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Shining (film)
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Shining

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Données clés
Titre québécois
Shining : L'Enfant lumière
Titre original
The Shining
Réalisation
Stanley Kubrick
Scénario
Stanley Kubrick
Diane Johnson
d'après l'œuvre de Stephen King
Acteurs principaux
Jack Nicholson
Shelley Duvall
Danny Lloyd
Scatman Crothers
Sociétés de production
Hawk Films
Peregrine
Pays de production
États-Unis
Royaume-Uni
Genre
horreur
thriller
Durée
119 minutes (Version européenne)
146 minutes (Version américaine)
Sortie
1980
Série

Doctor Sleep
(2019)

 
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Shining ([ ʃaɪnɪŋ]1 Écouter) (The Shining), ou Shining : L'Enfant lumière2,3 au Québec, film d'horreur psychologique américano-britannique sorti en 1980, est le onzième long métrage réalisé par Stanley Kubrick, avec Jack Nicholson, Shelley Duvall et Danny Lloyd dans les rôles principaux. À la demande expresse de Kubrick[réf. nécessaire], Jack Nicholson est doublé par Jean-Louis Trintignant, qui n'avait pourtant jamais fait de doublage jusqu'alors. (Sans compter que Jean-Pierre Moulin l'avait doublé à cinq reprises avant Shining et qu'il l'a doublé à 22 reprises après. La pratique de la continuité des voix aurait dû prévaloir, mais c'était le dernier des soucis de Kubrick[réf. nécessaire].)

L'écrivain américain Stephen King (dont le roman Shining, l'enfant lumière sert de base) affirma à la fois adorer et détester l'adaptation réalisée avec la romancière Diane Johnson, leur scénario trahissant, selon lui, l'esprit du livre et les thèmes majeurs qu'il aborde, tels que la désintégration de la famille et l'alcoolisme.

Aujourd'hui considéré comme un classique du cinéma d'horreur, le film s’inscrit dans la lignée de Rosemary’s Baby ou de L'Exorciste. Il intègre trois concepts : la maison isolée et hantée, un personnage central prêt à exterminer toute sa famille et les perceptions extrasensorielles (événements présents, passés et futurs, télépathie), c'est-à-dire le shining.

Synopsis
Écrivain, Jack Torrance est engagé comme gardien, pendant tout l’hiver, d’un grand hôtel isolé du Colorado – l’Overlook – où il espère surmonter enfin sa panne d’inspiration. Il s’y installe avec sa femme Wendy et son fils Danny, doté d’un don de médium. Tandis que Jack n’avance pas dans son livre et que son fils est de plus en plus hanté par des visions terrifiantes, il découvre les terribles secrets de l’hôtel et bascule peu à peu dans une forme de folie meurtrière où il s’en prend à sa propre famille.

Résumé détaillé
Le commencement
Le film commence par des vues panoramiques du parc national de Glacier (situé dans le Montana) ; la caméra rattrape une petite Volkswagen jaune sur la route escarpée et déserte de la montagne. La voiture disparaît dans un tunnel et, lorsqu'elle atteint le sommet, un immense hôtel apparaît, perdu dans la montagne enneigée.

L'interview
Jack Torrance (Jack Nicholson), ex-professeur qui se voudrait écrivain, est reçu à un entretien d'embauche pour le poste de gardien de l'Overlook, un palace isolé dans les montagnes Rocheuses du Colorado, vide et coupé du reste du monde durant l'hiver. Le directeur de l'hôtel avertit Jack que le précédent gardien, Charles Grady, a sombré dans la folie et massacré sa femme et ses deux filles jumelles avec une hache avant de se suicider avec une arme à feu. Jack accepte malgré tout le poste consistant à entretenir l’hôtel durant l'hiver : il profitera de la solitude pour écrire enfin son livre. Son fils Danny a des visions sanglantes qui l'avertissent d'un danger.

Jour de fermeture
Le jour de la fermeture, le directeur fait visiter l’hôtel au couple Torrance, ainsi que le labyrinthe végétal qui le jouxte. Les jumelles Grady apparaissent à Danny dans la salle de jeux. Il communique également avec le cuisinier Halloran (Scatman Crothers) par télépathie, ce dernier lui interdit d’approcher la chambre 2374 qui a, autrefois, abrité les corps de la famille Grady. Halloran explique à Danny qu'ils sont tous deux doués d'un don de voyance télépathique qu'il nomme le « shining ».

L'hôtel se vide et les trois protagonistes se retrouvent seuls. Jack, inspiré, tape à la machine. Les lignes téléphoniques sont coupées par la tempête de neige un mois après leur arrivée. Wendy ne peut communiquer avec l'extérieur que par la radio.

Danny parcourt les couloirs de l'hôtel sur son tricycle et fait une halte devant la porte de la chambre 2374. Il tente d'y entrer mais la porte est fermée. Dans les couloirs de l'hôtel, il rencontre les jumelles qui l’invitent à jouer avec elles « à jamais ». La vision fugitive des jumelles massacrées terrifie le garçon, tandis que Jack donne les premiers signes de dérangement mental. Il répète la même fin de phrase que les jumelles Grady : « Je voudrais que nous restions ici à jamais, à jamais... »

Alors que Danny joue avec ses petites voitures dans le couloir, une balle roule à ses pieds : le couloir est pourtant vide. Mais à quelques mètres, la porte de la chambre 2374 est entrouverte. Danny y entre ; pendant ce temps, Jack, endormi dans son fauteuil, fait un cauchemar dans lequel il massacre toute sa famille. Ses cris alertent Wendy, qui accourt. Alors qu'elle tente de le calmer et qu'il lui raconte son rêve, Danny apparaît dans l'embrasure de la porte. Wendy, remarquant des traces de strangulation sur son cou, accuse Jack et sort de la pièce avec son fils, paniquée.

