Imprimer
Catégorie : Technologies
Affichages : 181

Batterie d'accumulateurs

 
 
 
 

Une batterie d'accumulateurs, ou plus communément une batterie1, est un ensemble d'accumulateurs électriques reliés entre eux de façon à créer un générateur électrique de tension et de capacité désirée. Ces accumulateurs sont parfois appelés éléments de la batterie ou cellules2.

On appelle aussi batteries les accumulateurs rechargeables destinés aux appareils électriques et électroniques domestiques.

La batterie d'accumulateurs permet de stocker l'énergie électrique sous forme chimique et de la restituer sous forme de courant continu, de manière contrôlée.

Batterie d'accumulateurs d'un mini-aspirateur domestique (2018).

Vocabulaire

En France, dans le langage commun, le mot « batterie » désigne souvent un ensemble d'accumulateurs électriques3 bien que ce ne soit que l'un des multiples sens de ce mot1.

L'expression anglaise battery pack se traduit en français littéralement par « ensemble d'accumulateurs » ou « batterie d'accumulateurs ». La traduction littérale « pack de batterie » ou encore « pack batterie » est un anglicisme et un pléonasme.

Types d'accumulateurs

Densité d'énergie de quelques accumulateurs.

Les batteries d'accumulateurs nécessaires aux voitures électriques mais également aux voitures hybrides ont suivi une évolution technologique continue et les progrès sont importants. Toutefois, aucune technologie n'est entièrement satisfaisante et chaque type d'accumulateur d'électricité est souvent réservé à un type d'usage. Certaines de ces batteries ont un usage commun avec d'autres secteurs comme l'éolien ou le solaire, dans lequel elles stockent l’énergie produite de façon intermittente et la distribuent en période de forte demande.

Batterie d'accumulateurs expérimentale 50 Ah / 30 V pour véhicule spatial.

Les recherches et découvertes en cours sont très prometteuses, au point que certains fabricants de batteries promettaient une autonomie des voitures électriques de 800 km pour la décennie, grâce à la batterie lithium air4. Néanmoins, en 2016, peu de voitures électriques peuvent dépasser 400 km sans recharge en usage standard.

Configuration

Choix de configuration

Vue en coupe d'une batterie d'accumulateurs de voiture, avec ses six cellules en série et ses plaques de plomb, pour une batterie de 12 V.

Les accumulateurs sont souvent câblés en série afin d'obtenir la tension de batterie souhaitée.

Pour augmenter le courant disponible, il est également possible de recourir à un montage en parallèle des cellules.

Le propre de la batterie d'accumulateurs est donc d'augmenter la tension et/ou le courant disponible afin de correspondre aux caractéristiques d'une alimentation donnée.

La combinaison des deux techniques peut être faite en accouplant plusieurs éléments :

Notation série et parallèle

Afin de simplifier les descriptions de montage des batteries d'accumulateurs, une notation usuelle est employée pour designer le couplage de[réf. souhaitée] :

Utilisations

Véhicule électrique équipé de batteries lithium-ion.

Les batteries d'accumulateurs sont utilisées dans de nombreux domaines :

Géographie de la production

Selon Bloomberg New Energy Finance, la Chine dispose en 2019 d'une capacité de production de 217,2 GWh, devant les États-Unis (49,5 GWh) et la Corée (23,1 GWh)8.

France

Vers 2020, la France se situe à la huitième position (1,1 GWh) grâce aux usines de Saft et Forsee Power8, mais plusieurs projets de gigafactories existent en France.

Projet de Douvrin/Billy-Berclau

Situé dans l'ex-Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais sur le territoire des communes de Douvrin et de Billy-Berclau (département du Pas-de-Calais, dans le Nord de la France), sur un site industriel construit, autrefois occupé par la société de la Française de Mécanique, dans le Parc d'activités Artois-Flandres, il est desservi par autoroute (via la Nationale 47) et potentiellement par voie navigable (Canal d'Aire à La Bassée)9. En 2021, le projet annonce que l'usine tournera en continu (travail en 3x8 heures par jour), 329 jours par an avec des livraisons 6 jours sur 7 (du lundi à minuit au samedi à 22h00)9.

Porté par la société Automotive Cells Company (ACC), le projet inclut une démolition de la quasi-totalité des bâtiments existants, leur remplacement par une triple ligne de production (blocs 1, 2 et 3) de capacité 8 GWh chacune) ;
Ses besoins en énergie nécessitent aussi la création d'une sous-station électrique pour le raccordement de l'usine à une ligne proche, et la création d'un poste de livraison de gaz naturel (GRDF) raccordé à une canalisation de gaz existante.

