Ukraine, lors de l'International Super Challenge le 16 mars 1998.
Le combat libre est souvent comparé à la boxe anglaise, connue pour être particulièrement dangereuse. Ainsi on recense en 2006, tout au long de l'histoire de la boxe, un nombre de morts égal à 132669. En Suède, pays où la boxe professionnelle est interdite car jugée trop dangereuse, les compétitions de combat libre sont elles autorisées. Par rapport aux premiers tournois, où presque tous les coups étaient permis, sans limite de temps, où les catégories de poids n'existaient pas, où les combattants pouvaient enchaîner jusqu'à trois combats d'affilée dans la même soirée, les règles actuelles ont bien changé, allant dans le sens de la protection des combattants. Ainsi certains coups trop dangereux ont été supprimés, des catégories de poids et des tests médicaux ont été instaurés ainsi que des limites de temps et des contrôles antidopage sont demandés dans certains grands tournois.
Pratique en France
Les compétitions officielles de combat libre sont longtemps restées interdites en France70, alors qu'elles étaient autorisées dans d'autres pays, en Asie, aux États-Unis ou même en Europe. Néanmoins, la forme « pure » du MMA demeure cependant interdite, notamment en ce qui concerne les frappes au sol et les coups de coudes. Dans un article paru dans le journal Le Monde en mai 200671, on apprend que pour justifier l'interdiction du free fight en France, « le ministre des Sports, Jean-François Lamour, s'appuie sur une recommandation du Conseil de l'Europe de 1999, estimant que « la violence et les actes barbares et sauvages commis au nom du sport sont dénués de valeur sociale dans une société civilisée qui respecte les droits de l'homme ». Le veto a été étendu, début 2006, aux chaînes de télévision par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), lequel considère que la retransmission est « susceptible de nuire gravement à l'épanouissement physique, mental ou moral des mineurs ». Eurosport et Multivision ont ainsi dû mettre un terme à leurs programmes. » Cependant la chaîne luxembourgeoise RTL9 - largement accessibles en France avec les bouquets télévisés - diffuse les combats de UFC dès le lendemain de l'événement72. De plus les combats sont aussi disponibles sur Internet à travers l'UFCtv et des résumés des combats sont souvent disponibles sur Youtube.
Dans le même article, concernant le MMA en dehors des compétitions, on apprend que « les techniques utilisées sont celles de sports dûment réglementés, les autorités ne peuvent pas non plus interdire les entraînements en France. Paradoxe qui aboutit à la naissance, en toute légalité, de plusieurs clubs français consacrés au free fight. »71. C'est le 28 janvier 2008 que le combat libre a partiellement été reconnu en France. Bertrand Amoussou fut désigné comme le premier président de la nouvelle commission de MMA rattachée à la FFFCDA (Fédération française de full contact et disciplines associées)73,74 : les entrainements sont autorisés, ainsi que les compétitions de niveau amateur, mais les coups portés au sol demeurent interdits75. Pour contourner cette interdiction, les pratiquants professionnels doivent se rendre à l'étranger, notamment en Suisse ou en Belgique, où le MMA est autorisé76, ou de participer à des compétitions de pancrace, similaires au MMA, mais où les coups portés aux sol sont interdits77.
Le 19 septembre 2015, à l'occasion du Cage Encounter 4, 10 combats de MMA ont eu lieu au Cirque d'hiver de Paris alors que le sport est toujours officiellement interdit en France78.
La ministre des sports, Roxana Maracineanu, a légalisé la pratique en janvier 2020, tout en demandant à la fédération française de boxe de se charger d’en fixer les règles79,80. Le premier grand évènement international de MMA organisé en France est l'UFC Fight Night : Gane vs. Tuivasa à l'Accor Arena de Bercy, à Paris, le samedi 3 septembre 202281. Les places sont vendues en un temps record «à des tarifs exorbitants» selon Le Monde82. Un combat impliquant le poids lourd Français Ciryl Gane constitue l’attraction de la soirée.
Début novembre 2020, le CSA autorise la diffusion de combats MMA sur les antennes de télévision françaises83. Il y impose toutefois des conditions strictes : des diffusions ou rediffusions à horaires tardifs pour ne pas atteindre les enfants et une pédagogie de la part des commentateurs afin de prévenir des dangers de la pratique. Les commentateurs devront respecter la dignité humaine et rester mesurés dans leurs commentaires afin de ne pas inciter à la violence84.
Profitant de la levée de l'interdiction de retransmission de la discipline, RMC Sport devient en février 2022 le diffuseur officiel de MMA en France85.
Pensée des pratiquants
Certaines compétitions, dont le célèbre UFC américain ou le Cage Rage anglais, utilisent une aire de combat entourée d'une cage. Cet accessoire, symbolisant le fait que les combattants ne peuvent s'enfuir du ring, est controversé et certains n'y voient qu'une apologie de la violence86. Pourtant, certains combattants défendent l'utilisation d'une telle mise en scène : « Cela réveille des instincts primaires. Moi, je me sens bien dedans », confie Jean-François Lenogue, un combattant français, comédien de profession71. Cependant, la réelle raison de l'utilisation de la cage est avant tout la sécurité des combattants : en effet dans un ring il y a un risque important que les combattants de MMA passent entre les cordes, lors d'une tentative de projection au sol près du bord par exemple, et tombent du ring, souvent placé en hauteur. Elle présente un aspect technique différent du ring, du fait de l'absence de coins — qui permettent de « bloquer » un adversaire ; de même, la cage offre également plus de possibilité aux sports de corps à corps comme la lutte ou le judo, en permettant de coincer son adversaire contre la cage afin de réaliser une projection au sol ou d'autres prises. Cela permet donc une autre approche que le ring, qui, lui, avantage les boxeurs.
Lorsqu'on demande à Cyrille Diabaté s'il se considère comme un barbare, il répond : « Notre sport n'est pas de la bagarre de rue. Le free fight n'est pas aussi violent qu'il en a l'air. La variété des techniques (frappes, projections, clés...) réduit le nombre d'impacts et il est possible de gagner une rencontre sans asséner un coup. L'arbitre doit aussi arrêter le combat dès qu'un participant n'est plus en mesure de se défendre (contrairement à la boxe qui permet au combattant de se relever). Quant à ces fameux coups donnés, d'une position à genoux sur un homme à terre, leur puissance est moindre que s'ils étaient donnés debout, avec tout le poids du corps ». Pour lui, le combat libre serait « de la rigolade » comparée à la boxe professionnelle où il n'y a qu'une seule cible à atteindre, la tête71. On constate d'ailleurs que la longévité en MMA est plus longue qu'en boxe, certains combattants comme Randy Couture ou Mark Coleman en sont l'exemple[réf. nécessaire].
Combat libre féminin
Combat libre au féminin.
Le combat libre chez les femmes est très peu connu mais existe tout de même. Le Strikeforce aux États-Unis est la première organisation majeure de MMA qui organise des combats féminins. Les règles sont les mêmes que celles mises en place pour les combats masculins. Le 23 février 2013, le premier combat féminin à l'UFC est organisé. L’américaine Ronda Rousey devient la première championne de l'UFC en WMMA (Woman Mixed Martial arts).
L'Invicta Fighting Championships (Invicta FC) est une organisation américaine d'arts martiaux mixtes ayant vu le jour en 2012 et accueillant uniquement des femmes dans cinq catégories de poids différentes.
| Catégorie | Dénomination anglophone | Limites |
| Poids atomes |
Atomweight |
De 96 lb (44 kg) à 105 lb (48 kg). |
| Poids pailles |
Strawweight |
De 106 lb (48 kg) à 115 lb (52 kg). |
| Poids mouches |
Flyweight |
De 116 lb (53 kg) à 125 lb (57 kg). |
| Poids coqs |
Bantamweight |
De 126 lb (57 kg) à 135 lb (61 kg). |
| Poids plumes |
Featherweight |
De 136 lb (62 kg) à 145 lb (66 kg). |
L'Xtreme Fighting Championships (XFC) est une organisation américaine d'arts martiaux mixtes ayant vu le jour en 2006 qui propose deux catégories de poids pour les femmes en plus des catégories masculines.
| Catégorie | Dénomination anglophone | Limites |
| Poids pailles féminin |
Women's Strawweight |
De 106 lb (48 kg) à 115 lb (52 kg). |
| Poids mouches féminin |
Women's Flyweight |
De 116 lb (53 kg) à 125 lb (57 kg). |
Dopage
Le MMA comme tous les sports, est touché par le dopage. L'un des dopages les plus utilisés est la thérapie de remplacement de testostérone (TRT)87. Le traitement consiste à donner à des athlètes un substitut de testostérone qui décuple la quantité de cette dernière dans le corps et engrange plusieurs effets. Le premier effet recherché est son caractère anabolisant. Le second est la stimulation de l'hématopoïèse, procédé qui crée de nouvelles cellules sanguines. Le muscle est alors mieux oxygéné et récupère plus rapidement88. Si la thérapie est normalement bannie, les commissions athlétiques chargées de la réglementation du MMA sont à même de délivrer des dérogations à certains athlètes. En février 2014, ESPN met en évidence le nombre élevé de ces dérogations en MMA comparé à d'autres milieux sportifs. Le Comité international olympique n'a, par exemple, autorisé aucune dispense de ce genre pour les Jeux olympiques de Londres en 201289.
Normalement, un homme en bonne santé a un rapport testostérone/épitestostérone (rapport T/E) en moyenne équivalent à 1. Néanmoins certains combattants telle que Chael Sonnen ou Alistair Overeem ont été contrôlés positifs avec un rapport T/E respectivement de 16.9/1 et de 14/1, le « record » est détenu par Brian Bowles qui a été contrôlé avec un rapport T/E de 20/1 lors de l'UFC 16090. Les organisations de MMA américaines ne sont pas non plus très claires sur le point de la testostérone. En effet, les règles unifiées du MMA permettent d'avoir un rapport T/E de 4/1 maximum dans le corps, ce qui admet la possibilité d'un « dopage autorisé ». Néanmoins le rapport T/E a des limites pour prouver un dopage, en effet il est possible qu'un homme ait un rapport T/E naturel comprit entre 6 et 9. Cependant le Comité international olympique par exemple admet qu'un rapport supérieur à 6 est le résultat d'un dopage alors que cela peut être de source naturelle91.
Économie
Écran publicitaire géant sur Times Square à New York pour promouvoir un UFC.
Une soirée de combat-libre brasse énormément d'argent. En effet si on additionne le prix des tickets, la location du lieu, les chambres d’hôtels, les repas et les produits dérivés selon le dirigeants de l'UFC on peut faire gagner 100 millions de dollars en deux ans dans une ville comme New York92. De plus, on peut ajouter à ces 100 millions de dollars, les droits télévisuels et les paiements à la séance.
Les nouvelles technologies ont également un impact sur l'économie du MMA, le jeu vidéo UFC Undisputed 3 s'est vendu à plus de 8 millions d'exemplaires, par exemple[réf. nécessaire].
Instrumentalisation du MMA par les milieux suprémacistes
Après l'attentat de Charlottesville en 2017, le Rise Above Movement, un groupe qui se présente comme le premier club d'extrême droite pratiquant le MMA, fait parler de lui. Le MMA devient alors un moyen de recrutement pour des groupes extrémistes. Le MMA est considéré par des groupes suprémacistes blancs comme un moyen de se préparer au combat contre un « monde moderne » corrompu par « les influences culturelles destructrices des libéraux, juifs, musulmans et immigrés non-blancs »93,94. On trouve notamment parmi les pratiquants95,96 et parmi les organisateurs d'événements de MMA des hooligans, des militants néonazis, des néo-fascistes ou d'ultra droite, qui se réunissent à travers l'Europe à l'occasion de ces événements97,98, en utilisant les codes du MMA99.
En France, des militants d'extrême droite ciblent les pratiquants de MMA afin de tenter de recruter de jeunes militants, dont le groupe Argos, formé après la dissolution de Génération identitaire. Selon Cyrille Diabaté, le phénomène serait plus limité en France qu'aux États-Unis et en Suède, mais serait assez fréquent selon d'autres pratiquants et observateurs. Plusieurs sportifs et entraîneurs dénoncent et s'opposent à ces récupérations politiques de l'extrême droite, dont Benoît Saint Denis ou Kylian The King, affirmant que ces milieux ne sont pas intéressés par le sport mais par des idéologies politiques et par la violence uniquement100,101,102.
Dans la culture
Littérature
En pleine lumière, de l'auteur suisse Florian Eglin, sorti en janvier 2019, se passe dans le milieu du MMA. C'est un texte bref qui met en scène Luca, un jeune de 15 ans en perte de repères. Avec l'aide de son entraîneur et de son professeur de français, ce dernier, fan du combattant irlandais Conor McGregor, finit par trouver sa voie. Ce court roman, peut-être un des premiers à explorer le genre en français103, met en avant le respect et le courage, des valeurs importantes dans le MMA104.
Cinéma et télévision
Le MMA est présent dans de nombreux films et séries télévisées105.
Les combats clandestins voyant s'affronter des combattants issus de disciplines différentes, sans pour autant être apparentés au MMA, sont présents au cinéma depuis longtemps. On peut citer par exemple des films comme Bloodsport (1988) avec Jean-Claude Van Damme ou Fight Club (1999) avec Brad Pitt. Ces films ont contribué à donner une image négative du MMA, alors souvent confondu avec les combats de rues106. Depuis le début des années 2000, de nombreux films ayant le combat libre comme thème principal sont sortis sur les écrans. Le plus grand film sur le MMA étant Warrior.
Films
- Un seul deviendra invincible 2 - Dernier round (2006) film américain réalisé par Isaac Florentine107 ;
- Maximum Cage Fighting (2006), film américain réalisé par Gerson Sanginitto108, avec notamment Renzo Gracie ;
- Scorpion (2007) film français réalisé par Julien Seri109, avec notamment Jérôme Le Banner ;
- Death Warrior (2008) film américain réalisé par Bill Corcoran110 avec notamment Quinton Jackson, Georges St-Pierre, Anderson Silva, Keith Jardine ;
- The Red Canvas (2008) film américain réalisé par Kenneth Chamitoff et Adam Boster111 avec notamment Shonie Carter, Tyson Griffin, Dan Severn, Frank Shamrock;
- Never Back Down (2008) film américain réalisé par Jeff Wadlow112 ;
- Never Submit (2009), film américain réalisé par Don Dunn113, avec notamment Ken Shamrock et Mauricio Rua ;
- Un seul deviendra invincible 3 - Redemption (2010) film américain réalisé par Isaac Florentine;
- Never Back Down 2 (2011) film américain réalisé par Michael Jai White ;
- Warrior (2011) film américain réalisé par David O'Connor ;
- Tapped Out (2014), film canadien réalisé par Allan Hungar, avec Michael Biehn, Cody Hackman, Krzysztof Soszynski et l'apparition de Anderson Silva et Lyoto Machida ;
- Brothers (2015), film indien réalisé par Karan Malhotra, avec Akshay Kumar, Sidharth Malhotra, Jacqueline Fernandez et Jackie Shroff ;
- Boyka: Undisputed IV (2016), film américain réalisé par Isaac Florentine ;
- Meurtrie (2020), film américain réalisé, produit et interprété par Halle Berry ;
- Mortal Kombat (2020), film américain réalisé par Simon McQuoid, où le personnage principal, Cole Young, est un combattant de MMA.
Séries télévisées
Notes et références
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Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
- Ken Shamrock, Free Fight, Éditions Budo, 2000
- David Kersan et Bertrand Amoussou, Sur le ring, l'histoire vraie du free fight, Éditions Hugo Doc, 2006
- Stephane Weiss, Tendance Free fight, Éditions Chiron, 2007
- Marcelo Alonso, Légendes du Vale-Tudo, Éditions Budo International, 2009
- Collectif, Les 50 stars incontournables du Fight, Éditions Fighting Spirit Distribution, 2010
- Yann Ramirez, Dans la cage du MMA : sociologie d’un sport du XXIe siècle, Atlande, 2021.
Articles connexes
Liens externes
Arts martiaux historiques européens
Image issue du manuscrit Augsburg Cod.I.6.4º.2 (Codex Wallerstein), folio 1r, XVe siècle, montrant la diversité des armes que devait maîtriser un chevalier
Le terme d'arts martiaux historiques européens (AMHE) désigne à la fois l'ensemble des arts martiaux qui ont existé en Europe et qui sont tombés dans l'oubli, et une démarche de reconstitution de ces arts martiaux, qui est apparue depuis 1990, environ. Cet article couvre le second aspect. Les termes Western martial arts (WMA)1 (utilisé aux États-Unis), escrime ancienne2 ou escrime historique3, sont parfois utilisés pour désigner la même démarche, dans le second cas en se focalisant plus sur l'escrime et son histoire. Néanmoins le champ des arts martiaux historiques européens est plus large, car il inclut également la lutte, le bâton, les armes d'hast, et d'autres armes plus inhabituelles, telles que le fusil et la baïonnette, la faucille, la pelle de tranchée...
Des reconstitutions modernes de certains de ces arts ont commencé à apparaître vers 1890 et sont aujourd'hui pratiqués de manière systématique depuis les années 1990.
Histoire des arts martiaux européens
L'histoire des arts martiaux européens, depuis leur naissance que l'on peut situer durant l'Antiquité, jusqu'à aujourd'hui, est extrêmement riche ; elle ne sera pas détaillée ici. Il n'y a que peu de documentation concernant les arts martiaux pratiqués durant l'antiquité (comme la lutte gréco-romaine ou la gladiature) ; le premier traité d'escrime en tant que tel ne date que du début du XIVe siècle4. Cependant, il y a une vaste quantité de traités datant de la fin du Moyen-Âge et du début de la période moderne ; pour cette raison, le domaine d'intérêt principal des AMHE est de fait le demi-millénaire allant d'environ 1300 à 1800, où l'on distingue une forte contribution germanique et italienne qui s'est développée durant la fin du Moyen-Âge et la Renaissance, suivie par des écoles espagnoles, françaises, anglaises et écossaises d'escrime durant la période moderne. Des arts martiaux du XIXe siècle, comme l'escrime classique, ou bien des styles hybrides comme le bartitsu, peuvent également être inclus dans le champ d'application des AMHE, tout comme des formes traditionnelles ou folkloriques de combat attestées au XIXe siècle et au début du XXe siècle, incluant des types de lutte ou de combat au bâton, ou l'escrime au fusil et à la baïonnette.
Histoire de la démarche de reconstitution des arts martiaux historiques européens
Les premiers balbutiements de cette approche remontent à la fin du XIXe siècle, par exemple par le travail de l'anglais Alfred Hutton. Cependant, le réel développement de cette démarche est concomitant à l'apparition d'Internet, qui a favorisé l'accès et la diffusion de traités anciens numérisés par les grandes bibliothèques nationales et régionales, ainsi que les échanges entre passionnés dans le monde entier par le biais de sites web et de forums.
Balbutiements de la démarche
Gravure représentant Alfred Hutton
En France, la Savate fait office de précurseur au début du XIXe siècle, suivant le Premier Empire. Issue de l'école française d'escrime, elle est premièrement théorisée à partir de gestuelles mêlant le chausson marseillais, la canne de combat, la boxe et le vocabulaire de l'escrime, notamment par Michel Casseux et Charles Lecour, avant le milieu du siècle.
À la fin du XIXe siècle, des tentatives ont lieu pour reconstruire les systèmes de combat européens qui ont été oubliés. Ces tentatives sont nées d'un certain intérêt pour le Moyen-Âge, parallèle au mouvement culturel du Romantisme et du nationalisme romantique dans divers pays européens. C'est au Royaume-Uni, avec Alfred Hutton (soldat, écrivain, antiquaire et escrimeur), que ce mouvement commence.
Hutton apprend l'escrime dans la salle d'armes5 fondée par le grand maître d'armes italien du XVIIIe siècle, Domenico Angelo. En 1862, il organise pour son régiment stationné en Inde, le Cameron Fencing Club, pour lequel il prépare un livret de 12 pages intitulé Swordsmanship6 (dont une traduction possible, ne rendant pas toutes les nuances, est "l'escrime").
En revenant d'Inde en 1865, Hutton se concentre sur l'étude et la reconstitution de styles d'escrime anciens. Dans les années 1880, il commence ensuite à enseigner à des groupes d'élèves l'art de l'escrime ancienne, dans un club rattaché au London Rifle Brigade School of Arms. En 1889, Hutton publie son traité le plus connu, Cold Steel: A Practical Treatise on the Sabre, qui présente la méthode historique pour tirer au sabre militaire à pied, en combinant la méthode anglaise du XVIIIe siècle avec la méthode italienne pour le sabre de duel.
Peu à peu, Hutton commence à reconstituer les méthodes de maîtres classiques tels qu'Achille Marozzo et George Silver. Il donne de nombreuses démonstrations pratiques avec son ami Egerton Castle (en) durant les années 1890, à la fois pour des dîners de charité pour des organisations militaires et pour encourager le développement de l'escrime sportive, en particulier au Bath Club et à Guy’s Hospital (en).
Plusieurs personnes connues dans le domaine de l'histoire de l'escrime ont côtoyé Hutton, comme Egerton Castle (en), Captain Carl Thimm, Colonel Cyril Matthey, Captain Percy Rolt, Captain Ernest George Stenson Cooke, Captain Frank Herbert Whittow, l'actrice Esme Beringer, Sir Frederick et Walter Herries Pollock (en)7. Cependant avec la mort de Hutton en 1910, l'intérêt pour l'escrime ancienne diminue grandement durant la majeure partie du XXe siècle.
Des travaux similaires, mais plus académiques que pratiques, ont lieu dans d'autres pays d'Europe. En Allemagne, Karl Wassmannsdorf mène des recherches sur l'école allemande d'escrime et Gustav Hergsell réédite trois manuels de Hans Talhoffer. L'Académie d'Armes de France mène également des recherches entre 1880-1914. En Italie, Jacopo Gelli et Francesco Novati (en) publient une copie du Flos Duellatorum de Fiore dei Liberi, et le livre de Giuseppe Cerri sur le Bastone (bâton) s'inspiré des sections sur l'espadon du traité d'Achille Marozzo. La bibliographie du Baron Leguina sur l'escrime espagnole reste toujours un standard aujourd'hui.
Au cours du XXe siècle, une petite communauté de chercheurs, principalement des historiens ayant un accès aux sources, continuent à explorer le domaine des AMHE, principalement avec une approche académique. En 1972, James Jackson publie un livre nommé Three Elizabethan Manuals of Fence. Ce livre contient les écrits de George Silver, Giacomo di Grassi, et Vincentio Saviolo. En 1965, Martin Wierschin publie une bibliographie concernant les traités d'escrime germanique, avec une transcription du Codex Ringeck accompagné d'un glossaire. Ce livre mène à la publication du libre, fondamental, de Hans-Peter Hils sur Johannes Liechtenauer en 1985.