L'Overlook est maléfique
Furieux, Jack déambule dans les couloirs. Il entre dans la salle de bal (la Gold Room) et s'arrête devant le bar vide dont les miroirs reflètent son image. Il ferme les yeux, puis les rouvre. Les étagères du bar sont maintenant couvertes de bouteilles et un barman lui fait face. Jack semble le connaître car il l'appelle par son prénom, Lloyd. En dégustant un bourbon, il avoue à Lloyd qu'il a démis l'épaule de Danny trois ans auparavant (par accident selon lui), mais affirme qu'il n'a jamais plus touché son fils. La scène est interrompue par l'arrivée de Wendy. Elle lui annonce qu’une femme a agressé Danny dans la chambre 2374. Jack s'y rend. Dans la salle de bain, il découvre une jeune femme nue dans la baignoire, qui l'invite à approcher. Mais alors qu’ils s’embrassent, la jeune femme revêt l'aspect d'un cadavre en décomposition. Jack prend la fuite. À son retour, il dit à Wendy qu'il n'a rien trouvé dans la chambre et ils se disputent.

À des centaines de kilomètres de l’hôtel, Halloran a une vision. Il tente d’appeler l'hôtel sans résultat. Inquiet, il prend l'avion.

Jack retourne fulminant à la Gold Room. La salle est remplie d'invités en tenue de soirée des années 1920-30. Il bouscule par accident un serveur qui lui dit être monsieur Grady et lui recommande d'être vigilant car son fils « s'évertue à faire venir quelqu'un de l'extérieur ». Grady conseille à Jack de mieux tenir sa famille, voire de la corriger comme lui-même l'a fait avec sa propre famille. Jack se laisse manipuler et sabote la radio et la chenillette, le seul véhicule qui permet de partir de l'hôtel.

Tout bascule lorsque Wendy découvre les pages du « roman » de son mari, entièrement remplies de la phrase « All work and no play makes Jack a dull boy » – expression idiomatique signifiant « Trop de travail et pas de plaisir font de Jack un enfant terne » et sans équivalent en français mais qui est sous-titrée « Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras » dans la version française. Jack s'enfonce dans une psychose meurtrière. Il tente une première fois de tuer sa femme, qui l'assomme avec une batte de baseball et l'enferme dans la réserve alimentaire de l'hôtel.

Mais Jack est libéré de la réserve par Grady au terme d'une conversation dans laquelle il confirme sa volonté d'éliminer sa femme et son fils. La confrontation finale entre Jack et Wendy se produit, le mari fou poursuivant sa femme en boitant après une chute, armé d'une hache dont il se sert pour fracasser les portes des pièces dans lesquelles se réfugient Danny et Wendy. « Coucou, Chérie ! » (« Here's Johnny ! ») lance-t-il, après avoir brisé une porte.

Très inquiet à cause de ses visions et de ses contacts télépathiques avec Danny, qui répète et écrit partout « redrum » - en français « ertruem » - (ce qui donne à l'envers « murder », en anglais, soit « meurtre », en français), le cuisinier Halloran arrive en chenillette à l'hôtel Overlook. Mais Jack, embusqué, se rue sur lui et le tue d'un coup de hache. Wendy profite de l'arrivée d'Halloran pour s'échapper et déambule dans l'hôtel. Entendant les cris d'Halloran, Danny hurle à son tour et sort de sa cachette. Jack le poursuit en dehors de l'hôtel.

Le labyrinthe
L'enfant se réfugie dans le labyrinthe. Par ruse, il revient en marchant dans ses propres empreintes dans la neige et réussit à semer son père qui se perd. Jack meurt gelé, prisonnier dans le labyrinthe de l’hôtel Overlook, tandis que Wendy et Danny s'enfuient dans la chenillette de Halloran. Un dernier travelling montre une photographie ancienne accrochée au mur de l’hôtel. On y voit Jack en tenue de soirée, au milieu des invités. Le cliché porte la légende : « Overlook Hotel, July 4th Ball, 1921 » (Hôtel Overlook, bal du 4 juillet 1921).

Fiche technique
Titre original : The Shining
Titre français : Shining
Titre québécois : Shining : L'Enfant lumière2,3
Réalisation : Stanley Kubrick, assisté de Brian W. Cook
Scénario : Stanley Kubrick et Diane Johnson, d'après le roman Shining, l'enfant lumière de Stephen King
Directeur de la photographie : John Alcott
Décors : Roy Walker
Costumes : Milena Canonero
Image : John Alcott
Opérateur Steadicam : Garett Brown
Montage : Ray Lovejoy
Maquillage : Tom Smith
Producteur : Stanley Kubrick
Producteur exécutif : Jan Harlan
Casting : James Liggat
Musique : Wendy Carlos (créditée sous le nom de Walter Carlos), d'après la Symphonie fantastique de Berlioz ; Rachel Elkind, György Ligeti, Béla Bartok, Krzysztof Penderecki
Budget : 19 millions de USD (estimation)
Principal lieu de tournage5: Studios d'Elstree, Hertfordshire (Royaume-Uni)
Genre : horreur, thriller
Pays d'origine : États-Unis, Royaume-Uni
Langue : anglais
Format : Couleur — 35 mm — 1.85:1 — son monophonique
Durée :Version européenne : 119 minutes
Version longue Blu-ray et Blu-ray 4K : 144 minutes
Version américaine : 146 minutes
Dates de sortie :États-Unis : 23 mai 1980
France : 16 octobre 19806
Classification :États-Unis : Film R (Restricted)note 1
France : Interdit aux moins de 12 ansnote 2
Canada : Interdit aux moins de 16 ans
Distribution
 
Scatman Crothers à gauche en 1975
Jack Nicholson (VF : Jean-Louis Trintignant) : Jack Torrance
Shelley Duvall (VF : Evelyne Buyle) : Winifred « Wendy » Torrance
Danny Lloyd (VF : Jackie Berger) : Danny Torrance
Lisa et Louise Burns : Les jumelles Grady
Scatman Crothers (VF : Med Hondo) : Dick Hallorann
Barry Nelson (VF : Michel Aumont) : Stuart Ullman
Philip Stone (VF : Jacques François) : Delbert Grady
Joe Turkel (VF : Georges Riquier) : Lloyd
Anne Jackson (VF : Nadine Alari) : La docteure (Version longue)
Tony Burton (VF : Tola Koukoui) : Larry Durkin (Version longue)
Lia Beldam et Billie Gibson : la femme nue dans la baignoire respectivement jeune et vieille
David Baxt (VF : Jean Roche) et Manning Redwood (VF : René Arrieu) : les gardes-forestier
Norman Gay (VF : Jean-Henri Chambois) : L'invité en sang
Barry Dennen : Bill Watson
Brian Towns : L'homme en smoking dans la chambre avec "l'ours".
Directeur artistique doublage : Michel Deville Légende : VF : Voix françaises7

Origine et production
Le scénario
 
La machine à écrire du film
Kubrick veut réaliser un film d’horreur où le diable n’est pas en cause. La référence pour le genre est, à l’époque, L'Exorciste, énorme succès de 1973. Dans un premier temps, Kubrick s'intéresse au roman de Diane Johnson, The Shadow Knows (1975)8. Puis la Warner Bros lui fait parvenir un manuscrit intitulé The Shining. Il s'agit du dernier roman du « maître moderne de l'horreur »9 Stephen King, écrit en 1977.

Après l'échec commercial de Barry Lyndon, l'adaptation d'un auteur à succès est moins risquée financièrement et répond aux exigences du box-office. Le choix final se porte sur le livre de Stephen King. Pourtant, c'est Diane Johnson qui va cosigner le scénario avec Kubrick. Le travail d'adaptation s'étale sur plus de onze semaines.

À quatre mains, ils vont modifier profondément le livre. Le scénario sera un savant mélange de la psychanalyse (relation père, fils, mère), la schizophrénie, thème de prédilection de Kubrick, le roman gothique, la spécialité de Diane Johnson8 (le sentimental, le macabre, personnages victimes du passé) et enfin de l'intrigue du livre avec ses phénomènes surnaturels10, sujet de base du roman de Stephen King, le fond du roman étant ailleurs.

Les différences avec le livre
Film
Roman
Jack Torrance semble déjà atteint de schizophrénie dès son arrivée à l'hôtel.
Jack, ancien alcoolique, est la victime des forces qui hantent l'hôtel maléfique et qui se font de plus en plus menaçantes au fil du temps (divergence principale entre King et Kubrick).
Wendy est une femme excentrique et moyennement attirante.
Wendy est une femme séduisante et sûre d'elle (deuxième divergence entre King et Kubrick).
Le numéro de la chambre interdite est 237.
Le numéro de la chambre est 217.
L'alcoolisme de Jack n'est pas mentionné dans la version européenne du film. Dans la version américaine, il existe une scène au début du film où Wendy confie à un docteur que Jack a démis le bras de Danny après avoir trop bu.
L'alcoolisme de Jack occupe une très grande place dans le roman, où celui-ci cherche tout au long de l'histoire à lutter contre ses vieux démons (troisième divergence entre King et Kubrick).
Le directeur de l'hôtel : Stuart Hullman, semble être un homme charmant et amical. Celui-ci n'hésitant d'ailleurs pas à avouer, durant leur entretien d'embauche, le triple meurtre de la famille du dernier gardien : Delbert Grady, ainsi que le suicide de celui-ci.
Stuart Hullman est décrit du point de vue de Jack en début de livre comme un "petit con prétentieux !" autoritaire et se montrant froid avec le personnel de l'hôtel (celui-ci faisant souvent des remarques à Jack sur son alcoolisme, et ne lui cachant pas son mépris), il cherche par tous les moyens à ne pas entacher la réputation de l'hôtel.
Un immense labyrinthe occupe une place prédominante dans le déroulement des événements.
Le labyrinthe n’existe pas. Dans le livre les animaux de buis prennent vie.
Danny est confronté aux filles de l'ancien gardien.
Il ne les rencontre pas dans le roman.
Tony parle à travers la bouche de Danny et son doigt.
Danny s'évanouit et Tony apparaît pour lui parler. Il a également une apparence propre.
Dick Halloran a des visions allongé sur son lit.
Dick Halloran sent une odeur d'orange qui lui annonce une vision imminente.
Le film ne mentionne jamais l'épisode des guêpes...
... pourtant très présent dans le livre (toute une partie).
Jack recopie toujours la même phrase « All work and no play makes Jack a dull boy ».
Jack travaille normalement.
Jack se fait servir du Jack Daniel's au bar (détail amusant, le fils de Jack s'appelle Danny).
Jack se fait servir du Martini.
L'ascenseur déverse des flots de sang.
L'ascenseur prend vie et libère des fantômes dans tous les étages. On découvre d'ailleurs des confettis, guirlandes et autres décorations à l'intérieur de l'ascenseur.
Vers la fin, Wendy a plusieurs visions de fantômes dans l'hôtel.
Wendy ne rencontre pas de fantôme. Cependant, un fantôme (un homme-chien, le visage barbouillé de sang) menace Danny pour qu'il ne puisse pas rejoindre son père.
Jack est sur le point de tuer sa famille armé d'une hache.
Jack se sert d'un maillet de roque.
Dick Halloran, le chef cuisinier, est tué d'un coup de hache par Jack.
Il ne meurt pas. Il est frappé à la mâchoire par Jack à l'aide de son maillet.
Jack poursuit Danny avec sa hache dans les couloirs de l'hôtel puis dans le labyrinthe enneigé. Il meurt congelé, prisonnier de l’Overlook.
Wendy, Halloran et Danny parviennent à s'enfuir avant la destruction de l'hôtel maléfique, qui disparaît après l'explosion de la chaudière. La dernière page du livre raconte la vie de Wendy et Danny vivant avec Dick après la mort de Jack.
L'avis de Stephen King
 
Le Stanley Hotel à Estes Park dans le Colorado, lieu qui, à la suite d'un séjour sur place, va inspirer Stephen King pour le roman d'horreur Shining, l'enfant lumière (1977).
Le spectateur Stephen King trouve le film excellent, mais le romancier est extrêmement mécontent : le scénario trahit l'esprit du livre. Le livre est chaud, alors que le film est froid ; le livre se termine dans le feu, le film dans la glace. Dans le livre, Jack Torrance, en voulant devenir bon, glisse peu à peu vers la folie ; dans le film, Jack est fou dès la première scène. Stephen King refuse donc d’apparaître au générique final du film car pour lui, le thème le plus important du livre est qu'un bon père peut se transformer en un monstre par l'abus d'alcool (plus tard, il dira même que le livre est en partie autobiographique11).

C'est pourquoi, en 1997, il co-produira et scénarisera une seconde adaptation pour la télévision intitulée Shining (diffusé en France sous le titre Shining : Les Couloirs de la peur) sous la forme d'un téléfilm en trois parties de 87 minutes. Paradoxalement, King a eu besoin de l'autorisation de Stanley Kubrick, qui lui a en échange demandé d'arrêter de faire des commentaires publics sur son film12. L'écrivain, déçu par la décision du réalisateur de s'inspirer des intérieurs d'un autre hôtel, demandera même de filmer l'intégralité de la série au Stanley Hotel, d'architecture géorgienne coloniale et inauguré en 1909, dans la chambre 217 duquel il cauchemardera à propos de lui étranglant son fils, une vision qui l'inspira pour l'écriture du livre.

L'avis de Kubrick
« Shining est un film optimiste. C'est une histoire de fantômes. Tout ce qu'il dit, c'est qu'il y a une vie après la mort, c'est optimiste13. »

Le casting
Après Vol au-dessus d'un nid de coucou, Jack Nicholson s'impose comme la figure incontournable de la démence. En 1980, Nicholson est un des acteurs les mieux payés d'Hollywood. Pour Kubrick, l'acteur avec qui il souhaitait travailler depuis longtemps est de toute évidence le meilleur interprète qu'on puisse imaginer pour le rôle14. Kubrick dira tout simplement : « Nicholson est sans doute le plus grand comédien d'Hollywood aujourd'hui, l'égal des plus grands acteurs de composition du passé, comme Spencer Tracy et James Cagney. » Pour Shining, sa performance sera à la hauteur des exigences du réalisateur : un mélange de folie débridée et d'extrême contrôle. Sourcils, grimaces, rictus, il joue à fond de tous ses moyens, de tous ses tics. Assurément, l'un de ses plus grands rôles et la preuve qu'il est l'un des plus brillants acteurs de sa génération avec Robert De Niro ou Dustin Hoffman. Par ailleurs la production a au départ proposé Robin Williams (qui commençait tout juste à se faire connaître) dans le rôle principal. Cependant Kubrick a refusé : celui-ci préférant Nicholson dans le rôle principal, et trouvant Williams trop "psychotique".

Kubrick a vu tous les films de Shelley Duvall. Bien que, dans son roman, Stephen King décrive Wendy comme une femme séduisante et sûre d'elle, Kubrick choisit tout son opposé avec Shelley Duvall. Son excentricité se voit sur son visage comme dans ses mouvements et, selon Kubrick, seule une femme comme elle pouvait rester avec Jack pour la vie15. Le tournage de près d'un an est particulièrement difficile pour Shelley Duvall. Alors que Kubrick laisse une certaine latitude dans l'interprétation à Jack Nicholson, Shelley Duvall doit répéter de 40 à 50 fois la même scène. Plus tard Shelley Duvall dira : « Ce fut une expérience formidable, mais si cela était à refaire, je n'accepterais pas le rôle… ».

Kubrick demande à Leon Vitali, acteur dans le film Barry Lyndon, de parcourir les États-Unis avec une caméra vidéo à la recherche d'un jeune garçon pour l'interprétation de Danny. De retour au Royaume-Uni, il va visionner avec le réalisateur cinq mille figurants. Danny Lloyd, alors âgé de six ans, est retenu. Pendant tout le tournage du film, Kubrick ne révéla jamais à Danny qu'il s'agissait d'un film d'horreur, pour que le jeune acteur (âgé de 6 ans à l'époque) ne soit pas déstabilisé par l'horrible scénario. Danny ne découvrit la teneur du film que lorsqu'il le visionna pour la première fois, à l'âge de dix ou onze ans16.

Lisa et Louise Burns, dans le rôle des jumelles Grady, sont caractérisées par une petite robe bleue, barrette dans les cheveux, peau diaphane, regard oppressant. Kubrick se serait inspiré de la photographie de Diane Arbus, Identical Twins (1967)17, pour créer les jumelles qui hantent les couloirs de l’hôtel18. Ce cliché de 1967, qui a pour nom Jumelles identiques, montre deux fillettes, vêtues de la même manière, robe en velours à large col blanc, fixant le spectateur dans les yeux, en souriant légèrement.


Jack Nicholson en 1976.

Shelley Duvall en 1977.

Le costume des jumelles.
Tournage du film
Le tournage débute le 1er mai 1978 et finit en avril 197919. Plus que tout autre film, Shining va consolider la réputation de « mégalomane perfectionniste » du réalisateur. Kubrick rôde dans les immenses studios de l'Estree, la barbe et les cheveux longs, les yeux cernés, tout comme son héros Jack Torrance qui erre sans inspiration dans l'hôtel Overlook20. Pour tourner la scène de la bagarre dans l'escalier, il faudra plus de trois semaines de tournage et 87 prises.

Lieux de tournage
Contrairement à l'idée reçue que l'hôtel Ahwahnee aurait vraiment servi de décor pour toutes les scènes d'intérieur21, ces dernières, de même que le labyrinthe, ont en réalité été tournées aux studios d'Elstree au nord de Londres dans des décors reproduits à l'identique comme l'a été la façade principale du Timberline Lodge, même si celle-ci a bénéficié en plus d'un vrai tournage sur place grâce à une deuxième unité, qui est également allé filmer à Bretton Woods dans le New Hampshire, au Glacier National Park dans le Montana ainsi que dans l'État du Colorado19 pour les scènes d'ouverture22.

À l'instar de son précédent film 2001, l'Odyssée de l'espace, Kubrick considère les décors comme un personnage à part entière dont le rôle est d'atténuer l'importance de l'être humain prisonnier de son destin et de ses pulsions. Pour ce faire, il y porte une attention particulière, si bien qu'il y consacre une grande partie du budget : dix-huit millions de dollars23.

Les immenses tas de neige des scènes en extérieur, autour de l'hôtel, étaient constitués de petites billes de polystyrène, aussi utilisées pour les chutes de neige22 ; du sel était utilisé pour les plans serrés22.


Le Timberline Lodge sur les flancs du Mont Hood près de Portland.

L'hôtel Ahwahnee dans le parc national de Yosemite, en Californie.
Steadicam
À la demande de Kubrick, qui voulait des mouvements de caméras en continu, fluides et pouvant quelques fois même raser les murs ou coller au plus près du sol pour les scènes complexes (la bagarre dans l'escalier, la marche dans le labyrinthe ou le parcours rapide des étages de l’hôtel en tricycle par Danny) l'opérateur Garrett Brown manipulera des caméras ArriFlex 35mm avec optiques Zeiss montées sur Steadicam, un système fixé via un harnais munis de contrepoids ayant déjà été utilisé lors des travelling sur les films Rocky et Marathon Man, qui est ici utilisé sous une version améliorée.

La musique
Après Barry Lyndon qui a reçu l'oscar de la meilleure musique de film aux Oscars 1976, Kubrick apporte un soin particulier à la bande son du film. Les musiques originales sont composées par Rachel Elkind et Wendy Carlos24 avec laquelle il avait déjà travaillé pour Orange mécanique. Comme pour 2001, l'Odyssée de l'espace, Kubrick va utiliser abondamment la musique classique et, pour Shining, le foxtrot inventé au début des années folles.

Musique classique
Wendy Carlos et Rachel Elkind : adaptation au vocodeur de Songe d'une nuit du Sabbat, dernier mouvement de la Symphonie fantastique d'Hector Berlioz (générique du film). Détail intéressant : on peut noter que l’œuvre originale de Berlioz reprend les deux strophes qui donnent les motifs mélodiques principaux du Dies iræ, séquence liturgique décrivant la colère divine au jour du Jugement dernier. Cette séquence, intégrée au corpus grégorien et à l'office des défunts dès le XIIIe siècle, évoque donc au moins le thème de la mort quand un compositeur y fait référence dans son travail.
Wendy Carlos et Rachel Elkind : Montagnes Rocheuses, composition originale (le trajet de la famille dans les montagnes Rocheuses)
György Ligeti : Lontano pour orchestre (Danny voit les jumelles dans la salle de jeu)
Béla Bartók : Musique pour cordes, percussion et célesta, Adagio (Wendy et Danny dans le labyrinthe, Jack semble les observer depuis le salon)
Krzysztof Penderecki : Le Rêve de Jacob (Jack se réveille sous son bureau terrifié par un cauchemar)
Krzysztof Penderecki : Polymorphia pour 48 instruments à cordes (Wendy découvre les écrits de Jack sur la machine à écrire)
Krzysztof Penderecki : Canon pour orchestre à cordes (Jack défonce la porte à coup de hache)
Krzysztof Penderecki : Utrenja (Jack poursuit Danny dans le labyrinthe)
Krzysztof Penderecki : De natura sonoris no 1 & 2 (Jack mort dans le labyrinthe)
Les chansons du film
Jack Hylton : Masquerade (1932) (déambulation de Jack dans le couloir qui mène au bal)
Henry Hall : Home (1re partie de la conversation entre Jack et Delbert Grady dans les toilettes)
Ray Noble : It's All Forgotten Now (2e partie de la conversation entre Jack et Delbert Grady dans les toilettes)
Ray Noble : Midnight with the Stars and You (1934) (le bal dans la Gold Room, zoom de la caméra sur la photo finale et générique de fin)
Analyse
Au-delà du film d’horreur, Shining est un film complexe dont l’analyse est délicate en raison des nombreuses scènes sans réponse, de l’absence de toute explication rationnelle, et de la rupture totale du récit pour passer à l’imaginaire du spectateur. Rodney Ascher en fera un film documentaire, Room 237, lequel propose de recueillir plusieurs témoignages interprétatifs qui tendent à révéler des indices cachés du film.

Une autre interprétation globale, plus classique, met en avant les nombreuses (mais discrètes et subtiles) références à l'histoire des États-Unis (la photo finale est datée du 4 juillet, date de la fête nationale américaine) et notamment aux thématiques ethniques, avec la problématique de la survivance des traces de fautes passées. Le film intègre en effet divers signes renvoyant à la situation sociale présente ou passée des Noirs (par exemple, le personnage de Dick Halloran a au-dessus de son lit une photo de femme noire dont la coupe afro symbolise à cette époque une identité afro-américaine spécifique) et des Amérindiens (avec la boîte de conserve « Calumet » et le souvenir de l'ancien cimetière amérindien). Ces allusions, surtout visuelles, à des fautes politiques peuvent expliquer l’emprunt de certains éléments de la tragédie et de la mythologie grecques, comme le thème de la transmission de la faute (quand l'ancien gardien, qui avait agressé ses filles, fait une tache sur le vêtement de Jack), de l’affrontement entre un monstre moral boiteux potentiellement parricide (Jack Torrance peut être comparé à Œdipe sur ce point) et un être doué de clairvoyance (Danny, à l’instar du devin Tirésias, communique avec un univers invisible) ou encore le motif du labyrinthe (dont Danny peut s'échapper, comme Thésée, en y laissant un monstre mort)25.

Le récit repose sur l'emprise maléfique de l’hôtel sur Jack, personnage cérébral en manque d'inspiration qui se laisse manipuler par les fantômes et la répétition du passé dans le présent. Progressivement, la notion de temps disparaît complètement dans le film. Contrairement à la plupart de ses films où il utilise une voix off, Kubrick a, ici, recours aux cartons pour marquer le passage du temps23 (des jours, pour finir par indiquer des heures).

Jack, surmené par son manque d'inspiration, n'a pas le don de son fils, le shining, il ne perçoit pas encore les influences du passé sur son avenir. Tout bascule quand sa femme Wendy l'accuse d'avoir frappé son fils comme par le passé quand il lui a démis l'épaule sous l'emprise de l'alcool. Mais cette fois-ci, il n'a rien fait. Sous l'influence de l’hôtel, il se dirige vers le bar pour trouver de l'alcool, c'est à ce moment précis que le film tombe momentanément dans une réalité hallucinatoire avec l'apparition du barman Lloyd que Jack, nullement surpris, reconnaît comme un vieux compagnon de beuverie.

L'hôtel
Shining recycle l’univers du film d’horreur, l’Overlook Hotel est un château hanté par des fantômes et des forces démoniaques, un vaste dédale spatio-temporel où d'étranges et mystérieuses apparitions resurgissent dans le présent. Tout est carré et symétrique dans l’hôtel, même son labyrinthe. Le passé va se répéter dans le présent, les personnages ne pourront pas échapper à leurs destins.

Le labyrinthe
Le labyrinthe, absent du roman, est une invention de Kubrick et de Diane Johnson. Il symbolise un dédale spatio-temporel, un parallèle avec l’hôtel. Lors de sa première visite de l’hôtel, Wendy dira : « On dirait un énorme labyrinthe. » La scène du labyrinthe doit son intensité à la mobilité de la caméra, l'objectif semble survoler Wendy et Danny et donne la sensation d’une présence, du vol en suspension d’un esprit invisible qui surveille leurs faits et gestes.

Les miroirs
Les miroirs sont très importants dans le film. Les miroirs permettent à Kubrick de « matérialiser » la vie intérieure de Jack, ils sont les témoins de sa perte du sens de la réalité, accentuée par les « mondes parallèles » présents dans l'hôtel (dans beaucoup de cultures : les miroirs sont des passages entre le monde des morts et le monde des vivants).

Stanley Kubrick expose un dialogue imaginaire entre Jack et un barman dénommé Lloyd au bout de 47 minutes de film. Le spectateur est alors entraîné dans la folie de Jack Torrance. Au bout d'1 h 7 de film, après avoir retrouvé Lloyd dans une élégante réception, Jack discute avec celui qui semble avoir été l'ancien gardien, Delbert Grady (l'assassin de ses deux filles et de sa femme), qui nettoie ses vêtements dans les sanitaires après avoir involontairement renversé un verre sur lui. Là encore, de nombreux miroirs ornent la pièce. Le spectateur se trouve à nouveau plongé dans les visions démentes de Jack Torrance. De plus, Jack semble parler à Grady en regardant son reflet dans le miroir plutôt que directement.

Par ailleurs, c'est à travers un miroir que Wendy découvre à son réveil la signification réelle du mot « REDRUM » (« MURDER ») écrit par Danny à l'aide d'un bâton de rouge à lèvres.

La photo finale
À la fin du film, la caméra se déplace lentement vers un mur de l'hôtel où est accrochée entre autres une photo au milieu de laquelle figure Jack participant à une réception donnée en 1921, soit 59 ans plus tôt. Cette ancienne photo réelle sur laquelle a été incrusté le visage de Jack Nicholson a été créée par un Kubrick qui n'a jamais donné une réponse définitive, préférant laisser les spectateurs libres d'interpréter cette fin tout aussi mystérieuse et ambiguë que celle de 2001, l'Odyssée de l'espace.