Le « bloc n°1 » couvrira 34,4 hectares entièrement (reconstruits : bâtiments, accès) sur le site qui s'étend au total sur 100 hectares 10. Il projette de fournir environ l'équivalent de 8 GWh de batteries (de quoi répondre à 1/3 de l'équivalent des besoins en batterie de trois fois 75000 et 150000 véhicules électriques9.

L'usine sera une installation classée pour la protection de l'environnement pour les rubriques :

Elle sera classée « Seveso seuil bas », et a fait une demande de dérogation au titre de l'article L.411-2 du code de l'environnement (Cf. destruction d'espèces protégées et de leurs aires de repos et de reproduction, concerne 2 plantes protégées, cinq espèces de chauve-souris protégées, le Lézard des murailles, des espèces de Goelands (brun, cendré et argenté), ainsi que d'autres espèces d'oiseaux (Gorge bleue à miroir, Hirondelles), des batraciens (Grenouille verte et Crapaud commun) et également le Hérisson d'Europe) ; elle doit être compatible avec le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin Artois-Picardie (elle est construite dans le périmètre de protection rapproché et éloigné du captage d'eau potable de Douvrin), et être conforme au plan local d'urbanisme intercommunal du SIVOM de l'Artois et devrait être totalement opérationnelle vers 2028-20299.

La Mission régionale d'autorité environnementale (MRAe) a rendu un premier avis le 27 juillet 2022 (avis ne portant pas sur l'opportunité du projet mais uniquement sur la qualité de l'évaluation environnementale présentée par le maître d'ouvrage et sur la prise en compte de l'Environnement par ce dernier ; Il a été reproché à l'étude d'impact et à l'étude de dangers associée de n'avoir porté que sur les effets du premier bloc de production prévu, en omettant les blocs 2 et 3, alors que l'état initial concernait bien tout le site (à ce moment, seul le « bloc 1 » faisait l'objet d'une demande d'autorisation environnementale et d'une demande de permis de construire) ...ce qui ne permet pas, note l'AE d'apprécier l'impact global et d'étudier les mesures conservatoires ou de compensation à mettre en œuvre)9. De plus, l'autorité environnementale a demandé à l'industriel de préciser comment ce projet "s’inscrit dans la démarche du gestionnaire de la zone d’activité, le SIZIAF, de Territoire Engagé pour la Biodiversité et de préciser également comment le projet respecte de cadre national du « Zéro perte nette de biodiversité », et il « recommande de compléter l'analyse des effets cumulés du projet avec l'ensemble des projets en approfondissant notamment l'analyse des effets cumulés sur le trafic et les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques ». Le bloc 1 devrait consommer 20 000 m³/an d'eau potable et 300 000 m³ d'eau industrielle (pompée dans le canal, avec des restrictions en cas de sécheresse) venant de la nappe de la Craie de la vallée de la Deûle9. L'AE demande une étude d'impact plus précise, incluant les impacts des blocs 2 et 3. L’AE (autorité environnementale) a demandé une étude plus précise des effets des prélèvements en eau « industrielle » dans le canal sur tout le réseau hydrographique et ses dépendances (nappes phréatiques, zones humides amont et aval), et sur les autres utilisations (par les industries, l'agriculture, la navigation), en intégrant aussi l’impact du changement climatique sur la ressource en eau9. L'Industriel est aussi invité  :

Union européenne : « Airbus européen de la batterie »

En 2019, la Commission européenne octroie une subvention publique de 3,2 milliards d'euros en soutien à la création d'un « Airbus des batteries », se focalisant sur le développement de batterie Li-ion avec une durée de vie augmentée et un impact environnemental atténué11.

Charge des batteries

Indicateurs de charge

La mise en charge des batteries est une opération primordiale pour que les batteries conservent leurs caractéristiques initiales12. On peut évaluer dans certains cas le niveau de charge d'une batterie en mesurant sa tension à vide (sans charge).

Dans le cas de techniques plus récentes, comme le NiMh ou le Lithium, des méthodes plus élaborées sont nécessaires pour vérifier le niveau de charge, ce qui nécessite l'utilisation de chargeurs adaptés. Pour ces techniques, les chargeurs évaluent le taux de charge en surveillant l'évolution de la tension de charge et en prenant en compte le courant de charge et le temps, ( d v d t ou d v 2 d t 2 ).

Pour une batterie au plomb de tension nominale 12 V :

Pour une batterie lithium-polymère, chaque cellule a une tension nominale de 3,7 V :

Quand une batterie lithium-polymère est composée de plusieurs cellules (cas fréquent), et il est recommandé de ne pas avoir un écart de tension entre les cellules qui dépasse 0,5 V.

Temps de charge, rendement et capacité

Chargeur de batterie auto, avec indication du courant de charge.

Par exemple, DT = 0,01053 T + 0,73671 pour des batteries plombs. (DT > 1 si T > 25 °C ; DT < 1 si T < 25 °C). De même, Dch = 20/30 par exemple si le courant nominal de charge est de 20 A alors que le courant de décharge maximum est de 30 A (cas des charges rapides).

Régénération

Les batteries plomb ouvert (chariots élévateurs, nacelles, etc.) ont une durée de vie limitée à environ 1 500 cycles13. Lors du stockage et de la restitution de l'énergie au cours de cycles d'utilisation normaux, des cristaux de sulfate s'accumulent graduellement sur les électrodes, empêchant la batterie de fournir efficacement du courant. Les cristaux « étouffent » en fait la batterie. Même une charge de désulfatation n'empêche pas toujours que l'on doive remplacer la batterie après quelques années.

La sulfatation est une des causes de vieillissement d'une batterie au plomb qui est restée déchargée pendant un certain temps avant la recharge, mais il y a aussi un autre facteur de vieillissement qui est la transformation au cours des cycles de charge/décharge de la matière active de l'électrode positive. Celle-ci est constituée de dioxyde de plomb PbO2 qui cristallise sous deux formes différentes (α-PbO2 et β-PbO2) dont une forme est constituée de petits cristaux, elle se transforme au cours des cycles en l'autre forme dont les cristaux sont plus gros, ce qui génère un gonflement de l'électrode qui se désagrège.

Impact carbone

L’Institut suédois de recherche environnementale (IVL) publie en 2017 un rapport sur l'impact environnemental des batteries : elle estime que leur production engendre de 150 à 200 kg de CO2 par kilowatt-heure de capacitéd ; une batterie de 30 kWh engendrerait donc entre 4,5 et 6 tonnes de CO2 tandis qu’une batterie de 100 kWh comme celle qui équipe la Tesla Model S P100D correspondrait à la production de plus de 17 tonnes de CO2. L'IVL souligne cependant la forte disparité des mix énergétiques selon les pays : 162 kWh d’électricité étant nécessaires par kWh de batterie fabriquée, celle-ci peut représenter jusqu'à 70 % du CO2 émis lors de la production ; avec un mix électrique entièrement décarboné comme en Suède, cet impact carbone serait réduit de 60 %. Malgré cela, la recherche d'une autonomie maximale avec des batteries de grande capacité contribuerait significativement au réchauffement climatique14,15.

Recyclage

Matériaux de recyclage de batteries.

Batteries au plomb

Les batteries au plomb peuvent être recyclées : la plupart de leurs composants peuvent être réutilisés en fin de vie, par exemple le plastique, l'acide et les plaques de plomb. Au sein de l'usine de recyclage, le plastique du boîtier sera ainsi séparé du plomb des plaques et de l'acide de l'électrolyte. Ensuite, le plomb est fondu dans un four et réutilisé pour fabriquer de nouvelles plaques.

Le plastique de son côté est également fondu et sert à confectionner de nouveaux boîtiers. Enfin, l’acide sulfurique est contrôlé, car il causerait de graves dommages s’il se retrouvait dans l’atmosphère. Il va servir lui aussi ultérieurement lors de la fabrication de batteries neuves.

Ainsi, tout est recyclé et les pertes dans l’environnement sont très faibles, à condition qu'elles soient déposées dans des endroits prévus à cet effet : les mairies, décharges, magasins spécialisés dans l'automobile ou le matériel industriel, ou certains ferrailleurs (contre rémunération) peuvent s'en charger. Au Québec, les écocentres (centres municipaux de recyclage) offrent généralement ce service gratuitement16.

Batteries lithium-ion

Pour les batteries lithium-ion, en 2019 certaines entreprises comme la SNAM sont capables de recycler « plus de 70 % » des batteries. Les 20 % à 30 % restants « sont détruits, brûlés et à la fin il reste 2 % qui sont enfouis »17.

Standardisation

Certaines parties prenantes chinoises souhaitent standardiser les batteries dans le but d'en faciliter l'échange standard18.

Notes et références

Notes

  1. La quantité d'électricité contenue dans une batterie se mesure en kilowatt-heure (kWh).

Références

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes