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Catégorie : Emulateurs-Simulateurs-Consoles
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Canoë

 
 
 
Canoë
Image illustrative de l’article Canoë
Canoë de loisir à structure bois couverte de toile enduite, construit avant 1920 par le chantier américain Morris[Lequel ?]. 2 places, 4,9 mètres.
Généralités
Type Embarcation (canot)
Lieux Originaire d'Amérique du Nord (Amérindiens)
Caractéristiques courantes
Propulsion humaine (pagaie simple)
Matériaux variable (écorce, peau, bois, polyester, fibre de verre, kevlar, carbone…)

Le canoë, ou canoé1, également appelé canot au Canada et canoë canadien en France, est un type de pirogue légère non pontée2, mue à la pagaie simple, destiné à la navigation sur les rivières et les lacs2. Il peut exceptionnellement être équipé de voile latine, lorsque le canoë est équipé de dérives latérales2.

Construit à l'origine par des peuples nord-amérindiens, le canoë moderne est aujourd'hui utilisé dans diverses pratiques récréatives et sportives. La personne pratiquant le canoë se nomme « canoéiste » ou parfois « céiste ».

Le canoë est parfois confondu avec le kayak (embarcation des Inuits), la pratique sportive ou de loisir avec toutes embarcations propulsées à la pagaie étant souvent désignée en français par l'expression « canoë-kayak ». En français et dans d'autres langues, le terme « canoë » peut aussi être synonyme de n'importe quel type d'embarcation à pagaie simple (canot).

Étymologie et sens[modifier | modifier le code]

Le mot « canoë » provient de l'espagnol canoa, qui est lui-même dérivé de l'arawak Ka-no-a, qui signifie « flotter sur l'eau »3,4.

Le mot canoé est apparu en France en 1584quand Leroy parle de « canoes indiennes », sans tréma[Où ?]. La forme « canot » est consignée dans le Dictionnaire françois de César-Pierre Richelet en 1680. Dix ans plus tard, canoes et canot furent consignés dans le Dictionnaire universel d'Antoine Furetière. Canot est déjà présent dans les récits de Marc Lescarbot et est entré dans l'usage en Nouvelle-France dès le milieu du xviie siècle comme en font foi les Relations des jésuites. Le remplacement du « e » par le « t » provient probablement du rapprochement des mots ayant la même assonance, comme « fagot ». La forme « canot » reste la forme utilisée jusqu'au Littré. À la suite d'une évolution divergente du français populaire qui réemprunte le mot de l'anglais canoe (prononcé /kəˈnuː/) pour les canots en canevas sous la forme « canoë » (prononcé /ka.nɔ.e/), l'erreur de prononciation devient finalement la règle. Quant aux Canadiens, ils n'ont jamais adopté cet usage, le considérant comme un anglicisme5. Ce mot, prononcé /ka.nɔ.e/ (parfois avec un [o] fermé, /ka.no.e/), apparait en français sous différentes orthographes, selon les époques. Il était écrit canoé au xixe siècle (Guérin 1892), parfois canoe. Le mot apparait avec le tréma à partir du Larousse xxe siècle (Quillet, 1965), traduisant en français l'inflexion de la prononciation anglaise canoe (pour indiquer que la voyelle [o] doit être prononcée séparément)6.

La confusion entre le canoë et d'autres embarcations vient également du mode de propulsion de ces embarcations assurée par une pagaie, objet non fixé à l'embarcation qui permet une grande souplesse notamment pour orienter l'embarcation. Ce principe est aussi utilisé par les oumiaks, les kayaks ou plus récemment les rafts. A contrario, les barques ou gondoles possèdent des avirons, propulseurs solidaires de l'embarcation.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines historiques[modifier | modifier le code]

Les embarcations humaines les plus anciennes sont des pirogues monoxyles, construites à partir d'un tronc d'arbre évidé. Les Nord-Amérindiens construisaient également ce type d'embarcations primitives, à l'exemple de la pirogue monoxyle de la tribu Nuu-chah-nulth de l'île de Vancouver, dont la coque est construite à partir d'un seul tronc d'arbre. Ces pirogues en bois (genévriercèdre) partagent un style commun avec d'autres cultures du Pacifique et elles étaient utilisées pour le transport côtier et la chasse (rorqual, baleine grise)7.

Canoë amérindien en écorce[modifier | modifier le code]

Photo
Reconstitution d'un canoë amérindien en écorce, Abbe Museum.
Photographie de femmes ojibwées dans un canoë sur le lac Leech vers 1896.

Le canoë des Amérindiens avait un rôle central dans leur vie quotidienne et était utilisé sur les lacs et rivières pour le transport, le travail (pêche, chasse, cueillette), la guerre, les actes culturels et l'exploration des territoires8.

La construction du canoë en écorce faisait appel à des techniques complexes, qui variaient selon les régions et les populations. Le canoë était généralement construit à partir d'une structure en bois, constituée de lanières de bois (frêne) ployées, rigidifiées par des barres d'écartement2. L'armature était ensuite recouverte de grands morceaux d'écorce (mâchecoui), constituant le bordage, généralement de l'écorce de bouleau blanc cousus entre eux, ou parfois de peaux. La couture pouvait être réalisée par des racines d'épinette fendues dans le sens de la longueur. L'étanchéité et le colmatage des coutures étaient réalisées avec de la résine de conifères. Le bordage pouvait être doublé interieurement2.

Cette embarcation était très légère (facilitant le portage), très maniable, mais aussi très fragile. À titre d'anecdote, les Amérindiens ne toléraient pas que les Européens montent dans leurs canoës avec leurs grosses bottes. De plus, lorsqu'ils voulaient aborder la rive, les autochtones devaient se jeter à l'eau pour éviter que le canot ne heurte la grève. Quand venait le temps de faire un portage, le canot d'écorce était avantageux vu sa relative légèreté. Le canoë typique en écorce de bouleau « avait une longueur de 6 mètres et pouvait charger jusqu’à 450 kg avec deux ou trois convoyeurs »8. L'usage du canoë était donc limité aux régions forestières du bouleau ; les embarcations autochtones des régions plus au sud étaient des pirogues (tronc d'arbre évidé), plus au nord des kayaks ou des oumiaks (armature couverte de peaux).

     
 

Canoë des colons européens[modifier | modifier le code]

Voyageurs passant une cascade en canot, 1869, Frances Anne Hopkins. Scène représentant un gros canot à marchandises de la Compagnie de la Baie d'Hudson passant devant une chute, probablement sur la Rivière des Français.

En 1534 Jacques Cartier découvrit le canot des Micmacs, qu'il utilisa ultérieurement pour certains de ses déplacements. Dès le début du xviie siècle, les colons du Canada utilisent le canoë comme moyen de transport vers les contrées plus à l'ouest ou au nord, devenant ainsi indispensable aux trappeurscoureurs des bois, aux marchands (commerce de la fourrure), et voyageurs. Les compagnies marchandes améliorèrent le canot traditionnel, avec des constructions bien plus imposantes : le « canot à voyageurs » ou le « canot à marchandises » appelé aussi rabaska, beaucoup plus longs et larges, pouvaient transporter jusqu'à 4 tonnes et 12 personnes, mais nécessitaient des tirants d'eau plus importants8. Le canoë devint également indispensable au xixe siècle pour l'exploration du Nord-Ouest canadien, par les prospecteurs miniers (ruée vers l'or) et prospecteurs forestiers.

Descente de rapides, peinture de Hopkins, 1879

Ces voyages furent l'objet de nombreux récits et représentations artistiques, créant un imaginaire d'une nation et d'une nature sauvage fortement liées au canoë. De même les récits et romans des xviiie et xixe siècles créèrent en Amérique et en Europe le mythe de l'aventurier solitaire, en communion avec la nature, affrontant les dangers de la rivière sur son canoë8.

À partir du milieu du xixe siècle, la construction de canoës se rapprocha des techniques de charpenterie européenne : le canoë était construit entièrement en planches de bois (bordages à clin ou à franc-bord), ou bien bordé et recouvert de toile de coton (peinte et vernie). Les premières compagnies de construction de canoës apparaissent aux États-Unis (Old Town Canoe Company, 1880) et au Canada (Peterborough Canoe Company, 1892). La construction de canoës d'écorce fut ainsi abandonnée (avec la raréfaction du bouleau blanc), mais préservée de l'oubli par de lointaines tribus amérindiennes. Au début du xxe siècle, le canoë disparut progressivement comme moyen de transport utilitaire, remplacé par le chemin de fer, les routes, et les embarcations à vapeur ou moteur8.

Canoë de loisir[modifier | modifier le code]

Pêche depuis un canoë, par Albert Bierstadt (1830–1902)
Le Prince Edward sur la rivière Nipigon en 1919.

Dès le xixe siècle apparait au Canada et aux États-Unis la pratique du canoë à des fins récréatives (promenade, chasse, pêche), chez les militaires et la bourgeoisie citadine. Cet engouement s'étend ensuite à l'ensemble des classes aisées, attirées par des séjours dans les espaces naturels canadiens (LaurentidesParc Algonquin…)8.

Le philosophe Henry David Thoreau est le premier à décrire le plaisir et les aspects spirituels de la croisière en canoë ; dans son récit de voyage Une semaine sur les fleuves Concord et Merrimac (1857) il décrit son périple en canoë dans la nature sauvage du Maine. Le concept du voyage en canoë par plaisir est encore popularisé par différents auteurs et livres : A Thousand Miles in the Rob Roy Canoe (1866) de John MacGregor, fondateur du Royal Canoe Club (en) britannique la même année. Robert Louis Stevenson décrit son périple en France et Belgique dans Voyage en canoë sur les rivières du Nord (1878).
Le développement des voies de transport fluvial développa encore cet attrait, pour les excursions dans la nature, et l'apparition vers 1900 du canot-camping. L'Association canadienne de canot est créée en 1900, et dédiée au canoë de randonnée (nature, chasse, pêche)8.

Le canoë à voile était déjà utilisé par les Amérindiens pour se déplacer sur les lacs. La pratique sportive a été abandonnée vers 1920-1930.

À l'identique des jeux traditionnels amérindiens, la première compétition de canoë fut organisée au port d’Halifax en 1826. En 1860 est créé à Halifax le premier club de canoë du Canada. Le canoë de compétition (régates), ainsi que le canoë à voile (abandonné vers 1920-1930), prirent de plus en plus d'importance. L'aspect sportif et compétitif poussa progressivement à l'écart les pratiques de nature8.

À partir de la crise de 1929, l'engouement pour le canoë diminua très fortement ; en raison d'un contexte économique difficile (diminution des loisirs, pauvreté) et d'une image archaïque attachée au canoë (moyen de transport rustique et dépassé). La pratique et la construction de canoë cessent presque totalement. Les anciens canoës sont abandonnés en objets de décoration. L'intérêt du canoë ne perdure que dans de rares camps de jeunes (canoë traditionnel), ou bien auprès de la bourgeoisie (canoë de lac en bois précieux)8.

L'intérêt pour le canoë récréatif réapparait à partir des années 1950 et se développe surtout dans les années 1980, en raison de développement technologique (canoës modernes, plus solides et moins chers), et d'une démocratisation des loisirs. Au Canada, la diversité des nouveaux loisirs et sports ne donne plus au canoë la place centrale qu'il avait par le passé, et la majorité des pratiquants se détachent de l'origine historique et des liens culturels du canoë. Dans le même temps, les sports et pratiques en rivières se diversifient avec l'apparition d'autres types d'embarcation (kayakraftsit-on-topcanot à moteur)8.

Constructions modernes[modifier | modifier le code]

Les canoës en aluminium étaient appréciés pour leur solidité, légèreté et absence d'entretien, avant l'arrivée des canoës en kevlar ou ABS.

La majorité des canoës sont aujourd'hui fabriqués en fibre de verre, en kevlar, en plastique (ABS).

On retrouve aussi encore quelques modèles de cèdre et de cèdre entoilé. Ils présentent l'avantage d'être relativement légers ; on s'en sert donc pour avoir accès à des lieux reculés. Au contraire d'autres canots et barques, le canoë peut se porter aisément, ce qui permet de contourner les obstacles (rapides, chutes, maigres, espace de terre entre deux lacs).

Un canoë de taille moyenne mesure environ 5 m. Les canoës de cette longueur conviennent à l'utilisation en solo ou en duo. Les groupes d'une dizaine de personnes peuvent utiliser un rabaska, plus long et plus large, qui mesure autour de 8 à 9 m. Les amateurs d'eau vive utilisent plutôt des canoës courts, et plus gironnés, généralement construits en ABS.

Équipements[modifier | modifier le code]

Les pagaies sont en composites (dont fibre de carbone) ou en bois, en plastique ABS, et ont différentes formes selon l'activité pratiquée, course en ligne, descente, slalom. La pale de la pagaie est parfois plate à l'intérieur, ou creuse, ce qui offrent une meilleure traction pour un effort donné.

La pratique moderne du canoë est incluse dans les activités désignées depuis le milieu du xxe siècle par « canoë-kayak9 » ou par « sports de pagaie ».

Randonnée[modifier | modifier le code]

Le canoë est utilisé pour des promenades, et parfois pour de longs voyages.

Le canot-camping consiste en un séjour de plusieurs jours en canot en autonomie. Le canot-camping permet de découvrir des lieux sauvages et isolés, et de vivre au cœur de la nature. L'activité peut présenter différents niveaux de difficulté, en fonction du choix de l'itinéraire et du rythme, du familial à l'extrême. On utilise généralement des canots de longueur moyenne, avec un giron modéré, qui offre un maximum de polyvalence.

Sport de compétition[modifier | modifier le code]

Pratique sportive : course de canoë double (C2)

On distingue plusieurs disciplines sportives faisant usage du canoë en eau calme ou vive. Dans le premier cas, une seule discipline est pratiquée : il s'agit de la course en ligne, olympique depuis 1936. On y course le canoë à une place (c-1), à deux places (c-2), à quatre places international (I-C-4) et dans le cas du Canada, le canoë à quatre places (c-4) Canadien ainsi que le canoë à 15 places (c-15) sont ajoutés. La course en ligne est pratiquée sur des distances de 1 000 m, 500 m et 200 m. Pour ce qui est de l'eau vive, il existe plusieurs disciplines, dont les deux principales sont la descente de rivière et le slalom. Ce dernier est olympique depuis 1992 après l'avoir été à Munich en 1972.

Navigation en eau-vive[modifier | modifier le code]

Canoë de rodéo (freestyle), dédié au jeu et figures dans l'eau vive.

En eau-vive, le céiste doit utiliser différentes techniques pour tirer profit des courants, contre-courants, vagues, etc. Cette activité se pratique en rivière naturelle ou artificielle. À moins de s'intégrer dans un itinéraire de canot-camping, on utilise de préférence un petit canot fortement gironné, pour un maximum de manœuvrabilité. L'eau vive présente un réel danger, et il est important de prendre toutes les précautions nécessaires à cet environnement. Le danger inclus la possibilité de chuter de son embarcation dans un rapide et de se noyer en étant coincé sous un rocher10.

Chasse et pêche[modifier | modifier le code]

Le canot est idéal pour accéder à des lieux reculés, puisqu'il est léger et se porte facilement. Les chasseurs et pêcheurs qui recherchent ces lieux utilisent donc fréquemment le canot, ou le canot tronqué (freighter) sur lequel on peut installer un petit moteur.

Techniques[modifier | modifier le code]

Pour être agréable, la pratique du canoë demande une connaissance de base des techniques, sans quoi le céiste peinera à maintenir sa direction, même en eau calme. Avec l'amélioration des matériaux utilisés dans la fabrication des canots, le sport a grandement évolué. Des matériaux tels que le Royalex et le Royalite, matériaux communément appelés ABS, font en sorte que les canoteurs ne redoutent plus les sections turbulentes sur les rivières, d'où l'avènement d'un type de canotage beaucoup plus sportif et extrême.

Propulsion[modifier | modifier le code]

Le pagayeur est installé assis sur un siège, un pouf ou un barreau, les genoux au fond du bateau. En compétition, on utilise des calages au niveau des genoux et des hanches. La pagaie (à une pale) n'est habituellement utilisée que d'un seul côté du canoë, et il faut donc 'redresser' la direction. Ceci est assuré par un 'redressement', soit en faisant gouvernail à l'arrière (débutants, loisir), soit en « col de cygne », ou « coup en J »11 (freine moins, pas d'à-coup)12.

En canoë de course en ligne, le « céiste » a une position dite "en tchèque", un genou au fond du bateau, l'autre en "fente avant", qui permet de produire un effort plus intense.

Navigation en eau vive[modifier | modifier le code]

Aux techniques de propulsion décrites ci-dessus s'ajoutent d'autres techniques pour agir sur la direction et l'équilibre (« manœuvres »), souvent associées pour réaliser des « figures » de style, mais aussi pour gérer la navigation (tactiques, sécurité)13.

Par exemple, la manœuvre de l’« appel » consiste à utiliser une pale de la pagaie qui agit passivement en incidence à l'avant du bateau pour tourner rapidement. L‘écart consiste à déplacer le bateau latéralement ; la propulsion circulaire permet de corriger activement la direction ; les appuis, en suspension ou en poussée, permettent de stabiliser une gîte excessive voire redresser le bateau ; l’esquimautage permet de retourner complètement le bateau chaviré sans sortir du bateau ; l'ancrage permet d'accrocher le bateau dans un virage pour empêcher de déraper ; la chandelle est une figure consistant à soulever l'avant ou l'arrière du bateau, souvent à la faveur d'une vague ; le soleil est une chandelle aboutissant au pivotement vertical complet du bateau ; le freestyle comporte de nombreuses figures similaires au surf.

En rivière, un bac consiste à traverser un courant en oblique ; un stop courant consiste à s'arrêter sur le bord ou derrière un caillou en faisant demi-tour ; une reprise de courant consiste, une fois arrêté vers l'amont, à repartir dans le courant ; une lettre à la poste combine une reprise et un stop-courant.

Histoire et pratique par pays[modifier | modifier le code]

Portage de canoës.

Canada[modifier | modifier le code]

Le premier club canadien de canoë est créé en 1860 à Halifax. L’Association Canadienne de Canoë est créée en 1900, et dédiée au canoë de randonnée (nature, chasse, pêche). L'intérêt pour le canoë récréatif disparait au début des années 1930, puis réapparait à partir des années 1950. Mais la diversité des nouveaux loisirs et sports ne donne plus au canoë la place culturelle centrale qu'il avait par le passé, et la majorité des pratiquants se détachent de son origine historique8.

À partir des années 1950, les pratiques européennes en eaux vives (kayak, canoë) sont diffusées au Canada. Le premier championnat national de slalom en eaux vives est organisé en 1967 (Elora Gorge, Ontario). De multiples fédérations canadiennes se forment en fonction des différentes pratiques. Pour l'eau-vive, la Canadian White Water Affiliation est formée en 1964. La pratique de la randonnée est soutenu par la Canadian Recreational Canoeing Association fondée en 1972. La pratique de la course marathon est soutenu à partir de 1980 par la Canadian Marathon Canoe Racing Association.

