Drone
Radioplane OQ-2A au musée de l'
USAF.
Drone civil OnyxStar Fox-C8 XT en vol.
Les drones (/dron/, du mot anglais signifiant « faux bourdon »1) sont des aéronefs sans équipage dont le pilotage est automatique ou télécommandé, à usage civil ou au profit des forces armées ou de sécurité — police, douane — d'un État. En fonction des capacités recherchées, leur masse varie de quelques grammes à plusieurs tonnes. Leur autonomie peut atteindre jusqu’à plusieurs dizaines d'heures (à comparer aux deux heures typiques d'autonomie d'un chasseur).
Les drones peuvent le plus souvent retourner à leur base et sont réutilisables, à la différence des missiles de croisière, détruits en fin de mission.
En France, comme pour les autres aéronefs, la réglementation des drones, qui inclut les activités d'aéromodélisme2, est du ressort du Code de l’aviation civile, du Code des transports et de la direction générale de l'Aviation civile.
En Europe, pour l'AESA, les autorités nationales sont compétentes en deçà de 150 kilogrammes3.
Aux États-Unis, la réglementation des drones est du ressort de la Federal Aviation Administration et de la NASA4.
Définition
Le terme anglais « drone » désigne d'abord et surtout un avion-cible/drone cible. Un aérodyne automatisé et le système associé de mise en œuvre sont aussi appelés « UAV » (pour « Unmanned Aerial Vehicle », soit « véhicule aérien sans humain à bord ») et de plus en plus souvent « UAS » (pour « Unmanned Aircraft System », soit « système d'aéronef sans humain à bord »).
L'organisation de l'aviation civile internationale a quant à elle retenu l'appellation « RPAS » (pour « Remotely Piloted Aircraft System », soit « système d'avion piloté à distance »).
L’usage du mot « drone » pour décrire un véhicule ou robot terrestre, de surface ou sous-marin, doté d’autonomie, est une particularité française. La classification américaine des mobiles autonomes sans humain à bord en UAV/UAS (aériens), USV/USS (de surface), UUV/UUS (sous-marins), UGV/UGS (robots terrestres) est la plus couramment utilisée dans le monde.
L'expression « systèmes de drones » tend à prédominer car le drone fait partie d'un système qui est composé :
- d’un ou plusieurs vecteurs aériens équipés de capteurs de détection (avec d'éventuels systèmes de détection d'intrus en « environnement incertain »5) ;
- d’une ou plusieurs stations au sol de commande et de recueil des détections ;
- de liaisons radioélectriques de données entre le vecteur aérien et la partie au sol.
Le terme « drone » désigne la plupart du temps le vecteur aérien équipé. C'est ce vecteur seul qui est sans personne à bord, le système fait lui appel à des humains, le télé-pilote en particulier.
La famille des drones militaires est subdivisée en sous-catégories selon leur vitesse, leur rayon d'action et leurs fonctions :
- les micro- et mini-drones, généralement peu autonomes, mais qui jouent souvent le rôle de « jumelles déportées »6, par exemple pour observer au-dessus d'un obstacle ou dans une zone à risque ;
- les drones tactiques, lents ou rapides, à endurance moyenne ou haute, à voilure fixe ou tournante appelés TUAV (pour « Tactical Unmanned Air Vehicle »)7 ou VTOL (« Vertical Take-off and Landing »)6. Pour l'OTAN un UAV est « un véhicule aérien motorisé, qui ne transporte pas d’opérateur humain, utilise la force aérodynamique pour assurer sa portance, peut voler de façon autonome ou être piloté à distance, être non réutilisable ou récupérable et emporter une charge utile létale ou non létale. Les engins balistiques ou semi balistiques, les missiles de croisière et les projectiles d’artillerie ne sont pas considérés comme des drones6 » ;
- les drones stratégiques volant à moyenne altitude et de grande endurance appelés MALE (pour « Medium Altitude Long Endurance »)8 ;
- les drones volant à haute altitude et de grande endurance appelés HALE (pour « High Altitude Long Endurance »)9 ;
- les drones de combat, encore appelés UCAV (pour « Unmanned Combat Air Vehicle »)10 ;
- les drone cible servant de cible pour les avions de chasse et les missiles surface-air ;
- certains drones peuvent emporter des petites charges tactiques pour être livrées sur le champ de bataille, en mode drone de transport
- le drone leurre, servant à tromper et dévier un missile;
- les drone suicide explosant à l'impact ;
- des véhicules automatisés de transport semblent en préparation, y compris pour le transport de personnels6, qui pourraient aussi être utilisés pour le sauvetage en mer6.
Engins volants de taille réduite, moins chers et plus simples à mettre en œuvre qu'un avion (la présence d'un pilote impose une dimension à un appareil habité, et son dispositif d'éjection représente à lui seul une masse supérieure à celle d'un Predator), ils sont plus discrets et leur perte est moins grave que celle d'un appareil et de son pilote. Ils représentent une alternative intéressante pour les pays au budget limité, et potentiellement pour des terroristes potentiels (étatiques ou non), contrebandiers et trafiquants de stupéfiants.
Les progrès informatiques et technologiques ont fait de certains drones des plateformes de désignation de cible ou des armes. Ils servent aussi au recueil de renseignements et dans la guerre électronique (dont pour le brouillage ou l'interception de communication)6. Leurs missions sont alors l'ISR (Intelligence, surveillance et reconnaissance) ou l'ISTAR (pour « Intelligence, Surveillance, Target Acquisition and Reconnaissance »6).
Leurs applications civiles incluent les contrôles sur le trafic, la surveillance maritime11 et environnementale, des opérations de recherches aériennes et de sauvetage, la récolte de données d'intérêt météorologique ou en environnement difficile (en zone de risque NRBC - « nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique » - par exemple), le relais d'informations, la prise de photographies aériennes voire bientôt l'acquisition directe de données photogrammétriques12,13…
Certains sont des démonstrateurs technologiques qui valident à moindre coût, grâce à la réduction d'échelle et donc la quantité de matériaux nécessaires, des formules aérodynamiques ou certains équipements, sans risquer la vie d'un pilote d'essai. Ils permettent aussi d'atteindre les limites d'un appareil, en dépassant celles que pourrait supporter un pilote (+9g/-3g maximum), afin d'en confirmer la solidité.
D'autres, les « AAV » (pour « Autonomous Aerial Vehicle ») sont dotés d'une capacité d'autonomie décisionnelle embarquée14.
Leur taille varie de quelques centimètres à plusieurs dizaines de mètres (près de 40 mètres d'envergure pour un Global Hawk). Leurs formes également, tout comme leurs types de propulsion : certains sont équipés de réacteurs, d'autres d'hélices (tricoptères, quadricoptères, hexacoptères, octocoptères voire multicoptères selon le nombre d'hélices), quand d'autres utilisent des rotors (on les dénomme parfois multirotors, tels les quadrirotors)15, à l'instar des hélicoptères (on les dénomme parfois UAR, pour « Unmanned aerial rotorcraft »).
Tout engin peut être équipé dans la mesure où il n'a pas de pilote embarqué. Les « drones terrestres » (utilisés, notamment pour l'inspection de véhicules ou d'un environnement à risque), marins, sous-marins, et même souterrains, répondent ainsi à cette définition sensu lato16.
Le dictionnaire Larousse propose la définition suivante : « Petit avion télécommandé utilisé pour des tâches diverses (missions de reconnaissance tactique à haute altitude, surveillance du champ de bataille et guerre électronique). [Les drones sont aussi utilisés dans le secteur civil pour des missions de surveillance (manifestations, pollution maritime, incendies de forêt, etc.), des prises de vue et divers loisirs (la photo, notamment).] »17.
Classification
La classification des drones varie selon le contexte et les pays.
Les drones aériens peuvent être classés selon plusieurs critères :
- L'altitude et l'endurance (drones tactiques, MALE, HALE) :
- l'altitude considérée est l'altitude de croisière avec les ordres de grandeur suivants : les moyennes altitudes 5 000 m < h < 15 000 m ; les hautes altitudes : h > 20 000 m ;
- l'endurance est le temps que peut passer l'aéronef en vol. Un ordre de grandeur d'une endurance dite longue est de 20 à 40 heures
La différence entre drone tactique et drone MALE tient avant tout à l'usage que l'on en fait19.
Le classement le plus répandu est fondé sur les critères d'altitude et d'endurance20, auquel on peut rajouter la catégorie des drones de combat :
Segment | Exemples |
Drones tactiques ou TUAV (Tactical Unmanned Air Vehicule) |
Bayraktar TB2, RQ-7 Shadow, Sperwer, Hermes, Watchkeeper |
Drones volant à moyenne altitude et de longue endurance (MALE) permettant d'utiliser une charge de mission pouvant atteindre 500 kg |
Anka-A, Predator A, Reaper, Harfang, Talarion, Mantis / Telemos, Heron TP |
Drones volant à haute altitude et de longue endurance (HALE) |
Anka-A+, Global Hawk, Phantom Eye |
Drones de combat (UCAV) |
Baykar Bayraktar Kızılelma, Anka-B, X45, X47, nEUROn, Taranis, S-70 |
Le segment tactique se décompose lui-même en cinq sous-segments :
- micro-drones (Micro Air Vehicule ou MAV), qui s'apparentent plus à des modèles réduits22 ;
- drones de très courte portée (TCP)23 ;
- drones moyenne portée lents (multicharges multimissions ou MCMM lents) ;
- drones rapides basse altitude (MCMM rapides) ;
- drones maritimes tactiques (DMT)24.
Histoire
Le concept naît pendant et après la Première Guerre mondiale : des prototypes d'avions sans pilote radio-commandés ont ainsi vu le jour, avec des tentatives de « torpilles aériennes » (telles que le Kettering Bug) télécommandées par télégraphie sans fil et embarquant un gyroscope, mais qui ne furent jamais opérationnelles sur le terrain25,26. En 1916, au Royaume-Uni, fut conçu l’Aerial Target, un projet d'avion-cible, par l'ingénieur Archibald Low27. En 1917, aux États-Unis, le projet Hewitt-Sperry automatic airplane des ingénieurs Elmer Ambrose Sperry, Lawrence Sperry et Peter Cooper Hewitt se développe.
En France, le 2 juillet 1917, le pilote Max Boucher fait voler un avion Voisin « sans l'intervention de l'homme » sur 1 km28. Au début de l'année 1918, Georges Clemenceau, président de la Commission sénatoriale de l'Armée, lance un projet d'« avions sans pilotes »29. Le capitaine Boucher améliore son système de pilotage automatique, et le 14 septembre, il fait voler pendant 51 min sur un parcours de 100 km un avion Voisin BN328.
Pilotage d'un
Predator depuis une station au sol.
Le premier drone français stricto sensu a été conçu, réalisé et expérimenté dès 1923 à Étampes par l'ingénieur Maurice Percheron et le capitaine Max Boucher mais l'armée française ne trouva pas encore d'intérêt à cette nouvelle technologie28,30.
En anglais, le mot « drone » désigne le faux bourdon (mâle de l'abeille). Le nom a été donné par dérision dans les années 1930 au Royaume-Uni à des DH.82 Queen Bee, la version automatisée pour servir d'avions-cibles du De Havilland DH.82 Tiger Moth : leur vol lent et bruyant ressemblait plus à celui du bourdon à la vie éphémère qu'à celui d'une reine abeille (Queen Bee). Ce nom fut repris par l'armée américaine dès 1941.
Des prototypes d’avions-cibles autonomes furent ensuite construits dans les années 1934-1938 au Royaume-Uni et aux États-Unis d’Amérique où le Radioplane OQ-2, qui était d'abord un jouet prenant la forme d'avion de taille réduite télépiloté, fut construit à plusieurs exemplaires26 avant de susciter l'intérêt de l'armée américaine. En 1941, l'US Navy passa commande d'un nouveau modèle baptisé Target Drone Denny 1 (TDD-1), fabriqué à Los Angeles à plus de mille exemplaires.
L’armée allemande développa à partir de 1938 des recherches sur des vecteurs guidés à distance et prenant la forme de bombes planantes anti-navires, de bombes antichar radioguidées et surtout de véhicules à chenilles filoguidés : en 1943 fut par exemple opérationnel le Goliath, d'après le prototype confisqué à Adolphe Kégresse.
Les avions sans pilote V1 et le missile V2 allemands de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), n'étant ni guidés à distance, ni capables de navigation autonome (à part la chute finale programmée du V1), ne peuvent être considérés comme des drones, il s'agit d'une bombe volante pour le V1 et d'un missile sol-sol pour le V2. Toutefois le V1 à aile droite et pulsoréacteur dorsal a servi de modèle à des avions-cibles (« drone » en anglais). Durant cette guerre, les drones stricto sensu ne sont encore que des expérimentations26, bien que le Goliath puisse être commandé à distance par fil.
Le grand essor des drones date de la guerre de Corée et de celle du Viêt Nam. À cette époque de la guerre froide, le drone a été développé de façon confidentielle par les États-Unis d’Amérique comme un moyen de supériorité stratégique et de rupture capacitaire devant permettre la surveillance et l’intervention militaire chez l’ennemi sans encourir les risques humains que l’opinion ne supportait pas. Il est notamment utilisé pour larguer des tracts dans le cadre de la guerre psychologique. Cette supériorité a été acquise au travers de l’innovation technologique, surtout dans les domaines de l’automatique et des transmissions31.
Les transferts vers Israël de certains systèmes ont permis à ce pays de développer de façon pragmatique une collection de drones à vocation tactique à courte et moyenne portées et à transmissions directes de données.
Les programmes de recherche et de fabrication de drones s'intensifient pendant la guerre froide, l'incident de l'U-2 révélant la nécessité de développer des avions sans pilotes31. Pour limiter les coûts de tests en soufflerie et d'essais en vol, de nombreux projets s'appuient sur les progrès de la modélisation aérodynamique poussée (et sur la modélisation du comportement/réactivité du drone)32, mais l'absence de pilote à bord pose de nouveaux problèmes lors des essais en vol32.
Dans les années 1990, la doctrine de la guerre « zéro mort » conduit à développer des projets de drones armés à travers le monde26. Cependant la toute première utilisation de ceux-ci aurait eu lieu durant la guerre Iran-Irak pour de toute autre raison. L'Iran aurait équipé le drone Ghods Mohajer, initalialement prévu pour la reconnaissance, de 6 roquettes RPG-733,34.
Dans les années 2000, le drone est utilisé dans de nombreux conflits et opérations de maintien de la paix, comme au Kosovo (1999) ou au Tchad, lors des attaques aériennes américaines au Pakistan ou contre la piraterie maritime, par les Américains qui l'ont introduit en 200935.
En , les États-Unis autorisent le premier vol d'un drone à usage commercial, avec l'envoi d'un appareil en Alaska36.
Le marché du drone de combat est actuellement en pleine expansion, son chiffre d'affaires étant passé de 62 millions d'euros en 2012 à une estimation de 288 millions d'euros en 201537. Certaines estimations prévoient un marché de 38,7 milliards de dollars sur la période 2020-202938. En 2016, les autorités néerlandaises annoncent avoir dressé des aigles et les avoir postés aux alentours de sites sensibles (installations militaires, centrales nucléaires) pour que ces derniers attrapent des drones voulant voler au-dessus du périmètre interdit, et les rapportent au sol39. Par ailleurs, l'université technique d'Eindhoven a annoncé avoir développé un drone domestique capable d'apporter des boissons aux terrasses de cafés40, le projet étant en cours de test dans des conditions réelles.
Caractéristiques
L'œil électronique d'un drone
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Portion de texte anglais à traduire en français
Les drones peuvent emporter :
- une caméra, capable de retransmettre en temps réel ce qui se passe sur le terrain ;
- une caméra infrarouge, détectant la chaleur (humaine, animale, d'un feu, d'un moteur, etc.) ;
- un gyroscope permettant de stabiliser les mouvements du drone, améliorant le suivi d'une cible41 ou la qualité d'une image.
- La possibilité de former un essaim de drones à intelligence collective, pour des applications civiles ou militaires.
Les drones « observent » de quatre manières différentes : visuelle, radar, infrarouge, radioélectrique et électro-optique, et peuvent garder une trace photographique ou/et vidéo.
Transport
Les drones peuvent se mouvoir avec une charge plus ou moins importante à leur bord (plus ou moins selon la puissance et la configuration du drone). La charge est souvent fixée dans des soutes internes.
Certaines entreprises comme Amazon.com, UPS ou Allship ou La Poste en France, envisagent la livraison de leurs clients à l'aide de drones42,43. En décembre 2013, DHL a testé avec succès la livraison d'un paquet d'une rive à l'autre du Rhin, à Bonn à l'aide d'un md4-1000 de la société Microdrones44,45. Les Émirats arabes unis ont conçu un drone destiné à la livraison de documents et de colis officiels46.
En France, pour La poste, la livraison par drone présente un intérêt spécial en zone de montagne47. Elle gère une ligne commerciale hebdomadaire sur 15 km entre Saint-Maximin-la-Sainte-Baume et Pourrières, depuis décembre 2016.
En 2018, le Japon réunit 10 entreprises telles qu'Airbus, Boeing et Uber pour accélérer le développement de drones taxis volants48.
Recherche scientifique
Les drones peuvent explorer, pénétrer, longer ou survoler des zones dangereuses ou simplement peu accessibles pour l'homme (ex falaises, canyons, façades, canopée, surface de l'eau, cratères volcaniques, etc.). La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) utilise ainsi depuis 2006 une aérosonde comme chasseur d’ouragan. Les drones sont de plus en plus utilisés pour la cartographie et l'observation des habitats et de certaines espèces. Des enregistrements de chants d'oiseaux faits par des drones s'avèrent aussi bien faits que par des ornithologues expérimentés49. En 2017, un record d'altitude a été publié (4 900 m) pour un drone hexacoptère ultra-léger à six rotors destiné à cartographier les glaciers tropicaux plus précisément qu'avec les caméras de satellites, afin de mesurer leurs réactions au changement climatique.
Certains auteurs invitent cependant à bien prendre en compte les aspects éthiques des outils de télédétection ou les risques de détournement à fins de braconnages notamment, même si les drones par exemple commencent aussi à servir pour la lutte anti-braconnage50.
Endurance et furtivité
Les drones n'étant pas limités par les capacités physiologiques d’un équipage humain ou d'un pilote, ils sont principalement limités par l'approvisionnement en énergie. Actuellement, les drones « longue endurance » ont une autonomie pouvant aller jusqu'à plus de 40 heures. Les drones solaire-électrique ont un potentiel pratiquement illimité de vol, un concept initialement défendu par AstroFlight Sunrise en 1974 et beaucoup plus tard par Aerovironment Helios Prototype.
Aux États-Unis, un projet, baptisé Vulture (Vautour) vise à créer un drone ayant une autonomie d’environ cinq ans51, ce qui implique une grande résistance des pièces mécaniques.
L'exemple le plus connu de HALE est le Global Hawk américain, de Northrop Grumman, qui, en avril 2001, a volé depuis la Californie jusqu'en Australie. Peu après, en octobre 2003, dans le cadre de l'initiative allemande Euro Hawk et en coopération avec EADS, un drone du même type a effectué un vol transatlantique, depuis la Californie jusqu'au nord de l'Allemagne, afin d'effectuer des vols de démonstration à partir de ce pays.
La survie d'un drone militaire est améliorée par la furtivité et où la capacité à se déplacer à opérer à haute altitude, et éventuellement par des moyens de réponse aux défenses anti-aériennes (ADA), qui impliquent de coûteux capteurs, leurres, capacité de tir ou d'évitement6,57...
Transfert de technologie
Un transfert de technologie involontaire peut avoir lieu dans le cas de la capture de drones par l'ennemi.
L'Iran a capturé un RQ-170 Sentinel américain en décembre 2011. L'Iran affirme avoir réussi à faire de la rétro-ingénierie sur le drone. Des pays tels que la Chine ou la Russie auraient approché l'Iran pour obtenir des informations sur l'appareil58,59.
Utilisation
Aux États-Unis
Forces armées
Les forces armées des États-Unis disposent depuis les années 1990 de la plus grande flotte de drones en service. Leur nombre et leurs rôles vont croissant, complétant ou remplaçant les avions pilotés qui ont vu leur nombre décroître depuis les années 1980 à la suite de l'explosion des coûts des appareils modernes et plus performants.
En janvier 2010, l'inventaire est de 6 819 drones de tout type, dont environ 200 appareils de haute altitude HALE (Predator, Reaper, Global Hawk…), et les états-majors réclament 800 drones à haute altitude pour l'avenir.
L'US Navy consacrera par exemple un budget à ces drones de 2 milliards de dollars pour la période 2013-2015, budget qui pourrait monter à 7 milliards en 202060.
D'après The Guardian, les frappes de drones sont particulièrement meurtrières pour les civils. Pour 41 dirigeants islamistes ciblés par des drones américains, au moins 1 147 civils ont été tués dont des dizaines d'enfants61.
Le New York Times indique dans une enquête publiée en 2021 que le nombre de civils tués depuis 2014 par les drones américains est très supérieur aux 1 417 victimes officiellement reconnues par l'armée, le quotidien faisant état de milliers de morts dont beaucoup d'enfants62.
Services de renseignement
Une étude menée par Amnesty International accuse les États-Unis d'utiliser, sous le couvert de la CIA, service de renseignement de ce pays, les drones de façon totalement clandestine63 pour opérer des exécutions extra-judiciaires au niveau international. Ceci est considéré comme une violation du droit international et ne permet pas aux victimes64 de pouvoir réclamer des indemnités aux États-Unis. Des cas de femmes âgées travaillant aux champs et d'enfants ou d'ouvriers en plein travail tués sur leur chantier ont été rapportés par Amnesty65.
Le meurtre de la faible proportion de membres actifs dans la lutte armée et tués par les drones est également un crime de guerre selon les règles internationales, qui ne permettent de tuer un adversaire militaire que si celui-ci est une menace directe ou qu'il participe activement à un affrontement65.
Le 21 novembre 2013, le Pakistan, allié des États-Unis, condamne également la violation de son territoire en vertu des règles internationales et réclame que cessent ces attaques en raison du nombre de civils innocents tués par celles-ci. L'attaque s'est produite au lendemain de l'acceptation par les États-Unis, auprès de Nawaz Sharif, premier ministre, de ne pas utiliser les drones sur le territoire pakistanais66 mais depuis septembre 2015, ce pays utilise lui-même des drones de combat lors de l'insurrection islamiste au Pakistan67
Sécurité intérieure
En juin 2013, le FBI reconnaît utiliser des drones de surveillance sur le territoire américain. Dianne Feinstein, présidente de la commission du renseignement au Sénat, a estimé le 18 juin 2013 que « la plus grande menace sur la vie privée des Américains était les drones [...] et les réglementations très faibles qui existent aujourd'hui sur eux », et, par ailleurs, le Congrès a imposé que l'espace aérien américain soit ouvert aux drones d'ici octobre 201568.
L'usage de drones à des fins de sécurité intérieure aux États-Unis, après un usage militaire en territoire étranger, a été anticipé en 1973 par un groupe de scientifiques, pacifistes militants et publiant dans une revue nommée Science for the People69.
Drones offensifs et sûreté aérienne
Comme chaque innovation technologique, le drone peut être détourné de son utilisation initiale pour une utilisation criminelle. Les spécialistes de la sûreté aérienne travaillent déjà sur plusieurs hypothèses, notamment concernant les drones furtifs à voilures tournantes qui pourraient transporter ou déposer une charge explosive sur une cible. La menace est réaliste en ce qui concerne des structures légères ou des rassemblements. Une des parades imaginée par les autorités américaines et la mise en place de dispositifs de neutralisation anti-aériens, comme des lasers à forte puissance qui pointés sur le drone feraient fondre ses dispositifs électroniques de vol. Des « fusils anti-drone » capables de désactiver ces appareils jusqu’à une distance de 2 km grâce à un signal de brouillage d’une fréquence comprise entre 2,4 et 5,8 GHz sont expérimentés en 201670. Des rapaces sont entraînés pour intercepter des drones de petites tailles71. En France, l'usage d'armes à canon lisse, autorisée72 par le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve, risque de ne pas être très efficace.
Pour ces raisons, certains lieux, comme les agglomérations sont interdits de survol par des drones, notamment en France73.
Recherche et sauvetage
Les drones pourraient bientôt jouer un rôle accru dans la recherche et le sauvetage aux États-Unis. Cela a été démontré par le succès de l’utilisation de drones au cours de l’année 2008 avec les ouragans qui ont frappé la Louisiane et le Texas.
Des drones sous-marins pourraient être utiles au lent et patient travail de déminage là où il est nécessaire6.
Récemment, en mai 2019, un drone a effectué une livraison d'un rein dans le Maryland visant à permettre une greffe74.
Monitoring de la radioactivité post-accident nucléaire
En 2020/2021, dans le cadre du plan d'action de l'IAEA pour la sécurité nucléaire75, un drone a été mis au point avec le soutien de l'AIEA par le NSIL (IAEA Nuclear Science and Instrumentation Laboratory)76 et utilisé dans la région de Fukushima pour le monitoring et la cartographie (en 3D) de la radioactivité au sol77.
En Allemagne
En Allemagne, le ministre de l'Intérieur de Basse-Saxe, Uwe Schünemann (CDU) a été le premier à faire appel à un drone pour des opérations de police, en l'espèce pour surveiller des manifestants s'opposant au transport d'un convoi de déchets radioactifs vers le site de Gorleben78.
En France
Armée française
Un
Canadair CL-289 tactique de l'armée de terre française en service de 1993 à 2010
79.
L'armée de l'air française commence à utiliser des avions dronisés comme cibles volantes à partir de la fin des années 1950, le premier vol d'essai avec un Vampire 1 ayant lieu le 12 octobre 1957. En 1995, elle choisit le IAI RQ-5 Hunter (en) à courte portée pour se familiariser avec les drones de renseignement. Elle déploie 4 exemplaires de ces derniers au Kosovo en octobre 2001 au sein de l’escadron d’expérimentation drone, l’EED-1/330 « Adour », nouvellement créé. Ils sont retirés du service en 200480.
À partir de 2008, l'armée de l'air française met en service quatre drones militaires EADS Harfang Moyenne Altitude Longue Endurance (MALE) pour les renseignements au sein de l'escadron d'expérimentation de drones 1/330 « Adour » à Mont-de-Marsan (Landes) ; cette unité dépendait du Centre d'expériences aériennes militaires (CEAM) et dépend aujourd'hui du Commandement des Forces aériennes. Elle a été rebaptisée Escadron de drones 1/33 Belfort depuis septembre 2010. L'expérimentation s'est déroulée en 2008-2009 et a suivi quatre phases. Dans un premier temps, il était prévu de familiariser l'escadron avec la plate-forme puis de familiariser les opérateurs avec les capteurs, ensuite de diffuser le renseignement C4ISR et enfin transférer les flux d'information aux forces terrestres81.
Trois Harfang sont déployés à Begrâm en Afghanistan à partir du 3 février 2009 (1er vol le 18 février82), servis par 25 personnes83. Un de ces appareils a été rapatrié à la suite d'un incident début avril 200984. Le 4 mars 2010, le Harfang doté du système Rover permettant la retransmission en temps réel sur le terrain de ses images, a effectué son premier vol au-dessus de l'Afghanistan85. À la mi-février 2012, les 2 Harfang présents en Afghanistan sont rapatriés après avoir effectué plus de 500 missions et de 5 000 heures de vol sur ce théâtre d'opérations86.
Quatre plans sont alors en cours de traitement pour acquérir de nouveaux appareils pour l'armée de l'air87 (notamment le projet de Dassault Aviation : le nEUROn). En 2013, la loi de programmation militaire prévoit un total de 12 drones MALE d'ici 2019, 2 MQ-9 Reaper américains sont acquis à la fin de l'année, les industriels français n'étant pas arrivés à mettre en service à temps un appareil équivalent.
L'armée de terre française commence à expérimenter des drones légers, nommés jusqu'aux années 1980 missiles de reconnaissance, pour l'observation d'artillerie en 1960. Nord-Aviation est chargé de développer un engin de reconnaissance, le R20 dérivé de l’engin-cible subsonique CT20 qui fait l’objet de nombreuses campagnes de 1963 à 1970. Entrant en service en 1966 et construit à 66 exemplaires88, il doit fournir des informations de ciblage en temps réel pouvant être répercutées sur le véhicule de commandement pour les régiments de missiles nucléaires Pluton89. N'ayant pas obtenu les résultats escomptés, le programme de qui est le premier drone de reconnaissance d'Europe est abandonné en 1976. Mais l'arrivée programmée du lance-roquettes multiple M270 pousse la France à s’équiper rapidement d'un engin opérationnel.
En 1981, le 7e régiment qui est alors l'unique régiment de l'armée de terre produisant du renseignement d'origine image est doté du missile de surveillance Canadair CL-89. En 1992, ce matériel est valorisé et devient le Canadair CL-289 en service actif de 2010 à 2013. En 1995, il reçoit l'avion léger télépiloté Crécerelle, exploité par le 6e groupe à Phalsbourg puis à Chaumont. Le 7e Régiment d'Artillerie est dissous le 30 juin 1999, il faisait alors partie de la brigade de renseignement, et a été transféré et recréé sous l'appellation du 61e Régiment d'Artillerie depuis le . Le Crécerelle est retiré en 2004 remplacé en 2005 par le Système de drone tactique intérimaire90. La première utilisation en conflit de drones a lieu lors de l'opération Daguet lorsqu'une section de drones lents MART (Mini avion de reconnaissance télépiloté) au profit de l’armée de terre française est détachée en urgence sous contrôle de la division Daguet, un sera abattu mais remplira sa mission91.
Première utilisatrice de drones au sein des Armées depuis les années 1960, l'Armée de Terre a formé ses propres opérateurs au sein du Centre d'instruction systèmes d'armes devenu ensuite Centre de formation des drones. Cette école forme aujourd'hui tous les opérateurs de drones tactiques. En 2015, l'Armée de l'air inaugure un Centre d'excellence drone à Salon-de-Provence. Ce centre a pour mission la formation des opérateurs mini-drones des différents services étatiques et l'innovation à caractère opérationnel.
À partir de 2016, les troupes engagées dans l’opération Barkhane utilisent aussi des micro-drones92.
Police
La police française s'est dotée en 2008 du drone ELSA pour surveiller depuis les airs des manifestations ou des violences urbaines93.
En 2013, le président (PS) de la communauté urbaine de Marseille Eugène Caselli a suggéré de faire de l'agglomération phocéenne « un véritable laboratoire contre le crime » en utilisant des drones pour lutter contre l'insécurité. Le vendredi 19 septembre 2014, la Préfecture de police de Paris (PP) réalise à Créteil (Val-de-Marne) un test grandeur nature d'utilisation de drones de surveillance, à l'occasion d'une rencontre de Ligue 2 de football ; la perspective étant, à l'Euro 2016, de faire usage des drones comme à la dernière Coupe du monde de football 2014 au Brésil94.
Printemps 2017, sur l'A63 entre Bordeaux et Bayonne les premiers contrôles routiers avec les drones sont réalisés par les Forces de l'ordre95.
En mai 2020, l'utilisation de drones par la préfecture de police de Paris lors de la pandémie de Covid-19 est considérée comme illégale par la Ligue des droits de l’homme et la Quadrature du Net. Les associations déposent un référé-liberté devant le tribunal administratif de Paris, pour exiger du préfet de police de Paris qu'il « cesse immédiatement de capter des images par drones, de les enregistrer, de les transmettre ou de les exploiter ». Selon les associations, les drones « portent atteinte au respect de la vie privée et à la protection des données personnelles, constituent une pratique "empirique" qui s’est installée hors d’un véritable cadre légal »96. Le recours est rejeté par le tribunal administratif, et les associations annoncent leur intention de faire appel97. Le Conseil d'État ordonne le « à l’État de cesser, sans délai, de procéder aux mesures de surveillance par drone », estimant que les prises de vues ont été obtenues en l'absence d'un texte réglementaire préalable98.
Fin 2020, le ministre de l'intérieur fait pression sur la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) pour tenter d'échapper à une sanction prononcée par l'instance, au titre du caractère illégal de la surveillance par drone99.
Le 22 décembre 2020, le Conseil d’État, saisi par la Quadrature du Net, a jugé illicite, sans cadre légal préalable d’autorisation, l’utilisation de drones dans le cadre de la surveillance des manifestations100 par la Préfecture de police de Paris.
Utilisation civile
La brigade de sapeurs-pompiers de Paris a testé durant l'été 2009 un drone baptisé « Minirec » permettant de savoir le nombre de personnes prises au piège d'un immeuble en flammes101.
En mai 2012, deux arrêtés du ministère des Transports réglementent pour la première fois l’utilisation de drones civils dans l’espace aérien. L'utilisation reste cependant restrictive : l'engin doit évoluer de jour en dehors des zones peuplées102, rester à portée de vue du pilote, à une hauteur de moins de 150 mètres du sol, en dehors des zones interdites (périmètre autour des aérodromes, centrales nucléaires...) et ne pas présenter de « risque manifeste de dommage à autrui ». En dehors de ces cas de figure, une autorisation est requise103,104 ; les pilotes de gros drones doivent suivre une formation105. Parmi les applications proposées : la détection ou surveillance de zones inondables ou inondées, de l'érosion106, d'incendies, de marées noires, la pulvérisation de pesticides agricoles, l'inspection des lignes à haute tension et autres infrastructures électriques, gazières, pétrolières ou de chemin de fer ou encore les repérages pour la construction d'autoroutes, etc.
En mars 2015, des survols illicites de Paris par des drones attirent l'attention des médias73, ainsi que sur des centrales nucléaires.
En Europe, le Parlement européen a adopté une résolution le 29 octobre 2015 visant à harmoniser les législations et supprimer le seuil de 150 kg107.
En décembre 2016, la Poste se voit autorisée par la DGAC à ouvrir sa première ligne régulière de livraison de colis par drones, quinze kilomètres entre Saint-Maximin-la-Sainte-Baume et Pourrières108. La première livraison de colis par drone a lieu le 14 décembre 2016 après deux ans de tests109.
En Chine
Drones militaires
Les forces armées chinoises utilisent massivement des drones de tout types depuis les années 2010 et les industriels de ce pays en exportent avec succès essentiellement en Asie et en Afrique.
Drones de transport
La société de livraison SF Express participe à au moins trois programmes de drone de transport ou drones-cargos de grande capacité en 2018 réalisés par des industriels publics et privés chinois :
Au Royaume-Uni
En septembre 2020, l'armée britannique présente un nouveau drone de combat, armé, nommé i9, capable de voler en intérieur et sous contrôle d'une intelligence artificielle114.
Classification des drones
Principaux drones par pays
Les drones sont développés et déployés par de nombreux pays dans le monde.
Autres types de drones
- Torpille modifiée en drone sous-marin (UUV : Unmanned Undersea Vehicle)115
- Drone pour des prises de vues aériennes116
- Drone terrestre (UGV : Unmanned ground Vehicle)117
- Drone terrestre de combat (UGCV : Unmanned Ground Combat Vehicle)
- Drone terrestre autonome (AUGV : Autonomous Unmanned Ground Vehicle)
- Drone terrestre miniature (SUGV : Small Unmanned Ground Vehicle)
- Drone naval de surface (USV : Unmanned Surface Vehicle)118,119
- Drone naval de surface autonome (AUSV : Autonomous Unmanned Surface Vehicle)
- Drone hydrographe (HUSC : Hydrographic Unmanned Surface Craft)120
- Drone sous-marin autonome à énergie solaire (SAUV : Solar-powered Autonomous Underwater)121
- Drone sous-marin autonome (AUV : Autonomous Underwater Vehicle)122
- Drone sous-marin (UUV : Unmanned underwater vehicle (en))
- Micro sous-marin (MUV : Micro-Underwater Vehicle)
- Drone de détection de produits nucléaires, radiologiques et chimiques (NRC). En 2007, le concepteur d'un engin de ce type, le pompier Luc Brohan, a obtenu un prix du Concours Lépine pour son invention123.
Drones exclusivement civils
Drone pour prise de vues aériennes
Des drones civils sont aussi utilisés de plus en plus pour réaliser des prises de vues aériennes. Les sociétés de production vidéo s'équipent avec des appareils capables de réaliser des vidéos aériennes qui permettent de remplacer l'hélicoptère équipé de Wescam ou même de créer de nouveaux angles de vue grâce à leur capacité de vol à basse altitude.
Divers matériels télécommandés sont utilisés pour la photo aérienne à basse altitude.
- Dragonfly, d’après son nom, est un robot qui se présente sous la forme d’une libellule. Le drone espion utilise ses quatre ailes pour planer et glisser à l’instar de son homologue insecte. Sa taille compacte lui procure une grande discrétion tout en effectuant des vols stationnaires. Apte à se fondre dans son environnement, Dragonfly a pour mission de photographier des lieux et convient pour une utilisation professionnelle ou sécuritaire. Le drone embarque une vingtaine de capteurs, une batterie lithium-polymère et une connexion Wi-Fi. Une application Android ou iOS permet de le contrôler à partir de 95 $.