Durant les années 1980 et les années 1990, Patri J. Pugliese prend l'initiative de photocopier des traités pour les distribuer aux personnes intéressées, ce qui accélère grandement la recherche. En 1994, est publié pour la première fois le Hammerterz Forum, une newsletter consacrée à l'histoire de l'escrime. À la fin des années 1990, des traductions et des interprétations de sources historiques commencent à apparaître aussi bien sur papier qu'en ligne.
La communauté des AMHE aujourd'hui
Pratiqué au sein de l'association Ex Machina.
L'HEMAC8 (Historical European Martial Arts Coalition) est fondée en 2001. Elle regroupe des individus (et non des clubs) de toute l'Europe, après une procédure d'adhésion stricte. L'HEMAC est fondée à Dijon, lors d'une rencontre internationale qui a lieu tous les ans depuis, et qui regroupe plusieurs centaines de personnes pour des ateliers et des tournois9. Cette fondation doit indirectement beaucoup à la faculté d'Histoire de l'Université de Bourgogne, dont sont originaires les membres fondateurs de l'association De Taille et d'Estoc10, la plus grande association française d'AMHE.
La rencontre internationale FightCamp a lieu quant à elle depuis 2004, elle est organisée par l'association Schola Gladiatoria, de Londres11.
Depuis 2006, à Göteborg en Suède, est organisée le tournoi Swordfish. Ce tournoi est organisé par la Gothenburg Historical Fencing School (GHFS). Il s'agit d'un des plus grands événements annuels de la communauté et il est considéré comme « la coupe du monde des AMHE »12,13.
Les pratiquants et clubs se regroupent petit à petit au sein de fédérations ou associations internationales. À titre d'exemple, en France, certains clubs sont regroupés dans le giron de la Fédération Française des AMHE (FFAMHE)14 (non reconnue par le Ministère des sports) créée en 2011 tandis que d'autres restent indépendants ou se dirigent vers la FFE (Fédération française d'escrime) à condition qu'ils restent dans le cadre de l’apprentissage du maniement de l'épée, c'est le « Combat Historique ».
En 2012, c'est au tour des Suisses de créer la FSAMHE15.
Le 8 février 2014 l'IFHEMA16, une fédération internationale est créée ; elle regroupe à sa création les fédérations des pays suivants : Suisse, Slovénie, Slovaquie, Espagne, Autriche, Belgique, Pologne, Hongrie, et la France.
Démarche
La méthode d'étude se fonde à la fois sur des sources historiques (traités d'époque et autres documents) ainsi que sur une reconstitution sécurisée armes à la main. Cette reconstitution, après une phase d'étude permettant de valider son bien-fondé, peut avoir plusieurs finalités :
- d'une part, une finalité didactique, comme la présentation à un public de techniques de combat réalistes (en costume d'époque ou non) ;
- d'autre part, une finalité académique, permettant par la pratique expérimentale de remettre en cause le consensus de la communauté de la recherche historique sur la connaissance sur les armes, les équipements militaires, les techniques de combat historiques ;
- enfin, pour les armes dont la forme des gestes techniques s'est plus ou moins stabilisée dans la communauté (lutte, épée longue, sabre...), les AMHE peuvent aboutir à des tournois de caractère sportif et compétitif17,18 avec un équipement de protection moderne.
En cela, les AMHE se distinguent des pratiques "cousines" suivantes, bien que les AMHE drainent des personnes issues d'une ou plusieurs de ces communautés:
Champs d'étude
Le champ d'étude est limité dans le temps et dans une zone géographique précise.
Champs d'étude : géographique et temporel
Les AMHE ne visent que les techniques qui ont pu être utilisées en Europe avant le XXe siècle. Ainsi, dans la mesure où les arts martiaux orientaux ont été introduits en Europe plutôt au cours du XXe siècle ils ne font pas partie du domaine étudié.
Les AMHE s'intéressent aux techniques de combat des origines les plus anciennes jusqu'à 1914. On rassemble les grandes périodes en deux groupes :
- Groupe I : Pas ou peu de documents écrits
- Groupe II : Des documents décrivent les techniques en détail
- le Moyen Âge tardif (1300 - 1492) (épée longue, épée et bocle, messer, hache d'armes…)
- la Renaissance (1450 - 1550)* et l'époque Moderne (1492 - 1789) (escrime bolonaise, rapière, épée de cour…)
- l’Époque contemporaine (1789 à nos jours) XIXe siècle et le début du XXe siècle (lutte, boxe, canne de combat, bâton de combat, baïonnette, escrime classique, fleuret, épée et sabre).
Champs d'étude : techniques visées
Par convention, les armes de jet et les armes à feu sont exclues du champ d'étude des AMHE.
Entrent donc dans le cadre des AMHE :
- les techniques de mains nues (boxes, lutte…)
- les techniques à l'arme blanche que l'on nomme escrime
- les techniques aux armes d'hast
Méthodes
En tant que démarche qui se veut historique, les AMHE se fondent sur des sources fiables, en particulier écrites, parfois iconographiques. Selon les périodes, celles-ci sont plus ou moins nombreuses. Leur accès a été grandement facilité par les nouvelles technologies de l'information, permettant de mettre en ligne des traités en mode image.
La transcription des sources se révèle toujours utile puisqu'elle rend la source plus lisible et également permet un travail plus précis (recherche de termes, comptage, traduction…). Les sources écrites doivent faire l'objet de traductions pour les rendre accessibles aux chercheurs et au plus vaste public intéressé. Comme toute traduction, se posent de délicates questions d'interprétation de certaines termes techniques et de leur transposition dans une autre langue, sans que le vocabulaire moderne ne parasite le sens ancien.
Les textes établis (et révisables) il est possible de reconstituer les techniques, transformant alors les mots en gestes. Cette reconstitution pose de nombreuses difficultés. Le matériel utilisé doit correspondre à celui de l'époque ; cependant, la reconstitution étant sécurisée au maximum, il est nécessaire d'adapter les équipements (tant l'arme que les protections), et parfois de limiter les gestes. Il existe aussi des barrières mentales liées à la peur du risque.
La phase de reconstitution éclaire les sources et permet de valider l'interprétation : la traduction ou les commentaires sont en conséquence modifiés. La phase finale (l'interprétation plus assurée) permet de s'entraîner, de transmettre, de pratiquer les techniques en opposition sous forme d'assaut.
Liens externes
Références
- (en) « What are Historical European Martial Arts (HEMA)? [archive] », sur Chicago Swordplay Guild, (consulté le ).
- « Escrime Ancienne (AMHE) - Combat ancien [archive] », sur La Salle d'Armes - Ecole Ancienne (consulté le ).
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- « SCHOLA FORUM [archive] », Fioredeiliberi.org (consulté le )
- (en) Thimm, Carl Albert, A Complete Bibliography of Fencing and Duelling, Londres, Books.google.com, (lire en ligne [archive])
- (en) Historical European Martial Arts Coalition [archive]
- « HEMAC-Dijon [archive] », Hemac-dijon.com (consulté le )
- De Taille et d'Estoc [archive]
- « FightCamp [archive] », Fioredeiliberi.org (consulté le )
- « Hem [archive] », Ghfs.se (consulté le )
- « What is this about? [archive] », kickstarter.com
- Fédération Française des AMHE [archive]
- Swiss HEMA - Fédération Suisse des Arts Martiaux Historiques Européens [archive]
- Création de l’IFHEMA : Fédération Internationale des AMHE [archive]
- (en) « Page du tournoi nord-américain Longpoint [archive] », sur Longpoint (consulté le )
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Historial European Martial Arts » (voir la liste des auteurs).
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Arts martiaux chinois
Démonstration d'un art martial externe, le Shaolin quan, au monastère de Daxiangguo à Kaifeng.
Les arts martiaux chinois, popularisés sous le nom de kung-fu, également désignés par les termes mandarins wǔshù Écouter (武术), guóshù Écouter (国术) ou quánfǎ Écouter (拳法) et parfois désignés sous le terme de boxes chinoises, sont constitués de centaines de styles différents de combat à main nue ou armée, qui ont été développés en Chine au fil des siècles.
Différentes terminologies
Kung-fu
Sinogrammes gōngfu
Kung-fu est en Occident le nom généralement donné aux arts martiaux chinois externes comme internes, bien que l'on utilise rarement ce terme pour désigner le tai-chi-chuan.
Ce terme, transcription de 功夫 (gung1fu1 en jyutping cantonais, gōngfu en mandarin Écouter) a été introduit en Europe dans les années 1970 pour désigner les films chinois d'arts martiaux. C'est la lecture cantonaise de ce mot, Hong Kong ayant été la source majeure de films chinois dans ces années-là. Les termes « kung 功 » et « fu 夫 » traduits littéralement et séparément ont une tout autre signification que « arts martiaux » chinois :
- Kung désigne la « maîtrise », le « perfectionnement », la « possession d'un métier » ou une action en laquelle beaucoup de temps a été consacré. Le terme est à rapprocher d'un point de vue sémantique de la notion d'artisan tel qu'il était usité en Europe au XIXe siècle : homme de métier qui par un apprentissage auprès d'un maître acquérait cultures, techniques et savoir-faire.
- Fu désigne les techniques en tant que contenu, soit l'énergie qui a été investie dans l'acquisition des techniques les plus efficaces pour une possibilité accrue de fluidité.
On peut ainsi dire de quelqu'un qu'il possède le kung fu en gastronomie, le kung fu en peinture, le kung fu en musique ou le kung fu en informatique.
Durée : 1 seconde.0:01功夫 en cantonais, 'g' est entre un 'g' et 'k' français
Boxes chinoises
Les arts martiaux chinois sont parfois désignés en Occident par « boxes chinoises » en raison d'une analogie des styles externes avec les boxes pratiquées en Occident. Ce terme a ainsi été repris pour désigner les initiateurs de la révolte des Boxers (1899-1901).
En Chine, les termes 拳法 (pinyin: quánfǎ, « boxe ») ou 拳 (quán, « poing, style de boxe ») sont utilisés pour désigner de nombreux styles des arts martiaux chinois.
Wushu
Sinogrammes Wǔshù
Dans la langue française ou anglaise, le terme « wushu » désigne généralement un sport de compétition créé par la République populaire de Chine après 1949 : le wushu moderne.
Mais en Chine, ce terme wǔshù (trad.: 武術, simpl.: 武术) correspond à l'expression française « art martial » sans autre connotation. Ce terme d'origine inclut donc des styles d'arts martiaux chinois du nord jusqu'au sud de la Chine (Shaolin, Wing-Chun, etc.) et il est plus ou moins synonyme du « kung-fu » français.
L'examen des caractères qui le composent montre que ce terme a ce sens plus général :
- 武 (wǔ) : ce sinogramme ancien (idéogramme) représente le radical 'stopper' sous une « hallebarde ». L'idée est celle de l'arme du gardien, l'idéogramme a le sens d'un talisman protecteur à l'entrée de la « maison ». Il empêche voleur et démon de pénétrer et de porter atteinte aux biens ou à l'intégrité physique des habitants (agression, maladie). L'idéogramme a pris un sens plus général, il désigne ce qui a trait à la guerre, au combat. L'adjectif français « martial » est une traduction tout à fait appropriée.
- 術 ou 术 (shù) : les moyens nécessaires relèvent de l'idéogramme shu, les savoir-faire, les connaissances multiples (médecine, art du combat, art de la guerre, techniques des armes, diplomatie, etc.). Ici, le terme « art » est à comprendre au sens ancien : celui, l'artisan, qui par un apprentissage long et rigoureux possède un métier.
Dans les langues chinoises, plusieurs termes autres que wǔshù désignent les arts martiaux de Chine : notamment 中国功夫 Écouter (pinyin: zhōngguó gōngfū) pour désigner les arts martiaux nationaux.
Histoire et légendes
Classique des rites
L’origine des arts martiaux est attribuée à des nécessités d'auto-défense, des activités de chasse et à la formation militaire dans l'ancienne Chine. Le combat au corps à corps et la pratique des armes ont été importants dans la formation des soldats chinois. Les arts martiaux chinois intégrèrent à leur pratique différentes philosophies et notions, s'élargissant, au-delà de la seule auto-défense, à l'entretien physique pour finalement devenir une méthode d’éducation personnelle. L'influence des idéaux martiaux dans la société civile se propagea ultérieurement dans la poésie, la fiction littéraire, puis à notre époque dans les films.
Selon la légende, le mythique Empereur Jaune aurait présenté les premiers systèmes de lutte chinois1. Célèbre général avant de devenir empereur de Chine, il aurait écrit de longs traités sur la médecine, l'astrologie et les arts martiaux.
Maquette pédagogique d'une compétition de Shuaijiao devant l'empereur et sa cour à l'époque de la dynastie Qing.
Le shǒubó (手搏, attesté au moins dès le IIIe siècle av. J.-C.), et le xiang bo (similaire au sanda) dans les années 600 av. J.-C.2, ne sont que deux exemples d'anciens arts martiaux chinois. En 509 av. J.-C., Confucius aurait suggéré au duc Ding de Lu que les gens devraient pratiquer les arts littéraires autant que les arts martiaux2 : ainsi les arts martiaux commencèrent à être pratiqués par des citoyens ordinaires, et plus seulement par des militaires et des sectes religieuses. Un système de lutte appelé juélì ou jiǎolì (角力) est mentionné dans le Classique des rites (Li King)3 au Ier siècle av. J.-C. Ce système de combat inclut notamment des techniques de frappe, de projection, de manipulation articulaire, et des attaques des points vitaux. Le jiao di est devenu un sport durant la dynastie Qin (221-207 av. J.-C.). Le Livre des Han (206-8 av. J.-C.) mentionne que pendant la dynastie Han (206 av - 8 CE) existait une distinction entre un combat sans arme intitulé shǒubó (手 搏), pour lequel des guides d’apprentissage avaient déjà été écrits, et la lutte sportive, alors connue comme juélì ou jiǎolì (角力). "Six Chapitres de Combat à main nue" étaient mentionnés à la même époque dans le Han Shu I Wen Chih (Livre Han des arts), mais ces chapitres furent perdus au cours des siècles suivants4.
La lutte est également documentée dans les Mémoires du Grand Historien de Sima Qian (env. 100 av. J.-C.)5.
Une théorie de combat à main nue, incluant la présentation des notions de « techniques dures » et « douces » serait exposée dans l'histoire de « la jeune fille de Yue », dans les Annales des Printemps et des Automnes de l’État de Lu (Ve siècle av. J.-C.).
Sous la dynastie des Tang, des descriptions de danses d'épée ont été immortalisées dans les poèmes de Li Bai. Sous les dynasties Song et Yuan, des compétitions de xiangpu (un prédécesseur du sumo) étaient parrainées par les cours impériales. Les concepts modernes d’arts martiaux ont été entièrement développés par les dynasties des Ming et des Qing.
Les concepts associés aux arts martiaux chinois ont changé avec l'évolution de la société chinoise et ont acquis au fil du temps une base philosophique. Des passages dans le Tchouang-tseu, un texte taoïste, ont trait à la psychologie et la pratique des arts martiaux. Tchouang-tseu, son auteur éponyme, a sans doute vécu au IVe siècle av. J.-C. Le Tao Te Ching, souvent attribué à Lao Tseu, est un autre texte taoïste qui contient des principes applicables aux arts martiaux. Selon l'un des textes classiques du confucianisme, Zhou Li (周礼), le tir à l'arc et la conduite des chars faisaient partie des « six arts » (六艺, liu yi) de la dynastie Zhou (1122-256 av. J.-C.), avec les rites, la musique, la calligraphie et les mathématiques. L’Art de la guerre, écrit au VIe siècle av. J.-C. par Sun Tzu, traite de la guerre militaire, mais contient des idées reprises dans les arts martiaux chinois.
Shaolin
L'entrée principale du monastère Shaolin dans la province du Henan.
Le style Shaolin quan est généralement considéré comme le premier art martial institutionnalisé. Selon la légende, Boddhidarma aurait enseigné cet art martial au Ve siècle aux moines du temple Shaolin, pour les aider à se défendre des animaux et des brigands qui rôdaient autour du monastère. Toutefois, la plus ancienne preuve d’une participation de moines Shaolin à des combats est une stèle datant de 728 qui atteste une défense du monastère contre des bandits vers 610, et le rôle ultérieur dans la défaite de Wang Shichong à la bataille de Hulao en 621. Aucun document ne permet d’attester de la participation Shaolin dans des combats entre le VIIIe et le XVe siècle. Néanmoins, entre le XVIe et le XVIIe siècle, apparaissent une quarantaine de sources qui attestent non seulement de la pratique d’arts martiaux par les moines de Shaolin, mais également que cette pratique est devenue une partie intégrante de la vie monacale que les moines justifient par la création de nouvelles légendes bouddhiques6. Des références à la pratique des arts martiaux à Shaolin apparaissent dans différents genres littéraires de la fin des Ming ; épitaphes de moines guerriers de Shaolin, manuels d'arts martiaux, encyclopédies militaires, écrits historiques, récits de voyages ou de fiction et poésie. Toutefois, ces sources ne font pas apparaître un style martial spécifiquement originaire de Shaolin7. De même, ces sources, contrairement à celles de l'époque Tang, se référent seulement à des méthodes Shaolin de combat armé (plutôt qu’à main nue), dont l’arme qui a rendu célèbre les moines Shaolin : le bâton (gun). Le général Ming Qi Jiguang inclut la description du kung-fu Shaolin et les techniques du bâton dans le livre « Nouveau registre des techniques efficaces (zh) » (chinois : 纪效新书). Cet ouvrage eut ultérieurement une grande influence sur le développement des arts martiaux dans d’autres régions asiatiques, comme l’île d'Okinawa8 et la Corée9.
Histoire moderne
Six experts de lutte chinoise, lors d'une compétition à Tianjin en 1936.
L’approche actuelle des arts martiaux chinois est fortement influencée par les événements de la Période républicaine (1912-1949). Durant la période de la chute de la dynastie Qing, l'invasion japonaise et la Guerre civile chinoise, les arts martiaux chinois sont devenus plus accessibles au grand public alors que de nombreux artistes martiaux ont été encouragés à enseigner ouvertement leur art. À cette époque, ces arts étaient considérés comme un moyen de promouvoir la fierté patriotique et de renforcer la nation. Par conséquent, de nombreux manuels de formation ont été publiés, une académie de formation a été créée, deux examens nationaux ont été organisés, des groupes de démonstration ont voyagé à l’étranger, et de nombreuses associations d'arts martiaux se sont formées dans toute la Chine et dans les diverses communautés chinoises d'outre-mer10. L’Académie centrale des arts nationaux (zh) (chinois : 中央国术馆), créée par le gouvernement national en 1928 et l'Association Jing Wu (精武会体育), fondée en 1910, sont des exemples d'organisations qui favorisent une approche systématique dans l’enseignement des arts martiaux. Une série de compétitions provinciales et nationales ont été organisées par le gouvernement républicain à partir de 1932, pour promouvoir les arts martiaux. En 1936, lors des Jeux olympiques à Berlin, un groupe de pratiquants a démontré ces arts à un auditoire international pour la première fois, orientant peut-être la conception populaire des arts martiaux en tant que sport.
Les arts martiaux chinois ont commencé à s'étendre au niveau international avec la fin de la guerre civile chinoise et la fondation en 1949 de la République populaire de Chine (RPC). De nombreux artistes ont choisi d'échapper au pouvoir communiste et ont migré vers Taïwan, Hong Kong, ou d'autres parties du monde. Ces experts ont commencé à enseigner au sein des communautés chinoises d’outre-mer, puis ils ont élargi leurs enseignements aux personnes d'autres groupes ethniques.
Chine contemporaine
Championnat de wushu moderne, 2005
En Chine, la pratique des arts martiaux traditionnels a été découragée au cours des années turbulentes de la Révolution culturelle (1969-1976)11. À l'instar de nombreux autres aspects de la culture traditionnelle, les arts martiaux ont été soumis à une transformation radicale de la RPC afin de les aligner avec la doctrine révolutionnaire maoïste11. La RPC a soutenu une pratique sportive dirigée par un comité officiel, comme remplacement des écoles indépendantes d'arts martiaux. Ce nouveau sport de compétition a été dissocié de ce qui était alors perçu comme potentiellement subversif : les aspects d’auto-défense et d’accomplissement individuel, et les lignées familiales de transmission11. En 1958, le gouvernement créa l’Association chinoise de wushu, une organisation chargée de diriger et règlementer l’enseignement des arts martiaux. La Commission d'État des sports a pris l'initiative de créer des formes martiales standardisées pour la plupart des arts majeurs. Durant cette période le système du wushu moderne fut établi, comprenant des formes standardisées, des programmes pédagogiques, des instructeurs et des classements. Ce sport fut introduit à l’école secondaire et dans les universités. La suppression de l’enseignement traditionnel au cours de la période de reconstruction (1976-1989) a été assouplie, l’idéologie communiste étant devenue plus accommodante12.
Dans les années 1990, les changements dans les politiques gouvernementales ont conduit à de nouvelles approches du sport et à la fermeture en 1998 de la Commission des sports , perçues comme une tentative de dépolitiser partiellement l’organisation des sports et d’adapter les sports à de nouvelles logiques de marché. En raison de ces changements de société, les deux approches des arts martiaux, traditionnelle et moderne, sont aujourd’hui soutenues par le gouvernement en tant qu’éléments de la culture chinoise13.
Distinctions des styles
Styles du Nord et styles du Sud
Les styles du nord de kung-fu utilisent plus les jambes et ceux du sud plus les poings. Cela se reflète dans l’expression chinoise Mandarin Nan Quan Bei Tui (chinois : 南拳北腿)qui veut dire « poings dans le sud et jambes dans le nord » et renvoie aux différences (et parfois les oppositions) existant depuis des siècles) entre le Nord et le Sud de la Chine, et ce tant sur le plan culturel que des mentalités ou du climat… Pour ce qui est du wushu, on dit également que la topographie du Nord, avec ses vastes étendues, permettant l’utilisation sans contrainte des jambes lors des assauts, a favorisé un style de combat à longue distance, tandis que, les pieds dans les rizières, les maîtres d'arts martiaux du Sud de la Chine, ont tout logiquement mis l'accent sur les techniques de poings (appropriées lors de combats plus rapprochés). La réalité est évidemment plus subtile qu’une expression générale réifiante (par exemple, les styles Choy-gar et Mok-gar, du sud, utilisent largement les coups de pied14) et il s'agit donc plutôt d’indiquer une tendance aux degrés très variés. Généralement, ceux qui pratiquent le style du nord sont plutôt grands et minces, ce qui leur permet de faire les mouvements plus facilement. À l'inverse, les pratiquants du kung fu du sud sont plus petits et plus musclés.
