La série de films Harry Potter [ˈhæɹi ˈpɒtə]1 est une série américano-britannique fantastique produite par Warner Bros et adaptée des romans éponymes de la romancière J. K. Rowling.
Commencée en 2001, elle s’achève en 2011 avec la sortie du dernier opus, scindé en deux parties. Les rôles principaux, Harry Potter, Ron Weasley et Hermione Granger, sont respectivement joués du début à la fin de la production par les acteurs britanniques Daniel Radcliffe, Rupert Grint et Emma Watson. La plupart des autres personnages principaux sont également joués tout au long de la série par les mêmes acteurs, à l'exception notable d'Albus Dumbledore, interprété d'abord par Richard Harris, puis, à la suite de la mort de ce dernier en 2002 (entre la production du deuxième film et du troisième film), par Michael Gambon.
La série de films connaît un immense succès commercial et culturel dans le monde, à l'instar des livres dont ils ont été adaptés et des nombreux produits dérivés. Elle rapporte au total plus de 8 milliards de dollars et se hisse, lors de la sortie de son dernier épisode, à la troisième place des franchises les plus rentables de tous les temps.
Les films sont adaptés des romans Harry Potter de J. K. Rowling. L'histoire du héros éponyme est ancrée dans la société britannique des années 1990. Le jeune orphelin, élevé par son oncle et sa tante moldus, découvre à l'âge de 11 ans qu'il possède des facultés magiques et qu'il est inscrit depuis sa naissance à l'école de sorcellerie de Poudlard, dirigée par Albus Dumbledore.
À l'image des livres, chaque épisode cinématographique (à l'exception des deux derniers) retrace les aventures de Harry Potter sur une année scolaire à Poudlard, en compagnie de ses deux amis Ron Weasley et Hermione Granger. L'intrigue principale de la série mène à la confrontation entre Harry et Lord Voldemort, un mage noir à la recherche de l'immortalité.
Harry Potter, jeune orphelin, a été élevé par son oncle et sa tante dans des conditions hostiles. À l'âge de onze ans, un demi-géant nommé Rubeus Hagrid lui apprend qu'il possède des pouvoirs magiques et que ses parents ont été assassinés, des années auparavant, par le mage noir Lord Voldemort. Ce dernier avait également essayé de tuer Harry alors qu'il était un bébé, mais le sort a rebondi. En fréquentant pour la première fois le monde des sorciers, accompagné par Hagrid, Harry découvre qu'il y est très célèbre. Il entame sa première année d'études à l'école de sorcellerie Poudlard, où il apprend à maîtriser la magie aux côtés de ses deux nouveaux amis Ron Weasley et Hermione Granger. Au cours de l'année, le trio se trouve impliqué dans le mystère de la pierre philosophale, gardée au sein de l'école et convoitée par un inconnu qu'ils cherchent à démasquer. L'enquête est menée durant toute l'année jusqu'à la fin où le jeune Harry Potter rencontre Voldemort, contraint de partager son corps avec celui du Professeur Quirinus Quirell, et parvient à le repousser.
Harry Potter et la Chambre des secrets (2002)[modifier | modifier le code]
Harry, Ron et Hermione retournent à Poudlard pour leur deuxième année d'études, qui se révèle plus intense que la précédente. Élèves et fantômes sont retrouvés pétrifiés dans les couloirs, preuve que la Chambre des secrets a été ouverte et le monstre qu'elle renfermait depuis cinquante ans a été libéré dans l'école. Harry doit affronter la rumeur qui le dit héritier de Salazar Serpentard (créateur de la Chambre et un des quatre mages ayant fondé Poudlard) et donc responsable de la catastrophe. Il se découvre un talent pour parler le Fourchelang, la langue des serpents, et remonte la piste de la Chambre des secrets grâce à un mystérieux journal intime appartenant à Tom Elvis Jedusor.
Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban (2004)[modifier | modifier le code]
Harry et ses amis retournent à l'école pour la troisième année, où ils font la connaissance du nouveau professeur de défense contre les forces du Mal, Remus Lupin. Le monde sorcier est sous le choc de la nouvelle de l'évasion de Sirius Black, condamné pour meurtre. La sécurité de l'école est renforcée par l'arrivée de Détraqueurs, gardiens de la prison d'Azkaban. Harry en apprend plus sur son passé et ses relations avec le prisonnier échappé.
Avant la quatrième rentrée scolaire de Harry, la marque des ténèbres, signe de ralliement du mage noir Voldemort, apparaît dans le ciel après qu'une attaque de mangemorts a perturbé la Coupe du monde de quidditch. L'école Poudlard accueille pour sa part un nouveau professeur de défense contre les forces du Mal (Alastor Maugrey, dit « Fol-Œil ») et un évènement légendaire, le tournoi des trois sorciers. Trois écoles de magie européennes envoient leur « champion » participer au tournoi. La coupe de feu désigne Harry comme quatrième candidat aux côtés de Fleur Delacour, Viktor Krum et Cedric Diggory. En tant que quatrième champion, il doit lui aussi affronter des épreuves au péril de sa vie pour remporter le trophée des trois sorciers.
Alors qu'il entame une cinquième année d'études à Poudlard, Harry Potter découvre que la majorité des sorciers ne semble pas croire au retour de Voldemort survenu à la fin de l'année précédente, convaincue par une campagne de désinformation dirigée par le ministre de la Magie, Cornelius Fudge. Celui-ci impose un nouveau professeur de défense contre les Forces du Mal à Poudlard : Dolores Ombrage, chargée de maintenir l'ordre à l'école et de surveiller les faits et gestes de Dumbledore. Donnant aux élèves des cours uniquement théoriques, celle qui se fait nommer Grande Inquisitrice semble s'en prendre particulièrement à Harry, plus perturbé que jamais par ses cauchemars récurrents. Certains élèves de l'école mettent sur pied un groupe secret, l'Armée de Dumbledore, pour mener une rébellion qui fait écho à l'ordre du Phénix, face au ministère de la Magie corrompu et aux mangemorts.
Harry Potter et le Prince de sang-mêlé (2009)[modifier | modifier le code]
Voldemort et ses mangemorts intensifient le climat de terreur qu'ils ont instauré dans le monde sorcier et Moldu. Dumbledore, le directeur de l'école, convainc son vieil ami et collègue Horace Slughorn de revenir enseigner l'art des potions à Poudlard ; mais Harry découvre par la suite que son retour a des motivations plus profondes. Harry entre en possession d'un manuel scolaire aux annotations étranges, qui appartient au « Prince de sang-mêlé ». Dumbledore et Harry se réunissent régulièrement pour travailler en secret à une méthode de destruction définitive de Voldemort. Drago Malefoy, de son côté, semble s'appliquer à mener à bien une mission confiée par le mage noir.
Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 1 (2010)[modifier | modifier le code]
À la suite d'un événement inattendu, survenu à la fin de leur sixième année à Poudlard, les trois jeunes sorciers prennent la décision d'arrêter leurs études à Poudlard pour se consacrer à la quête qu'on leur a confiée : trouver et détruire les horcruxes, secret de l'immortalité de Voldemort. Ils tentent d'échapper au contrôle que Voldemort et ses partisans exercent sur le monde sorcier en vivant cachés, et affrontent de nombreux obstacles qui ralentissent leur aventure jusqu'à l'affrontement final.
Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 2 (2011)[modifier | modifier le code]
Après s'être échappés du manoir des Malefoy, Harry, Ron et Hermione se rendent à Gringotts pour récupérer l'un des horcruxes, et prennent la fuite sur le dos d'un dragon gardien, qu'ils libèrent de la banque. Ils regagnent ensuite Poudlard — où la bataille finale contre Voldemort et ses partisans s'organise — afin de rechercher et détruire les derniers horcruxes qui protègent encore le mage noir.
| Film 1 | Film 2 | Film 3 | Film 4 | Film 5 | Film 6 | Film 7 | Film 8 |
Titres |
France |
Harry Potter à l'école des sorciers |
Harry Potter et la Chambre des secrets |
Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban |
Harry Potter et la Coupe de feu |
Harry Potter et l'Ordre du Phénix |
Harry Potter et le Prince de sang-mêlé |
Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 1 |
Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 2 |
Royaume-Uni |
Harry Potter and the Philosopher's Stone |
Harry Potter and the Chamber of Secrets |
Harry Potter and the Prisoner of Azkaban |
Harry Potter and the Goblet of Fire |
Harry Potter and the Order of the Phoenix |
Harry Potter and the Half-Blood Prince |
Harry Potter and the Deathly Hallows - Part 1 |
Harry Potter and the Deathly Hallows - Part 2 |
États-Unis |
Harry Potter and the Sorcerer's Stone |
Équipes |
Réalisation |
Chris Columbus |
Alfonso Cuarón |
Mike Newell |
David Yates |
Scénario |
Steven Kloves |
Michael Goldenberg |
Steven Kloves |
Musique |
John Williams |
Patrick Doyle |
Nicholas Hooper |
Alexandre Desplat |
Production |
David Heyman |
|
Mark Radcliffe |
|
David Barron |
|
Chris Columbus |
|
J. K. Rowling |
Décors |
Stuart Craig |
Directeur de la photographie |
John Seale |
Roger Pratt |
Michael Seresin |
Roger Pratt |
Sławomir Idziak |
Bruno Delbonnel |
Eduardo Serra |
Costumes |
Judianna Makovsky |
Lindy Hemming |
Jany Temime |
Montage |
Richard Francis-Bruce |
Peter Honess |
Steven Weisberg |
Mike Audsley |
Mark Day |
Casting |
Susie Figgis, Janet Hirshenson, Jane Jenkins |
Karen Lindsay-Stewart |
Jina Jay |
Mary Selway, Fiona Weir |
Fiona Weir |
Société de production |
Warner Bros. Pictures |
Société de distribution |
Warner Bros. France |
Dates de sortie |
France |
5 décembre 2001 |
4 décembre 2002 |
2 juin 2004 |
30 novembre 2005 |
11 juillet 2007 |
15 juillet 2009 |
24 novembre 2010 |
13 juillet 2011 |
Canada |
16 novembre 2001 |
15 novembre 2002 |
4 juin 2004 |
18 novembre 2005 |
19 novembre 2010 |
15 juillet 2011 |
États-Unis |
13 juillet 2007 |
17 juillet 2009 |
Royaume-Uni |
Informations complémentaires |
Genres |
Fantastique, action, aventure, familial, dramatique |
Durée |
152 min |
161 min |
142 min |
157 min |
138 min |
153 min |
146 min |
130 min |
Budget |
125 000 000 $2 |
100 000 000 $3 |
130 000 000 $4 |
150 000 000 $5 |
150 000 000 $6 |
250 000 000 $7 |
125 000 000 $8 |
125 000 000 $8 |
Format |
Technicolor — 35 mm — 2,35:1 CinemaScope — Dolby S.R. + Digital S.R.-D. + D.T.S. & S.D.D.S. |
Projection |
35 mm |
35 mm |
35 mm + IMAX DMR 70 mm/15perf |
35 mm + IMAX DMR 70 mm/15perf |
35 mm + Numérique + IMAX DMR 70 mm/15perf |
35 mm + Numérique + IMAX DMR 70 mm/15perf |
35 mm + Numérique & 3D + Digital IMAX & IMAX 3D |
Langue du tournage |
Anglais |
Pays d'origine |
États-Unis, Royaume-Uni |
Début du tournage |
29 septembre 20009 |
19 novembre 20019 |
24 février 20039 |
4 mai 20049 |
6 février 20069 |
13 septembre 2007 |
19 février 20099 |
|
Fin du tournage |
23 mars 2001 |
26 juillet 2002 |
28 novembre 2003 |
18 mars 2005 |
12 décembre 2006 |
17 mai 2008 |
|
12 juin 2010 |
Classification France |
À partir de 10 ans |
Classification États-Unis |
Accompagnement parental souhaitable |
Déconseillé aux moins de 13 ans non-accompagnés |
- Acteurs « élèves » principaux
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Fin 1997, le producteur David Heyman reçoit dans son bureau de Londres une copie du livre Harry Potter à l'école des sorciers, qui deviendrait le premier tome d'une série de romans jeunesse. Il recherche un livre pour enfants à adapter au cinéma sous forme de blockbuster familial10, et pense d'abord à The Ogre Downstairs (en) (non-traduit en français) de Diana Wynne Jones10. Harry Potter lui est finalement suggéré par son assistante, qui pense que l'histoire « d'un garçon dans une école de sorciers » est une idée enthousiasmante à exploiter10,11. Heyman, après avoir lu et adoré le manuscrit, l'envoie à Lionel Wigram, son ami d'enfance qui est cadre de Warner Bros à Los Angeles et qui vient d'y être nommé producteur exécutif12. Celui-ci est rapidement intéressé par l'histoire et la compare, comme Heyman, aux grands classiques du cinéma de fantasy, comme Le Magicien d'Oz ou Charlie et la Chocolaterie, qu'ils ont eux-mêmes beaucoup aimés lorsqu'ils étaient enfants12. Ils doivent cependant convaincre les studios américains, inquiets de l'aspect « très anglais » de l’école dont il est question dans les romans, mais également du fait que les films de fantasy sont à cette époque « passés de mode »12. Mais le studio donne finalement son accord pour lancer le processus d'adaptation12.