- un « drone écologique » (V3124, de type hélicoptère, silencieux, en fibre de carbone, qui peut être programmé ou manuellement téléguidé) a été conçu pour l'observation (y compris dans l'infrarouge) de l'environnement marin et littoral (méduses, cétacés, pollutions, sécurité maritime, incendies...)125.
- Les drones de loisirs Parrot126 : l'AR.Drone et son successeur, le Bebop Drone
- Un drone conçu par la société ONERA, baptisé ReSSAC (Recherche Et Sauvetage par Système Autonome Coopérant)127.
- Le R-Max de Yamaha a déjà été livré à plus de 1 000 exemplaires[Quand ?], dont plusieurs pour l'épandage agricole ; c'est le seul exemple de drone ayant déjà fait l'objet d'une telle production en série.
- Les drones Flying Eye sont spécialisés dans la prise de vue aérienne128 photo et vidéo.
- Le Drone 2.0 de chez Delta Drone129[source insuffisante], est un mini-drone de 4 kg spécifié pour évoluer en haute montagne - outre les applications de supervision, il a la capacité de recherche et détection de victimes d'avalanche.
- Les drones Squad3130[source insuffisante] et Six3131[source insuffisante] d'Escadrone spécialisés dans la réalisation de prestations techniques comme la photogrammétrie ou l'inspection et homologués par la DGAC.
- Le drone Pixy, développé par l'IRD de Montpellier dès 1999 a été réservé dans un premier temps à la photographie verticale scientifique132,133 puis, sous l'impulsion d'Aerofilmphoto Services, le constructeur Philae Concept puis Vision du Ciel Industries l'ont adapté aux applications audio-visuelles.
- Les drones OnyxStar conçus par AltiGator sont spécialisés dans la prise de vue aérienne pour le cinéma ou la télévision, et les applications techniques telles que la cartographie, la photogrammétrie, la thermographie, la recherche agronomique et la sécurité publique. Ils sont homologués par la DGAC134 en France.
- Les drones conçus par Reflet du Monde, spécialisés dans la prise de vue aérienne, la destruction de nids de frelon ou encore le vol de grande élongation (RDM ONE)135.
- Le drone Aube, conçu par Ihmati136, répond à des problématiques liées à la vidéo et l’observation. Petit, silencieux et facilement transportable, il aide les scientifiques à l’étude et la protection environnementale (anti-braconnage, comptage d’animaux, thermographie…). De par sa voilure souple, il accompagne également les professionnels de l’audiovisuel (reportage, cinéma, tourisme…), de la protection civile (localisation de victimes, détection des risques…) et de l’inspection d’infrastructures (réseaux autoroutiers, réseaux d’énergie…).
D'autres usages nouveaux des drones sont :
- La surveillance et la maintenance de matériel peu accessible. Ainsi, les drones sont en France utilisés pour la télésurveillance nationale centralisée par EDF ENR Solaire, filiale d'EDF Énergies Nouvelles. Cette entreprise a créé en 2009 un Centre de contrôle des toitures solaires, qui en 2013 surveille 550 installations de panneaux photovoltaïques137. La caméra infrarouge haute résolution gyro-stabilisée emportée par les drones montre aux opérateurs distants d’éventuels défauts des circuits.
- Les drones sont de plus en plus utilisés par les industriels afin de permettre l'inspection de certaines infrastructures sensibles. Ils peuvent être utilisés en gestion de crise, afin de coordonner l'intervention des pompiers ou des forces de l'ordre en cas d'incident (fuite, incendie, intrusion). La start-up française Uavia propose une plate-forme numérique permettant de connecter les drones afin qu'ils puissent être utilisés totalement à distance et être complètement autonomes.
- Certains drones sont utilisés par loisir pour observer des personnes dans des espaces publics ou privés138.
- D'autres sont utilisés par des géographes, biologistes et écologues pour par exemple recenser plus précisément des espèces, détecter et cartographier les habitats naturels139, les corridors écologiques ou limiter le braconnage140,141.
- Il existe également des drones qui sont utilisés pour le nettoyage de toiture, de façade ou de panneaux solaire (par pulvérisation d'un liquide nettoyant depuis le drone)142,143,144.
Des travaux portent aussi sur le repérage des drones145 et de leur vitesse et mouvements146.
Réglementation
États-Unis
Depuis mars 2016 il est obligatoire d’enregistrer son drone auprès de la Federal Aviation Administration afin de voler sur le sol américain. Ainsi, tout propriétaire de drone dont le poids est compris entre 250 g et 25 kg est obligé de faire immatriculer ses appareils. L’absence de preuve d’enregistrement pouvant mener à des amendes voire des poursuites pénales.
Le procédé est simple et peu onéreux : il s’agit d’un formulaire à remplir en ligne qui s’accompagne de frais standards de 5$. L’immatriculation est valable 3 ans pour un nombre illimité d’appareils147,148.
France
Le cadre juridique applicable aux drones comprend, à la fois, des dispositions administratives, des aspects de droit civil, notamment, de responsabilité civile délictuelle ou contractuelle, ainsi que des éléments de droit pénal149.
Leur application dépend à la fois de leur bonne connaissance par les pilotes150, et des moyens de contrôle mis en œuvre. Le législation fait la différence entre les usages de loisirs et les usages professionnels.
Le Gouvernement français a créé une réglementation drone pour encadrer la pratique du drone de loisir. Il a mis en place deux arrêtés en décembre 2015151 (en vigueur depuis le 152), une loi le 25 octobre 2016153 et un arrêté le 8 avril 2017154. Pour simplifier la compréhension de tous, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), a réalisé une notice explicative155 simple sur les 10 commandements du pilote de drone de loisir156. Cette loi entre en application totale en juin 2020157.
Le 11 janvier 2018, le ministère de la Cohésion des territoires (alors Jacques Mézard) a déclaré, en réponse à une question du parlementaire Jean-Louis Masson[Lequel ?], que ni l'administration ni les responsables municipaux ne pouvaient utiliser des drones pour contrôler les terrains des particuliers, à la suite de la découverte par le fisc, et grâce à Google Maps de 300 piscines de particuliers non déclarées158,159.
Réglementation administrative
En France, l'utilisation des drones est encadrée, d'une part, par le Code de l'aviation civile et par le Code des transports et, d'autre part, par deux arrêtés spécifiques, en date du 11 avril 2012. Le premier160, traite de la conception et de l'utilisation des aéronefs civils qui circulent sans aucune personne à bord ; le second est relatif à l'utilisation de l'espace aérien par les aéronefs qui circulent sans personne à bord.
Deux nouveaux arrêtés en date du 17 décembre 2015 ont été publiés au Journal Officiel le 24 décembre 2015 et réglementent le droit des drones en France depuis le 1er janvier 2016, en abrogeant les deux arrêtés du 11 avril 2012 (voir sur les arrêtés le blog de Me Thierry Vallat, avocat au barreau de Paris161, et l'article dans le Village de la Justice du 29 décembre 2015162, ainsi que les analyses complètes des arrêtés163,164 par la société Aerofilms dont l'auteur du blog Olivier Deneuvis est un spécialiste français de la législation drone avec de nombreuses publications sur le sujet).
Les nouveaux arrêtés de 2015 ont supprimé les notions de catégories d'aéronefs pour tenir compte de leurs tranches de masses au décollage. Ils ont également introduit la classification des activités : aéromodélisme, expérimentations et activités particulières.
La loi du 24 octobre 2016 article, codifiée à l'article L. 6214-1 du code des transports, rend obligatoire un régime d'enregistrement par voie électronique si la masse du drone est supérieure ou égale à un seuil fixé par voie réglementaire, qui ne peut être supérieur à 800 grammes. Un décret du 11 octobre 2018165 retient cette masse de 800 grammes et précise les modalités d'enregistrement.
Certaines sociétés sont autorisées par la DGAC à produire des drones civils en série.
L'ADmkIV d'AIRdrone est le premier drone homologué par la DGAC pour une utilisation en agglomération (scénario S3), notamment grâce au parachute intégré.
En 2019, l'immatriculation des drones d'une masse supérieure à 25 kilogrammes est rendue obligatoire166.
Catégories dans lesquelles la législation française classe les drones
| | Loisirs | Travail aérien | Autre |
Catégorie | Hors catégorie | A | B | Suppression des catégories remplacées par les masses des aéronefs depuis le |
Masses au décollage |
|
< 25 kg ou < 150 kg pour les aéronefs captifs |
> 25 kg |
< 150 kg pour les aéronefs captifs |
< 2 kg |
< 4 kg |
< 8 kg |
< 25 kg |
< 150 kg |
> 150 kg |
Remarques |
ballons libres, fusées, cerfs-volants |
vue directe, hors zone peuplée, prise de vues autorisée sans usage commercial, distance 150 m,
vol interdit de nuit, même avec dispositif lumineux167
|
contraintes de la catégorie A, autorisation de vol (engin et pilote), permis théorique du pilote (ULM à minima) |
|
|
|
|
|
scénarios spécifiques |
Scénarios
|
S1 | S2 | S3 | S4 |
Altitude sol max (m) |
120 |
50
120 < 2 kg
|
120 |
50 |
Distance du pilote max (m) |
200 |
1 000 |
100 |
illimitée |
Poids max (kg) |
25 |
25 |
8 |
2 |
En zone peuplée |
non |
non |
oui |
non |
Vol à vue |
oui |
non |
oui |
non |
Les principes généraux de cette responsabilité civile s'appliquent aux drones, en particulier, pour les dommages causés aux tiers, ou à leurs biens.
Certains aspects particuliers sont précisés par le Code des transports.
Les infractions consécutives à l'utilisation inappropriée des drones sont nombreuses.
En particulier, les infractions aux règles de l'air, ou encore, au survol interdit de certains espaces aériens, sont punies par le Code pénal, selon les règles de la procédure pénale.
Canada
Panneau interdisant les drones au Lac Louise, Alberta, Canada (2017)
Au Canada, en matière de sécurité, Transports Canada est responsable des appareils civils. La sécurité requise est la même que celle des aéronefs habités, un certificat d’opérations aériennes spécialisées (COAS) est nécessaire pour faire voler un drone168. Certaines entreprises développent des pratiques opérationnelles sécuritaires et encadrent les pilotes de drones dans leurs activités commerciales. Il existe des centres de formation, comme le Centre québécois de formation aéronautique (CQFA), pour le pilotage de drones légers de moins de 25 kg.
Japon
En 2015, le Bureau de l'aviation civile du Japon a annoncé que "UA / drone" (désigne tout avion, giravion, planeur ou dirigeable ne pouvant accueillir aucune personne à bord et pouvant être piloté à distance ou automatiquement) (A) ne devrait vole pas à proximité ou au-dessus les aéroports, (B) ne devrait survolent pas plus de 150 mètres au-dessus du sol / de la surface de l'eau, (C) ne devrait survolent pas les zones urbaines et les banlieues (de sorte que seule la zone rurale est autorisée.) UA / drone ne doit pas voler à proximité d'immeubles ou d'installations importantes du pays, y compris d'installations nucléaires. UA / drone doit suivre à la lettre la loi japonaise sur la radio169.
Incidents dans le civil
En juillet 2013, un homme de 41 ans est retrouvé mort en Suisse, dans le canton de Lucerne, après avoir été heurté par un modèle réduit d’hélicoptère170.
En septembre 2013, un pilote de 19 ans est tué après avoir été heurté par les pales de son hélicoptère radiocommandé171.
Ces deux accidents op-cit concernent des modèles réduits d'hélicoptères. La plus grande différence est qu'un hélicoptère radio-commandé a des pales beaucoup plus longues et une vitesse de rotation angulaire plus importante. De plus, leurs pales sont beaucoup plus solides (kevlar ou fibres carbone) pour supporter cette charge mécanique.
Tandis qu'un drone se redirige automatiquement et lentement au sol vers l'endroit où il a décollé près du pilote lors d'une perte de liaison radio, un hélicoptère radiocommandé, n'ayant pas les capacités à se maintenir en vol seul, s’écrase. Voir la page hélicoptères_radiocommandé pour poster vos accidents alarmistes.
Le 11 septembre 2013, un drone s'écrase sur la foule pendant la fête nationale de la Catalogne. Plusieurs personnes sont blessées, dont des enfants172.
En avril 2014, lors d'un événement sportif en Australie, un drone tombe sur une coureuse173.
Le 22 décembre 2015, lors de la descente de slalom de Madonna di Campiglio, un drone s'écrase quelques centièmes de seconde après le passage du skieur Marcel Hirscher174.
En Belgique
Depuis le changement de législation survenu fin avril 2016175, tout pilote, observateur ou exploitant de drone, a l’obligation de signaler immédiatement un incident ou un accident dans lequel il est impliqué. Jusqu'à cette modification légale, les statistiques ne se basaient donc que sur des déclarations volontaires. L’administration du service public fédéral Mobilité ne dispose donc que de données incomplètes.
En 2015, dix incidents ont été répertoriés : cinq drones aperçus lors de l’atterrissage d’un avion de ligne, deux rencontrés par un avion en vol, deux autres ont évolué dans une zone protégée tandis qu’un dernier a été observé au-dessus d’une autoroute, a détaillé le ministre de la Mobilité François Bellot (MR) dans une réponse parlementaire écrite176.
Au Brussels South Charleroi Airport, l’équipage d’un vol Ryanair a relevé la présence « très proche » d’un drone lors de l’arrivée au sol, également précisé le ministre.
En 2016, trois incidents ont déjà été rapportés : l’un concernant un drone hors de contrôle, volant au travers de zones contrôlées avant de s’écraser en France ; le second, un drone s'étant crashé dans un jardin en province limbourgeoise (Saint-Trond) et un dernier faisant l'objet d'une enquête de sécurité puisqu’il s’agissait du survol de la centrale nucléaire de Tihange.
Pour rappel, ces chiffres ne sont pas représentatifs du nombre réel d’incidents survenus, en croissance constante,
Sanctions
La perte de contrôle d'un drone sur la foule, notamment lorsqu'elle conduit à l'inconscience d'une personne, peut conduire à une amende et à une peine de prison177.
Accident
En France, un accident de drone est survenu à Electrobeach au Barcarès dans la nuit du 13 au 14 juillet 2019, blessant plusieurs personnes. Selon une enquête du BEA, le pilote professionnel n'aurait pas respecté la réglementation178.
Prospective (les drones du futur)
Parmi les pistes de recherches projetées ou en cours, figurent :
- les drones et microdrones terrestres ou aquatiques équipés d'une intelligence embarquée et de systèmes multisenseurs179,180 les rendant capables de mieux se déplacer dans l'air et/ou sous l'eau181, tout en résistant mieux aux turbulences182, en ville ou en environnements complexes, dynamiques183, incertains184 ou dangereux, éventuellement en imitant les animaux (avec une perception visuelle améliorée185,186 ou une capacité à se déplacer silencieusement dans le noir et dans les arbres, comme une chouette par exemple) grâce à des systèmes dits « détecter et éviter »187, par exemple grâce à un système d'analyse d'images en « équivalent vision stéréoscopique »188,189. Ces drones devraient bénéficier des progrès de la recherche faite sur les véhicules terrestres autonomes190.
Des prototypes de drones subaquatiques ou flottant (drone-voilier ou solaire par exemple) apparaissent, destinés à échantillonner en profondeur191, à surveiller, explorer les eaux douces, saumâtres ou océaniques et leurs écosystèmes ou pour des recherches en archéologie subaquatique192 (OpenRov par exemple), voire de contribuer à dépolluer un milieu193,194, ou de contribuer à nettoyer la mer de certains déchets ou polluants (microplastiques195, marée noire par exemple196). « Open-H2O community » est une communauté qui promeut sur ce thème une production collatorative, et l'utilisation de softwares et hardwares en open source. Elle porte notamment le projet « Protei » de « flotte de autonome » destinée à l'exploration et à la conservation des océans ;
- des minidrones ou associations drone-système de détection capables d'échantillonner et mesurer la pollution de l'air ou de l'eau197
- les essaims ou patrouilles de petits ou très petits drones, capables de tâches individuelles ou collectives, de réponse à des missions « à la demande »198 (par exemple pour la surveillance environnementale de vastes étendues199 (d'eau notamment200), détecter des phénomènes d'érosion des sols201, pour cartographier ou modéliser des milieux peu accessible dont la canopée forestière202), voire d'autonomie (ce qui demande notamment de résoudre des questions de « partage d'autorité dans un essaim de drones auto-organisé »203 et de planification de missions par essaims204). Dans ce cadre un essaim de petits drones adéquatement équipés de capteurs pourrait remplacer un réseau de capteurs (éventuellement sans-fil205) reliés à un terminal en intégrant certaines dynamiques de l'environnement (marées, courants, saisons, variations de niveau de plan d'eau, etc.).
- des robots de type très différents, mais complémentaires peuvent être associés. La surveillance maritime, littorale et de grands cours d'eau pourrait ainsi bénéficier du concept de « robot marsupial » (ex : petit drone-bateau pouvant transporter et libérer d'autres robots (drone aérien ou subaquatique) selon les besoins, pour associer une vision en surface de la mer, aérienne et subaquatique206 ;
- la dronisation d’appareils optionnellement pilotables, évoquée par des auteurs tels qu'Asencio & al. en 2010 comme « une idée qui fait son chemin »6. l'avantage serait de pouvoir bénéficier d'appareils au prix du marché de séries, et de les équiper pour permettre en certaines circonstances un télépilotage en remplaçant le poids du pilote par du matériel ou du carburant. Un drone aérien optionnellement piloté pourrait de plus être utilisé en temps de paix dans un espace non réglementé en respectant la réglementation aérienne civile (qui interdit les drones d'observation en temps de paix)207 ;
- les drones sauveteurs en mer208 ou en montagne ou sur lieu de catastrophe (par exemple capable d'apporter une bouée, un moyen de communication et/ou un kit de survie)
On notera le projet UsAR développé par la société UAV640 qui propose l'utilisation de drone pour le largage de bouée sur les rives du Pays-Basque ;[réf. nécessaire]
- les mini-drones avatars de combat équipés d'armes automatiques, ces mini-drones seraient adaptés pour la guérilla urbaine, le contrôle des mini-drones se faisant à distance grâce à la réalité augmentée, le soldat se déplaçant dans un univers semi-virtuel équipé de casque et manette de jeux ;
- les drones constructeurs (éventuellement associés à des imprimantes 3D) ou déconstructeurs, qui pourraient construire ou déconstruire des bâtiments ou certaines infrastructures.
Une tour de 6 m de haut a ainsi été réalisée dans le cadre du projet Flying Machine Enabled Construction209.
Des défis et questions éthiques (ex : protection de la vie privée), techniques (usages permis ou limités par la miniaturisation des drones210), juridiques211 et économiques (ex : conséquences en ce qui concerne la substitution à des emplois) et de sécurité (dont sécurité aérienne) se posent au législateur, utilisateurs, commanditaires...
Drone (et UAV) open source
Dans le domaine des drones aériens
En décembre 2010, un projet open source a vu le jour : ArduCopter, fruit de la communauté DIYdrones.com. Ce projet de drone « accéléro-gyro-stabilisé » est basé autour d'un Arduino, d'un récepteur GPS, d'un baromètre, d'un magnétomètre, de gyroscopes xyz, d'accéléromètres xyz comme la plupart des autres drones, mais il peut en plus embarquer une multitude d'options, telles que sonar, lidar, télémétrie, OSD. Depuis fin , ArduCopter est une plateforme de développement complète de drone radio-commandable ou robot entièrement autonome. C'est le premier robot électrique volant totalement open source.
De nombreux projets se sont développés dans ce sens sur Internet avec beaucoup de documentation :
- Ardupirates ;
- MultiWiiCopter (initialement basé sur des capteurs wii) ;
- MikroKopter (pas entièrement open source, car les sources du routeur GPS ne sont pas fournis) ;
- Aeroquad ;
- Betaflight.
Dans le domaine aquatique
plusieurs projets portent sur des robots open-source de surface et/ou subaquatiques, dont notamment
- l'OpenRov.
- de petits voiliers autonomes193,194.
- des projets tels qu'OpenBionics open-source initiative (inspiré du projet open hand project) peuvent aussi apporter leur contribution, dans le domaine de la préhension notamment.
Morphodrones
Des applications de technologies de morphing associant la bionique, le biomimétisme et/ou la robotique molle envisagent d'optimiser les structures et formes (d'ailes par exemple212) pour que certains drones puissent se glisser dans des espaces réduits, dans l'eau, se poser sur des balcons ou plonger entre les immeubles, etc.213. Il a été montré que pour les avions, le morphing peut être une source de poids (et donc de consommation d'énergie) et de complexité supplémentaire en raison des éléments supplémentaires de structure qu'il demande214.
Dans la fiction
Vols simultanés
Certaines sociétés comme intel et ehang font des vols simultanés de drones avec plus ou moins un millier d'appareils215.
Notes et références
- Le terme drone (faux bourdon) vient des Britanniques qui affublèrent de ce surnom en 1935 les versions automatisées du De Havilland DH.82 Tiger Moth. En effet, leur constructeur avait baptisé ces avions cibles DH.82 Queen Bee (reine des abeilles), mais leur vol bruyant, lent et lourd les faisait plutôt ressembler à des faux bourdons. Actuellement, les Anglo-Saxons nomment ce type d'appareil non militaire sans personne à bord, radiocommandé ou autonome, qui peut éventuellement emporter une charge utile, destinée à des missions (ex. : de surveillance, de renseignement, d'exploration, de transport) par UAV (pour Unmanned Aerial Vehicle), ou encore RPAS (Remotely Piloted Aircraft Systems). Les UAV ont des applications civiles (cinéma, télévision, agriculture, environnement). La charge utile du drone de combat ou UCAV (Unmanned Combat Aerial Vehicle) en fait une arme.
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Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
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- drone, sur le Wiktionnaire
Articles connexes
Bibliographie
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Liens externes
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Porte-avions
Un porte-avions ou un porte-aéronefs (aussi écrit au singulier porte-avion et porte-aéronefa) est un navire de guerre permettant le lancement et la réception d'aéronefs (avions de combat, hélicoptères) à partir de son pont. Ces bâtiments sont dotés d’une puissance militaire considérable dont les capacités multiples en font des instruments d’une grande souplesse d’utilisation militaire ou diplomatique.
Capables d’assurer une projection de puissance garantissant une supériorité aérienne depuis la mer et sur la terre, les porte-avions sont de véritables bases aériennes pouvant se déplacer de mille kilomètres par vingt-quatre heures. Ils permettent de placer une force aérienne autonome pratiquement en n'importe quel endroit du globe. Ce sont généralement de très grands navires et de véritables villes flottantes nécessitant un équipage de souvent plusieurs milliers de marins. Le porte-avions est le centre d'un groupe aéronaval constitué de plusieurs types de navires de guerre assurant autour du groupe un espace de sécurité aérienne, en surface et sous-marine. En raison d’un entretien extrêmement complexe et coûteux, l'exploitation d’un porte-avions est réservée à quelques rares États disposant des moyens industriels et d’un budget de défense importants.
Les porte-avions ont fait la démonstration de leur suprématie navale lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais dans les années d'après guerre de nombreux dirigeants américains considèrent que les progrès réalisés par les bombardiers à grand rayon d'action de l'US Air force rendent les porte-avions obsolètes. En 1949 la construction du USS United States, premier d'une série de cinq super porte-avions américains, est suspendue par le secrétaire d'État à la défense Louis A. Johnson. Quelques mois plus tard, la Corée du Nord envahit la Corée du Sud. Cette Guerre de Corée surprend le gouvernement américain et son armée. Les bases aériennes que l'US Air Force pensait utiliser pour ses avions sont maintenant sous contrôle de l'armée nord-coréenne, et les avions américains ne peuvent plus intervenir qu'en décollant de leurs bases du Pacifique situées sur l’île d'Okinawa et l’île de Guam. Le gouvernement ordonne en catastrophe la remise en service de quatre porte-avions réformés de la seconde guerre mondiale qui démontrent que les porte-avions ont toute leur utilité dans l'US Navy. Le gouvernement décide de relancer la construction de huit super porte-avions en dix ans dont le premier est l'USS Forrestal1.
Par sa puissance, sa mobilité, son autonomie et la variété de ses moyens, le porte-avions est souvent la pièce maîtresse des flottes de combat modernes. Sur le plan tactique, voire stratégique, il a remplacé le bâtiment de ligne dans le rôle de navire amiral. L'un de ses gros avantages est qu'en naviguant dans les eaux internationales, il n'occasionne aucune ingérence dans une quelconque souveraineté territoriale et permet de ce fait de s'affranchir des autorisations de survol de pays tiers (dont l'obtention peut prendre plusieurs semaines, même avec un pays ami, ou pire être refusée), de réduire les temps et distances de transit des avions, et par conséquent d'augmenter considérablement le temps de disponibilité sur la zone de combat.
Dès qu'une crise internationale se profilait, Henry Kissinger, le secrétaire d'État américain de 1973 à 1977 et prix Nobel de la paix en 1973 pour son action dans la résolution de la guerre du Viêt Nam et de la guerre du Kippour, ouvrait rituellement les réunions du conseil national de sécurité par la phrase : « Où sont les porte-avions ? ». Il clamait aussi : « Un porte-avions, c'est 100 000 tonnes de diplomatie »2.
Description
Un porte-avions est constitué des éléments suivants :
- un pont d'envol plat constitué d'une ou deux pistes (une piste axiale et une piste latérale) permettant le décollage et l'appontage de son parc aérien ;
- un îlot, placé sur tribordb du pont d'envol et servant entre autres de tour de contrôle ;
- des ascenseurs permettant les mouvements des aéronefs (avions et hélicoptères) entre le pont d'envol et les hangars ;
- sous le pont d'envol, on trouve les hangars où sont garés les avions et où s'effectue leur entretien, les soutes à carburant et à munitions, les logements du personnel et les machines fournissant l'énergie et assurant la propulsion ;
- sur le pont d'envol se trouvent les catapultes permettant de donner aux avions la vitesse nécessaire au décollage ainsi que les brins d'arrêt pour le freinage à l'appontage.
À la différence d'un porte-avions, un porte-aéronefs ne possède pas de catapulte. Il met en œuvre des avions à décollage court au moyen d'un tremplin situé sur l'avant du pont d'envol, ou à décollage vertical. Selon le type d'avions embarqués, il peut posséder ou non des brins d'arrêt. Si le porte-aéronefs n'est pas équipé de brins d'arrêt, les avions se posent sur son pont, en vol stationnaire à la manière d'un hélicoptère ou à vitesse réduite (STOL).
Ce type d'avions à décollage court ou vertical permet d'utiliser des plateformes moins vastes que celles des porte-avions, donc de construire des bâtiments de plus faible tonnage, aux coûts de construction et de maintenance moins élevés. En contrepartie, ces avions, qui consomment une grande quantité de carburant pour apponter ou décoller, sont handicapés par leur plus faible autonomie en vol qui limite leur rayon d'action et leur capacité d'emport.
Élément majeur de la force navale, le porte-avions est un bâtiment précieux. Aussi est-il escorté par d'autres unités de combat qui assurent sa protection : croiseurs, frégates antiaériennes, frégates anti-sous-marines, chasseurs de mines et sous-marin nucléaire d'attaque. Pour le ravitailler, ainsi que son escorte, il est accompagné d'un ou plusieurs pétroliers ravitailleurs d'escadre. Cette force opérationnelle destinée à une projection de puissance constitue un groupe aéronaval.
Sa vulnérabilité fait que la pertinence du porte-avions a souvent été (et est encore) contestée, notamment parce qu'il mobilise un grand nombre de bâtiments d'escorte. De même, les catapultes constituent le talon d'Achille du porte-avions. Ce matériel est très complexe et en cas de panne ou d'avarie de combat, certes le porte-avions reste à flot mais il a perdu toute sa valeur opérationnelle, ne pouvant plus mettre en œuvre son aviation embarquée.
Mais les multiples opérations militaires qu'il permet d'accomplir font de ce type de bâtiment un atout irremplaçable pour les gestions de crise. Pouvant opérer à partir des eaux internationales, il évite les longues, délicates et incertaines tractations diplomatiques, destinées à obtenir d'États tiers, limitrophes des zones de crise ou de conflit, des autorisations de survol et de stationnement éventuel sur leur sol.
En raison des moyens qu'ils permettent de mettre en œuvre (de 20 à 90 avions et hélicoptères), les porte-avions sont les plus gros navires de guerre existants. Afin d'augmenter leur autonomie et d'éviter de fréquents ravitaillements à la mer, certains porte-avions sont à propulsion nucléaire. Remontant au début des années 1960, ce type de propulsion est à présent parfaitement maîtrisé après avoir connu divers problèmes de jeunesse tels que le danger des radiations, les fuites éventuelles, la vulnérabilité des chaufferies, et un entretien spécifique. La propulsion nucléaire ne supprime pas le besoin de ravitailler le navire en carburant pour ses avions, mais elle permet d'embarquer davantage de kérosène qu'un porte-avions à propulsion classique, en utilisant au profit de son parc aérien la capacité des soutes à gazole dont il n'a pas besoin.
Historique
Porte-avions dans le monde
Classification des porte-avions
Porte-avions de la
Marine russe STOBAR CV Admiral Kuznetsov en 2012
- AV : Seaplane Tender, transport d'hydravions (désignation désuète) ;
- CV : Carrier Vessel, porte-avions à propulsion classique [i.e. : non nucléaire] ;
- CVL : Light aircraft carrier, porte-avions léger (plus utilisé) ;
- CVE : Carrier Vessel Escort, porte-avions d'escorte (plus utilisé) ;
- CVH : Helicopter Aircraft Carrier, porte-aéronefs apte seulement à la mise en œuvre d'appareils ADAV/ADAC
- CVN : Carrier Vessel Nuclear, porte-avions/aéronefs à propulsion nucléaire ;
- CVS : ASW Support Aircraft Carrier, porte-aéronefs à vocation prioritaire de lutte anti-sous-marine ;
- CVSG : porte-aéronefs à vocation prioritaire de lutte anti-sous-marine et armé de missiles antinavires, exemple : classe Kiev ;
- CVV : Carrier Vessel Vertical, alternative moins coûteuse au super porte-avions de classe Nimitz (proposé, jamais construit).
- CATOBAR : Catapult Assisted Take Off But Arrested Recovery, avec catapultes et avec brins d'arrêt ; permet la mise en œuvre d'avions conventionnels (mais navals ou navalisés), dont les grands porte-avions de construction américaine et française sont les seuls représentants en 2018 ;
- STOBAR : Short Take-Off But Arrested Recovery, avec tremplin et brins d'arrêt ; permet aussi la mise en œuvre d'avions « conventionnels » (i.e. : terrestres), mais avec moins de souplesse qu'un CATOBAR (direction et force du vent plus contraignantes) ; comme l’Amiral Kouznetsov russe ;
- STOVL : Short Take-Off, Vertical Landing, avec ou sans tremplin mais sans brins d’arrêt ; apte seulement à la mise en œuvre d'appareils ADAV/ADAC ;
- DDH : destroyer porte-hélicoptères ;
- LHD : Landing Helicopter Dock, porte-aéronefs à pont d'envol continu, disposant d'un grand radier inondable ;
- LHA : Landing Helicopter Assault, porte-aéronefs à pont d'envol continu, disposant d'un petit radier inondable;
- LPH : Landing Platform Helicopter, porte-hélicoptères à pont d'envol continu, sans radier inondable.
Liste des porte-avions dans le monde
Notes et références
Notes
- Il n’en a pas toujours été ainsi. Dans les années 1930, la Marine impériale japonaise mettait en service deux paires de porte-avions — les Première et Deuxième divisions de porte-avions — dont l’un avait son îlot à tribord (Kaga et Sōryū) pendant que son sister-ship respectif avait le sien à bâbord (respectivement, Akagi et Hiryū). Le couple de l'hélice poussant naturellement les pilotes à virer à bâbord en cas de difficulté à apponter, l'îlot à bâbord s'est rapidement avéré accidentogène et n'a pas été retenu pour les porte-avions suivants.
Références
- « US Navy, 100 ans d'histoire aéronavale », film américain de 2011 réalisé par Chana Gazit et Thomas Lennon.
- Frédéric Lert, « Porte-avions, des géants aux pieds d'argile ? », Science & Vie, no hors série 33, .
Voir aussi
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Articles de référence
- Nathalie Vergeron et al, « Porte-avions, porte-aéronefs et bâtiments amphibies à pont continu dans le monde », dans Défense & Sécurité internationale (ISSN 1772-788X), no 35 ().
Livres
Articles connexes
Liens externes
Avion de chasse
Pour les articles homonymes, voir Chasseur.
Un avion de chasse (aussi appelé chasseur ou avion de suprématie aérienne) est un avion militaire conçu pour intercepter les avions adverses et ainsi assurer la maîtrise du ciel. Il peut par exemple s'agir de détruire des bombardiers ennemis afin de les empêcher d'atteindre leurs cibles, ou d'éliminer du ciel les chasseurs de l'adversaire pour protéger ses propres avions d'attaque.
Histoire
Première Guerre mondiale
SPAD XIII de fabrication française portant les cocardes américaines.
Les avions de chasse apparaissent lors de la Première Guerre mondiale afin d'attaquer les avions et ballons de reconnaissance ennemis, puis les premiers bombardiers. La reconnaissance aérienne prend en effet dès le début du conflit une importance majeure dans la conduite des opérations, permettant pour la première fois l'observation directe des fortifications, dépôts et mouvements de troupe ennemis, et le réglage des tirs d'artillerie. Les appareils qui mènent ces missions deviennent donc des cibles prioritaires.
Le premier combat aérien a lieu le 5 octobre 1914 près de Reims1. Le combat aérien naît, au début de la Première Guerre mondiale, de la frustration des équipages d'avions de reconnaissance croisant l'ennemi dans les airs sans pouvoir le combattre. Des expédients sont tout d'abord employés, y compris des armes de poing et d'épaule, voire des grappins. Très rapidement des allemands utilisent la puissante mitrailleuse, et le deuxième homme d'équipage, dit « observateur », devient aussi « mitrailleur » après montage d'une tourelle comme support d'une mitrailleuse. Le tir vers l'avant est cependant alors rendu impossible par la présence de l'hélice (sauf sur les quelques avions à hélice propulsive), ce qui interdit le tir en poursuite et l'emploi de monoplaces pourtant plus performants.
Le français Roland Garros conçoit le premier un système surmontant cette difficulté après avoir tiré au revolver à travers un ventilateur puis constaté que peu de projectiles touchèrent les pales. Il monte une mitrailleuse sur son capot moteur et fait placer par son mécanicien de petites pièces métalliques sur l'hélice pour dévier les rares balles qui risqueraient de l'endommager. Après la capture de son appareil en bon état et son interrogatoire par les allemands, l'idée est reprise par Anthony Fokker qui décide de l'améliorer en concevant un ensemble mécanique bloquant le tir lorsqu'une pale de l'hélice se trouve devant le canon de la mitrailleuse. La synchronisation du tir de la mitrailleuse à travers les hélices est née, et avec elle l'avion de chasse.
D'autres systèmes sont testés, en particulier une mitrailleuse placée sur l'aile supérieure tirant vers l'avant au-dessus du plan de rotation de l'hélice, comme sur le Nieuport 11. Mais les systèmes à synchronisation, bien que plus lourds et complexes, se révèlent supérieurs car, placés au plus près de l'axe de vol, ils facilitent la visée. Des systèmes de tir à travers l'axe creux de l'hélice sont testés ; cependant, outre sa complexité, un tel système ne peut concerner qu'une seule arme. Le nombre de mitrailleuses montées sur chaque appareil augmente rapidement, atteignant quatre.
Les appareils sont développés très rapidement au cours de ce conflit, souvent en moins de trois mois, ce qui n'offre qu'une supériorité de quelques semaines ou mois à un nouveau modèle d'appareil performant, avant d'être rendu obsolète. Quelques-uns des premiers aviateurs de la Première Guerre mondiale disposent d'une expérience de pilote avant l'ouverture du conflit, mais les pertes humaines sont nombreuses, et les jeunes pilotes ont généralement une formation ne dépassant pas quelques semaines avant d'être envoyés en mission. De nombreux pilotes se tuent aux commandes de leurs appareils, en raison des défauts de constructions de ces premiers avions. En particulier, le développement des moteurs rotatifs refroidis à l'air qui équipent la majeure partie des appareils de cette guerre, sont plus légers, mais génèrent une importante masse d'inertie qui provoque des réactions imprévisible des appareils. Outre les accidents, les combats aériens et l'apparition de l'artillerie antiaérienne provoquent d'importantes pertes humaines.