France[modifier | modifier le code]

En France, les mots « canoë » et « canoeing » apparaissent pour la première fois dans le journal le Yacht à la suite d'articles parus dans la presse anglaise pour désigner un nouveau sport inventé par Rob Roy MacGregor. L'utilisation de légères embarcations montées par une ou deux personnes pour excursionner au loin donne en France le « Funny de voyage » vite appelé « canoë ». Cette embarcation construite à clins et pontée est mue par des avirons. Au début des années 1880 se crée ainsi le premier « Canoë Club de France ». Ces nouvelles embarcations plus solides que les outriggers de course sont utilisées par les vétérans des clubs d'aviron pour des courses de longue haleine. La voile et la pagaie double sont plus rarement employées, contrairement aux canoës anglais.

Un deuxième « Canoë Club de France » (CCF) voit le jour en 1904 sous l'impulsion d'Albert Glandaz. À l'inverse des Anglais, on y interdit la compétition pour favoriser les voyages au long cours et en rapporter leurs descriptions. Ainsi se feront de multiples récits de croisière qui sont à l'origine de tous les guides publiés sous l'égide du CCF ou du Touring Club de France dont le président du Comité Nautique n'est autre qu'A. Glandaz. L'émulation à l'intérieur du CCF ne dépend que de l'envie de faire des "premières" (descentes). Et comme ces premières sont de plus en plus difficiles, le type d'embarcation évolue avec le type de navigation. Le canoë canadien était apparu en France dès les Expositions Universelles de 1878, 1889 et 1900 sans jamais susciter le moindre intérêt commercial. Les Français connaissaient la pagaie double (périssoirespodoscaphes), mais son usage dans un canoë canadien n'était pas probant. Il fallut attendre 1920 pour que l'usage de la pagaie simple soit expliqué aux Français par le capitaine Smith. Dès lors la voie du succès fut ouverte à ce type d'embarcation.

Les activités sportives et de loisir sont gérées par la Fédération française de canoë-kayak, membre de la Fédération internationale de canoë.

Le canoë est très largement pratiqué en dehors du cadre des compétitions sportives, que ce soit sur des rivières relativement calmes comme l'Ardèche, la Loue ou la Dordogne, ou sur des torrents de montagne tels l'Ubaye, le Verdon. Dans le Morvan, la Cure et le Chalaux sont les rivières fétiches des pratiquants parisiens.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  D'après l'orthographe réformée « Banque de dépannage linguistique : Liste alphabétique de mots rectifiés » [archive]. Avec accent aigu au lieu du tréma, graphie conforme à ses dérivés canoéisme et canoéiste.
  2. ↑ Revenir plus haut en :a b c d et e Jean MerrienDictionnaire de la Mer, Édition Omnibus, p. 170.
  3.  André LucrèceCivilisations précolombiennes de la Caraïbe : actes du colloque du Marin, août 1989Éditions L'Harmattan (lire en ligne [archive])p. 97 : « Le mot français canot, est emprunté à l'espagnol canoa ; lui-même dérivé direct du taino-arawak kanoa, donne en carib kanawa, et en caraïbe kanaoa, désignant la grande pirogue de bois monoxyle. Le terme kanow étant toujours employé par les Akawaio (carib des Guyanes) pour désigner une pirogue. »
  4.  Marie-France PatteParlons arawak : une langue amérindienne d'AmazonieL'Harmattan (lire en ligne [archive])p. 169.
  5.  Louise Côté, Louis Tardivel et Denis Vaugeois (ill. Alain Longpré, iconog. Marcelle Cinq-Mars, graf. Gianni Caccia), L'Indien généreux : ce que le monde doit aux Amériques, Montréal, Éditions du Boréal. Publ. en collab. avec les Éditions du Septentrion, 287 p. (ISBN 2890524639 et9782890524637OCLC 27069995)p. 80-83
  6.  Dans Trésor de la langue française informatisé consulter en ligne [archive] et etymonline.com [archive]
  7.  http://www.canoemuseum.ca/index.php/20100518276/collections-exhibits/virtual-collections/canoe-monoxylehtml [archive]
  8. ↑ Revenir plus haut en :a b c d e f g h i j et k Richez et Richez Battesti 2006.
  9.  Dictionnaire Le Grand Robert, 2001. Prononcé [kanɔekajak]
  10.  « Péron : Christian Armand, victime d’un accident de canoë, est décédé » [archive]
  11.  Le poignet se tord pour que la face arrière de la pale se retrouve à l'extérieur.
  12.  Le mouvement est amorcé par la hanche du côté de la pagaie (on ne pagaie que d'un côté en canoë) qui avance au maximum vers l'avant. Le but est d'aller chercher le plus de distance possible vers l'avant. Ensuite, le canoéiste laisse tomber son poids dans l'eau. Au moment où la pagaie est complètement immergée, il se relève. Par le fait même il tirera son bateau à l'aide de cet appui dans l'eau. Dès que ce mouvement s'amorce, il commence déjà à prévoir le prochain en propulsant à nouveau sa hanche vers l'avant. La direction est assurée par des coups plus au large ou un effet de gouvernail par levier au moyen du coup de poignet à la fin du coup ("coup en J" ou "courant J").
  13.  Nicolas Perrault, Le guide complet du canotage, Saint-Constant, Editions Broquet, , 328 p. (ISBN 9782896540631)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean MerrienDictionnaire de la mer : Savoir-faire, traditions, vocabulaire, techniques, Paris, Omnibus, réédition 2001 (réimpr. 2014), 861 p. (ISBN 978-2-258-11327-5)
  • Gérard Richez et Josy Richez Battesti, « Les composantes patrimoniales du canoë récréatif au Canada », Noroisno 199,‎  (lire en ligne [archive]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • icône décorative Portail du canoë-kayak 
  • icône décorative Portail des Nord-Amérindiens 
  • icône décorative Portail des lacs et cours d’eau 
  • icône décorative Portail des sports nautiques 
  • icône décorative Portail de la voile
  • Kayak

     
     
     
    Kayak
    Image illustrative de l’article Kayak
    Pratique en mer sur un kayak monoplace
    Généralités
    Type Embarcation légère
    Lieux Originaire des régions arctiques de la Sibérie et de l'Amérique du Nord
    Caractéristiques courantes
    Propulsion humaine (pagaie)
    Matériaux variables (peau et bois, polyester, carbone, bambou, fibre de verre...)

    Un kayak ou kayac1 (du danois : kajak, issu de l'inuktitut ᖃᔭᖅqajaq) est un type de pirogue légère2 utilisant une pagaie pour le propulser, le diriger et l’équilibrer.

    Le kayak est inuit (arctique), confectionné à l'origine avec des membrures ployées, bordées et pontées de peaux2, manœuvré à l'aide d'une pagaie simple ou double.

    Aujourd'hui, un kayak est réalisé en toile imperméable, matériaux synthétique ou pneumatique2 et manœuvré avec une pagaie double2,3. À la différence du canoë ou canot, le kayak se pratique à la pagaie double en position assise, certaines formes modernes comportent toujours un pontage appelé jupe laissant un trou pour s'assoir appelé la baignoire2.

    Le kayak est parfois confondu avec l'aviron et le canoë, un type d'embarcation distinct, la pratique sportive étant désignée par le terme général « canoë-kayak ». La construction et la pratique contemporaine distinguent notamment le kayak de rivière (eaux-vives), le kayak de vitesse en eaux calmes (course en ligne) et le kayak de mer.

    Origine et histoire[modifier | modifier le code]

    Canoes, kayaks esquimaux et harpons, région de la baie d'Hudson, 1722.
    Esquimaux en kayak à Noatak (Alaska), 1929.

    Les kayaks ont été élaborés par les peuples autochtones des régions arctiques (Inuits), qui utilisaient ces canots pour la pêche et la chasse sur les côtes de l'océan Arctique, l'Atlantique Nord, la Mer de Béring et le Pacifique Nord. Les kayaks sont vieux d'au moins 4 000 ans4, d'après les plus vieux kayaks conservés au Musée d'ethnologie de Munich.

    La plupart des peuples Inuits, des îles Aléoutiennes jusqu'au Groenland s'appuyait sur le kayak pour la chasse de proies variées - principalement des phoques, mais aussi des baleines, des ours et des caribous dans certains territoires.

    Formes traditionnelles[modifier | modifier le code]

    Exemples de kayaks vers 1880, montrant les kayaks construits et utilisés par les chasseurs Yupiks et Inupiaks des côtes d'Alaska au xixe siècle.« Si le kayak des Esquimaux polaires est sans style, c'est que les Esquimaux de Thulé ne se sont pas efforcés, comme les Groenlandais de la côte Sud-Ouest, de perfectionner les formes des embarcations. L'utilité du kayak y est réduite du fait de la brièveté de la saison de la débâcle — trois mois à peine — et aussi du danger de naviguer dans des eaux parsemées de glaçons aux arêtes coupantes. » — Jean Malaurie, 19585.