Style externes et styles internes
L'origine de cette distinction remonte à une épitaphe datant de 1669 et rédigée par l'historien Huang Zongxi en l'honneur d'un certain Wang Zhengnan15. L'auteur souligne la supériorité technique de l'école « interne » mais dissimule sans doute des visées politiques, soutenant ainsi les Ming (partisan du taoïsme) face aux Qing (Mandchous, partisans du bouddhisme, principalement tibétain).
Sa construction fut poursuivie en Chine à la fin du XIXe siècle et s'inscrit d'une manière générale dans la confrontation entre les conceptions occidentales du corps (médical, anthropologique, biomécanique, etc.) et les conceptions énergétiques (taoïste et bouddhiste) de la médecine chinoise traditionnelle.
En Europe, cette distinction interne/externe consiste à considérer que les styles externes utilisent la force physique et la vitesse comme principes d'entraînement et les styles internes la maîtrise de la respiration, la décontraction, des coups fouettés et l’entraînement en lenteur pour guider le qi. On dit aussi souvent que, dans les styles externes, l'adversaire est autrui tandis que dans les styles internes, l'adversaire est soi-même. Cette conception repose sur une connaissance des styles internes que sont le taiji quan (dont le style yang fût popularisé en Chine après 1956 (notamment pour sa fonction thérapeutique), ou d'autres tels que les Shunshi quan, xingyi quan, Bagua zhang, liuhebafa quan, baji quan et aux dimensions martiales de ces styles. Le qi gong est également différent entre arts internes (respiration ventrale allant jusqu'à utiliser le périnée et arts externes où la respiration est principalement pulmonaire.
L'examen des applications martiales des styles externes et des styles internes montre que de nombreux principes de base sont identiques et que seules les pratiques diffèrent.
Distinctions philosophiques et religieuses
Les arts martiaux chinois ont également été influencés par les diverses écoles de pensée et religions de Chine. De nombreux styles ont été fondés par des groupes de pratiquants influencés par une des trois principales religions de Chine développant des arts martiaux à main nues : bouddhisme, taoïsme et islam.
- styles bouddhistes de Shaolin
- styles bouddhistes tibétains
- styles bouddhistes autres
- styles taoïstes
Les Mongols, Mandchous et coréens de Chine pratiquent également des formes de lutte d'influence chamaniste et assez proches, sous la dynastie Qing, des luttes amicales avaient fréquemment lieu entre dignitaires de ces cultures. Voir Lutte mongole, buku (mandchoue) et Ssireum (coréenne). Le Shuai jiao en est sa variante han.
Styles traditionnels et pratiques sportives
Styles
Il existe d'innombrables styles d'arts martiaux chinois (beaucoup ne sont pas encore répertoriés). Par commodité, depuis la fin du XIXe siècle, on les classe en « voie externe » (waijia), et « voie interne » (neijia).
La conception la plus simpliste en Europe consiste à considérer que les styles externes utilisent la force physique et la vitesse comme principes d'entraînement et les styles internes la maîtrise de la respiration (dont le principe est inversé par rapport aux styles externes), la décontraction pour guider le souffle qi, la lenteur pour la justesse de l'apprentissage (comme cela se pratique en apprentissage musical). Cette conception repose d'une part sur une connaissance des styles internes qui s'arrête au Taijiquan, style Yang ou Chen popularisé en Chine après 1956 (Taijiquan à fonction thérapeutique), d'autre part à l'ignorance des autres styles internes Shunshi quan, xingyi quan, Bagua zhang, Baji quan ou liuhebafa quan. Cette conception erronée repose aussi sur la méconnaissance des qi gong propres à chaque style externe [réf. nécessaire]. La popularité de cette distinction est sans doute à rapprocher du désir d'intellectualiser une pratique corporelle par des notions n'appartenant pas aux domaines scientifiques mais aux domaines médico-religieux[réf. nécessaire].
La distinction entre interne et externe n'est pas reconnue en Chine par certains maîtres et écoles des styles traditionnels[réf. nécessaire].
Les styles se sont construits sur des centaines d'années, certains ont disparu (pao quan, fan quan, etc.) et se retrouvent comme systèmes incorporés dans des styles plus récents. Des styles anciens se sont modifiés pour s'adapter à la confrontation avec les autres styles, d'autres se sont créés récemment tout au long du XXe siècle sous l'impulsion des instituts et académies des sports. La majorité des styles actuels sont des styles de synthèse. C'est pourquoi dans la désignation des styles nous indiquons le terme générique qui désigne l'ensemble des styles apparentés (par exemple tang lang quan) ; et ensuite le nom singulier du style (taiji tanglang quan, meiha tanglang quan, etc.)
Plusieurs composantes sont à l'œuvre dans la construction et l'élaboration des styles :
- Le pragmatisme : les styles sont confrontés à leur efficacité en combat singulier (rencontre, compétition) et sur les champs de bataille. Autres paramètres : l'âge du pratiquant (qu'est-ce que l'efficacité d'un style que l'on ne peut plus pratiquer après 30 ans ?), les capacités physiques, le climat, la santé, etc.,
- Les cosmologies diverses, qui construisent une entité abstraite et réductrice : la « Pensée Chinoise ». Taoïsme, Bouddhisme, Chamanisme Totemisme et Confucianisme ont mêlé leurs cosmologies et leurs pratiques à celles des arts martiaux. En ce sens, de nombreux styles se positionnent au moins autant comme des arts de perfectionnement de soi, que comme des arts visant l'efficacité martiale.
- Les pratiques : d'art de combat élaborées sur les champs de bataille qui de techniques d'armes, de procédés à main nue ou de techniques de corps à corps (lutte) se sont agglutinées aux styles.
La pratique du wu shu gong fu est très diversifiée, un style contenant des enchainements à mains nues et avec armes (tao lu), des exercices de Qi gong, des exercices d'assouplissements, des éducatifs variés, des textes ou chants utilisés comme moyens mnémotechniques, des qin na (techniques de saisies, de clés et de projections), des enchainements à deux (à mains nues ou avec armes), des techniques de combat (sanda) et surtout une conception de sa spécificité (gestion de la force, de l'intention, etc.) qui le différencie des autres styles.
Techniques communes aux différents styles
Postures de base de Kung Fu
Note : Les postures décrites ci-dessous sont pratiquées dans plusieurs styles enseignés en Europe. Il est cependant possible qu'il existe des variantes d'une école à l'autre, tant dans le nom de la posture, que dans la posture elle-même. Aussi les noms et descriptions des positions suivantes ne sont-ils présentés qu'à titre indicatif.
- Le Cavalier (Ma Bu - position associée à l'élément de la Terre) : jambes écartées de part et d'autre du corps, pieds parallèles, genoux pliés et tournés vers l'extérieur, buste vers l'avant. 50 % du poids repose sur chaque pied. Le bassin ne doit pas basculer vers l'arrière. C'est la position la plus stable.
- Le Pas en arc, ou Arc et Flèche (Gun-Ma - position associée à l'élément du Bois)(公布) : jambe avant pliée, jambe arrière tendue, buste vers l'avant. Suivant les styles, l'angle des pieds par rapport aux jambes peut changer. 70 % du poids repose sur la jambe avant. Position offensive, qui permet de frapper du pied et du poing rapidement.
- Position du chat (Diu-Ma - position associée à l'élément du Feu) : posture sur une jambe, pointe du pied avant tendue, légèrement au-dessus du sol buste central. 100 % du poids repose sur la jambe arrière. Cette position permet de frapper du pied avant très rapidement.
- La grue (Dan-Taï-Ma) : posture sur une jambe, genou relevé haut, pointe du pied tendue, buste vers l'avant ou de trois quarts. 100 % du poids repose sur la jambe arrière. Cette position permet de frapper du pied très rapidement.
- La Chèvre (Jorma Bu ou le Yi jee ki yum ma - position associée à l'élément Métal) : position typique du Wing Chun et des autres styles métal. Les pieds sont écartés de la largeur des épaules), les genoux et les pieds légèrement rentrés vers l'intérieur. Position stable, permettant de mobiliser rapidement bras et jambes en corps à corps et offrant une protection du corps grâce à une attitude en « fermeture ». Cette posture est appelée ainsi parce que le pratiquant est supposé pouvoir retenir une chèvre entre ses cuisses.
- Position de l'homme ivre (Lao-Ma - associé à l'élément de l'Eau) pas d'esquive sur le côté, la jambe du côté de l'esquive passe au-dessus de l'autre jambe et « l'œil du pied » (l'intérieur du pied) se dirige à 45° vers l'extérieur. Le poids repose entièrement sur la jambe qui se pose. C'est une position fréquente dans le style traditionnel du Cobra par exemple.
- Le Pas rasant (Sei-Ma) : la jambe avant est tendue, la jambe arrière pliée. Le buste est tourné de 90° par rapport à la position Gong Bu. Le pied de la jambe arrière est tourné à 45° vers l'extérieur, le genou suit le même axe. 70 % du poids repose sur la jambe arrière. Position défensive et d'esquive.
- Le Pas vide (Xu Bu) : la jambe arrière est pliée (le pied, le nombril et la tête forment une ligne), la jambe avant est légèrement posée sur la pointe. Le buste est tourné vers l'avant (il peut y avoir des variations en fonction de la position des bras). 80 % du poids sur la jambe arrière. Position permettant de frapper rapidement du pied, d'esquiver ou de se replier.
- Le Dragon (Chang-Fu) ou Pas Assis : jambe avant légèrement pliée, pied tourné à 90°, jambe arrière légèrement pliée, pied sur la pointe. Le buste est effacé de trois-quarts. Le genou arrière doit être exactement au-dessus du talon avant. 80 % du poids repose sur la jambe avant. Position d'attaque, permettant d'armer un coup de pied, ou de changer d'axe.
- Le Tigre (Lau-Kwaï-Ma) : position de renforcement des jambes et des abdominaux, jambe avant pliée comme gong bu, genou de la jambe arrière rasant le sol au droit du pied de la jambe avant, sans toucher le sol, appui avec la pointe du pied ou tranchant du pied sur le sol.
Un entraînement couramment pratiqué consiste à marcher en passant d'une posture à l'autre, les jambes d'appui fléchies au maximum.
Il existe d'autres postures, mais elles sont soit utilisées comme exercice de musculation, soit spécifiques à certains styles.
- L’intérêt de la posture est multiple :
- Renforcer les muscles, os et articulations des jambes (et même le reste du corps) afin de frapper et d’être frappé sans blessure.
- Permettre des déplacements rapides dans toutes les directions, en exposant le moins possible ses points vitaux.
- Mettre le corps dans des positions optimales pour enchaîner les techniques offensives et défensives.
- Forger la volonté en tenant longtemps la même posture.
Respiration
Comme dans tous les arts martiaux, la respiration est primordiale dans le wushu. Suivant les écoles ou philosophies (bouddhiste ou taoïste par exemple), les façons de respirer peuvent être différentes, mais toutes s'accordent cependant sur l'importance de la respiration ventrale et sur l'importance de souffler en frappant et en bloquant (pouvant différer des théories de certains arts internes). Certaines écoles insistent sur l'importance, en combat, d'écouter la respiration de l'adversaire, afin de le frapper lorsqu'il inspire. Ces mêmes styles recommandent aux combattants de masquer leur propre respiration. D'autres styles au contraire insistent sur l'importance de libérer son qi avec le plus de violence et donc de bruit possible, à l'instar du karate.
Certains exercices de respiration permettent en outre aux pratiquants de renforcer leurs organes internes (poumons, cœur, etc.).
Théorie du coup
Comme nous l'avons vu plus haut, le wushu est un art martial externe qui considère le corps comme un solide. Le but principal du coup est donc de briser ce solide. Pour ce faire, le pratiquant devra durcir les zones de frappe de son corps, mais aussi durcir ses points faibles en prévision des coups qu'il recevra. Pour cela, la plupart des styles dispose de techniques de renforcement prenant des noms divers dans leur application, comme la « chemise de fer ». Ces méthodes de renforcement et de revitalisation interne sont appelées Qi Gong, c'est-à-dire travail sur le souffle, l'énergie vitale.
Frappes de la main
Le coup est majoritairement porté de la main (ouverte ou fermée) ou du pied. Un coup de poing pour être efficace doit être lancé par un mouvement de rotation de jambes. Le pied, puis la hanche tournent, donnant de la vitesse et donc de la puissance au bras qui terminera le mouvement. Le coup de poing « de base » des boxes chinoises est appelé le Ming chuen, c'est-à-dire le « poing clarté ». Le caractère Ming est constitué des idéogrammes « lune » et « soleil » ; en effet le Ming chuen est un direct lancé poing fermé, paume vers le haut et finit poing fermé paume vers le bas. On l'appelle aussi «coup de poing vrillé ». Ainsi le poing passe à travers toutes les positions de mains depuis la frappe basse au bas-ventre jusqu'à la frappe haute au visage en passant par la frappe courte (Jik chuen : coup de poing talon, beaucoup utilisé en Wing Chun) modifiable en uppercut avec l'avancée du poing. Ce simple basique contient presque toute la complexité des arts du poing de Chine. On distingue plusieurs types de frappe des mains :
- le poing simple (associé au Feu et appelé aussi quan) dont il existe de nombreuses variantes dont le point plat (à l'horizontale), et le poing debout (à la verticale).
- l'« œil du phœnix » (wa lin quan), poing fermé, frappe avec la deuxième phalange de l'index en avant soutenue par le pouce. Pour les frappes précises, demande une certaine maîtrise.
- la « patte de léopard » (shang zao), paume ouverte, pouce fermé et les deux premières phalanges de la main fermées. Utile pour les piques, les paumes et les saisies (associées au Bois).
- la griffe du tigre (hu zao), paumes en avant, doigts crispés pour saisir, griffer et arracher (élément Bois).
- la paume (tui zhang - associé a la Terre) et le tranchant (xie tui zhang - associé au Métal) de la paume du Bouddha.
- la pique (associé a l'Eau).
- le poignet (liao yin shao), avec la main repliée (boxe de l'homme ivre, singe, mante, etc.).
- le crochet, les extrémités de tous les doigts jointes en un point et le poignet plié (style du coq, etc.).
- la paume du tigre, paume ouverte, tous les doigts repliés de façon à frapper avec le plat de la main.
- et d'autres plus spécialisés encore…
Frappes du pied
Le wushu est réputé pour ses coups de pied complexes et spectaculaires, bien que tous les styles n'exploitent pas toutes ces techniques. Contrairement au karaté, qui se pratique exclusivement pieds nus, le pratiquant de kung fu peut porter des chaussures. Les coups se portent donc plus avec la plante du pied, la tranche ou le talon qu'avec le bol du pied.
Frappes des autres parties du corps
En wushu on peut aussi frapper avec les coudes, genoux, doigts, tête, postérieur, toutes articulations et même mordre.
Les zones principales de frappe du corps sont traditionnellement identifiées comme Qi Xing (7 étoiles) et détaillées dans l'apprentissage traditionnel de plusieurs écoles.
On y distingue :
- la main (du bout des doigts jusqu'au coude), avec des formes de poing variées, des frappes des avants bras, des tranchants de la main,...
- le coude (frappe dans différentes directions)
- l'épaule (que l'on trouve notamment en tai ji de style Chen, mais aussi dans plusieurs branches du Xing yi quan)
- le pied (du bout des orteils jusqu'au genou)
- le genou
- la hanche (utilisée en percussions latérales ou arrières)
- la tête (frappe dans différentes directions)
Certaines écoles pratiquent des formes d'endurcissement / de conditionnement spécifiques pour tout ou partie des armes considérées. L'innocuité de ces méthodes à long terme n'est pas avéré et ne doivent pas être entreprises sans la supervision de personnes compétentes et expérimentées.
Armes
Démonstration à la lance
Deux jian (épée) avec leur fourreau
Histoire
La Chine est un pays où les guerres ne se sont arrêtées que pour laisser la place aux rébellions. Il est donc logique que les armes les plus diverses soient apparues dans ce pays. Au départ, les armes étaient des outils paysans, plus tard s'y sont ajoutées des armes spécifiques au combat ; le roman au bord de l'eau cite 18 armes16.
Pratique
Chaque arme à ses manipulations de base (ou ji ben gong). Dans le Kung-fu Shaolin, l'arme la plus difficile à manier est la chaîne à 9 parties (Jiu jie bian). Des formes (ou taolu) manient 2 armes en même temps16.
L'apprentissage et le choix des armes dépendaient du style enseigné et de l'école (crochet du Tang lang quan, bâton du Shaolin quan, demi-lunes du Bagua zhang, etc.) mais aussi du statut social du pratiquant : épée pour l'aristocratie, sabre pour le juge et le militaire, lance pour le fantassin, bâton pour le moine. Certaines armes étaient quant à elles spécifiques à une corporation : marteau long du forgeron, perche et couteaux-papillons du batelier. L'utilisation du banc en tant qu'arme a même été attribuée aux clients des bars (popularisé par les films Le Maître chinois et Combat de maîtres).
Recensement
On peut distinguer deux grandes catégories d'armes : les armes qui ont été conçues comme moyen de tuer (épée, pieu ou lance, etc.) et les armes qui sont un détournement d'un usage de travail (outils agricoles, outils de chasse, outils d'artisans, etc.). On distingue aussi les armes courtes adaptées au combat rapproché ou combat de mêlée (épée, sabre, poignard, etc.), les armes longues adaptées au combat à distance (fantassin contre cavalier par exemple : lance, hallebarde, etc.) et les armes de jet. Il faudrait aussi ajouter les armes à feu, utilisées en Chine depuis le Xe siècle17.
Il existe bien sûr toute une foule d'armes plus ou moins exotiques, plus ou moins improvisées par un peuple cherchant à se défendre avec les outils ou objets du quotidien. En voici une liste non exhaustive : Quatre armes de base (Bâton, lance, épée, sabre)16, dix-huit armes classiques (citées dans le roman au bord de l'eau), cent-huit armes traditionnelles.
Remarque linguistique : il existe beaucoup de noms différents pour une même arme, en raison de la richesse linguistique de la Chine.
Les 4 armes de base : Bâton (Gun), Épée (劍 = Jian), Lance (Qiang), Sabre (刀 = Dao).
Utilisation du qi
La notion de qi ou chi (氣), le souffle ou force vitale prétendue animer tous les êtres vivants, est abordée dans la plupart des arts martiaux chinois. Les styles internes (neijia) sont réputés pour l'utiliser de manière différente des styles externes. Le qi d'une personne peut être amélioré et renforcé à travers la pratique régulière de divers exercices mentaux et physiques, connus comme qi gong. Bien que le qi gong ne soit pas un art martial, il est souvent intégré aux arts martiaux chinois traditionnels, et vise l'entrainement et l'amélioration des capacités internes du pratiquant.
L'usage du souffle qi est envisagé de nombreuses manières : il peut servir par exemple à soigner d'autres personnes ou soi-même, d'après les enseignements du qi gong médical. Certains styles enseignent que le qi peut être concentré à certains points de son propre corps pour améliorer une attaque, ou bien que les attaques doivent viser certains points vitaux (dim mak) liés à la circulation du qi.
Pratiquants célèbres
Quelques pratiquants célèbres des arts martiaux chinois :
- Yue Fei (1103–1142), général chinois de la dynastie Song. Des styles tels que le Ying Zhua Pai et Xing Yi Quan attribuent leur création à Yue, bien qu'il n'existe pas de preuve historique.
- Ng Mui (fin XVIIe siècle), fondatrice légendaire de plusieurs styles du Sud, tels que le Wing Chun, le style du Dragon, ou la Grue Blanche du Fujian. Elle est souvent considérée comme l'un des Cinq Moines légendaires qui auraient survécu à la destruction du Temple Shaolin, durant la Dynastie Qing.
- Hung Hei Goon (?) est considéré comme le fondateur du Hung Gar.
- Yang Luchan (1799–1872), important maitre d'un art interne dénommé Tai Chi Chuan au XIXe siècle. Yang est ainsi connu comme le fondateur du style Yang (Tai Chi), et comme un enseignant des styles Wu/Hao, Wu et Sun.
- Les Dix Tigres de Canton (fin du XIXe siècle), un groupe de dix maitres d'arts martiaux du Guangdong, à la fin de la Dynastie Qing.
- Wong Fei Hung (1847–1924), héros chinois de la période républicaine. Plus de cent films ont été réalisés à Hong Kong sur sa vie.
- Huo Yuanjia (1867–1910), fondateur présumé de la Chin Woo Athletic Association, célèbre pour ses combats contre des étrangers.
- Ip Man (1893–1972), pratiquant du Wing Chun et premier maître à enseigner son style à un large public. Il a été le maitre de Bruce Lee. Une majorité des branches actuelles du Wing Chun s'en réclame.
- Bruce Lee (1940–1973), pratiquant sino-américain et acteur. Généralement considéré comme une icône du XXe siècle. Pratiquant du Wing Chun et d'autres styles, il développa plus tard sa propre philosophie qui évolua en Jeet Kune Do.
- Jackie Chan (1954-), pratiquant et acteur de Hong Kong, connu pour ses comédies physiques dans les performances martiales et représentant la boxe de l'homme ivre.
- Jet Li (1963-), champion chinois du sport Wushu et acteur.
- Jonathan Blow (1971-), pratiquant américain et développeur de jeux vidéo 18.
Dans la culture populaire
Scène à l'Opéra de Pékin
De nombreuses références aux concepts et pratiques des arts martiaux chinois peuvent être trouvées dans la culture populaire. Historiquement, l’influence de ces arts se retrouve dans la littérature et les performances artistiques de toute l’Asie. Plus récemment, cette influence s’est étendue aux films, touchant ainsi un public beaucoup plus large et se propageant au-delà de l'Asie et de ses racines ethniques19.
Les arts martiaux ont joué un rôle prépondérant dans le genre littéraire wuxia. Ce type de fiction est basé sur les concepts chinois de chevalerie, une société distincte d’arts martiaux (Wulin, 武林) et un thème central autour des arts martiaux20. Le récit wuxia peut être identifié dès le IIIe et IIIe siècle av. J.-C.[Quoi ?], devient populaire durant la dynastie Tang (VIIe – Xe siècles) et évolua sous la forme de roman à l’époque Ming (XIV-XVIIe). Ce genre est extrêmement populaire dans une grande partie de l’Asie et exerce une influence majeure dans la perception du public sur les arts martiaux.
L'acteur Jet Li en 2006
Les influences martiales peuvent également être trouvées dans l’opéra chinois, dont l’Opéra de Pékin est l'un des exemples les plus connus. Cette forme dramatique populaire remonte à la dynastie Tang et continue d'être un exemple de la culture chinoise. Quelques mouvements d'arts martiaux se retrouvent dans les danses de l'opéra chinois et certains experts en arts martiaux peuvent être trouvés comme interprètes.
À notre époque, les arts martiaux chinois ont donné naissance au genre du cinéma d'arts martiaux, populaire désigné par films de kung-fu. Les films de Bruce Lee ont contribué à la popularité des arts martiaux chinois en Occident dans les années 1970. D’autres acteurs experts en arts martiaux, tels que Jet Li et Jackie Chan ont répondu ultérieurement à la demande du public pour de tels films. En Occident, les mouvements de kung-fu sont devenus courants dans les scènes d’action, et apparaissent dans de nombreux films qui ne sont généralement pas considérés comme des films d’art martiaux. Ces films incluent par exemple la trilogie Matrix ou Kill Bill.
Le thème des arts martiaux chinois se retrouve également sur les réseaux de télévision. Une série télévisée américaine du début des années 1970, ayant pour titre Kung Fu popularisa la pratique et la philosophie des arts martiaux chinois.
Dans les années 1970, durant l'âge de bronze des comics, les arts martiaux chinois deviennent un phénomène de mode et les éditeurs proposent des comics mettant en scène des combattants adeptes du kung fu. Le premier est Shang-Chi créé par Steve Englehart et Jim Starlin en décembre 1973 dans Special Marvel Edition #15 chez Marvel Comics suivi par Iron Fist chez le même éditeur21. DC pour sa part lance en 1977 le comics Richard Dragon, Kung-Fu Fighter sur un scénario de Denny O'Neil et des dessins de Leo Durañona22.
Notes et références
- Bonnefoy, Yves (1993-05-15). Asian Mythologies. trans. Wendy Doniger. University Of Chicago Press. pp. 246. (ISBN 0-226-06456-5).
- Gewu, Kang (1995). Spring Autumn: The Spring and Autumn of Chinese Martial, Arts—5000 Years. Plum Publishing.
- Classique des rites, chap. 6, ligne 108
- Selon Draeger et Smith. Cité par Robert W. Young, « Shaolin Temple », in Black Belt, sept. 2001, p.88
- Henning, Stanley E. (Fall 1999), « Academia Encounters the Chinese Martial arts [archive] », China Review International 6 (2): p. 319–332. DOI 10.1353/cri.1999.0020 (ISSN 1069-5834)
- Meir Shahar, 2000, « Epigraphy, Buddhist Historiography, and Fighting Monks: The Case of The Shaolin Monastery », Asia Major Third Series 13 (2): 15–36.
- Shahar, Meir (December 2001). "Ming-Period Evidence of Shaolin Martial Practice". Harvard Journal of Asiatic Studies 61 (2): 359–413. doi:10.2307/3558572. ISSN 0073-0548.
- Kansuke, Yamamoto (1994). Heihō Okugisho : The Secret of High Strategy. W.M. Hawley. (ISBN 0-910704-92-9)
- Kim, Sang H. (January 2001). Muyedobotongji: The Comprehensive Illustrated Manual of Martial Arts of Ancient Korea. Turtle Press. (ISBN 978-1-880336-53-3).
- Brian Kennedy & Elizabeth Guo (2005-11-11).Chinese Martial Arts Training Manuals: A Historical Survey, North Atlantic Books. (ISBN 1-55643-557-6)
- Fu, Zhongwen (2006-05-09). Mastering Yang Style Taijiquan, Berkeley, California: Blue Snake Books. (ISBN 1-58394-152-5) (trade paper).
- Kraus, Richard Curt (2004-04-28). The Party and the Arty in China: The New Politics of Culture (State and Society in East Asia), Rowman & Littlefield Publishers, Inc.. pp. 29. (ISBN 0-7425-2720-4).
- Minutes du 8e congrès de la Fédération internationale de wushu, 9 déc. 2005[citation nécessaire]
- Habersetzer, Kung-fu (wushu) pratique : du débutant à l'expert, Paris, Amphora, , 511 p. (ISBN 978-2-85180-689-5, OCLC 80893829, lire en ligne [archive]), page 46
- (en) « Stanley E. Henning, independent scholar - chinese martial studies research [archive] » (consulté le )
- École shaolin Kung Fu Developpement [archive], support pédagogique.
- José Carmona, De Shaolin à Wudang : les arts martiaux chinois, Guy Trédaniel éditeur, , 288 p. (ISBN 978-2-84445-085-2), p. 58
- Jonathan Blow on his Kung Fu training [archive]
- Kato, M. T. (2007-02-08). From Kung Fu to Hip Hop: Globalization, Revolution, and Popular Culture (Suny Series, Explorations in Postcolonial Studies). State University of New York Press. (ISBN 0-7914-6992-1).
- Denton, Kirk A.; Bruce Fulton and Sharalyn Orbaugh (2003-08-15). "Chapter 87. Martial-Arts Fiction and Jin Yong". in Joshua S. Mostow. The Columbia Companion to Modern East Asian Literature. Columbia University Press. pp. 509. (ISBN 0-231-11314-5).
- Sacks, Dallas et Dykema 2014, p. 99.
Voir aussi
Bibliographie
- Dictionnaire des Arts Martiaux Chinois ; par T. Dufresne et J. Nguyén ; aux éditions BUDOSTORE ; 1994.
- De Shaolin à Wudang ; par José Carmona ; aux éditions Guy Trédaniel ; 1999.
- Le grand livre du Kung fu Wushu ; par Roger Itier ; aux éditions De Vecchi ; 2006.
- Le guide des arts martiaux et sports de combat ; par Poy-Tardieu, N. ; aux éditions Budo Éditions, 2001.
- Le Wushu: un art, une passion ; par Roberto Louiset; aux éditions Edilivre APARIS ; 2018. (ISBN 978-2414135103)
- Le Kung-fu Wushu en souriant ; par Georges Charles ; aux éditions Budo Éditions ; décembre 2018. (ISBN 978-2846174190).
- Le Dao: Les origines martiales ; par Roberto Louiset ; aux éditions BookEdition ; 2020.
- Le Kung fu: une richesse millénaire ; par Roberto Louiset ; aux éditions BookEdition ; 2021.
Articles connexes
Liens externes
-
Arts martiaux japonais
Yamabushi en armure, tenant une naginata et portant un tachi, fin du XIXe siècle.
Les termes arts martiaux japonais désignent une grande variété d'arts martiaux originaires du Japon. Ils traduisent au moins trois termes japonais couramment employés de manière interchangeable : budō, dont le sens littéral est « voie de la guerre », bujutsu (武術?, « techniques de la guerre »), et bugei (武芸?, « art martial »). Le premier terme, budō, est un terme moderne, et fait référence à la pratique des arts martiaux comme à un mode de vie, comprenant des dimensions à la fois physiques, morales et spirituelles. Les termes bujutsu et bugei ont des définitions plus restreintes, au moins dans leur usage historique propre. Bujutsu désigne spécifiquement les applications pratiques de techniques martiales à des situations de combat réel1, tandis que bugei fait référence à l'adaptation de ces techniques et tactiques en vue de leur enseignement dans un cadre précis1.
Histoire
En Japonais, Koryū (古流?, littéralement « École ancienne ») désigne les écoles d'arts martiaux japonais antérieures, du point de vue de leur fondation, à la restauration Meiji (1866) ou à l'Édit Haitōrei (1876), qui interdit le port du sabre2. Les arts martiaux japonais se sont développés au sein de koryu à travers les siècles jusqu'en 1868. Les samouraïs et les ronin ont tous étudié, innové et transmis à l'intérieur de ces institutions. Il a existé une multitude de koryu où les armes et l'art de la main nue ont été étudiés par les bushis. Après 1868 et son bouleversement social, le mode de transmission a été modifié, changement qui explique la séparation en deux catégories Koryu Bujutsu (arts martiaux de l'école ancienne) et Gendai budō (arts martiaux modernes). Aujourd'hui, coexistent ces deux formes de transmission. Depuis quelques années en Europe, on peut trouver à la fois les Koryu Bujutsu et les Gendai budō. Parfois, au Japon comme ailleurs, les mêmes maîtres et les mêmes élèves étudient les deux formes d'arts martiaux, anciens et modernes.
On fait souvent référence au Koryu Bujutsu en simplifiant par le terme Bujutsu ou encore Kobudo.
Arts du corps à corps
Ju-jutsu
Cours de Ju-jutsu dans une école rurale du Japon, 1922.
Le ju-jutsu, ou jūjutsu ou encore jiu-jitsu (ce terme est utilisé par erreur à cause d'une mauvaise romanisation) , regroupe des techniques de combat qui furent développées durant l'ère féodale du Japon pour se défendre lorsque l'on est désarmé. Ces techniques sont classées en trois catégories principales : Atemi waza (technique de frappe) ; Nage waza (technique de projection) et Katame waza (technique de contrôle) afin de maîtriser son adversaire.
Jusqu'au XVIIe siècle, l'enseignement du ju-jutsu allait de pair avec celui du combat armé (kenjutsu, bojutsu) dans le cadre de la formation des samouraï. Au cours de la période Edo, ils commencèrent à être enseignés de manière distincte, jusqu'à former un vaste ensemble de 725 styles officiellement reconnus et de plus de 2 000 écoles. Avec la restauration Meiji, les arts de combat anciens perdirent en considération, puis furent interdits. Au début du XXe siècle, les techniques de certaines écoles de ju-jitsu furent reprises et adaptées dans le cadre du judo et de l'aïkido.
Aujourd'hui, le terme ju-jitsu rassemble une grande diversité de pratiques allant de formes sportives proches du judo à des formes orientées vers l'auto-défense. Leur caractéristique commune est de combiner l'enseignement de techniques de frappe, de techniques de projection et des techniques d'immobilisation.
Taijutsu
Le Taijutsu (体術?) que l'on retrouve aussi sous l'appellation Taijitsu, Tai-jitsu ou Tai Jitsu, etc., est un art martial japonais d'origine. Il s'agit d'une ancienne appellation générique aux méthodes de combat à mains nues, parfois connue sous le nom de Koshi no Mawari et d'où est ressorti le concept de Jūjutsu (technique en souplesse). Anciennement, le Taijutsu tout comme le Jūjutsu, étaient souvent associés et/ou issus du Yawara.
Des appellations variées ont été utilisées pendant les différentes périodes historiques du Japon et changeaient selon les régions géographiques et les différents successeurs. Chacune de ces appellations se référait à de légères différences liées aux caractéristiques techniques où tout le corps ou une partie du corps était utilisé.
Les premières références à ces arts combat à mains nues peuvent être trouvés dans les premiers dossiers historiques du Japon que l'on appelle, le Kojiki (Chronique des faits anciens) et le Nihon Shoki (Chroniques du Japon), et qui concernent la création mythologique du pays et la mise en place de la famille impériale. Le Taijutsu est un art de combat très ancien. Identifié comme une variation du Kumiuchi, il est reconnu comme étant le précurseur d’autres arts martiaux japonais. Son origine n'est pas connu avec précision, mais il a été redécouvert et codifié autour du XVIIe siècle par un guerrier du nom de Nagao Kenmotsu, un Samouraï des écoles Ittō-ryū (一刀流?) et Yagyū Shinkage-ryū (柳生新陰流?).
Deux grands courants de Taijutsu existent actuellement : le Taijitsu (ou Nihon Taijitsu) moderne européen français (de Roland Hernaez et de Daniel Dubois) et le Taijutsu (ou Nihon Taijutsu) traditionnel japonais issue des Koryū Bujutsu nommées ci-haut et comprenant le Ninpō Taijutsu ou Budō Taijutsu.
Les techniques se répartissent principalement en deux grands groupes principaux :
- Dakentaijutsu : techniques à base de blocages (Uke waza) et de coups frappés (Atemi waza) sur les points vitaux du corps humain, osseux (Koppōjutsu), musculaires (Koshijutsu) ou internes/nerveux (Kyusho).
- (Note : Les techniques utilisées en Dakentaijutsu possèdent un très grand nombre de similarités avec celles utilisées en Kenpō.)
- (Note : Les techniques utilisées en Jūtaijutsu possèdent un très grand nombre de similarités avec celles utilisées en Jūjutsu.)
Ces deux groupes principaux sont complétés et liés entre eux par l’ajout d’un élément technique complémentaire : le Taihenjutsu.
- (Note : Le Taijutsu tout comme le Jūjutsu, sont deux appellations étant actuellement employées indifféremment pour couvrir les systèmes génériques de combat sans armes.)
Sumo
Sumo, Ukiyo-e de Kuniyoshi Utagawa représentant Masanosuke Inagawa (猪名川 政之助?)
Le sumō (相撲?), souvent considéré comme le sport national japonais, est probablement un des plus anciens arts martiaux japonais. Les premiers documents écrits du pays, qui datent approximativement du VIIIe siècle, situent le premier combat de sumo en 23 av. J.-C. Ce combat aurait eu lieu à la demande de l'Empereur, et n'aurait cessé que lorsque ses blessures obligèrent l'un des combattants à arrêter. À partir de 728, l'Empereur Shōmu (聖武 天皇?, 701–756) instaura la tenue de combats officiels à l'occasion des fêtes des moissons. La tradition de combats en présence de l'Empereur perdura, mais s'étendit également à leur organisation à l'occasion de fêtes Shinto, et l'entraînement au sumo fut finalement incorporée dans l'entraînement militaire. À la fin du XVIIe siècle, le sumo constituait un sport professionnel organisé, ouvert au public, en vogue tant auprès des classes populaires que des puissants.
Au début du XXIe siècle, le sumo conserve une grande part de son cadre traditionnel, avec l'arbitre habillé en prêtre Shinto, et un rituel de purification de l'arène. La victoire dans un combat s'obtient par l'intermédiaire de techniques de lutte codifiées, le but étant d'obliger l'adversaire à toucher le sol avec une autre partie du corps que ses pieds, ou à toucher le sol hors des limites de l'arêne. Six grands tournois sont tenus annuellement au Japon, où les sumotori jouissent toujours d'un prestige important.
Ninjutsu
Le ninjutsu (忍術?), parfois synonyme de ninpō (忍法?), est l'art martial et les tactiques de guerre des ninjas, guerriers-espion du Japon féodal (XIIe au XVIe siècle). De nos jours, de nombreux styles martiaux modernes se réclament du ninjutsu, bien que l'historicité de leur enseignement et de leur lignées soit controversée. Ce « ninjutsu moderne » est souvent influencé par l'école du Bujinkan, fondée dans les années 1970.
Arts des armes
Battōjutsu
Le Batto-jutsu signifie "art de dégainer le Sabre". C'est un art martial japonais qui consiste à dégainer et à couper en même temps avec un sabre. Cet art appartient au groupe des Kenjutsu. Apparu autour du XVIe siècle3, il est catégorisé dans les Koryu mais 2 formes récentes (Toyama-ryū et Nakamura-ryū, basés entre autres sur le Battojutsu) sont considérés dans les Gendai budō4. Techniques: Étude de techniques de base pour couper, étude de gardes de combat, positions réalistes (non agenouillée), pratique de coupe et entraînement au sabre réel sur cibles (bambous…).
Bō-jutsu
Discipline d'origine japonaise, le bō-jutsu est l'art martial du maniement du bâton long (Bō) par opposition au Jō-jutsu qui est, quant à lui, la technique du bâton court. Le Bō-Jutsu est étudié séparément ou bien en complément des disciplines à mains nues Karaté, Aïkido, ou Judo ou comme partie intégrante d'un système d'armes kobudo ou kendō. Le maniement du Bō est semblable à celui du bâton long utilisé au Moyen Âge en Europe par les paysans. Au Japon, on le pratique sans protection particulière, mais les "assauts libres" sont généralement absents. L'entraînement est basé sur l'apprentissage des Kata, séquences de combats codifiées contre un ou plusieurs adversaires, d'abord seul, puis avec des partenaires.
Jō-jutsu
Jo-jutsu
Le Jō-jutsu, ancien art martial japonais, a été inventé par Muso Gonnosuke il y a 400 ans. il utilise le jō, un bâton droit de 1 mètre 28 de long et de 2,5 cm de diamètre. Le Jōdō (杖道 Voie du Bâton Court) est issu du Jō-jutsu.
Hojōjutsu
L'hojōjutsu (捕縄術?) encore appelé nawajutsu (縄術?) est l'art martial traditionnel japonais qui consiste à ligoter une personne à l'aide de cordes. Pour mistress Benio, artiste de la corde citée dans l'ouvrage L'imaginaire érotique au Japon, p. 143[1], « La corde au Japon est un symbole fort, synonyme d'anéantissement de l'individu. Souvent, dans les films historiques, on utilise l'expression onawa ni naru (devenir d'une corde) : cela veut dire que si vous commettez une mauvaise action, vous finirez attaché avec une corde ». L’hojōjutsu est typiquement un produit de la culture japonaise quel que soit le matériel, la technique ou la méthode employés en fonction de l'enseignement dispensé dans des écoles spécialisées. En tant qu'art martial, l’hojōjutsu est rarement sinon jamais le fruit d'un auto apprentissage mais il est plutôt enseigné dans des écoles d'arts martiaux (budō) comme un complément perfectionné du ju-jitsu. Quelle que soit leur origine, les techniques et méthodes de l’hojōjutsu sont rarement divulguées hors du Japon. Pour cette raison et contrairement à son cousin, le bondage sexuel japonais (Shibari), il est moins bien connu malgré l'Internet. Beaucoup le considèrent comme un art moribond.
Iaijutsu et Iaido
Iaijutsu et Iaido, avant la pratique
Le Iaï-jutsu (technique de dégainer en coupant) est l'art classique à l'origine du Iaïdo plus moderne. L’iaidō (居合道?) est un art martial d'origine japonaise se focalisant sur l'acte de dégainer le sabre et de trancher en un seul mouvement. Tout comme pour les autres budō, cet art martial se focalise plus sur l'harmonie des mouvements et la démarche spirituelle (influence du zen), que sur l'efficacité technique. Depuis quelques années, les sensei japonais prônent une démarche plus offensive, dirigée vers un iaidō de "combat", plus proche du iaijutsu.
Kenjutsu
Kenjutsu de la Hyoho Niten Ichi Ryu à Itsukushima Jinja, Kata au bokken
Le kenjutsu (剣術?, littéralement « technique du sabre », c'est-à-dire escrime) est un art martial japonais ancien (bujutsu), qui se concentre sur la maîtrise des sabres katana et wakizashi. Enseigné aux samouraï, il faisait partie des bujutsu du Japon féodal. On pratique le kenjutsu sans protections. Si la finalité est le maniement du katana, l'entraînement à deux se fait avec un bokken ; l'entraînement au dégainement (iai) se fait avec un iaito.
Kyūjutsu
Le kyūjutsu (弓術?), tir à l'arc guerrier, était utilisé sur les champs de bataille bujutsu. L'arc était l'arme symbole du samouraï. Une fois les armes à feu introduite au Japon au XVIe siècle, le kyūjutsu a perdu son utilité et a muté pour devenir le kyūdō.
Naginatajutsu
Assaut de Naginatajutsu.
Le naginatajutsu (長刀術 / 薙刀術?) est un art martial japonais. On y étudie le maniement de la naginata, une sorte de hallebarde traditionnelle. À l'origine, le Naginata était l'une des plus dangereuses armes de mêlées utilisées par les généraux ainsi que par les moines-soldats (sohei). Néanmoins, par la suite, son maniement fût essentiellement enseigné aux femmes (afin que la femme d'un samouraï puisse défendre la maisonnée lorsque son époux est absent, en effet outre les bandits, les pillages et les ventes en esclavages des perdants capturés étaient abondamment pratiquées). C'est pourquoi de nos jours au Japon, le naginatajutsu est davantage pratiqué par des femmes que des hommes.
Ninjutsu
Le ninjutsu (忍術?), parfois synonyme de ninpō (忍法?), est l'art martial et les tactiques de guerre des ninjas, guerriers-espion du Japon féodal (XIIe au XVIe siècle). De nos jours, de nombreux styles martiaux modernes se réclament du ninjutsu, bien que l'historicité de leur enseignement et de leur lignées soit controversée. Ce « ninjutsu moderne » est souvent influencé par l'école du Bujinkan, fondée dans les années 1970.
Shurikenjutsu
Le shurikenjutsu est un art martial qui utilise des shuriken, tout un arsenal de pointes et étoiles de jet, ces dernières étant aussi connues sous le nom d'« étoiles chinoises », petites armes de lancer.
Sojutsu
Le sōjutsu (槍術?) est une techniques du maniement de la yari ou (lance) japonaise. Cet art martial est pratiqué revêtu de l'ancienne armure des samurai.
Le terme Gendai budō fait référence aux arts martiaux actuels. On désigne plus fréquemment les arts martiaux actuels par le terme budō.
Les Shin Budo mettent l'accent sur l'étude de l'esprit. Cela ne signifie en aucune façon que cette recherche soit moindre dans les autres Budos mais que la présentation publique ou pédagogique la situe plus tard dans la vie du pratiquant. Nous avons rangé l'Aïkibudo dans les arts martiaux japonais car il est simplement tout entier immergé dans cet univers culturel par la manière de bouger, d'agir et de sentir.
Shin Budo
Aïkibudo
L'aïkibudō est un art martial traditionnel d'origine japonaise (budō) essentiellement basé sur des techniques de défense. Il est très proche de l'aïkidō, et hérite des mêmes enseignements issus des pratiques martiales des samouraïs. Il correspond à une forme préliminaire de l'aïkidō, enseignée par son fondateur, Morihei Ueshiba, avant guerre.
Aïkido
Aïkido : technique nikyo omote
L'aïkido se compose de techniques aux armes et à mains nues utilisant la force de l'adversaire, ou plutôt son agressivité et sa volonté de nuire. Ces techniques visent non pas à vaincre l'adversaire, mais à réduire sa tentative d'agression à néant. Par conséquent, contrairement à l'Aïkibudo, l'aïkido comporte une dimension de voie (道, do) dans laquelle la technique est le support d'une recherche spirituelle qui alimente en retour la gestuelle.
Pour son fondateur Morihei Ueshiba, l'aïkido est donc incompatible avec l'idée de compétition, n'est pas un sport mais une méthode ayant un objectif de paix entre les hommes.
Kyudo
Kyūdō
Le kyūdō (弓道?, littéralement « la voie de l'arc ») est un art martial Japonais (budō), issu du tir à l'arc guerrier (kyūjutsu). Cette discipline se singularise de sa contrepartie occidentale par les influences mélangées propres à la culture japonaise: le zen, le Confucianisme et aussi le taoïsme et shintoïsme. Le kyūdō est une des voies martiales japonaises, cherchant le développement de la discipline du corps et du groupe, par la maîtrise des gestes. Le pratiquant recherche un mouvement parfait, pour pouvoir transcender à la fois le désir de l'ego et l'objectif très terre à terre, consistant à percer une feuille de papier servant de cible, avec un minimum de tension musculaire et un maximum d'énergie spirituelle, ki. La gestuelle esthétique résulte d'une chorégraphie codifiée. Le fait d'atteindre précisément la cible est la conséquence du bon équilibre entre un corps et un esprit disciplinés et harmonisés.
Shorinji Kempo
Le Shorinji Kempo est un art martial japonais fondé en 1947 par le Kaîso (fondateur) So Doshin, résultat d'une combinaison de différentes écoles d'art martiaux chinois et japonais. Il est à la fois un art martial traditionnel et un système d'auto défense efficace. La pratique du Shorinji Kempo comporte de multiples aspects : Goho (techniques dites "dures" : coups de poing, coups de pied), Juho (techniques dites souples (dégagements, projections ou immobilisations sur des saisies) ainsi que Seiho, Chinkon, Embu, Randori.
Le Shorinji Kempo n’est pas qu’un travail physique, il inclut un aspect philosophique dans la pratique à travers plusieurs principes. L’un de ces principes fondamentaux est l’importance du travail à deux (Kumite shutaï). Les partenaires prennent conscience de la nécessité de l’autre pour progresser, et développent le sens de l’entraide et de l’amitié.
La méditation zen (Chinkon) fait partie intégrante du Shorinji Kempo.
Yoseikan Budo
Le Yoseikan Budo (養正館武道, Yōseikan budō?) est un art martial développé à la fin des années 1960 et fondé officiellement en 1975 par Maître Hiroo Mochizuki né en 1936 à Shizuoka (Japon), fils de Maître Minoru Mochizuki à qui il doit l'essentiel de ses connaissances. Cette méthode originale met en évidence la logique commune entre les différentes techniques de combat à mains nues ou avec armes : ce fil conducteur appelé « mouvement ondulatoire ». La puissance du corps tout entier est sollicitée puis transmise à un membre ou une extrémité, par un mouvement d’onde. Ceci permet d’optimiser la puissance et l’efficacité de tout mouvement. Le répertoire technique et pédagogique étant en perpétuelle évolution et amélioration, les possibilités sont quasi infinies. Les seules limites étant : la créativité de l’enseignant et le respect de l’intégrité physique des pratiquants. Les pratiquants portent une tenue comportant une veste croisée bleu marine et un pantalon blanc à bande bleue, les pratiquants, du débutant au créateur de la discipline, portent tous la même ceinture blanche et bleue, représentant l'union du Yin et du Yang et symbolisant le principe d'onde.
Arts du corps à corps
Judo
Combat de Judo.
Le judo (柔道, jūdō?, littéralement voie de la souplesse) est un art martial et un sport de combat d'origine japonaise (budō), fondé par Jigoro Kano en 1882. Il se compose pour l'essentiel de techniques de projection, de contrôle au sol, d'étranglements et de clefs. Les pratiquants (les judokas) portent une tenue en coton renforcée appelée judogi, souvent appelée à tort kimono, qui est le nom générique de la tenue traditionnelle japonaise. Le judogi est généralement blanc, mais pour faciliter la distinction entre les combattants dans les compétitions, un judoka peut avoir un judogi bleu à tous les niveaux de compétitions (si le judoka n'a pas de judogi bleu, la distinction se fera à l'aide de ceinture rouge ou blanche). Pour les compétitions à partir du niveau national, l'un des deux judokas doit revêtir un judogi bleu. Le judo se pratique pieds nus sur un tatami. Le judo est un sport olympique.
Karate-Dô
Leçon de karate par Kanazawa sensei
Le karate-Dô (空手道?) est dit être un art martial japonais. Cependant, l'origine est okinawaïenne (l'ile principale de l'archipel des Ryūkyū, qui a longtemps constitué un royaume indépendant du Japon, au sud de l'île de Kyūshū. En japonais, le kanji (idéogramme, littéralement écriture chinoise) « kara » signifie le vide, et plus précisément la vacuité au sens bouddhique du terme, « te » est la technique et, par extension, la main avec laquelle on la réalise. On traduit donc karaté littéralement par « la main vide ». On pourrait aussi dire, et penser, « à main nue ». Cependant, à l'origine, karaté était écrit avec les kanjis 唐手, qui signifient « boxe chinoise » (« Tō-De », « la main de Chine »). En 1935, à cause de la montée du nationalisme japonais, et aussi surtout à cause de l'antagonisme sino-japonais, pour faciliter la reconnaissance et la diffusion du karaté, mais aussi par ce qu'il était un fervent adepte du Bouddhisme Zen, Gichin Funakoshi (voir ci-dessous) a remplacé ces kanjis par l'orthographe actuelle, pour « gommer » l'origine chinoise, sacrifiant ainsi à l'usage japonais du moment.
Taihojutsu
Le taihojutsu (逮捕術?) est une synthèse d'arts martiaux, crée spécialement pour les besoins de la police japonaise. Le taihojutsu est la méthode d'intervention de la police japonaise et du Kidotai (escouade anti-émeute). Le taihojutsu regroupe dans sa synthèse les disciplines suivantes : karaté (wadō-ryū), judo (kodokan), aïkido/aikijutsu (yoshinkan), nihon kenpō (kyōkai), nihon jujutsu (shinto yoshin-ryū), kendo/kenjutsu (méthode d'escrime japonaise), jōdō/jōjutsu (méthode du bâton de 4 pieds), juken jutsu (méthode de la baïonnette), keibo soho ou keibo jutsu (méthode du bâton court de police), la boxe.
Le taihojutsu a été développé dans le milieu des années 1940, par le Département de la Police Métropolitaine de Tokyo. C'est avec la collaboration conjointe de la Police japonaise et de plusieurs grands maîtres d'arts martiaux, qu'une tentative pour déterminer un style spécifique qui serait souhaitable pour les officiers de police a été élaborée. L'administration de la police de cette époque s'était retrouvée dans une position nouvelle, requérant de la part de ses officiers de contraindre, de maîtriser et de contrôler un suspect éventuel, sans avoir à le blesser. C'était un net contraste par rapport à la période précédente du milieu du siècle dernier, où ces considérations n'avaient pas raisons d'être. Après l'abolition du régime féodal au Japon en 1868, le régime des samouraïs (guerriers féodaux) n'existait plus. Le Japon s'organisa et créa une nouvelle police puisque la caste des samouraïs n'était plus là pour assurer la fonction de maintien de l'ordre.
Arts des armes
Kendo
Leçon de kendo dans une école rurale au Japon, c. 1922.
Le kendo (剣道 / 劍道, kendō?, littéralement la voie du sabre) est la version moderne du kenjutsu (剣術, kenjutsu?, techniques du sabre), l'escrime au sabre pratiquée autrefois au Japon par les samouraïs. Par version moderne, il faut comprendre que le kendo n'est pas seulement un art martial mais également un sport de compétition, aujourd'hui largement pratiqué dans le monde. Le kendo ne se résume toutefois pas à un simple ensemble de techniques et de tactiques du combat au sabre. Il comprend également un volet spirituel. Le kendo permet à ses pratiquants de développer leur force de caractère et leur détermination.
Philosophies
Budō
Le budo, Voie du Guerrier, est à la fois une Voie pratique et une orientation philosophique. Le budo désigne donc en partie la philosophie de base des samouraïs, celle qu'ils ont suivi du début à la fin de leur ère. Elle lie les anciens arts martiaux ainsi que les nouveaux. Chaque budō (au premier sens de Voie pratique) est différent. Toutefois, ils sont tous globalement issus de la même culture (même s'il y a des métissages, comme pour le karaté), et ils ont tous en commun la recherche de l'efficacité martiale ; les mêmes causes entraînant les mêmes effets, mêmes si les formes varient. On retrouve donc des concepts communs à tous les budō. Dans leur forme originelle, les budō sont empreints de bouddhisme zen, de taoïsme et de shintoïsme (religion animiste traditionnelle).
Bushido
Le Bushido est une philosophie martiale, un code d'honneur pour les samouraïs japonais. Il a été mis en place et codifié vers la fin du XVIIIe siècle.
Pédagogie
Les Koryu utilisent le système des Menkyo, sorte de brevets, en guise de certifications ou de grades. Le Menkyo est souvent référé en tant que "système honorable" et est transmis par le biais d'un diplôme de transmission, le Densho. La grande majorité de ces systèmes comportent cinq degrés de transmission portant différents noms selon les systèmes. Les Gendai budō utilisent le système des Dan, les degrés supérieurs, et des Kyu, les degrés inférieurs, ainsi que le port de ceintures de couleurs différentes pour l'attribution de grades.
Fondateurs d'écoles historiques
Musashi Miyamoto, fondateur du Hyoho Niten Ichi Ryu
Muso Gonnosuke, fondateur du Shinto Muso Ryu
Jigorō Kanō, fondateur du Judo Kodokan
Nakayama Hakudo, grande figure du Kendo
Maitre Gichin Funakoshi, fondateur du Karate Shotokan
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Rang
Menkyo
La grande majorité des kobudo comportent cinq degrés de transmission portant différents noms selon les systèmes. Voici un exemple de progression de l'un de ces systèmes :
- Shoden
- Chuden
- Okuden
- Shihan Menkyo
- Menkyo Kaiden
Dan et kyu
Les Gendai budō utilisent le système des Dan, les degrés supérieurs, et des Kyu, les degrés inférieurs.
Ces grades peuvent être représentés par le port de ceintures de couleurs différentes.
Notes et références
- (en) Serge Mol, Classical Fighting Arts of Japan : A Complete Guide to Koryū Jūjutsu, Tokyo, Kodansha International, Ltd., , 242 p. (ISBN 978-4-7700-2619-4, BNF 39261241)
- Diane Skoss, « A Koryu Primer [archive] », Koryu Books, (consulté le )
- « Généralités - Introduction aux termes Kenjutsu et Iaijutsu [archive] », sur lebujutsu.net
- Dans le Bugei Ryuha Daijiten, "Encyclopédie des écoles d'arts martiaux", 8 écoles antérieures à l'ère Meiji sont classées, et 2 écoles postérieures
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Arts martiaux vietnamiens
Les arts martiaux vietnamiens (ou Vo Thuat, en vietnamien) regroupent les arts martiaux créés ou pratiqués au Viêt Nam. Ils sont constitués d'une multitude de techniques de combat, de pratiques et de styles, développés au Viêt Nam au fil des siècles.
L'histoire du Vo Thuat est intimement liée à l’histoire de ce pays constamment en lutte contre les tentatives d'invasions par les pays voisins. Le Vo Thuat a enrichi son fond traditionnel et a évolué en intégrant par absorption les influences principalement chinoises, mais aussi indonésiennes, tibétaines… sans pour autant perdre son authenticité.
Le Vo Thuat s'est construit et ancré dans la culture vietnamienne, le plus souvent de façon clandestine. Du fait des occupations successives, il reste peu de traces de cette histoire. Pour les mêmes raisons, les écoles ont été et sont toujours nombreuses et, jusqu’à très récemment, échappent à toute structuration. Depuis quelques dizaines d’années[Depuis quand ?], on a vu naître des tentatives d’unification et de structuration de ce foisonnement d’écoles et de styles, parfois rivaux, sous forme de fédérations. Aux yeux de certains, cela pose la question d’un risque d’appauvrissement et d’uniformisation, et les difficultés rencontrées, en France particulièrement, sont peut-être en effet le signe d’un certain contre-sens historique et culturel. À l'heure actuelle[Quand ?], on peut distinguer deux mouvements principaux : le Vo Co Truyen (Vo Thuat Co Truyen: arts martiaux traditionnels vietnamiens, rassemblant une multitude d'écoles) et le Vovinam Việt Võ Đạo (école de création plus récente, visant à structurer et créer une synthèse des techniques martiales vietnamiennes).
Vo Thuat : Présentation générale
Vo Thuat : Étymologie
« Võ Thuật » est l’expression vietnamienne pour « arts martiaux », ou encore « art de pratiquer des techniques martiales », « Vo » signifiant « guerre, combat », et « Thuat » signifiant « techniques ». C’est l'équivalent du terme « Wu Shu » en chinois, ou « Bujutsu » au Japon, et les idéogrammes sont d’ailleurs identiques.
Rappelons, à toutes fins utiles, qu'il faut nuancer cette traduction. En effet, l’expression « art martial », en français, lui-même issu de l'anglais « martial art », rend mal compte de la nuance initiale, le terme « martial » - « du dieu Mars »- renvoyant à une idée d’agressivité, de violence, voire de fureur sanglante. Or, l’idéogramme pour Vo/Wu/Bu illustre une main (un guerrier) qui arrête une lance. À l’opposé des connotations de « martial » en français, nous nous trouvons donc ici face un concept de non violence, face à l’idée d’éviter l’usage des armes, d’arrêter le coup porté par l’ennemi. Ainsi se trace un portrait du combattant plus proche de notre notion du « chevaleresque », avec ce que cela implique de bravoure, et, surtout, de rectitude morale.
Ainsi, le sens de « Vo Thuat » (ou Wu Shu) serait plutôt « art de celui qui s’oppose à la violence »1,2.
Le « Dao » (la Voie)
Un concept fréquemment associé au Vo est celui de « Dao », la voie, au sens spirituel du terme, réunissant tous les principes de vie et conduisant à la sagesse (« Tao » en chinois, « Do » en japonais). On le retrouve dans le nom de nombreuses écoles, où il vient souligner le fait que l’apprentissage du Vo ne se limite pas à l’acquisition de techniques de combat, purement physiques, mais, bien plus largement, englobe quantité d’autres apprentissages : connaissance de soi, éthique, tactique et stratégie, techniques prophylactiques, etc.
Dans cette optique, le Vo Thuat offre à ses pratiquants les extraordinaires richesses culturelles accumulées tout au long de son histoire, au travers de poèmes et de récits (les « Bài thiêu » qui accompagnent les Quyên, par exemple), de pensées philosophiques, de connaissances d’ordre médical, etc., et vise au développement global de l’individu : externe (force, souplesse), interne (énergie, santé), intellectuel et moral3.
Origines : « Ajouter, modifier, assimiler, ne jamais s’assujettir »
Les arts martiaux traditionnels vietnamiens sont nés dans les campagnes et les villages. Des fouilles archéologiques (Dong Son) témoignent de l’existence, dès la préhistoire et la haute antiquité, de techniques guerrières utilisées par les anciens Vietnamiens. Cet art du combat servait aux cultivateurs et paysans de moyen de défense et de survie, à un niveau local, d’abord, et ensuite, du fait de sa situation géographique, pour lutter contre les multiples tentatives d’invasion et d’occupation de leurs belliqueux voisins : la Chine, surtout, mais aussi les Mongols par exemple, et ensuite, bien plus tard, la France, le Japon et les États-Unis enfin. C’est au cours de cette histoire, dans ce creuset particulier qu’est le Viêt Nam, que le peuple vietnamien a créé et enrichi ses propres techniques, dans un mouvement d’influences réciproques.
S’il est indéniable que les arts chinois, principalement, ont influencé la pratique martiale au Viêt Nam, et que certaines écoles vietnamiennes anciennes ou actuelles y trouvent directement leur source, le Vo Thuat ne peut être considéré comme un pâle ersatz des arts martiaux chinois. Suivant le vieil adage « Ajouter, modifier, assimiler, ne jamais s’assujettir », les maîtres vietnamiens ont nourri leur pratique des apports chinois, mais en adaptant tous ces enseignements aux us et coutumes vietnamiens. À ce sujet, il faut d’ailleurs ajouter ceci : bien que les Vietnamiens se sentent assez proches du peuple chinois, et admirent leur civilisation, ils sont toujours restés prudents, méfiants, et ont veillé à se protéger en modifiant tout ce qu’ils en ont appris. Ainsi, le système d’écriture d’ancien vietnamien était semblable en apparence à celui de la Chine, mais illisible pour un natif chinois. Les maîtres de Vo Thuat ont procédé de la même manière pour développer leur art martial, avec le souci d’en préserver la richesse, et les secrets…4
Ainsi, le Vo Thuat, riche de ses influences chinoises, mais aussi indonésiennes ou tibétaines, peut se targuer d’une réelle authenticité, ancrée dans une mentalité spécifique, une culture riche, et une histoire bien particulière. C'est le cas du van Lang vo dao qui fort de sa richesse technique tant chinoise que vietnamienne, s'avère un trait d'union entre la culture glorieuse du van Lang (appellation du Vietnam dans ses périodes glorieuses) et la terre de chine une des origines de l'art martial.
L’entraînement
Le Vo Thuat, comme tous les arts martiaux, inclut différentes techniques de combat : combat à mains nues, coups de poing et de pied, et maniement de nombreuses armes traditionnelles.
À la différence de certains arts martiaux d’autres cultures, le Vo Thuat a à cœur de conserver une grande souplesse d’approche, préférant guider l’apprenant (Vo Sinh) sur la voie de sa pratique que le contraindre à l’exacte reproduction. Autrefois, la pratique n’était pas limitée par un programme unique, figé, et chaque Vo Sinh choisissait son chemin (ou plutôt, son maître l’amenait à le découvrir…) en fonction de sa morphologie et de son tempérament. Dans certaines écoles, il était même établi un horoscope pour chaque élève afin d’établir le profil de sa pratique personnelle. C’est pour cette raison aussi qu’il existe un si grand nombre d’enchaînements par école, de façon à multiplier les possibilités d’un travail personnalisé, et de permettre à chacun de trouver des formes correspondant au mieux à sa propre personnalité.
C’est du moins ainsi que le veut la tradition, mais c’est un aspect du Vo Thuat auquel se heurtent les actuelles tentatives d’unification et de structuration des différentes écoles. Sous l’influence européenne, cartésienne, et de par la nécessité, il faut bien le dire, de se fédérer pour des raisons pratiques (reconnaissance, organisation de rencontres, subventions…) la tentation de standardiser les techniques est bien là, au risque d’étouffer l’extraordinaire richesse du Vo Thuat, et de trahir son esprit-même5. Au Viêt Nam, la Fédération des Arts Martiaux a résolu ce ‘problème’ en établissant un tronc commun pour le Vo Co Truyen, chaque école restant par ailleurs libre de son programme.
Guidé par son maître (Vo Su), le pratiquant (Vo Sinh) apprend à maîtriser les différentes techniques. Les formes de base sont traditionnellement divisées en trois grands groupes :
- formes des membres supérieurs (coup de poing, mains, doigts, coude…)
- formes des membres inférieurs (coups de pied…)
Ces formes de base sont travaillées sous forme d’enchaînements, de séquences complexes de mouvements, propres à chaque école : le quyên.
Quyên (Bai Quyen / Thao Quyen)
En France, ces enchaînements sont appelés « Quyên ». Cette appellation est impropre, mais néanmoins solidement implantée, acceptée, et nous continuerons donc à l’utiliser…
Étymologiquement, « Quyên » signifie « poing, boxe ». Par glissement, on en est venu à utiliser le terme Quyên en lieu et place de « Bai Quyên » (leçon de boxe), puis, lui accordant le sens de « série de mouvement de combat » il est venu remplacer « Bai Thao » (leçon d'enchaînement) ou « Don Luyen » (entraînement en solo, enchaînement tout seul). Aujourd’hui, la plupart des écoles francophones utilisent donc le terme Quyên, ou Thao Quyên, pour désigner leurs enchaînements à mains nues (et parfois même avec armes).
On entend souvent que « Quyên » serait l'équivalent du japonais « Kata ». Ce n’est pas tout à fait exact. Premièrement, comme on vient de le dire, Quyên ne concerne que les enchaînements à mains nues (sans arme). Deuxièmement, et plus essentiellement, il y a une vraie différence au niveau du sens profond. Kata, en japonais, désigne la forme, le moule, la copie conforme et parfaite. L’idéogramme qui le représente existe aussi au Viêt Nam (« hinh »), mais n’est pas utilisé en arts martiaux. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas, dans le Vo Thuat, de concept de modèle ou de perfection à atteindre. Le pratiquant doit apprendre, mais surtout comprendre, sentir le mouvement, en capter l’essence, et le faire sien6,7.
Traditionnellement, chaque Thao Quyên est accompagné d’un titre (une appellation imagée) et d’un poème (« Bài thiêu ») qui, pour l’initié, en éclaire le sens.
Co Vo Dao, Bai Vu Khi
Le Vo Thuat inclut le maniement de nombreuses armes traditionnelles (« Co Vo Dao »), chaque école faisant ses propres choix. « Bai Vu Khi » est le terme générique le plus couramment utilisé pour désigner les enchaînements avec armes.
Sabre et bâton sont les plus répandues, mais, même en ce qui concerne ces seules deux, les variations (de forme, de taille, de techniques) peuvent être importantes. Quant aux autres armes utilisées, cela va du couteau à l’éventail, en passant par la lance ou la fourche… En voici une liste, telle qu’établie par des écoles de Binh Dinh8.
- Cung – Arc
- Dai Dao – Hallebarde, guisarme
- Don Dao – Song dao Simple sabre, double sabre
- Thuong Dao – Pique, lance
- Doc Kiêm, Song Kiêm – simple épée, épée double
- Xa Mau – lance serpentine
- Lang Khiên – bouclier
- Doc Phu, Song Phu – hache simple, hache double
- Kick – vouge
- Roi – perche
- Crochet – Móc của người bán thịt
- Doc Gian – masse épée
- Chuy – masse d'arme
- Dinh Ba – fourche
- Bua Cao – râteau de guerre
- Côn (Doan, Te Mi, Truong) – bâton court, moyen, long
- Song Tô – dagues jumelées
- Song Xi – double bras armés
- Dây – Corde de piano
- Day Xich – chaîne
Song Luyen
L’apprenant, une fois les bases assimilées, peut commencer à s’entraîner avec un partenaire ; ce sont les « Song Luyen », ou « combats codifiés », qui constituent un palier intermédiaire entre le quyên et le combat.
Courants, styles, écoles et fédérations
Différents courants ; une multitude d’écoles
La multiplication de conflits de différents types, la diversité d’influences assimilées et adaptées, et les écarts géographiques ont entraîné, au sein du Vo Thuat, le développement d’une extraordinaire richesse de courants de pratique, militaires comme civils, adaptés à la défense du territoire autant qu’aux luttes intestines.
Ainsi, indépendamment de la pratique militaire, le Viêt Nam a de tout temps abrité une innombrable quantité de petites écoles indépendantes, singulières et même parfois rivales, en tout état de cause peu structurées. On peut y voir un peu plus clair selon trois angles d’approche :
Répartition géographique
En raison de la longue lutte fratricide qui opposa, du début du XVIe à la fin du XVIIIe siècle, le nord et le sud, et des influences différenciées qui les ont touchés, on peut établir une différenciation entre les écoles selon leur implantation géographique. Ainsi, le nord a plutôt subit l’influence des styles du sud de la Chine (Bach Ninh), et le sud plutôt celle des écoles chinoise du nord (Vo Lam). Quant au centre, dans la région de Binh Dinh, c’est là que s’établirent les écoles d’état militaires, et que se développa donc un style plus unifié, devant répondre à des critères très stricts d’efficacité et d’authenticité, le style « officiel » (Vo Quang Binh et Vo Binh Dinh). Aujourd’hui encore, la province de Binh Dinh reste le centre névralgique des arts martiaux vietnamiens.
Pratique populaire et pratique militaire
Un autre angle d’approche est de distinguer le développement d’une pratique militaire de l’existence d’une pratique populaire. Inutile, sans doute de préciser que, jusqu’à très récemment, la pratique du Vo n’était en rien un loisir, un hobby ou une passion, mais bel et bien un enseignement essentiel visant à défendre sa vie, celle de ses proches et ses biens contre bandits et envahisseurs.
Le Vo Thuat restait avant tout le fait de « maîtres de village » enseignant à un nombre réduit d’élèves, ou la « propriété » de familles aisées, chacun conservant jalousement les techniques de son école. À ceci s’ajoute une pratique plus disparate du fait de moines itinérants ou de guérisseurs, marchands et comédiens ambulants.
La différence entre le Vo des écoles militaires, plus formaté, et le style populaire, plus pratique, plus inventif, très variable en fonction de son origine, doit cependant être nuancé par le fait que n’importe qui pouvait se présenter aux concours militaires d’état, autant les élèves des écoles militaires que le simple paysan. Ceci a contribué à développer les arts martiaux dans toutes les couches de la société vietnamienne de l'époque, car même le plus humble pouvait ainsi, par son travail du Vo, s’élever dans la société via les concours9.
Nhu et Cuong
Les arts martiaux vietnamiens peuvent enfin être divisés en deux groupes : ceux qui pratiquent le "cuong" (dur, fort) et ceux qui pratiquent le "nhu" (souple, doux). Cette distinction est à rapprocher, encore qu'elle ne la recouvre pas exactement, de celle faite plus classiquement entre arts martiaux externes et arts martiaux internes 10,11.
Les écoles de style Cuong, plus nombreuses et bien connues à l’étranger (Viet Vo Dao, Qwan Ki Do…) visent à développer l’aptitude au combat en utilisant la force musculaire dans leurs techniques. L’accent est mis sur la rapidité, la puissance, la précision.
Les écoles de style Nhu (Thuy Phap…) visent plutôt à canaliser et faire circuler l’énergie (interne : le « Khi ») et utilisent, dans le combat, la souplesse face à la force, retournant vers l’adversaire sa propre puissance. L’accent est mis sur la fluidité, l’équilibre, la justesse.
Bien entendu, la frontière entre ces deux approches n’est pas étanche, et beaucoup d’éléments restent communs (postures, etc) ; par ailleurs, toutes les écoles Cuong intègrent, généralement, des techniques internes à leur programme (Khi Cong, Ho Hap Thuat/exercices de respiration…), en raison de leur complémentarité, pour améliorer la concentration, les sensations, ou pour une meilleure harmonisation du souffle avec le mouvement.
Les grands courants actuels
Vo Co Truyen : arts martiaux traditionnels
« Vo Co Truyen » (ou Vo Thuat Co Truyen) est l’expression qui signifie « arts martiaux traditionnels vietnamiens » (Co = tradition ; Truyen = enseignement). Basé sur les trois doctrines bouddhiste, taoïste et confucéenne, ce courant regroupe, comme son nom l’indique, toutes les écoles s’inscrivant dans la tradition de la pratique du Vo.
Au Viêt Nam, ces écoles sont rassemblées en une fédération, « Lien Doan Vo Thuat Co Truyen Viet Nam », qui en reconnaît l’authenticité. Cette fédération a travaillé à homogénéiser certains aspects, comme les passages de grades et (couleurs de) ceintures, et en outre a établi un tronc commun constitué, actuellement, de 18 « Quy Dinh », enchaînements à mains nues et avec armes12,13,14 :
- Tien Ong Quyen (mains nues) ;
- Roi Than Dong Con (bâton)
- Lao Ho Thuong Son (mains nues ; « le vénérable tigre qui gravit la montagne »)
- Tu Linh Dao (« le sabre des quatre animaux mystiques ») ;
- Hung Ke Quyen (mains nues ; « le coq vaillant ») ;
- Roi Dang Kon (bâton) ;
- Bach Hac Son Quyen (mains nues ; « la grue blanche de la montagne ») ;
- Huynh Long Doc Kiem (« l’épée simple du dragon jaune ») ;
- Nhen Chet Noi Bong Toi (« araignée meurtrière des lieux obscurs ») ;
- Kim Nguu Quyen (mains nues) ;
- Roi Thai Son (« le bâton de la montagne Thai Son ») ;
- Ngoc Tran Quyen (mains nues ; « le bol de jade ») ;
- Loi Long Dao (« la hallebarde du dragon ») ;
- Tinh Hoàn Rồng (« les balles du dragon ») ;
- Lao Mai Quyen (mains nues ; « le vieux prunier ») ;
- Bat Quai Con (« le bâton des huit points cardinaux » ou « perche des huit trigrammes ») ;
- Sieu Xung Thien (« la hallebarde qui s'élève vers le ciel ») ;
- Doc Lu Thuong (« la lance de l'unité » ou « lance de l'encensoir unique »).
Au-delà de ce tronc commun — qui n’est pas définitif —, chaque école reste libre de son programme.
Écoles sino-vietnamiennes
Certaines écoles revendiquent plus directement leurs origines chinoises (comme, par exemple, le Thieu Lam, lié au bouddhisme et au courant Shaolin, le Vinh Xuan, tiré du wing chun ou le Wu Dao). Le Qwan Ki Do ou encore le Yang Ki Do sont des synthèses d'arts martiaux chinois et vietnamiens.
Vovinam Viet Vo Dao
Au XXe siècle, un troisième mouvement est apparu, fondé par maître Nguyen Loc dans le but de créer une synthèse de tous les arts martiaux enseignés aux quatre coins du Viêt Nam : le « Viet Vo Dao », ou « la voie des arts martiaux vietnamiens », aussi appelé « Vovinam ».
On pourrait le considérer comme une école plutôt que comme un « courant », mais, très rapidement, il a pris de l’ampleur et s’est répandu dans tout le pays et à l’étranger, devenant l’art martial vietnamien le plus pratiqué. Au Viêt Nam, le gouvernement, inquiet de voir la jeunesse se tourner vers des pratiques martiales venues d’ailleurs telles que le Taekwon Do, le Karaté ou le Judo, en favorisa un enseignement de masse, ouvert à tous. Ailleurs aussi, les écoles s’en revendiquant se sont multipliées, gardant cependant une unité relative du fait de son programme très codifié. On peut noter aussi que c’est, actuellement, le style enseigné aux forces de l’ordre au Viêt Nam.
Ce succès rapide et, pourrait-on-dire, universel est, hors Viêt Nam (et en France en particulier) à l’origine de fréquents malentendus, le terme Viet Vo Dao étant souvent utilisé de manière erronée pour définir les arts martiaux vietnamiens en général, la locution, il est vrai, prêtant à confusion. Il en résulta une certaine amertume, les autres écoles reprochant au Vovinam Viet Vo Dao sa prétention à être « le meilleur des arts martiaux du Viêt Nam », ou ses visées hégémoniques15 lors des tentatives de création d’une fédération française. Le maître patriarche du Vovinam, Lê Sáng, calma le jeu en 1998, en appelant à ne plus dissocier le terme Viet Vo Dao de celui de Vovinam, les deux étant en fait synonymes, et en rappelant qu’ils ne renvoyaient qu’à cette seule et même école2.
Les écoles
Il demeure encore très difficile de lister les écoles de Vo Thuat, ou de les structurer de manière satisfaisante.
Au Viêt Nam, non seulement chaque école veillait à garder ses secrets, mais en outre les écoles devaient, bien souvent, rester secrètes elles-mêmes. Dans des contextes d’occupation, de guérilla ou de luttes intestines, les détenteurs d’un savoir martial se sont protégés par l’anonymat, et ont enseigné clandestinement à quelques rares disciples. De nombreuses écoles se sont ainsi perdues dans les méandres de l’histoire, ou ont évolué sans historique bien affirmé, handicapant les successeurs d’un légitime désir de reconnaissance et d’affiliation. Actuellement encore, certaines écoles, ou styles, ne portent pas de nom, car elles sont tout simplement enseignées dans un cadre familial. À l’inverse, on connaît aussi certains maîtres « sans école ».
Pour ce qui est de la diaspora vietnamienne, implantée notamment en Europe et aux États-Unis, ce foisonnement d’écoles et de styles, parfois rivaux, est toujours la règle malgré les différentes tentatives de regroupement en fédérations. Ce foisonnement pose problème pour nos esprits cartésiens qui voudraient que tout puisse être structuré, codifié. C’est cependant la preuve de la richesse du Vo 16, capable des créations les plus diverses à partir du fond traditionnel. Dans le Vo Thuat, chacun peut créer sa propre école, et en être maître ; c’est totalement légitime, c’est conforme à l’histoire et à la culture de ce pays. On objectera que c'est laisser la porte ouverte à n'importe quel pseudo-maître, prêt à abuser le naïf ou, pire sans doute, irresponsable dans sa pratique. Il est fort à parier qu’une telle école ne durerait guère, très vite désavouée par ses pairs, voire par ses élèves eux-mêmes. Reste que c’est un risque à courir ; celui de voir le Vo Thuat se figer, et ainsi s’étioler, serait bien plus dommageable…
La fédération française des arts martiaux vietnamiens17 regroupe actuellement une vingtaine de styles différents, de factures plus ou moins récentes. On peut y voir le Vovinam, le Thanh Long, le Minh Long, le Kim Long, le Han Bai, le Viet Kune Dao, le Viet Vo Dao, le Qwan Ki Do, l'Aiki Vu Dao, etc. Mais les arts martiaux du Viêt Nam ne se résument pas à une vingtaine d’écoles, et la liste suivante est loin d’être exhaustive.
Par ordre alphabétique18,19,15,20,21 :
Les fédérations
Au Viêt Nam
Au Viêt Nam23, les écoles d’arts martiaux vietnamiens traditionnels (« Vo Co Truyen ») sont rassemblées en une fédération, « Lien Doan Vo Thuat Co Truyen Viet Nam », qui en reconnaît l’authenticité. Cette fédération a en outre établi un tronc commun constitué, principalement, d’un certain nombre d’enchaînements à mains nues et avec armes ; au-delà de ce tronc commun, chaque école reste libre de son programme.
Par ailleurs, il existe aussi une fédération des arts martiaux qui regroupe l'ensemble des arts martiaux représentés au Viêt Nam, quelles que soient leurs origines (c’est-à-dire aussi les arts martiaux d’origine étrangère : judo, karaté…).
En France
Il n'est pas aisé de savoir à quand remonte l'arrivée des première formes de combat vietnamiens. La première fédération de combat vietnamiens (la Fédération de Vo Viet Nam) daterait de 1957[réf. souhaitée]24, mais c'est surtout en 1973 que la première fédération officielle voit le jour. Il s'agit de la Fédération française d’arts martiaux vietnamiens et chinois – Vietvodao, qui obtient des agréments provisoires du ministère de la jeunesse et des sports jusqu’en 1985. En 1986, après différentes scissions, les arts martiaux vietnamiens (AMV) se retrouvent sous l’égide la Fédération française de karaté. À cette époque, elle regroupe une grande partie des arts martiaux asiatiques (vietnamiens donc, mais aussi chinois) et connaît des difficultés de toutes sortes25. L’état incite alors les arts martiaux chinois à s’émanciper et favorise la création des premières fédération de Wushu et de Tai-chi mais reste plus floue quant à ses attentes concernant les AMV.
Les AMV dépendent alors d’une multitude de fédérations plus ou moins autonomes ou elles-mêmes rattachées à la Fédération française de karaté ou à la Fédération française de judo qui aura un temps la délégation du ministère. La situation des arts martiaux vietnamiens est assez confuse jusqu’à ce qu’une des fédérations finisse par se démarquer. En effet, la Fédération des arts martiaux traditionnels vietnamiens (FAMTV) est parvenue à fédérer un grand nombre de pratiquants et est même sur le point d’obtenir la reconnaissance qui lui permettrait de devenir fédération délégataire. En 2004, la FAMTV est désignée par le ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative pour regrouper l’ensemble des AMV.
Mais quelques mois plus tard, le renouvellement du conseil d’administration de la FAMTV tourne à la catastrophe25. L'équipe dirigeante perd les élections et quitte la FAMTV pour créer une autre fédération, la FRAMV, et demande à son tour, sans succès, l’agrément du ministère. À l’issue de cet épisode le ministère décide de confier la gestion et l’agrément à une fédération déjà existante et considérée comme capable d’encadrer toutes ces pratiques. En 2007, c’est donc finalement la Fédération française de Karaté (devenu la FFKDA), qui après des années tumultueuses est désormais organisée et gérée avec l’efficacité qui semble convenir au ministère, qui est désigné pour chapeauter les AMV26. Deux commissions sont alors créées au de la FFKDA : la première concerne exclusivement le Vovinam Viet Vo Dao, qui est relativement bien structuré et unifié, et la seconde regroupe tous les autres AMV sous l’appellation « arts martiaux vietnamiens traditionnels ».
En 2006, la direction des sports estimait à 19 000 le nombre de pratiquants d’arts martiaux vietnamiens en France, toute fédérations et toutes écoles confondues.
Depuis, plusieurs écoles d’arts martiaux vietnamiens en France, insatisfaites de leur subordination à la fédération de karaté, tentent à nouveau de s’unir afin de conquérir l’indépendance de leur délégation mais ces initiatives tendent à de nouveau éparpiller les différents clubs. Au moins deux fédérations ont en effet vu le jour. Une première en 2008, la Fédération de Vo Co Truyen Viet Nam de France et une seconde plus récemment en 2012 : la Fédération de Viet Vo Dao, Vo Co Truyen et Disciplines Associées (FVVDVCTDA).
Histoire des arts martiaux vietnamiens
Des fouilles archéologiques (Dong Son) témoignent de l’existence, dès la préhistoire et la haute antiquité, de techniques guerrières utilisées par les anciens vietnamiens.
Ces techniques commencèrent à véritablement s’affiner et à se développer pendant la dynastie des Hung Vuong qui régna sur le Van-Lang (royaume de l’ancien Viêt Nam) du VIIe au IIIe siècle av. J.-C. L’empereur Hung Vuong Ier est considéré comme étant le créateur du Vo Thuat par de nombreuses écoles qui lui rendent hommage, à ce titre, chaque année. À cette époque, l’étude du Vo était surtout basée sur l’apprentissage des techniques d’armes comme la hache, le poignard, l’arc ou encore l’arbalète. De nombreuses légendes, relatives à cette période, racontent les exploits de personnages rendus célèbres grâce à leurs armes devenues magiques (tel An Duong Vuong et son arbalète magique qui pouvait tuer 1 000 adversaires à la fois).
Devant l’imminence de l’invasion chinoise, la formation militaire du peuple vietnamien et la construction d’ouvrages fortifiés ne firent que s’accélérer (la construction de la citadelle de Co-Loa en est un exemple). Mais au-delà des seules techniques de combat, on assista aussi à l’émergence des premières théories définissant l’utilisation stratégique et tactique de l’art guerrier, tant pour l’armée — combats de groupe — que pour la pratique individuelle.
Ces théories donnèrent d’ailleurs naissance à de nouvelles techniques plus riches encore, dont certaines constituent encore la racine des formes travaillées aujourd’hui. Certains novateurs comme Trieu Quang Phuc, Ly Nam De, Trung Vuong, utilisèrent contre les Chinois des techniques basées sur le « Di doan thang truong » (supériorité des techniques rapprochées), le « Phan tan biên phap » (méthodes des esquives sans résistance) ou encore le « Di nhu thang cuong » (utilisation de la souplesse contre la force), lors d’une longue lutte où les Vietnamiens développèrent la pratique de la guérilla (du Kich chiên) face à la puissance militaire des envahisseurs.
Première occupation chinoise (111 av. J.-C. à 938 ap. J.-C.)
Cependant, la présence chinoise au Viêt Nam devait durer près de 1000 ans (111 av. J.-C. à 938 apr. J.-C.) ; dix siècles pendant lesquels la culture, l’organisation (administration, langue…) et la philosophie (Taôisme, confucianisme, bouddhisme) chinoises aller marquer durablement le peuple vietnamien, sans pour cela réussir à lui ôter son originalité. Organisé « à la chinoise », le Viêt Nam conserva farouchement et sauvegarda sa propre culture ancestrale, ainsi que ses traditions martiales, qui se perpétuèrent dans le secret. Aussi, de puissants soulèvements purent-ils-avoir lieu (sœurs Trung, Ly Bon, Bo Cai Dai Vuong), montrant que le peuple vietnamien prenait peu à peu conscience de sa nationalité et de sa volonté d’indépendance.
À cette époque, le Viêt Nam était un véritable carrefour économique et un creuset culturel, étape réputée entre l’Inde et la Chine. Il profitait de l’influence conjuguée de ces deux pays, sans oublier celle de la Malaisie et des îles indonésiennes, influences qui marquèrent profondément la vie culturelle, mais aussi le domaine des arts martiaux. Très tôt (IIe siècle), le Bouddhisme indien fût introduit au Viêt Nam, peu à peu remplacé (vers la fin du VIe siècle) par le Bouddhisme thien (chan) d’obédience chinoise, ce qui ne sera pas sans conséquence sur la pratique martiale.
En 938, Ngo Quyen chasse l’envahisseur chinois et fonde un état indépendant.
Dynastie des Ly : les chevaliers au grand cœur
Le pays s’organise et devient, sous la dynastie des Ly, le Daï Viet. Le Vo sort enfin de l’ombre ; il va participer à l’éducation générale du peuple vietnamien auquel ses dirigeants veulent insuffler un sentiment d’unité nationale. Ses techniques ont atteint un haut niveau et sa pratique repose sur un esprit chevaleresque empreint des principes des trois philosophies (Tam Giao : confucianisme, taoïsme et bouddhisme).
C’est à ce moment qu’apparaît le terme « Dao » (« Voie », au sens spirituel). C’est une grande nouveauté, à une époque où les mœurs restent encore très frustes (le plus souvent basées sur la violence), de voir la pratique martiale comme une voie pour l’accomplissement spirituel de l’individu.
La frontière entre l’art de la guerre (à l’usage de l’armée) et les arts martiaux se creuse : de nombreux maîtres quittent le devant de la scène pour s’isoler dans la montagne, refusant ainsi les honneurs pour ne se consacrer qu’à leur recherche physique et mentale. Ces maîtres n’acceptaient que peu de disciples, leur enseignant des disciplines aussi diverses que la calligraphie, les échecs chinois, la philosophie ou encore les secrets de la médecine traditionnelle. Ils vivaient le plus souvent très modestement, certains d’entre eux étant de perpétuels voyageurs allant de temples en villages et n’étant soumis à aucun carcan administratif. La littérature vietnamienne regorge de récits retraçant les pérégrinations de ces hommes, décrits comme des « chevaliers aux grands cœurs » et qui n’hésitaient pas à se porter au secours des humbles villageois.
D’autres maîtres d’arts martiaux, par contre, recevront des nominations officielles pour aller enseigner dans les plus lointains villages (chaque village devait avoir son instructeur reconnu) ou pour dispenser leurs connaissances aux gens de la cour impériale (obligation étant faite à tous les fonctionnaires et courtisans de pratiquer le Vo). Des rencontres régionales et nationales avaient lieu tous les ans, pour les premières, et tous les trois ans pour les secondes, permettant aux meilleurs éléments d’obtenir des postes d’officiers dans la garde Impériale.
Dynastie des Tran : les invasions Mongoles (XIIIe)
Sous la dynastie des Tran (1225-1400) seront créés des licences et doctorats d’arts martiaux, ainsi qu’une académie des arts martiaux. C’est là une véritable « âge d’or » de la pratique martiale au Viêt Nam, âge d’or qui donne toute son originalité au Vo en tant qu’art martial porté par tout un peuple. Il existait, bien sûr, de nombreuses écoles (aux styles parfois fort différents) ; cependant, à la différence d’autres pays asiatiques, la pratique martiale, en cette fin de « Moyen Âge » vietnamien, n’est pas réservée à la seule caste militaire ou aux nobles.
Lors des invasions mongoles (XIIIe siècle), le général Tran Hung Dao réunit tous les maîtres d’arts martiaux pour leur demander de s’unifier afin de former l’ossature de l’armée populaire, armée qui devait, par trois fois, vaincre la puissante armée mongole. Pour la première fois, à cette occasion, toutes les techniques seront présentées et codifiées, d’autres étant inventées ou améliorées pour répondre à la menace spécifique (notamment les techniques de ciseaux destinées à désarçonner les cavaliers après leur avoir tendu des embuscades dans des chemins creux).
À la suite de cette victoire sur l’armée mongole, les techniques martiales vietnamiennes, recevant là un éclat particulier, connurent une forte popularité auprès des différents peuples de la péninsule indochinoise et du sud de la Chine.
Malheureusement, cet essor des arts martiaux vietnamiens sera de courte durée. À la fin de la dynastie des Tran (1400), le pouvoir impérial, en pleine décadence, se mit à craindre le peuple et lui interdit toute pratique martiale, celle-ci devenant l’apanage des officiers, des nobles et gens de cour. L’armée se sépare ainsi peu à peu de la population et lors de l’invasion des Ming (1406) elle s’écroule littéralement devant les troupes chinoises.
Deuxième occupation chinoise et libération par Le-Loi
La colonisation des Ming est particulièrement pesante et féroce ; on assiste à une politique d’assimilation sociale et culturelle forcenée. Les chinois réquisitionneront même tous les grands ouvrages de la littérature vietnamienne pour les brûler ou les conserver pour eux-mêmes, tentant ainsi d’anéantir le patrimoine culturel du Viêt Nam. Les tentatives de révolte furent vite écrasées, tant était pesante et efficace la « chape de plomb » chinoise. Cependant, durant les vingt années d’occupation, les Chinois n’ont pas fait que détruire ; ils ont aussi amené avec eux une multitude d’artistes, d’universitaires, de scientifiques et, bien sûr, d’experts en arts martiaux, dont les apports seront intégrés. Il faut attendre Le-Loi et ses partisans pour voir le peuple vietnamien, grâce à une énergie patiemment et secrètement emmagasinée, réussir à rejeter l’envahisseur hors de ses frontières (1427).
Arrivé au pouvoir, Le-Loi va réorganiser le pays, instituant des concours littéraires pour recruter les cadres de l’administration impériale (le Confucianisme va alors prendre le pas sur le Bouddhisme) et favorisant le développement de la pratique des arts martiaux auprès de toutes les couches de la population. Il organisera des examens de Vo à différents échelons afin de sélectionner les meilleurs éléments pour la garde Impériale. L’instruction suscitera l’émergence d’une pratique martiale alliée à l’acquisition de connaissances intellectuelles et philosophiques ; on retrouve là, notamment, l’influence de Nguyen-Train, célèbre écrivain et penseur qui seconda Le Loi lors de la guerre d’indépendance.
Du début du XVIe à la fin du XVIIIe : une guerre fratricide
Pendant la longue période qui va suivre (début du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle le Viêt Nam va connaître une guerre fratricide continuelle entre le nord (dynastie des Mac et des Trinh) et le sud (dynastie des Le, puis des Nguyen).
Le Vo va alors se séparer en plusieurs courants ennemis selon le soutien apporté à l’une ou l’autre dynastie. Il connaîtra ainsi une différenciation de plus en plus forte entre les pratiques, suivant leur implantation géographique, amenant la création de styles bien spécifiques. Par ailleurs, le Viêt Nam absorbe deux nouvelles vagues d’influences chinoises. Quand, en 1644, la dynastie Ming s’effondre devant l'invasion des mandchous et cède la place à celle des Qing, de nombreux opposants à la dynastie des Qing s’enfuient et demandent asile au Viêt Nam. Ils s’établissent essentiellement dans le sud, et influencent durablement les écoles de cette région.
Plus tard, l’empereur Quian Long (1736-1795) se méfiant de chaque organisation structurellement forte comme le Temple Shao Lin, fomente un complot visant à semer la discorde parmi les écoles d’arts martiaux, et surtout monte Wu Tang contre Shao Lin. Jour après jour, la relation se dégrade entre eux. Une nuit sans lune, les combattans de Wu Tang attaquent le temple de Shao Lin, détruisant et tuant tout, excepté le dernier grand maître, vénérable Chi Thien, qui s'en sort en utilisant son légendaire Tai Chi Chuan (disparu depuis lors, il n'est pas celui enseigné de nos jours).
L’empereur continue de manœuvrer en vue d’éradiquer l’opposition. Dès que Wu Tang a battu Shao Lin, les associations de boxeurs sont interdites dans tout l’empire. Les gagnants et les perdants ont dû émigrer, et beaucoup d’experts d’arts martiaux, de Wu Tang ou de Shao Lin, choisissent de s'installer au Viêt Nam, qui absorbe ainsi une nouvelle vague de connaissances en arts martiaux chinois.
Réunification par l’empereur Quang Trung
À la fin du XVIIIe siècle, une violente révolte, partie du sud, va balayer les états Nguyen et Trinh. Les Tây-Son, conduits par Nguyen-Hue, grâce à leurs pratique martiale intelligemment utilisée, vont défaire les troupes impériales, ainsi que celles envoyées par la dynastie chinoise des Quing, lors de la bataille Thang-Long (nom de l’ancienne capitale du Nord Viêt Nam). Ayant réunifié le pays, Nguyen-Hue prit le nom de règne de Quang-Trung.
Le héros, devenu empereur, assura le renouveau de la nation vietnamienne en s’appuyant sur une solide bureaucratie mandarinale où les militaires prenaient largement le pas sur les civils, et redonna au Vo sa valeur éducative pour l’individu en renforçant la composante philosophique et morale. Le respect d’un code d’honneur et de conduite, fortement influencé par les doctrines confucéennes, devient fondamental, et on voit l’édification de normes strictes pour ce qui concerne l’entrée et l’appartenance à une école d’arts martiaux. Ainsi, selon la trilogie Quan, Su, Phu (Roi, Professeur, Père), l'élève devait accorder à son professeur non seulement toute son estime mais aussi un rôle plus crucial qu’à son propre père. Ainsi aussi, à l’instar de ce que l’on retrouve à la même époque en Chine et surtout au Japon, l’acte de suicide sera de mise lorsque les principes inhérents à ces codes de conduite n’auront pas été respectés par les membres de la caste guerrière ou par des mandarins.
Au niveau des techniques, Quang Trung assembla et synthétisa les apports des élites martiales vietnamiennes, et y associa les meilleures écoles frontalières. Il favorisa l’implantation d’écoles d’art martiaux dans tout le pays et, surtout, institua l’apprentissage obligatoire de cet art martial à toute son armée. À cette fin, il regroupa, dans sa province d’origine, au centre du Viêt Nam, des écoles qui préparent aux concours militaires : c’est la naissance de l’art martial de Binh Dinh. Ces écoles représentaient un standard, une norme de qualité, tout comme l’étaient en Chine les écoles du temple de Shaolin ou celles du mont Wu Dang. C’est là que seront formés de nombreux maîtres importants et célèbres, et aujourd’hui encore la région de Binh Dinh reste le centre névralgique des arts martiaux vietnamiens.
À cette époque apparaîtront des groupes de guerrier très spéciaux comme les Bao Tieu (« protecteurs des biens ») qui louaient leurs services auprès des riches marchands ou des seigneurs afin d’assurer la protection de ceux-ci lors de leurs déplacements, ou lors de convois spéciaux attirant la convoitise de bandits de grand chemin. Plus secrets seront les Nhan Da ou Kieu Dung (semblables aux ninjas japonais), pratiquants d’arts martiaux de haut niveau qui connaissaient parfaitement le maniement des armes traditionnelles et diverses techniques secrètes permettant de s’introduire sans bruit dans les châteaux en se fondant dans la nuit, prêts à surgir au moment propice.
La colonisation
Le XIXe siècle va marquer un tournant dans l’histoire du Viêt Nam (comme d’ailleurs pour de nombreux autres pays asiatiques). L’influence occidentale se fera de plus en plus pesante, pour aboutir finalement à la colonisation française. La dynastie des Nguyen, embourbée dans une tradition trop passéiste, ne fera que retarder l’échéance sans pouvoir changer le cours des choses. Les Français, forts de leur puissance mécanique, vont assez rapidement se rendre maître du pays, faisant éclater les structures sociales archaïques et obligeant les écoles d’arts martiaux à se réfugier dans la clandestinité. Cependant, lors de l’invasion étrangère, de nombreux pratiquants firent preuve d’un héroïsme extraordinaire (malheureusement inefficace) en n’hésitant pas à affronter les armes à feu avec leurs seules armes naturelles ou armes blanches. Beaucoup d’experts et de maîtres de la « vieille école » trouvèrent ainsi la mort lors de ces combats inégaux.
Pendant toute la période de la colonisation, le Vo se réfugia dans l’ombre, peu à peu oublié par le peuple soumis aux conceptions et au mode de vie des occidentaux, mais toujours pratiqué derrière « la haie de bambou » et ressurgissant notamment lors de coups d’éclat perpétrés par les sociétés secrètes.
L’indépendance et la diaspora
La deuxième moitié du XXe siècle est particulièrement dramatique pour le Viêt Nam. Après l'occupation japonaise et la guerre d’Indochine, le pays se voit, en 1954 (accords de Genève), divisé en deux : la République Démocratique du Viêt Nam au nord, dirigée par Ho Chi Minh, et la République du Viêt Nam au sud, dirigée par Ngo Dinh Diem.
Alors que, sous couvert d’associations sportives, différentes écoles avaient vu le jour dans le but de réhabiliter les arts martiaux vietnamiens (citons en particulier le mouvement Vovinam de maître Nguyen Loc), elles sont balayées par les événements. Au sud, Ngo Dinh Diem va même jusqu’à officiellement interdire la pratique des arts martiaux, obligés de se replier à nouveau dans la clandestinité. Ce n’est qu’en 1964 que cette interdiction est levée. En effet, les autorités commencent à s’inquiéter de l’influence grandissante, auprès de la jeunesse vietnamienne, de disciplines martiales venant d’autres pays asiatiques, et créent donc le Tong Hoi Vo Hoc Viet Nam, c’est-à-dire la Confédération nationale pour l’étude des arts martiaux vietnamiens.
Cette tentative de structuration sera cependant de courte durée, car entre-temps, c’est la guerre du Vietnam qui est déclarée et, avec la victoire du nord en 1975, ce cadre éclate. Des écoles sont à nouveau interdites, des maîtres emprisonnés pour raisons politiques et envoyés en camps de rééducation. D’autres, comme de nombreux vietnamiens, n’ont d’autre choix que l’exil. C’est le début de la diaspora vietnamienne, qui choisira principalement l’Occident pour destination (Europe et États-Unis).
Aujourd’hui
Aujourd’hui, les arts martiaux vietnamiens ont retrouvé leur place dans leur pays, se sont regroupés en fédération, sont enseignés aux forces de l’ordre et sont au programme des universités.
On trouve aussi des écoles d’arts martiaux vietnamiens dans le monde entier, et en France en particulier, où de nombreux vietnamiens sont venus s’installer en raison des liens qui unissaient les deux pays. Un certain nombre de maîtres sont restés fidèles à l’école où au style que leur propre maître leur avait enseigné, mais d’autres se sont émancipés pour créer leur propre style, s’éloignant plus ou moins des racines nationales et traditionnelles.
Notes et références
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- http://www.tao-yin.com/wai-jia/arts_martiaux_vietnam2.html [archive]
- « Contes et récits des Arts Martiaux », réunis par Pascal Fauliot, collection Spiritualités Vivantes no 45, Albin Michel, 1984. (ISBN 978-2-226-02120-5)
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- Voir l'article Võ-Viêtnam
- Rapport concernant la situation actuelle et en devenir des arts martiaux vietnamiens, Jean-Richard Germont (inspecteur général de la jeunesse et des sports), avril 2007
Liens externes
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Arts martiaux portugais
Les arts martiaux portugais englobent l'ensemble des sports de combat conçus et pratiqués au Portugal, fondés sur des règles sportives et un code moral spécifiques.
Apparus dans l'Antiquité, et enrichis au fil des siècles, notamment pendant la Reconquista, puis pendant l'expansion et l'Empire portugais, un certain nombre d'entre eux visent au départ à l'auto-défense en milieu urbain et rural. Certains, tels que le jogo do pau, sont également pratiqués en Galice, dans le Nord-Ouest de la péninsule Ibérique.
Parmi les arts martiaux et les sports de combats traditionnels portugais reconnus et recensés actuellement comme tels :
- le jogo do pau, ou « escrime lusitanienne », sans doute l'art martial portugais ayant le plus de visibilité internationale, est une escrime d'auto-défense au bâton, apparentée à la canne de combat française, pratiquée au moins depuis la fin du Moyen Âge au Portugal ;
- la luta galhofa, « lutte traditionnelle de Tras-Os-Montes », est une lutte traditionnelle ancienne pratiquée dans le Nord du Portugal, dans le district de Bragance. Elle est apparentée à la lutte gréco-romaine ;
- le gauruni, ou « lutte traditionnelle lusitanienne », lutte traditionnelle ancienne apparentée à la luta galhofa, pratiquée au moins depuis le XIXe siècle dans la municipalité de Sabugal1 ;
Parmi les sports de combat portugais présentés comme ayant des origines anciennes par leurs instances officielles, mais qui sont sans doute de conception récente : ;
- le pombo, ou « lutte lusitanienne », est un sport de combat libre et d'auto-défense portugais, proche des arts martiaux mixtes actuels ;
Parmi les sports de combat portugais contemporains : ;
- le contacto total português, ou contacto total militar, art martial et sport d'auto-défense portugais remarquablement complet, mis au point au sein de forces armées pendant les guerres coloniales portugaises ;
- l'artdo, ou artdo policial, art martial portugais contemporains faisant la synthèse de plusieurs techniques d'arts martiaux, enseigné aux forces de polices de Lisbonne ;
- le T.D.C.U., ou Técnicas de Defesa e de Combate urbano, est un sport de combat et self-défense urbain portugais.
Le jogo do pau
Le jogo do pau, « jeu du bâton », ou « bâton portugais » est un art martial portugais et galicien qui se pratique avec un bâton, le pau. Le jogo do pau a vraisemblablement des origines rurales et populaires anciennes.
Histoire et influences étrangères
Dans l'Antiquité
Les premières traces du maniement codifié du bâton à des fins sportives ou festives au Portugal remontent vraisemblablement à l'époque de la Lusitanie pré-romaine. Avant l'arrivée des Romains, la tradition celte intègre, comme beaucoup d'autres sociétés, des danses exécutées avec un bâton assez proche des mouvements exécutés en jogo do pau. Ces danses sont pratiquées pendant les jeux celtiques. On retrouve aujourd'hui encore des danses celtisantes centrées sur l'usage d'un bâton chez les pauliteiros de Miranda, dans le Nord du pays2. Toutefois, le bâton ne figure pas comme arme de combat dans l'arsenal des guerriers lusitaniens décrit en détail par Strabon. Et s'il existe des indices sur une filiation et des influences réciproques, rien ne permet de relier directement le jogo do pau en tant que sport de combat aux danses celtes de l'Antiquité.
L'utilisation du pau au Moyen Âge et pendant la Période moderne
Si l'on se base sur les documents d'archives, les origines du jogo do pau actuel remontent à l'époque médiévale. Tout au long de la Reconquista, les différents royaumes chrétiens et musulmans s'affrontent dans des guerres parfois très violentes afin d'absorber ou de dominer leurs voisins.
Bataille d'Aljubarrota, en 1385.
Sans doute influencés par les soldats arabo-berbères pratiquant le matrag à des fins militaires pendant la période d'Al-Andalus, dès le Moyen Âge central, les paysans, bergers et boieiros portugais vivant au Nord du Tage ont l'habitude de se déplacer avec un long bâton afin de se défendre contre le brigandage sur les routes. Les bergers, notamment, ont une canne spécifique, le cajado3, varapau ou bordão, qu'ils utilisent pour corriger leurs bêtes ou les sauver en cas de chute, et dont ils peuvent se servir en cas d'agression. On retrouve des pratiques semblables en milieu urbain, pour des raisons similaires de sécurité, mais les citadins ont un bâton plus court, moins encombrant, adapté à la vie en ville.
À l'époque, d'un point de vue sociologique, le port du bâton marque le passage à l'âge adulte. Il est autorisé aux garçons à la suite de leur première barbe. Arme peu chère et efficace, elle est intégrée dans l'habit quotidien typique des Portugais, aux côtés du barrete, le « bonnet phrygien portugais », sur la tête, du lenço, le « foulard », autour du cou, de la cinta (ou faixa), la ceinture au niveau de la taille, et de la capa, la « cape », sur le dos. Quel que soit le milieu, lors de rixes, de guerres ou de révoltes, les bâtons servent de canne de combat.
Entraînement au pau dans les Salles d'Armes de la Période moderne.
Généralisé comme arme d'autodéfense au sein de la population, le pau est également utilisé dans les armées dès le Moyen Âge. À l'instar de ce qui se passe dans le reste de l'Europe, il est très présent dans les Salles d’Armes, pour l'initiation à l'escrime médiévale (l'épée longue), ou en tant qu'arme à part entière4. Du fait du mode de recrutement de l'ost, qui intègre les paysans, les techniques acquises au sein des armées influencent nécessairement l'usage fait du pau dans la vie civile, et réciproquement. Ces interactions expliquent sans doute la proximité entre certaines techniques du jogo do pau et celles de l'escrime médiévale, notamment pour les mouvements parfois légèrement accroupis et la prise à deux mains. Pendant la Reconquista, le pau est utilisé par les troupes chrétiennes aux côtés des épées, au maniement similaire. Pendant la bataille d'Aljubarrota (1385), il est l'arme principale de l'armée portugaise5. Lorsque le roi Édouard Ier de Portugal écrit un traité au début du XVe siècle pour enseigner le combat à cheval, le maniement du pau est déjà considéré comme ancien6. Des gravures datant de la Période moderne montrent des entraînements pratiqués en Salles d'Armes avec des paus7. Quelques siècles plus tard, il est utilisé par la population du nord du pays lors de la Révolte de Maria da Fonte5. Et les soldats de l'armée portugaise sont initiés à son maniement jusqu'à la Première Guerre mondiale. Des films d'archives montrent les soldats du Corps expéditionnaire portugais s'entraînant au maniement du pau dans les tranchées françaises8,9.
Foule armée de piques, de fourches et de paus lors de la révolte de Maria da Fonte, en 1846.
Le jogo do pau, en tant qu'art martial codifié, avec des techniques et des codes spécifiques, serait vraisemblablement né au Moyen Âge au croisement de ces coutumes populaires et de ces usages militaires. Sorte d'escrime populaire, il serait d'abord apparu dans le nord du Portugal, dans la région du Minho, dans le contexte des combats de rue, lors des fêtes populaires ou des foires, et comme moyen de combattre des communautés villageoises, avant de devenir un véritable sport national d'auto-défense codifié, individuel ou collectif, aux techniques élaborées et précises, nécessitant un apprentissage long et difficile.
Il est possible que les techniques de combat originelles portugaises aient subi l'influence de techniques de danses indiennes kalarippayatt importées des établissements de l'Inde portugaise à partir du XVIe siècle10. Cela expliquerait la « théorie de l'origine indienne » de ce sport. Pendant la période moderne, un grand nombre de soldats portugais originaires du Nord du Portugal se rendent dans l'océan Indien afin de servir dans les armées royales, aux côtés des canarins chrétiens, des Nayaks du Kerala et des cipayes indiens, avant de revenir dans leurs villages d'origine11. Il est tout à fait vraisemblable que ces hommes, le plus souvent pauvres et venus de la campagne, aient enrichi leurs techniques de combat originelles pendant leurs années de service en Orient. D'autant que la discipline indienne connaît son âge d'or sur la côte du malabar pendant la période de domination portugaise. Le kalaripayatt est alors un pilier institutionnel de la société kéralaise. Engagés dans les armées portugaises, ou alliés à la Couronne portugaise, les guerriers Nayaks pratiquant le kalarippayatt sont les garants de l'ordre social et de la sécurité des côtes du Malabar dominées par les Portugais.
Historiquement, les premiers pratiquants recensés, appelés jogai en portugais, terme signifiant « jouez », sont des paysans ou des bergers qui utilisent le pau comme arme défensive. La première école de jogo do pau destinée à transmettre formellement les techniques de combat naît dans la région du Minho. Bien que d'essence populaire, et pratiqué par des populations pauvres, le jogo do pau a parfois la faveur de personnages puissants, comme le Marquis de Pombal au XVIIIe siècle, qui le pratique à la perfection, ou le roi Charles Ier de Portugal à la fin du XIXe siècle, initié par le célèbre maître José Maria da Silveira, connu sous le surnom de Saloio5. Sous le coup de l'intérêt porté par les Lumières au peuple, le jogo do pau apparaît dans la littérature dès la fin du XVIIIe siècle, dans le poème héoïco-comique Santarenaida, de Francisco de Paula de Figueiredo, publié en 1792, et dans le livre de vers Pastor do Douro, de B. A., de S. Belmirode, publié en 1798. Il figure par la suite de façon récurrente dans la littérature portugaise du XIXe siècle, par exemple dans Roberto Valença, d'António Teixeira de Vasconcelos (1848), O Génio do Mal (1857) et Honra ou Loucura (1858), d'Arnaldo Gama, Archivo universal, Brios de Soldado, d'A. F. de Loureiro (1860), etc.
Au cours du XIXe siècle, les techniques rurales du jogo do pau sont importées dans la région de Lisbonne, où elles subissent une adaptation leur permettant d'être applicables au combat au sabre. À la fin du XIXe siècle, le Gymnase Royal de Lisbonne accueille dans la confrérie des sports le jogo do pau. La seconde école de jogo do pau naît à cette époque dans le centre du Portugal. Dans la capitale, le jogo do pau perd progressivement son aspect brutal et guerrier pour devenir une discipline sportive individuelle, où les deux adversaires s’efforcent de se toucher sans se molester. À l'époque, à l'instar de ce qui se fait dans les campagnes, les bourgeois des grandes villes utilisent couramment un bastão pour se défendre4.
Le jogo do pau au XXe siècle
Au XXe siècle, les combats de rue sont fréquents dans tout le pays. Parfois, les rixes intègrent des villages entiers. D'autres fois, les combats sont individuels, ou opposent un combattant à plusieurs assaillants. C'est l'époque des puxadores, les « tireurs », nom donné aux joueurs dans le Nord, et aux varredores de feira, les « balayeurs des marchés », des combattants affamés qui se déplacent dans les foires (feiras) et les fêtes populaires (romarias) pour défier leurs adversaires, afin de prouver leur valeur.
La pratique des combats au pau diffèrent considérablement d'une région à l'autre du pays. Les témoignages oraux des Maîtres actuels permettent de reconstituer les rituels liés au jogo do pau pour la région du Minho dans la première moitié du XXe siècle. D'après Maître Monteiro, originaire de la région de Fafe, deux localités fréquentent à l'époque de son père la même chapelle le dimanche. Chaque homme ou adolescent amène avec lui son bâton (vara), qu'il conserve à ses côtés en position verticale pendant l'office religieux. Souvent, après la messe, les hommes des deux localités se retrouvent et s'affrontent dans un lieu environnant, dans des combats permettant le règlement par les armes de rivalité amoureuse, de jalousies ou de conflits terriens. En dépit de leur aspect improvisé, d'une façon générale, dans la région, les affrontements sont régis par un code éthique précis : les combattants ont par exemple l'interdiction formelle d'agresser un homme désarmé, ou à terre.
Exhibition de jogo do pau dans la rue.