Ces pionniers de l'aviation de guerre découvrent le vol, remplissent des missions d'attaque et d'escorte, et mettent au point les premières tactiques et manœuvres de combat. La propagande crée les premiers As, qui deviennent le symbole de leur aviation nationale. Ils prennent une part prépondérante dans le commandement des groupes de chasse et la formation des jeunes pilotes qui leur sont confiés, et participent avec les constructeurs à la création et l'amélioration des appareils de chasse.
La création d'écoles de pilotage s'impose peu à peu. En 1918, la France en compte une dizaine, telle, par exemple, celles de la base aérienne 122 Chartres-Champhol ou encore d'Avord. À la fin du premier conflit mondial, le cursus de formation des pilotes militaires est de six mois.
En 1917, le nombre croissant d'appareils dont les armées sont dotées conduisent à l'apparition de grandes formations de vol, entraînant des combats aériens impliquant plusieurs dizaines d'appareils. Les premiers avions bombardiers ayant une certaine efficacité font leur apparition sur le front Ouest dans cette seconde moitié du conflit, créant un nouvel objectif pour la chasse aérienne. Sur le front Est, les russes disposent du Ilia Mouromets de Sikorsky dès 1913.
Entre-deux-guerres
Deux
Fiat C.R.32 italiens pendant la guerre d'Espagne, 1937.
Lentement après la Première Guerre mondiale, le monoplan devient la norme pour les avions de chasse. L'utilisation de nouveaux alliages d'aluminium permet de faire participer la surface de l'avion dans la résistance aux efforts mécaniques qu'il doit supporter. C'est le revêtement travaillant. L'épaisseur des ailes y permet l'insertion des mitrailleuses, munitions et du carburant.
L'innovation technologique est motivée par les grandes courses de vitesse civiles qui sont organisées, et la vitesse des appareils s'accroit fortement : elle fait plus que doubler entre les deux guerres.
À la fin des années 1930, les appareils à revêtement métallique ont l'ascendant technologique sur les appareils en bois et en toile considérés généralement comme dépassés. Entre 1923 et 1938, le coût unitaire des avions est multiplié par 13 ou 142.
Les moteurs voient leur puissance croître. Deux filières s'affrontent. Les chasseurs à moteur en ligne et refroidissement par liquide : ces appareils ont une silhouette pointue, aérodynamique. Les appareils dotés d'un moteur en étoile, refroidis par air, ce qui donne des avions avec un nez rond et plat. La production de la Russie soviétique est notable avec le chasseur Polikarpov I-15 utilisé pendant la guerre civile espagnole, où il affronte le Fiat CR.32 italien, et par les forces chinoises pendant la guerre sino-japonaise. Dans les dernières années de la période, les progrès s'accélèrent dans tous les pays amenés à s'affronter. Les principaux modèles sont déjà là : en Grande-Bretagne, les Supermarine Spitfire et Hawker hurricane, en Allemagne, le Messerschmitt Bf 109. En France, le Morane-Saulnier MS.406, le Bloch MB.152 et le développement du Dewoitine D 520, bien que tardif, complète le tableau des meilleurs chasseurs en 1940. La production américaine sort doucement de la grande dépression, le développement est stimulé par des commandes françaises, c'est le début de la famille de chasseurs Curtiss.
Seconde Guerre mondiale
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les chasseurs ont eu à jouer un rôle prépondérant : le contrôle du ciel et la supériorité aérienne sont devenus une partie vitale de la doctrine militaire, par exemple dans le cadre de la Blitzkrieg. Pendant la bataille d'Angleterre, l'incapacité de la Luftwaffe à venir à bout des escadrons de chasseurs britanniques a rendu l'invasion de la Grande-Bretagne impossible.
Le chasseur s'intègre dans une organisation complexe. Les techniques de combat aérien évoluent. On notera l'usage du couple : radar au sol, radio embarquée, pour guider les interceptions, ainsi que les manœuvres groupées où l'ailier couvre son chef.
Dès les prémices du conflit, se pose de nouveau la question de la formation des pilotes de chasse. Deux écoles de chasses sont actives en 1939 en France, l'une sur la base aérienne 122 Chartres-Champhol (le Centre d'Instruction de la Chasse, ou CIC), et l'autre, sur la base aérienne de Montpellier.
Une deuxième génération d'appareils suit les enseignements du début du conflit. Les améliorations concernent la puissance du moteur et l'aérodynamisme donc la vitesse, l'armement toujours plus lourd, la souplesse d'emploi, avec la capacité d'emport de charges externes, bombes, roquettes, l'autonomie avec des réservoirs externes. Les avions anglais de deuxième génération sont les Hawker Typhoon et Hawker Tempest et la « merveille en bois » le de Havilland Mosquito. Le chasseur allemand destiné à épauler le Bf 109 est le FW 190 à moteur en étoile BMW 801.
La production américaine, massive bien que plus tardive, donne des appareils décisifs qui répondront aux multiples besoins. Petit tour dans l'arsenal des États-Unis. Les chasseurs Curtiss sont disponibles avant l'entrée en guerre, bien que présentant des défauts, ils rendront service à leurs utilisateurs. Le P-51 mustang est développé pour répondre à une commande de la RAF, l'installation du moteur Rolls-Royce Merlin en fait une bête de course. Le Thunderbolt P-47 est énorme, endurant, redoutable à haute altitude, il encaisse bien. Le Corsair F4U avec des ailes de mouette a la plus grande hélice possible entraînée par un moteur Pratt et Witney R2800. Les chasseurs Gruman Wildcat et Hellcat assureront la supériorité aérienne au départ des porte-avions US. Le Lockheed Lightning bimoteur bipoutre sera le diable à deux queues pour les allemands mais brillera surtout dans le Pacifique.
La production soviétique, massive, se concentre sur des modèles rustiques dont les performances croissent au fur et à mesure du conflit : famille de chasseurs Yakovlev, Mikoyan-Gourevitch (Mig), Lavotchkine. L'entreprise Soukhoï ne développera des chasseurs qu'à partir de 1959.
L'empire du soleil levant dispose grâce au Mitsubishi A6M de sa Marine, le « Zéro », d'une supériorité initiale dans le Pacifique.
La lutte contre les bombardements nocturnes nécessite la création et le développement de la chasse de nuit qui regroupe des appareils de jour modifiés, ou des appareils spécifiques. Les premiers radars embarqués commencent à fonctionner en opérations.
Les recherches destinées à produire des chasseurs de plus en plus performants aboutirent entre autres à l'apparition, en opérations, des premiers avions à réaction, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les premiers furent les Messerschmitt 262 allemands, mais ils furent peu utilisés car l'État-Major les destinait plutôt au rôle de chasseur-bombardier. Les Gloster Meteor anglais apparurent également à la fin de la guerre, mais n'effectuèrent que des interceptions de V1 et quelques missions d'attaque au sol, sans rencontrer d'avions ennemis.
À la fin de la guerre, l'École de chasse, recréée à Meknès, en 1943, revient en France en 1961 et rejoint une école de moniteurs sur la base aérienne 705 Tours ; elle s'y trouve encore.
Après la Seconde Guerre mondiale
Consacrant le déclin irréversible des avions à hélice, la guerre de Corée fut l'occasion des premiers combats aériens entre chasseurs à réaction, principalement entre le F-86 Sabre américain et le MiG-15 soviétique.
Dès les années 1950, des avions de chasse supersoniques furent développés, rapidement suivis par des avions capables de voler à plus de deux fois la vitesse du son. D'une façon générale, on vit apparaître des avions de plus en plus performants mais aussi de plus en plus gros, complexes et surtout coûteux.
Leur fiabilité a également beaucoup augmenté. Par exemple, le Northrop F-89 Scorpion de l’USAF avait un taux d'accident de 383 accidents pour 100 000 heures de vol dans les années 1950 tandis que dans les années 2000, il est de 4 à 5 accidents pour 100 000 heures de vol dans les forces aériennes de l'OTAN, bien entrainé, et d'environ 20 pour 100 000 heures de vol pour les Forces aériennes pakistanaises disposant de moins de moyens3.
Caractéristiques
Le
MIG-21 soviétique, un des meilleurs chasseurs à réaction de son époque.
Le cahier des charges d'un bon avion de chasse a considérablement changé avec le temps. Les caractéristiques de base étaient initialement :
- le plus manœuvrable possible, afin d'esquiver un avion adverse et de se mettre facilement en position de tir (Sopwith Camel, Mitsubishi Zero) ;
- rapide en montée, en palier et en piqué (Spad VII, Me 109), afin de pouvoir rattraper ses cibles ou au contraire échapper à un adversaire trop puissant ;
- puissamment armé pour porter des coups efficaces dans un minimum de temps (Hurricane, Fw 190, P-47).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, ces critères se sont modifiés progressivement :
- la manœuvrabilité passant au second plan derrière la vitesse et la puissance de tir (Me 262) ;
- la résistance aux coups nécessaire à la survie de l'avion et du pilote ;
- l'autonomie de vol devenant essentielle pour les missions à longue portée (P-51 Mustang).
De nos jours, avec les combats hors du champ visuel, un chasseur doit être :
- équipé d'un radar performant lui permettant de détecter toutes les cibles potentielles autour de lui ;
- équipé de contre-mesures électroniques.
Ses armes sont :
Fabricants
Les principaux constructeurs d'avions de chasse sont actuellement Lockheed Martin et Boeing aux États-Unis, Soukhoï en Russie, Eurofighter, Dassault Aviation et Saab en Europe, Shenyang Aircraft Corporation en Chine.
Le marché mondial des avions de chasse se répartissait en 20094 :
Eurofighter est un consortium détenu par les sociétés britannique BAE Systems (33 %), italienne Leonardo (21 %) et franco-germano-espagnole Airbus (46 %).
Autres termes utilisés
Historiquement, les avions de chasse étaient répartis en plusieurs catégories comme les chasseurs de jour, chasseurs de nuit, chasseurs à long rayon d'action, etc. Ceci était justifié par les différences de performances et d'équipements nécessaires pour chacun de ces rôles. De nos jours, tous les chasseurs peuvent opérer de jour comme de nuit.
Juste après la Seconde Guerre mondiale sont apparus les premiers intercepteurs, souvent avec une autonomie moins importante qu'un chasseur traditionnel, leur mission se limitant à décoller, rejoindre l'adversaire et le détruire. On citera par exemple le English Electric Lightning ou le Vought F-8 Crusader.
Le terme d'avion de supériorité aérienne désigne généralement un avion plus polyvalent de type « chasseur lourd » comme le F-15 Eagle, le MiG-29 Fulcrum ou encore le Su-27 Flanker.
Notes et références
- « Avions de combat : Paris attend le choix de Brasilia avec sérénité », Les Échos, .
Voir aussi
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Articles connexes
Liens externes
Avions de chasse de cinquième génération
La cinquième génération de chasseur à réaction est un classement général des avions de combat inventée aux États-Unis. L'idée est apparue au début des années 1980 lorsque le gouvernement américain a voulu remplacer ses F-15 et ses F-161.
Définition
Le
F-22, désigné par son constructeur
Lockheed Martin comme étant le premier avion de « cinquième génération ».
C'est à la base un terme purement chronologique propre à l'aviation militaire américaine, le F-22 est un avion de « cinquième génération » tout simplement parce qu'il est le successeur d'avions de quatrième génération2. Lors de ce changement de génération, un ensemble de critères furent fixés par le Pentagone (furtivité, supercroisière, vol à haute altitude, super-manœuvrabilité, liaisons de données tactique, fusion des données) et aboutirent à un standard repris dans le monde entier3.
Censée représenter le futur des avions de combat cette notion a été généralisée et utilisée à des fins commerciales2. Lockeed Martin, un des principaux constructeurs américains d'avions de combat, n'a inclus dans cette « nouvelle génération » que ses propres avions (F-22, F-35) afin de bien les mettre en valeur4. Ce procédé a été dénoncé par un concurrent, Eurofighter, qui a montré que si l'on s'en tient aux critères, son avion, le Typhoon, relève plus de cette « cinquième génération » que le F-355.
Un
Typhoon, également présenté par son constructeur comme un avion de « cinquième génération ».
Des critères définissant un avion de « cinquième génération », il n'a été gardé dans certains classements que la furtivité radar passive comme principal facteur discriminant6. Le F-22 entre ainsi dans cette catégorie sans pour autant avoir de fusion des données, le Rafale, qui pourtant possède en 2016 la fusion des données la plus élaborée7, en est généralement exclu juste parce qu'il n'est pas conçu sur une telle base de furtivité radar passive.
L'efficience de cette furtivité est contestée par certains acteurs du milieu militaire. L’amiral Jonathan Greenert, chef des opérations de l’US Navy, est sceptique sur l'avenir de ce concept8,9 et a déclaré « Si quelque chose se déplace rapidement et perturbe les molécules de l’air et émet de la chaleur, alors ce sera détectable »10. Pierre Sprey, un des pères du F-16, parle de « l'imposture de la furtivité, contrainte excessivement coûteuse et pesante, avec un bénéfice pouvant être réduit à néant du jour au lendemain par le développement de nouveaux radars »11. Denis Mercier, Chef d’état-major de l’armée de l’Air française, est allé dans le même sens en déclarant « je ne crois guère à la pertinence de la furtivité »12.
Il n'existe finalement aucune définition fixe de la notion d'avion de « cinquième génération ». C'est un mythe13, une expression marketing2, qui permet à certains hommes politiques de convaincre les gouvernements d'acheter tel ou tel avion, parce qu'il serait plus avancé, parce que de « cinquième génération », sans avoir de connaissances en matière de défense et sans avoir besoin de prouver la supériorité supposée du matériel vanté14.
Limites de la catégorisation
Un
F-18 Super Hornet, annoncé par son constructeur
Boeing comme étant un « Stealth Killer » en raison de sa capacité à surpasser des avions furtifs de « cinquième génération »
15.
La notion même de segmentation en générations est parfois remise en question3,16. Un avion de combat bénéficie bien souvent de mises à jour constantes tout au long de sa vie opérationnelle, par rétrofit, il est ainsi amélioré17. De plus il peut être produit de nouvelles versions plus performantes de cet avion18. L'évolution de l'aviation militaire est ainsi plutôt progressive contrairement à ce que peut laisser penser le terme de « génération », qui peut faire croire qu'une ancienne génération figée dans le temps est totalement supplantée par une nouvelle. L'écart de performances entre deux générations est en cela parfois faible, inexistant, voire favorable à l'ancienne génération. Par exemple un EA-18G Growler, dérivé d'une version améliorée du F-18, un avion dit de « quatrième génération », aurait abattu un F-22 en combat simulé19,20. Le F-35 est lui tellement inférieur à l'A-10, avion qu'il est censé remplacer en appui aérien rapproché, qu'après avoir pris connaissance de ses caractéristiques la députée Martha McSally a déclaré « Ce que vous venez de décrire me fait penser au prédécesseur du A-10 plutôt qu’au successeur du A-10 »21.
Un
Rafale, son constructeur
Dassault se refuse à employer le terme de « génération », un concept qu'il juge figeant
22.
Cette évolutivité des avions de combat rend les frontières entre « générations » extrêmement floues et poreuses. Les délimitations entre « quatrième génération » et « cinquième génération » sont sujettes à débat23. Des catégories intermédiaires ont été créées pour distinguer les avions à forte discrétion radar passive des autres. On pourra ainsi parler de « génération 4.5 »24, de « génération 4+ » ou « génération 4++ »25. Une conceptualisation qui s'éloigne de certains états de faits : le Rafale classé en « génération 4.5 » est le successeur direct du Mirage 2000 classé en « génération 4 ». Dans la réalité il y a bien une génération de différence aussi bien en terme chronologique que capacitaire entre ces deux avions26 ; selon ce classement il n'y a qu'une moitié de génération de différence.
Les deux représentants en service de cette « cinquième génération » sont souvent présentés comme étant les chasseurs américains F-22 Raptor produit à 195 exemplaires, prototypes compris, et le F—35 Lightning II vendu à hauteur de 131 exemplaires27. La production du F-22 a été abandonnée en 201128 en raison des surcoûts du programme29et son emploi pose problème30. Les chasseurs F-35 ont eux de très nombreux problèmes techniques31.
La Chine et la Russie développent actuellement leur propre chasseur de « cinquième génération »32,33,34. Le classement de ces futurs avions dans la catégorie des avions de « cinquième génération » est déjà contesté en raison notamment d'une furtivité estimée très inférieure à celle du F-2235,36. La surface équivalente radar du T-50 serait ainsi comprise entre 0,1 et 1 mètre carré selon les angles37, soit une discrétion radar passive comparable à celle du Rafale38.
Comparatif technique
|
Oui/non
Il bénéficie de quelques éléments de discrétion passive41.
Sa SER est estimée à 0,06 mètre carré sans emport externe. On peut ajouter à cela une furtivité active et tactique38.
|
Oui
Pour la supériorité aérienne, il utilise des missiles air-air et un canon ; en bombardement tactique, il utilise des bombes guidées laser, des missiles de croisière, des missiles antinavires, et en bombardement stratégique, un missile nucléaire.
|
Oui
Il est capable de voler à Mach 1,4 sans post-combustion42.
|
Oui
Ses canards recollent les flux d’air sur l’aile delta pendant les manœuvres à fort angle d’attaque, permettant une meilleure manœuvrabilité à basse vitesse et à forte incidence43.
|
Oui
Plafond opérationnel : 15 240 m
|
Oui
Standard via Liaison 16
|
Oui
Les données de la liaison 16, du Radar, de l’OSF, de la centrale de navigation et des différents capteurs de SPECTRA sont fusionnées, synthétisées et affichées sur l'écran de vol.7
|
4+, 4.5 |
|
|
Oui/non
Il bénéficie de quelques éléments de discrétion passive.
On peut ajouter à cela une furtivité active44.
|
Oui/non
Peut assurer la plupart des missions, mais pas la dissuasion nucléaire.
|
Non |
Non
Sa manœuvrabilité est meilleure que celle du F-35, elle est cependant inférieure à celle des autres avions comparés45.
|
Oui
Plafond opérationnel : 15 240 m
|
Oui
Standard via Liaison 16
|
Non
Elle serait en projet46.
|
4+, 4.5 |
|
|
Non
Il a été conçu pour l'interception, sans contraintes de discrétion47.
|
Oui/non
Peut assurer la plupart des missions, mais pas la dissuasion nucléaire.
|
Oui
Il est capable de voler à Mach 1,5 sans post-combustion42.
|
Oui
Ses canards très à l'avant assurent un très bon taux de virage instantané43.
|
Oui
Plafond opérationnel : 16 800 m
|
Oui
Standard via Liaison 16
|
Oui
Son système AIS (Attack and Identification System) réalise la fusion des informations remontant des capteurs embarqués48.
|
4+, 4.5 |
|
|
Oui
Il est basé sur une forte discrétion radar passive.
Sa SER est estimée à 0,005 mètre carré sans emport externe38.
|
Oui/non
L'avion est encore en développement, mais le projet était d'avoir un avion multirôle pouvant assurer tout type de mission.
|
Non49 |
Non
Sa manœuvrabilité est sensiblement inférieure au F-15E en raison de ses petites ailes50.
|
Oui
Plafond opérationnel : 18 200 m
|
Oui
Standard via Liaison 16
|
Oui
Elle est annoncée comme la fusion des données la plus élaborée51, et déclarée prête au combat en 201652.
|
5 |
Liste
Avions en service
Avions en développement
Prototypes et avions expérimentaux
Notes et références
- Ce chiffre est non officiel, et est extrait d'un blog spécialisé australien, ayant pour but « promouvoir la puissance aérienne, stimuler le débat public et parlementaire sur les sujets relatifs à la puissance aérienne, éduquer la communauté et publier et archiver des documents et des articles sur les sujets relatifs à la puissance aérienne. »
- « LCS-3 : Les avions de 5ème génération, ça va voler ? » [archive], sur www.le-blog-du-sergent.fr (consulté le )
- « Le marché des avions de combat » [archive], sur portail-aviation.com, (consulté le )
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- « Generation Concept of Jet Fighter Evolution | RememberedSky.com » [archive], sur rememberedsky.com (consulté le )
- « Exclusif : A la découverte de la Situation Tactique du Rafale (SiTac) | Le portail des passionnés d'aviation » [archive], sur www.portail-aviation.com (consulté le )
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- « Payloads over Platforms: Charting a New Course | U.S. Naval Institute » [archive], sur www.usni.org (consulté le )
- « Pour le général Mercier, la furtivité d’un avion de combat est moins importante que sa survivabilité » [archive], sur Zone Militaire (consulté le )
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- « La furtivité des avions de combat est-elle pertinente? » [archive], sur Zone Militaire (consulté le )
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- (en) « India to spend over $25 billion to induct 250 5th-gen stealth fighters », The Times Of India, (lire en ligne [archive])
- « About the FlightGlobal Group - Blogs Announcement - flightglobal.com » [archive], sur flightglobal.com (consulté le )
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
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- (en) « Five generations of jet fighter aircraft, Pathfinder no 170, janvier 2012. » [archive], sur Royale Australian Air Force (consulté le ) .
- Michael Colaone, « Un point de situation sur les avions de cinquième génération » [archive], Aeroplans.fr,
- « Les nouveaux avions de chasse de 5e génération » [archive], futurscience,
- (en) « John A. Tirpak, The Sixth Generation Fighter, airforcemag.com, octobre 2009. » [archive], une potentielle 6e génération de chasseur.
Avions de chasse de sixième génération
Les avions de chasse à réaction dits de « sixième génération » forment une classe d'avions de combat en cours de développement dans différents pays du monde pour succéder dans les années à venir aux appareils dits de « cinquième génération ». Les dirigeants de l'United States Air Force et de l'United States Navy prévoient la mise en place de ce type d'avion entre 2025 et 20301. Plusieurs pays ont annoncé disposer de tels programmes de développement : les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni, l'Inde, la Russie, l'Italie, la Suède, le Japon, l'Allemagne, l'Espagne, Taïwan et la France. Ces appareils comporteront notamment une composante drone / dépourvue de pilote, un système de liaison de données par cloud et une gestion dédiée des informations par une intelligence artificielle2.
L'US Air Force(USAF) et l'US Navy (USN) poursuivent actuellement le développement du programme F-X visant à remplacer d'une part le F-15 Eagle mais aussi à compléter les supports existants, notamment le F-22 Raptor. La Navy développe un programme similaire nommé F/A-XX / Next Generation Air Dominance2, pour occuper le rôle rempli actuellement par le F/A-18E/F Super Hornet3 et épauler le récent F-35. Le tout fut annoncé dès 2012 aux États-Unis. Cependant, le cadre de conception de ces futurs chasseurs a changé à la suite des revers du F-35 Lighting II et aux nouveaux principes d'emploi. Les premiers vols d'essai américains auraient eu lieu en septembre 2020, l'US Air Force annonce avoir fait voler le démonstrateur d'un nouvel avion de combat développé dans le plus grand secret dans le cadre du programme Next Generation Air Dominance (NGAD) et ouvrirait ainsi l'ère des appareils de combat hypersoniques et furtifs4.
Aucun pays ne possède encore officiellement un appareil de ce type. En revanche, il semblerait que le futur bombardier américain B-21 Raider en ait presque (hors motorisation) toutes les caractéristiques. En novembre 2013, la division Skunk Works de Lockheed Martin levait une partie du voile sur son projet visant à mettre au point le SR-72.
Conception et traits principaux
Au stade actuel de développement de ces appareils, il est difficile de disposer d'informations solides et établies, du fait du secret entourant naturellement la conception des engins militaires. Plusieurs caractéristiques communes semblent émerger des cahiers des charges rendus publics :
- Une conception modulaire des appareils, permettant d'échanger des éléments et composants de vol, de systèmes, et d'avionique en quelques heures pour optimiser plus avant les différentes configuration liées aux différentes missions confiées aux appareils.
- Des appareils exclusivement monoplaces, pour lesquels l'entrainement se fera exclusivement par simulateur de vol.
- Des appareils pilotables à distance, comme des drones, dans le cas de missions réalisées sans pilotes.
- La possibilité pour l'appareil de contrôler une flotte de drones servant au combat ou à la reconnaissance.
- Une liaison de données interconnectée sur le champ de bataille, l'appareil servant de point nodal de relais des informations entre les plateformes de combats : aéronefs, véhicules au sol, navires, satellites, pour générer des listes de cibles et de points d'intérêts ainsi que des paramètres de mission.
- Une portée effective augmentée pour les armes grâce à l'utilisation de drones de reconnaissance dans l'espace aérien ennemi désignant des cibles bien avant la présence de l'appareil sur le champ de bataille et bien avant sa pénétration dans une zone de danger.
- Des générateurs électriques plus puissants pour équiper, potentiellement, des armes à énergie dirigée pour des missions d'élimination des vecteurs adverse (CIWS)
- Des cockpits à visée tête haute numérique, reliés à des casques intelligents à réalité virtuelle et à vue périphérique et affichage de données.
Développements
Le 26 août 2013, la Russie révèle qu'elle procède au développement d'un chasseur à réaction de sixième génération avec des avions très probablement sans pilote. Cependant, ils continueraient de développer leurs projets d'avion de cinquième génération comme le Soukhoï Su-57.
La France comme d'autres pays a abandonné le développement d'un chasseur de cinquième génération et déplace ses ressources directement vers le développement d'un chasseur de sixième génération, formant avec l'Allemagne et l'Espagne un programme de développement commun, le Chasseur de nouvelle génération (ou New Generation Fighter, NGF) au sein du programme de système de combat aérien du futur (SCAF / FCAS).
Il est également possible que le Japon abandonne la création autochtone de 5e génération et se joigne à un des nouveaux programmes.
Pays ayant un programme d'avions de chasse de sixième génération
Asie
Chine
L'Armée chinoise a annoncé le développement d'un appareil de combat de sixième génération. En 2019 la Chine annonce d'importants progrès et avancées. Elle prévoit sa mise en service pour 2025-20305,6.
Inde
L'Armée de l'Air Indienne a formellement annoncé ses intentions de faire développer un avion de combat de sixième génération au cours de la Journée de l'Armée de l'Air, le 8 octobre 2020. Le chef de la force aérienne indienne annonce que l'appareil disposera d'armement à énergie dirigée, d'une IA, de la possibilité de vol sans pilote, d'une flotte de drones et d'armes hypersoniques, entre autres équipements.7,8,9
Taïwan
Face à la menace que constitue la Chine continentale, la République de Chine / Taïwan a annoncé le développement d'un avion de sixième génération10, 30 ans après le premier vol du F-CK-1, le AIDC T-5 Brave Eagle, appareil d'entrainement, constitue la première étape de développement de l'appareil11.
Japon
En 2010, le ministre de la défense japonais expose le plan de mise au point d'un appareil de sixième génération, le "i3", pour informed, intelligent, instantaneous (informé, intelligent, instantané)12,13. Le 22 mars 2016, le Japon annonce le premier vol du Mitsubishi X-2 Shinshin, qui servira de banc d'essai pour le futur appareil.
Europe
France, Allemagne et Espagne
En juillet 2017, la France et l'Allemagne annoncent la mise au point d'un consortium dont le but est le développement conjoint d'un nouvel avion de combat européen pour remplacer l'Eurofighter Typhoon, le Panavia Tornado, et le Rafale de Dassault14. L'Espagne rejoint ce projet en décembre 201815.
L'Armée de l'Air allemande, en partenariat avec Airbus Defense and Space, développe par ailleurs de son côté un appareil de sixième génération au sein d'un programme séparé, destiné à voir le jour en 2030-204016.
Russie
En août 2013, la Russie révèle qu'elle procédera également au développement d'un appareil de sixième génération. L'appareil est annoncé comme dépourvu de pilote et exclusivement commandé à distance. La Russie n'abandonne pour autant pas le développement de son appareil de cinquième génération, le Su-5717.
En 2019, Mikoyan-Gourevitch 18,19annonce le développement d'un appareil de sixième génération, le PAK DP, dont la production pourrait commencer en 202520 si la Russie en passe commande, pour entrer en service en 202721.
Royaume-Uni, Suède et Italie
En juillet 2014, le Jane’s Information Group rapporte que le comité de défense de la Chambre des Communes avait publié un rapport concernant les structures de l'aviation de guerre britannique d'après 2030. Le rapport mentionnait la possibilité pour le Royaume-Uni de développer son propre programme d'appareil de sixième génération pour remplacer le Typhoon, dont la durée de service a depuis été étendue jusqu'en 204022. En juillet 2018, au Farnborough Air Show, le secrétaire d'état à la défense Gavin Wiliamson révèle le développement d'un appareil de combat de sixième génération, dénommé Tempest, pour la Royal Air Force23,24. La Suède et l'Italie rejoignent le projet en 201925,26. L'Inde et le Japon sont invités à s'y joindre la même année27,28.
Liste des programmes en cours
Références
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- (en) « Boeing's fighting comeback », Flight global, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- (en-US) EurAsian Times Desk, « US Secretly Tests World’s First 6-Gen Fighter Jet That Is Hypersonic & Untraceable » [archive], sur Latest Asian, Middle-East, EurAsian, Indian News, (consulté le )
- (zh) « 我国六代机何时面世?成飞总师罕见接受采访,亲口披露研制时间表 » [archive] [« Quand les avions chinois de sixième génération sortiront-ils? Maître Cheng Fei a rarement accepté les interviews et a personnellement divulgué le calendrier de développement »], sur sohu.com,
- « CCTV » [archive du ] (consulté le )
- Air Force Day Parade 2020 [archive], Bhadauria, R.K.S. () Hindon Air Force Station : Indian Air Force. La scène se produit à 1 hour, 14 minutes, 12 seconds. “For the future, we have initiated processes for developing indigenous combat systems with sixth generation technologies, including directed energy weapons, smart wingman concept, optionally manned combat platforms, swarm drones, hypersonic weapons, to name a few.”
- (en) « IAF demonstrated its operational capability along northern border: Chief of Air Staff », The Economic Times, (lire en ligne [archive], consulté le )
- (en) « Air Chief Marshal R K S Bhadauria interview: 'Indigenisation essential for strategic development' » [archive], sur OnManorama (consulté le )
- Mike Yeo, « China is laying the groundwork for war with Taiwan » [archive], sur Defense News,
- « Taiwan to develop new stealth fighter jets, ministry says » [archive], sur Taipei Times
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Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Bombardier Transport
Bombardier Transport était une entreprise ferroviaire canadienne dont le siège était situé à Berlin en Allemagne, rachetée depuis, par la multinationale française Alstom. Elle fut la division ferroviaire de la multinationale canadienne Bombardier Inc. de 1974 à 2021.
Elle a été créée au début des années 1970 lors de la diversification de cette dernière à partir de plusieurs acquisitions. Présente partout dans le monde, Bombardier Transport fabrique du matériel roulant ferroviaire (rames, métros, autorails, motrices, locomotives, tramways, etc.) ou des parties de ceux-ci (bogies, etc.) et des systèmes de sécurité ferroviaire1. Elle a notamment participé à la fabrication du matériel roulant du métro de Toronto2,3, du métro de New York4,5, du métro de Londres6,7, et du métro de Montréal5.
Le siège de Bombardier Transport France SAS est situé à Crespin dans le département du Nord. Le , Bombardier Transport France SAS devient Alstom Crespin SAS8.
En 2019, le groupe Bombardier lourdement endetté, a vu l'Union européenne rejeter sa tentative de fusion avec Siemens-Alstom, puis a approché la française Alstom et la japonaise Hitachi dans le cadre d'une recherche de partenaire pour fusionner ses activités ferroviaires.
Le est annoncé un accord de reprise par Alstom, approuvé en juillet 2020 par la Commission européenne, créant ainsi le numéro deux mondial du ferroviaire, derrière le chinois CRRC. Le , Alstom achète l'entreprise pour un montant de 5,3 milliards d'euros9,10.
Histoire
Formation
Une rame
MR-73 du Métro de Montréal du type que Bombardier construisit en 1974.
Avec l'achat de Rotax en 1970, Bombardier Inc. avait déjà mis le pied dans le domaine mais c'est en 1974 que Bombardier Transport entre vraiment dans le secteur ferroviaire en remportant un contrat de fourniture de 423 voitures du métro de Montréal. Le gros des travaux de fabrication et d'assemblage se fait à l'usine de La Pocatière obtenue par Bombardier lors de l'achat d'un fabricant de motoneiges compétiteur, Moto-Ski11. Elle est réaménagée, agrandie et réoutillée pour l'occasion5. Bombardier achète de American Locomotive Company (Alco) la MLW en 1975 ce qui l'amène vers la construction des locomotives. La compagnie produira ainsi le train LRC (Léger Rapide et Confortable) pour Via Rail, mû par ces engins5.
Années 1980
Le début des années 1980 est marqué par une ouverture du marché nord-américain pour la compagnie. En 1980, Bombardier construit une usine dans le nord des États-Unis, à Barre dans le Vermont, afin de pouvoir soumissionner sur les contrats de ce pays qui prévoient tous une clause de contenu local. En 1995, la compagnie en construit une autre à Plattsburgh (État de New York) dont la capacité de production est ensuite doublée en 1998. Ces deux usines sont près de son siège social de Montréal, au Canada. En 1982, Bombardier obtient ainsi une commande de 825 voitures pour le métro de New York, soit le plus important contrat jusqu'alors confié à un constructeur canadien5. En 1984, il achète à Alco l'usine d'Auburn, dans l'État de New York, ce qui lui donne accès à la technologie des moteurs diesel de locomotives. En 1985, il crée une filiale aux États-Unis chargée de commercialiser dans ce pays les systèmes de transport intégrés. Bombardier délaisse la construction de locomotives nord-américaines en 1989 et vend MLW à General Electric mais ne délaisse pas la construction ferroviaire pour autant.
Locomotive LRC fabriquée par MLW, filiale de Bombardier jusqu'en 1989
L'entreprise acquiert par la suite plusieurs sociétés de construction ferroviaire. C'est d'abord BN en Belgique en 1988 qui lui ouvre le marché européen, puis ANF-Industrie en France en 1989 et Constructora Nacional de Carros de Ferrocarril au Mexique. Bombardier achète UTDC en 1992 au Canada où il regroupe toutes les activités liées à la commercialisation, à la conception, à l'ingénierie et à la gestion de projets de systèmes de transport clés en main de sa filiale dans le même domaine aux États-Unis, pour former une nouvelle division à Kingston (Ontario). Finalement, en Allemagne il achète Waggonfabrik Talbot GmbH en 1995 et Deutsche Waggonbau AG en 19985. Bombardier concentre d'ailleurs la fabrication de voitures de transport-passagers chez Talbot.
En même temps, Bombardier signe une entente de coopération avec Alstom en 1987, pour commercialiser des trains à grande vitesse en Amérique du Nord, et les construire en cas d'achats. Finalement cet accord mène au développement du train rapide Acela pour le corridor BosWash où Bombardier fournit des éléments de train pendulaire du type LRC et Alstom une motrice proche de celles des TGV. C'est le premier train à grande vitesse utilisé en service commercial en Amérique du Nord, atteignant la vitesse de 240 km/h. En 1989, la compagnie participe avec Alstom à la construction des trains-navettes pour le transport d'automobiles et d'autocars pour le tunnel sous la Manche. Les usines de La Pocatière, Crespin (ANF-Industrie), Manage (BN) et Bruges (BN) se partagent la production5.
Années 1990
Durant les années 1990, le tramway, sous le vocable de « transport léger sur rail », redevient en vogue. Bombardier se trouve ainsi dans une bonne situation, grâce à ses acquisitions, pour prospérer dans le domaine. Entre 1994 et 1997, Bombardier achète la plupart des activités de recherche et développement de British Rail lors de la privatisation de cette dernière. En 1997, Bombardier s'implante en Chine par le biais d'une coentreprise, Sifang Locomotive & Rolling Stock Works de Qingdao, pour la fabrication de voitures de voyageurs pour le marché chinois5. Bombardier s'étend également en Australie grâce à un partenariat avec EDI Rail et fournit les systèmes de propulsion électrique et du matériel roulant pour les États de Victoria et de Queensland5.
En 1998, Bombardier ajoute à ses actifs européens en achetant DWA, de Berlin, qui compte six usines en Allemagne ainsi que des installations en République tchèque, en Suisse et en Russie. En rachetant Adtranz au groupe DaimlerChrysler en mai 2001, Bombardier devient le premier constructeur mondial de matériel roulant ferroviaire5. Ce dernier est le concepteur des trains Turbostar et Electrostar de British Rail, des tramways Tramlink de Croydon et du Nottingham Express Transit et de certains parties du TGV TMST (le reste étant conçu par Alstom). ADtranz a des ateliers en Grande-Bretagne, Allemagne, Suisse et Suède.
Années 2000
En 2001, la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) signe avec Bombardier un contrat de 2,3 milliards de dollars canadiens portant sur la fourniture de 500 AGC au maximum (la livraison portera finalement sur 700 unités toutes versions jusqu'en 2010), construits à Crespin près de Valenciennes. En 2002, Bombardier réalise avec les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF), la mise en service du premier système de contrôle des trains ETCS sur la ligne Olten - Lucerne (en)12.
En 2003, Bombardier est devenu un partenaire de Metronet et conclut le plus gros contrat de son histoire, celui du renouvellement et de la modernisation du métro de Londres d'une valeur globale de 7,9 milliards CAD5. Cependant le 17 juillet 2007, après des dépassements de coûts, Metronet est menacé d'être mis sous tutelle par le gouvernement britannique qui refuse de payer la facture. Bombardier a annoncé la radiation d’un investissement de 164 millions $US lors du deuxième trimestre 2008 à cet effet13. Toutefois, Bombardier est demeuré le fournisseur de la mise à niveau du système de signalisation qui était prioritaire selon le maire de Londres. De même, la construction de 378 voitures pour les lignes profondes prévue entre 2009 et 2011 semble assuré, tout comme celui de 1 400 voitures des lignes de surface entre 2010 et 20147.
Mais tout ne va pas bien dans le domaine du transport face à une surcapacité de production et aux contre-coups des attentats du 11 septembre 2001. En 2004, Bombardier dévoile donc un vaste plan de restructuration de son secteur transport qui prévoit la fermeture de sept usines de production, dont trois ont cessé leurs opérations au cours de la même année (Amadora (Portugal), Doncaster et Derby Pride Park au Royaume-Uni)5. La compagnie vend également en 2005 ses intérêts dans sa coentreprise de fabrication de wagons de marchandises au Mexique, à la compagnie Greenbrier. Les états financiers de 2006 montrent que la réorganisation ramène l'entreprise sur la bonne voie.
Marché chinois
Voiture pressurisée du train Bombardier de la ligne ferroviaire Qing-Zang
Bombardier s'implique en Chine et obtient le marché du matériel roulant pour voyageurs sur ligne ferroviaire Qing-Zang vers Lhassa au Tibet. La livraison s'est faite entre décembre 2005 et mai 2006 pour 361 voitures équipées pour la haute altitude (système de pressurisation enrichi en oxygène et protection contre les rayons ultra-violets). Cinquante-trois de ces voitures sont des voitures-lits luxueuses à l'intention de la clientèle touristique. Ce contrat a attiré quelques critiques de la part des mouvements pro-tibétains qui voient dans cette ligne une accélération à la sinisation de la région14.
Fin septembre 2009, Bombardier Sifang (Qingdao) Transportation, filiale conjointe de Bombardier et de CSR Sifang Locomotive and Rolling Stock, signe un contrat d'approvisionnement de 80 trains avec le ministère des Chemins de fer de la Chine. L'enveloppe totale du projet s'élève à 4 milliards USD et la part de Bombardier est d'environ 2 milliards USD. Ce sont des trains Zefiro de Bombardier qui seront livrés entre 2012 et 201415.
Saga du métro de Montréal
Une controverse opposa Bombardier et Alstom de 2006 à 2008. Le matériel roulant vieillissant du Métro de Montréal devant être remplacé, le gouvernement du Québec a annoncé le que Bombardier Transport avait été le seul autorisé à discuter avec la Société de transport de Montréal (STM) en vue du renouvellement de gré à gré des voitures MR-63. Alstom a contre-attaqué en demandant à la Cour supérieure du Québec de se pencher sur le sujet et a requis le une injonction pour faire cesser les discussions entre Bombardier et l'opérateur du métro afin de ne pas rendre son action en cour caduque16. Un juge a entendu la demande en septembre 2007 et a rendu une décision en faveur d'Alstom en janvier 2008. Le , le ministre du développement économique du Québec, Raymond Bachand, a déclaré que le gouvernement du Québec ne ferait pas appel de la décision de la Cour supérieure et a décidé d'aller en appel d'offres afin de ne pas retarder la livraison17. Les deux concurrents sont finalement choisis pour offrir conjointement une proposition de matérial roulant.
Cependant, dans un rebondissement au printemps 2010, de nouveaux concurrents ont réussi à forcer la STM à refaire un nouvel appel d'offres dans ce qui semble un roman-feuilleton18,19. Le tout rebondit le 5 octobre 2010, quand le premier ministre Jean Charest annonça le dépôt d'un projet de loi pour l'acquisition de gré à gré des nouvelles voitures de Bombardier-Alstom, comportant des articles pour que les concurrents ne puissent aller en cour pour l'invalider et une importante baisse du prix20. Les partis d'opposition se sont montrés sceptiques sur les motifs de cette décision de dernière minute qui semble être plus électoraliste, par la préservation d'emplois dans un comté électoral du parti au pouvoir, qu'économique21.
Ailleurs
La fin de la décennie correspond également avec de bons contrats ailleurs dans le monde. Le 18 août 2008, Bombardier Transport annonce avoir conclu l'entente pour fabriquer 20 locomotives à propulsion hybride, électrique et diésel, pour train de passagers pour l'Agence métropolitaine de transport (AMT) de Montréal. La commande est évaluée à plus de 223 millions $US. Les nouvelles locomotives à propulsion bi-mode seront munies de la technologie de propulsion et de contrôle Bombardier Mitrac reconnue pour sa très grande fiabilité, qui offre une performance élevée et des fonctions intelligentes, comme des systèmes de diagnostic à distance et une commande de l'adhérence sophistiquée qui améliore l'efficacité de traction22.
Début janvier 2009, Deutsche Bahn signe avec Bombardier Transport un contrat de fourniture de 800 voitures à deux étages au coût global de 1,5 milliard d'euros23. Le 27 avril, Bombardier est officiellement retenu par la Toronto Transit Commission (TTC) pour produire plusieurs centaines de rames de tramway et de métro pour le plan de renouvellement du matériel roulant de cette ville. Le contrat est évalué à environ 1,2 milliard CAD, mais l'obtention du financement n'était pas alors assurée3,24. En mai 2010, la TTC a « levé des options visant 186 voitures de métro additionnelles » pour un montant d'environ 390 millions CAD25.
Début mai 2009, Bombardier et Alstom sont retenus pour fabriquer 83 rames automotrices, au prix de 605 millions USD, pour la région de Stuttgart, en Allemagne. La part de Bombardier s'élève à 450 millions USD26. Le 11 mai, les deux mêmes partenaires sont retenus par la RATP pour fabriquer 60 rames de trains à deux niveaux destinées à desservir la banlieue parisienne. Le projet est estimé à environ 1,1 milliard $US, la part de Bombardier s'élevant à 386 millions $US27.
Années 2010
En septembre 2012, Bombardier Transport s'associe à Electro-Motive Diesel (EMD) pour la fabrication de locomotives diesel-électriques en Inde, celles-ci devant être exportées en Asie du Sud-Est et des pays du Pacifique28.
Contrats récents
- En février 2010, la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) passe commande de 80 voitures à deux étages pour un coût d'environ 1,1 milliard de $CA29.
- En mai 2010, les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF) passent commande de 59 trains à Bombardier dans le cadre d'un contrat évalué à 1,7 milliard $CA. Les nouvelles rames à deux étages sont produites à Villeneuve en Suisse et à Görlitz en Allemagne30 (1,9 milliard de francs suisses31).
- En mai 2010, l'Arabie saoudite passe commande d'un monorail Innovia 300 au coût de 241 millions USD, monorail qui sera situé dans le district financier King Abdullah à Riyad32.
- Le 27 septembre 2010, un consortium dont fait partie Bombardier Transport remporte un contrat au Brésil pour construire les 54 rames monorail Innovia 300 et les 17 gares de la nouvelle partie de la ligne 2 du Métro de São Paulo. Le coût total du projet est de 1,44 milliard $US, dont 816 millions $US iront à Bombardier pour la conception et fourniture des éléments électriques et mécaniques du système de monorail33,34.
- Le 22 novembre 2010, la Deutsche Bahn passe une commande de 251 millions CAD pour 51 trains de banlieue35.
- En mai 2011, Siemens AG et Bombardier Transport ont formé un partenariat pour la construction d' ICE 3 en Allemagne. Dans le cadre de l'entente, Bombardier a reçu une « première commande ferme de 1,8 milliard $US pour 130 trains destinés à la Deutsche Bahn »36.
- Le 14 juin 2011, Bombardier Transport obtient « un contrat d'une valeur de 577 millions $US pour la mise à niveau du système de signalisation de certaines lignes du métro de Londres, au Royaume-Uni »37.
- Le 24 décembre 2011, Bombardier Transport reçoit « une commande pour 90 rames automotrices électriques qui seront déployées dans la région de Francfort, en Allemagne. » Ce contrat est évalué à 648 millions $US38.
- Le 28 mars 2012, Bombardier annonce avoir obtenu un contrat de 599,5 millions $US du Metropolitan Transportation Authority (MTA) de New York pour le remplacement des « voitures R32 de la ligne C, qui datent du début des années 1960 »39,40.
- Le 15 juin 2012, Bombardier annonce avoir obtenu « une commande de 260 automotrices pour la région de la baie de San Francisco, d’une valeur de 631 millions [$US] »41.
- Le 19 septembre 2012, Bombardier annonce avoir signé un contrat de 281 millions d'euros avec la société de construction de matériel ferroviaire espagnole Talgo, laquelle livrera des composants ferroviaires à l'Arabie saoudite42.
- Le 27 septembre 2012, Bombardier et la société Chemins de fer israéliens signent un contrat portant sur la livraison de 72 voitures de transport au prix de 158 millions $US43.
- Le 29 novembre 2012, Bombardier Transport annonce un contrat de conception et de construction de navettes automatiques aéroportuaires à Dubaï d'une valeur de 107 millions $US44.
Entrée en bourse
La maison-mère de Bombardier Transport a annoncé le 7 mai 2015 qu'elle prévoyait une entrée en bourse d'une partie des activités ferroviaires pour laisser une participation minoritaire dans l'entreprise. L'appel public à l'épargne était prévu pour le quatrième trimestre. L'inscription sur les marchés boursiers devait se faire en Allemagne, où est situé le siège social de Bombardier Transport. La stratégie fait partie d'une consolidation de Bombardier qui est plombé par les problèmes de mise en service des avions CSeries de sa filiale Bombardier Aéronautique45,46.
Années 2020 et rachat par Alstom
Après le refus par l'Union européenne de la fusion Siemens-Alstom en 2019, le groupe Bombardier lourdement endetté, a approché la française Alstom et la japonaise Hitachi dans le cadre de recherche d'un partenaire pour fusionner ses activités ferroviaires. Il ne s'agirait pas d'une vente mais d'un partenariat dans le ferroviaire qui permettrait de changer d'envergure afin de mieux affronter la concurrence du géant public chinois CRRC, numéro un mondial du secteur47.
Le , il est annoncé un accord de reprise par Alstom pour une somme entre 5,8 et 6,2 milliards d'euros. En juillet 2020, la Commission européenne approuve sous conditions le rachat de Bombardier Transport par Alstom, créant ainsi un numéro deux mondial du ferroviaire, derrière CRRC48. L'investissement d'Alstom sera finalement de 5,5 milliards € pour le rachat49,50. Le constructeur ferroviaire français Alstom a annoncé, le , avoir finalisé l'acquisition de la société Bombardier Transport51.
Produits
Locomotives, rames et trains
Locomotive électrique
TRAXX.
Tramways
Métros et trains de banlieue
Systèmes de propulsion et de contrôle
Notes et références
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Voir aussi
Articles connexes
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Liens externes
Arme nucléaire
Carte des neuf États dotés de l'arme nucléaire en 2021
- États possédant l'arme nucléaire selon le TNP (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, République populaire de Chine)
- États ayant reconnu posséder l'arme nucléaire (Inde, Pakistan, Corée du Nord)
- État possédant l'arme nucléaire sans reconnaissance officielle (Israël)
- États hébergeant l'arme nucléaire à travers l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) à cette date (Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Italie, Turquie)
- États anciennement dotés de l'arme nucléaire (Biélorussie, Kazakhstan, Ukraine, Afrique du Sud)
Une arme nucléaire est une arme non conventionnelle qui utilise l'énergie dégagée par la fission de noyaux atomiques lourds (uranium, plutonium dans le cas des bombes A), ou par une combinaison de ce phénomène avec celui de la fusion de noyaux légers (hydrogène dans le cas des bombes H). L'énergie libérée par l'explosion s'exprime par son équivalent en TNT.
L'arme nucléaire a été utilisée de façon opérationnelle uniquement par les États-Unis lors des bombardements des villes japonaises de Hiroshima et de Nagasaki durant la Seconde Guerre mondiale, entraînant entre cent mille et deux cent vingt mille morts. Ses effets destructeurs sont principalement dus au souffle, comme pour les explosifs classiques, mais également aux brûlures et incendies provoqués par sa température élevée, et à l'effet des radiations. En raison de ces capacités de destruction sans commune mesure avec celles des armes conventionnelles, l'arme nucléaire devient dès la fin des années qui suivent son emploi contre le Japon, une arme de dissuasion visant à décourager toute attaque contre les intérêts vitaux d'une nation par crainte pour l'agresseur de subir en retour des destructions massives qui excéderaient de loin les avantages escomptés.
Différentes stratégies de dissuasion nucléaire sont élaborées pendant la guerre froide, au cours de laquelle jusqu'à 70 000 têtes nucléaires seront accumulées par les États-Unis, l'Union soviétique, la Chine, le Royaume-Uni et la France, les cinq États par ailleurs membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Depuis la fin de la guerre froide, les stocks d'armes nucléaires ont été largement réduits jusqu'à environ 14 000 têtes nucléaires fin 2017. En revanche, malgré le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 1968, l'Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord ont développé l'arme nucléaire, portant à neuf le nombre d'États la possédant.
Armes et essais nucléaires
Types d'armes nucléaires
Les deux grands types d'armes nucléaires sont les bombes à fission nucléaire ou « bombes A » et les bombes à fusion nucléaire, aussi appelées bombes thermonucléaires ou « bombes H »3. Leur puissance est mesurée par équivalence avec celle de l'explosion de trinitrotoluène (TNT) : deux unités sont utilisées, le kilotonne (kt) valant 1 000 tonnes de TNT et la mégatonne (Mt) valant 1 million de tonnes de TNT. Dans ces deux grandes familles, des armes plus spécialisées ont été conçues en fonction d'effets spéciaux recherchés, comme la bombe à neutrons.
Les premières bombes
Le premier essai nucléaire est effectué le 16 juillet 1945 par les États-Unis ; il s'agit d'une bombe A d'une puissance de 19 kt. Les bombes A utilisées pour les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki sont de puissance comparable. Les bombes A ont une puissance inférieure à 500 kt et la plupart des tests effectués ne dépassent pas une puissance de 100 kt. L'Union soviétique procède à sa première explosion nucléaire en 1949, le Royaume-Uni en 1952, la France en 1960 et la Chine en 1964.
Les bombes H sont beaucoup plus puissantes. Le premier test d'une bombe thermonucléaire est réalisé par les États-Unis le , sa puissance de 10 Mt est plus de 500 fois supérieure à celle des bombes A d'Hiroshima et NagasakiNote 1. De nom de code Ivy Mike, cet engin de 82 tonnes est purement expérimental4. En 1954, les États-Unis procèdent sur l'atoll de Bikini à l'explosion d'une bombe H de nom de code Castle Bravo, qui dégage une puissance de 15 Mt, soit deux fois et demi plus qu'attendu, conçue dans le but de développer une arme à usage militaire5. Plus puissante bombe testée par les Américains, elle provoque la pire contamination radioactive de l'histoire de leurs essais nucléaires. En 1955, les États-Unis commencent à produire en série la bombe Mk-21 d'une puissance de 4 Mt, dont les dimensions (3,81 m de long et 1,42 m de diamètre) et le poids (6,8 tonnes) sont compatibles avec les capacités d'emport de leurs bombardiers stratégiques ; 275 de ces bombes sont fabriquées durant les six premiers mois de l'année 19566.
Le premier essai soviétique d'une bombe H, nommé RDS-37, a lieu le , puis le pour le Royaume-Uni. La bombe H la plus puissante jamais testée est la Tsar Bomba, de plus de 50 Mt, que l'Union soviétique fait exploser en 1961.
La miniaturisation
Comparaison masse/puissance explosive des armes de l'arsenal nucléaire des États-Unis de 1945 à 1993. Graphique logarithmique de la puissance explosive en
kilotonnes (axe vertical) en fonction de la masse d'explosif nucléaire en kilogrammes (axe horizontal) de toutes les armes nucléaires fabriquées par les États-Unis de 1945 à 1993. Pour les ogives à puissance explosive variable, la puissance et la masse ont été tracés à leur valeur maximale
7. Le graphique contient quelques informations supplémentaires :
- 1 : Efficacité théorique maximale (6 kt/kg)
- A : Premières bombes H
- B : Little Boy et Fat Man
- C : Armes tactiques de faibles puissances explosives et de faibles masses
- Ogives nucléaires du Enduring Stockpile
- Bombes nucléaires du Enduring Stockpile larguées depuis les airs
La miniaturisation des armes nucléaires répond à un impératif de performance. Il s’agit par exemple d’augmenter la puissance produite pour une même quantité de matière. Cela peut permettre de réduire le coût de transport de l’arme. Un autre intérêt de la miniaturisation réside dans son transport par des vecteurs différents comme ce fut le cas pour le passage de la bombe au missile. Cette étape est particulièrement complexe puisqu’il s’agit de rendre la bombe suffisamment compacte pour la monter sur une ogive de missile, mais aussi suffisamment robuste pour survivre à un tir balistique intercontinental. De façon général, ce processus de miniaturisation de l'arme a entraîné une diversification des vecteurs et des objectifs. Voir ci-dessous le paragraphe armes nucléaires tactiques.
Les premières bombes nucléaires produites durant la Seconde Guerre mondiale, Little Boy et Fat Man, pèsent plus de quatre tonnes8. Leurs premières évolutions américaines vont vers une réduction de poids pour une puissance généralement supérieure. Ainsi le modèle Mark-5, produit à partir de 1952, est la première bombe légère et ne pèse plus "que" 1 300 kg. Plusieurs versions en sont produites, d'une puissance comprise entre 6 et 120 Kt. Largable depuis tous les types de bombardiers américains, cette bombe est en service jusqu'en 19636.
Puis la diminution du poids et des dimensions rend possible d'en dériver le premier obus nucléaire dès 1952, le W9. D'une masse de 364 kg, sa puissance de 15 kt est équivalente à celle de la bombe d'Hiroshima. Cet obus est tiré par le canon atomique M65 de 280 mm6. L’étape suivante fut le développement d’une tête nucléaire de missile à partir de 1954 pour équiper le MGM-1 Matador, premier missile de croisière sol-sol américain, et 35 exemplaires pour le SSM-N-8A Regulus, premier missile de croisière américain tiré depuis un navire de surface ou un sous-marin6.
La miniaturisation s’est poursuivie avec la mise en place de plusieurs têtes nucléaires dans les missiles. Voir à le paragraphe « Ogives à têtes multiples » ci-dessous.
Ogives à têtes multiples : le « mirvage »
Développé dans les années 1960, le « mirvage » consiste à équiper un missile de plusieurs têtes nucléaires guidées chacune vers une cible distincte. Ce néologisme vient de l'acronyme anglais MIRV (multiple independently targeted reentry vehicle, « vecteur à rentrée multiple et ciblage autonome »). L'intérêt en est qu'avec un seul vecteur, de coût unitaire élevé, il est possible d'atteindre plusieurs cibles en multipliant ainsi l'efficacité, notamment dans une stratégie de destruction des forces nucléaires stratégiques adverses, dite « stratégie anti-forces », qui nécessite d'atteindre simultanément un grand nombre de cibles9. Le système repose sur un véhicule sub-orbital manœuvrable qui éjecte les unes après les autres les têtes nucléaires vers leurs cibles prédéfinies. Le premier système MIRV opérationnel est monté à partir de 1970 sur le missile intercontinental Minuteman III des États-Unis. La tête thermonucléaire W56 de 1,2 Mt qui équipe les Minuteman I et II est remplacée par 3 têtes W62 d'une puissance unitaire de 170 kt, dont 1 725 exemplaires sont produits entre 1970 et 19766,10.
L'Union soviétique adopte à son tour cette même technologie : les premiers ICBM SS-18 modifiés pour recevoir un système MIRV à 8 têtes nucléaires sont opérationnels en 197511. La Chine, la France et le Royaume-Uni utilisent également le mirvage.
Essais nucléaires
Les essais nucléaires sont réalisés dans l'atmosphère, dans l'espace, dans la mer ou sous terre. Depuis 1945, plus de 2 000 essais ont eu lieu, dont plus de 1 100 par les États-Unis et plus de 700 par l'Union soviétique1,12,2. Sur ce total, environ 500 ont eu lieu dans l'atmosphère, plus de 1 500 sous terre, dix-sept à très haute altitude et quatre sous la mer13.
Signé en 1963, le traité d'interdiction partielle des essais nucléaires porte sur l'interdiction des essais d'armes nucléaires dans l'atmosphère, dans l'espace extra-atmosphérique et sous l'eau mais laisse les puissances nucléaires libres de réaliser des essais souterrains. Ce traité ne sera observé par la France qu'à partir de 1974 et par la Chine qu'à partir de 19801,14.
Ouvert à la signature en 1996, le traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE ou CTBT en anglais pour « Comprehensive Test Ban Treaty »), interdit tout type d’essai nucléaire quelle que soit l'énergie dégagée. Début 2018, ce traité a été ratifié par 166 États mais n'est pas encore entré en vigueur car plusieurs États dont les États-Unis ne l'ont pas encore fait15.
La fin de la Guerre froide se traduit par un arrêt progressif des essais nucléaires : l’Union soviétique procède à son dernier essai en 1990, le Royaume-Uni en 1991, les États-Unis en 1992, la France et la Chine en 1996, l'Inde et le Pakistan en 19981. Israël n'a jamais procédé à un essai nucléaire officiellement déclaré16. Depuis le début du XXIe siècle, seule la Corée du Nord a procédé à des essais nucléaires.
Les États qui possèdent l'arme nucléaire remplacent les essais réels par des outils de modélisation des armes nucléaires qui leur permettent d'en poursuivre le développement sans enfreindre le TICE. En la matière, la France met en œuvre le programme « Simulation » de 1996 à 2010, puis conclut avec le Royaume-Uni en 2010 un traité « relatif à des installations radiographiques et hydrodynamiques communes »17.
Autres usages de l'arme nucléaire
L'immense énergie délivrée par l'arme nucléaire a conduit à envisager son emploi dans le secteur civil:
- Dans le domaine météorologique, certaines personnes ont envisagées d'employer une arme atomique dans l'atmosphère pour modifier un orage ou un ouragan. Mais cette théorie a été infirmée par les experts20.
Histoire du développement de l'arme nucléaire
L'arme nucléaire est développée dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, puis dans celui de la course aux armements (Guerre froide) qui s'ensuit21,22.
C'est aux États-Unis que la bombe atomique est mise au point et assemblée durant le projet Manhattan. Le , le Comité consultatif pour l'uranium, un organisme fédéral créé par Roosevelt, demande dans un mémorandum la création d'un projet de recherche sur le thème de la fission nucléaire et sur ses applications militaires. À cette époque, l'extraction de l'uranium est obtenue à partir d'un minerai, le pechblende du Congo belge, entreposé à New York dès 1940 sur une initiative prise à Bruxelles en 1939. Dans les années suivantes, l'extraction de ce minerai se développe aux États-Unis et au Canada.
La première étape des recherches consiste en l'enrichissement de l'uranium naturel en uranium 235 fissile, c'est-à-dire que l'atome d'uranium peut se « casser » et produire une réaction de fission nucléaire. Durant cette étape de recherche, un second élément fissile est découvert, le plutonium. En 1943, au vu des résultats, il est décidé de passer au stade du développement. Le projet Manhattan voit alors le jour.
Le , sur la base aérienne d'Alamogordo, la première bombe atomique, Gadget, explose lors d'un test baptisé Trinity. Trois semaines après la réussite de cet essai, dans la matinée du , le président Harry S. Truman, qui a succédé à Franklin Roosevelt décédé le 12 avril, donne l'ordre de larguer une bombe atomique sur un objectif civil, la ville d'Hiroshima. Le 9 août, trois jours plus tard, Truman donne l'ordre de larguer une seconde bombe, Nagasaki est alors visée. La raison d'être de ce bombardement est âprement discutée : pour les uns, il s'agissait d'obtenir la reddition du Japon, mais pour les autres, l'objectif principal était de tester l’efficacité de la bombe et/ou de montrer à l'URSS la supériorité militaire des États-Unis.
Le 15 août, le Japon accepte la capitulation sans conditions, ce qui met fin à la Seconde Guerre mondiale.
Au XXIe siècle, des négociations internationales s'orientent plutôt vers le désarmement nucléaire. Un traité interdisant les armes nucléaires est adopté aux Nations unies le par 122 votes pour, une voix contre (les Pays-Bas, membre de l'Otan) et une abstention. Toutefois, lors du vote, les pays possédant les armes nucléaires se sont absentés - et ils continuent à développer leurs arsenaux23,24.
Vecteurs d'armes nucléaires
Une tête nucléaire, associée à un vecteur chargé de l'amener sur la cible, constitue une arme nucléaire opérationnelle à utilisation stratégique ou tactique.
Dans les années 1940 et jusqu'au milieu des années 1950, l'avion est le seul vecteur. Le B-47 est le premier bombardier stratégique américain à réaction ; livré à l'USAF à partir de 1951, il devient pleinement opérationnel en 195325.
Les Soviétiques donnent la priorité au développement de missiles. Puissance continentale, ils tirent parti de leur proximité avec l'Europe occidentale dont ils peuvent atteindre les grandes villes, comme Paris ou Londres, avec des missiles à moyenne portée. En 1956, les premiers missiles R-5M sont opérationnels ; leur portée est de 1 200 km et ils peuvent être équipés de têtes nucléaires différentes d'une puissance comprise entre 80 kt et 1 Mt. Dotés de propulseurs à propergol liquide, plusieurs heures sont nécessaires pour préparer leur lancement26.
Les premiers sauts technologiques majeurs ont lieu en 1959 et 1960 avec l'admission en service opérationnel des premiers missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et sous-marins lanceurs d'engins balistiques (SNLE / SSBN). Les Américains commencent à déployer leurs ICBM de type Atlas D en septembre 195927 et les Soviétiques en font autant un an plus tard seulement avec leurs ICBM R-7A28. Les premiers sous-marins à propulsion nucléaire lanceurs de missiles balistiques deviennent opérationnels début 196029 aux États-Unis et début 196130 en Union soviétique.
Les progrès concernent ensuite la facilité de mise en œuvre, la précision et la capacité à survivre à une attaque des missiles tirés depuis la terre ou de la mer. Les premiers modèles de missiles intercontinentaux sont propulsés par des moteurs à propergol liquide qui ne peut être stocké et sont lancés depuis des pas de tir à ciel ouvert. Mais dès 1963, les Américains disposent avec les Minuteman I de missiles à propergol solide lancés depuis un silo enterré et protégé31, et les Soviétiques commencent à déployer le R-16 à propergol liquide stockable lancé depuis un silo32,33.
Stratégie de dissuasion nucléaire
La puissance exceptionnelle des armes nucléaires, démontrée par les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, conduit rapidement les dirigeants américains à les considérer comme différentes des autres armes et par conséquent à développer des stratégies qui leur sont propres. Lors de la crise de Berlin en 1948 et 1949, puis lors de la guerre de Corée ouverte en 1950, le président Truman se refuse à utiliser l'arme nucléaire, alors que les États-Unis sont en situation de quasi-monopole, puisque l'Union soviétique, qui procède à son premier test en août 1949, ne possède pas encore de véritables capacités opérationnelles nucléaires. Dès lors, se développent des stratégies de dissuasion nucléaire qui demeurent au XXIe siècle une composante essentielle des politiques de sécurité nationale.
Durant la guerre froide (1947-1989)
Jusqu'à la fin des années 1940, l'arme nucléaire ne possède qu'un potentiel stratégique limité et son emploi éventuel ne relève pas encore de doctrines bien établies. Du côté américain, Truman s'interroge sur la légitimité de cette arme : il engage une démarche d'interdiction de l'arme nucléaire qui aboutit au plan Baruch présenté aux Nations unies en juin 1946 mais rejeté par l'URSS. Parallèlement, il accède aux demandes de l'U.S. Air Force de développer une puissante flotte de bombardiers stratégiques à capacité nucléaire, dans le prolongement de la culture militaire américaine axée sur le bombardement stratégique comme ce fut le cas pendant la Seconde Guerre mondiale.
La dissuasion nucléaire devient une composante essentielle des stratégies de sécurité et de défense des principaux pays protagonistes de la guerre froide dans les années 195034. Eisenhower rend publique par la voix de John F. Dulles en janvier 1954 la doctrine des représailles massives en riposte à toute attaque ennemie35. Jusqu'à la crise des missiles de Cuba en 1962, les deux Grands pratiquent à plusieurs reprises la « diplomatie nucléaire », c'est-à-dire la menace plus ou moins explicite d'emploi de ces armes si la partie adverse n'accède pas à leurs demandes.
L'effort des Soviétiques pour rattraper leur retard dans le domaine des vecteurs nucléaires porte ses fruits au début des années 1960 : le monde entre dans l'ère de l'équilibre de la terreur (ou en anglais : Mutual Assured Destruction, les initiales MAD signifiant « fou »)36, caractérisée par la capacité de seconde frappe de chacun des deux Grands, c'est-à-dire la capacité d'infliger des dommages immenses à l'autre même après une attaque surprise d'envergure contre son territoire ou ses intérêts vitaux37,38. Nikita Khrouchtchev est conscient de cette situation à haut risque, qui le conduit à introduire la notion de coexistence pacifique par laquelle la guerre entre les deux systèmes capitaliste et communiste n'est pas inévitable et que le communisme triomphera in fine grâce aux contradictions internes au capitalisme et à la supériorité du système communiste.
La destruction mutuelle assurée s'impose et elle restera jusqu'à la chute de l'empire soviétique la pierre angulaire de la stratégie de sécurité nationale des deux Grands. Stratégie de dissuasion, elle vise à rendre impossible la guerre entre les deux Grands et sa réussite se mesure par le non-emploi d'armes nucléaires de destruction massive. Toutefois, les armées américaines et soviétiques disposent à partir du milieu des années 1950 d'armes nucléaires dites tactiques dont l'emploi fait partie des scénarios de guerre en Europe entre les forces de l'OTAN et du Pacte de Varsovie.
Si la crise de Cuba connait un dénouement heureux, elle n'en laisse pas moins les dirigeants soviétiques et américains dans l'effroi. De longues négociations s'engagent qui aboutissent à la signature en 1968 du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), puis en 1972 à un premier accord de réduction des armements nucléaires stratégiques (SALT I)37.
Depuis la fin de la guerre froide (1990 - )
La fin de la guerre froide et la disparition de l'Union soviétique mettent un terme à la course aux armements nucléaires entre les États-Unis et la Fédération de Russie, qui se substitue sur le plan international à l'Union soviétique. Signé en 1991, le traité de réduction des armes stratégiques START I qui remplace le traité SALT, planifie une réduction échelonnée sur sept ans des armes et vecteurs nucléaires stratégiques. Sa ratification intervient en 1994 après que la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine, qui ont hérité sur leur sol d'armes nucléaires de l'ex-URSS, s'engagent à les détruire ou à les transférer à la Russie et signent le TNP, évitant ainsi une nouvelle prolifération nucléaire39,40. Bien que les années 1990 connaissent une baisse des tensions internationales et une importante diminution des budgets de la défense dans le monde, les cinq puissances nucléaires historiquesNote 2 maintiennent en condition leurs forces nucléaires et continuent d'afficher les mêmes postures stratégiques de dissuasion nucléaire qu'auparavant.
Dans les années 2000, la dissuasion nucléaire n'est plus au centre des politiques de sécurité nationale, qui se focalisent sur les nouvelles menaces telles que le terrorisme islamiste ou les cyberattaques et sur les foyers régionaux d'instabilité. La supériorité des États-Unis et de leurs alliés européens en matière d'armes conventionnelles et de nouvelles technologies leur donnent des moyens de dissuasion et d'action suffisants pour y répondre, dans un contexte où l'emploi d'armes nucléaires est politiquement et moralement de plus en plus inacceptable aux yeux de leurs gouvernants et de leur population41.
Depuis le milieu des années 2010, la compétition entre les grandes puissances se fait à nouveau plus intense avec la réapparition de la Russie dans le concert mondial, la montée en puissance de la Chine non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan militaire, et les ambitions régionales fortes de l'Inde ou de l'Iran. Il en résulte un regain d'importance de la dissuasion nucléaire et des arsenaux nucléaires, la Chine et la Russie investissant lourdement pour se doter de capacités nouvelles et les Occidentaux accélérant la modernisation de leurs capacités existantes. Illustrant cette évolution récente, le document « Examen de la Posture Nucléaire » publié par le gouvernement américain en février 2018 affirme que « les menaces mondiales ont nettement augmenté depuis (…) 2010 » et que « les États-Unis se trouvent maintenant dans un environnement de menaces nucléaires plus diverses et technologiquement avancées que jamais auparavant ». Ce document réaffirme que « les capacités nucléaires des États-Unis ne peuvent pas empêcher tous les conflits, (…) mais [elles] apportent une contribution unique à la prévention des actes d’agression de nature nucléaire et non nucléaire » et présente un plan de modernisation substantiel des forces nucléaires américaines42.
En 2018, Izumi Nakamitsu, responsable du désarmement aux Nations unies, souligne que « le risque d’utilisation, intentionnelle ou par accident, des armes nucléaires augmente. (…) L’environnement géopolitique se détériore. Les discours sur la nécessité et l’utilité des armes nucléaires se multiplient. Beaucoup considèrent que les programmes de modernisation lancés par les États [qui en sont dotés] conduisent à une nouvelle course aux armements qualitative »43.
Traités de maîtrise des armements nucléaires
Durant la guerre froide, la course aux armements conduit les États-Unis et l'Union soviétique à fabriquer des armes nucléaires en nombre considérable. Les risques et les coûts associés les amènent durant une période de détente à entamer en 1969 les premières négociations relatives à une limitation des armes et des vecteurs nucléaires. Ces négociations aboutissent en 1972 avec la signature des accords SALT I.
En parallèle, les cinq États dotés de l'arme nucléaire veulent éviter sa prolifération. Sous l'égide de l'ONU, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, signé en 1968 et entré en vigueur en mars 1970, vise à réduire le risque de prolifération dans le monde et à contrôler l'usage civil du nucléaire via l'AIEA. Il interdit aux cinq États qui possèdent alors l'arme nucléaire d'aider un autre État à acquérir des armes nucléaires.
Avec la disparition du traité ABM de limitation des défenses antimissile en 200244, du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) en 201945, et le retrait américain du traité Ciel ouvert en 202046, le traité New START est le dernier des accords de contrôle et de limitation de leurs armements nucléaires liant les États-Unis et la Russie47. New START, entré en vigueur en 2011 pour dix ans, abaisse à nouveau le plafond du nombre de têtes et de vecteurs nucléaires stratégiques. Ce nouveau traité fait suite au SORT signé en 2002, et aux traités SALT et START précédents48.
Tableau des accords de réduction des arsenaux nucléaires stratégiques entre les États-Unis et la RussieN 1,48
Élément caractéristique du traité | START I | SORT | New START |
Date signature |
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Date entrée en vigueur |
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Plafond sur le nombre de lanceurs déployésN 2 |
1 600 |
700 |
Plafond sur les têtes nucléaires déployées |
6 000 |
1 700-2 200 |
1 550 |
Notes relatives au tableau
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- Le traité SORT ne remplace pas le traité START I, il le modifie sur le plafond des têtes nucléaires déployées.
- Trois types de lanceurs sont inclus : ICBM (missile balistique intercontinental), SLBM (missile mer-sol balistique stratégique) lancé depuis un sous-marin lance-engins (SNLE) et bombardier lourd équipé pour porter des armes nucléaires.
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Armes nucléaires dans le monde actuel
Les stocks d'armes nucléaires dans le monde se sont accrus sur un rythme élevé durant toute la guerre froide. Ils n'ont cessé de diminuer depuis, mais aucune des cinq puissances disposant d'armes nucléaires au début des années 1990 n'a renoncé à leur possession. Plusieurs traités signés sous l'égide de l'ONU ou directement par les États concernés ont contribué à cette réduction du nombre d'armes nucléaires dans le monde, même si quatre États supplémentaires la possèdent depuis la fin de la guerre froide50 .
C'est la combinaison de la puissance de la tête nucléaire et du type de vecteur qui détermine le type d'utilisation possible de l'arme. En pratique, la frontière entre arme stratégique et arme tactique n'est pas absolue : une arme conçue comme une arme tactique peut devenir stratégique si elle est utilisée pour attaquer par exemple une ville. La principale bombe nucléaire américaine (la B61) est conçue pour un usage tactique ou stratégique, elle peut aussi bien être lâchée par un chasseur que par un bombardier intercontinental et sa puissance peut être sélectionnée entre 1 et 340 kilotonnes.