    Selon les époques, les régions et les usages, les embarcations évoluaient. Les kayaks traditionnels peuvent par exemple être distingués en plusieurs types :

    • Le baidarka ou kayak aléoute, de en mer d'Alaska et aux iles Aléoutiennes. Il présente l'architecture la plus ancienne, avec une forme arrondies et de nombreux bouchains. Avec un cockpit double ou triple, il était destiné à la chasse et au transport de passagers ou de marchandises.
    • Le qajaq
      • Le quajaq du Groenland Ouest, avec une forme plus angulaire et moins de bouchais, ayant des plats-bords débutant à la proue et la poupe.
      • Le qajaq du Groenland Est, qui ressemble au Groenland Ouest, mais s'intègre souvent plus étroitement avec le pagayeur et possèdent un angle plus raide entre le plat-bord et la tige, ce qui confère une meilleure maniabilité.

    Construction traditionnelle[modifier | modifier le code]

    Structure d'un kayak groenlandais traditionnel.
    Pagaies doubles vers 1880.

    Les premiers kayaks ont été construits à partir de peaux de phoque (parfois d'autres mammifères marins) cousues et tendues sur une structure en bois. Les peaux étaient lavées, trempées (urine fermentée) et épilées par les femmes, avant d'être cousues. Les coutures étaient enduites de graisse de phoque pour assurer une meilleure étanchéité. Le bois était généralement du bois flotté, puisque beaucoup de leurs territoires étaient dépourvus d'arbres. Les éléments de la structure étaient traditionnellement fixés par des assemblages, des chevilles de bois et des liens en cuir.

    Kayak des Inuits du Caribou, en peau de phoque (1966).

    Les constructeurs autochtones concevaient et construisaient leurs bateaux en combinant leur expérience et les savoirs traditionnels transmis oralement. Le mot kayak signifie « bateau de l'homme » ou « bateau de chasseur » ; le kayak était une embarcation personnelle, construite par et pour le chasseur qui l'utilisait (avec l'aide de sa femme, qui cousaient les peaux), et ajusté à sa taille pour un maximum de manœuvrabilité.

    Le constructeur utilisait un système de mesure personnel pour créer un kayak à la mesure de son propre corps. Par exemple: la longueur du kayak était en général égale à trois fois l'écartement de ses bras tendus. La largeur au niveau du poste de pilotage était la largeur des hanches du constructeur additionnée à deux poings (parfois moins). La profondeur typique était d'un poing tendu, plus un pouce tendu. Ainsi, les dimensions typiques étaient d'environ 5,2 m de longueur, 51-56 cm de largeur, 18 cm de profondeur. Ce système de mesure personnalisé a confondu les premiers explorateurs européens qui ont essayé de reproduire le kayak, car chaque kayak était un peu différent. Les dimensions du kayak variaient en fonction de son utilisateur, mais surtout en fonction de ses usages ; long et stable pour naviguer sur l'eau libre de glace, ou bien léger, court et maniable pour la banquise morcelée6.

    Équipement traditionnel[modifier | modifier le code]

    Le tuilik, un anorak imperméable à capuche, resserré aux manches et autour du visage, et fixé de manière étanche autour du trou d'homme du kayak (hiloire). Ou bien un tablier imperméable (agivilisaq, ancêtre de la jupe moderne), fixé autour de l'hiloire et autour du buste, remonté jusqu'au bas des aisselles6. Ces deux types d'équipement permettaient de créer un joint étanche entre le buste de l'homme et son embarcation. Cela permettait l'esquimautage, une technique pour récupérer sa posture initiale après le retournement du kayak, alors que peu d'individus pouvaient nager ; leurs eaux étant trop froides pour qu'un nageur survive longtemps.

    Les pagaies pouvaient être simples ou doubles, elles étaient fabriquées en bois avec parfois des renforts en os ou ivoire aux extrémités. La pagaie groenlandaise est double (deux pales), plus longue et fine qu'une pagaie européenne contemporaine, et s'avère plus maniable dans le vent fort.

    Pagaie traditionnelle groenlandaise en bois, longue d'environ 2,10 m

    Le pont du kayak était également équipé de tous les outils et armes nécessaires à la chasse : couteaux, planchette-support à pagaie, stylet (pour achever le phoque), bouche-plaies, harpons pour la chasse aux mammifères marins, lances pour la chasse aux oiseaux, propulseur de harpon (norsaq, également outil de secours pour l'esquimautage), pièces bouche-trou (peau, pour réparer), flotteur (peau de phoque gonflée), courroies de remorquage, porte-lanière (support circulaire permettant le déroulage des lanières de cuir reliant flotteur et pointe de harpon)6. À la fin du xixe siècle apparaissent les supports à fusil (maintien au sec et tir), et les écrans de tir (camouflage)7. Ces éléments étaient fixés sur le pont au moyen de lanières de cuir resserrées par de petits éléments en os ou en ivoire.

             
     

    Abandon du kayak traditionnel[modifier | modifier le code]

    Le navire de guerre russe Neva devant Kodiak en 1802, voisinant avec les embarcations (baïdarkas) des natifs d'Alaska.

    Les contacts avec les Européens impliquèrent graduellement des changements de vie chez les peuples autochtones. Dès le XVII-XVIIIe siècle (?), certains Inuits commencent à acheter auprès des marchands scandinaves le bois nécessaire à la confection des kayaks. Au fil des siècles, les constructions des kayaks perdent en diversité et en décorations. Puis c'est l'usage de clous, cordes en nylon, plaques de métal. Les anthropologues notent en 1968 que certains kayaks sont construits entièrement en contreplaqué8.

    « Malgré l’extrême habileté des chasseurs de cette région [Ammassalik], les accidents de kayaks étaient, au début du siècle, une des plus fréquentes causes de mortalité masculine6. » — Paul-Émile Victor
    Kayak traditionnel de peau de phoque, Kulusuk (Groenland), 2006.

    Vers 1900, l'explorateur Knud Rasmussen remarque que certaines tribus en contact avec les baleiniers depuis les années 1860 ont abandonné le kayak et la chasse aux mammifères marins, pour se consacrer à la chasse à la baleine avec des techniques modernes9.
    À partir des années 1960, les Inuits du Groenland s'équipent graduellement de bateaux à moteur (bien que le phoque fuit ce bruit), et abandonnent les kayaks et umiaks6. De même la sédentarisation des populations implique dans certaines régions l'abandon de la chasse en kayak, très dangereuse, au profit d'autres techniques de chasse (filets). Enfin beaucoup de jeunes ne veulent plus se consacrer aux activités de chasse, et délaissent donc l'apprentissage du kayak.

    Aujourd'hui la culture traditionnelle du kayak a été abandonnée ou oubliée par de nombreux peuples de l'Arctique. Les pères ne l'enseignent plus à leurs enfants depuis les années 1960. Et le kayak n'est qu'une discipline facultative dans l'enseignement scolaire. Depuis une dizaine d'années, quelques initiatives de kayakistes américains ou européens visent à faire découvrir aux nouvelles générations inuites la pratique du kayak.

    Pratique récréative du kayak moderne[modifier | modifier le code]

    Coupe du monde de kayak (sur eau plate) à Vaxholm en Suède, 1938.

    La pratique récréative du kayak débute très lentement au xxe siècle en Europe et en Amérique du Nord, peut-être en raison d'une difficulté de construction.

    À partir des années 1970, avec les premiers kayaks fermés en plastique rotomoulé, cette embarcation commence à avoir un net succès, notamment en France. Bien que le kayak traditionnel fût destiné à la navigation en mer, les constructions modernes et la pratique du kayak à cette époque sont essentiellement destinées à la navigation en eau vive. Le kayak, embarcation solide, courte et pontée permet une navigation dans des rivières jusqu'alors inaccessibles aux barques et canoës. Cette pratique plus extrême attire les jeunes pratiquants. De même sur les lacs et rivières calmes, le kayak séduit les débutants car il s'avère plus maniable, plus léger et moins couteux que le canoë, et il permet la pratique en solo10.

    À partir des années 1990 débute un engouement pour le kayak de mer, qui ouvre une nouvelle pratique du kayak loisir et propose une découverte facile de la navigation et de l'espace marins10.

     

    Principes et formes[modifier | modifier le code]

    Le principe d'un kayak est d'être un moyen de transport. Selon son utilisation, il peut être long ou court, large ou étroit. Par exemple : pour la pratique du kayak de haute rivière, il est nécessaire d'utiliser un bateau court et assez large pour permettre au pagayeur d'éviter rapidement les obstacles d'une rivière (pleureurs, syphons, rappels etc). On appelle ce genre d'embarcation : « kayak manœuvrier ». À l'inverse, pour la pratique en mer par exemple, il est nécessaire d'utiliser un kayak très long (environ 5 m) et très étroit. Cela permet au pagayeur de parcourir de longues distances assez rapidement. Ce genre d'embarcation est appelée « kayak directeur ». En conséquence, ses formes divergent selon la pratique :

    • Slalom > longueur ~ 3 m ; largeur ~ 65 cm
    • Descente > longueur ~ 4 m ; largeur ~ 55 cm
    • Freestyle > longueur ~ 1,15 m ; largeur ~ 80 cm

    Matériaux et constructions modernes[modifier | modifier le code]

    Le kayak polaire de chasse a inspiré la construction de kayaks qui naviguent sous toutes les latitudes et dans toutes les eaux salées ou douces du monde. Il en existe en toile imperméabilisée tendue sur ossature rigide éventuellement démontable, en contreplaqué de bois, en stratifié de diverses résines et matières plastiques actuelles. Les formes se sont diversifiées pour s’adapter à de nombreuses spécialités sportives, de jeux aquatiques et de loisirs.

    Les kayaks contemporains dérivent principalement des kayaks de l'Alaska, du nord du Canada, et du sud-ouest du Groenland. Les kayaks entièrement en bois, ou les kayaks démontables en tissu sur une structure en bois (comme le Klepper) ont dominé le marché jusqu'aux années 1950, jusqu'à l'introduction aux États-Unis de kayaks en fibre de verre, et l'introduction en Europe de kayaks gonflables en tissu caoutchouté. Les premiers kayaks en plastique rotomoulé apparaissent en 1973. Le développement de kayak en plastique et de kayak gonflables a sans doute initié le développement récent de la pratique du kayak freestyle, telle que nous la connaissons aujourd'hui, ces bateaux pouvant être plus petits et plus résistants que les bateaux en fibre de verre.

    Aujourd'hui les kayaks de compétition comme de plaisance sont construits avec des matériaux modernes, même si le bois est toujours apprécié pour sa beauté et sa légèreté. On utilise la fibre de verre, le kevlar et le carbone pour construire des kayaks solides et légers. Des mélanges époxyque ou de polyester sont utilisés pour solidifier les matériaux. Un stuc de couleur sera souvent appliqué pour donner une belle couleur à l'embarcation. De plus, il n'y a pas seulement les matériaux qui ont changé avec le temps, mais aussi la forme des kayaks.

    Équipement moderne[modifier | modifier le code]

    Jupe en néoprène fixée sur l'hiloire d'un kayak de rodéo.

    Au lieu d'un tuilik, les kayakistes modernes utilisent une jupe (ou jupette) en matière synthétique imperméable à l'eau (nylon enduit ou néoprène), suffisamment extensible pour bien s'ajuster entre le pont du kayak et le corps du kayakiste, et qui peut être libérée rapidement pour permettre l'évacuation. Le kayak et son utilisateur forment un ensemble solidaire, car une jupe assure l’étanchéité entre l’hiloire et le kayakiste (dont l’anorak est aussi étanche). En cas de chavirage, appelé également dessalage, le kayakiste peut redresser son kayak à l’aide d’une des techniques d’« esquimautage » qui consiste en un déhanchement coordonné à un appui dans l’eau.

    Techniques[modifier | modifier le code]

    Propulsion[modifier | modifier le code]

    Le kayakiste est assis sur un siège bas au fond du bateau. Ses pieds reposent sur des cales fixes (en loisir) ou réglables, ou une barre communément appelée cale-pied ou « Barre à pied ». Le kayakiste pagaie alternativement des deux côtés11, chassant l'eau vers l'arrière. Mais c'est en fait surtout le pagayeur qui se tire vers l'avant sur l'eau où il s'est ancré avec la pagaie, et transmet le mouvement au bateau via son tronc par contact de ses fesses et poussée de ses pieds. Propulsion et direction sont assurées simultanément. Des actions correctives (coup de pagaie au large, en arrondi) peuvent être nécessaires. Explications techniques en commentaire12

    Sur les kayaks de course en ligne et certains kayaks de mer, le kayakiste commande avec ses pieds une barre de gouverne qui traverse le cale-pied, et actionne par des poulies un gouvernail.

    Techniques de récupération[modifier | modifier le code]

    Ces techniques visent à éviter au pagayeur de se retrouver sous l'eau. Elles sont essentiellement au nombre de trois: l'appui, la suspension et l'esquimautage.

    Lors de ces trois techniques, le kayakiste ou le céiste va chercher à créer un appui sur l'eau en positionnant une pale à l'horizontale par rapport à la surface de l'eau.

    Simultanément et de façon progressive, il va exercer une poussée verticale vers le fond en maintenant sa pale la plus horizontale possible, créant ainsi une poche de pression sous la pale, un « appui » sur l'eau grâce auquel il va se redresser et retrouver son équilibre.

    L'appui poussé (canoë-kayak)[modifier | modifier le code]

    Technique de récupération lors de laquelle le pagayeur a les poignets au-dessus du manche lorsqu'il prend appui sur l'eau.

    À la suite d'un déséquilibre, volontaire ou non, le pagayeur va décaler sa pale latéralement et poser cette dernière horizontalement à la surface de l'eau.

    Lors de la poussée de redressement, la pale va s'enfoncer légèrement. Il faut veiller durant tout le mouvement à ce que cette dernière ne « décroche » pas en piquant vers le fond à la suite d'une inclinaison trop oblique vers le bas qui supprimerait la portance nécessaire à la force de redressement.

    En fin de mouvement, pour ressortir la pale d'appui hors de l'eau, il faut au préalable lui appliquer un quart de tour très rapide pour qu'elle sorte verticale sans créer une poussée d'eau vers le haut antagoniste au redressement du couple bateau-pagayeur.

    Critères de réussite :

    • décaler la pale le plus possible latéralement pour augmenter le bras de levier de la force d'appui ;
    • ne pas « coller » le manche de la pagaie au pont au risque d'être gêné par ce dernier ;
    • avoir le coude haut grâce à une légère rotation de l'épaule pour avoir un meilleur rendement musculaire ;
    • procéder à un quart de tour très rapide en fin de mouvement afin que la pale sorte parfaitement verticale sans renvoyer d'eau vers le haut.

    L'appui poussé peut être latéral (court en force), glissé (moyennement long) ou godillé (pouvant être maintenu indéfiniment).

    L'appui tiré ou suspension (canoë-kayak)[modifier | modifier le code]

    Technique de récupération lors de laquelle le pagayeur a les poignets « sous » le manche lorsqu'il prend appui, pale horizontale, sur l'eau.

    Le principe et les variantes sont identiques à l'appui poussé sauf qu'ici, le pagayeur est « suspendu » au manche et tire sur celui-ci au lieu de pousser dessus.

    Lors du décalage du manche, la main opposée au déséquilibre vient se placer au niveau de la tête tandis que l'autre bras se tend du côté du déséquilibre afin de profiter du plus grand bras de levier possible.

    L'appui tiré ou suspension peut être latéral (court en force), glissé (circulaire, moyennement long) ou godillé (pouvant être maintenu indéfiniment).

    Ce mouvement est la base et le préalable technique de l'esquimautage.

    L'esquimautage[modifier | modifier le code]

    Eskimautage standard.

    L'esquimautage est l'opération consistant à redresser un kayak chaviré en restant dedans. Esquimauter permet au kayakiste de reprendre sa navigation sans quitter son bateau, idéalement sans y laisser entrer de l'eau, pour autant que son kayak soit muni d'un pontage (ou « jupe ») étanche.

    La technique d'esquimautage a été popularisée en Europe par Marcel Bardiaux, ancien champion de France de kayak qui a redécouvert cette technique et esquimauté pour la première fois en 1932. Il existe de très nombreuses techniques pour esquimauter. Parmi les plus courantes dans les pratiques sportives et récréatives modernes : la méthode latérale, la méthode centrale, la méthode Pawlata.

    Embarquement et débarquement[modifier | modifier le code]

    Pour embarquer et débarquer sans tomber à l'eau, il faut garder à l'esprit deux choses.

    Premièrement, on veillera à réduire au maximum l'écartement des mains afin de limiter la force nécessaire à empêcher l'écartement du bateau du point d'appui sur la berge.

    Deuxièmement, il faut savoir qu'on peut mettre tout son poids au centre du bateau sans qu'il ne vacille mais qu'un seul doigt posé sur le bord latéral, au milieu du bateau, peut suffire à faire chavirer la plupart des kayaks.

    Sachant cela, on procèdera comme suit :

    1. poser sa pagaie à côté de soi; éventuellement, relever l'arrière de son pontage (ou « jupe ») ;
    2. sur un ponton, s'asseoir avec une fesse dans le vide, la main « externe » derrière celle-ci le plus au bord possible (limitation de l'écartement des appuis) ;
    3. agripper de l'autre main l'hiloire bien au centre, sur l'axe longitudinal du bateau avec le pouce sur le côté et les autres doigts vers la pointe avant dans le trou d'homme ;
    4. s'asseoir sur cette main en contrôlant l'écartement du bateau ;
    5. rentrer d'abord la jambe vers le kayak tendue puis l'autre, tendue également ;
    6. rentrer les fesses en dernier ;
    7. éventuellement attacher son pontage en commençant par le caler à l'arrière de l'hiloire, puis à l'avant en terminant par les côtés sans oublier de laisser sortir la poignée avant pour pouvoir l'ôter plus facilement.

    Le débarquement consiste à opérer toutes ces opérations dans l'ordre opposé.

    Erreurs courantes :

    • s'appuyer sur le bord du kayak (rotation longitudinale du kayak) ;
    • laisser s'écarter le kayak du bord par manque de force ou mauvais placement des appuis (mains et fesses) ;
    • à l'embarquement, vouloir s'asseoir avant d'avoir introduit ses jambes tendues ce qui occasionne soit un blocage, soit un frottement désagréable des tibias et des genoux sur l'avant de l'hiloire ;
    • au débarquement, vouloir sortir les jambes fléchies avant les fesses (corollaire du point précédent).

    Normalement, on embarque pointe avant vers le courant pour entamer la descente par une reprise de courant qui consiste à laisser la pointe avant être prise dans le courant, ce qui fait pivoter le kayak dans le sens du courant.

    Types[modifier | modifier le code]

    Kayak de mer[modifier | modifier le code]

    Le kayak de mer est adapté à la navigation maritime. Il est long, mesure généralement entre 5 et 6 mètres (solo). Il est parfois muni d'une dérive, d'un gouvernail, ou d'une voile. Sa longue coque et ses compartiments étanches permet de transporter des vivres et l'équipement de bivouac.

    Kayak en eaux vives[modifier | modifier le code]

    Kayak en eau plate[modifier | modifier le code]

    Sit-on-top[modifier | modifier le code]

    Les kayaks sans pont sont dénommés sit on top (SOT, signifiant «  assis au-dessus »). Ces embarcations sont souvent destinées à de courtes promenades côtières ou sur lac, le surf sur les vagues, ou le déplacement utilitaire (pêche, plongée). Elles sont sécurisantes, surtout pour les enfants et les débutants, puisqu'elles ne procurent pas la crainte de rester coincé dans le kayak, ni de difficulté de remonter sur le kayak après un chavirement. Mais les SOT restent souvent lourds, peu rapides, peu manœuvrants, et sujets à l'influence du vent.

    • kayak gonflable13 : Le kayak gonflable présente l'avantage d'un faible encombrement au rangement et d'un transport facile (coffre de voiture). Plus léger et moins cher qu'un kayak rigide, il connait un vif succès en France notamment grâce aux marques Sevylor, Bic, Rockside, Gumotex, Advanced Elements, Aquaglide....
    • kayak à pédale
    • multi-coque

    Pêche et chasse[modifier | modifier le code]

    Pêcheur en kayak.

    Bien que le kayak traditionnel était utilisé par les Inuits principalement pour la chasse (mammifères marins) et non la pêche, le kayak moderne est devenu récemment une embarcation destinée à la pratique de la pêche sportive, aussi bien en mer que sur lacs et rivières : pêche à la ligne et au lancer, pêche à la traînepalangrotte, mitraillette. Les avantages du kayak sont nombreux par rapport au bateau à moteur : moins onéreux, facilité de transport et de mise à l'eau, discrétion (bruit), faible tirant d'eau (permettant d'approcher au plus près des rives), législation. Les kayaks ouverts (sit on top) sont notamment privilégiés par les pêcheurs, en raison de leur facilité de pratique et d'aménagement. Des équipements de kayak sont spécifiques à la pêche : rail de ligne d'ancre, compartiments et boites de rangement, porte-cannes, écho-sondeur, stabilisateurs, propulsion par pédalage.

    Le kayak sit on top commence également à être adopté comme embarcation par des pratiquants de chasse sous-marine, pour les mêmes raisons de coût, facilité de transport et mise à l'eau, et discrétion. Le kayak est alors équipé d'un pavillon indiquant la présence du plongeur, de sacs ou filets à poisson, ancre grappin ou ancre flottante, cordage relié au plongeur.

    Transport militaire[modifier | modifier le code]

    Le kayak démontable est utilisé depuis la Seconde Guerre mondiale pour des opérations militaires. Pour s'infiltrer sur des distances de plusieurs kilomètres, cette embarcation est discrète et silencieuse. Démontable, ce kayak est facilement transportable (même dans un sous-marin) et facilement dissimulable (démonté ou coulé). De plus il est très manœuvrable et l'effort physique de propulsion est très efficace. De tels kayaks ont été par exemple utilisés en 1942 pour l'Opération Frankton (infiltration de commandos depuis l'estuaire de la Gironde vers le port de Bordeaux) ou l'Opération Jaywick (en).

    Si le kayak démontable est aujourd'hui concurrencé par d'autres modes de déplacements (canot pneumatique motorisé, propulsion sous-marine) sa pratique fait toujours partie de l'entraînement de certaines unités militaires : commandos et forces spéciales britanniques, légion étrangère française. Les nageurs de combat britanniques utilisent actuellement le kayak démontable biplace Aerius II du fabricant Klepper14. Les militaires français utilisent le kayak SB Commando de Nautiraid15, les forces spéciales américaines des kayaks Long Haul16.

     

    Anecdotes[modifier | modifier le code]

    Avant les premiers contacts entre Européens et Inuits, des kayaks vides venus d'Amérique ou du Groenland ont parfois été retrouvés échoués sur les côtes de Norvège, d'Écosse, de France, ou d'Allemagne. Ces kayaks avaient certainement dérivé à la suite de tempêtes, puis les courants du Labrador ou le Gulf Stream. De tels kayaks ont été conservés dans des églises d'Écosse et de Norvège. Les textes du Moyen Âge mentionnent aussi ces naufrages : près de Lübeck en 1153, près de Rouen en 1508 (un survivant présenté au roi de France), sur les côtes de Hollande au XVIIe17. Les historiens s'interrogent de même sur les récits de la Rome antique à propos d'étranges naufragés « Indiens » jetés par la tempête sur les côtes de Germanie17.

    Quelques exemples d'expéditions en kayak : Franz Romer traverse en 1928 l'Atlantique en solitaire sur un kayak18Oskar Speck voyage d'Allemagne en Australie entre 1932 et 1939. Bernard de Colmont, accompagné de sa femme Geneviève et d'Antoine de Seynes descend pour la première fois en kayak la Green River et la Colorado River en 1938. Paul Caffyn fait le tour de l'Australie en . Howard Rice traverse le Cap Horn en solitaire, en 1989.

    Le mot kayak est un palindrome.

    Notes et références[modifier | modifier le code]

    1.  « Kayac » est une forme peu usitée connue notamment des joueurs de Scrabble : « Kayac » dans le Dico de FunMeninges [archive]
    2. ↑ Revenir plus haut en :a b c d et e Jean MerrienDictionnaire de la Mer, Édition Omnibus, , Pages 512-513.
    3.  D’après l’ethnologue canadien D.W. Zimmerly, les deux types de pagaies (simple et double) étaient historiquement utilisées indifféremment, sauf entre le nord de l’Alaska et le Groenland, où l’on n’utilisait que la pagaie double. La Construction des kayaks, Chasse-marée, janvier 1989, no39, p.29.
    4.  « Made in Anglesey, paddled in the Arctic: the Inuits' plastic kayak rules the waves », The Sunday Times, 28 décembre 2006 en ligne [archive]
    5.  Jean Malaurie, « Remarques sur des formes différentes d'acculturation chez les Esquimaux et les Lapons », dans Annales de géographie, 1958, t. 67, n° 364. pp. 549-554. consulter [archive]
    6. ↑ Revenir plus haut en :a b c d et e Paul-Émile VictorJoelle Robert-LamblinLa Civilisation du phoque : Jeux, gestes et techniques des Eskimo d’Ammassalik, Armand Colin, 1989
    7.  Robert Gessain, « Figurine androgyne eskimo (support de fusil sur le kayak) », dans Journal de la Société des Américanistes, n°43, 1954, pp. 207-217 consulter en ligne [archive]
    8.  (J. Robert, 1970)
    9.  (Bachim M., 1924)
    10. ↑ Revenir plus haut en :a et b Gérard Richez et Josy Richez Battesti, « Les composantes patrimoniales du canoë récréatif au Canada», dans Norois, n° 199, 2006. consulter en ligne [archive]
    11.  Une main est fixe sur le manche, l'autre coulisse d'un tiers de tour à chaque coup de pagaie dans un sens puis dans l'autre
    12.  La force de traction du kayak contrairement à ce que l'on peut croire n'est pas créée par les bras qui sont en fait accessoires au mouvement. Toute la force vient de deux axes très efficaces du corps humain, soit les jambes et le tronc. Rapidement, le mouvement peut être disséqué en trois parties. Le « catch » qui consiste à entrer une pale de la pagaie dans l'eau avec vigueur et avec le bon angle pour permettre une bonne prise dans l'eau. Ensuite vient le « bloc » qui consiste à bloquer ses bras, durcir son tronc et à l'aide de sa jambe du côté de la pale utilisé amorcer une traction en poussant sur la barre. L'effet escompté est de pousser la hanche qui fera tourner le tronc. Cela avec la synergie du bloc des bras permettra à la pagaie de tirer de l'eau. L'image que les entraîneurs utilisent pour décrire le mouvement est que la pagaie doit entrer à chaque coup dans un bloc de béton fendu pour y laisser passer la pagaie. Celui-ci ne bougera pas, c'est le kayak qui va avancer avec l'aide de la traction du tronc et de la hanche. Finalement, le mouvement est finalisé par la « sortie » qui consiste à relever le coude à la fin du mouvement de jambe pour préparer l'autre coup.
    13.  « La tendance des kayaks gonflables - Nootica Webzine » [archive], sur www.nootica.fr (consulté le )
    14.  (en) « Startseite - KLEPPER Lifestyle GmbH » [archive], sur KLEPPER Lifestyle GmbH (consulté le ).
    15.  http://www.nautiraid.com/nautiraid-militaires-kayaks-pliants.html [archive]
    16.  http://www.longhaulfoldingkayaks.com/boats/commando.php [archive]
    17. ↑ Revenir plus haut en :a et b André Jacques, « Des Indiens en Germanie ? », in Journal des savants, 1982, N°1. pp. 45-55. DOI:10.3406/jds.1982.1442
    18.  (en)Pictured Rocks Kayak [archive], sur picturedrockskayak.com, consulté le 15 Avril 2020

    Voir aussi[modifier | modifier le code]

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    Articles connexes[modifier | modifier le code]

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    • La planche à voile (parfois désignée par son nom anglais, windsurf) est un type d'embarcation à voile minimaliste, c'est aussi le sport de glisse pratiqué avec cette embarcation.

      Elle est constituée d'une simple planche ou flotteur, et d'un gréement articulé à la planche par la base du mât. La planche à voile se caractérise par la position debout de son pratiquant nommé « véliplanchiste » et par l'absence de gouvernail et d'écoutes. C'est le véliplanchiste qui soulève puis maintient le mât et la voile en position active, s'orientant sur l'eau en inclinant d'avant en arrière le gréement, ou en changeant ses appuis sur la planche.