La fin coupée
Il existe deux fins à cette histoire. Celle du livre où l’hôtel maléfique explose, celle du film où Jack meurt perdu et congelé dans le labyrinthe enneigé de l'hôtel, après quoi le plan final du film montre une photo exposée dans le hall d'entrée où l'on voit Jack participant à une réception donnée à l'hôtel soixante ans plus tôt. Kubrick a pourtant tourné une scène finale26 alternative qui ne sera pas gardée. Dans celle-ci on peut y voir le directeur de l’hôtel qui rend visite à Wendy à l’hôpital et lui explique que la police n'a rien trouvé de particulier impliquant que c'est elle qui a tout imaginé. Avant de quitter l'hôpital, il donne à Danny la balle de tennis qui l'avait attiré dans la chambre 237 et apparaît alors un « carton » : « L'hôtel Overlook allait survivre à la tragédie, comme il l’avait déjà fait de si nombreuses fois. Il est toujours ouvert chaque année du 20 mai au 20 septembre. Il est fermé l’hiver. »26

Autour du film
Pendant le générique de début en plan aérien, la caméra suit la voiture des personnages principaux dans les lacets de la montagne. Certains cinéphiles égratignent le perfectionnisme légendaire de Kubrick car on aperçoit l'ombre de l'hélicoptère en bas à droite27 et, plus tard, les pales de l'appareil28. L'explication vient du fait que le tournage a été effectué au format 1.37:1 pour une diffusion censée être en 1.85:1, avec les bandes noires qui masquent une partie de l'image ; seule une diffusion dans le format de tournage laisse donc entrevoir cette « erreur »29.

La phrase tapée des centaines de fois par Jack sur sa machine à écrire a été traduite en diverses langues par Kubrick lui-même.

Dans la version française, il y a une erreur de traduction, le surnom de Danny est « canard » alors qu'en version originale c'est « Doc » (les interprètes ayant compris « duck » au lieu de « doc »). Wendy Torrance explique qu'elle et son mari l'appellent ainsi à cause du dessin animé Bugs Bunny et sa phrase fétiche « What's up, doc? » (« Quoi d'neuf, docteur ? »).

Jack Nicholson et Danny Lloyd interprètent tous deux un personnage qui porte le même prénom qu'eux.

Le cri de Torrance « Heeeeeere's Johnny » faillit passer à la trappe car Kubrick ne regardait pas la télévision américaine et ne savait pas que c'était la phrase prononcée à l'entrée en scène de Johnny Carson lorsqu'il animait le Tonight Show30,31.

Barry Nelson, qui joue le directeur de l'hôtel, a été le premier acteur à interpréter James Bond à l'écran en 1954, dans une adaptation du roman Casino Royale de Ian Fleming présentée par la série télévisée d'anthologie Climax!, huit ans avant Sean Connery.

Sorties
Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues de l'Internet Movie Database32.

Distribution en salles
À l'origine, Shining est sorti en salles aux États-Unis dans sa version complète, d'une durée de 146 minutes, mais trois jours après sa sortie33, Kubrick et la Warner Bros demandèrent aux projectionnistes de couper deux minutes de séquences de la fin du film, réduisant sa durée à 144 minutes33. Toutefois, en raison d'un résultat décevant au box-office sur le territoire américain et aux mauvaises critiques34, le réalisateur continua de remonter le film pour la sortie en salles destiné au marché européen33, réduisant la durée à 113 minutes. Les scènes supprimées concernent les événements dans le monde extérieur et se réfèrent à Tony, l'ami imaginaire de Danny ainsi que les séquences de Tony Burton et Anne Jackson, qui jouaient dans la version complète, mais leurs noms figurent tout de même au générique34.

Premières nationales
États-Unis : 23 mai 1980
Danemark, Norvège, Suède, Finlande : 26 septembre 1980
Royaume-Uni : 5 octobre 1980
Allemagne de l'Ouest, France : 16 octobre 1980
Belgique : 6 novembre 1980
Australie : 13 novembre 1980
Japon : 13 décembre 1980
Espagne : 19 décembre 1980
Italie : 22 décembre 1980
Argentine, Mexique : 25 décembre 1980
Sorties vidéo
1990, 1999 et 2001 - VHS, durée : 150 minutes
6 septembre 2001 - DVD, durée : 115 minutes
12 décembre 2007 - Blu-ray, durée : 119 minutes
16 octobre 2019 - Coffret version longue avec nouveau scan 4K Blu-ray Ultra HD/Blu-ray et DVD , durée : 144 minutes (Blu-ray 4K et Blu-ray), 115 minutes (DVD)
NB : Il est à noter que le DVD du nouveau coffret sorti en 2019 est le même que celui sorti en 2001 et ne bénéficie aucunement de la remasterisation et de sa version longue.

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Box-office
Date d'arrêt du box-office
Nombre de semaines
États-Unis
Canada
44 360 123 $35
n/a
-
France
2 359 705 entrées36
n/a
-

Aux États-Unis, Shining démarre moyennement lors de son premier week-end d'exploitation dans dix salles, il totalise 622 337 $37, se classant en quatrième position38, mais par la suite, le film parvient à se redresser puisqu'il engrange finalement un total de 44 360 123 $37 en fin d'année 1980, rencontrant ainsi un succès commercial.

En France, le long-métrage trouve également son public, puisqu'il démarre à la première place du box-office parisien avec 131 287 entrées39 et finit avec 501 028 entrées en fin d'exploitation sur Paris40. Sur le reste du territoire, le film engrange 1,8 million d'entrées, faisant un cumul de 2 359 705 entrées. Shining est classé à la quatorzième place des plus grands succès de l'année 1980 en France41.

Shining a rencontré initialement des critiques mitigées lors de sa sortie aux États-Unis, notamment dans le magazine Variety qui écrit : « Kubrick a fait équipe avec l'irritant Jack Nicholson pour détruire tout ce qui était si terrifiant dans le best-seller de Stephen King »42. Le film va même jusqu'à être nommé à deux reprises aux Razzie Awards (pire actrice pour Shelley Duvall et pire réalisateur pour Stanley Kubrick)43.

Mais au fil des années, les réactions des critiques furent plus positives, le film obtenant 84 % d'avis favorables sur le site Rotten Tomatoes, pour 92 critiques avec une moyenne de 8,3⁄1044, et une moyenne de 61⁄100 sur le site Metacritic, basé sur dix critiques45.

De nos jours, le film est considéré comme l'un des meilleurs films d'horreur jamais réalisés. En 2001, il a été classé 29e de la liste 100 Years... 100 Thrills46. En 2003, le personnage de Jack Torrance a été nommé 25e plus grand méchant de la liste AFI's 100 Years... 100 Heroes and Villains46. Le film a été nommé le film le plus effrayant de tous les temps par la chaîne Channel 4 la même année et Total Film le classe 5e plus grand film d'horreur en 2004. Bravo TV le classe 6e de la liste 100 Scariest Movie Moments en 200546.

Le réalisateur Martin Scorsese le classe septième parmi les onze films les plus effrayants du cinéma47.

Distinctions
Prix
Sujet
Nomination
Résultat
Razzie Award
pire actrice
Shelley Duvall
Nommés
pire réalisateur
Stanley Kubrick
Saturn Award
meilleur réalisateur
Meilleur second rôle
Scatman Crothers
Lauréat
Meilleur film d'horreur

Nommés
Meilleure musique
Wendy Carlos
Rachel Elkind
Impacts sur la culture populaire
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Doctor Sleep
Le film Doctor Sleep, réalisé par Mike Flanagan, sorti en 2019, est une adaptation tirée du roman éponyme et une «suite» au film de Kubrick. Il met en scène le personnage de Danny Torrance, interprété par Ewan McGregor, devenu adulte50.

Bibliographie
Anne Goliot-Lété (dir.), Shining : Stanley Kubrick, dans le labyrinthe, Latresne, le Bord de l'eau, 2020, 207 p., coll. Cinéfocales
Loig Le Bihan, Shining au miroir : surinterprétations, Pertuis, Rouge profond, 2017, 393 p., coll. Raccords
Roger Luckhurst, Shining, Talence, Akileos, 2016, 96 p., coll. BFI, les classiques du cinéma
Notes et références
Notes

Le R signifie que les mineurs (17 ans ou moins) doivent être accompagnés pour pouvoir assister à la projection du film.

À l'origine, Shining fut interdit aux moins de 13 ans, puis fut réévaluée en interdit aux moins de 12 ans avec le changement de classification.
Références

Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.

« Shining - L'enfant lumière » [archive], sur www.rcq.gouv.qc.ca, Ministère de la Culture et des Communications (consulté le 1er février 2020)

« Shining - L'Enfant lumière (The Shining) » [archive], sur Mediafilm (consulté le 19 avril 2021).

Bruno Icher, « Le fol amour de Shining » [archive], sur liberation.fr, 18 juin 2013 (consulté le 20 septembre 2019).

http://www.elstree.co.uk/shining.html [archive]

Charlie Vandekerkhove, « Les 7 scènes inoubliables de "Shining", le film culte de Stanley Kubrick » [archive], sur rtl.fr, 1er octobre 2015

« Fiche de doublage de « Shining » » [archive], Voxofilm (consulté le 30 mars 2012)

Michel Ciment (préf. Martin Scorsese), Kubrick, Calmann-Lévy, Paris, 2004, (ISBN 2-7021-3518-8), p. 291.

Marcello Walter Bruno (trad. Sylvia Guzzi), Stanley Kubrick, Gremese International, 2001 (ISBN 978-8873014508) p. 23.

Michel Ciment, op. cit. p. 135-146.

Stephen King, traduit par William Olivier Desmond, Écriture : Mémoires d'un métier, Le Livre de Poche, 2003 (ISBN 978-2-2531-5145-6)

George Beahm (trad. de l'anglais), Stephen King : de A à Z, Issy-les-Moulineaux, Vents d'Ouest, 2000, 276 p. (ISBN 2-86967-903-3), p. 223-224

Conversation entre Jack Nicholson et Stanley Kubrick, Stanley Kubrick : Une vie en image, documentaire réalisé par Jan Harlan en 2000.

Michel Ciment, op. cit. p. 188.

Michel Ciment, Kubrick, 1980 p. 189

(en) Cath Clarke, « Danny Lloyd – the kid in The Shining: "I was promised that tricycle after filming but it never came" » [archive], The Guardian, 27 octobre 2017 (consulté le 27 avril 2019)

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« Pourquoi Shining de Kubrick est-il un film important et inspirant ? » [archive], sur Culture-expression.fr (consulté le 2 juin 2022)

La fin coupée de «Shining» n'est plus un mystère [archive] - Jean-Marie Pottier, Slate, 24 janvier 2013

Shining (1980) : Capture erreur 811 [archive] - Erreursdefilms.com

Shining (1980) : Capture erreur 812 [archive] - Erreursdefilms.com

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(en) Martin Scorsese, « 11 Scariest Horror Movies of All Time » [archive], The Daily Beast, 28 octobre 2009

« « The Shining » : Liens avec d'autres œuvres » [archive], sur IMDb.com (consulté le 30 mars 2012)

(en) Malcolm in the middle

Doctor Sleep (lire en ligne [archive])
Annexes
Sur les autres projets Wikimedia :

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Shining, sur Wikiquote
Articles connexes
Vivian Kubrick, sa fille, a réalisé un "making of" sur le tournage du film.
Room 237 (documentaire sur l'interprétation du film)
Shining (mini-série)
Doctor Sleep (suite)
Cinéma fantastique
Chamanisme
Liens externes
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Ciné-Ressources [archive]
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