Stocks d'armes nucléaires
Huit États souverains détiennent officiellement des armes nucléaires : les cinq puissances nucléaires de la guerre froide (les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni) et trois autres États qui ont acquis depuis cette capacité, l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord. Un neuvième état, Israël, dispose d'une force nucléaire non déclarée16.
Ces cinq premiers États sont considérés comme des « États dotés d'armes nucléaires » selon les termes du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Depuis que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires est entré en vigueur en 1970, trois États qui n'ont pas signé le traité ont effectué des essais d'armes nucléaires, à savoir l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord. La Corée du Nord a fait partie du traité, mais s'en est retirée en 2003. De plus, Israël et l'Afrique du Sud pourraient avoir conjointement procédé à un essai nucléaire secret, détecté par le satellite américain Vela. L'Afrique du Sud a développé des armes nucléaires, mais a démonté son arsenal avant de rejoindre le traité.
Selon les données publiées régulièrement par la Federation of American Scientists, le stock d'armes nucléaires est début 2018 de l'ordre de 14 000 têtes de tous types. Sur ce total, environ 9 300 sont sous contrôle des forces militaires et donc susceptibles d'être montées sur des vecteurs. Sur ce nombre, environ 3 600 têtes sont en permanence déployées sur les vecteurs stratégiques des États-Unis, de la Russie, de la France et du Royaume-Uni, et environ 150 bombes tactiques B61 sont déployées par les États-Unis sur six bases dans cinq pays d'Europe, la Turquie, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie et la Belgique51,Note 4,52.
Après avoir atteint un pic de plus de 70 000 têtes nucléaires vers la fin de la guerre froide, le nombre d'armes nucléaires a régulièrement diminué depuis en raison des réductions importantes opérées par les États-Unis et la Russie qui possèdent encore à eux deux 93 % des stocks mondiaux53,54.
Armes nucléaires stratégiques
Une arme nucléaire stratégique est une arme de grande puissance délivrée par un vecteur à moyenne ou longue portée. Son emploi est régi par la stratégie de dissuasion nucléaire d'une nation, elle est par essence une arme de nature politique, dont l'emploi est considéré en dernier ressort pour protéger les intérêts vitaux de la nation et pouvant viser le cœur de la nation ennemie. Les cibles potentielles de ces armes sont les agglomérations, les installations industrielles et critiques pour l'économie et le fonctionnement de l'État, et les armes nucléaires stratégiques de nations ennemies. Les armes nucléaires stratégiques sont le plus souvent des bombes H de puissance mégatonnique, portées par un bombardier stratégique, un missile intercontinental basé à terre ou un sous-marin lance-engins.
Les États qui possèdent des armes nucléaires veillent à ne pas dépendre d'un seul vecteur afin de ne pas être facilement vulnérables à des progrès dans les technologies de détection et de destruction des vecteurs. Dans les années 1960, durant la guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique développèrent les trois types de vecteurs stratégiques : bombardiers, missiles basés à terre et sous-marins, qui fut baptisée la « triade nucléaire ». Cette politique tient en partie à ce que chacune des trois branches des armées américaines, l'U.S. Army, l'U.S. Air Force et l'U.S. Navy voulaient à tout prix jouer un rôle dans la stratégie nucléaire de leur pays, de peur d'être marginalisée. Des arguments plus rationnels sont aussi avancés : ces vecteurs possèdent des caractéristiques différentes tant dans leur emploi que dans leur capacité à survivre à des frappes ennemies55.
La force de dissuasion française repose dans les années 1980 et 1990 sur une triade nucléaire. La décision est prise par le Président Chirac en 1996 de renoncer à la composante de missiles basés à terre56. Depuis lors, la dissuasion nucléaire de la France repose sur deux composantes, océanique et aéroportée, dont le maintien et la modernisation sont confirmés par la Revue stratégique de 2017.
L'Inde rejoint en 2016 le groupe des États qui disposent de la triade nucléaire avec le commissionnement du premier SNLE de la classe Arihant57.
Composantes de la « triade nucléaire » et vecteurs stratégiques opérationnels en 201851
Puissance nucléaire | Vecteur terrestre | Vecteur aérien | Vecteur sous-marin |
États-Unis |
ICBM |
LGM-30F Minuteman III |
B61, B83, AGM-86 ALCM, AGM-129 ACM. |
B-52H, B-2A et F35A |
Trident |
Classe Ohio |
Russie |
ICBM |
SS-18 / 19 /25 / 27 / 30 |
Kh-102, Kalibr |
Soukhoï Su-34, Tu-95 et Tu-160 |
R-30 Boulava |
Classe Boreï |
Chine |
ICBM |
CJ-20, DF-5 et DF-41 |
KD-20 |
Xian H-6K |
JL-2 |
Classe Jin |
Inde |
MRBM |
Agni-III / IV / V, BrahMos |
BrahMos |
Mirage 2000 H, Soukhoï Su-30 |
Agni V |
Classe Arihant |
Pakistan |
MRBM |
Shaheen-II (en), Shaheen-III (en) |
Hatf 8 |
F-16, JF-17 Thunder et Mirage III ROSE modifiés |
Hatf 7 |
Classe Agosta |
France |
 |
ASMP-A |
Rafale |
M51 |
Classe Le Triomphant |
Royaume-Uni |
 |
 |
Trident |
Classe Vanguard |
Armes nucléaires tactiques
L'arme nucléaire tactique est conçue pour être utilisée dans le cadre de la tactique militaire. En principe de puissance faible ou modérée (de quelques kilotonnes à quelques dizaines de kilotonnes) utilisée pour attaquer et détruire les forces ennemies sur le champ de bataille mais aussi les arrières (lignes de ravitaillement, poste de commandement, système de communication).
Dès les années 1950, les deux superpuissances développèrent toute une gamme de têtes nucléaires équipant une grande variété de vecteurs : de la bombe larguée par chasseur-bombardier au missile balistique de courte/moyenne portée - le plus répandu étant le Scud et ses dérivés -, en passant par le missile air-air, le missile sol-air ou anti-missile, la torpille anti-sous-marine, les mines maritimes ou terrestres, l'obus d'artillerie, jusqu'aux charges de démolition transportables à dos d'homme58. Les missiles Pluton et Hadès français entrent dans cette catégorie.
Caractéristiques d'armes nucléaires opérationnelles dans les années 2010
Légitimité internationale des armes nucléaires
Au regard du droit international
La Cour internationale de justice rend le 8 juillet 1996 un avis consultatif qui déclare que « la menace ou l'emploi d'armes nucléaires serait généralement contraire aux règles du droit international applicable dans les conflits armés », néanmoins, la cour précise en conclusion qu'« au vu de l'état actuel du droit international, ainsi que des éléments de fait dont elle dispose, la Cour ne peut cependant conclure de façon définitive que la menace ou l'emploi d'armes nucléaires serait licite ou illicite dans une circonstance extrême de légitime défense dans laquelle la survie même d'un État serait en cause »61,62.
Une coalition d'ONG, rassemblées sous le sigle « Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires » (ICAN), déploie durant la décennie une activité intense pour mettre hors la loi les armes nucléaires. En 2017, malgré l'opposition des puissances nucléaires, l’assemblée générale des Nations unies adopte le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires qui prohibe l'utilisation, le développement, la production, les essais, le stationnement et la menace d'utilisation de telles armes63. L'ICAN est récompensé de ses efforts par le prix Nobel de la paix la même année64. L'entrée en vigueur du traité requiert sa ratification par 50 États, seuil qui est franchi le 65. Bien que le traité n'ait pas été signé par les pays détenteurs de l'arme atomique, les militants pro-abolition espèrent que le texte aura une portée plus que symbolique.
Mouvement antinucléaire
Le mouvement antinucléaire, d'inspiration pacifiste, nait en réaction aux bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki puis prend de l'ampleur avec la multiplication d'essais nucléaires toujours plus puissants et accompagnés de retombées radioactives. À Nagasaki et Hiroshima se déroulent tous les ans durant plus d'une semaine les conférences internationales contre les bombes A et H66. En août 2018, 25 délégations de 25 pays différents, issues de divers mouvement anti-nucléaires, pour la France, le Mouvement de la paix67,68, étaient présentes.
Des personnalités s'engagent en faveur d'un monde sans arme nucléaire. Par exemple, Frédéric Joliot-Curie lance en 1950 l'Appel de Stockholm pour interdire la bombe nucléaire dans le monde. En 1958, sous l'impulsion de Bertrand Russell la Campagne pour le désarmement nucléaire69 en Grande-Bretagne lance la première marche d'opposition aux armes nucléaires.
Depuis les années 2000 des milliers de personnalités qualifiées plaident pour le désarmement nucléaire, à commencer par plusieurs Secrétaires généraux de l'ONU, le Pape, des Présidents de la République, des Ministres de la Défense, des Ministres des Affaires Étrangères, des Chefs des Armées, y compris des forces nucléaires, des scientifiques, Parlementaires, Maires, des représentants de groupes de réflexion et d'autres sociétés civiles et de nombreuses associations70.
Nourrie aussi par les mouvements écologistes, l'opposition au nucléaire vise de plus en plus toutes ses formes d'utilisation, civiles et militaires. Par exemple, l'ONG Greenpeace organise depuis 1971 des actions de terrain spectaculaires pour dénoncer les essais nucléaires ou les dangers liés à l'exploitation de centrales nucléaires.
Cependant, la possession d'armes nucléaires bénéficie d'un soutien assez fort de la population dans son ensemble. En France, selon un sondage IFOP-DICoD réalisé en 2017, 69 % des personnes interrogées estiment que la France a besoin de la dissuasion nucléaire et des forces conventionnelles pour assurer sa défense et 72 % considèrent notre arme nucléaire comme crédible pour dissuader un éventuel agresseur.
Dans les médias
De nombreuses œuvres de fiction utilisent l'arme atomique comme élément narratif.
Effets destructeurs des armes nucléaires
Brûlures d'une femme japonaise à la suite d'une explosion nucléaire en 1945.
Les principaux effets d'une explosion atomique sont l'effet de souffle, la chaleur, l'impulsion électromagnétique et le rayonnement ionisant. Les aspects particuliers de ce type de bombe, qui la distinguent des explosifs traditionnels et en font une menace beaucoup plus importante, sont sa puissance, et les effets spécifiques dus à l'utilisation de matériaux radioactifs.
Effet de souffle
L'énergie de l'explosion est beaucoup plus importante qu'avec un explosif traditionnel : un explosif traditionnel étant de l'ordre d'une tonne de TNT, l'énergie d'une arme nucléaire se mesure en kilotonnes (kt) ou en mégatonnes (Mt) équivalent en TNT, soit mille à un million de fois plus.
Une onde de choc provoque un déplacement important et rapide de l'air environnant, exerçant ainsi une contrainte (pression) sur les objets environnants. Le souffle de l'explosion détruit tous les bâtiments aux alentours et provoque des lésions et la surdité des personnes qui sont proches de l'explosion. Une fois l'onde de choc passée, de forts vents créés par l'effet de vide (dépression, contrainte opposée) dû à l'explosion, semblables à ceux d'un cyclone tropical ou d'une tornade de forte intensité, finissent de démolir les bâtiments qui seraient encore debout.
La fuite d'atmosphère entraînerait aussi des conséquences climatiques, en enlevant en partie l'effet de serre (phénomène présent à haute altitude majoritairement) et en accélérant la propagation de la chaleur de l'atmosphère en haute altitude vers le sol, vérifiable par un modèle isentropique de l'atmosphère prise entre le sol chauffé par le soleil (et l'effet de serre), et le dôme (mésosphère) chauffé par le soleil, les deux séparés par un modèle isentropique de propagation de la température sous forme de pression[pas clair][réf. nécessaire].
Chaleur
Un tiers environ (35 %) de l’énergie d'une bombe nucléaire est dissipée sous forme de rayonnements lumineux, principalement infrarouges, qui transmettent la chaleur de l'explosion nucléaire. Cette chaleur est telle qu'elle peut déclencher des incendies et causer des brûlures sur les personnes jusqu'à des distances de plusieurs kilomètres. Pour donner un ordre de grandeur, une bombe de 10 Mt provoque des brûlures jusque dans un rayon de 30 kilomètres.
À cela peuvent s'ajouter des éblouissements voire plus rarement des brûlures aux rétines pour ceux qui regardent l'explosion.
Impulsion électromagnétique
Une explosion nucléaire provoque un déplacement d'électrons, qui crée un courant électrique. Ce courant est tel qu'il détruit immédiatement et complètement la plupart des circuits électroniques, puis perturbe pendant des dizaines voire des centaines de secondes les alimentations électriques qui ont survécu.
Cet effet n'a d'incidence notable que dans le cas des explosions à très haute altitude ou dans l'espace.
Radiations
L'effet immédiat de l'irradiation due à une arme nucléaire peut être de deux types :
- au moment de l'explosion, une irradiation immédiate et directe, pour les personnes proches de l'explosion, qui peut être très intense (voir Syndrome d'irradiation aiguë). Pour une arme nucléaire classique, l'irradiation ne constitue pas une menace supplémentaire, car les zones où l'irradiation est significative sont également celles où l'effet de souffle et de chaleur est très fortement destructeur. Ce n'est que dans le cas d'une bombe à neutrons que l'effet spécifique de l'irradiation est employé à des fins militaires ;
- à plus long terme, une pollution radioactive éventuelle, due aux retombées radioactives des éléments de la bombe et des éléments contaminés, qui peuvent être transportés par les mouvements d'air sur de très grandes distances. Cette irradiation est moins intense, mais plus importante du point de vue du nombre de personnes touchées. L'irradiation peut être suffisamment importante pour interdire l'accès aux zones de retombées pendant quelques jours.
Les effets à long terme sont à relativiser d'après les résultats du suivi médical des survivants de Hiroshima et Nagasaki71,72 :
- il existe bien une augmentation des taux de cancers, significative, mais moins importante que ceux liés à d'autres causes comme le tabagisme. Même pour les sujets exposés aux plus fortes doses, l'excès de cancer ne semble pas dépasser 4 % (l'incidence normale du cancer étant de l'ordre de 20 %, un excès de 4 % fait passer ce risque à 24 %, soit un « risque relatif » de 20 points d'augmentation) ;
- contrairement aux idées reçues, il n'a pas été observé d'augmentation statistiquement significative des malformations ou de troubles génétiques chez les descendants de survivants irradiés, quoiqu'une tendance se dégage71.
Impact climatique
Selon certains scénarios aujourd'hui invalidés, si une guerre nucléaire venait à être déclenchée et mener à l'emploi de plusieurs milliers de bombes nucléaires mégatonniques, des impacts mesurables sur le climat de la Terre pourraient se faire ressentir. Les incendies en masse déclenchés par l'effet de chaleur, ainsi que le soulèvement de la poussière pourraient provoquer la formation d'un gigantesque manteau de suie et de poussière dans la stratosphère, qui occulterait les rayons du Soleil. Il s'ensuivrait, pendant quelques jours seulement ou plusieurs années, ce que l'on appelle communément un hiver nucléaire.
Ces scénarios, imaginés à l'époque de la course aux armements, ne sont pas réalistes aujourd'hui : les explosions nucléaires mégatonniques de l'époque (dont le type extrême a été la Tsar Bomba) ont une fonction de propagande, mais aucun intérêt militaire (faible intérêt tactique ; vecteurs inexistants ou beaucoup trop limités pour ces bombes surdimensionnées)73. Cependant, si les arsenaux actuels, de puissance plus limitée, ne sont pas capables d'engendrer un tel scénario, un conflit nucléaire même régional pourrait déclencher une famine nucléaire.
Notes et références
Notes
- La première bombe H expérimentée par les Américains a une puissance 700 fois supérieure à celle d'Hiroshima
- Les puissances nucléaires « historiques » sont les États-Unis, la Russie (ex Union soviétique), le Royaume-Uni, la France et la Chine, toutes les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et principaux acteurs des relations internationales durant la guerre froide.
- Israël ne dispose pas de sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE), mais ses sous-marins diésel-électriques Dolphin sont probablement équipés de missiles de croisière navals (SLCM) à capacité nucléaire.
- Certains pays hébergent passagèrement des armes nucléaires américaines, lorsqu'un vecteur américain fait escale dans leur territoire, par exemple un navire de guerre au Japon.
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Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
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Articles connexes
Liens externes
Croiseur
Un croiseur est un navire de guerre. Depuis le début des années 1990 et la disparition des cuirassés, c'est le plus puissant et le plus grand des bâtiments de combat, exception faite des porte-avions.
Historiquement, il est considéré comme un navire susceptible d'opérer individuellement, en croisière, comme un cuirassé, mais plus léger et mobile.
Le croiseur aujourd'hui
Le croiseur USS Port Royal de l'US Navy en 1997.
Dans la terminologie militaire moderne, le croiseur (code OTAN CC, CG, lance-missiles, ou CGN, à propulsion nucléaire) est un grand bâtiment de combat qui dispose de systèmes d'armes lui permettant d'intervenir dans tous les domaines de lutte principaux du combat en mer : lutte anti-sous-marine, lutte anti-navire, lutte anti-aérienne, attaque d'objectifs terrestres. Il est de tonnage plus important que le destroyer et que la frégate qui sont davantage spécialisés.
Généralement les croiseurs mettent en œuvre des missiles de croisière (attaque d'objectifs terrestres), des missiles anti-navires, des missiles anti-aériens et embarquent des hélicoptères à vocation anti-sous-marine ou anti-navires.
Actuellement, seules l'US Navy et la marine russe possèdent des bâtiments de ce type. Jusqu'au début des années 2000, la France possédait deux croiseurs. La Jeanne d'Arc, un croiseur porte-hélicoptères et le Colbert à vocation anti-aérienne. Toutefois la "Jeanne" au terme d'une longue carrière, a été utilisée exclusivement comme navire école destiné à la formation des officiers élèves de l'École navale et jamais comme un bâtiment de combat intégré au sein d'une force navale.
Les États-Unis intègrent leurs croiseurs dans les groupes aéronavals (en anglais Carrier Vessel Battle Group, CVBG) constitués autour de leurs porte-avions à propulsion nucléaire, en les spécialisant plutôt dans un rôle de protection anti-aérienne et anti-missiles, auquel leur système de combat Aegis est particulièrement destiné.
Histoire
Le croiseur américain Marblehead
Le terme « croiseur » est une invention du milieu du XIXe siècle. À l'époque de la marine à voile, les frégates étaient de petits navires légèrement armés, avec une batterie sur un seul pont, mais capables d'effectuer de longues croisières. Elles étaient censées éviter l'engagement avec le gros des forces ennemies grâce à leur vitesse supérieure aux vaisseaux de ligne.
L'apparition des cuirassés, avec leur armement lui aussi sur un seul pont, qui de ce fait furent souvent désignés par le terme de frégates cuirassées, provoqua le changement de celles-ci en navires de croisière, nom qui fut rapidement abrégé en croiseur. Pendant de nombreuses années, le croiseur constitua le bâtiment intermédiaire entre le cuirassé et le contre-torpilleur ou destroyer. Il assuma donc les missions autrefois dévolues aux anciennes frégates et corvettes, à savoir :
- la guerre de course, dont l'enjeu était la navigation de commerce, où il pouvait agir en attaque lors de raids, ou en défense en escortant des convois, ce type d'opération prendra d'ailleurs souvent le nom de guerre de croiseurs.
- l'éclairage et les liaisons de la flotte, lorsqu'il était intégré dans les escadres de ligne.
- le maintien de la présence dans les colonies lointaines où il servait souvent de bâtiment de combat principal et de symbole de souveraineté.
Les croiseurs comblaient ainsi une des lacunes des cuirassés, qui, bien que sans rivaux du point de vue de l'armement et de la protection, étaient peu capables d'être envoyés loin de leur base, en particulier du fait de leur énorme consommation de charbon.
Cette grande diversité de tâches, associée à l'évolution technologique de la fin du XIXe siècle, provoqua assez rapidement une spécialisation des croiseurs.
Les croiseurs cuirassés
En 1875, apparut le Shannon britannique, qui était le premier représentant des croiseurs cuirassés. Ceux-ci combinaient un armement assez puissant avec généralement deux ou quatre pièces principales d'un calibre de 203 ou 254 mm et une douzaine de pièces secondaires souvent de 152 mm. Une protection, constituée d'une ceinture cuirassée d'épaisseur moyenne, lui permettait de subir seulement le tir de pièces équivalentes à celles qu'il embarquait. Il pouvait en outre filer à une vitesse légèrement supérieure aux cuirassés de l'époque, échappant ainsi à leur chasse. Les croiseurs cuirassés pouvaient être vus comme des cuirassés de deuxième rang, souvent destinés à former les escadres outre-mer.
Les croiseurs protégés
Catinat, croiseur protégé, 1896-1911
En dessous d'eux, apparut vers 1880, un autre type plus léger, le croiseur protégé, dont la protection était constituée par un pont blindé couvrant les chaudières et les machines à vapeur, ainsi que les soutes à munitions. Ils étaient armés d'une douzaine de canons de calibre moyen, souvent du 152 mm. Leurs missions principales étaient la reconnaissance et la guerre de course.
Les croiseurs auxiliaires
Avant la fin du siècle, apparut aussi la pratique d'armer des navires marchands pour la guerre de course, ou la protection des convois. Ces bâtiments furent appelés croiseurs auxiliaires et, bien que moins armés et protégés que les croiseurs conventionnels, ils prirent une part non négligeable dans ces missions, en particulier au cours des deux guerres mondiales.
Les navires convertis étaient souvent des paquebots, choisis pour leur grande vitesse, qu'on équipait de pièces de moyen calibre leur permettant de dissuader les croiseurs ennemis de s'en prendre au convoi, non par le risque de destruction directe mais surtout par la crainte d'avaries sérieuses, très loin d'une base amie. Une autre variante, souvent nommée raider, consistait en la conversion d'un cargo dont l'armement était alors dissimulé, lui permettant d'agir avec l'effet de surprise. Cette technique fut employée surtout par l'Allemagne, avec parfois une très grande réussite, comme dans l'affaire du Kormoran en 1941 (bataille entre le Sydney et le Kormoran).
Les croiseurs de bataille
Le croiseur léger italien
Armando Diaz de la
Regia Marina (1934 ou 1935).
Parallèlement à l'apparition du dreadnought pour les cuirassés, les théories de l'amiral britannique John Arbuthnot Fisher provoquèrent l'apparition d'un nouveau type de bâtiment de ligne. Celui-ci concentrait toute son artillerie dans le calibre maximum pour pouvoir détruire ses adversaires à la plus grande distance possible. La protection n'était pas censée protéger le bâtiment contre une artillerie équivalente, mais seulement contre des pièces de calibres inférieurs. La philosophie de cette réforme de Fisher tient dans une de ses déclarations, speed is protection (la vitesse est la protection). Ces nouveaux croiseurs de bataille seront donc des navires très rapides, environ de cinq nœuds de plus que les cuirassés contemporains grâce au poids gagné sur le blindage qui permettra de les équiper de turbines beaucoup plus puissantes. Leur tonnage, leurs dimensions ainsi que leur artillerie sont identiques à ceux des cuirassés de l'époque, par contre, ils sont incapables de supporter le feu de ceux-ci de façon prolongée. Cette doctrine se révélera tout d'abord assez efficace, par exemple lors de l'engagement des Falklands de , où les croiseurs de bataille montreront qu'ils sont les prédateurs naturels des vieillissants croiseurs cuirassés, mais elle montrera ses limites lors d'engagements de plus grande importance contre des dreadnoughts, comme à la bataille du Jutland (). À cette occasion, les croiseurs de bataille britanniques subiront une véritable hécatombe face aux croiseurs de bataille allemands et à la flotte de ligne allemande : 3 d'entre eux exploseront. Dans la marine française, le Dunkerque (1937) et le Strasbourg (1939) seront des bâtiments atypiques parfois classés cuirassés ou croiseurs de bataille, selon les historiens. Ils sont mieux protégés, plus lents qu'un croiseur de bataille, mais plus rapides, avec une protection plus faible qu'un cuirassé. L'apparition des cuirassés rapides peu avant la Seconde Guerre mondiale (dont le Richelieu de la marine française est une parfaite illustration), donnera le coup de grâce au concept de croiseur de bataille.
Les croiseurs de bataille, comme les cuirassés sont des bâtiments de ligne.
Les croiseurs légers et croiseurs lourds
Vers 1895, les croiseurs protégés commencèrent à être supplantés par un nouveau type de navire bénéficiant de l'apport des nouvelles technologies, en particulier avec l'apparition des turbines pour la propulsion qui leur donnait des vitesses bien supérieures. L'armement bénéficiait, lui, de la généralisation des canons à tir rapide et du blindage, grâce aux progrès de la métallurgie, de l'adjonction d'une ceinture cuirassée en plus du pont de protection. De bons exemples de ce nouveau type, les croiseurs légers, furent les britanniques de la classe Town, les français du type La Marseillaise ou les allemands du type Dresden.
Au cours de la Première Guerre mondiale, un accroissement des dimensions et de la puissance offensive fit émerger une nouvelle catégorie, le croiseur lourd, dont les premiers représentants furent les britanniques de la classe Hawkins, armés de canons de 203 mm. Cependant, la distinction entre les deux ne fut réellement codifiée que lors du traité de Washington, où le calibre de l'artillerie des croiseurs légers fut limité à 155 mm et celle des croiseurs lourds à 203 mm, le déplacement lui ne devant pas excéder 10 000 TW pour les croiseurs lourds.
Ces limites ne furent franchies qu'à l'approche de la Seconde Guerre mondiale, avec l'apparition des cuirassés de poche allemands de la classe Deutschland (qui malgré leur appellation, du fait de leur mission principale, l'attaque du commerce ennemi, devraient être considérés comme des croiseurs) et dans l'océan Pacifique, par les puissants croiseurs lourds japonais des classes Chokai ou Mogami.
Dans le même temps, l'apparition de la menace majeure constituée par les avions de bombardement, fit se spécialiser certains croiseurs légers. Pour combattre cette menace, ceux-ci furent dotés d'une forte batterie de pièces d'artillerie dite à double emploi (contre la surface et antiaérienne). Les précurseurs furent de nouveau les Britanniques avec les croiseurs légers de classe Dido lancés à partir de 1940 et armés par huit, puis dix canons de 133 mm à grande élévation et munis d'une conduite de tir avec un radar. Les croiseurs lourds, eux, connurent leur apogée à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec la classe américaine Alaska, armée de neuf canons de 305 mm et déplaçant 27 000 tonnes. Cette classe de bâtiments était en fait plus proche du navire de ligne que du croiseur lourd conçu selon les règles restrictives du traité de Washington.
Croiseurs lance-missiles - L'ère du missile
Le croiseur lance-missiles Russe de
classe Slava Maréchal Ustinov spécialisé dans l'attaque de groupe aéronavals
La prédominance du danger aérien et l'émergence d'une nouvelle arme pour lutter contre celui-ci, le missile anti-aérien, provoqua après la Seconde Guerre mondiale, une profonde mutation dans la construction des croiseurs. L'artillerie principale perdit rapidement de l'importance au profit des moyens de détection et de lancement de ces nouvelles armes et d'une forte batterie de canons antiaériens.
L'éclipse des cuirassés, comme bâtiments principaux de combat de surface, bien que largement au profit des porte-avions, obligea malgré tout les croiseurs à reprendre une partie des missions de ceux-ci, en particulier lorsque les missiles anti-navire à longue portée arrivèrent à maturité. Des nations comme l'Union soviétique, basèrent une bonne partie de leur puissance navale sur de grands croiseurs à forte vocation offensive, dont une partie fut spécialisée dans la lutte contre les sous-marins et une autre dans l'attaque des groupes aéronavals.
Liste des croiseurs par pays
Annexes
Bibliographie
Liens externes
Frégate (navire)
Pour les articles homonymes, voir Frégate.
Le mot frégate désigne des types de navires très différents. Il est originaire de Méditerranée, et est resté très proche dans plusieurs langues : fregata en italien et en roumain, fragata en espagnol et en portugais, frigate en anglais, fregatte en allemand, firkateyn en turc, Ferkata ou فرقاطة en arabe.
Dans la marine à voile, la frégate se situe entre le vaisseau et la corvette1.
Dans la marine moderne, le rôle d'une frégate est la protection d'un bâtiment précieux (porte-avions, porte-hélicoptères amphibies, bâtiments ravitailleurs d'escadre, sous-marin nucléaire), le combat (lutte anti-navire, lutte anti sous-marine ou anti-aérienne) ou la surveillance d’une zone maritime. Elle peut aussi, dans certains cas, être utilisée comme patrouilleur ; ce type de bâtiment se nomme « frégate de patrouille polyvalente » (exemple : Classe Halifax).
Caractéristiques
Dans la terminologie militaire moderne, une frégate est un navire de guerre de surface de taille moyenne, dont les dimensions, les armes et les équipements lui permettent :
- de naviguer au large quelles que soient les conditions météorologiques ;
- d'attaquer et de se défendre contre des sous-marins, des aéronefs ou d'autres navires ;
- éventuellement d'attaquer des cibles terrestres ;
- d'agir isolément ou au sein d'une force navale.
Dans les marines de l'OTAN :
- l'indicatif visuel des frégates est précédé par un « D » (destroyer ou frégate de 1er rang) ou par un « F » (frigate ou frégate de 2e rang) pour les bâtiments de plus faible tonnage (frégates de surveillance, frégates légères furtives, avisos) ;
- l'appellation codée est « FF », « FFG » (dotée de missiles surface-air), « FFH » (porte-hélicoptères).
Dans la Marine française, les frégates sont classées en deux catégories. Les frégates de 1er rang classes Georges Leygues, Aquitaine, Cassard ou type « Horizon » (Forbin et Chevalier Paul) considérées comme des destroyers et de second rang, classes Lafayette ou Germinal (lettre F).
Leur tonnage se situe entre 2 000 et 7 000 tonnes ; plus petites, sont assimilées aux corvettes ou patrouilleurs ; plus grosses et polyvalentes, aux croiseurs.
Historique
Modèle de grosse frégate de 40 canons au milieu du
XVIIIe siècle.
- L'âge d’or des galions
Les frégates sont apparues au XVIe siècle, pendant l’âge d’or des galions. C’étaient alors de petits navires de guerre rapides, à un pont découvert et légèrement armés (une évolution de la simple barque à rames et voile latine munie d’une ou deux pièces d’artillerie).
- Le Nom de frégate XVIIe siècle
Les premiers navires de guerre lancés par la Marine royale française et désignés sous le nom de frégate sont la Cardinale et la Royale en 1638 à l'arsenal de Brest. Elles jaugeaient 400 tonneaux, portaient une seule batterie d'une dizaine de pièces d'artillerie de chaque bord.
À cette époque, la frégate désigne tous les bâtiments de voiliers, qu'il s'agisse de corsaires, de contrebandiers ou de navire de guerre, caractérisés par leur grande finesse, manœuvrabilité, et rapidité.
Traditionnellement, les frégates, comme les corvettes, sont désignées en français par un nom féminin2.
- Au XVIIIe siècle
Au début du XVIIIe siècle la Royal Navy divise ses bâtiments en 6 classes, les frégates sont alors les bâtiments de cinquième et sixième rang jaugeant 500 à 600 tonneaux armées d'une batterie complète de 20 pièces de 9 livres. Les Français, dont le système administratif est beaucoup plus souple et favorable au progrès technique que celui des Anglais, vont progressivement prendre l'avantage dans la construction navale et faire évoluer les frégates au cours du XVIIIe siècle3.
Le calibre maximal des pièces d'artillerie des frégates va continuellement augmenter au cours du XVIIIe (6 à 8 livres, puis à partir de 1747: 12 livres, puis après 1782 : 18 livres et exceptionnellement jusqu'à 24 livres lors des guerres de la période napoléonienne) et des affûts sur le pont supérieur.
Les grandes guerres maritimes entre l'Espagne, l’Angleterre, la Hollande et la France vont révolutionner les tactiques des combats navals. Jusqu'alors les bâtiments se précipitaient, quelle que fût leur taille, sur les bâtiments adverses. La seule manœuvre tactique consistait à attaquer par l'arrière un bâtiment déjà engagé dans un combat d'artillerie bord à bord. La tactique dite de la ligne de bataille apparaît alors et sera utilisée jusqu'au XIXe siècle, les puissants navires de lignes, qui prendront le nom de vaisseaux, forment une ligne de manière à ne pas se gêner et à pouvoir tirer ensemble une bordée entière, tout en étant capable de virer de bord et de résister au tir de l'ennemi. Les frégates, peu résistantes sont placées hors de la ligne de bataille, ainsi abritées elles ont une vue d'ensemble et renseignent leur amiral sur la situation tactique. Les frégates sont plus rapides et manœuvrables que les vaisseaux tout en gardant une grande autonomie, un grand rayon d’action et des capacités militaires importantes.
- Jusqu'au XIXe siècle
Entre la seconde moitié du XVIIe et le XIXe siècle, les frégates évoluèrent en navires de guerre de taille moyenne avec un pont d’artillerie portant des pièces de calibre moyen, elles furent équipées de deux batteries supplémentaires de petit calibre, avec un total de 40 pièces.
Au milieu du XIXe siècle, les Britanniques et les Français commencèrent à qualifier de croiseurs leurs grandes frégates à long rayon d’action.
Les frégates furent à cette époque les vaisseaux les plus actifs, elles étaient constamment maintenues opérationnelles, contrairement aux grands navires de ligne qui eux étaient souvent désarmés et maintenus dans les ports, en temps de paix, car le coût de leur entretien était prohibitif. Les frégates constituaient donc en temps de paix, le gros de la flotte active et les meilleurs équipages et chefs y servaient. Elles semblent figurer également le type de navire négrier le plus fréquemment mentionné dans l'historiographie de la traite négrière, même si d'autres peuvent leur être préférés4,5.
En temps de guerre, elles effectuaient des missions de reconnaissance (rôle d’aviso) ou de liaison (véritables estafettes des mers, elles convoyaient les ordres et les messages importants) pour les flottes de ligne, et attaquaient les convois commerciaux en pratiquant la guerre de course, seules ou regroupées dans de petites unités. Elles étaient ainsi souvent missionnées comme navires corsaires et accomplissaient des exploits comme ceux de Robert Surcouf, René Duguay-Trouin voire même Charles Cornic Duchesne.
Les plus grands modèles pouvaient rivaliser avec les plus petits vaisseaux de ligne et combattaient parfois au sein d'une escadre.
À noter que lors des grandes batailles de destruction qui voient s'opposer des vaisseaux, les frégates se tiennent du côté opposé à la ligne de feu, permettent la transmission des ordres et messages, et ne participant que rarement au combat. En particulier, un vaisseau n'attaquera jamais une frégate, qui constitue en général un adversaire beaucoup plus faible en puissance de feu et en capacité d'encaissement (bien que plus rapide): en principe lorsque des engagements de ce type ont eu lieu, c'est pratiquement toujours la frégate qui a pris l'initiative de l'affrontement.
Les frégates ont souvent représenté la pointe du progrès dans la marine à voile, tant en matière de gréement qu’en dessin des coques ; autour des années 1800, un bon marcheur pouvait filer dans les 12 nœuds, vitesse remarquable pour l’époque. Leur armement pouvait aller de 16 à 22 canons sur un pont (La Confiance de Surcouf, par exemple) jusqu’à 60 canons sur deux ponts (la Belle-Poule de 60 canons, qui ramena les cendres de Napoléon de Sainte-Hélène) qui apparurent lors du XIXe siècle. Il allait généralement de 32 à 44 canons, de 8 à 24 livres (3,6 à 11 kg) plus quelques caronades.
Classement
Les frégates anciennes étaient classées d'abord, selon le calibre des canons de la première batterie, exprimé par la masse du boulet en livres. Soit du XVIIe siècle jusqu'au milieu du XVIIIe siècle :
- frégate-vaisseau de 8 ou de 12 sur la seconde batterie, la première batterie ne comportant que quelques canons de 18 ou 24 livres vers 1640 à 1756 ;
- frégate légère de 6 comptant environ 150 hommes vers 1659 à 1744 ;
- frégate de 8 comptant environ 200 hommes vers 1740 à 1744.
Puis du milieu du XVIIIe siècle jusqu'au début du XIXe siècle :
Enfin au XIXe siècle, elles sont classées par le nombre de canons embarqués :
- frégate de second rang, portant 50 canons, comptant environ 430 hommes, vers 1772 à 1843 ;
- et frégate de premier rang, portant 60 canons, comptant environ 500 hommes, vers 1805 à 1846 qui sont l'aboutissement de la marine à voile avec le seul calibre de 30 livres. Les différentes frégates, vers 1830, de 40, 50 ou 60 canons ont un assortiment de canons courts, moyens et longs, tous de 30 livres. Ces calibres se retrouvent aussi sur les vaisseaux et les corvettes de l'époque, le seul calibre différent concernant l’obusier de marine.
Apparition des frégates à Vapeur
L'Audacieuse (frégate à vapeur lancée le 26 avril 1856)
Après que la vapeur eut fait son apparition (1840-1860), les frégates à vapeur étaient alors les bateaux les plus rapides. Avec la systématisation des blindages, elles évoluèrent finalement en croiseurs à la fin du XIXe siècle, le terme tombant en désuétude.
Le terme de « frégate » réapparut dans la marine britannique pendant la Seconde Guerre mondiale pour désigner les navires plus grands que les corvettes, mais plus petits que les destroyers, et chargés de l'escorte des convois. Ces bâtiments avaient principalement un armement et un équipement à vocation anti-sous-marine, délaissant l'armement de lutte contre les navires de surface, en particulier, les torpilles. Ils étaient plus lents que les destroyers, car ils escortaient surtout des convois de cargos qui faisaient route à moins de quinze nœuds, mais avaient une plus grande autonomie. Ils étaient aussi plus endurants en particulier quand la mer était grosse car devant remplir leur mission sur toute la longueur de l'Atlantique. De par leurs missions et leurs caractéristiques, ils s'apparentaient étroitement aux destroyers d'escorte de l'US Navy.
Frégates modernes
L'appellation de frégate est devenue à peu près interchangeable avec celle de destroyer, en fonction des traditions des différentes marines.
Dans les années 1960 et 1970, l’introduction puis la généralisation des missiles anti-navires et anti-aériens révolutionnèrent leur ligne. Suivant une tendance à la spécialisation des rôles, héritée de la Seconde Guerre mondiale (avec les escorteurs d'escadre), elles devinrent des navires spécialisés dans les missions de lutte anti-sous-marine ou anti-aérienne, tout en gardant des capacités anti-navires (grâce à l'artillerie et aux missiles mer-mer comme l’Exocet ou le Harpoon.) La plupart des frégates modernes embarquent des hélicoptères, qui sont utilisés pour la lutte anti-sous-marine ou anti-navires (avec des missiles air-mer), la reconnaissance, le sauvetage ou les liaisons.
Entre 1950 et 1970, certaines marines, en particulier la Marine française et l'US Navy, construisent les premiers bâtiments polyvalents lance-missiles sous la dénomination de frégates, telles que les Suffren et Duquesne, premières frégates lance-missiles françaises lancées en 1963 et 1964 qui déplacent 6 000 t à la vitesse de 34 nœuds. Les frégates anti-sous-marines, telles que la classe Tourville quant à elles, sont équipées de sonars actifs et passifs, de coque et remorqués, de torpilles, et de missiles porteurs de torpilles. Elles embarquent aussi des hélicoptères, eux-mêmes équipés de sonars trempés, de bouées acoustiques et de torpilles.
L’évolution de la construction des frégates a permis l’apparition de frégates furtives6 munies de capacités anti-missiles, comme les classe La Fayette munie du missile Crotale, ou de classe Horizon munie du missile ASTER. Leurs formes géométriques ont été réalisées pour minimiser la réflexion des ondes radars.
Les frégates, modestes escorteurs de la seconde guerre mondiale, sont devenues au début du XXIe siècle le fer de lance des flottes modernes. Avec la classe Horizon, les frégates sont les plus puissants bâtiments de combat de surface en Europe après les porte-avions. Par l’amélioration de la technologie du traitement du signal radar, des automatismes et de la gestion des systèmes de combat ainsi que des missiles anti-aérien et anti-missiles, elles sont capables d’assurer leur autodéfense et la protection d'une force navale jusqu'à une distance de 180 km contre les bâtiments de surface, de 100 km contre les aéronefs et de plusieurs dizaines de nautiques contre les sous-marins, de contrôler l'espace aérien d'une zone maritime ou terrestre jusqu'à une distance de plus de 400 km et sur 360°.
Enfin, les six premières frégates françaises du type FREMM sont équipées de missiles de croisière MDCN faisant à partir du 19 mai 2015 de la Marine nationale une des rares marines ayant une capacité stratégique d'attaque contre la terre à partir d'un bâtiment de surface7,8.
Galerie
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Frégate de surveillance française Vendémiaire à Papeete.
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Notes et références
- La corvette étant plus petite que la frégate, et le vaisseau plus grand.
- Nicolas Mioque, « L’usage de l’article devant les noms des navires » [archive], sur troisponts.net, .
- Grande encyclopédie Alpha de La Mer, Grange batelière, Paris et Istituto geografico de agostini, Novare, , Frégate
- Guy Saupin, « La violence sur les navires négriers dans la phase de décollage de la traite nantaise (1697-1743) », dans La violence et la mer dans l'espace atlantique : XIIe-XIXe siècle, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-2535-1, lire en ligne [archive]), p. 201–220
- « Le GRAN : La route de l'esclave : Liste des navires négriers dont les épaves ont été retrouvées. » [archive], sur archeonavale.org (consulté le )
- Ministère des Armées, « [Intégrale] Furtivité, le camouflage haute technologie (JDef) » [archive], sur Dailymotion (consulté le )
- « Première en Europe : la FREMM Aquitaine tire un missile de croisière naval » [archive], sur defense.gouv.fr, (consulté le )
Voir aussi
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Bibliographie
Articles connexes
Liste de navires
Type et classes de navire
Exemple de navire majeur
Liens externes
Frégate multi-missions
Le programme de frégates multi-missions (FREMM) est mené en coopération entre la France et l'Italie. Il a été lancé en 2005. Il constitue le programme phare du renouvellement de la composante de frégate de lutte anti-sous-marine (ASM) et d'action vers la terre de la Marine Nationale. Les FREMM sont développées et produites par Naval Group, maître du programme pour la France, et Fincantieri, maître du programme pour l'Italie. Le premier navire, l'Aquitaine, est réceptionné par la Marine française en novembre 2012. La Marine italienne en armera dix (classe Bergamini), la Marine nationale huit (classe Aquitaine), la Marine égyptienne trois (un français et deux italiens) et la Marine royale marocaine un seul.
L'US Navy a sélectionné la classe pour son programme FFG(X), et l’italienne Fincantieri a obtenu un contrat de 795 millions de dollars pour le premier navire de la classe Constellation5 avec un besoin futur estimé de 20 unités.
La Marine indonésienne a choisi les FREMM Fincantieri pour ses six nouvelles frégates.
Historique
La 1re génération de frégates furtives françaises
La frégate La Fayette (F710) et ses superstructures carénées et inclinées.
Les frégates françaises de la classe La Fayette sont souvent considérées comme les premiers bâtiments de surface furtifs. Créée et réalisée par la DCN, alors entreprise étatique, (aujourd’hui Naval Group), cette classe de frégates, dont cinq exemplaires sont en service au sein de la Marine nationale française et quinze autres qui en sont dérivés, au sein des marines de guerre taïwanaise, saoudienne et singapourienne, a adopté pour sa coque des angles de 20° réduisant sa surface équivalente radar (SER), des superstructures diminuant les discontinuités ainsi qu'un recours à des matériaux absorbants tels le composite verre résine (CVR) réduisant la signature infrarouge (SIR) mais résistant mal au vieillissement6.
Premières ébauches (2000-2002)
L'armement de la frégate singapourienne
Formidable (au premier plan) se rapproche de celui des FREMM.
Si les frégates La Fayette sont peu armées (pour des raisons budgétaires, elles n'ont pas reçu le système SAAM prévu mais il pourrait être embarqué si nécessaire), ce n'est pas le cas des Al Riyadh (Sawari II) saoudiennes ou des Formidable singapouriennes qui en sont dérivées. Les premières, commandées en 1997, voient le remplacement du missile Crotale et du radar de veille surface-air basse altitude DRBV-15 C par le système SAAM antimissile (2x8 missiles ASTER-15) couplé au radar 3D Arabel (équipant le porte-avions français Charles de Gaulle), la suppression du canon de 100 mm au profit d'une tourelle de 76 mm, l'adjonction de tubes lance-torpilles et la possibilité d'embarquer deux (au lieu d'un) hélicoptères Panther. Les secondes, commandées en 2000, qui ont tout de la frégate multi-missions (FMM), possèdent un radar tridimensionnel à balayage électronique passif Thales Herakles, une conduite de tir EADS Najir 2000 pour la pièce de 76 mm permettant en outre une surveillance passive jour/nuit, des lance-leurres EADS Dagaie NG, un système de guerre électronique Rafael, qui visent à automatiser au maximum le bâtiment, doté d'un hélicoptère S-70 B Seahawk, avec 86 marins (soit 95 de moins qu'à bord d'une Al Riyadh et 80 de moins que pour une La Fayette)7.
Cette descendance est utilisée par la DCN (par la suite DCNS puis Naval Group depuis 2017) en 2000 pour proposer le projet SGX (puis Echo), décliné en SG1, SG2 et SG3. La formule SG1 ne file qu'à 25 nœuds et a une propulsion Diesel-électrique, tandis que SG2 possède une propulsion combinée Diesel et turbine à gaz (en anglais : COmbined Diesel And Gas, CODAG). Dès , DCNS se préoccupe de la réduction d'équipage à la façon des Al Riyadh et Formidable, d'une modularité augmentée et d'une réduction des coûts8. Les études de faisabilité ayant été approuvées, le ministre de la Défense français Alain Richard lance le le programme de Frégates multimissions (FMM), qui prennent le nom de projet Alpha.
L'Italie se greffe au projet (2002)
Une coopération de longue date
La frégate FREMM italienne Carlo Bergamini.
La coopération franco-italienne en matière d'armement naval est très active avec les programmes de frégates anti-aériennes Horizon (1990), de torpilles légères MU90 (1991), d'hélicoptère NH90-NFH (1992), de système de détection anti-torpilles SLAT (2000), etc. Elle est régie par l'accord du et s'articule autour d'un comité mixte présidé par la DGA française via le Service des programmes navals (SPN) et le Secrétariat général à la défense et directoriat national d'armement italien via la NAVARM9. Le , un accord est signé à Rome sur la mise en chantier par les deux pays de 27 FMM (17 pour la France et dix pour l'Italie), et dont les caractéristiques se précisent : déplacement d'environ 5 000 tonnes, missiles ASTER-15, torpilles légères MU90, hélicoptère NH90, équipage restreint. La phase de définition débute le .
Études (2003-2005)
Entre le projet français Alpha et le projet italien, il existe des différences notables, notamment au niveau des superstructures (mât unique ou pas, choix de la propulsion, etc). Sur la base d'une même plate-forme, France et Italie doivent trouver un consensus alors que la première nation a besoin d'une frégate d'escorte légère et peu rapide et la seconde d'un bâtiment plus fortement armé.
Le choix de la propulsion
Après l'accord-cadre (ou MoU) du , en les discussions entre Armaris et Orizzonte Sistemi Navali portent sur la propulsion, qui doit être « quasiment silencieuse » jusqu'à 14~15 nœuds. Deux options sont envisagées :
- la COmbined Diesel eLectric And Diesel (CODLAD) comprenant 2 moteurs Diesel, 2 réducteurs, 4 diesel-alternateurs, 2 moteurs électriques, 1 embrayeur par ligne d'arbres, 2 lignes d'arbres avec hélices à pales fixes ;
- la COmbined Diesel eLectric Or Gas (CODLOG) possédant 4 Diesel-alternateur fournissant l'électricité nécessaire aux évolutions à basse vitesse, tandis que la turbine à gaz est utilisée via un réducteur (1 entrée/2 sorties) pour les évolutions à grande vitesse. Cette formule est retenue mais sur les bâtiments italiens, un système COmbined Diesel eLectric And Gas (CODLAG) est préféré, pour une vitesse maximale plus élevée[réf. nécessaire].
Deux fournisseurs restent en lice :
- Rolls Royce plc avec une turbine MT-30 de 4e génération, déjà sur le marché, de 36 MW de puissance ;
- General Electric-Avio, avec une turbine trentenaire dont la version avancée LM 2500+G4 est encore à développer, et qui fournirait une puissance de 32 MW. Cette version, bien moins novatrice mais moins chère, est retenue. Ce choix aurait entraîné l'ire des responsables de Rolls Royce plcNote 1. Qui plus est, les LM 2500+G4 obligent à une réduction de la vitesse maximale de 27.5 à 27 nœuds et « ne permettront pas de compenser, du fait de leur puissance insuffisante, une éventuelle prise de poids lors des futures modifications de ces bâtiments », masse déjà accrue par le poids de l'Herakles (trois tonnes de plus que l'EMPAR)10.
Les discussions sur la mâture unique et le choix du radar
Les industriels italiens restent inflexibles sur la présence de deux radars : un Alenia Aeronautica EMPAR 3D de veille air associé au système SAAM et un SPS-791 de veille surface. De leur côté, les Français souhaitent conserver le radar 3D air-surface Thales Herakles utilisé sur les frégates Formidable et qui permet de se limiter à une mâture unique, dite « intégrée ». L'abandon, le , à la veille du salon Defense Systems & Equipment international (DSEi) de Londres, de la mâture intégrée, si elle est une solution moins innovante possède l'avantage de réduire les interférences électromagnétiques et joue l'uniformisationNote 2. Par ailleurs, les coûts de recherche et développement de la mâture unique auraient été à la charge de DCNS, maître d'œuvre du programme, sans parler de la fabrication en plus petite série, qui aurait augmenté les coûts des FREMM.
Le design change
Bien que début , un accord de principe eut été trouvé sur la forme de la coque, le déplacement et la vitesse, il faudra attendre pour que des vues d'artiste provisoires montrent les différences entre les projets français Alpha et italien. Les lignes du navire ont radicalement évolué vers une version intermédiaire « avec une reprise de la cassure sur les bords », le déplacement du lanceur des MM40 Exocet vers le centre du bateau libérant une plage avant plane jusqu'au bloc passerelle et une étrave effilée, à l'instar de celles des frégates Horizon, bref un design classique11.
Partage industriel
Le , les FMM qui avaient pris le nom de Frégates européennes multi-missions (FREMM), voient la maîtrise d'œuvre confiée du côté français à DCNS et, côté italien, à Orizzonte Sistemi Navali, un consortium réunissant les chantiers Fincantieri et Finmeccanica, sous contrôle de l'Organisation conjointe de coopération en matière d'armement (OCCAr). Ce mode de coopération s’inspire des expériences tirées des programmes comme Horizon. Il est alors prévu une conception commune en amont, et l’achat en commun de la turbine, du système de stabilisation, du système de guerre électronique et du sonar. Ces matériels représentant environ 10 % du coût du navire, l’opération permet d’économiser à peu près un million d’euros par bâtiment. En 2013, Patrick Boissier, PDG de DCNS, indique que moins de 10 % du coût des études a été mutualisé, et que, compte tenu des coûts supplémentaires des études spécifiques relatives aux plateformes différentes pour chaque pays, et du surcoût lié à la coordination, le montant économisé est ramené à une quinzaine de millions d’euros. En définitive, grâce à cette coopération, la France aura donc économisé environ 30 millions d’euros, soit 1 % à 1,5 % du coût total du programme12.
DCNS construit dans l'arsenal de Lorient les onze frégates. La tête de série, l'Aquitaine a été réceptionnée le par l'OCCAr au nom de la Direction Générale de l'Armement (DGA) conformément aux exigences contractuelles. Concernant les FREMM no 2 et 3, soient la Normandie et la Provence, DCNS Lorient en construit les parties arrière (tronçons 1 à 4); l'avant (tronçons 5 à 10) est réalisé par DCNS Brest et DCNS Cherbourg ; l'assemblage final est fait par DCNS Lorient.
Développement
Des problèmes de financement
Du côté français...
Le , lors du salon Euronaval, Michèle Alliot-Marie, la ministre de la Défense française, et son homologue italien Antonio Martino signent un protocole d'accord définissant les caractéristiques techniques des bâtiments.
Évoqué dès l'été 2003 côté français, un « financement innovant » (leasing ou paiement à crédit) permettant de respecter la loi de programmation militaire 2003-2008 tout en repoussant le solde à payer à la prochaine loi de programmation est annoncé puis abandonné en 200513. En , on parle déjà de l'abandon par la France des 2 autres bâtiments de la classe ForbinNote 3, bien que la première commande des FREMM soit, elle, attendue pour , soit avec plus d'un an de retard en raison de problèmes budgétaires rencontrés en France et en ItalieNote 4.
DCNS et les syndicats s'inquiètent en effet du ralentissement de certaines études et on parle de la mise sur cale de l'Aquitaine seulement au début de l'été 2007, occasionnant 500 000 heures à un million d'heures de travail perdues avec des conséquences pour les entreprises sous-traitantes.
Or, vu la durée des essais sur cette tête de série, la Marine nationale risque de ne pouvoir réceptionner ce bâtiment avant 2012. DCNS, qui s'est engagée à limiter le prix des FREMM à 280 millions d'euros (contre 350 pour ses concurrents) rappelle qu'elle ne peut se permettre une réduction de l'effet de série (1½ navire par an).
Alors qu'initialement, le gouvernement français avait prévu de commander 17 frégates pour un coût de 6,5 milliards d'euros, le ministre de la Défense Hervé Morin annonce, le 14, la révision du programme à seulement 8 bâtiments pour un coût de 7 milliards, soit une augmentation de 382 à 636 millions d'euros par unité15. Chaque FREMM représente 3,2 millions d'heures de travail en France. Le prix unitaire d'une FREMM revient finalement à 670 M€.
...comme du côté italien
Les 10 frégates italiennes initialement prévues seront effectivement livrées, mais au fil des ans, leur nombre pourrait avoir diminué à 6. Le contrat FREMM aurait dû être cosigné par la France et l'Italie lors du 24e sommet bilatéral à L'Élysée à Paris, le . Mais au dernier moment, le projet n'est pas ratifié, malgré la présence du président de la République française Jacques Chirac et du président du Conseil italien Silvio Berlusconi. Selon Reuters, ce n'est qu'à leur arrivée à Paris que les ministres italiens de la Défense, de l'Industrie, et le ministre des Activités productives Claudio Scajola (lequel contrôle Fincantieri) se rendent compte que le contrat n'est pas financé dans le budget provisoire italien, alors que 400 millions d'euros (soit le coût d'une seule FREMM, au lieu des 3 milliards initialement promis pour 6 FREMM) auraient suffi à aboutir à une signatureNote 5. Le , les journaux informent que le gouvernement italien « a trouvé, via un complexe mécanisme de prêts garantis par le ministère de l'Industrie, les moyens nécessaires pour permettre à la marine italienne d'approuver le contrat », soit le financement pour 2,1 milliards d'euros des deux premières frégates, la Carlo Bergamini et la Carlo Margottini16. Le , le secrétaire du cabinet italien, Gianni Letta, annonce néanmoins un plan de paiements échelonnés, soit 150 millions d'euros sur la période 2006-2008 et un étalement du programme jusqu'en 2023, au lieu de 201717. Le même jour, dans une note transmise aux syndicats, à Fincantieri et aux ministères des Finances, de la Défense et de l'Industrie, il précise que l'amendement proposé au Sénat italien prévoit que « le programme recevra 30 millions d'euros par an pendant 15 ans à partir de 2006, 30 millions d'euros de plus par année à partir de 2007 et un maximum de 75 millions d'euros par an pendant 15 ans à partir de 2008 ».
Un accord avec près de trois ans de retard
Le coût total du programme FREMM s'élève à 8,25 milliards d'euros pour la construction des 17 frégates ASM et AVT. Le voit la notification de la 1re tranche du programme, qui est confirmée l'après-midi même à l'Assemblée nationale par le ministre de la Défense français Michèle Alliot-Marie puis le lendemain par les industriels18. Elle couvre le développement, la construction et le maintien en condition opérationnelle (MCO) de 8 premières frégates (6 ASM et 2 AVT) durant 6 ans pour un montant de 4,19 milliards d'euros. À la même époque, après la confirmation de l'abandon des 3e et 4e frégates anti-aériennes classe Forbin, on évoque leur remplacement par 2 FREMM DA (initialement nommées FREDA) dérivées des FREMM, mais qui viendraient amputer la construction de 2 des 17 FREMM ASM et/ou AVT. Comme le signale le site Mer et Marine19, « au passage, la Marine perdrait deux nouveaux bâtiments de premier rang, ramenant son format à 24 frégates en 2020 (contre 41 frégates, avisos escorteurs et avisos il y a dix ans)Note 6. » En , selon des sources concordantes20,21, la Marine nationale se contenterait des 8 frégates déjà budgétées, puis éventuellement de 3 de plus pour financer le PA 2. Le ministre de la Défense français Hervé Morin confirme le la 1re tranche commandée, mais ne se prononce pas sur les 2e et 3e tranches de 2011 et 2013 (3 ASM et 7 AVT pour un coût de 3,53 milliards d'euros), ni sur un étalement du programme22 déjà en cours puisque la 2e FREMM sera celle destinée à la Marine royale marocaine (découpe de la 1re tôle prévue le ). Par ailleurs, l'amiral Pierre-François Forissier, chef d'État-major de la Marine nationale, déclare en qu'« on n'arrivera pas à remplacer les frégates nombre par nombre »23. En effet, le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale, publié le , entérine l'abandon des FREMM AVT et réduit le nombre de FREMM à 1124. La 2e et dernière tranche de 3 frégates est prévue dans le budget 200925. Dans le même temps, le rythme de production est ralenti à un navire tous les 10 à 12 mois, au lieu d'une frégate tous les 7 mois. En le ministère de la défense annonce qu'il n'y aura pas de commande des 3 dernières FREMM ASM, qui seront remplacées par une commande de 5 frégates d'un type nouveau (FTI : Frégate de taille intermédiaire) et que les 6 FREMM ASM et 2 FREMM DA dont les missiles de croisière MdCN seront remplacés par 16 ASTER-30 en complément des 16 ASTER-15 avec un nouveau radar à antenne active extrêmement puissant dans la détection des aéronefs. drones et missiles antinavires.
Le programme initial prévoyait donc la réalisation de 17 FREMM de deux types: ASM (action sous-marine) et AVT (action vers la terre). Finalement, seules 6 FREMM ASM (action sous-marine) et 2 FREMM DA (défense aérienne) ont été commandées.
Caractéristiques (Classe Aquitaine) France
- Longueur : 142,2 m1
- Bau (Largeur) : 19,8 m1
- Tirant d'eau : 4,2 m
- Tirant d'air : 41 m
- Déplacement : 4 800 t lège, soit 6 000 à 6 300 t à pleine charge
- Équipage de 108 hommes1 plus 16 pour l'hélicoptère NH90 Caïman et 15 pour le groupe de fusiliers marins26 logés dans des chambres T1 (une personne pour les officiers), T2 (deux personnes pour les officiers mariniers supérieurs) T4 (quatre personnes pour les officiers mariniers et matelots), avec sanitaires individuels27.
- Un sonar de coque UMS-4110 qui émet des ondes à basse fréquence indispensable en zones littorales à faible fond
- Une suite sonar Captas 4, constituée d'un sonar remorqué à immersion variable (VDS) de type UMS-4249, une antenne linéaire et un corps remorqué, appelé « poisson » qui intègre un sonar constitué de quatre anneaux de céramique. Le système génère des ondes ATBF et peut plonger à 300 mètres pour permettre de couvrir un très grand volume d’eau sur une portée extrêmement importante pouvant atteindre 150 km lorsque les conditions sont idéales selon la déclaration de l’amiral Morio de l’Isle (ALFOST), lors d’une audition en juin 2019 devant la commission de la Défense de l’assemblée nationale. La puissance du CAPTAS 4 permet d'envoyer l'hélicoptère Caïman marine dans une zone alors que la frégate travaille de manière indépendante dans une autre zone ce qui n'était pas possible avec l'ancien couple frégate de la classe Georges Leygues et de hélicoptères Lynx qui devaient travailler sur une même zone
- Un radar Herakles de Thales antenne à balayage électronique deux axes fonctionnant en bande S, dont la portée est d’environ 250 kilomètres contre les avions et qui assure la détection, l’acquisition et la poursuite de tout type de cible, y compris les missiles furtifs très manœuvrants et les missiles antiradiation (ARM), même dans des conditions sévères de contre-mesures et de brouillage
- Un système de surveillance panoramique électro-optique Artemis, développé par Thales situé dans le mât principal de la frégate et fournit des images stables sur 360 degrés en haute résolution quelles que soient les conditions de mer. Il est doté de trois senseurs et de caméras infrarouges à ondes moyennes, l’Artemis est capable de détecter et de poursuivre la signature IR d’un navire de surface ou d’un aéronef à basse altitude, contribuant ainsi à l’autoprotection de la frégate, notamment contre les menaces asymétriques.
- Un système d’interception de communications (COMINT/C-ESM).
- Un système de détection radar (R-ESM) passif qui repère, caractérise et identifie les émissions radar provenant d’aéronefs, de bâtiments de surface, de stations terrestres ou encore d’autodirecteurs de missiles
- Deux brouilleurs R-ECM (Radar Electronic Counter Measure) de Sigen pour neutraliser les autodirecteurs des missiles assaillants, effectuer du brouillage de zone pour neutraliser les systèmes côtiers de surveillance
- Deux lance-leurres NGDS de Sagem équipés de la dernière génération de leurres développée par Étienne Lacroix, dont la gamme SEACLAD, intégrant des leurres électromagnétiques structuraux ainsi que des leurres infrarouges morphologiques et spectraux adaptés aux autodirecteurs des missiles les plus récents
- Un système anti-torpille Contralto et deux lance-leurres Canto-V de Naval Group de douze tubes chacun, conçus pour répondre à la menace des torpilles de nouvelle génération
- Le système de communication satellitaire Syracuse III
- Autonomie de 45 jours et 6000 milles à 15 nœuds
- Propulsion mixte CODLOG (Combined diesel-electric or gas) avec 1 turbine à gaz de 32 MW (GE/Avio LM 2500 et 2 moteurs électriques de 2,2 MW chacun fournis par Jeumont
- Générateur électrique de 4 × 2,1 MW MTU de la série 4000 couplés à un alternateur, répartis en paires dans deux compartiments séparés, afin que la moitié de la puissance reste disponible en cas d’accident ou d’avarie dans l’un des compartiments.Les générateurs alimentent les deux moteurs électriques. Avec deux générateurs seulement, la frégate peut encore naviguer à plus de 12 nœuds
- Un propulseur de secours, azimutal et rétractable, de 1,8 MW fourni par Brunvoll, qui sert pour les manœuvres portuaires et peut, en cas d’indisponibilité de la propulsion principale, faire naviguer le bâtiment à 6 nœuds même si la mer est mauvaise.
- Un pont et un hangar long de 18 mètres, large de 12.5 mètres pour un hélicoptère NH90 Caïman marine et un drone aérien
La propulsion électrique, très discrète et très économique en carburant (500 litres par heure à 10 nœuds), est utilisée jusqu'à 16 nœuds pour la chasse au sous-marin, la turbine à gaz est mise en action au-delà, jusqu'à la vitesse maximale du navire qui est 27,5 nœuds28 et consommation de l’ordre de 7 000 litres de gas-oil par heure26.
Furtivité
Armement
Armement mer-sol
Il est composé de seize missiles de croisière navals (MdCN) en silos SYLVER A-70. Cette arme, d'une portée de 1 000 km avec une précision de l'ordre du mètre et dotée d'une charge explosive de 250 kg optimisée contre les cibles durcies et très protégées, donne à la Marine Nationale une nouvelle dimension stratégique, lui permettant de détruire des cibles de grande valeur (postes de commandement, infrastructures de communication ou d'énergie, etc.) à grande distance, à partir d'une plate-forme rapide, réduite et discrète29. Il a été commandé à 200 exemplaires par la DGA à MBDA, 50 en 2006 et 150 en 2009. Ils sont destinés aux 6 FREMM ASM, dont la frégate Languedoc est le premier bâtiment français à mettre en œuvre le MdcN30, et aux nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) de la classe Suffren en cours de construction.
En outre, les Exocet MM40 Exocet block 3/3c qui équipent toutes les FREMM sont dotés d'une capacité nouvelle de frappe à terre à 180 km (block 3) et 200 km (block 3c) sur des cibles en zone littoral avec guidage GPS.
Armement mer-air
Les quatre premières FREMM ASM sont équipées de 16 missiles Aster 15 en silos (SYLVER A-43) pour la lutte anti-missile supersoniques ou anti-aéronefs. La cinquième FREMM ASM Normandie et la sixième Bretagne sont armés de 16 missiles Aster 15 ou Aster 30 en silos (SYLVER A-50)31.
Les FREMM DA seront en plus équipées de 16 missiles Aster 30 en silos (SYLVER A-50) à la place des MdCN et d'un radar plus puissant en mode aérien. Une option consiste à installer trois SYLVER A-35 a bâbord du hangar à hélicoptères, ajoutant ainsi 24 Mica VL (option proposée à la Grèce). Deux postes optiques de désignation d'urgence à vue SOFRESUD Quick Pointing Device (« QPD ») permettent la protection du navire en dernier recours.
Artillerie
Les FREMM françaises sont équipées d'une tourelle armée d'un canon de 76 mm OTO-Melara compact SR dont la cadence de tir est de 120 coups/min, avec conduite de tir optronique EADS Najir 2000, complétera l'armement antiaérien (possibilité d'effectuer des tirs sur cibles navales et terrestres). Les deux mitrailleuses de 12,7 mm seront ultérieurement remplacées par des canons de 20 mm téléopérés Narwhal, produits par NEXTER.
Lutte anti-sous-marine
Pour la détection par grands fonds, elles disposent d'un sonar CAPTAS 4 (version 4249 à 4 anneaux), installé sous la plateforme hélicoptère, remorqué et à immersion variable jusqu'à 300 m de profondeur (en anglais : « Variable Depth Sonar », ou VDS), une technologie dans laquelle les industriels français sont mondialement reconnus et en 2016 CAPTAS est le seul sonar actif basse fréquence à immersion variable aujourd’hui en service auprès des forces navales de l’OTAN et des grandes marines dans le monde32,33. L'avantage du sonar Captas 4 est que l'on peut faire varier son immersion en fonction de la bathythermie (salinité, température et pression de l'eau), qui influe beaucoup sur la propagation des ondes sonores, et éviter ainsi qu'elle ne se réfléchissent sur les séparations entre les différentes couches thermiques de l'eau. Ce sonar permet de surveiller un volume d'eau bien plus important par rapport au sonar de coque UMS 4110 CL, qui reste toutefois indispensable en zone littorale, peu profonde, là où le CAPTAS 4 ne peut être utilisé.
Le sonar CAPTAS 4 émet des ondes actives à très basse fréquence sur de longues portées. Ses quatre anneaux en céramique sont intégrés à un corps remorqué et une antenne linéaire déployée indépendamment permet l'écoute. Le CAPTAS 4 permet de déterminer instantanément d'où proviennent les bruits, même lorsque le nombre de signaux est très important34. La portée de détection du CAPTAS 4 dépasse les 100 km ce qui constitue une valeur record, la présence de 4 anneaux permet une puissance accrue en comparaison des versions CAPTAS 2 et 1. Les triplets d'hydrophones présents dans l'antenne linéaire remorquée (ALR) permettent de lever immédiatement l’ambiguïté droite-gauche, ce qui représente un atout majeur dans la détection de torpille35. Le Captas 4 qui pèse 36 tonnes s’appuie sur un système de treuil conçu pour supporter des contraintes extrêmement fortes qui permet à la frégate de virer sonar trempé à une vitesse confidentielle très élevée, une capacité autorise des manœuvres évasives face à une torpille adverse36.
Il ne faut que 4 personnes pour exploiter le CAPTAS-4 et une seule personne pour le mettre à l’eau en 15 minutes, contre 15 personnes, 6 personnes et 1h15 sur les frégates ASM Georges Leygues)28.
Ce système est combiné avec le sonar trempé FLASH, les bouées acoustiques et les torpilles MU90 de l'hélicoptère embarqué Caïman Marine (NH90) de lutte ASM, permet d'augmenter de manière importante la zone de surveillance par rapport aux frégates ASM de la génération précédente, qui étaient équipées d'hélicoptères Lynx, et cela vis-à-vis des sous-marins silencieux, qu'ils soient conventionnels ou nucléaires, en particulier dans le cadre de la protection d'un groupe aéronaval, de pistage à longue distance ou de surveillance d'une zone d'intérêt stratégique.
Les frégates seront équipées de quatre tubes lance-torpilles pour MU90 Impact, avec 19 munitions en soute.
La FREMM peut selon les circonstances effectuer des émissions de veille intermittentes, plus ou moins puissantes et espacées, afin de rester discrète. Ou au contraire fait émettre « plein pot » et en continu ses sonars. Une tactique employée en situation de défense afin de « blanchir » une zone et dissuader un sous-marin de s’en approcher. La frégate peut aussi réaliser des émissions de brouillage, « pour saturer les sonars du sous-marin et essayer de lui imposer un comportement, le contraindre, gêner ses capacités de détection pour l’amener dans une zone favorable à nos senseurs ». L'officier de lutte anti-sous-marine peut aussi mettre en place des « piquets » passifs ou actifs via certains bâtiments de la force et les aéronefs disponibles. Un barrage de bouées déployé par un Atlantique 2, conjugué aux émissions actives de plusieurs navires, peut par exemple servir à rabattre le sous-marin dans un secteur souhaité, où il sera plus facile à trouver. Et où, éventuellement, une frégate se tient silencieuse, prête à le surprendre.
Le commandant Bossu de la frégate Auvergne déclare « Contre une FREMM, un sous-marin performant a encore ses chances, même si elles se sont sensiblement réduites par rapport à des frégates d’ancienne génération dépourvues d’un VDS comme le Captas 4. Mais contre deux bâtiments de ce type avec leurs NH90, les chances se réduisent considérablement et, si on y ajoute des avions de patrouille maritime, la mission du sous-marin deviendrait quasiment impossible. ». Le capitaine de vaisseau Jean-Pierre Helluy, officier programme FREMM à l’état-major de la Marine déclare « L’arrivée des FREMM représente un saut qualitatif majeur et unique au monde pour la lutte anti-sous-marine. Nous avons déjà mesuré ce saut technologique et nous continuons d’en mesurer les effets avec maintenant une génération de marins formée sur ces bâtiments. Les retours opérationnels sont impressionnants, nous sommes réellement au premier rang mondial dans le domaine de la lutte sous la mer et, avec le couple FREMM/NH90, nous sommes même devant les autres »36.
Armement mer-mer
L'armement anti-navire principal de ces bâtiments sera composé 8 missiles MM40 Exocet block 3/3c. Il s'agit d'un missile anti-navire à longue portée (> 180 pour le block3 et > 200 km pour les block3c) de 740 kg. Il est propulsé par un turboréacteur Microturbo TRI 40 et possède une conduite de tir ITL B3. Doté d'un récepteur GPS, ce missile sera apte à frapper des navires de surface, mais également à effectuer des frappes dites « littorales », c'est-à-dire qu'il pourra détruire des navires ennemis à quai, mais également détruire des installations terrestres côtières ou portuaires. Les FREMM italiennes utiliseront 4 missiles Teseo Otomat Mk2 pour la lutte antisurface, les 4 autres emplacements étant réservés à la version anti-sous-marine Milas.
L'hélicoptère embarqué Caïman Marine (NH90) permettra également de conduire le tir des missiles Exocet très au-delà de l'horizon, jusqu'à une distance de 180 km.
Capacités aéronautiques
Le pont d'envol mesure 26,5 m sur 18,5 m, et le hangar 18 × 12,5 m. Les frégates embarqueront un hélicoptère Caïman Marine (NH90). Elles ont cependant la capacité d'accueillir d'autres hélicoptères de l'OTAN, de type Merlin, Cougar, Panther37 ou Caracal, ainsi que divers drones aériens. Le grand hangar permet d'accueillir au moins deux aéronefs.
Aide à la navigation
La frégate Aquitaine est équipée de deux centrales de navigation inertielle SIGMA 40 créées par Sagem. Grâce à leur technologie Gyrolaser (Ring Laser Gyro), ces centrales inertielles offrent un très haut degré de précision et démultiplient l'efficacité des capteurs, des armements comme des moyens d'autodéfense du bâtiment38.
Arrêts techniques
Un grand carénage de six mois est prévu tous les 10 ans et des périodes d’entretien courant pouvant être limitées à 2 mois tous les 3 ans39.
Caractéristiques (Classe Bergamini) Italie
- Longueur : 144 m
- Bau (Largeur) : 19,7 m
- Tirant d'eau : 5,1 m
- Tirant d'air : 41 m
- Déplacement : 4 800 t lège, soit 6 500 t en pleine charge
- Équipage de 145 hommes.