À cette époque, la principale appréhension de J. K. Rowling est que sa série devienne « américanisée » par Warner Bros. et qu'elle perde sa « substance britannique »13.
L'enthousiasme et les arguments d'Heyman conduisent néanmoins Rowling à vendre les droits d'adaptation des quatre premiers tomes de sa série à la société pour la somme d'un million de livres sterling (soit 2 millions de dollars à cette époque)14. Les producteurs acquièrent les droits d'adaptation le jour de la sortie du premier tome aux États-Unis15 (soit en septembre 199816). David Heyman précisera plus tard qu'ils ont en réalité signé à ce moment-là « pour l’ensemble de la série »15.
J. K. Rowling conserve un droit de regard sur les adaptations — sans se montrer particulièrement intéressée par l'écriture du scénario17 — et insiste principalement pour que les acteurs principaux soient Britanniques18. Elle confiera plus tard : « Évidemment, il y a des choses qui ne fonctionnent pas à l’écran, mais ce qui est crucial, c’est que l’intégrité de l’intrigue et des personnages soit conservée »13.
Malgré leur volonté de réaliser des films britanniques, les producteurs décident de se diriger en priorité vers des scénaristes américains17. Selon Heyman, « cette histoire relevait de l'entertainment pur et dur, et il n'y avait pas tant de scénaristes anglais qui excellaient dans ce domaine »17.
Heyman et Wigram commencent à rechercher un scénariste au début de l’année 199812, mais sans succès : le roman Harry Potter à l'école des sorciers devient très populaire au Royaume-Uni, mais n'est pas encore publié aux États-Unis, ce qui fait qu'aucun scénariste n'est intéressé par le projet12. En outre, une première critique dans le New Yorker en 1999 estime que les livres Harry Potter ne rencontreront pas de succès en Amérique, du fait qu'ils contiennent beaucoup trop d'argot britannique19,18. Richard Curtis, notamment, est approché par Heyman, mais décline à son tour la proposition17. Ce n'est qu'à partir de septembre 1998, lorsque l'édition américaine est publiée, que les producteurs reçoivent de nombreuses propositions, pour l'écriture comme pour la réalisation12. Ils hésitent alors entre deux personnes : Steve Kloves (connu notamment pour son travail sur Susie et les Baker Boys et Wonder Boys), et Michael Goldenberg, dont David Heyman a admiré le travail sur le film Contact20,2117. C'est Steve Kloves qui est finalement retenu12. Selon David Heyman, il est le scénariste idéal pour « retranscrire l’esprit d’un auteur dans ses scripts »13. Lors de leur première rencontre en 199922, Kloves surprend et rassure J. K. Rowling en lui avouant que son personnage préféré est Hermione Granger22 — personnage auquel l'auteure s'identifie le plus et qu'elle considère comme l'un des « moins accessibles » pour un homme22. Le scénariste précise également qu'il souhaite éviter le « manque de subtilité hollywoodien » dans sa transcription13.
Steve Kloves écrit les scénarios de tous les films de la franchise, à l'exception du cinquième — à une période où le scénariste exprime le souhait de faire une pause20. L'écriture de ce cinquième épisode, qui comporte une trame « plus sombre, plus psychologique, plus politique que les tomes précédents »20, est alors confiée à Michael Goldenberg, qui est resté proche du projet depuis ses débuts20,21.
Il faut une décennie pour que paraisse l'intégralité de l'histoire Harry Potter, tant pour les livres (de 1997 à 2007) que pour les films (de 2001 à 2011), et il est particulièrement difficile pour Steve Kloves d'adapter une histoire dont il ne connaît pas la destinée des personnages13. Les séries littéraire et cinématographique évoluent donc en étroite collaboration :
« L'essentiel pour moi, c'était qu'ils ne fassent pas faire à mes personnages des choses que je ne voulais pas. J'étais au milieu d'une série de sept livres. […] Je voulais qu'on travaille ensemble sur la même intrigue18. »
— J. K. Rowling
Sans dévoiler cette intrigue à venir, J. K. Rowling donne à plusieurs reprises des indications aux scénaristes et à l'équipe afin que des éléments n'entrent pas en contradiction avec ceux des derniers livres qui ne sont pas encore parus13 (le dernier tome est publié en juillet 2007, alors que le sixième film est en pré-production23). Pour Steve Kloves, la façon de travailler sur l'adaptation du dernier tome est donc complètement différente, puisqu'il disposait alors de tous les éléments dont il avait besoin22. Mais selon David Heyman, aucune adaptation n'a comporté de changement significatif par rapport aux livres24, et lorsque des changements ou retraits sont intervenus, c'était systématiquement avec l'accord de Rowling13.
David Heyman contacte le réalisateur anglais Mike Newell lors de la pré-production du premier film (en même temps que le scénariste Richard Curtis17), mais Newell décline alors la proposition17.
En 1998,
Steven Spielberg se montre intéressé par le projet, puis s'en détourne.
Le réalisateur Steven Spielberg est le premier réalisateur à se montrer intéressé25, mais désire adapter Harry Potter avec beaucoup de libertés : influencé par les succès des studios Pixar, son idée initiale est de réunir plusieurs romans Harry Potter pour développer l'univers de sorcellerie en animation26,27 (comme il aura le loisir de le faire plus tard avec son film adapté de l'univers de Tintin, qui regroupe les histoires de plusieurs tomes28). Après de longs débats sur cette question12, Alan Horn, alors directeur de la Warner, juge préférable que les films soient tournés avec des acteurs26,27. Spielberg exprime quant à lui son souhait de travailler avec Haley Joel Osment dans le rôle-titre, un jeune acteur dont la prestation l’a impressionné dans Sixième Sens29. Cependant, les exigences de Rowling concernant la nationalité du casting principal, et l'impossibilité d'appliquer ses préférences personnelles en matière de réalisation poussent finalement Spielberg à se détourner du projet29.
David Heyman et J. K. Rowling ont tous les deux une préférence pour le réalisateur Terry Gilliam25, pour son humour et sa « touche de folie », ainsi que pour « sa sensibilité et ses précédentes incursions dans les domaines du fantastique »25. Mais Alan Horn, notamment, hésite à confier le projet à un cinéaste « aussi imprévisible »25. Après avoir étudié de nombreuses autres propositions (dont celles de Jonathan Demme25, Brad Silberling25, Alan Parker25 et Rob Reiner30), le choix de la production se porte alors sur le réalisateur américain Chris Columbus, connu dans les années 1990 pour ses comédies et drames familiaux à succès tels que Madame Doubtfire et Maman, j'ai raté l'avion31. Il se montre à la fois le plus enthousiaste et passionné, et le plus convaincant en matière de fidélité au roman12,13. En outre, le cinéaste a l'habitude de travailler avec des enfants, ce qui convient parfaitement aux besoins des premiers films31.
Vers le milieu de la production du deuxième film, Chris Columbus — qui pensait au départ réaliser les sept films prévus — décide finalement de passer la main, usé sur le plan physique et souhaitant profiter davantage de ses enfants32. Au total, quatre réalisateurs se succèdent sur la franchise : le Mexicain Alfonso Cuarón remplace Chris Columbus pour le troisième film ; Mike Newell, qui avait précédemment refusé de réaliser le premier film, accepte finalement de réaliser le quatrième, et l'Anglais David Yates réalise quant à lui les quatre derniers épisodes12.
- Réalisateurs successifs
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David Yates réalise les quatre derniers films entre 2007 et 2011.
Alfonso Cuarón et Mike Newell ont chacun été invités à réaliser le film suivant leur adaptation respective, mais ont tous les deux décliné la proposition en raison de fatigue33. Selon Alan Horn, « chaque réalisateur […] [a] apporté quelque chose de différent à la franchise : le style visuel époustouflant d'Alfonso, l'humour de Mike, basé sur son expérience d'élève dans un pensionnat anglais, et le cran et le réalisme de David, qu'il a su parfaitement incorporer [au monde des sorciers] »12.
Warner Bros précise au début de la production qu'ils souhaitent conserver les mêmes jeunes acteurs principaux pour l'ensemble des films34. En 1999-200025, les acteurs choisis pour incarner les élèves de Poudlard sont pour la plupart inconnus, même si quelques-uns viennent tout juste de jouer dans quelques productions (David Copperfield pour Daniel Radcliffe en 1999 et Anna et le Roi pour Tom Felton la même année). Le casting des trois acteurs principaux dure presque un an, et n'est finalisé qu'au dernier moment avant le début du tournage35, lorsque le réalisateur et le producteur obtiennent une « alchimie » entre les trois enfants36. David Heyman et Susie Figgis, directrice de casting, reçoivent des milliers de candidatures, dont celles d'Emma Watson, alors âgée de 9 ans (qui est la première du trio à être choisie36), pour incarner Hermione Granger, et Rupert Grint, 11 ans, pour incarner Ron Weasley37. Le choix de Daniel Radcliffe, 10 ans, se fait quant à lui plus tardivement. Au printemps 2000, Chris Columbus visionne David Copperfield et le remarque, mais les parents du garçon ne souhaitent pas qu'il participe au film38,36. C'est un peu plus tard, en juin 2000, qu'Heyman et Steve Kloves le rencontrent par hasard lors d'une sortie au théâtre39. Heyman n'a dès lors plus que ce garçon en tête pour interpréter le rôle-titre et Chris Columbus et lui finissent par convaincre ses parents de le faire participer au projet39.
Le réalisateur est convaincu par le potentiel et la courte expérience de Tom Felton, après avoir vu ses auditions, mais hésite entre plusieurs rôles possibles (dont celui de Harry Potter)40. Felton est finalement choisi pour interpréter Drago Malefoy, l'ennemi de Harry40. Les jeunes acteurs Matthew Lewis et les jumeaux Phelps, après avoir passé des auditions, sont choisis pour interpréter respectivement Neville Londubat et les jumeaux Weasley, tout comme Bonnie Wright pour incarner Ginny Weasley 41,42. À ce moment de la production, le choix de Bonnie Wright est fait en toute conscience de l'importance que pourrait avoir son personnage dans la suite de l'histoire, puisque J. K. Rowling aurait informé très tôt l'équipe, et notamment Chris Columbus, du lien sentimental entre Ginny et Harry Potter43. Le secret fut conservé tout au long des tournages, les acteurs eux-mêmes n'ayant pas été mis au courant44. Evanna Lynch, quant à elle, est choisie pour interpréter Luna Lovegood, à partir du cinquième film.
Le casting des adultes est en revanche riche en vedettes issues de la scène et du cinéma britanniques ou irlandais. Pour interpréter Hagrid, le choix de J. K. Rowling se porte directement sur l'acteur Robbie Coltrane (qui est doublé, pour les scènes en plan large, par Martin Bayfield, un ancien joueur de rugby mesurant un peu plus de 2 m)45. L'acteur écossais est l'un des premiers acteurs à être choisis sur la production46. Richard Harris, parrain de David Heyman, correspond selon ce dernier au personnage d'Albus Dumbledore par la « force » qu'il dégage et son « étincelle malicieuse dans l’œil »47. Harris n'est cependant pas enthousiaste à l'idée d'interpréter le directeur de Poudlard, et c'est sa petite-fille qui finit par le convaincre d'accepter le rôle47. Alan Rickman accepte d'incarner le professeur Severus Rogue48, après avoir obtenu une conversation avec J. K. Rowling, qui l’a aidé très tôt à comprendre la complexité de son personnage49. Pour le rôle de Minerva McGonagall, professeur de métamorphose et directrice de la maison Gryffondor, Heyman et Chris Columbus n'envisagent personne d'autre que Maggie Smith48. Warwick Davis interprète le rôle du professeur d'enchantements Filius Flitwick (puis celui du gobelin Gripsec à partir du septième film, le personnage étant joué par Verne Troyer dans le premier film50), tandis que Julie Walters, tout juste nommée aux Oscars pour son rôle dans Billy Elliot, est choisie pour interpréter Mme Weasley42, la mère de Ron (Rosie O'Donnell avait été pressentie51). Richard Griffiths et Fiona Shaw jouent quant à eux l'oncle Vernon et la tante Pétunia52.
D'autres acteurs récurrents viennent s'ajouter au casting pour les films suivants. Ainsi, dès le deuxième film, Mark Williams interprète le rôle de Mr Weasley53 et Jason Isaacs celui de Lucius Malefoy, père de Drago. Isaacs convainc rapidement Chris Columbus grâce à sa prestation dans The Patriot en 200054. À partir du troisième film, Michael Gambon reprend le rôle de Dumbledore à la suite du décès de Richard Harris en 2002 ; Gary Oldman campe le rôle de Sirius Black ; Timothy Spall celui de Peter Pettigrow ; David Thewlis celui du professeur Remus Lupin et Emma Thompson celui du professeur Sibylle Trelawney. Ralph Fiennes, dans le rôle de Lord Voldemort, et Brendan Gleeson dans celui d'Alastor Maugrey, arrivent à partir du quatrième film, tandis qu'Helena Bonham Carter dans le rôle de Bellatrix Lestrange, et Imelda Staunton pour celui de Dolores Ombrage, rejoignent le casting principal à partir de l'épisode cinq.
De nombreux autres acteurs, également très populaires au Royaume-Uni, sont choisis pour interpréter des rôles plus secondaires et/ou ne figurant que dans un ou deux épisodes de la série : c'est le cas de John Cleese (Nick Quasi-Sans-Tête), John Hurt (Monsieur Ollivander)50, Ian Hart (Quirinus Quirrell), Kenneth Branagh(Gilderoy Lockart)55, Robert Hardy (Cornelius Fudge), Julie Christie (madame Rosmerta), Gemma Jones (Madame Pomfresh)56, Miriam Margolyes (professeur Chourave)57, Shirley Henderson (Mimi Geignarde), Miranda Richardson (Rita Skeeter), David Tennant (Barty Croupton Jr), Jim Broadbent (Horace Slughorn), Helen McCrory (Narcissa Malefoy), Bill Nighy (Rufus Scrimgeour), Rhys Ifans (Xenophilius Lovegood), Kelly Macdonald (Helena Serdaigle) et Ciarán Hinds (Abelforth Dumbledore).
Deux responsables de l'industrie cinématographique britannique ont demandé que le premier film soit tourné en Grande-Bretagne, offrant leur assistance pour sécuriser les lieux de tournage. Warner Bros a accepté leur proposition et le tournage a commencé le 29 septembre 2000 aux studios Leavesden9.
Selon Roy Button, vice-président directeur général de la Warner, l'étape la plus difficile au démarrage de la production est de monter les studios et les plateaux de tournage58. Il songe en premier lieu à réserver l'ensemble des locaux de Pinewood, mais se tourne finalement vers le site de Leavesden (une ancienne usine d'avions désertée), qui est financièrement plus accessible et très spacieux58. Le site, au départ considéré « peu chic », délabré et déprimant, est entièrement aménagé pour les seuls besoins des films Harry Potter59. Une cantine y est construite, de même que des salles de classe pour les plus jeunes acteurs, un enclos extérieur de dressage d'animaux, un terrain de loisirs, des salles de montage et d'effets spéciaux60, etc. Certains plateaux et décors resteront en place pendant toute la durée de tournage des huit films33.
Six directeurs de la photographie, en charge de l'esthétique de l'éclairage, se succèdent sur la série : John Seale 61, Roger Pratt, Michael Seresin, Sławomir Idziak, Bruno Delbonnel et Eduardo Serra. Selon Bruno Delbonnel, chaque directeur de photographie, au fil des huit films Harry Potter, a dû relever le défi de tourner et d'éclairer les mêmes décors emblématiques de manière différente et unique62. Les couleurs vives se sont nettement atténuées au fur et à mesure des films63,64.
Pour Harry Potter et le Prince de sang-mêlé, Bruno Delbonnel et le réalisateur David Yates ont pris la décision de ne pas opter pour le numérique, estimant qu'aucun appareil de cette gamme n'était à la hauteur de l'argentique 35 mm en termes de capacité à capturer la finesse de certains détails et tons précis65. Delbonnel a été nommé à l'Oscar de la meilleure photographie en 2010 pour Le Prince de sang-mêlé66, et a été invité à revenir travailler sur les deux parties de Harry Potter et les Reliques de la Mort. Il a cependant refusé, en craignant de « se répéter »67.
Le choix du 35 mm sera appuyé par Eduardo Serra et repris sur Les Reliques de la Mort, en maintenant une approche avec un objectif grand angle mettant en valeur les décors et les environnements65.
Pour concevoir les décors, le choix de Lionel Wigram se porte rapidement sur Stuart Craig, chef décorateur triplement oscarisé pour ses décors sur Gandhi, Les Liaisons dangereuses et Le Patient anglais68. Wigram a déjà eu l'occasion de travailler avec lui peu de temps avant, et admire son travail, qu'il qualifie de « raffiné »24. Craig, qui est l'un des premiers collaborateurs sur la production35, travaillera sur tous les épisodes de la franchise, en créant, puis en faisant évoluer, l'architecture de Poudlard, le lieu principal des aventures69. Il fait venir son amie ensemblière Stephenie McMillan, avec laquelle il a l'habitude de travailler, et qui s'occupera d'habiller et décorer les plateaux70.
Lors de la pré-production du premier film, J. K. Rowling dessine rapidement, à l'attention de Stuart Craig, une petite carte représentant le château et ses environs, vus du dessus, avec la localisation des différents éléments extérieurs comme la forêt interdite, la cabane de Hagrid, le terrain de quidditch, la gare de Pré-au-lard, etc.71,72 Ce document servira de base jusqu'au dernier jour de tournage72.
À ce stade de la production, L'équipe hésite encore entre tourner les scènes en décors réels, ou construire tous les décors en studios69. Le château d'Alnwick73 et la cathédrale de Gloucester ont été choisis comme principaux lieux de tournage « réels » pour les premiers films74, tandis que les promenades dans les couloirs, la cour de métamorphose et certaines salles de classe, ont été filmées dans un premier temps dans la cathédrale de Durham et à Christ Chruch College75,76,77.
« Nous avons fini par construire presque tout l'univers [en studio], mais à l'époque du premier film, c'était impossible de tout créer, aussi bien sur le plan économique que pratique. Alors nous avons cherché des lieux de tournage. Et c'est en les cherchant que nous avons découvert à quoi devait ressembler Poudlard72. »
— Stuart Craig
Le chef décorateur imagine le château de Poudlard (décrit dans les livres comme ayant plus de mille ans78) comme un mélange architectural entre le Christ Church College d'Oxford, la cathédrale de Durham et celle de Gloucester46 ; il s'inspire donc principalement de la structure de ces trois monuments anciens pour créer une maquette à grande échelle du château, qu'il souhaite rendre le plus crédible possible46 ; selon lui, la magie « a d'autant plus de force dans un cadre apparemment familier et réel, [que] dans un endroit purement fantaisiste »46. Par ailleurs, un architecte indique que la cathédrale de Durham a été utilisée comme modèle pour toute une section du château : les tours jumelles carrées de l’école étant presque une réplique exacte de celles de Durham, mais en étant rehaussées de flèches pointues sur ses sommets79.
Le fait de devoir mélanger des décors réels avec des décors conçus en studios (les véritables décors pouvant être « décevants », par la présence de petits détails multiples n'entrant pas dans le contexte ou l'époque de l'histoire) présente néanmoins une difficulté majeure pour Craig80. Une fois les éléments « des deux mondes » assemblés, le chef décorateur estime même avoir « échoué », dans un premier temps, à donner au château une « véritable silhouette emblématique »80. Tout au long des huit films de la franchise, il choisit donc de modifier et de styliser l'apparence des éléments qui composent la silhouette de l’école80. L'équipe fait également le choix de supprimer progressivement certains décors réels80.
Parmi les 588 décors construits en studios9, la Grande salle, où se réunissent tous les élèves, est l'un des premiers à être réalisé9. La pièce, recouverte de pavés en pierre de York (en)81, peut alors accueillir plus de 400 personnes au moment du tournage9. Le décor du chemin de Traverse est construit également en studio82. Le décor du bureau de Dumbledore, et celui du Terrier des Weasley, ont quant à eux été construits pour les besoins du deuxième film9, et ont été réutilisés pour les suivants. L'équipe tournera les plans extérieurs de Poudlard en Écosse, à partir du troisième film83, et la plupart des décors intérieurs seront créés en studios72.
Un aquarium géant de 18 m de côtés sur 6 m de profondeur84 (le plus grand de ce type en Europe) a été creusé à Leavesden pour filmer les scènes sous-marines du Tournoi des Trois Sorciers, dans le quatrième film9. L'Atrium du ministère de la Magie, présent dans le cinquième film notamment — et inspiré par l'architecture victorienne de Londres —, est le plus grand décor construit pour la production9.
Sur la franchise, Stuart Craig et Stephenie McMillan seront nommés quatre fois à l'Oscar des meilleurs décors : pour L'École des sorciers en 2002, La Coupe de feu en 2006, Les Reliques de la Mort, partie 1 en 2011 et Les Reliques de la Mort, partie 2 en 2012.
Warner Bros précise, au début du contrat, vouloir que les jeunes acteurs choisis pour interpréter les rôles principaux soient les mêmes pour tous les films34. Néanmoins, les enfants et adolescents ne tournent que quatre heures trente par jour et doivent, en plus du tournage, suivre trois heures de cours scolaires journaliers avec des professeurs, dans des salles de classes prévues pour eux aux studios de Leavesden85,86. Les enfants doivent également disposer de quinze minutes de pause toutes les heures86. De telles contraintes nécessitent généralement des plannings de tournage plus longs87.
Comme les enfants « grandissaient vite », l'équipe aurait été contrainte, selon Chris Columbus, de « bâcler » certains détails, et notamment les effets spéciaux du premier film, afin de respecter strictement le planning et la date impérative de sortie34. Pour contrer ce problème par la suite, Columbus a donc décidé, dès le début de la production du deuxième film, de travailler en priorité sur la conception des scènes clés impliquant des effets, en laissant huit à neuf mois de temps de travail aux équipes artistiques34. Les tournages entre les premiers films se sont enchaînés rapidement : celui de La Chambre des secrets a commencé trois jours seulement après la sortie de L'École des sorciers34.
L'Américaine Judianna Makovsky est approchée au début de la production afin de concevoir les costumes, et notamment les robes et uniformes de Poudlard48.
« J'ai essayé d'habiller les enfants vraiment comme dans une pension anglaise. Curieusement, J. K. Rowling disait que les enfants n'avaient pas d'uniformes. Donc on a fini par faire des essais avec Daniel [Radcliffe] en vêtements normaux, puis avec une robe de sorcier et un uniforme, et tout le monde était pour l'uniforme, car, graphiquement, c'était bien plus joli88. »
— Judianna Makovsky
Makovsky décide de prendre exemple sur les uniformes traditionnels des grandes écoles britanniques comme Eton, en essayant d'adapter ces modèles au monde sorcier89. Elle y ajoute donc des couleurs pour représenter les différentes maisons de l'histoire, et pour les professeurs, conçoit des robes traditionnelles comportant pour chacune « un élément surprenant »89. Certains acteurs comme Maggie Smith et Alan Rickman ont discuté de certains détails vestimentaires avec Makovsky, comme la « touche écossaise » de McGonagall ou « des manches très serrées et beaucoup de boutons » pour Rogue ; détails qui ont été pris en compte dans la conception de leurs costumes90,91,92.
Pour habiller Harry Potter et les autres enfants et adolescents — que ce soit pour le monde moldu ou pour le monde sorcier —, Makovsky et Chris Columbus font le choix de vêtements « simples et classiques », en souhaitant éviter les baskets, les marques ou les logos identifiables des années 1990 (décennie lors de laquelle se déroule l'histoire), ceci afin de ne pas « vieillir » les films une fois que la mode de ces vêtements serait « passée »89.
Le premier film est nommé à l'Oscar des meilleurs costumes en 2002. Judianna Makovsky sera remplacée par l'Anglaise Lindy Hemming (costumière des films James Bond) pour les besoins du deuxième film, et notamment pour concevoir les costumes colorés de Gilderoy Lockhart et les premiers costumes, très aristocratiques, de Lucius Malefoy56. La Française Jany Temime rejoint l'équipe à partir du troisième film, et jusqu'à la fin de la série. Elle imaginera notamment les costumes des mangemorts et les robes du bal de Noël.
Quatre compositeurs se sont succédé depuis la première bande originale de la franchise parue en 2001 : John Williams, créateur du thème principal Hedwig's Theme qui sera repris dans tous les épisodes, a travaillé sur les trois premiers films ; Patrick Doyle a travaillé sur le quatrième ; Nicholas Hooper sur les cinquième et sixième, et Alexandre Desplat sur les deux derniers.
Le chanteur de Pulp, Jarvis Cocker, apparaît au bal de Noël dans le quatrième film avec Jonny Greenwood et Phil Selway de Radiohead pour former le groupe de sorciers populaire des Wyrd Sisters (Bizarr'Sisters). Il interprète les trois titres Do the Hippogriff, This Is the Night et Magic Works93. Dans le film Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 1, un extrait de Humours of Glendart94, un air irlandais, est entendu lors du mariage de Bill Weasley et Fleur Delacour au Terrier. Dans le même film, lors d'une danse entre Harry Potter et Hermione Granger, la chanson O Children interprétée par Nick Cave est également réutilisée95.
La bande originale de Harry Potter à l'école des sorciers et celle de Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban sont nommées à l'Oscar de la meilleure musique de film en 2002 et 200496,97.
L'avant-première de Harry Potter à l'école des sorciers a lieu le 4 novembre 2001 à Leicester Square61, notamment en présence de J. K. Rowling98. À partir de cette Première, le trio Daniel Radcliffe, Rupert Grint et Emma Watson, qui s'est jusqu'ici très peu montré en public, devient très médiatisé par la presse du monde entier61. Le premier week-end de sa sortie, le film obtient deux fois plus d'entrées aux États-Unis que Star Wars, épisode I : La Menace fantôme, précédent film détenant le record99,100,101.
La production souhaite que la sortie de chaque film soit espacée d'un an et demi (comme ce fut le cas du deuxième au sixième film). Le sortie de Harry Potter et le Prince de sang-mêlé est cependant reportée du 26 novembre 2008 au 15 juillet 2009.
Les adaptations de Harry Potter ont été considérées globalement très fidèles et respectueuses des livres de J. K. Rowling102,103,104,105,106,107. Plusieurs critiques notent cependant certaines longueurs et scènes trop étirées dans plusieurs opus108,109,110,111,112, tandis que d'autres estiment que le héros est rendu « trop lisse » par l’adaptation113, ou encore que la mise en scène « trop sage et disciplinée » vient desservir l'émotion114. Les décors et les effets spéciaux ont quant à eux été salués, notamment pour les 1er, 2e, 4e, 5e, 7e et 8e films115,116,117,118,119.
Le dernier film de la série, Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 2, obtient généralement les meilleures notes des sites spécialisés : 4,3/5 sur le site Allociné (spectateurs), 8,1/10 sur l'IMDb et 96% d'avis positifs sur Rotten Tomatoes. Le Prince de sang-mêlé, La Chambre des secrets et Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 1 sont les films ayant été respectivement les moins bien accueillis par ces sites.
Le tableau suivant répertorie les notes obtenues en 2021 par les différents films :
Film | Allociné (presse) | Allociné (spectateurs) | IMDb | Rotten Tomatoes |
Harry Potter à l'école des sorciers |
3,7/5120 |
4,1/5120 |
7,6/10121 |
81%122 |
Harry Potter et la Chambre des secrets |
3,8/5123 |
3,9/5123 |
7,4/10124 |
82%125 |
Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban |
3,8/5126 |
4/5126 |
7,9/10127 |
90%128 |
Harry Potter et la Coupe de feu |
4/5129 |
3,9/5129 |
7,7/10130 |
88%131 |
Harry Potter et l'Ordre du Phénix |
3,1/5132 |
3,8/5132 |
7,5/10133 |
77%134 |
Harry Potter et le Prince de sang-mêlé |
3,6/5135 |
3,8/5135 |
7,6/10136 |
84%137 |
Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 1 |
3,2/5138 |
4/5138 |
7,7/10139 |
77%140 |
Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 2 |
3,8/5141 |
4,2/5141 |
8,1/10142 |
96%143 |
J. K. Rowling a soulevé quelques points positifs et négatifs concernant les adaptations.
J. K. Rowling, qui a accompagné le processus d'adaptation du premier au dernier film, a déclaré avoir quelquefois regretté d'avoir cédé les droits cinématographiques144, tout en ayant particulièrement apprécié les décors de Stuart Craig145, ainsi que l'originalité et l'intuition d'Alfonso Cuarón146, qui aurait anticipé et introduit dans son adaptation des éléments annonçant les deux derniers tomes146,13. En revanche, elle a notamment regretté que la trame autour de la Société d'Aide à la Libération des Elfes, défendue par le personnage d'Hermione, n'ait pas été incluse dans le quatrième film (tout en ayant compris la nécessité d'effectuer cette coupure pour se concentrer sur l'intrigue principale)147 ; ce passage, selon elle, aurait permis de montrer les « injustices endémiques de [son] univers » et de faire découvrir une autre facette d'Hermione, qui est « la première à avoir une conscience politique »147. Parmi les passages qu'elle n’a pas introduits dans ses romans, Rowling a noté en particulier l'idée amusante des têtes réduites dans Le Prisonnier d'Azkaban — détail qui correspond selon elle parfaitement à son univers et qu'elle « aurait aimé écrire »146 —, ainsi que la scène de danse entre Harry et Hermione dans Les Reliques de la Mort, partie 1, qu'elle trouve « parfaite »147.
En 2011, après la sortie des Reliques de la Mort, partie 2, Rowling dit avoir « aimé tous les films » et « en particulier les deux derniers »147. La même année, lors d'une conversation filmée avec le scénariste Steve Kloves — qui lui a demandé si les films avaient pu avoir une quelconque influence sur l'écriture des derniers romans —, J. K. Rowling a précisé que seule l'actrice Evanna Lynch, dont elle n'avait « pas pu faire abstraction », avait clairement influencé le personnage de Luna dans le dernier tome147. Par ailleurs, Rowling estime que Steve Kloves a « très bien cerné les personnages féminins »147.
La série de films connaît un immense succès commercial et culturel dans le monde, à l'instar des livres d'origine et des nombreux produits dérivés (jeux vidéo, parc d'attraction, accessoires). Elle rapporte au total plus de 8 milliards de dollars148 et accède, en juin 2013, à la troisième place des franchises les plus rentables de l'histoire du cinéma, après celles de James Bond et de Star Wars149.
Le troisième film de la série, Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, est celui ayant récolté le moins de recettes avec 796 093 802 $, tandis que le dernier volet, Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 2, est celui qui en a récolté le plus, avec des profits de 1 341 932 398 $150, amortissant à lui seul le budget total nécessaire à la production des huit films, qui s'élève à 1 030 000 000 $8. Les recettes cumulées de la série à l'échelle mondiale s'élèvent donc à 7 745 216 645 $150.
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Liste non exhaustive des récompenses obtenues pour chaque film.
Sur dix ans, la série a notamment obtenu vingt-sept nominations aux BAFTA Awards : elle a remporté celui des meilleurs décors en 2006 pour Harry Potter et la Coupe de feu152 et celui des meilleurs effets spéciaux en 2012 pour Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 2153. Judianna Makovsky, première costumière de la série, s'est distinguée en remportant notamment le Saturn Award des meilleurs costumes en 2002 pour son travail sur Harry Potter à l'école des sorciers154, de même que les compositeurs John Williams et Alexandre Desplat qui ont remporté chacun plusieurs récompenses notables sur la franchise155,156. Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 2 est le film ayant été le plus récompensé ; il a notamment remporté le Saturn Award du meilleur film fantastique157 et les Empire Awards du meilleur réalisateur et du meilleur film158.
Au total, les films Harry Potter ont été nommés douze fois aux Oscars (majoritairement pour leurs décors et effets spéciaux), mais n'en ont remporté aucun159. Christopher Campbell, journaliste du site Indiewire, s'est penché sur ce constat (considéré comme surprenant, autant par l'absence de victoire en dix ans que par l'absence de nominations dans les catégories « principales »159,160,161,162,163) et en a conclu que la série avait été perçue par l'Académie davantage comme une « simple adaptation » de romans à succès164. Elle aurait souffert d'être devenue indissociable de l'œuvre originelle, contrairement à des adaptations comme celle du Seigneur des Anneaux (lauréate de dix-sept Oscars pour trois films159) qui ont été perçues comme du « véritable cinéma »164 :
« [Les films Harry Potter] ne sont pas tous de bons films, mais ils sont, et seront, importants dans l’histoire et l’industrie du cinéma. En fait, peut-être que ce n’est pas Heyman qui devrait recevoir un Oscar, mais Rowling, pour avoir écrit quelque chose de si populaire et qui a autant de succès une fois adapté sur grand écran164. »
— Christopher Campbell (Indiewire)
En plus des diverses éditions DVD et Blu-ray des huit films, Warner Bros édite le 19 septembre 2012 un coffret ultime en forme de « boîte à flemme » des frères Weasley comportant 31 DVD et Blu-ray165. Les disques comprennent notamment les versions longues des deux premiers films (les seuls qui en ont bénéficié), ainsi que 37 heures de suppléments inédits, dont le documentaire en huit parties La conception du monde de Harry Potter165. Un second coffret prestige sous la forme d'un livre, avec les mêmes contenus DVD et Blu-ray, est édité le 3 septembre 2014 sous le nom La Collection Poudlard166. Une troisième édition prestige, sous la forme d'une valise de Poudlard, est éditée le 14 septembre 2016167.
The Making of Harry Potter - Studio Tour London est une exposition permanente offrant un aperçu des décors et coulisses des films Harry Potter. Elle est située à l'intérieur des Studios de Leavesden et a ouvert ses portes au public en 2012168. Le lieu couvre plus de 14 000 m2 et a coûté 100 millions d’euros au studio Warner Bros169.
Certains éléments de décors sont déplacés depuis 2009 pour une exposition itinérante dans plusieurs villes d'Europe, et notamment à la Cité du Cinéma de Saint-Denis, du 4 avril au 6 septembre 2015170 et à Brussels Expo sur le plateau du Heysel, du 30 juin 2016 au 8 janvier 2017171.
The Wizarding World of Harry Potter est le nom de zones thématiques situées dans plusieurs parcs d'attractions Universal. La première zone de ce nom ouvre en 2010 à Universal's Islands of Adventure près d'Orlando, en Floride. Une extension de la zone est inaugurée en 2014 à Universal Studios Florida, le parc voisin. La zone d’Universal's Islands of Adventure est dupliquée au Japon en 2014172 et à Hollywood en 2016173.
Ces zones consacrées à l'univers de Harry Potter proposent notamment une visite du village de Pré-au-Lard et du Chemin de Traverse à tailles réelles (tels que matérialisés dans les films), ainsi que des attractions thématiques, comme le parcours scénique Harry Potter and the Forbidden Journey situé à l'intérieur d'une réplique du château de Poudlard174, ou les montagnes russes Flight of the Hippogriff et Dragon Challenge (cette dernière attraction, détruite en 2017175,176, est remplacée en 2019 par Hagrid's Magical Creatures Motorbike Adventure177).
Sur une idée du producteur Lionel Wigram178, J. K. Rowling développe en 2015 (d'après son propre livre-guide Les Animaux fantastiques) les aventures d'un nouveau héros, Norbert Dragonneau, au sein du même univers étendu que celui de Harry Potter, mais situé soixante-cinq ans plus tôt dans sa chronologie179. Wigram souhaitait en effet, après la fin de Harry Potter au cinéma, développer les possibilités qu'offrait le petit livre à travers une série dérivée de films, dont le premier volet est sorti en salles en 2016.
Les créatures et le héro Norbert Dragonneau (interprété par Eddie Redmayne) sont adaptés du petit répertoire que Harry, Ron et Hermione consultent bien plus tard à Poudlard. La nouvelle histoire, les autres personnages (hormis les jeunes Albus Dumbledore et Gellert Grindelwald qui y sont présents) ainsi que « l'extension » de l'univers magique180 sont créés et développés pour l'occasion par J. K. Rowling, qui décide pour la première fois de s'occuper elle-même du script et d'écrire pour le cinéma. Le réalisateur David Yates, le scénariste et producteur Steve Kloves, le producteur David Heyman et le chef décorateur Stuart Craig, reprennent leur poste sur cette production.
De nombreux produits dérivés sont proposés, tels que des éléments d'uniformes scolaires aux couleurs des maisons de Poudlard (écharpes181, pulls182, cravates183, etc.), des mugs184 ou des portes-clés185. The Noble Collection, spécialiste des répliques d'objets de cinéma, propose notamment des baguettes Harry Potter en résine, ainsi que d'autres objets se référant à l'univers cinématographique de la série186. Il existe également de nombreux jeux de société, jeux vidéo et jouets dérivés.
De nombreux jeux de société classiques et populaires ont été réédités par Hasbro, Mattel, Parker ou Ravensburger en ayant pour thème l'univers de Harry Potter. Il existe notamment une version spécifique du Cluedo187, de l'Uno188, du Scrabble189, du Labyrinthe (Les couloirs de Poudlard190), du Qui est-ce ?191, du Dobble192, du Munchkin193, du Trivial Pursuit (une édition « voyage » en français sortie en 2019194, suivie d'une version « plateau »195), ainsi que divers jeux de cartes196 et plateaux d'échecs197.
En 2013, Gallimard Jeunesse édite un jeu de plateau Harry Potter : Le Jeu, proposant un parcours de type jeu de l'oie à travers les films de la saga, en répondant à des questions ou en relevant des défis198. Divers jeux d'adresse pour enfants sont également édités (quidditch199, parcours de lévitation d'objets200, etc.).
Chaque roman de la série a été adapté en jeu vidéo par Electronic Arts sur diverses plateformes, notamment sur PC (Windows)201, Game Boy Color202, Game Boy Advance203, PlayStation204, PlayStation 2205, Xbox206 et GameCube207. Les trois derniers jeux adaptés sont également disponibles sur Wii208. Ce sont des jeux d'action-aventure suivant les événements principaux de l'intrigue des romans et dont la sortie coïncide avec celle des films Harry Potter. Ils sont agrémentés de nombreuses phases de plates-formes et d'affrontements209.
Electronic Arts développe en 2003 une édition spéciale quidditch : Harry Potter : Coupe du monde de quidditch210. En 2012 sort Wonderbook: Book of Spells, basé sur l'univers, suivi en 2018 de Harry Potter : Secret à Poudlard, un jeu vidéo de rôle sur android et IOS211, puis de Harry Potter: Wizards Unite en 2019, co-développé par Warner Bros Games et Niantic. Ce dernier est basé sur le même concept que celui de Pokémon Go212,213.
Une gamme Lego Harry Potter, créée en 2001, regroupe des ensembles de mises en scène des différents films de la franchise214.
On retrouve deux jeux vidéo mettant en scène cet univers (Lego Harry Potter : Années 1 à 4 et Lego Harry Potter : Années 5 à 7). Ces deux jeux, parus respectivement en 2010215 et 2011216 et édités par Warner Bros. Interactive Entertainment, sont disponibles sur plusieurs plateformes.
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