A l'aube des temps, Gaïa n'était qu'une sombre terre, divisée en une multitude de royaumes, de principautés, parfois constitués que d'un fortin. Les seigneurs de guerre faisaient loi sur leurs terres. Dans une contrée verte et couverte de fôrets, de lacs, et de splendides montagnes vivait un pasteur. Ses six moutons leur procuraient le strict minimum, à lui, sa femme, et ses cinq enfants.
Tandis que florissait une multitude de Dieux, faux et cupides, professés par des rois avides de créer leur religion et de rester dans l'Histoire, le bon berger continuait à vénérer les Dieux de ses Pères, ces mêmes Dieux qui créèrent Gaïa, lui donnèrent l'eau, l'air et le feu, qui la pleupèrent d'hommes, sains et honnêtes, ces mêmes Dieux qui tonnèrent leur puissance à travers les Cieux, mais qui laissèrent les hommes, corrompus à leurs nouvelles fades idoles divines, pour leur montrer un jour qu'ils possèdent toujours les pouvoir sur les hommes.
La maison du berger, nommé Matuta, regorgeait de saintes figurines, héritées de ses ancêtres, fidèles des Dieux. Matuta était isolé dans cette contrée, les rares bergers quittaient eux-aussi le métier, et émigraient vers les villes, repaires de brigands et faux lieux saints des idoles de pacotille. Matuta restait avec sa famille dans la nature, car là étaient les véritables lieux saints, ils étaient l'oeuvre des Dieux et devaient être respectés.
Un jour d'été, où le soleil brille de sa force magique, là où le phénix vint apporter le feu sacré aux hommes, Matuta était à l'ombre d'un arbre majestueux, et la montagne s'élevait doucement devant lui. Un de ses moutons, enhardi par le chaleur, se mis en tête de gravir la montagne. Du coin de l'oeil, Matuta suivait sa course, et se décida à le rattrapper lorsque celui-ci s'éloigna trop. Alors qu'il le talonnait, il vit une étrange lumière briller dans un recoin de la montagne. Matuta n'avait jamais vu cette faille d'où brillait maintenant cette lumière, quoiqu'il connaisse parfaitement la montagne.
Intrigué, il se faufila au travers des rocs et fut soulevé délicatement par une force bleue, l'entourant, mais ne le brûlant pas. * Matuta * Son nom résonna dans l'alcôve rocheuse. Paniqué, il demanda le nom de ces voix, qui lui avaient dit son nom en choeur. * Nous sommes les Dieux de tes Pères, nous qui avons fait Gaïa, qui l'avons fait grandir, et qui lui avons donné les Hommes. L'heure est venue aux impies de se baptiser, de renier ses faux Dieux, et qu'ils reconnaissent enfin notre puissance légitime. Nous avons tardé à punir cette décadence, mais ils retrouveront la foi, ou perdront la vie. Matuta, toi qui nous prie toujours, comme tes ancêtres l'ont fait, nous t'avons choisi pour montrer aux hommes le chemin à prendre, à nous rendre à nouveau gloire comme ils l'ont fait jadis. Ouvre leur les yeux, ou ils mourront! Désormais, ton nom sera Thê Lêlu, élu des Dieux! Prends tes quatre premiers enfants, et à la fin de ta mission, nous te recontacteront.
De ça, le flot bleu disparut, et Matuta se retrouva en bas de la montagne, avec ses six moutons. Il courrut voir sa femme et lui expliqua tout. Elle le décida à aller voir Solyma, roi de la contrée qu'ils habitaient. Elle lui dit qu'il etait puissant, et qu'il arriverait à persuader tous les rois, ducs, princes et seigneurs de Gaïa qu'ils se remettent dans le droit chemin. Treize jours et treize nuits il marcha avec quatre de ses cinq enfants, le dernier étant resté à la maison, pour atteindre le château de Solyma, et il pénétra dans la ville maudite des Dieux en pensant à sa femme et à son petit dernier, réfléchissant pourquoi les Dieux lui avaient demandé de partir avec ses quatre premiers enfants, et laisser son fils chez lui.
Une journée d'attente avant de voir Solyma, qui le reçu amusé par sa quête, qu'il avait confié aux gardes d'entrée. Le roi était entouré de courtisanes, de grandes statues de faux dieux autour de lui. Solyma s'était mis au défi de faire abjurer ce berger d'une religion qu'il jugeait finie. Exaspéré par ses refus, il ordonna d'exécuter ses 4 fils, devant lui, espérant un changement d'avis de Thê Lêlu.
Ne reniant pas, il vit ses 4 fils mourir, mais vola un sabre à un garde et s'en alla trancher la gorge du roi maudit; mais il en fut empêché. Jetté en prison, dans l'attente d'une exécution sommaire, les Dieux vinrent une nouvelle fois à lui : *Tu n'as pas abjuré. Telle était la prophétie, mais elle n'est pas encore réalisée.Tes fils sont près de nous; prends ce bâton, et lorsque les bourreaux viendront te chercher, plante-le sur le sol* Attristé par la mort de ses fils, mais fidèle à ses Dieux, il attendit ses bourreaux qui vinrent. A l'instant où il planta son bâton, un voix divine cria * Dieu du Feu* , et un déluge de feu l'entoura, brûla les bourreaux, fit fondre la pierre de sa prison..... *Dieu du vent*, un vent doux le prit et le déposa sur une colline en hauteur de la ville.