- Autonomie 45 jours
- Propulsion mixte CODLOG (Combined diesel-electric and gas) avec 1 turbine à gaz de 32 MW et 2 moteurs électriques de 2,2 MW chacun
- Générateur électrique de 4 x 2,1 MW DD/GG
- Un pont et un hangar pour deux hélicoptères NH90 ou un EH101 et un NH90
La propulsion électrique, très discrète, est utilisée jusqu'à 16 nœuds pour la chasse au sous-marin, la turbine à gaz est mise en action au-delà, jusqu'à la vitesse maximale du navire qui est de plus de 30 nœuds40.
Furtivité
Armement
Armement mer-sol
Les FREMM italiennes sont préparées mais non équipées tour 2 modules Sylver A-70 supplémentaires, qui peuvent également avoir des missiles pour le Deep Strike terrestre. La Marine développe le missile Teseo Mk2 / E qui, en plus des capacités anti-navires, possède également des capacités d'attaque terrestre, à installer au centre du navire. Le canon 127 est équipé de munitions VULCANO avancées, qui peuvent avoir une portée maximale d'environ 70 à 80 km.
Armement mer-air
Les FREMM italiennes sont équipées de 16 missiles Aster 15 ou 30 en silos (Sylver A-50) composant le système antimissile SAAM.
Artillerie
Les FREMM italiennes sont équipées de deux tourelles armée d'un canon de 76 mm OTO-Melara compact SR dont la cadence de tir est de 120 coups/min, avec conduite de tir optronique NA-25 XP, qui complète l'armement antiaérien (possibilité d'effectuer des tirs sur cibles navales et terrestres). Grâce aux munitions STRALES, les canons de 76 mm ont une valeur CIWS concrète et également contre les petits bateaux rapides et très manœuvrants.
Deux canons légers de 25 mm sont utilisés contre les petits bateaux. L'adoption des systèmes LRAD est en cours d'évaluation sur certaines FREMM italiennes.
Les FREMM de lutte ASM italiennes sont équipées d'une tourelle armée d'un canon Oto-Melara de 127 mm en plus de celle de 76 mm.
Lutte anti-sous-marine
Le système de lutte anti-sous-marins est identique à celui des FREMM française aux exceptions suivantes :
- deux lanceurs triples de torpilles MU90 Impact contre quatre tubes lance-torpilles pour MU90 Impact sur les FREMM françaises, et de 4 torpilles aéro propulsée MILAS à la place de 4 missiles mer-mer ;
- quatre missiles anti-sous-marins Milas à la place des missiles antinavires 5 à 8 des FREMM françaises.
Armement mer-mer
L'armement anti-navire principal des FREMM italiennes est constitué de 8 missiles Teseo Otomat Mk2 pour la lutte antisurface au lieu de 8 Exocet MM-40 Block 3/3c sur les FREMM françaises.
L'hélicoptère embarqué (NH90) permettra également de conduire le tir des missiles Otomat Mk2 très au-delà de l'horizon, jusqu'à une distance de 180 km.
Opérations
Syrie
Dans la nuit du 13 au 14 avril 2018, deux des trois FREMM de la Marine nationale (l'Aquitaine et la Languedoc) engagent le missile de croisière naval (MdCN) contre un complexe militaire syrien abritant des armes chimiques lors de l'opération Hamilton. Il s'avère que seuls les trois missiles de croisière armés par la Languedoc ont pu partir, les trois prévus par l'Aquitaine ayant rencontré une difficulté technique. Ce raid est la première utilisation opérationnelle de ce missile41. Une troisième FREMM (l'Auvergne) complétait le dispositif naval.
Utilisateurs
Marine nationale
La marine a acquis six frégates à vocation anti-sous-marine pour remplacer les dix frégates de classe Tourville (trois type F67) et de classe Georges Leygues (sept type F70), et deux frégates à vocation anti-aérienne pour remplacer les deux bâtiments de classe Cassard (type FAA 70)42. L'ordre actuel des noms de ces navires a été changé en décembre 201043, puis en 2015 à la suite de la vente du Tahya Misr à l’Égypte44.
Marina militare
Le Virginio Fasan (F591).
Le Carlo Margottini (F592).
L'Italie a construit 4 frégates à vocation anti-sous-marine et 6 frégates d'emploi général, nommées classe Bergamini68,69. En 2020, les deux derniers navire de la classe, le Spartaco Schergat (F598) et l'Emilio Bianchi (F599), sont vendus à l'Égypte. Ils sont livrés le 31 décembre 2020 et le 16 mars 202170. Deux nouvelles frégates devraient les remplacer71.
Nom | N° | Version | Construction | Lancement | Mise en service | Chantier naval | Port d'attache |
Carlo Bergamini |
F590 |
GP/LA |
4 février 2008 |
16 juillet 2011 |
février 2013 |
Fincantieri, Muggiano |
La Spezia |
Virginio Fasan |
F591 |
ASW |
12 mai 2009 |
31 mars 2012 |
août 2013 |
Fincantieri, Muggiano |
La Spezia |
Carlo Margottini |
F592 |
ASW |
21 avril 2010 |
29 juin 2013 |
février 2014 |
Fincantieri, Muggiano |
La Spezia |
Carabiniere (it) |
F593 |
ASW |
6 avril 2011 |
29 mars 2014 |
28 avril 201572 |
Fincantieri, Muggiano |
Tarente |
Alpino (it) |
F594 |
ASW |
23 février 2012 |
13 décembre 201473 |
30 septembre 201674 |
Fincantieri, Muggiano |
Tarente |
Luigi Rizzo (it) |
F595 |
GP/LA |
6 septembre 2013 |
19 décembre 201575 |
20 avril 2017 |
Fincantieri, Muggiano |
La Spezia |
Federico Martinengo (it) |
F596 |
GP/LA |
5 juin 2014 |
4 mars 2017 |
avril 2018 |
Fincantieri, Muggiano |
Tarente |
Antonio Marceglia (it) |
F597 |
GP/LA |
12 juillet 2015 |
3 février 2018 |
avril 2019 |
Fincantieri, Muggiano |
Tarente |
Spartaco Shergat (it) |
F598 |
GP/LA |
|
|
Prévu 202476 |
Fincantieri, Muggiano |
|
Emilio Bianchi (it) |
F599 |
GP/LA |
|
|
Prévu 2024 |
Fincantieri, Muggiano |
|
Export
Ventes
- Le Maroc, à l'issue d'un contrat de gré à gré signé le , acquiert une FREMM en version ASM, livrable en 2013 à la marine royale pour 470 millions d'euros (formation de l'équipage comprise). DCNS a livré ce bâtiment aux autorités marocaines le 83.
- La marine égyptienne signe le 16 février 2015 un accord pour acquérir une FREMM, en l'occurrence la Normandie initialement destinée à la Marine Nationale84. Elle est transférée officiellement à l’Égypte le 23 juin 201585. Elle prend en compte deux navires italiens le 31 décembre 2020 et le 16 mars 2021.
- Le 30 avril 2020, l'US Navy a annoncé que Fincantieri a remporté un contrat dans le cadre du programme FFG(X) d'une valeur de 795 millions de dollars pour la construction d'un navire tête de série, au chantier naval de Fincantierri Marinette Marine situé à Marinette (Wisconsin)86,87. Le contrat inclut une option pour la construction de 9 navires supplémentaires. Avec cette option, il représenterait une valeur totale de 5,5 milliards de dollars87.. Le premier navire nommé USS Constellation FFG-62 en octobre 2020 doit être livré en 2026.
- Le 10 juin 2021, l'Indonésie annonce la signature d'un contrat avec Fincantieri portant sur la livrasion de huit frégates dont six FREMM et deux frégates de la classe Maestrale88.
Prospections
- La marine algérienne a réfléchi à partir de 2006 à l'acquisition de 2 à 3 frégates neuves de 3 000~4 000 tonnes. Les classe Aquitaine89,90 y étaient en compétition avec des bâtiments de fabrication russe91. Le , le ministre des Affaires étrangères algérien Mourad Medelci a annoncé la signature d'un accord d'entraide avec la France en matière de défense, à l'occasion de la visite du Premier ministre français François Fillon, concernant la possible acquisition par l'Algérie de 4 FREMM (2 ASM et 2 AVT)92,93, mais en 2012, l'Algérie commande 2 frégates de la classe MEKO-200 de TKMS94.
- Le 22 janvier 2009, la marine hellénique a annoncé une commande de six FREMM pour remplacer un nombre égal de frégates de classe Elli. Après la crise de la dette du gouvernement grec, ce nombre a été réduit à entre deux et quatre navires équipés de SCALP Naval, la France les ayant proposés gratuitement à la Grèce pendant les cinq premières années. L'Allemagne s'est opposée à cet accord en octobre 2011 et aucun accord n'a été signé. Cependant, en février 2013 et lors de la visite officielle du président français, François Hollande, à Athènes, un accord qui comprend la location à long terme de deux frégates FREMM (Normandie et Provence selon les premiers rapports) à la marine grecque a été discuté. Le 12 janvier 2018, le quotidien grec Kathimerini a annoncé que le gouvernement grec allait entamer des pourparlers avec la France concernant l'achat de deux frégates FREMM, avec une option pour deux autres. Les contacts entre la Grèce et la France devaient commencer initialement au niveau militaire, à partir de février 2018. En avril 2018, le vice-ministre grec de la Défense nationale Fotis Kouvelis a déclaré qu'un accord entre la France et la Grèce avait été conclu pour un bail de cinq ans de 2 frégates FREMM, qui auraient pu être livrées dès août 2018. Après quelques jours, le 25 avril 2018, le ministre grec de la Défense Panos Kammenos a démenti toute information concernant l'achat de deux frégates à la France. Finalement, la Grèce abandonnera tout projet d'achat de FREMM en 2019 pour acquérir trois nouvelles frégate de défense et d'intervention, fabriquées par Naval Group.
- Le Qatar envisagerait d'acquérir 3 bâtiments dotés de capacité anti-aérienne accrues. DCNS propose une version Extended Range des FREMM affichant 4 000 tonnes et armées notamment de missiles Aster 30 (antiaérien et antibalistique) et Exocet (mer-mer)95.
- En avril 2013, le gouvernement français a présenté la classe FREMM à Halifax dans l'espoir de la vendre à la Marine royale canadienne pour le projet de combattant de surface à classe unique. DCNS a créé une filiale au Canada pour adapter les FREMM aux besoins canadiens96. En septembre 2017, une variante de la FREMM a été proposée directement au ministère de la Défense, dans une tentative de protection de la propriété intellectuelle. Cette offre directe comprenait la livraison du premier navire en 2019 si elle était acceptée dans l'année et un prix fixe de 30 milliards de dollars pour les 15 navires, contre 62 milliards de dollars estimés pour le plan de construction navale du maître d'œuvre du gouvernement. En décembre 2017, l'offre a été rejetée par Services publics et Approvisionnement Canada, invoquant la nature non sollicitée de l'offre comme compromettant la nature juste et concurrentielle de l'approvisionnement ».
- En avril 2016, le Premier ministre australien a confirmé que la classe FREMM italienne était l'une des trois frégates présélectionnées pour le remplacement de la frégate de classe Anzac de la Royal Australian Navy. En septembre 2016, Fincantieri a signé un contrat pour participer au processus d'évaluation concurrentielle, mené par le ministère de la Défense, pour neuf futures frégates de la Marine royale australienne. En juin 2018, le contrat a été attribué à BAE Systems pour produire neuf frégates de classe Hunter.
- En janvier 2019, le gouvernement italien a fait une offre de deux frégates de la classe Bergamini à la marine brésilienne. Les frégates Spartaco Schergat et Emilio Bianchi en construction pour la marine italienne, seraient transférées au Brésil pour 1,5 milliard d'euros (6,37 milliards de reais).
D'autres prospects sont en cours de négociation avec l'Arabie saoudite (5 ou 6 unités)97, en compétition avec une version plus grande et plus puissamment armée de l'USS Freedom (Littoral combat ship)98 et d'autres marines du Moyen-Orient et d'Asie du Sud-Est.
Notes et références
Notes
- Selon le site Mer et Marine [lire en ligne [archive]]. Rappelons que la MT-30 a été choisi pour le futur PA 2.
- Le radar EMPAR est utilisé sur tous les nouveaux bâtiments de la Marina militare : le porte-aéronefs Cavour, les deux frégates Orizzonte et les FREMM. De son côté, l'Herakles des FREMM françaises se rajoute à l'inventaire de la Marine nationale, qui comprend déjà le Thales Arabel du porte-avions Charles de Gaulle et l'EMPAR des frégates Horizon. À noter que l'Herakles, moins cher à l'achat, aurait des performances moindres que l'EMPAR en matière de détection à basse altitude.
- . Cet abandon est confirmé le par le chef d'État-major de la Marine nationale.
- Selon une dépêche Reuters du , dans laquelle le PDG de DCNS, Jean-Marie Poimbœuf, déclare « J'espère que nous allons signer le contrat pour les frégates multi-missions le mois prochain ».
- Selon le sénateur italien Giovanni Lorenzo Forcieri, les 400 millions d'euros sont réduits dans le budget provisoire italien 2006 à 250 millions par Giulio Tremonti, nouvellement nommé ministre des Finances, tandis que le Sénat italien les refuse également.
- Néanmoins, si les 18 bâtiments à remplacer représentent 48 000 tonnes, les 17 FREMM déplacent 97 750 tonnes avec un tiers d'équipage en moins.
Références
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- Évalués à 5,3 milliards d'euros pour 17 frégates soit, selon Jean-Marie Poimbœuf, PDG de DCNS, « 280 millions d'euros l'unité ».
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- Michel Cabirol, « Armement : l'Arabie saoudite très, très intéressée par les frégates FREMM de DCNS » [archive], La Tribune, (consulté le ).
Annexes
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bernard Prézelin, Flottes de combat 2006, Rennes, Éditions maritimes et d'outre-mer, , 1260 p. (ISBN 978-2737338793 et 2737338794)
- Michel Perchoc, Renaissance navale : Les nouveaux navires de surface français, Brest, Marines éditions, , 94 p. (ISBN 978-2915379907 et 2915379904, ASIN B00B5RMLU4)
Articles connexes
Liens externes
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Sous-marin nucléaire
Un sous-marin nucléaire est un navire sous-marin à propulsion nucléaire navale.
Terminologie
L'expression sous-marin nucléaire, qui désigne la source d'énergie du navire, est parfois confondue avec la nature de son armement ; un sous-marin à armement nucléaire est plutôt désigné comme sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE). Les sous-marins nucléaires destinés à un rôle de chasse et de renseignement sont des sous-marins nucléaire d'attaque. Le premier a été le USS Nautilus (SSN-571) entré en service en 1955.
Caractéristiques
Un projet 941 « Akula ». Anciennement le plus gros sous-marin du monde.
Du fait de leur système de propulsion, leur autonomie est limitée essentiellement par la résistance de leur équipage et ses capacités de maintenance sans moyens extérieurs.
Les records de vitesse et de plongée pour des sous-marins de combat sont détenus par des navires soviétiques ayant une coque en titane. Un bateau nommé successivement K-18/K-162 puis K-222 (code OTAN : classe Papa) a battu lors de ces essais le record officiel avec 44,7 nœuds (82,78 km/h) le et a atteint de manière non officielle 44,85 nœuds (83,06 km/h) le 1 et le record de plongée est atteint par le K-278 Komsomolets le avec une immersion à 1 027 m 2.
Les six SNLE du projet 941 « Akula » (code OTAN : Classe Typhoon) mis en service entre 1981 et 1989 sont les plus imposants au monde avec un déplacement en surface d'environ 23 000 t3.
La classe la plus prolifique a été la classe Los Angeles de l'United States Navy avec 62 unités mises en service entre 1976 et 1996.
Classification
Les sous-marins nucléaires sont groupés selon leur utilisation dans trois grandes catégories. On distingue :
Il existe également des sous-marins nucléaires expérimentaux ou dédiés à des missions spéciales, tels le NR-1 américain retiré du service en 2008 et les trois classes de submersibles soviétiques puis russes équivalentes4 classés comme « station nucléaire de plongée profonde de 1er rang »5.
Sous-marin nucléaire d'attaque
Les sous-marins nucléaires d'attaque (SNA ou SSN) sont des sous-marins destinés à des missions de protection et de projection de puissance.
Sous-marin nucléaire lanceur d'engins
Les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE ou SSBN) sont de très grande taille et dotés de divers types de missiles à changement de milieu aérodynamique, dont des missiles balistiques stratégiques à charge nucléaire. Ces missiles peuvent être lancés en plongée.
Ce type de sous-marin est un outil essentiel de dissuasion nucléaire : naviguant silencieusement près des côtes ennemies ou loin dans les océans selon la portée de leurs missiles, il permet une frappe nucléaire de riposte.
Sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière
Les sous-marins nucléaires lanceurs de missiles de croisière (SNA ou SSGN) sont destinés à la protection des forces navales et la projection de puissance.
Notes et références
- (ru) < « K-18/K-162/K-222 » [archive], sur http://www.deepstorm.ru [archive] (consulté le ).
- (ru) Alexey Matveev, « Оборона укрепляется на уровне штабов » [archive], sur http://vpk-news.ru/ [archive], (consulté le ).
- « La marine russe conserve un dernier SNLE du type Typhoon< » [archive], sur meretmarine.com, (consulté le ).
- (en)Thomas Nilsen, Igor Kudrik, Alexandre Nikitin, « The Russian Northern Fleet Nuclear-powered vessels » [archive], sur Bellona, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Sous-marin nucléaire lanceur d'engins
Un sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE), aussi connu comme SSBN (Sub-Surface Ballistic Nuclear) selon le code OTAN, est un sous-marin à propulsion nucléaire navale de très grande taille, équipé de missiles balistiques stratégiques à charge nucléaire en tubes verticaux et lancés en plongée. Il est également équipé en torpilles et en missiles à changement de milieu, des armes anti-navires pour son auto-défense. Sa mission est la dissuasion nucléaire ; il assure, à ce titre, la garantie d'une frappe nucléaire de riposte, en raison de la difficulté de le localiser lors de ses patrouilles en plongée, grâce notamment à ses qualités de discrétion acoustique. La difficulté à localiser et à identifier le sous-marin lanceur d'engins permet en outre l'utilisation en première frappe, car la riposte ne saura qui frapper parmi les possesseurs de SNLE (en théorie). Il est possible d'imaginer au pire une attaque anonyme (réalisable également avec un sous-marin lanceur d'engins à propulsion classique)
Les pays qui disposent au début du XXIe siècle de ce type de sous-marin sont les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni, la Chine et l'Inde. Les États-Unis et la Russie possèdent à eux seuls plus de 80% de la flotte de SNLE mondiale.
Historique
Des projets de sous-marins pouvant tirer des missiles contre des cibles terrestres furent imaginés par le complexe militaro-industriel allemand durant la Seconde Guerre mondiale mais ne furent jamais réalisés. Les anciens Alliés firent chacun de leur côté des projets en ce domaine.
Après avoir étudié les missiles allemands, des variantes du V-1 furent tirées depuis la mer par les USS Carbonero (SS-337) et USS Cusk (SS-348) en février 1947, la portée de ces engins était de 135 mille nautique et leur erreur circulaire probable de près de 6 km.
Les États-Unis lancèrent divers programmes pour avoir des systèmes d'armes plus performants et déployèrent le missile de croisière SSM-N-8 Regulus subsonique d'une portée de 900 km dont le premier tir eut lieu en juillet 1953 depuis le USS Tunny (SSG-282). Le USS Halibut (SSGN-587), ayant un lanceur de missiles Regulus et pouvant emporter cinq de ces derniers, fut lancé en janvier 1959 ; il fut le premier sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière1.
Les premiers sous-marins porteurs de missiles balistiques sont, à partir de 1955, six navires modifiés type projet AV611 ou classe Zoulou-V selon le code OTAN de la marine soviétique. Ces sous-marins à propulsion conventionnelle étaient porteurs de deux missiles R-11FM dérivés du Scud qui devaient être tirés en surface.
Mais le premier véritable SNLE fut l'USS George Washington (SSBN-598) de l'United States Navy opérationnel à partir de 1960 avec ses UGM-27A Polaris d'une portée de 2 200 km.
À partir des années 1960, ces vecteurs virtuellement indétectables sont un des piliers de la destruction mutuelle assurée grâce à leur capacité de seconde frappe en cas d'attaque nucléaire de l'autre camp.
La mise en service de sous-marins lance-missile à propulsion conventionnelle fait que dans la liste des codes des immatriculations des navires de l'US Navy, on utilise le sigle SSB pour Ballistic Missile Submarine pour les sous-marins à propulsion diesel (Dans les années 2010, un sous pavillon chinois, le type 032 (en) et un ou des sous-marins nord-coréens de la classe Sinpo2 ) et SSBN (N entre parenthèses jusqu'aux années 1970) pour ceux à propulsion nucléaire navale.
Caractéristiques techniques
La spécificité du SNLE est d'emporter des missiles balistiques armés d'une ou plusieurs têtes nucléaires qui jouent un rôle central dans la dissuasion nucléaire. Il en découle plusieurs caractéristiques :
- C'est un sous-marin de gros tonnage car les missiles sont de grande taille (une dizaine de mètres de haut) et ils ont une masse individuelle qui dépasse les 50 tonnes pour les missiles récents (Trident, M51,...). Compte tenu du coût d'un SNLE, celui-ci emporte plus d'une dizaine de missiles (jusqu'à 24 plus généralement 16). Il en découle que le maitre-bau de ces navires est de l'ordre de 9 à 10 mètres sinon plus et que le déplacement en plongée dépasse en général 9 000 tonnes. La partie du navire qui contient les missiles (la tranche missiles) représente entre un quart et un tiers du volume du sous-marin.
- La discrétion pour le SNLE est vitale car s'il est repéré il sera intercepté avant d'avoir pu remplir son rôle principal. Tous les équipements sont pensés en fonction de ce critère. Le sous-marin dispose de détecteurs (sonars) particulièrement sophistiqués lui permettant d'identifier et de localiser d'éventuelles menaces extérieures afin de pouvoir s'en éloigner.
- Pour remplir sa mission, le SNLE va durant sa mission rester plusieurs mois sous l'eau en croisant loin des zones fréquentées. La résistance psychologique de l'équipage, qui reste enfermé durant toute la mission, constitue la principale limite de cette patrouille. Les aménagements de l'équipage (nourriture, cabines, espaces de détente, volumes, suivi médical) sont beaucoup plus élaborés que sur les autres types de sous-marins.
- Compte tenu de son rôle le SNLE emporte des torpilles et éventuellement des missiles anti-navires qui sont utilisées uniquement en tant qu'armes défensives.
Schéma d'un SNLE (ici le classe Redoutable) en coupe (la
coque épaisse est tracée en bleu) :
1 Tubes lance-torpilles (x4) -
2 Antenne
sonar -
3 Ballasts avant -
4 Élévateur à
torpilles -
5 Salle des torpilles -
6 Sas avant -
7 Propulseur d'étrave -
8 Cabines de l'équipage -
9 Cabines des officiers -
10 Batteries électriques -
11 Carré des officiers -
12 Sas du
massif -
13 Cabines des officiers mariniers -
14 Cafétéria -
15 Poste de veille -
16 Forêt des périscopes -
17 Poste central navigation/opérations (PCNO) -
18 Tube de missile (x16) -
19 Atelier, usines oxygène... -
20 Enceinte chaufferie nucléaire -
21 Cœur du
réacteur nucléaire -
22 Générateurs de vapeur (x2) -
23 Poste central propulsion (PCP) -
24 Ballasts arrière -
25 Sas arrière -
26 Usine frigorifique -
27 Turbo-alternateur -
28 Turbines -
29 Réducteur -
30 Embrayeur -
31 Moteur électrique auxiliaire -
32 Vérin barre de plongée. La coque épaisse est subdivisée sur sa longueur en tranches (A,B,C,D,E,F,G) isolées par des
cloisons étanches qui peuvent être résistantes (en bleu) ou non. La coque épaisse est percée par quatre
sas (
s) qui permettent à l'équipage d'y pénétrer et comporte trois brèches (
b) utilisées lors des grandes révisions pour remplacer les plus grosses pièces ou recharger le réacteur nucléaire.
Mise en œuvre
Spécificités du SNLE
Le SNLE a pour mission de rester dissimulé, à l'écoute permanente des instructions, prêt à tirer ses missiles, dès que l'ordre lui en est donné, vers les cibles désignées. La puissance des charges militaires (pour un SNLE français en 2020 96 têtes nucléaires, chacune ayant une puissance égale à plusieurs fois celles de la bombe d'Hiroshima) et la difficulté à localiser un SNLE en plongée sont au coeur du principe de la dissuasion nucléaire. Les systèmes de détection classiques (caméras, radars, ...) ne pénètrent pas dans l'eau et seules les ondes acoustiques (sonar) permettent de repérer un sous-marin en plongée toutefois avec une portée limitée (quelques kilomètres à quelques dizaines de kilomètres). Par ailleurs ces sonars deviennent inopérants si le sous-marin plonge sous une thermocline, c'est-à-dire la limite entre les couches d'eau superficielles plus chaudes et les couches d'eau plus profonde. Pour accroitre ses chances de survie la signature sonore des SNLE est particulièrement soignée. A une profondeur supérieure à 100 mètres il est impossible, même dans des eaux cristallines, d'identifier visuellement un sous-marin ; or les SNLE ont une profondeur d'immersion d'au moins 300 mètres. La propulsion nucléaire permet au SNLE de rester en permanence en plongée3
Pour être crédible la force de dissuasion nucléaire d'un pays doit maintenir en permanence au moins un SNLE prêt à tirer dans sa zone de patrouille c'est-à-dire dans un lieu non identifiable. En France et au Royaume-Uni cet objectif nécessite de disposer d'une flotte de quatre SNLE compte tenu de la nécessité d'assurer les maintenances lourdes (IPER en France) d'effectuer la relève des équipages et la maintenance courante et de prendre en compte le temps de transit jusqu'à la zone de patrouille3.
Critères de sélection de la zone de patrouille
La zone de patrouille est choisie en tenant compte des objectifs et contraintes suivantes4 :
- La distance vers les cibles potentielles doit être compatible avec les capacités des missiles. Cette contrainte imposait aux SNLE de la classe Le Redoutable à leur début de naviguer au large de la Norvège car les missiles M1 ne portaient pas à plus de 2 450 kilomètres (à l'époque la cible était l'Union soviétique). Les SNLE français actuels n'ont plus cette contrainte pour cette cible (portée 9 000 kilomètres). Les patrouilles se font dans l'Océan Atlantique. Les Etats-Unis, confrontés aux nouvelles menaces potentielles (Corée du Nord ou Chine), ont réparti récemment leur flotte de SNLE entre l'Océan Atlantique et l'Océan Pacifique.
- La zone de patrouille doit permettre de se déplacer sur de grandes distances en disposant en permanence de suffisamment de fond (au minimum plusieurs centaines de mètres).
- Elle doit être à l'écart des routes commerciales.
- Le SNLE doit éviter les navires militaires ou les navires civils aux activités susceptibles de contribuer à leur détection (chalutiers russes ou chinois, ...).
Déroulement d'une patrouille
La durée d'une patrouille n'est pas limitée par la quantité de carburant car le réacteur nucléaire peut fonctionner durant plusieurs années avant de nécessiter un renouvellement de son combustible. C'est la résistance de l'équipage (et accessoirement le ravitaillement) qui fixe la durée d'une patrouille. Pour les SNLE français celle-ci dure en moyenne 2 à 3 mois. Le SNLE quitte son port d'attache (l'île Longue près de Brest pour les SNLE français) avec une escorte qui est chargée de traquer d'éventuels navires (sous-marins,...) ou dispositifs d'écoute destinés à identifier la signature du SNLE (on dit qu'ils blanchissent la zone d'appareillage). En France cette escorte comprend un sous-marin d'attaque qui joue les éclaireurs. Le SNLE dont le tirant d'eau est de plus de 10 mètres navigue en surface tant qu'il n'a pas atteint la limite du plateau continental à partir de laquelle débutent les grands fonds. Il plonge alors et ne reviendra plus en surface avant la fin de la patrouille4.
Centre de transmission de Rosnay utilisé pour communiquer avec les SNLE en patrouille.
Le SNLE entame alors la manœuvre de dilution : en naviguant à vitesse réduite, de manière à limiter sa signature sonore, en modifiant régulièrement sa route et en se tenant à l'écart de tout navire susceptible de le détecter, il empêche les forces hostiles d'identifier et de prévoir sa position. L'équipage reste en permanence à l'écoute de son environnement en utilisant les sonars passifs très sophistiqués dont dispose le sous-marin (sonar d'étrave, sonars de flancs et sonar remorqué) et en comparant les signatures sonores avec une bibliothèque sonore constituée au fil du temps. Chaque type de navire se distingue par sa signature sonore qui résulte notamment des caractéristiques de son système propulsif (hélice,...). Les ondes électromagnétiques ne pénétrant pas dans l'eau, le SNLE utilise une antenne filaire qui flotte à quelques mètres de la surface pour recevoir informations et instructions venant de sa base. Celle-ci transmet des informations sur la situation militaire (position des navires alliés ou ennemis, manœuvres en cours, situation géopolitique) et éventuellement les instructions de tir. Les communications se font en ondes à très basse fréquence car celles-ci permettent de communiquer à très grande distance et peuvent pénétrer dans l'eau jusqu'à une faible profondeur. Les stations de transmission à terre (il y en a quatre pour la France : Rosnay (36), Saint-Assise (77), Kerlouan (29) et La Régine (11)) doivent disposer d'antennes géantes soutenues par d'immenses pylônes. La contrepartie de cette longueur d'onde est que le volume d'informations qui peut être transmis est faible. Sur les sous-marins français, chaque membre d'équipage peut recevoir une fois par semaine un message de ses proches qui est limité à quelques dizaines de mots et qui passe d'abord par la censure à l'émission et à la réception. Le SNLE normalement n'émet jamais pour éviter toute détection. Seules des situations d'urgence médicale (problème de santé mettant en danger la personne concernée sans possibilité de soin à bord) ou de panne technique grave peuvent amener le sous-marin à émerger partiellement ou totalement et à émettre. A l'issue de la patrouille, le SNLE regagne son port d'attache en émergeant peu avant lorsque les fonds ne permettent plus de se maintenir en plongée en sécurité4,5.
Lancement des missiles
- Déroulement du lancement d'un missile depuis un SNLE
-
-
Le déclenchement du feu nucléaire est décidé par les plus hautes autorités du pays. À réception de son ordre par le SNLE, deux hommes, le commandant et son second, doivent exécuter simultanément les mêmes commandes de lancement dans des locaux séparés pour que celles-ci soient prises en compte6. Les instructions de lancement ainsi qu'une actualisation de la position sont chargées dans l'ordinateur embarqué des différents missiles. La séquence de lancement se déroule ensuite pratiquement sans intervention humaine une fois que le sous-marin est remonté à une immersion de quelques dizaines de mètres. Les missiles sont tirés en séquence. À l'intérieur du tube du missile, la pression est équilibrée avec la pression extérieure puis la porte du tube est ouverte. Un système de chasse utilisant de l'air comprimé expulse le missile à une vitesse d'environ 100 km/h. Celui-ci perfore la membrane qui empêche l'eau d'envahir le tube. Le premier étage du missile est allumé alors que celui-ci est encore sous l'eau. Lorsqu'il émerge, son orientation est corrigée pour la rapprocher de la verticale. L'arrêt de la phase propulsée du dernier étage est commandée par un système d'arrêt de poussée car la précision du tir est étroitement liée à la vitesse terminale du missile (un écart de vitesse de 1 m/s se traduit par un écart de 1 kilomètre à l'arrivée. Le missile poursuit son ascension sur la vitesse acquise et décrit une trajectoire balistique qui culmine à plusieurs centaines de kilomètres d'altitude7.
Les flottes de SNLE
Le premier sous-marin de la
classe Ohio avec ses puits de lancement ouverts en 1981.
En 2021, la marine américaine possède 14 sous-marins de ce type.
Le projet Polaris à l'origine de la première série de SNLE en service fait suite à l'abandon du projet Jupiter de l'US Navy en novembre 1956. Ce projet comportait la construction de sous-marins emportant jusqu'à quatre missiles Jupiter. Le projet est abandonné car les sous-marins devaient faire surface pour lancer leurs missiles ; les missiles Jupiter, à carburant liquide, devaient être remplis avant chaque tir, une opération dangereuse à bord d'un sous-marin.
Première génération: Classe George Washington
Le tout premier SNLE est le USS George Washington (SSBN-598) qui est mis sur cale en janvier 1957 originellement en tant que SNA de la classe Skipjack nommé USS Scorpion. En 1958, les ingénieurs américains y ajoutent une tranche missiles de 40 mètres de long avec 16 tubes de lancement, qui abritent les premiers missiles à propergol solide UGM-27 Polaris A-1 d'une portée de 1 800 km, et le rebaptisent. Il est lancé le et entre en service en décembre 19598.
Ce sous-marin tire ses premiers missiles le 20 juillet 1960 pendant la présidence d'Eisenhower. Mais si durant la crise de Cuba d'octobre 1962, 6 SNLE sont déjà armés de 16 Polaris A1, la fiabilité globale de ce missile n'était estimée qu'a 25 %. En effet, le lanceur lui-même avait un taux de fiabilité de 50 % ou moins, et on estimait à 50 % la probabilité de bon fonctionnement de l'ogive W47Y1 de 600 kilotonnes. Mais lors d'essais en 1966, il y eut trois échecs sur quatre, ce qui fait tomber le taux réel de fiabilité à 12,5 %9. Les Polaris A-1 sont remplacés ou convertis par les versions A2 et A3 dans les années qui suivent.
Seconde génération: Classes Ethan Allen, Lafayette, Benjamin Franklin
La marine américaine souhaitait alors disposer de pas moins de 45 SNLE en 1965, répartis en cinq flottilles de 9 sous-marins (3 dans l'Atlantique, 2 dans l'océan Pacifique)10.
Les suivants sont construits à grande cadence dans quatre chantiers navals, mais pas en aussi grand nombre et rapidement qu'espéré, et en 1967, quarante et un sous-marins nucléaires lanceurs d'engins des classe George Washington (1959–1985), classe Ethan Allen (1961–1992), classe Lafayette (1963–1994), classe James Madison (1964–1995) et classe Benjamin Franklin (1965–2002) sont en service, équipés chacun de seize missiles ; ce nombre commence à baisser à partir de 197911. Ils remplacent rapidement les quatre sous-marins conventionnels et le SSGN emportant le missile de croisière SSM-N-8 Regulus qui effectueront 41 patrouilles de dissuasion entre septembre 1959 et juillet 1964.
Leurs missiles balistiques ont une forme cylindrique et sont lancés en plongée à faible vitesse — moins de 3 nœuds (6 km/h) — à l'aide d'un générateur de gaz/vapeur d'eau. La mise à feu du premier étage est déclenchée automatiquement après l'émersion, à 30 mètres environ au-dessus de la surface.
Au début des années 1970, sur les quarante et un bâtiments qui sont en service, une quinzaine sont à tout moment opérationnels et prêts à faire feu, douze en entretien courant et sept en grand carénage.
Ils sont dotés de centrale à inertie pour la navigation inertielle et, à partir de la fin des années 1960, du système Transit de navigation par satellite.
Les sous-marins sont regroupés en cinq flottilles dans l'océan Atlantique dans les bases de Holy Loch en Écosse et de Rota en Espagne et dans l'océan Pacifique dans les bases d'Apra à Guam et de Pearl Harbour à Hawaii. Ils s'appuient alors sur quatre navires ravitailleurs de sous-marins et sur des docks flottants spécialisés ; aux États-Unis contigus, les SNLE s'appuient alors sur la base de Charleston en Caroline du Sud et, accessoirement, sur New London dans le Connecticut12.
Troisième génération: Classe Ohio
En 1985, durant la dernière phase de la Guerre froide, trente-sept sous-marins pouvant emporter un total de six cent quarante missiles balistiques étaient en service (Six classe Ohio, dix-neuf classe Lafayette et douze classe Benjamin Franklin)13.
Coupe d'un SNLE de la
classe Ohio :
1 Dôme du
sonar -
2 Réservoirs des
ballasts principaux -
3 Salle des ordinateurs -
4 PC radio -
5 Local
sonar -
6 Poste de commandement et de contrôle (PCNO) -
7 Poste central de navigation -
8 Local contrôle des missiles -
9 Salle des machines -
10 Compartiment réacteur -
11 Compartiment des auxiliaires
no 1 -
12 Poste d'équipage -
13 Compartiment des auxiliaires
no 2-
14 Poste torpilles -
15 Carré des officiers -
16 Poste des officiers-mariniers supérieurs -
17 Tranche missile
Les sous-marins de la classe Ohio, dont le premier devient opérationnel en 1981, sont actuellement les seuls de ce type en service aux États-Unis depuis le retrait du dernier des SNLE de première génération le 12 avril 1993.
Depuis les traités de réduction des armes stratégiques, la moitié des sous-marins en mer sont dans un état de semi-alerte, il faut environ 18 heures à l'équipage pour réaliser les procédures nécessaires au lancement.
En 2021, l’essentiel de la force de dissuasion américaine continue de reposer sur la composante océanique de la flottille de classe Ohio qui compte quatorze sous-marins dans leur fonction originale armés de 24 Trident II (D5) d'une portée de plus de 8 000 km équipés de quatre à six ogives sur les dix-huit construits. On estime, en 2009, à 1 152 le nombre d'ogives opérationnelles W76 et W88 destinées aux 288 missiles Trident II D5 en service14. D'ici la fin des années 2010, il est prévu que leur nombre soit réduit à 1215.
Ce sont les deuxièmes plus gros sous-marins du monde après les sous-marins russes de la classe Typhoon. Ils sont tous basés dans les deux bases navales de Kings Bay, en Géorgie sur la côte Atlantique sous le commandement du Submarine Group 10 créé le , et de Kitsap dans la péninsule de Kitsap près de Bangor, dans l'État de Washington sur la côte Pacifique sous le commandement du Submarine Group 9 créé le 16. 60 % de la capacité nucléaire sous-marine américaine est à cette date déployée dans l'océan Pacifique contre 15 % durant les années 1980 avec six SNLE stationnés à Kings'Bay et huit à Bangor17.
Un montage des diverses phases du lancement d'un missile Trident I (C4) en 1981.
Entre le 15 novembre 1960 et novembre 2004, il y a eu un total de 3 632 patrouilles de dissuasion effectuées par les SNLE américains :
- 1 245 avec des missiles Polaris (Polaris A-1 du 15 novembre 1960 au 14 octobre 1965, Polaris A-2 du 26 juin 1962 au 9 juin 1974, Polaris A-3 du 28 septembre 1964 au 1er octobre 1981) ;
- 1 182 avec des missiles Poseidon du 31 mars 1971 au ;
- 397 avec des missiles Trident C-4 à bord d'anciennes classes de sous-marins, ce type d'engin sera en service du 20 octobre 1979 au 15 décembre 2003 ;
- 481 avec des missiles Trident C-4 à bord de classe Ohio ;
- 327 avec des missiles Trident D-5 à bord de classe Ohio depuis le 29 mars 199018.
Depuis la fin de la Guerre Froide, le nombre de patrouilles de dissuasion effectuées par les SNLE américains diminue. Il était encore de 64 en 1999, de 31 patrouilles par an en 2008 et 2009 et il n’était plus que de 28 en 201119. Plus des deux tiers ont désormais lieu dans le Pacifique face à la Chine, comparativement à seulement 1/7e durant la guerre froide tandis que 4 missiles Trident II ont été tirés lors d'exercices en 200920.
Avec la chute du Bloc de l'Est et la détente qui a suivi sur le plan des armements nucléaires stratégiques, quatre sous-marins de la classe Ohio ont été convertis en sous-marins lanceurs de missiles de croisière (SSGN selon la terminologie OTAN) dont trois dépendent du Submarine Squadron 16 (en) et un du Submarine Squadron 20 (en). Les tubes de lancements peuvent emporter un total de 154 Tomahawk, ce qui donne à chacun de ces sous-marins une puissance de feu considérable contre des objectifs terrestres.
Il est prévu en 2012 que le plus ancien bâtiment de la classe Ohio, le USS Henry M. Jackson (SSBN-730) sera désarmé en 2027 après 42 ans de service. La marine va ensuite retirer les 13 autres SNLE de la classe Ohio à un rythme d'un par an.
Quatrième génération: Classe Columbia
Caractéristiques du SSBN(X) défini en 2012.
Le 31 août 2012 a été signé au Washington Navy Yard un protocole d'accord traçant les lignes directrices du programme de remplacement de la classe Ohio, le Projet SSBN-Xqui prend le nom de classe Columbia en 201621, ainsi que du programme de remplacement des SNLE britanniques de classe Vanguard. La cible pour les États-Unis serait de remplacer les 14 SNLE Ohio par 12 SNLE de la génération suivante, sans pour autant perdre en capacité de dissuasion. La première unité, tête de classe, sera mise sur cale en 2021 pour entrer en service, selon les prévisions de 2019, au plus tard en octobre 203022. La première patrouille devra pouvoir être conduite en 2031. Le programme devra être opérationnel jusqu'aux années 208023. En 2012, on déclare que ce SSBN-X sera dérivé de la conception des sous-marins nucléaires d'attaque de la classe Virginia et reprendra de nombreux composants, pour un coût unitaire (sous-marins 2 à 12) de 4,9 milliards de dollars américains24.
Un sous-marin de
classe Typhoon dans la glace, un géant en voie de disparition
La marine russe possède, en juillet 2010, 12 SNLE, dont 4 sont en travaux ou en essais emportant, selon des estimations, un total de 160 missiles stratégiques et 576 ogives opérationnels25, contre 15 SNLE en 2006 — 12 opérationnels — et 67 en 1984 au temps de la marine soviétique.
Les premiers sous-marins équipés de missiles balistiques furent des unités de la classe Whiskey (Projet 613, 644 et 665)
Le premier SNLE équivalent aux sous-marins américains fut le K-137 du projet 667A, connu sous le code OTAN de classe Yankee, commissionné le 6 novembre 1967 et emportant 16 missiles stratégiques.
En 1971, l'URSS disposait de 22 sous-marins lance-missiles balistiques à propulsion nucléaire et 20 autres sous-marins diesel portant chacun 2 à 3 missiles R-1326.
Elle possède, fin 2010, quatre types différents de SNLE, dont les plus gros sous-marins du monde, ceux de classe Typhoon basés dans deux bases sous-marines, la base navale de Gadjievo appartenant à la Flotte du Nord sur la péninsule de Kola regroupant la majorité des SNLE et la base navale de Vilioutchinsk sur la péninsule du Kamtchatka où sont basés les sous-marins de la classe Delta-III27 ; en 2008, chacun des 10 SNLE opérationnels aurait accompli une mission de dissuasion et en 2009 sept tirs d'essais de missiles stratégiques ont été notés.
Première génération: Projet 658
Le sous-marin K-33 de classe Hotel II
- Le K-19 de la classe Hotel (projet 658) est le premier sous-marin à propulsion nucléaire de l'Union soviétique à être équipé de missiles balistiques ; il est entré en service le 30 avril 1961. Son armement était composé de trois R-13 (code OTAN : SS-N-4 Sark) d'une portée d'environ 600 km.
- Huit unités de la classe Hotel étaient en service dans les années 60, elles seront désarmées et démantelées à la fin des années 80.
- Plusieurs versions :
- Hotel I : Version initiale avec trois R-13 et système de lancement D-2 obligeant le tir après 12 minutes de surfaçage.
- Hotel II : En 1961-63, modification de 7 unités Hotel I avec du nouveau système de lancement D-4 et de missiles R-21 (code OTAN : SS-N-5 Sark/Serb, indice GRAU : 4K55) d'une portée de 1 200 km pouvant être tirés à une profondeur de 16 m.
- Hotel III : En 1969, le K-145 (Hotel I) a été modifié (projet 701) et embarque 6 lanceurs de missiles R-29 Vysota (Code OTAN : SS-N-8 Sawfly).
Seconde génération: Projet 667
- Projet 667A Navaga ou 667AU Nalim classe Yankee-I: Entrée en service pour la première fois en 1968 ; 34 unités construites. Ils embarquent 16 missiles balistiques R-27 Zyb d'une portée de 1 500 milles marins (2 778 km) à 2 500 milles marins (4 630 km).
- Projet 667AM Navaga M classe Yankee-II: cette version modifiée des sous-marins Yankee I ne comportera qu’un seul bâtiment : le K-140 qui sera converti pour pouvoir emporter 12 missiles R-31 (SS-N-17).
- Projet 667B Murena classe Delta-I: En 1991, sur un total de 18 unités mises en service dans les années 70, neuf sous-marins de la classe Delta-I restent en service actif. Tous les sous-marins de la classe avaient été retirés du service en 1998 et avaient été démantelés en 2005.
- Projet 667BD Murena-M classe Delta-I: Seuls quatre sous-marins seront construits d'après cette spécification et seront rapidement supplantés par les sous-marins de la classe Delta-III, tous les Delta-II avaient été retirés du service en 1996.
- Projet 667BDR Kalmar classe Delta-III : construit à 14 exemplaires à partir de 1976, 4 sont en service, reconvertis comme sous-marin nucléaire auxiliaire (SSAN). Il peut transporter 16 missiles R-29. 3 lots de ces missiles emportant 3 ogives soit un total 196 ogives étaient prévus.
- Projet 667BDRM Del'fin classe Delta-IV : version améliorée du Projet 667BDR. L'URSS en a construit 7, dont 6 sont en service. En 1999, ils étaient en travaux de remise à niveau. Deux étaient encore en chantier en 2010. Ils peuvent transporter 16 missiles R-29 emportant 4 ogives soit un total de 384 ogives emportées pour 4 sous-marins.
- Le 6 août 1991, lors de l'opération Behemoth-2, le sous-marin de classe Delta-IV K-407 Novomoskovsk tire en plongée une salve de 16 missiles R-29RM devenant le seul bâtiment, en 2014, à avoir lancé l'ensemble de sa dotation de missiles28.
Troisième génération: Projet 941
- Projet 941 Akula classe Typhoon : il peut transporter 20 missiles nucléaires stratégiques R-39 Rif (en) (SS-N-20 Sturgeon). À sa mise en service, il était le plus silencieux des sous-marins soviétiques. Sur un total de six construits, un seul est encore en service et a servi de banc d'essai à une nouvelle génération de missiles balistiques, le 3M14 SS-N-30 (3M14 Boulava), deux sont en réserve et seront peut-être démantelés comme les trois déjà retirés du service.
Quatrième génération: Projet 955
Le K-551 "Владимир Мономах" (Vladimir Monomakh) en 2016
- Project 955 classe Boreï : fin 2014, trois sous-marins de cette classe sont en service alors que la Marine de guerre russe prévoit la mise en chantier de deux bâtiments supplémentaires. Cette classe devait initialement comprendre un total de 8 navires d'ici 2020 et remplacer les éléments des générations précédentes qui sont retirés en 2018. Ils peuvent emporter 16 missiles R-30 Boulava (sur 20 silos prévus)29,30. La planification a du retard et le quatrième entre en service en janvier 2020, un cinquième en 2021 et un sixième prévu en 2022. En 2022, 4 unités sont en construction. un total de dix était prévu en 202031. Deux unités sont rajoutées en 2021 portant le total à 1232.
Le Redoutable, premier des SNLE français entra en service le
.
Comparaison des systèmes d'armes : à gauche, SNLE équipé du M4. À droite, SNLE-NG équipé du
M45, et à droite le futur
M51 dont on voit en transparence la silhouette dans le tube du M45.
Les SNLE de la force océanique stratégique forment l'une des deux composantes actuelles de la stratégie de dissuasion nucléaire française, avec les moyens aéroportés de la force aérienne stratégique et de l'aéronautique navale (FANU). L'atout principal du SNLE réside dans sa discrétion acoustique.
Depuis le lancement de ce programme dans les années 1960, la base opérationnelle des SNLE français est l’Île Longue dans la rade de Brest.
La décision de construire un sous-marin diesel destiné aux essais des futurs missiles mer-sol balistiques stratégiques français est prise le 6 décembre 1960. Le Gymnote (S655) de 3 000 tonnes qui servira de banc d'essai pour ce système d'arme sera construit avec les tronçons avant et arrière du projet abandonné de SNA Q 244 et équipé de quatre tubes verticaux lance-missiles. Il entre en service le 17 octobre 1966 et sera désarmé le 1er octobre 198633.
La première classe de SNLE français fut la classe Le Redoutable de 7 500 t dont la mise sur cale de la tête de série a été autorisée en mars 1963 ; la construction débuta en 1964 à l'arsenal de Cherbourg et il fut lancé le 29 mars 1967 en présence du président Charles de Gaulle. Ses essais débutèrent en 1969 et il entra finalement en service le 1er décembre 1971.
De 1972 à avril 2014, 471 patrouilles de SNLE français ont été réalisées et 15 ont été interrompues, une heure ou deux, pour procéder à des évacuations sanitaires34. Une patrouille dure environ 10 semaines, au cours de laquelle le SNLE doit rester indétectable. Les 135 hommes et femmes d'équipage vivent donc confinés à bord du sous-marin, sans pouvoir donner de nouvelles à leurs proches. Pour des raisons de discrétion acoustique, la télémédecine est proscrite : en cas de problème de santé, un médecin-chirurgien, assisté d'un infirmier-anesthésiste, peut effectuer à bord du SNLE des interventions chirurgicales35.
Première génération - SNLE
Six sous-marins de la Classe Le Redoutable pouvant emporter seize missiles balistiques sont construits :
En novembre 1987, ces SNLE représentent une puissance de destruction de 44 mégatonnes36.
Deuxième génération - SNLE NG
Quatre SNLE de nouvelle génération (SNLE/NG) de la classe Le Triomphant de 12 600 t sont en service en 2010 dans la force océanique stratégique de la Marine nationale :
Le système d'armes des SNLE-NG est composé de :
Les vecteurs sont, dans les années 2000, 64 missiles mer-sol balistiques stratégiques M45 qui sont remplacés dans les années 2010 par 60 M51, soit 3 lots de missiles pour 4 sous-marins. La mission d'un SNLE français est simple : quitter son port d'attache, de la façon la plus discrète possible, puis rester indétectable tout au long de sa mission pour pouvoir à tout moment déclencher le feu nucléaire, sur ordre du président de la République française.
Troisième génération - SNLE 3G
vision d'artiste du SNLE 3G.
Le début de la construction du premier sous-marin nucléaire lanceur d'engins de troisième génération est planifiée, en octobre 2018, pour 202337 sur le site de Naval Group de Cherbourg38.
D'après le documentaire « Sous-marins nucléaires : les armes de l'ombre » diffusé sur RMC Découverte le 17 février 2020, la construction du nouveau SNLE 3G devrait débuter en 2023 pour une mise en service en 203539.
Un SNLE type 094, appelé aussi classe Jin.
La marine de l'armée populaire de libération a mis à flot son premier SNLE du type 092 (appelé Classe Xia par les forces occidentales), le 406 Changzheng le 30 mars 1981, il est entré en service en 1987. Un second exemplaire portant le même numéro de coque lancé en 1982 aurait été perdu en mer en 1985.
C'est en fait un classe Delta-III soviétique modifié qui transporte 12 missiles nucléaires chinois Ju Lang-1 (Code OTAN CSS-N-3) d'une portée de 2 150 km et possédant aussi 6 tubes lance-torpilles de 533 mm. Son port d'attache est la base navale de Jianggezhuang (en) à 25 km de Qingdao.
Les Chinois mettent au point un autre SNLE de conception entièrement chinoise, le type 094 (appelé classe Jin par les forces occidentales) armé de 12 Ju Lang-2 d'une portée estimée à 8 000 km dont le premier est lancé en juillet 2004. Mais l'Office of Naval Intelligence affirme, en 2009, qu'il est trop bruyant40.
En mai 2008, deux 094 ont été lancés41 et au début de 2016, quatre sont à flot. Le sixième, le Changzheng-18, est mis en service le 23 avril 202142. On estime à cette date que huit seront construits au total.
Des maquettes d'une prochaine génération désignée type 096 (en) pouvant emporter 24 missiles ont fait leur apparition en 2009, des rumeurs couraient en 2013 sur une première patrouille en 201443.
Le SSB Golf type 31 (immatriculé 200) est un bâtiment d'essais servant aux expérimentations des SLBM, lancé en 1966 qui aurait été remis en état en 200944. En 2012, entre en service son successeur, le type 032 (en), qui est le plus grand sous-marin diesel de nos jours avec une longueur de 92,6 m et un déplacement en plongée estimé à 6 628 tonnes et disposant de deux puits de lancement45.
Il semble que ces sous-marins n'embarquent pas d'armes nucléaires hors période de crise46 jusqu'en 2015 où l'on annonce leur première mission de dissuasion.
Pékin construit dans les années 2000 une base navale secrète à Sanya (aussi connue sous le nom de Yulin) sur l'île de Hainan dotée des infrastructures nécessaires pour dissimuler une flotte entière de sous-marins nucléaires des regards indiscrets de satellites espions adverses47.
Première génération: Classe Resolution
Maquette du
HMS Resolution, le
1er SNLE britannique. On distingue les 2 rangées de silos entre le kiosque et la salle des machines.
Dans les années 50, la dissuasion nucléaire du Royaume-Uni était basée sur des frappes aériennes mais l'évolution des radars et du missile surface-air rendent de plus en plus vulnérables les bombardiers de la force de frappe stratégique. La Royal Navy se retourne donc sur le nouveau système Polaris pour développer un nouveau sous-marin. Cinq SNLE de la classe Resolution sont alors prévus, mais seules quatre unités sont commandées en mai 1963 à Vickers Armstrongs Shipbuilders et Cammell Laird. Le design est une modification du sous-marin de classe Valiant pour intégrer le compartiment des 16 missiles entre l'aileron et le réacteur nucléaire. Ils sont lancés entre 1966 et 1968 et la tête de série est entrée en service en octobre 1967; leur port d'attache est la Her Majesty's Naval Base Clyde dans la région d'Argyll and Bute dans l'ouest de l'Écosse. Il s'agissait des :
Seconde génération: classe Vanguard
La classe Vanguard est une classe de 4 SNLE de nouvelle génération de la Royal Navy, commissionnés de 1994 à 1999. Ils déplacent presque le double de leurs prédécesseurs de la classe Resolution.
Pouvant emporter 16 missiles Trident D5, ils sont l'unique vecteur de l'arsenal nucléaire du Royaume-Uni depuis le retrait des bombes nucléaires larguées par bombardiers en 1998.
Depuis 1999, la Royal Navy déploie quatre SNLE de la classe Vanguard, emportant au total environ 160 ogives; Dépendant du Royal Navy Submarine Service, il s'agit des :
Leur port d'attache est la Her Majesty's Naval Base Clyde dans le comté d'Argyll and Bute dans l'ouest de l'Écosse.
En juin 2011, le nombre de têtes nucléaires embarquées sur chaque sous-marin nucléaire lanceur d’engins britannique a été réduit de 48 à 40 ; le nombre de missiles opérationnels Trident D5 embarqués sur chaque sous-marin sera réduit à 8 et le nombre total de têtes nucléaires opérationnelles passera de 160 à 120 d’ici 201548.
La Grande-Bretagne attribue à ses patrouilles de SNLE une mission « substratégique » pour compléter son rôle stratégique. Sur le plan opérationnel, cela signifie probablement que certains des missiles ont une seule ogive. Ces ogives pourraient être utilisés pour attaquer des adversaires régionaux (États dits « voyous ») qui possèdent des armes de destruction massive, une mission qui ne nécessiterait pas une attaque importante. La mission substratégique peut également exiger des petites options de rendement d'ogives. Ceci peut être obtenu en choisissant de faire exploser uniquement la partie primaire d'une ogive, qui produirait une explosion d'une kilotonne ou moins, ou en choisissant de faire exploser la partie primaire stimulée, ce qui produirait une explosion de l'ordre de quelques kilotonnes.
Troisième génération: Classe Dreadnought
D'ici 2015, la Royal Navy prévoit de maintenir à quatre son nombre de SNLE. En 2007, le Parlement du Royaume-Uni a décidé de lancer un programme de renouvellement de la flotte avec mise en service de trois nouveaux sous-marins pour remplacer les Vanguard à partir de 2022. En 2016, il est décidé le lancement de 4 SNLE de la classe Dreadnought à partir de 202849, ces navires devant rester en service jusqu'aux années 206050.
La marine indienne a mis sur cale en 1998 son premier SNLE de la classe Arihant de 110 m de long. Ce projet était appelé Advanced Technology Vessel avant de recevoir le nom de Arihant. Il a été lancé le 26 juillet 200951.
La mise en service de l'Arihant avec douze missiles K-15 Sagarika de plus 700 km de portée est prévue pour 2015. En juillet 2013, la divergence du réacteur nucléaire de l’Arihant a lieu, et à l’issue d’une série d’essais à la base navale de Vishakhapatnam, dans le golfe du Bengale, il prend la mer pour la première fois52.
Le deuxième sous-marin de cette classe a été mis sur cale en mai 2011 pour un lancement annoncé, en décembre 2015, pour 201653. Il devrait être armé directement de quatre K-454.
Le 3e SNLE indien, immatriculé S4 et en cours de construction en 2022, fait environ 130 m de long et aurait 8 puits a missiles dans une seule rangée55.
Notes et références
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Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
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- Catherine Biaggi et Laurent Carroué, « Dossier : Océans et mondialisation Affirmer sa puissance : forces sous-marines et dissuasion nucléaire, enjeux géographiques et géostratégiques » [archive], sur Géoconfluences,,
- Roger Chevalier, « A bord du Gymnote », dans Revue aerospatiale, N° hors série 20 ans d'Aerospatiale, janvier 1990
Articles connexes
Liens externes
Sous-marin nucléaire d'attaque
Pour les articles homonymes, voir SNA et SSN.
Les sous-marins nucléaires d'attaque (abrégés en SNA en français et SSN pour « Ship Submersible Nuclear » selon le code OTAN) sont des sous-marins à propulsion nucléaire. Contrairement aux SNLE qui ont pour seule mission la dissuasion nucléaire, les SNA sont destinés à des missions de protection, de renseignement et de projection de puissance.
Le premier de cette classe de navires de guerre fut l'USS Nautilus de l'US Navy qui entra en service en 1955.
Rôles
Ces sous-marins sont des chasseurs. Ils ont plusieurs rôles :
- Lutte anti-sous-marine : détection, pistage et éventuellement destruction de sous-marins adverses (SNA, SNLE ou sous-marins diesel), en mission individuelle (patrouille) ou en protection d'un groupe de combat de surface, notamment d'un groupe aéronaval ;
- Lutte anti-navire : soit en mission de protection d'un groupe de surface, ou en mission offensive : blocus naval, stratégies d'interdiction ;
- Action contre la terre avec l'emploi de missiles de croisière ;
- Renseignement : interception électronique, prises de vues optiques et infra-rouge discrètes ;
- Participation à des actions de forces spéciales avec le débarquement de commandos et de nageurs de combat ;
- Minage en eaux hostiles.
Avantages par rapport aux sous-marins classiques
Les sous-marins classiques (code OTAN : SS [Sub-Surface] ou SSK - K pour kerosen, propulsion thermique - abréviation retirée de la nomenclature officielle depuis 2007) sont également conçus pour ces missions. Mais la propulsion nucléaire, totalement indépendante de l'atmosphère, apporte aux SNA un avantage déterminant en mobilité tactique et stratégique et en discrétion :
- Alors que les sous-marins classiques sont contraints de remonter en surface (ou à l'immersion périscopique en utilisant un schnorchel) pour alimenter les moteurs diesel en air (oxygène) et, ainsi recharger leurs batteries électriques, après quelques dizaines d'heures de plongée aux moteurs électriques (quelques jours pour ceux dotés de propulsion AIP), les rendant ainsi détectables et vulnérables, les sous-marins à propulsion nucléaire peuvent rester plusieurs mois en plongée, préservant ainsi leur discrétion.
- Ils peuvent également soutenir dans la durée des vitesses importantes en plongée qu'un sous-marin classique ne pourrait maintenir plus de quelques dizaines de minutes sans entièrement décharger ses batteries.
Armement
- Torpilles : il s'agit de torpilles lourdes à long rayon d'action, généralement filoguidées, à autodirecteur acoustique actif ou passif.
- Missiles aérodynamiques à changement de milieu (c’est-à-dire lançable en plongée) de 2 types :
- Mines
SNA par pays
Voir article connexe pour opérationnel
Chine
La marine chinoise a mis en service son premier SNA en août 1974, retiré aux alentours de 2000, celui-ci a été transformé en 2016 en navire-musée1. Cinq de ses navires du Type 091 (en) (Code OTAN : Classe Han) ont été lancés entre 1970 et 19902. Basés à Qingdao, ils commencent, dans les années 2000, à être relevés par les navires Type 093 (en) (Classe Shang) dont le premier est entré en service en 3 construit à six unités puis par les Type 095 (en) qui doivent entrer en service dans les années 20204.
États-Unis
L'United States Navy a été la première marine à utiliser la propulsion nucléaire navale. Dans la seconde moitié des années 1980, elle a aligné jusqu'à une centaine de SNA5. Avec le retrait en 1990 du dernier exemplaire de sous-marin conventionnel de la classe Barbel, tous ses sous-marins de combat sont à propulsion nucléaire. Avec la disparition de la marine soviétique, elle dispose, de loin, de la plus importante flotte de sous-marins nucléaire d'attaque avec 50 SNA en 6,7, chiffres en nette baisse depuis la fin de la guerre froide avec un record de 96 SNA en 1987 et le retrait des premières classes de SNA.
Elle dispose à cette date de :
France
Six SNA de classe Rubis sont entrés en service dans la Marine nationale entre 1983 et 1993. Ils sont basés dans le port militaire de Toulon. Les SNLE étant basés à celui de Brest, à l'île Longue8. Les Rubis sont la seule classe de sous-marins d'attaque actuellement en service depuis le retrait des derniers sous-marins à propulsion classique en 2001. L’escadrille des sous-marins d’attaque (ESNA) dépend de la Force océanique stratégique qui a assimilé les forces sous-marines à la fin du XXe siècle.
Un programme de remplacement par six SNA du Programme Barracuda (classe Suffren) a démarré le . Le premier bâtiment, le Suffren est lancé le en 20199. D'une longueur de 99 mètres et d'un diamètre de 8,8 mètres, il est armé de missiles de croisière navals, de torpilles lourdes filoguidées F21, de missiles antinavire Exocet SM39 modernisé et de capacité de mouillage de mines. Sa propulsion est hybride : un réacteur à eau pressurisée dérivé des chaufferies équipant les SNLE type Le Triomphant et le porte-avions Charles de Gaulle, deux turbines de propulsion, deux turbo alternateurs et deux moteurs électriques. Son immersion peut dépasser 300 mètres de profondeur. Son équipage est de 65 personnes, plus commandos, et sa disponibilité est supérieure à 270 jours par an10. Le 3 juin 2022 à Brest, le Suffren entre officiellement au service actif.
La commande du 4e SNA est notifiée à DCNS en . En raison des restrictions budgétaires, le dernier SNA de cette classe ne devrait pas être opérationnel avant 203011,12.
Inde
Entre 1988 et 1990, l'Inde a loué à la marine soviétique le sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière de classe Charlie K-43 sous le nom INS Chakra13.
Le 26 juillet 2009, la marine indienne a inauguré son premier sous-marin nucléaire fabriqué localement. Le nom du sous-marin connu auparavant sous le nom de code Advanced Technology Vessel est Arihant ce qui signifie « Destructeur d'ennemis ». Bien que dérivé d'un SNA soviétique, il est classé comme SNLE car pouvant emporter de quatre à douze missiles balistiques à charge nucléaire.
En 2012, l'Inde loue pour dix ans, un exemplaire de la classe Akula (russe), le K-152 Nerpa également sous le nom de INS Chakra pour un montant de 920 millions de dollars14. Il retourne en Russie en mai 2021. Un troisième sous-marin serait loué à partir de 202515.
Royaume-Uni
Le premier SNA de la Royal Navy fut le HMS Dreadnought mis sur cale en 1959 et entré en service en 1963. Le Royaume-Uni devient ainsi le troisième pays à mettre en œuvre la propulsion nucléaire.
Lors de la guerre des Malouines, l'un des trois SNA dépêchés sur zone, le HMS Conqueror, a effectué le premier et en fait seul torpillage réalisé par un SNA en envoyant par le fond le croiseur ARA General Belgrano argentin16.
En 1990, 17 SNA sont en service, mais leur nombre après la fin de la guerre froide décroît rapidement.
En 2009, la Royal Navy dispose de huit SNA. Un de la classe Swiftsure, en service jusqu'en 2010, et sept SNA de la classe Trafalgar, mis en service de 1983 à 1991. Fin 2015, sa flotte comporte sept unités, quatre Trafalgar et trois Astute17. À terme tous ces sous-marins devraient être remplacés par sept sous-marins de la classe Astute dont le premier exemplaire a été lancé en 2010.
Un
Alfa en 1983. Ils furent les sous-marins les plus rapides du monde.
Le complexe militaro-industriel soviétique a construit la plus grande flotte de sous-marins nucléaire de l'Histoire durant la Guerre froide.
Au , la marine soviétique disposait d'un total de 371 sous-marins dont 76 SNA et 49 SSGN18, les sous-marins nucléaires étant construits sur 4 chantiers navals19.
La Russie dispose en 2010 d'une flotte de 18 SNA dont seulement huit sont opérationnels.
Elle se compose de huit Akula, deux autres se trouvant en réserve, sept SNA de la classe Victor III (en) et de trois SNA de la Classe Victor20.
1re génération
Le 1er SNA soviétique K-3 de la classe November est construit par le chantier naval Sevmash de Severodvinsk, lancé le , et déclaré opérationnel le 17 décembre 195821.
2e génération
- Classe Alfa : Mise en service en 1972, total de 6 exemplaires de série du projet 705 fut construit, entre 1974 et 1983, et mis en service au sein de la Flotte du Nord. Retiré du service en 1997.
3e génération
4e génération
- K-278 Komsomolets ou Projet 685 Plavnik. Projet de développement pour la 4e génération
Comparaison des caractéristiques des principaux SNA
Comparaison des principales caractéristiques des sous-marins d'attaque en service
Caractéristique | Suffren | Rubis | Los Angeles | Virginia | Oscar | Akoula | Iassen | Astute |
Pays |
France |
Etats-Unis |
Russie |
Royaume-Uni |
Mise en service |
2021-2029 |
1976-1993 |
1972-1996 |
2004- |
1980-1991 |
1984-2001 |
2013- |
2007 - |
Unités construites/à construire (2020) |
1/5 |
6/0 |
62/0 |
19/17 |
13/0 |
15/0 |
3/6 |
4/3 |
Longueur |
99,5 m. |
73,6 m. |
110 m. |
115 m. |
134 m (I), 154,8 m (II) |
110,6 m. |
139 m. |
97 m. |
Diamètre |
7,3 x 8,8 m. |
6,4 x 7,6 m. |
9,75 x 11 m. |
10 m. |
18,2 x 9 m. |
10,4 x 13,6 m. |
13 m. |
11,3 m. |
Déplacement en plongée |
5 300 t. |
2 670 t. |
7 200 t. |
7900 t. |
18 300 t. |
~13000 t. |
13800 t. |
7800 tonnes |
Vitesse |
25 nœuds (46 km/h) |
25 nœuds (46 km/h) |
32 nœuds |
25 nœuds (46 km/h) |
35 nœuds |
28 noeuds (52 km/h) |
28 noeuds (52 km/h) |
29 nœuds (54 km/h) |
Profondeur |
350 m. |
300 m. |
450 m. |
> 240 m. |
520 m. |
520 m. |
450 m. |
> 300 m. |
Équipage |
65 |
70 |
127 |
135 |
112 |
90 |
85 |
98 |
Armement |
4 tubes lance-torpilles 24 armes |
4 tubes lance-torpilles 14 armes |
4 tubes de 533 mm (26 torpilles Mk 48, missiles Sub-Harpoon,Tomahawk ou mines)
12 tubes de lancement verticaux CLS Mk 45 pour Tomahawk
|
12 silos et 4 tubes 65 armes |
24 missiles P-700 Granit (3M45)
6 tubes lance-torpilles à l'avant (4 × 533 mm, 2 × 650 mm)
|
14 tubes 40 torpilles 1 à 3 missiles anti-aériens Missiles de croisière |
40 silos et 10 tubes 32 à 40 missiles anti-navires ou mer-sol Missiles anti-aériens Torpilles |
6 tubes 38 armes |
Projets de SNA
Plusieurs nations ont tenté ou tentent d'avoir des sous-marins nucléaires dans leur marine militaire.
Argentine
En , le général Nicolaides, nommé chef d'état-major après la Guerre des Malouines, s'était prononcé pour l'acquisition d'un sous-marin nucléaire à cause du rôle déterminant joué par ce système d'arme dans la défaite argentine. Dans l'opinion, la nécessité de disposer d'un tel bâtiment demeure pour pouvoir conquérir les Malouines. Le , le ministre de la défense argentin, Nilda Garré, annonce un projet d’équipement de bâtiments de la marine avec un système de propulsion nucléaire. On spécule alors que le sous-marin ARA Santa Fe (en) de la classe TR 1700 pourrait être équipé d'un réacteur nucléaire à la fin des années 201023.
Australie
Le , le gouvernement australien a annoncé vouloir mettre en œuvre des sous-marins nucléaires dans le cadre d'un nouveau pacte avec les États-Unis et le Royaume-Uni nommé AUKUS. L'effectif devrait être de 8 SNA dotés de systèmes de propulsion nucléaire de technologie américaine24.
Brésil
La marine brésilienne a décidé de se lancer dans ce domaine en 1979. En , elle nomme un organisme de coordination générale pour son programme de développement de sous-marin nucléaire25.
Le plan d'équipement et d'articulation de la marine brésilienne décidé en 2010 prévoit entre autres la construction de 6 SNA d'ici 204726. Ce programme se nomme SN-BR.
La conception du premier d'entre eux nommé Álvaro Alberto débute le , il est alors prévu que celle-ci devrait se terminer en 2015, que la construction commence en 2016 à Itaguaí, pour se terminer en 2023, avec les essais à quai puis en mer. Le sous-marin devant alors entrer en service actif en 202527.
Mais, à la suite de restrictions budgétaires, il est décidé fin 2015, bien que son premier moteur construit par Jeumont-Schneider ait été livré en 28 que sa construction soit reportée à 202529. Il subit de nouveaux retards et fin 2020, il ne verra pas sa production débuter avant 2022 et les suivants (quatre prévus en 2020) ne seront probablement pas commandés avant 2023/2024. La mise en service de l'Álvaro Alberto n’étant pas prévue avant 2033/203430. La marine brésilienne a approuvé la construction de SN-BR le 25 novembre 2021.
Les caractéristiques ont évolué avec le temps pour l'Álvaro Alberto. À l'origine la marine brésilienne annonce un déplacement de 6 000 t, une longueur de 100 m, un équipage de 100 personnes et une profondeur de 350 m31, en date de 2016, on indique un déplacement de 2 700 t ce qui en fait l'un des plus petits SNA d'attaque au monde équipé d'une chaudière nucléaire électrogène à eau pressurisée RENAP-50 de 48 mégawatts32 construit au centre expérimental Aramar de Iperó33. En 2017, on annonce une longueur de 90 m et un équipage de 70 marins34.
Canada
À la fin des années 1980, le gouvernement canadien, désireux de contrôler le Passage du Nord-Ouest avait envisagé d'acquérir 12 sous-marins nucléaires d'attaque français de la classe Rubis, pour la marine canadienne. Une concurrence sérieuse opposa à cette occasion la France et le Royaume-Uni qui voulait vendre ses sous-marins de type Trafalgar, mais la fin de la guerre froide et les difficultés budgétaires conduiront à l'abandon de ce projet35.
Italie
L'Italie avait envisagé en 1959 de se doter de sous-marins nucléaires d’attaque, mais les États-Unis ne souhaitèrent pas apporter leur aide et le projet fut abandonné. Le premier SNA italien aurait dû s’appeler Guglielmo Marconi. À ce jour, l'Italie n'a aucun sous-marin nucléaire.
Pays-Bas
Le principe de la construction d'un SNA est annoncé en par les Pays-Bas et un premier crédit d'études est dans le budget de la défense de 1965. En , le ministre de la Défense déclare que son gouvernement s'intéresse au projet de construction de la classe Rubis alors à l'étude en France. Les États-Unis auraient refusé toute aide à ce projet, qui est resté sans suite36.
Suède
La marine suédoise a planché entre 1957 et 1962 sur le projet A-11A de petit sous-marin nucléaire d'attaque. C'était une des trois versions envisagées de la classe Sjöormen qui finalement a une propulsion diesel classique37.
Corée du Nord
En , lors de la réunion du Parti des travailleurs, le dirigeant nord-coréen a annoncé que son pays a mené à bien un plan visant à se doter d'un sous-marin nucléaire. « De nouvelles recherches de planification pour un sous-marin nucléaire ont été menées à bien et sont sur le point d'entrer dans le processus d'examen final », a-t-il déclaré. Lors de cette réunion il a également déclaré que « les États-Unis d'Amérique sont le plus grand ennemi de la Corée du Nord »38. Le dirigeant Nord-coréen Kim-Jung Un n'a pas précisé s'il s'agit d'un sous-marin nucléaire de type SNA ou de type SNLE.
Notes et références
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes