Téléphone est un groupe de rock français. Il est formé le 12 novembre 1976 et séparé le 21 avril 1986.
Composé de Jean-Louis Aubert (guitare et chant), Louis Bertignac (guitare et chant), Corine Marienneau (basse, chant et guitare) et Richard Kolinka (batterie), il connaît un énorme succès dès ses débuts avec plusieurs tubes et des tournées très populaires. Il est aussi l'un des rares groupes français à s'exporter dans d'autres pays. En dix ans d'activité, entre 1976 et 1986, le groupe donne plus de 470 concerts et sort cinq albums studio. Il est également le deuxième plus gros vendeur de disques pour un groupe de rock français (derrière Indochine), avec plus de six millions d'exemplaires vendus.
Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka se réunissent sous le nom « Les Insus » pour interpréter le répertoire de Téléphone lors de quelques concerts fin 2015 et pour une grande tournée en 2016, des festivals en 2017, et un final au Stade de France le 16 septembre, sans Corine Marienneau, qui est remplacée par le bassiste Aleksander Angelov.
Au milieu des années 1970, les groupes de rock français (Ange, Magma, Triangle, Zoo, Les Variations et tant d'autres), malgré leur succès et leur popularité auprès de la jeunesse, ne reçoivent aucune promotion de leur maison de disque et n'ont de ce fait aucune reconnaissance médiatique en radio ou télévision. L'explosion du mouvement punk en Grande-Bretagne change cet état de fait et Téléphone en sera le principal bénéficiaire.
L'histoire de Téléphone commence le 12 novembre 1976 au Centre Américain de Paris, Boulevard Raspail1. Ce soir-là doit avoir lieu un concert des jeunes Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka, deux musiciens qui ont déjà fait partie de quelques groupes, dont J'adore et Semolina (avec lequel ils sont parvenus à sortir un unique single, face A Plastic Rocker, face B Et j'y vais déjà). Ils ont préparé le concert avec une ardeur toute juvénile : pose d'affiches, concert gratuit et improvisé à la sortie du lycée. Seul problème : ils n'ont personne pour les accompagner. Ils font donc le tour des amis et parviennent in extremis à trouver deux musiciens compétents et libres : Louis Bertignac et Corine Marienneau, tous deux anciens du groupe Shakin' Street. Kolinka expliquera : « J'avais un groupe avec Jean-Louis, Semolina, et notre chanteur-bassiste s'est barré deux semaines avant notre premier concert au Centre américain. Du coup, j'ai appelé Louis que je connaissais » et Louis Bertignac précise : « c'est moi qui ai intégré Téléphone. Et je me suis ramené avec Corinne, ma fiancée de l'époque »2.
Les futurs Téléphone sont déjà au complet, même s'ils n'ont encore qu'un « ! » (point d'exclamation) en guise d'appellation3. Devant un public enthousiaste de 500 personnes1, ils jouent quelques compositions d'Aubert (dont Hygiaphone et Métro, c'est trop !) et des reprises de rock anglais (The Who, The Rolling Stones, etc.).
Artistiquement, l'expérience se révèle marquante : les quatre musiciens déclareront plus tard avoir ressenti lors de ce premier concert une alchimie aussi mystérieuse qu'excitante, qui les pousse à rester ensemble. Avec l'aide d'un copain d'Aubert, François Ravard, qui fait office de manager, ils partent donc à la recherche d'engagements. Ils jouent dans les MJC, les soirées dansantes, et bientôt les salles de spectacle. Le groupe, avec un son sans concession inspiré des groupes anglais, fait donc sensation partout où il passe. Ils jouent leur premier concert sous leur nouveau nom de Téléphone (faire la promotion d'un groupe dénommé « ! » s'étant révélé une tâche pour le moins ardue), le 28 décembre au Gibus4, prestigieux club parisien, puis deviennent des habitués des fins de soirée aux studios de Radio France avec Jean-Louis Foulquier.
Les mois qui suivent voient l'ascension fulgurante du groupe. Le 26 mars 1977, à l'initiative de la RATP, le groupe donne un concert gratuit au métro République. Il en résulte un énorme embouteillage et le blocage de la ligne 11 du Métro de Paris5. Le 2 mai, ils assurent la première partie d'Eddie and the Hot Rods au Pavillon de Paris, leur volant la vedette. Le 7 juin, profitant de la défection de Blondie, ils jouent à l'Olympia en première partie du groupe américain Television5. Le concert remporte un très grand succès et des critiques enthousiastes dans les journaux. Dès le lendemain, le groupe enregistre son premier 45 tours Téléphone !, en public au Bus Palladium avec Andy Scott. Le 45 tours, auto-produit à 2 000 exemplaires, est vendu cinq francs à la sortie des concerts par le groupe, puis réédité par le label Tapioca. Il comprend Hygiaphone et Métro (c'est trop). Le disque, pourtant sorti sans aucune autre promotion que les concerts du groupe, remporte un succès très encourageant6. Un mois plus tard, à la suite d'un article paru dans le magazine « Rock & Folk », Téléphone est approché par la maison de disques Pathé-Marconi. Le 25 août 1977, moins d'un an après sa formation, le groupe signe un contrat pour trois albums7. Les titres étaient signés Téléphone/Aubertignac (mot-valise formé des deux noms Aubert et Bertignac).
Dans la foulée de cette signature, Téléphone sort, le 25 novembre 1977, un album portant son nom, toujours sans autre promotion que leurs concerts. Enregistré en dix-sept jours à l'Eden Studio de Londres et produit par Mike Thorne, le disque se vend à plus de trente mille exemplaires en quelques mois. Il atteint la deuxième place du classement de ventes d'albums en France8. L'année suivante, soutenu par la maison de disques qui décide de lui assurer une promotion digne de ce nom, ce premier album deviendra disque d'or9. Le single Hygiaphone représente déjà — avec Métro, c'est trop — l'efficacité et le dynamisme rock du groupe Téléphone. C'est en soi une véritable révolution dans le rock français. On n'avait jamais entendu jusque-là un groupe de rock français, chantant en français, aussi proche de l'esprit et du son des Rolling Stones.
Le groupe part pour sa première tournée française. Les prestations sont souvent explosives, parfois aussi en-dehors de la scène. Le 16 décembre 1977, un concert gratuit donné devant cinq mille fans au Pavillon de Paris tourne au drame quand un jeune homme est poignardé à la sortie du concert et meurt de ses blessures. Deux rames de métros sont ensuite détruites10. Toutefois, la causalité de ces faits ne concerne pas directement la prestation de Téléphone.
En mai 1978, Téléphone est finaliste du tremplin télévisuel Blue Jean 78 (présenté sur Antenne 2 par Jean-Loup Laffont). Lors du direct, ils ne seront classés que deuxièmes, derrière Mona Lisa, un groupe de rock progressif. Cependant, à la surprise générale et sans aucune explication, ce sera bien Téléphone qui sera déclaré vainqueur la semaine suivante11. Téléphone devient le phénomène musical français du moment, incarnant à lui seul le rock français (laissant loin derrière Ange, ou Magma qui étaient les seuls vendeurs de disques de rock français). Il tourne même en Angleterre en février et mars 1979 en première partie de Steve Hillage12.
Un nouvel album, intitulé Crache ton venin, sort le 2 avril 1979. Enregistré en seulement quinze jours aux Studios Red Bus de Londres et produit par Martin Rushent, c'est l'album de la consécration : il finira disque de platine, avec plus de 400 000 exemplaires vendus9 et atteint la 2e place des ventes d'albums en France8, porté par le titre La Bombe humaine dont le refrain, repris en chœur par tous les adolescents de l'époque, exprime l'angoisse du nucléaire et de la guerre froide tout autant que la nécessité de prendre en main son destin.
Ce deuxième album est davantage un travail collectif : Jean-Louis Aubert est toujours le chanteur du groupe, mais les autres musiciens commencent à composer et à chanter également. Le succès n'a pas entamé le son de Téléphone, toujours résolument pop rock and roll, ni de l'attitude des musiciens ou des paroles des chansons, pourtant critiquées par certains, qui les jugent « trop simplistes ». Le groupe rétorque que le rock est une musique adolescente qui n'a pas à être trop intellectualisée.
Pour la pochette de l'album, Jean-Baptiste Mondino photographie les quatre membres nus13. La censure les oblige à mettre en place un système coulissant la pochette intérieure pour choisir le Téléphone que l'on préfère, habillé ou mis à nu14.
Le groupe appuie également sa popularité sur les concerts, très nombreux et énergiques : au cours du printemps 1979, ils réalisent plus de soixante dates. L'une d'entre elles est filmée par Jean-Marie Périer pour le documentaire Téléphone Public, qui sort en salles le 13 juin 1980. Le 8 septembre 1979, Téléphone joue à la Fête de l'Humanité devant 100 000 participants. Le goût de la provocation du groupe ne plaît pas à tout le monde : arrivant dans une limousine aux vitres teintées, les quatre musiciens sont pris à partie à cause des masques de Jacques Chirac, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et Georges Marchais qu'ils arborent15. Le classement annuel du magazine musical Best place Téléphone n°1 des groupes français en 1979 et également l'année suivante.
Le 13 juin 1980 sort le film documentaire Téléphone public, de Jean-Marie Périer. Il montre le groupe lors d'un concert au Palais des sports de Paris en juin 1979, entrecoupé d'extraits d'interviews des membres du groupe (en individuel) et d'extraits du concert à la fête de l'Humanité, en septembre de la même année16. Ce documentaire a été réédité en DVD en décembre 2009.
Enregistré pendant l'été 1980 au studio Pathé à Boulogne-Billancourt et à l'Electric Lady (le studio qui fut créé par Jimi Hendrix, idole du groupe) de New York, Au cœur de la nuit, le troisième album de Téléphone, sort le 20 octobre 1980 : classé à la 3e place des ventes d'albums en France8, il est rapidement certifié disque d'or9. Un seul single, Argent trop cher est tiré de l'album : celui-ci devient le premier titre classé de Téléphone, atteignant la 16e place des charts17.
Après un court passage en Italie, le groupe entame début 1981 une grosse tournée française : 3 000 personnes par soir en moyenne et une quantité impressionnante de matériel. En mai 1981, François Mitterrand devient le premier président de gauche de la Ve République. Téléphone, qui n'a jamais fait mystère de ses tendances politiques, participe au gigantesque concert organisé le 10 juin, place de la République à Paris, pour célébrer la victoire en partageant l'affiche avec Jacques Higelin. La chanson Faits divers, interprétée en direct, tient lieu de générique du journal télévisé de la nuit sur Antenne 2. En juillet, Téléphone tourne en Allemagne et en Angleterre aux côtés d'Iggy Pop12.
Après trois disques chez Pathé-Marconi, le groupe signe fin 1981 chez Virgin, en échange d'une avance de cinq millions de francs. Le patron de Virgin, Richard Branson, a l’intention de faire d'eux un groupe de dimension internationale. En effet, malgré quelques tournées à l'étranger, Téléphone reste dans une large mesure un phénomène purement franco-français. En mars 1982, Téléphone part à Toronto pour enregistrer son quatrième album, Dure Limite, produit par Bob Ezrin, qui s'est précédemment occupé d'artistes comme Alice Cooper, Lou Reed, Pink Floyd ou Peter Gabriel18. Le 33 tours est révélé le 3 juin 1982.
Fortement soutenu par leur label, qui fait entre autres réaliser par le cinéaste Julien Temple une vidéo pour Ça (c'est vraiment toi), avec des sosies de personnalités telles que Margaret Thatcher ou Sid Vicious, le disque est le plus grand succès de l'histoire du groupe : classé n°1 des ventes d'albums en France8, il dépasse les 700 000 ventes19. Ça (c'est vraiment toi) se classe 15e des ventes de singles et Cendrillon atteint la 13e place17. Pourtant, à cette époque, la concurrence commence à exister en France : de nouveaux groupes de rock français, tels que Trust ou Indochine, marchent sur les plates-bandes de Téléphone. Le référendum 1981 du magazine musical Best place même Trust en première position devant Téléphone. C'est aussi la mode new wave des boîtes à rythme et des synthétiseurs, à laquelle le groupe résiste en conservant un son très rock, même si certains jugent le dernier album trop produit.
Le 14 juin 1982, les membres de Téléphone réalisent un rêve en faisant la première partie des Rolling Stones devant 80 000 spectateurs à l’hippodrome d'Auteuil. Mais le trac et des problèmes techniques gâchent quelque peu la fête20. La tournée française, entamée début octobre, ne se passe pas non plus idéalement : le 15 octobre, Bertignac se casse la clavicule en chahutant avec Kolinka. Le groupe joue pendant une demi-heure à trois, mais le reste de la tournée doit être décalé de quinze jours21. Sous l'impulsion de Branson, le groupe fait une série de pas vers le public étranger. La version « export » de l'album — avec six titres en langue anglaise — de Dure Limite est réalisée pour le marché anglo-saxon mais ne sera pas distribuée. Les textes anglais devaient être signés par Lou Reed, mais Aubert, guère satisfait du résultat, s'y colle finalement lui-même et, en 1983, le groupe part pour une tournée internationale : Allemagne, Italie, Grèce, Portugal et surtout les États-Unis où le succès est au rendez-vous à Los Angeles et à New York. Le succès de la tournée est moins bon à Chicago : seuls deux spectateurs sont présents au début du concert, ce qui ne les empêchera pas de jouer quand même22. Les organisateurs n'avaient pas prévu que Chicago n'était pas du tout une ville de musique rock.
En 1984, Téléphone est un groupe fatigué. La pression commerciale, les tournées mondiales incessantes et le demi-échec récent, notamment dans certaines villes des États-Unis, commencent à entamer l'ambiance au sein du groupe. Cette fatigue se retrouve dans le son d’Un autre monde, leur nouvel album. Enregistré au cœur de la campagne anglaise, dans le studio de Glyn Johns qui a travaillé avec plusieurs des idoles du groupe : Rolling Stones, Who, Led Zeppelin, Eric Clapton, le disque est de loin leur plus mélancolique23.
Il marque aussi l'arrivée d'un son plus moderne et moins rock, avec des synthétiseurs, ce qui ne l'empêche nullement d'être un succès : classé à la 2e place des ventes d'albums en France8, il dépasse les 600 000 exemplaires vendus et reçoit un disque de platine9, notamment grâce à la chanson qui donne son titre au 33 tours. Celle-ci devient un tube fin 1984, atteignant la 5e place au Top 50 et restant classé 25 semaines d'affilée24, et le clip de la chanson réalisé par Jean-Baptiste Mondino, alors en pleine ascension, n'est sans doute pas complètement étranger à ce succès. Cette chanson sera également utilisée comme introduction lors de meetings du Parti socialiste. En mai 1984, Téléphone entame ce qui sera sa dernière tournée mondiale : les concerts s'enchaînent au Japon, en Belgique, aux Pays-Bas, en Angleterre, au Danemark, et bien sûr en France, où le groupe remplit le Zénith de Paris cinq soirs d'affilée du 9 au 14 octobre25. Mais les musiciens, qui se fréquentent de moins en moins en dehors de la scène, ont du mal à prendre plaisir à cette tournée.
Le 28 mars 1985, Téléphone reçoit des mains de David Gilmour (de Pink Floyd) le Prix de la Musique vivante créé par la SACEM, tandis que l'album Un autre monderemporte quelques mois plus tard la première Victoire de la musique de l'Album rock de l'année.
Début 1986, le groupe entre en studio pour produire un nouvel album. Mais la tension s'est accentuée entre les musiciens, et seul le single Le jour s'est levé sort en avant-première pour faire patienter les fans. Ce sera leur dernier succès : n°4 au Top 50, classé 19 semaines fin 198526. Depuis quelques mois déjà, les membres du groupe s'éloignent de Téléphone, collaborant de plus en plus à des projets extérieurs : Corine Marienneau et Louis Bertignac participent à la bande originale du film Subway, et Corine fait une apparition aux côtés de Gérard Lanvin dans le film Moi vouloir toi de Patrick Dewolf.
Le 24 mars 1986, le manager de Téléphone annonce que les musiciens vont prendre une année sabbatique pour mener à bien leurs projets personnels. Le labelVirgin précise : « En aucun cas ce congé de douze mois ne signifie la séparation du groupe ». Pourtant, moins d'un mois plus tard, le 21 avril 1986, les membres du groupe annoncent leur séparation27. Un disque live posthume, enregistré au Zénith, sort quelques mois plus tard, et les membres du groupe se concentrent, chacun de leur côté, sur leurs carrières solo. Au total, Téléphone aura sorti 59 chansons officielles. Le dernier concert eut lieu à Dax à la fin d'une tournée Arènes dans le Sud.
Pour finir, le contenu du sixième album en cours d'enregistrement, à l'exception du single, est réenregistré par les membres du groupe en solo sur les albums Plâtre et ciment de Jean-Louis Aubert avec Richard Kolinka et Bertignac et les Visiteurs du groupe homonyme formé par Louis Bertignac et Corine Marienneau, sortis l'année suivante. En raison de la séparation du groupe, aucun de ces deux albums ne se vendra beaucoup, même si des chansons apparaissent sur les ondes comme Ces idées-là de Bertignac et Juste une illusion et Les Plages de Aubert.
Bien qu'il arrive au groupe de se reconstituer le temps d'une session entre amis, des tensions, que Louis Bertignac qualifie de « quasiment inexplicables », subsistent entre Jean-Louis Aubert et Corine Marienneau. Cependant, le groupe s'est déjà reformé lors d'un concert de Louis Bertignac au Bataclan en 1994, dont on retrouve l'enregistrement Crache ton venin dans le coffret Au cœur du Téléphone en 2015. Bertignac et Aubert se sont d'ailleurs retrouvés de plus en plus régulièrement, comme à l'Olympia en 2005, où Aubert est monté sur scène jouer quelques morceaux avec Bertignac, ou encore au Téléthon de cette même année.
En parallèle, la maison de disque Virgin/EMI publie de nombreuses compilations, à commencer par les compilations Rappels sorties en deux volumes en 1991 et 1993 avec deux inédits : le single Le jour s'est levé (inédit en album) sur le premier volume et deux versions de répétitions d'une nouvelle chanson, Au bout du rouleau, qui proviennent des sessions de Dure limite. Refusée par le producteur pour l'inclure dans l'album, la chanson sortira plus tard dans une nouvelle version sur le second album solo de Jean-Louis Aubert Bleu Blanc Vert en 1989. Puis en 1993, sort Téléphone - L'intégrale, un coffret regroupant les six albums du groupe, accompagné de cinq inédits live qui proviennent des concerts du 16 février 1981 à l'Olympia, le 17 Palais des Sports de la Porte de Versailles et le 18 au Palais des Sports à Saint-Ouen. Ce coffret est suivi en 1994 d'une double compilation La totale.
En 1996, pour les vingt ans du groupe, la maison de disque publie un nouveau best of, suivie de l'intégrale 20e anniversaire dont le contenu est similaire au précédent coffret qu'elle remplace, à l'exception du septième disque qui comporte encore des inédits live de la même série de concerts, et des nouveaux titres studios dont le single Le jour s'est levé et la face B Quelqu'un va venir, Tout ça c'est du cinéma (publiée en version courte sur le best of, elle provient des sessions Au cœur de la nuit) et une composition de Corine Marienneau restée à l'état d'ébauche intitulée Je brûle qui provient des sessions de Dure limite. La publication de cette dernière sans l'autorisation du groupe sera une source de tension entre les anciens membres qui annulent la reformation du groupe pour la tournée des vingt ans28. Depuis, ces publications se font plus rare. En 2000 sort un nouvel album live intitulé Paris '81 qui reprend les enregistrements de la série des trois concerts de février 1981 dont certains sont sortis dans les deux intégrales, le tout remixé par Glyn Johns avec qui le groupe a enregistré Un autre monde. En 2003 et 2004, sortent 2 triples albums reprenant la discographie du groupe : L'intégrale studio et Platinum Collection (dont le son est remastérisé et compressé).
Une tentative de reformation du groupe est amorcée au printemps 1999 sur une suggestion du producteur Bertrand de Labbey. Les 4 membres du groupe se retrouvent un soir de fin juillet dans les studios La Loupe (où Jean-Louis Aubert a l'habitude d'enregistrer ses albums solo). Durant la soirée, quand bien même tout a bien commencé, une querelle se dessine entre Corine Marienneau et Jean-Louis Aubert au sujet du bassiste qui pourrait prendre la relève de Corine si les trois garçons désireraient se produire dans un club après un concert. Hélas, Louis Bertignac qui avait assuré qu'il pourrait jouer le rôle de modérateur est sorti de la pièce pour prendre un appel au moment où la querelle éclate. Le ton monte entre Jean-Louis et Corine et la querelle se prolonge jusqu'à 6 heures du matin. En début d'après-midi, Richard Kolinka et Louis Bertignac reçoivent un appel de Jean-Louis qui annonce un final anticipé : « Je ne fais plus le groupe. ». « Je nous ai vraiment trouvés minables... », commente Kolinka29.
En 2006, la maison de disque EMI ressort la discographie de Téléphone en version remastérisé, ainsi qu'un nouveau best of intitulé Téléphone illimité avec en second disque des inédits live, le tout supervisé par Corine. Cette dernière a passé des centaines heures à écouter les enregistrements des concerts du groupe laissés à l'abandon pour ne garder que le meilleur28. Le 2 décembre 2006, Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka se retrouvent sur le plateau de Taratata sur France 2 pour une version de Ça (c'est vraiment toi)30. Dans une interview du 8 avril 2008, Jean-Louis Aubert affirme avoir « donné son accord » pour une reformation, souhaitant que « ça se fasse dans le plaisir. Ce n'est pas refaire qui m'intéresse, mais faire des nouvelles chansons. »
De nouvelles rumeurs de reformation naissent le 5 juin 201031, mais elles seront démenties quelques semaines plus tard32. Le 28 juin suivant, selon la radio Europe 1, le groupe doit se reformer (sans Corine Marienneau) pour trois concerts au Stade de France en 201233. Le jour même, Louis Bertignac publie une dépêche réfutant ces affirmations, mais assure que le groupe se reformera « avant de mourir » (expliquant que lui et Aubert sont, pour le moment, trop occupés pour les trois ans à venir). Le 27 juillet 2010, Louis Bertignac déclare dans une interview à Nice-Matin34 : « On en a parlé avec Jean-Louis et on se disait qu’on serait vraiment cons de mourir sans le faire. Une tournée est envisagée d’ici à 2013. Le temps de la mettre au point. » Dans un article du 17 septembre 201035, Le Parisien annonce qu'au moins dix concerts seraient prévus pour 2012 (dont trois au Stade de France). Réagissant au micro de la radio Le Mouv', Jean-Louis Aubert déclare : « Il y a beaucoup de vrai, mais l'article est faux car ce n'est pas pour 2012. » Il précise aussi que « ce qui est vrai, c'est qu'on en a parlé entre nous, que notre manager a pris des contacts avec différents tourneurs pour étudier les propositions, mais c'est tout pour l'instant », en soulignant que « rien n'est signé ».
Le 10 décembre 2013, le groupe se reforme temporairement le temps d'une soirée privée pour un concert d'environ 45 minutes au Bus Palladium36. Jean-Louis Aubert, Richard Kolinka et Louis Bertignac, rejoints par Axel Bauer à la basse, ont joué entre autres La Bombe humaine, New York avec toi, Flipper et Un autre monde.
Après une répétition privée qui réunit les trois garçons le 26 avril 2015 au bar des amis, le groupe se réunit partiellement de façon éphémère pour un concert à Paris, au Point Éphémère, le vendredi 11 septembre 201537 sous le nom « Les Insus ? » (pour « insupportables »)38,39. Les Insus ? étaient composés d'Aubert, Bertignac et Kolinka mais sans la bassiste Corine Marienneau40 remplacée à la guitare basse par Aleksander Angelov41. Un autre concert est donné à Lille le 15 septembre42. Les insus ? donnent ensuite un concert près de Lyon, à Villeurbanne, au Transbordeur, le 6 octobre 201543,44. Le 29 novembre 2015, le nouveau groupe annonce une véritable tournée en France (à laquelle Corine Marienneau ne participera pas)45 du 27 avril au 11 novembre 2016 dans plusieurs grandes villes et plusieurs festivals46,47. Le 12 novembre 2016, ils annoncent une tournée des festivals durant l'été 2017 et un final au Stade de France le 16 septembre. Finalement, il y aura encore deux concerts à La Réunion les 6 et 7 octobre 2017.
Entretemps, EMI lance la campagne de remastérisation de la discographie de Téléphone intitulée Au cœur du Téléphone qui sort sous forme d'un coffret de 10 CD avec les sept albums du groupe (Le Live et Paris '81 compris) accompagné de 3 CD comportant des raretés lives, le single Le jour s'est levé avec sa face B Quelqu'un va venir, Tout ça c'est du cinéma et des extraits des sessions d'enregistrement à l'état d'ébauche dont la version acoustique de Cendrillon ou l'inédit Ma guitare est une femme interprétée sur scène au début du groupe, mais non gardée pour le premier album, le tout pouvant être vendu séparément et accompagné par la sortie d'une triple compilation homonyme comportant les titres connus du groupe sur les deux premiers disques et des raretés sur le troisième.
Lors de l'émission Boomerang du mercredi 13 septembre 2017 sur France Inter, Jean-Louis Aubert explique que l'origine du nom « Les Insus » est liée à Wikipédia : « C'est le surnom que je donne à Wikipédia. Quand je ne sais pas quelque chose, j'ai l'« insu portable », c'est-à-dire, j'ai tout ce que je sais pas dans mon portable. Et donc je cherchais quelque chose qui fasse référence au téléphone portable, et... ça me paraissait bien. D'ailleurs, c'est une de mes applications préférées48. »
Le 23 juin 2017, le groupe annonce la sortie de l'album de la tournée Les Insus Live pour une sortie le 8 septembre 201749. À l'issue de la tournée, le groupe se dissout afin que les membres puissent retourner à leur carrière solo49.
Albums studio
Albums live
DVD
Après la séparation du groupe, la maison de disque Virgin/EMI publie régulièrement des compilations et des intégrales afin de garder l'intérêt du public, avec parfois la présence d'inédits.
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2015 : Au cœur de Téléphone - Le Best of - Coffret 3 CD (disque d'or)
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- ↑ Benjamin Locoge, « Les Insus battent le rappel », Paris Match, no 3523, 24-30 novembre 2016, p. 10-12 (ISSN 0397-1635)
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- ↑ Livret de l'album Avant qu'il ne soit trop tard de Mona Lisa - Réédition Musea
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- ↑ Photographie de la pochette [archive], sur mes-vinyles-du-groupe-telephone.over-blog.com
- ↑ Gilles Médioni, 30 ans de rock français, L'Archipel, 2007 (lire en ligne [archive]), p. 38
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- ↑ Les Echos: les coulisses d'un retour sur scène [archive]
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- ↑ Clément Hebral, « Tournée 2016 : les "Insus" passeront par Tours » [archive], sur La Nouvelle République du Centre-Ouest (lanouvellerepublique.fr), 18 décembre 2015.
- ↑ Augustin Trapenard, « Allô ? Les Insus ? » [archive], sur franceinter.fr, 13 septembre 2017 (consulté le 13 septembre 2017)
- ↑ a b et c « Les Insus annoncent la sortie d'un album live et dévoilent leur premier single. Écoutez ! », aficia, 23 juin 2017 (lire en ligne [archive])
- ↑ « Téléphone – Sur la Route » [archive] (consulté le29 juin 2018)
- ↑ a et b « Discographie Louis Bertignac : Téléphone (solo) » [archive] (consulté le 6 décembre 2015)
Sur les autres projets Wikimedia :
- Alain Wais, Téléphone le livre, Love me tender, 1983
- Christophe Nick, Téléphone, Albin Michel, 1984
- Anne et Julien, Téléphone, Hors Collection, 1995
- Collectif, Chansons de Téléphone en bandes dessinées, Petit à Petit, 2002
- Daniel Ichbiah, "Téléphone : au coeur de la vie" [archive], Camion Blanc (sous le titre 'Téléphone au cœur de la vie' (1re éd. 2003)
- Sébastien Bataille, Téléphone de A à Z, Express Éditions, 2004 (ISBN 2-84343-210-3)
- Carlos Sancho, Téléphone Ligne perso, Télémaque, 2006
- Corine Marienneau, Le Fil du temps (autobiographie), t. 1, Flammarion, coll. « Pop Culture », 2006 (ISBN 978-2-0806-8655-8)
- Pierre Mikaïloff (photogr. Pierre Terrasson), Téléphone, ça (c'est vraiment eux), Hugo & Cie, 2013
- Daniel Ichbiah, "Téléphone : Biographie" [archive], 2016 (ISBN 978-2334068369)