      Historique[modifier | modifier le code]

      Planche à voile au début des années 1980

      Origine du terme[modifier | modifier le code]

      Avant l'invention de la planche à voile telle que nous la connaissons, conçue pour naviguer debout, avec un gréement libre monté sur cardan, le terme Planche a voile était utilisé pour des petits dériveurs de plage très plats, à l'accastillage minimaliste, parfois sans cockpit équipés d'un gréement simplifié, comme le Sunfish américain (architecte Cortland Heyniger) et son prédécesseur un peu plus petit, le Sailfish (même architecte) ainsi que nombre d'imitations (comme le Beachcomber britannique) ou de bateaux approchants (Minisail et Minisprint, également britanniques). On le trouve notamment dans un livre de vulgarisation pratique de Jean Merrien paru en poche en 19671, avant la création (brevetée) du système de diabolo par Drake et Schweitzer (1968) et la diffusion en France des premières Windsurfer originales au mileu des années des années 70 .

      Il est intéressant de noter que le Sailfish (ancêtre du Sunfish) conçu par Cortland Heyniger et Alex Bryan était à l'origine (1950) une grande planche de surf biplace (destinée aux postes de sauvetage balnéaires) transformée par l'ajout d'une dérive , d'un mini gouvernail et d'une voile latine provenant d'un canoë canadien. Le cocréateur de la Windsurfer moderne, Jim Drake, par ailleurs ingénieur aéronautique à la NASA, possédait un Sunfish avec lequel il régatait, non sans succès, en Californie.

      Inventeurs[modifier | modifier le code]

      Plusieurs personnes s’attribuent la paternité de la planche à voile.

      Tout d’abord, un jeune Anglais Peter Chilvers qui esquissa, au début des années 1960, une sorte d'ancêtre de la planche à voile.

      Au mois de mai 1964, en Pennsylvanie, un Américain, Newman Darby, installe un mât et une voile sur une planche qui tient plus de la porte que de la planche de surf. Sa planche mesure trois mètres de long pour 90 centimètres de large et possède un mât et une rotule qui malheureusement ne peut s’orienter que latéralement et se trouve dans le dos du pratiquant. Pendant deux ans, il va peaufiner son invention mais ne saura convaincre les investisseurs.

      En , un Français, Serge Loiselot, dépose une demande de brevet pour le « plateau à voile » : flotteur caisson individuel plat de très faible densité aux contours ovoïdes sans arête vive, muni d'une quille-gouverne et d'un mât vertical supportant un mât horizontal de 1 mètre entre lesquels une voile triangulaire est tendue. Cet engin est entièrement démontable[réf. à confirmer]2.

      En 1968, Hoyle Schweitzer, surfeur et Jim Drake, ingénieur aéronautique, mettent au point le système de joint universel (diabolo) qui permet d’orienter le gréement en tous sens en s'inspirant du joint de cardan présent en automobile. Ils créent également le wishbone, un double arceau permettant de tenir le gréement, et dont la forme rappelle l'os dont il est inspiré. Leur brevet d'invention est déposé à l'USPTO le 3.

      Jim Drake et Hoyle Schweitzer déposent alors la marque Windsurfer en s’assurant d’un brevet dans les pays ayant le plus de relations commerciales avec les États-Unis (n'ayant les moyens de déposer le brevet que dans deux pays en Europe, ils choisiront l'Angleterre et l'Allemagne, oubliant la France). Hoyle Schweitzer rachètera par la suite l’ensemble des droits à Jim Drake.

      Développement[modifier | modifier le code]

      En 1973, la société néerlandaise Ten Cate achète la licence Windsurfer pour l’Europe et importe les premières planches à voile. C'est la France qui deviendra cependant le pays où la planche à voile se développera le plus, dans un premier temps grâce à ses pionniers et promoteurs historiques (Patrick Carn, Charles Daher, Pierre-Yves Gires, Yves Loisance) et, dans leur sillage, grâce aux nombreux constructeurs qui s’inspirent de la planche originale Windsurfer sans avoir à en payer la licence.

      L'invention du harnais, qui permet de maîtriser une voile plus grande, marque une transition entre l'ancienne pratique de celle de nos jours. 1977 voit l’arrivée de la Rocket Windsurfer, planche de saut plus courte, avec des attaches pour les pieds (footstrap), et un mât reculé. Le funboard, qui permet la navigation dans les vagues et le vent fort, est né.

      Croquis du brevet déposé en 1968

      Robby Naish devient le premier champion du monde de planche à voile à l'âge de treize ans.

      La planche à voile devient sport olympique en 1984, à Los Angeles4.

      Certains ouvrages de référence (notamment l'encyclopédie pour écoliers Folio Junior / Gallimard) indiquent ou ont indiqué comme inventeur de la Planche à Voile un certain Martin d'Estraux , censé avoir inventé le "vélivole", une planche à voile à gréement sur cardan dès 1913...Il s'agit en fait d'un canular monté de toutes pièces par le journaliste Daniel Allisy de la revue nautique Voiles et Voiliers avec un tel luxe de précision et de détails techniques (costumes d'époque et photos façons autochromes ) que beaucoup de lecteurs ont cru à ce poisson d'avril d'autant plus facilement qu'il fut publié alors que la bataille juridique sur l'antériorité de l'invention faisait rage entre Bic Sport (le Baron Bich) et Windsurfer / Ten Cate (Hoyle Schweitzer).

      Types de pratiques[modifier | modifier le code]

      Aujourd'hui, il existe plusieurs types de pratiques, qui tiennent à la fois aux conditions de navigation et aux préférences du planchiste, et qui donnent lieu à un matériel adapté. Il existe le Funboard et la planche à dérive.

      Régate en monotypie - Planches à dérives[modifier | modifier le code]

      Anciennes catégories[modifier | modifier le code]

      • La Windglider a été la première planche à voile utilisée aux Jeux olympiques, en 1984.
      • La Lechner a été utilisée des Jeux olympiques de 1988 à Pusan à ceux de Barcelone en 1992. C'est une planche à dérive aux formes rondes, instable mais performante, issue de la jauge IYRU Division 2.
      Mistral One Design Class
      • IMCO / Mistral One Design : Monotypie, adaptée à la régate sur des parcours mettant en œuvre toutes les allures et se courant dans des conditions très variées, c'est la pratique qui a été retenue pour la voile olympique de 1996 à 2004. Avec l'avènement du funboard dans les années 1990, elle a été pratiquée essentiellement par des régatiers, des jeunes (circuit international à partir de 16 ans) aux athlètes accomplis (jeux olympiques). Initialement le flotteur mesure 3,72 mètres ou 2,93 mètre pour les moins de 17 ans dérive et une voile de 7,4 m2 ou 6,6 m25.

      RS:X[modifier | modifier le code]

      RS-X

      Depuis 2005, la planche support des Jeux olympiques a été modifiée dans l'idée de rapprocher ce matériel de celui plus performant utilisé au quotidien par les coureurs en Formula ; c'est ainsi l'équipementier Neil Pryde qui a enlevé le marché devant Mistral et d'autres concurrents tels Starboard ou Exocet. Le flotteur a été dessiné par le "shaper" Jean Bouldoires. La surface de voile est de 9,5 m2 pour les hommes et de 8,5 m2 pour les femmes et les jeunes. La RS:X a été la planche présente aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, de Jeux olympiques de Londres en 2012 et de Jeux olympiques de Rio en 2016.

      Bic Techno 293 "One Design"[modifier | modifier le code]

      Cette catégorie monotypique s'adresse aux jeunes véliplanchistes ; elle est en outre une porte d'accès au RS:X, en pratique olympique. La planche est la même pour tous, la Bic Techno 293 OD de 205 L, avec multiples inserts de footsraps, ressemblant à une planche de RS:X. Les voiles vont de 6.8 à 7.8

      Funboard[modifier | modifier le code]

      PWA racing[modifier | modifier le code]

       
      Formula[modifier | modifier le code]
      Formula racing

      Issue de la Race, discipline de régate sur funboard, la formula a été une tentative de supplanter la raceboard, tout en augmentant les chances de courir des régates dans des conditions de vent plus faible et en privilégiant le spectacle (les planches déjaugent).

      Les flotteurs de formula sont dépourvus de dérive, ils sont larges (autour de 1 mètre) et courts (moins de 2,5 mètres). Les voiles de formula sont généralement de très grandes tailles (de 8 m2 à 12,5 m2). Les matériaux employés sont relativement onéreux et fragiles (mâtswishbones et lattes de voile 100 % carbone, voiles en monofilm de faible grammage, etc.), mais très légers, pour favoriser les performances dans les vents faibles.

      Slalom[modifier | modifier le code]

      Pratique alliant la vitesse, l'habileté et la stratégie dans les manœuvres (jibe), le slalom se pratique sur un parcours en W appelé downvind (autour de bouées), plus simple que ceux des One Design ou des formula, n'intégrant ni gain au vent ni gain sous le vent. Elle requiert un vent plus fort (à partir de 15 nœuds) et fait appel à des flotteurs courts (moins de 2,5 mètres) et large, ainsi qu'à des voiles puissantes. Le champion du monde en titre est le Français Pierre Mortefon qui a succédé à Antoine Albeau (FRA 192).

      Longue distance[modifier | modifier le code]

      Variante du slalom, basée sur des lignes droites plus longues et moins de jibe, comme son nom l'indique. La manifestation la plus connue est le Défi Wind de Gruissan (Aude), compétition ouverte à tous, professionnels et amateurs, pouvant regrouper 1400 participants (en 2017): le parcours consiste généralement en deux aller-retours jusqu’à Port-la-Nouvelle pour une distance totale de plus de 30 km.

