Jamel Debbouze, né le 18 juin 1975 à Paris, est un humoriste, acteur et producteur franco-marocain. Révélé à la fin des années 1990 par ses prestations sur Radio Nova et Canal+, il s'affirme ensuite au cinéma en apparaissant dans des films à grand succès comme Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain et Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. Devenu une vedette comique en France et au Maroc, il se produit dans des one-man-shows et lance divers projets comme le Jamel Comedy Club ou le festival du Marrakech du rire, tout en apparaissant également dans des films au ton dramatique, comme Indigènes.
Jamel Debbouze naît à Paris, dans le 10e arrondissement, au sein d'une famille originaire de la ville marocaine de Taza2. Ses parents s'établissent au Maroc, à Casablanca, en 1976, et passé deux ans, retournent à Paris, cette fois dans le 18e2, puis habitent Trappes dans les Yvelines à partir de 1983, où grandit Jamel, l'aîné d'une fratrie (Mohamed, Hayat, Karim, Rashid et Nawel). Son père est employé à la RATP et sa mère préposée au service du nettoyage dans le groupe Bouygues3.
Jamel Debbouze connaît une jeunesse difficile ; il participe à des actions de bandes de quartier et flirte avec la petite délinquance. Le 17 janvier 1990, à la gare de Trappes, voulant traverser les voies, il est happé par le train Paris-Nantes, en même temps qu'un garçon de son âge, Jean-Paul Admette (fils du chanteur réunionnais Michel Admette). Celui-ci est tué, tandis que Debbouze est gravement blessé et perd l'usage de son bras droit. À la suite de l'accident, une procédure judiciaire est intentée à l'encontre du jeune Jamel — âgé de 14 ans à l'époque des faits — pour homicide involontaire. Elle se conclut par un non-lieu4.
Cet accident marque un tournant dans la vie de l'adolescent. Physiquement diminué, il est contraint de se trouver de nouvelles activités, mais aussi de s'inventer un personnage pour se singulariser. Tirant parti de son bras handicapé, avec lequel il se donne une allure comique, il commence à pratiquer l'improvisation théâtrale pour laquelle il se découvre un don5.
Remarqué par Alain Degois, directeur de la compagnie théâtrale d'improvisation de Trappes, Déclic Théâtre, Jamel Debbouze fait ses débuts au théâtre en 1991, et va en finale du championnat de France junior de la Ligue d'improvisation française. Il se produit à deux reprises, en 1992 et 1993, devant le président de la République François Mitterrand, et fait par ailleurs la connaissance de l'humoriste Smaïn, qui le soutient à ses débuts. Il fait une première apparition télévisée sur la chaîne marocaine 2M en 19936,5.
Révélation à la radio et à la télévision (1995-1998)[modifier | modifier le code]
Avec Adriana Karembeu à la cérémonie des César en février 1999.
En 1995, Jamel Debbouze est repéré par Jean-François Bizot et Jacques Massadian de Radio Nova, qui vont le faire connaître (Massadian deviendra par ailleurs son agent.) Il débute alors sur Radio Nova avec son émission le K-X. placée juste avant l'émission hip-hop de Skyrock Le Cut-Killer Show, puis fait ses débuts télévisuels en 1996 sur Paris Première, chaîne du câble assez confidentielle à l'époque, dans une émission coproduite par Radio Nova et la chaîne. Il lance sa chronique Le Cinéma de Jamel sur Canal+, en 1998, et sur cette même chaîne, participe peu après à la série à succès H, entre autres aux côtés des comiques Éric et Ramzy7. En 1999, il fait une apparition dans le clip Tomber la chemise de Zebda8,9.
Il débute parallèlement au cinéma. Les projets sont modestes, mais portés par une forte dimension sociale : son premier essai remonte à 1992. Il est la tête d'affiche de l'indépendant et décalé Les pierres bleues du désert, de Nabil Ayouch. Mais c'est en 1998, avec Zonzon, de Laurent Bouhnik, qu'il se fait remarquer. L'année suivante, la comédie Le Ciel, les Oiseaux et... ta mère !, d'un autre cinéaste débutant, Djamel Bensalah, est un succès critique et commercial surprise[réf. nécessaire].
L'acteur participe ensuite à deux énormes succès de l'histoire du cinéma français : il tient en 2001 un rôle secondaire dans la fable Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet et en 2002 il vole la vedette aux rôles-titres de l'ambitieux Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, d'Alain Chabat. Ces succès s'exportent aussi très bien à l'étranger et l'acteur participe à la bande originale, en accompagnant le rappeur américain Snoop Dogg sur la chanson Mission Cleopatra. Devenu une vedette à part entière, il fait également une apparition dans le clip Les Sales Gosses de Dadoo en 2003, avec Éric et Ramzy, Dieudonné et JoeyStarr.[réf. nécessaire]
Proche du roi du Maroc Mohammed VI, soutenu par Luc Besson et Gérard Depardieu, en 2002, Jamel Debbouze ambitionne de créer un « Hollywood du désert », un ensemble de studios de tournage qui assurerait du travail à de nombreux Marocains10. Prévu pour 2004, ce projet n'a pas encore vu le jour et suscite des interrogations dans la presse marocaine11.
En 2005, il tient le rôle principal de Angel-A, film romantique au ton décalé mis en scène par Luc Besson12. L'année d'après, c'est un projet personnel qu'il défend : il est en effet co-producteur et acteur principal du film historique Indigènes, rendant hommage aux soldats nord-africainsayant combattu pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale13. Pour ce film, il reçoit, avec Samy Naceri, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan le prix d'interprétation masculine de la 59e édition du Festival de Cannes.
S'il s'éloigne de l'humour au cinéma, il continue à le soutenir à la télévision : en juillet 2006, il présente ainsi le Jamel Comedy Club sur Canal+ et sort aussi un DVD.
En avril 2008, Jamel Debbouze inaugure son théâtre à Paris, le Comedy Club, au 42 du boulevard Bonne-Nouvelle, implanté dans un ancien cinéma qui accueille jusqu’à 132 spectateurs14: son objectif est de permettre à de jeunes talents de la scène comique d’éclore15.
Au cinéma, il multiplie les collaborations inédites : en 2008 en évoluant aux côtés de Jean-Pierre Bacri dans la comédie dramatique Parlez-moi de la pluie, d'Agnès Jaoui. En 2011, il apparaît dans Poulet aux prunes, de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud[réf. nécessaire].
Il retrouve aussi ceux qui l'ont imposé en acteur à suivre : en 2010, il retrouve ainsi Rachid Bouchareb pour Hors-la-loi et en 2012, tient l'un des rôles principaux dans Sur la piste du Marsupilami, le quatrième long-métrage d'Alain Chabat. Le joli succès de ce projet destiné surtout aux enfants permet de rattraper l'échec critique, l'année précédente, de la comédie franco-américaine Hollywoo, de Frédéric Berthe, dont il partage l'affiche avec Florence Foresti.
En 2009, il collabore avec le groupe de rap 113 et Awa Imani pour le projet Maghreb United de Rim'K. Il est présent sur la chanson et le clip de Célébration de l'album Chef de famille de Rim'K16.
En 2010, il est invité à la dernière représentation du spectacle de Gad Elmaleh intitulé « Papa est en haut » diffusé en direct sur TF1. À cette occasion, Jamel Debbouze annonce son retour sur scène en février 2011 au casino de Paris.
Jamel Debbouze au déjeuner des nommés des César du cinéma 2013.
Le 1er décembre 2010 sort un DVD, intitulé Made in Jamel avec Gad Elmaleh, Florence Foresti, Élie Semoun, Stromae, Didier Bourdon, Sophie Mounicot, qui confirme ce retour à l'humour ; et, le 4 janvier 2011, à Colombes, il joue la première représentation du spectacle, Jamel improvise17, avant de jouer tous les soirs, Tout sur Jamel du 1er au 20 février au Casino de Paris. Le 16 novembre 2011 sort un DVD intitulé Tout sur Jamel qui est dédicacé le jour de sa sortie au Virgin des Champs-Élysées.
En 2011, il organise un festival international du rire à Marrakech durant une semaine, qui se termine avec un spectacle comprenant entre autres Gad Elmaleh, Florence Foresti, Élie Semoun, Kev Adams et Omar Sy. Le 7 mars 2012 sort le premier DVD intitulé Jamel au Marrakech du rire. Depuis, le festival du Marrakech du rire continue tous les ans durant les premières semaines du mois de juin. Le second gala de clôture a encore accueilli Gad Elmaleh et Omar Sy, ainsi que Rachid Badouri, Julie Ferrier, Ary Abittan, François-Xavier Demaison et des artistes du Jamel Comedy Club.
En septembre 2012, il fait une apparition dans le clip Hello18 du chanteur Merlot19.
Le 20 décembre 2012, il joue la dernière de son spectacle Tout sur Jamel au Zénith de Paris, retransmise en direct sur la chaîne de télévision M6.
Il est président de la 38e cérémonie des César20 le 22 février 2013 au théâtre du Châtelet à Paris.
En 2013, on le voit dans La Marche, de Nabil Ben Yadir, un film dramatique consacré à la « marche des Beurs » de 1983. En 2015, il passe pour la première fois à la réalisation pour un projet de longue haleine, le film d'animation pour enfants Pourquoi j'ai pas mangé mon père, dans lequel il interprète également l'un des rôles principaux.
En 2017, Jamel Debbouze est soupçonné comme de nombreux autres humoristes français, tels que Tomer Sisley, Michel Leeb, Gad Elmaleh, Malik Bentalha ou encore Arthur d'avoir copié des humoristes américains21.
De 2004 à 2006, Jamel Debbouze est le compagnon de l’écrivaine Saphia Azzeddine22.
En janvier 2007, lors d'un festival, il rencontre la journaliste Mélissa Theuriau. Ils se marient le 7 mai 2008au domaine de l'abbaye des Vaux de Cernay à Cernay-la-Ville (Yvelines), cérémonie menée par le père Guy Gilbert23. Ils ont un fils, Léon Ali Debbouze, né le 3 décembre 2008 et une fille, Lila Fatima Brigitte Debbouze, née le 28 septembre 201124.
Sympathisant de gauche et notamment du Parti socialiste, il affiche sa proximité avec Ségolène Royal, alors candidate à la présidentielle de 2007, lors d'une émission du Grand Journal. Il l'invite également lors de la dernière représentation du Jamel Comedy Club envahit le Casino de Paris, et fait monter la candidate socialiste sur scène en précisant que « son cœur est à gauche » et qu'il est « royaliste »25.
En août 2011, il annonce qu'il votera à gauche en 2012 et il soutient Martine Aubry dans sa primaire socialiste en disant : « J'aime cette meuf »26, ajoutant « qu’elle est une maire exemplaire comme on a pu le voir à Lille. Sur les jeunes ou sur l'écologie, elle est à la pointe. Et en plus elle a un super mentor qui est Jacques Delors »27.
Le 23 juin 2011, il soutient la dépénalisation universelle de l'homosexualité en signant une charte avec de nombreuses personnalités28.
Martine Aubry ayant échoué durant le scrutin socialiste, il soutient ensuite François Hollande, le candidat PS à l'élection présidentielle de 201229.
Jamel Debbouze a à plusieurs reprises vanté le roi du Maroc Mohamed VI30 dont Slate Afrique le présente « comme l’ami VIP »31. Pour le magazine Marianne, la proximité de l'humoriste avec le pouvoir marocain serait en contradiction avec les positions politiques qu'il défend en France32.
- Cinéma
- Courts métrages
- Télévisions
- Documentaires
Producteur délégué :
Producteur :
- ↑ « Le couple Debbouze à Marrakech » [archive], sur Le Figaro, 8 mai 2008.
- ↑ a et b « Bio » [archive], sur Jamel Debbouze - Site pas officiel que personne ne doit 2012
- ↑ « Debbouze Jamel » in La France de la Ve République, collectif, Armand Collin, 2008.
- ↑ Bernard Violet, Jamel Debbouze, l’As de cœur, Fayard.
- ↑ a et b TF1 : Les trois vies de Jamel Debbouze [archive], LCI, 5 avril 2008.
- ↑ La première apparition de Jamel debbouze sur 2M - 1993 [archive]
- ↑ Prisma Média, « Jamel Debbouze - La biographie de Jamel Debbouze avec Gala.fr » [archive], sur Gala.fr (consulté le 11 septembre 2017)
- ↑ Olivier Pérou, « Vos tubes de l'été (13) : "Tomber la chemise" », Le Point, 19 juillet 2014 (lire en ligne [archive])
- ↑ « La face cachée des tubes de l'été : Tomber la chemise de Zebda (3/8) Vidéos - Télé 2 Semaines », www.programme.tv/news, 26 juillet 2015 (lire en ligne [archive])
- ↑ [PDF] Le cinéma donne du travail aux marocains dans Maroc hebdo international no 527 p. 32 [archive], sur le site de Maroc hebdo internationale
- ↑ Interrogations sur le projet de studio à Marrakech [archive], sur le site madein-marrakech.com.
- ↑ « Angel-A de Luc Besson - (2005) - Film - Comédie dramatique - L'essentiel - Télérama.fr » [archive], sur www.telerama.fr (consulté le11 septembre 2017)
- ↑ « Indigènes : le film qui a changé l'image de Jamel Debbouze au cinéma », Premiere.fr, 2014 (lire en ligne [archive])
- ↑ « La nouvelle scène selon Jamel » [archive]
- ↑ « Jamel Debbouze vient d’ouvrir son café-théâtre, le Comedy Club [archive] », sur le site batiactu.com
- ↑ Jamel Debbouze chante pour Maghreb United [archive] « Copie archivée » (version du 26 août 2009 sur l'Internet Archive), sur le site paperblog.fr
- ↑ « Jamel fait un retour fracassant et éclatant » (photos) [archive], sur le site lejdc.fr.
- ↑ Merlot - Hello (clip officiel). [archive]
- ↑ « Merlot invite Jamel Debbouze dans son clip Hello - YOU » [archive], sur you.leparisien.fr (consulté le 11 septembre 2017)
- ↑ - César 2013 : Jamel Debbouze, un président normal ? sur MYTF1 news. [archive]
- ↑ VIDEOS. Michel Leeb à son tour accusé d'avoir copié des humoristes américains [archive], FranceInfo,
- ↑ http://www.terrafemina.com/article/saphia-azzeddine-la-romanciere-est-aussi-l-ex-petite-amie-de-jamel-debbouze_a265636/1 [archive]
- ↑ « Le mariage de Mélissa Theuriau et Jamel Debbouze en live » [archive], 20 minutes, consulté le 8 mai 2010.
- ↑ « Melissa Theuriau a accouché d'une petite Lila ! » [archive] Sur le site news-de-stars.com.
- ↑ « Ségolène Royal sur la scène du Jamel Comedy Show », 20minutes.fr, 5 janvier 2007 (lire en ligne [archive]).
- ↑ Jamel Debbouze soutient Aubry « J'aime cette meuf ! » [archive] sur le site Rue89 du 23 aout 2011
- ↑ « L’humoriste s’est déclaré pour la candidate socialiste » [archive] sur gala.fr du 22 août 2011.
- ↑ Sur lemonde.fr. [archive]
- ↑ « Les "hollandais" de la culture. Ces artistes qui le soutiennent », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », jeudi 10 mai 2012, page 32.
- ↑ Jamel Debbouze vante le roi du Maroc et tacle les présidents français [archive], leparisien.fr, 18 juin 2015
- ↑ Jamel Debbouze, l'ami VIP de Mohammed VI [archive], slateafrique.com, 19 juin 2015
- ↑ Jamel Debbouze, le bouffon du roi du Maroc [archive], marianne.net, 24 novembre 2016
- ↑ Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres, janvier 2013 [archive]
Sur les autres projets Wikimedia :
- 2002 : In Bed with Jamel, livre photo sur Jamel et commenté par lui-même, par Rolland Allard et Karim Debbouze
- 2004 : D'un monde à l'autre, biographie de Jamel, par Delphine Sloan
- 2007 : Dis moi pas qu'c'est pas vrai, biographie de Jamel, par Guy Zilberstein
- 2008 : Jamel Debbouze, la vérité, biographie de Jamel, par Marie Jocher et Alain Keramoal
- 2008 : Jamel Debbouze, l’as de cœur, biographie de Jamel, par Bernard Violet
- 2014 : Persévérance, préface de Jamel Debbouze