Pour la région Centre, les témoignages des anciens pratiquants et des contemporains permettent de reconstituer les pratiques de certaines localités. Dans la freguesia de Cortes, près de Leiria, dans la première moitié du XXe siècle, tous les hommes possèdent un pau12, qui sert d'arme de combat, et accessoirement de bâton de bouvier13. Celui-ci porte indifféremment les noms de pau, ou cajado. Différant de ceux du Nord par plusieurs aspects, ici la plupart des paus possèdent un pommeau spécial appelé maçaroca destiné à accentuer la force, la portée et les dommages des coups. Alors que ceux du Minho sont fabriqués prioritairement en alisier, à Cortes, les bâtons sont taillés à partir de jeunes pieds d'eucalyptus dont les nœuds épais des racines sont utilisés pour créer les pommeaux, afin que l'ensemble soit constitué d'un seul corps massif. Choisis jeunes, les arbres sont arrachés, séchés pendant six mois, dépecés, puis soigneusement taillés. La taille des paus, qui mesurent entre 1 et 1,50 m, est ajustée à la taille de leurs propriétaires, de façon à leur arriver à l'épaule. Jusqu'à la fin des années 1950, les hommes se déplacent systématiquement avec leurs paus pour se battre lorsqu'ils se rendent dans les fêtes (festas), ou se défendre en cas de d'agression lorsqu'ils vont dans les foires (feiras). Les combats ayant lieu lors des fêtes sont prémédités, et largement favorisés par l'alcool13. Certains combattants ont une maîtrise technique telle qu'aucun adversaire ne parvient à les toucher13. Ayant l'obligation de parcourir de vastes distances à pied, à l'aube, pour relier les marchés, avec leurs marchandises, ou au retour avec l'argent des ventes, les boieiros, les paysans et les négociants de la région voyagent avec leur pau afin de se prémunir contre les vols sur les routes13. Intégré aux habits des jours de fête, le pau sert également d'arme d'apparat. Lors des fêtes religieuses de Janvier (Janeiras) et des quêtes pour les Âmes des Morts (petição para as Almas dos Mortos), les jeunes hommes posent un genou à terre aux portes des maisons et entonnent leurs chants en s'appuyant sur leurs paus.
Un grand nombre de légendes émaillent l'histoire du jogo do pau, avec des figures mythiques, qui se distinguent et servent d'exemples du fait de leur dextérité ou leur sens chevaleresque, tels le combattant Manilha, ou le joueur Carvalho, un négociant en bétail de Porto, unanimement respecté, y compris par ses adversaires. La pratique du jogo do pau apparaît en outre dans l’œuvre de grands écrivains portugais du XXe siècle, comme dans Terras do Demo d'Aquilino Ribeiro en 1919, O Terceiro Dia da Criação do Mundo, de Miguel Torga, en 1952, Três Sargentos, d'Aldo Ney, en 1985, Razões do coração, d'Álvaro Guerra, en 1991, ou le Tratado Da Altura Das Estrelas, de Sinval Medina, en 1997.
Déclin populaire et institutionnalisation du jogo do pau
Maître Monteiro et quelques étudiants.
D'abord ignoré par les autorités et les intellectuels du pays, le jogo do pau reste longtemps une pratique populaire. À partir des années 1930, sa pratique dans la rue commence à décliner, pour diverses raisons. Soucieuse d'éviter les luttes sanglantes, la police salazariste interdit le port du pau dans l'enceinte des foires. L'émigration massive des hommes à partir du milieu du XXe siècle dépeuple les campagnes et diminue le nombre de combattants. Enfin, la généralisation des armes à feu en milieu rural rend obsolète l'apprentissage long et difficile de cette technique de défense personnelle.
Au fil des décennies, le style de la région Centre se perd totalement, celui du Minho décline au point de presque disparaître, tandis que l'école de Lisbonne perdure. Aujourd'hui, il existe un grand nombre d'écoles de jogo do pau au Portugal, mais les deux plus célèbres sont : l'école de la région du Minho (Nord du Portugal), dont la tradition est rétablie, et celle de la région de Lisbonne (Sud du Portugal). Ces deux styles diffèrent par certains points mineurs.
École d'Ateneu.
L'école du Minho s'est développée dans les foires, et conserve des aspects de combats de rue, plus bruts et rustiques. Les joueurs sont par exemple capables d'attaquer et de se défendre face à plusieurs adversaires, mais le style du mouvement est peu travaillé, c’est-à-dire que l'efficacité prime sur l'esthétique. L'école de Lisbonne, quant à elle, est une synthèse des différentes techniques de jeu de Pau pratiqué dans le centre du Portugal. Elle est principalement axée sur un combat opposant deux joueurs uniquement. Mais ces techniques sont travaillées avec vitesse et précision, ce qui vaut au jogo do pau d'être nommé « escrime au bâton ». Cette école est plus démonstrative que son homologue du nord.
On considère cependant que les meilleurs jogadores sont originaires de Fafe et des localités environnantes, dans le Nord du pays. À Fafe, le jogo do pau fait partie intégrante de la culture populaire et de la vie quotidienne6. Les enfants s'amusent dès leur plus jeune âge avec des paus, mimant les techniques et les combats des adultes. Et des combats sont disputés jusqu'à un âge avancé. L'initiation se fait encore en plein air dans les villages, collectivement. Les adultes et les anciens organisent des séances d'entraînement remarquablement disciplinées, auxquelles les jeunes assistent volontairement. La technique est très rapide, que ce soit à l'attaque ou à la défense, avec des mouvements très brusques, et l'organisme des combattants est parfois poussé à ses extrêmes limites en quelques secondes. Du fait de la rapidité et de la puissance des attaques, le combattant est susceptible de perdre quelques instants le contrôle de son arme, et si l'adversaire n'assure pas parfaitement sa défense, des accidents violents peuvent arriver. Le jeu de l'école du Minho, très violent, exige une grande rapidité, et il est susceptible de devenir dangereux si les combattants ne font pas preuve d'une certaine concentration6.
Fruit d'une tradition millénaire, le jogo do pau présente des techniques et des effets remarquablement efficaces. Les mouvements sont beaucoup plus rapides que dans d'autres sports utilisant un bâton, notamment que dans la canne ou le bâton de combat français6. Aux championnats du monde d'arts martiaux de 1986, en France, des combattants portugais de jogo do pau affrontent pour la première fois des lutteurs au bâton asiatiques pratiquant des arts martiaux similaires, et deviennent champions du monde, sans subir aucune défaite5.
Modalités de combat et caractéristiques du Pau (bâton)
Parmi les modalités de combat14 :
- le contra-jogo, ou combat singulier ;
- la quelha, qui oppose un combattant à plusieurs adversaires ;
- le um bater dois, qui oppose un combattant à deux adversaires ;
- le roda do meio, qui vise à paralyser le jeu d'un combattant pris en tenaille par un groupe ;
- le abrir e fechar.
Actuellement, les pratiquants du jogo do pau utilisent soit un pau de 1,50 m de long, qui renvoie au combat de rue en milieu rural, soit un bastão de combate de 80 cm de long, qui renvoie au combat de rue en milieu urbain. Les essences courantes utilisées pour la fabrication des bâtons sont, selon les régions, le châtaignier, le chêne ou le roseau, et surtout le bois d'alisier, qui est utilisé majoritairement dans la confection du pau. Cette essence confère au bâton une grande souplesse combinée à une résistance importante. Dans le nord du Portugal, les paus sont fabriqués par les habitants des villages eux-mêmes, et les techniques de fabrication, détenues par les anciens, sont transmises aux plus jeunes6.
La luta galhofa
La luta galhofa, ou plus simplement galhofa, maluta, ou luta tradicional transmontana, est un sport de combat portugais, et plus spécifiquement une lutte traditionnelle portugaise, proche de la lutte gréco-romaine15. Originaire de Tras-Os-Montes, elle est pratiquée dans le Nord du Portugal, notamment dans la région de Bragance. Sorte de wrestling tradicional, particulièrement riche en termes moteurs16, elle est actuellement considérée comme la seule lutte au corps à corps ayant des origines portugaises, et typiquement portugaise17. Soumise à des règles et des valeurs précises, elle mobilise une série de techniques de lutte ancestrales dont la transmission se faisait au départ de façon informelle, d'une génération à l'autre, à l'oral. Elle permet aux hommes l'ayant acquise de se défendre et d'immobiliser leurs adversaires. Dans le Soito, à Sabugal, la luta galhofa est appelée maluta.
Histoire et institutionnalisation
À l'origine, la lutte galhofa fait partie d'un rituel initiatique portugais pratiqué lors des fêtes marquant le passage des jeunes garçons (rapazes) à l'âge adulte, vers 18-20 ans18,15,19. Traditionnellement, les luttes ont lieu en public pendant les « fêtes des jeunes garçons », les festas dos rapazes, la nuit, dans un enclos, une porcherie (corral) ou une grange (palheiro) dont le sol est couvert de paille20. Les lutteurs, confinés dans l'enceinte, se battent sous les yeux de la foule, composée des habitants des localités auxquels ils appartiennent. Actuellement, la luta galhofa est encore pratiquée dans ce contexte pendant les festas dos rapazes de certains villages du district de Bragance. Elle a un caractère particulièrement important dans les tournois disputés entre des villages différents15.
Depuis quelques années, les Maîtres et les lutteurs de luta galhofa s'efforcent faire basculer leur discipline des granges vers les gymnases, afin d'en faire une discipline sportive reconnue15. Dans le cadre de son institutionnalisation, en 2011, l'institut polytechnique de Bragance inscrit la luta galhofa comme matière de son Cours Supérieur de Sport15. La luta galhofa est alors intégrée dans les Licences en Sport et Éducation Physique, variante Enseignement, de l’École Supérieure d’Éducation21,22. Elle est enseignée par le professeur et maître José Bragada, initié à la galhofa dans sa jeunesse dans le contexte des luttes populaires. Depuis, le cours de luta galhofa est la discipline la plus demandée par les étudiants du cours de Sport de l’École Supérieure d’Éducation de Bragance15.
Au départ réservée aux hommes, sa pratique en milieu populaire s'ouvre doucement aux femmes. Dans le cadre institutionnel, elle est une discipline mixte, accessible aux femmes, même si les combats opposent le plus souvent des lutteurs du même sexe. Les combattantes reconnaissent que la luta galhofa exige une certaine force physique, mais ajoutent qu'elle constitue néanmoins un sport agréable, par l'apprentissage déterminant des techniques de combat15. La mise en place d'un règlement national officiel de luta galhofa est en cours à l'Institut Polytechnique de Bragance15.
Règles
Dans la lutte galhofa, les combats commencent toujours debout. L'objectif des lutteurs est de faire chuter et d'immobiliser leur adversaire au sol, en lui maintenant le dos et les deux épaules simultanément à terre pendant quelques secondes15,16, à l'instar du tombé gréco-romain. Comme dans la lutte gréco-romaine, les lutteurs doivent attaquer prioritairement avec leurs bras et le haut de leur corps.
Afin de faire chuter l'adversaire, les lutteurs emploient des techniques de prise de jambes, de tronc, et de soulèvement élaborées, donnant parfois lieu à des projections impressionnantes, de grande amplitude. Les lutteurs en cours d'immobilisation au sol utilisent des techniques de crispation de membres, serrement de bras, ou de retournements rapides pour se dégager de l'emprise de leur adversaire. Tous les types de mouvements violents, comme le fait de tirer, les coups de poing ou les coups de pied sont strictement interdits. Les lutteurs ne doivent pas sortir de l'enceinte, ou du tapis de combat. Les combats, particulièrement énergiques et rapides, exigent une excellente condition physique, et une certaine endurance23.
Bien que la corpulence et la force physique soient des critères très importants, l'agilité et l'acquisition des techniques de combat constituent des facteurs déterminants. Ainsi, il n'est pas rare que des lutteurs ayant un petit gabarit, mais particulièrement souples et expérimentés, prennent le dessus sur des adversaires plus corpulents15. Exemple remarquable de fair play, les combats commencent toujours par une accolade cordiale. Lorsque la situation est bloquée et que les lutteurs à bout de force constatent l'empate, l'un des deux lutteurs peut demander l'arrêt du combat15. Les combattants doivent être torse nu, ou porter des hauts ajustés au corps, afin d'offrir le moins de prise possible, et déchaussés20. Les pantalons doivent être faits en matériaux robustes, tels que le jean24.
Le pombo
Le pombo, « lutte lusitanienne », ou « combat total portugais », est un art martial et un sport de lutte portugais, mêlant frappes, clés articulaires, lutte, lutte au sol, etc. Cet art martial portugais, mélange de combat libre et de self-défense, est actuellement pratiqué au Portugal et à l'étranger. Remarquablement complet, il serait issu d'un brassage entre les techniques de lutte amenées par les différentes vagues de migration et d'envahisseurs ayant composé le peuple portugais, avec de très fortes influences berbères.
Présentant un pendant ésotérique très fort, le pombo est organisé suivant une structure et des hiérarchies complexes, avec trois courants spirituels, le Père (o Pai), la Mère (a Mãe) et le Fils (o Filho)25. Le pombo aurait, d'après ses pratiquants et ses dirigeants actuels, des origines pré-romaines. Cependant, il n'existe pas de référents oraux dans les traditions populaires et de documents d'archives attestant son existence avant la période contemporaine. Et des doutes très sérieux existent sur ses origines anciennes, et sur la continuité et l'enrichissement plurimillénaire de ses pratiques de combat26,27.
S'il s'appuie sur un ensemble de techniques anciennes, le plus probable est que le pombo, tel qu'il est pratiqué actuellement, soit un sport de combat de conception récente, s'efforçant de faire la synthèse de tous les sports de combat ayant trait aux cultures ayant influencé et contribué à faire naître la culture portugaise. L'histoire officielle du pombo, présentée par les instances dirigeantes actuelles de la discipline, serait donc en partie une création folklorique artificielle destinée à donner une forme d'assise historique et mythologique à leur sport, afin d'en faciliter la promotion. Elle est cependant révélatrice de l'ambition considérable, en termes techniques, de cet art martial contemporain, proche des arts martiaux mélangés actuels27.
On considère aujourd'hui que le pombo portugais a des caractéristiques très proches des arts martiaux tunisiens, notamment du grech (ou mousaraa), et de la lutte canarienne.
Références
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- (en) « A portuguese training camp in England - Roffey Camp, Horsham [Main Title] [archive] », sur Imperial War Museum, (consulté le ).
- Le second niveau du kalarippayatt, le kolthari, englobe la pratique des armes en bois qui sont de plus en plus courtes à mesure des progrès de l'élève. Le Kettukari ou Vaddi (bâton à 5 pieds de longueur), le Muchan (bâton à 2 pieds de longueur dont l'épaisseur d'une extrémité est d'environ 3 cm de diamètre et de l'autre d'environ 1,5 cm de diamètre), le Otta (bâton incurvé d'une longueur de moins de 60 cm. Cette étape est considérée comme la grammaire du kalaripayatt. Cette arme est la plus dangereuse et prestigieuse du kalaripayatt car les points d'attaques sont uniquement les points vitaux de l'adversaire, le Gadai (massue de Hanuman), le Marma Vadi etc.
- L'Empire portugais d'Asie, de Sanjay Subrahmanyam, Maisonneuve et Larose, Paris, 1999.
- O Jogo do Pau: práticas locais e transmissões de saberes, Junta da freguesia das Cortes, 2015.
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- (pt) « jogo do pau: centro cultural e recreativo de juventude de cepães [archive] », (consulté le ).
- (pt) « Luta tradicional transmontana é cadeira curricular de curso superior de desporto. Galhofa clube - Entrevista SIC. [archive] », sur youtube.com, (consulté le ).
- Entretien du professeur Bragada, Maître de luta galhofa à l'institut polytechnique de Bragance, donné aux journalistes de la chaîne SIC.
- "PB quer “oficializar” luta tradicional do Nordeste de Portugal", in Mensageiro Notícias, 10 de abril de 2009.
- On retrouve ce type de fêtes un peu partout dans le pays, avec les fêtes de São Sebastião, dans la freguesia de Cortes par exemple, dans le district de Leiria.
- Pendant les festas de Parada, les festa dos Ramos ou de Santo Estêvão.
- (pt) « Promo Vídeo Galhofa Clube [archive] », sur youtube.com, (consulté le ).
- (pt) « Escola Superior de Educação salva um jogo tradicional [archive] », sur Jornal de Notícias (consulté le ).
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- (pt) « Galhofa [archive] », sur Galhofa Clube, (consulté le ).
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Arts martiaux dravidiens
Les arts martiaux dravidiens sont les arts martiaux, sports de combat et disciplines associées pratiqués en Inde du sud par les peuples dravidiens.
Histoire
En 464 CE, Batuo également connu sous le nom de Buddhabhadra, le fondateur du monastère de Shaolin, il est la première personne issue du pèlerinage de l'ancien Tamil Nadu du sud de l'Inde en Chine et fut le premier abbé du monastère de Shaolin1. Plus tard, Bodhidharma, troisième fils d'un roi Pallava de Kanchipuram, Tamil Nadu, fut le deuxième moine bouddhiste indien à se rendre dans le sud de la Chine pour diffuser le bouddhisme zen et les arts Kalari1. Selon une source, Boddhidharma aurait pu voyager en Chine pendant la dynastie Song vers 420-479 apr. J.-C. et certaines sources ont mentionné qu'il aurait pu voyager pendant la dynastie Liang, vers 502-557 apr. J.-C.2.
On trouve des traces écrites d'arts martiaux codifiés pratiqués dans le sud de l'Inde dès le IIe siècle av. J.-C. ou peut-être en IIIe siècle av. J.-C. Les arts martiaux dravidiens incluent des combats utilisant utiliser les armes des arts Silambam ou des arts Kalari, ou utilisant des types d'armes blanches, et aussi des attaques sur des points vitaux appelés marma ati et Varma Kalai rappelant certaines techniques enseignées au Monastère Shaolin.
L'Inde du sud n'a connu que peu d'invasions étrangères et a donc développé une culture originale peu influencée par des apports extérieurs.
Des traces écrites d'arts martiaux dravidiens remontent au IIe siècle av. J.-C. ou peut-être au IIIe siècle av. J.-C., lorsque différentes méthodes de combat ont été décrites dans la littérature sangam. L’Akananuru et le Purananuru décrivent l'usage de lances, d'épées, de boucliers, d'arcs et de silambam dans l'ancien Tamil Nadu. Le mot kalari apparait dans le Puram (vers 225, 237, 245, 356) et l’Akam (vers 34, 231, 293) pour décrire aussi bien un champ de bataille qu'une arène pour combattre. Le mot kalari tatt désigne une prouesse martiale, cependant que kalari kozhai désignait un couard au combat3.
Chaque guerrier de l'ancien Tamilakkam, l'ancien Tamil Nadu, recevait un entrainement militaire régulier4 pour le tir à la cible et l'équitation. Ils se spécialisaient dans une ou plusieurs des armes importantes de la période, en particulier le vel (la lance), le val (l'épée), le kedaham (le bouclier), et le vil ambu (l'arc et les flèches). Les techniques de combat de la période sangam furent les premiers précurseurs du kalaripayatt5.
Vers 630 ap. J.-C., le roi Narasimhavarman de la dynastie des Pallava commanda des douzaines de sculptures de granit montrant des guerriers désarmés désarmant eux-mêmes des guerriers armés. Ceci peut avoir montré une forme précoce de Kuttu varisai6, un art martial dravidien qui autorisait les coups de pied, les coups de genou, les coups de coude7, et les coups frappés à la tête et à la poitrine, mais qui prohibait les coups portés sous la ceinture.
Ceci est à rapprocher du style décrit dans le Rig Veda et Agni Purana (VIIIe siècle environ)6, qui contient plusieurs chapitres donnant des descriptions et des instructions sur le dhanur veda, avec une référence à un sutra précoce sur le dhanur veda remontant à plusieurs siècles auparavant8.
Les arts martiaux n'étaient pas propres à la caste des guerriers, la caste des kshatriya. Le texte du VIIIe siècle Kuvalaymala, de Udyotanasuri, note que des arts martiaux sont enseignés dans des institutions salad et ghatika où des étudiants brahmanes venus de tout le sous-continent (et en particulier d'Inde du Sud, du Rajasthan et du Bengale) « apprenaient et pratiquaient le tir à l'arc, le combat avec l'épée et le bouclier, avec des poignards, des bâtons, des lances, à poings nus, et en duel (niuddham)9. »
Les arts du combat 6 se développèrent pour prendre leur forme moderne vers le XIe siècle, au cours d'une longue période de guerres entre les dynasties Chera et Chola10.
Les arts martiaux indiens connurent une période de déclin après l'introduction des armes à feu, et en particulier après le plein établissement du Raj britannique au XIXe siècle11.
Des méthodes plus européennes pour organiser la police, l'armée, et les institutions gouvernementales, l'augmentation de l'usage des armes à feu, érodèrent progressivement le besoin d'un enseignement traditionnel de l'entrainement au combat associé avec les devoirs spécifiques à chaque caste12.
Le gouvernement colonial britannique bannit le kalarippayatt en 1804 en réponse à une série de révoltes13Modèle:Verify source La résurgence de l'intérêt public pour le kalarippayatt a commencé dans les années 1920 à Tellicherry dans le cadre d'une redécouverte des arts traditionnels à travers toute l'Inde du Sud, qui a caractérisé la réaction croissante contre l'administration coloniale britannique12.
Les points vitaux
Les points vitaux en combat, dans les arts martiaux dravidiens, comme dans tout art martial, sont la nuque, la pomme d'adam, les tempes, certaines vertèbres, le plexus, l'estomac, la base du nez, les articulations, etc.
Arts martiaux du Tamil Nadu - depuis l'ancien Tamil Nadu de l'Inde
Localisation du Tamil Nadu en Inde
Types d'arts martiaux
Armes utilisées
- Silambam (bâton long)
- Muchaan (bâton court)
- Iretthai Mulonggol (bâton double)
- Iretthai Vaal (doubles épées)
- Vaal (épée simple)
- Vaal/Kedeyam (épée/bouclier)
- Vettarival (machette)
- Kattari (petit poignard)
- Peetchuva (kris à double tranchant)
- Surul Pattai (fouet d'acier en spirale)
- Suulam (trident)
- Maduvu (bois de cerf)
- Surul Kombu (cornes spiralées)
- Valari (boumerang)
- Vel or Etty (lance)
- Vill Ambu (arc et flèches)
Arts martiaux du Kerala
Localisation du Kerala en Inde
Types d'arts martiaux
- Kalarippayatt, combat en gymnase
- Marma ati, attaque sur les points vitaux
Armes utilisées
- Urumi (fouet d'acier en spirale)
- Kurunthadi (bâton court)
- Otta (bâton courbe)
- Gadha (gourdin, massue)
- Kattari (poignard)
- Vettukathi (kukri)
- Val (Épée longue)
- Paricha (bouclier rond)
- Churika/Kadhara (épée courte)
- Kuntham (lance)
- Kettukari (long bâton)
- Ambum Villum (arc et flèches)
- Trisool (trident)
Références
- Guruji Murugan Chillayah, « Silambam Escrime et variation de jeu [archive] », Silambam, (consulté le )
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- Phillip B. Zarrilli, When the Body Becomes All Eyes : Paradigms, Discourses and Practices of Power in Kalarippayattu, a South Indian Martial Art, Oxford, Oxford University Press,
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Liens externes