      Vitesse[modifier | modifier le code]

      Assez peu courante car très exigeante en matériel et en conditions, la pratique de la vitesse s'est considérablement démocratisée avec la vulgarisation des récepteurs GPS. Ainsi chacun peut aisément mesurer sa vitesse n'importe où sans avoir besoin d'une infrastructure lourde et couteuse (capteurs optiques, chronomètres, etc). Il existe de nombreux challenges, aussi bien locaux qu’internationaux.

      La vitesse est une discipline intéressante pour la recherche et développement ainsi que pour les records. Contrairement aux autres, elle est individuelle, le but étant de parcourir une distance donnée le plus vite possible. Historiquement, la distance de référence est de 500 mètres. C'est celle qui sert à établir les records de vitesse à la voile pour toutes les catégories (kitesurf, bateaux, etc), mais grâce au GPS on peut maintenant mesurer la vitesse de pointe, la moyenne sur 10 secondes, sur un mille nautique, etc. Les canaux, naturels ou artificiels, et dans une moindre mesure les bords de plages offshore (vent de terre), sont très recherchés car le plan d'eau doit être le plus plat possible et le clapot réduit au minimum.

      Le matériel est spécifique : les planches sont très étroites (45 à 50 cm pour 2,40 m de long environ), les ailerons sont parfois asymétriques de même que les wishbones, les voiles sont généralement les mêmes que celles utilisées en slalom ou bien des prototypes.

      Le record de vitesse en planche à voile est détenu depuis 20086 par Antoine Albeau. Son record actuel de 53,27 nœuds a été réalisé en 2015 à Luderitz, en Namibie, sur un canal façonné pour offrir les meilleures conditions possibles.

      Zara Davis a établi le record féminin en planche à voile à 45,83 nœuds (84,88 km/h), sur le même canal à la même période.

      La planche à voile a été le support le plus rapide à la voile entre 1986 et 1993 (jusqu'au record de Yellow Pages Endeavour), puis de 2004 à 2008, avant que le kitesurf et le trimaran à foils l'Hydroptère ne se disputent le record validé par le World Sailing Speed Record Council. Celui-ci a été détenu entre 2010 et  par le kitesurfeur américain Rob Douglas. Depuis le , le record est à Paul Larsen avec le Vestas Sailrocket 27.

      Bump & Jump[modifier | modifier le code]
      Planchiste en plein jibe

      Il s'agit de s'adapter à des plans d'eau très divers, et de s'y amuser en combinant vitesse, surfs, sauts de vagues, slalom... Ce type de course est aussi désigné par SuperX.

      Freestyle[modifier | modifier le code]

      Le freestyle, littéralement « style libre » (qui se pratique en mer ou en lac mais aussi en "indoor" à Bercy par exemple dans des bassins remplis d'eau et bordée d’énorme et puissant ventilateur qui simulent le vent), existe depuis l'invention de la planche à voile mais a connu un fort renouveau à l'approche des années 2000, transposant sur des plans d'eau calmes des figures empruntées à la navigation dans les vagues, mais aussi à d'autres sports de glisse.

      Il a permis de montrer à un plus large public une dimension spectaculaire et aérienne de la planche à voile, en mettant l'accent sur la rapidité d'exécution, mais aussi de faire émerger une nouvelle génération de sportifs de haut niveau, tels que Kiri Thode ou encore Gollito Estredo.

      Une multitude de médias et vidéos sont régulièrement postées sur les sites spécialisés.

      On utilise pour cette pratique des flotteurs larges et courts très manœuvrants et des voiles de freestyle à la construction allégée et puissantes. La recherche associée au développement de ce matériel, et du matériel de funboard en général tend à démocratiser l'utilisation du carbone et autres matériaux légers, réactifs et résistants, proposant du matériel toujours plus léger et accessible en termes d'utilisation.

      Il y a aujourd'hui de nombreuses compétitions comme l'European Funboard expression dans le Sud de la France, où l'on retrouve de nombreux véliplanchistes de haut niveau tels Antony Ruenes, Nicolas Akgazciyan, Julien Mas ou Adrien Bosson.

      De plus, depuis 2011 le WindMeet Freestyle Tour organise chaque année une série de compétitions où amateurs et professionnels se retrouvent et s'affrontent.

      Vague[modifier | modifier le code]
      Robby Naish en surf backside

      C'est la pratique la plus spectaculaire et une des plus grisantes, elle nécessite une mer bien formée et un vent assez soutenu, en général supérieur à 15 nœuds et de préférence soufflant de côté par rapport à la plage. On dit alors qu'il est side-shore. S'il souffle de droite, on dit alors que le spot est tribord, s'il souffle de gauche, alors le spot est bâbord. Il s'agit de surfer les vagues et de réaliser des sauts et des figures (backloop, frontloop, aérial...). Les flotteurs de vagues sont courts (autour de 2,2 mètres) avec peu de volume (de 67 à 100 litres max) existant en 1, 2, 3 ou 4 ailerons et très manœuvrants. Les voiles sont petites et moins puissantes que les voiles de slalom ou de vitesse pure, ce qui les rend plus maniables. La discipline exige un très bon niveau de pratique et une excellente condition physique afin de ne pas mettre en danger sa propre vie, ni celle des autres. Faire du Windsurf dans les vagues demande au pratiquant d'être capable de repartir très rapidement en water start, c'est-à-dire sans avoir à remonter la voile au tire-veille, directement par la force de la voile avec le corps encore entièrement dans l'eau. Le jibe ou empannage doit être aussi maîtrisé pour pouvoir effectuer un demi-tour dans l'urgence, comme une vague ou une mousse trop grosse.

       

      Matériel[modifier | modifier le code]

      Matériel de funboard récent (2005)

      Depuis le début de la planche à voile, le matériel a considérablement changé. Les fabricants de planche à voile ont dû alléger chaque élément pour gagner en maniabilité et en accessibilité car la planche à voile a la réputation d'être un sport physique. Le carbone et les matériaux en polymères ont permis de gagner en légèreté. Les planches se sont spécialisées en fonction des disciplines (vitesse, vagues...) mais aussi en fonction des niveaux de pratique : les flotteurs gagnent en largeur pour plus de stabilité. Les gréements se sont diversifiés pour répondre à chaque type de conditions météo. Après l'apparition du kitesurf un nouvel effort a été fourni et on a vu arriver des flotteurs avec des extrusions à l'arrière pour réduire la surface mouillée. En 2011, grâce à la marque AHD, les planches à voiles avec foil apparaissent mais gardent un prix très élevé.

      Les compétiteurs amateurs et les pratiquants assidus (80 sorties par an ou plus) disposent généralement de 4 à 10 planches et autant de gréements afin de s'adapter à toutes les conditions, ce qui peut à terme représenter un budget assez important.

      Malgré les apparences les réglages sont extrêmement précis, de l'ordre du millimètre pour la tension de guindant ou du centimètre pour la position du pied de mât pour ne citer qu'eux, pour obtenir le comportement souhaité (tenue dans le vent fort, passage du clapot, etc).

      Flotteur[modifier | modifier le code]

      Taille et volume[modifier | modifier le code]

      La longueur du flotteur varie communément entre 2,20 et 2,90 mètres. Son volume, qui détermine sa « flottabilité », varie entre 60 et 260 litres.

      Les flotteurs ayant un volume inférieur à 100 litres nécessitent en général de pratiquer le water start, c’est-à-dire de s'aider de la force du vent pour se tirer hors de l'eau, alors que des planches plus volumineuses offrent une meilleure stabilité qui permet plus facilement d'extraire la voile de l'eau en position debout sur la planche. Ce sont le poids, l'habileté du planchiste et la force du vent, plus que le volume du flotteur, qui déterminent le choix de la méthode pour remonter la voile : au tire-veille, debout sur celle-ci, ou le water start. .

      Pour les flotteurs de funboard la taille déterminante n'est plus vraiment le volume mais la largeur.

      Formes[modifier | modifier le code]

      Saut sur eau plate en funboard, une planche sans dérive

      Les flotteurs modernes ont beaucoup évolué et permettent maintenant des prouesses inimaginables dans les années 1980, mais facilitent également l'apprentissage de la planche à voile. Les planches d'apprentissage sont larges (1 mètre) mais courtes (2,5 mètres), ont autant de flottabilité (240 litres) et conservent souvent une dérive, tout en étant performantes. Leur principal intérêt est d'offrir une grande stabilité et une faible sensibilité au placement du débutant, qui peut alors se concentrer sur la maîtrise de sa voile et l'observation du plan d'eau, plus que sur la recherche de son équilibre. Elles peuvent cependant donner du plaisir au nouveau planchiste pendant plusieurs saisons, et lui permettre d'évoluer rapidement, avec une voile de plus grande taille.

      Pour les plus expérimentés, de larges gammes de flotteurs sont adaptées à toutes les pratiques, à toutes les conditions de vent et de mer, et à tous les gabarits et préférences personnelles. Les flotteurs sans dérive sont appelés funboard. D'une manière générale, la tendance actuelle reste aux flotteurs courts et larges, mais le shape (forme et caractéristiques d'un flotteur) est souvent l'objet de retournements cycliques, les solutions écartées cinq ans auparavant au profit de la dernière innovation revenant finalement au goût du jour...

      Aileron[modifier | modifier le code]

      L'aileron est un élément déterminant pour la performance et le confort d'une planche à voile. Sa profondeur, son épaisseur et sa forme, voire leur nombre sur certains flotteurs doivent être adapté au programme de navigation, au gréement, aux conditions de vent et de mer, mais aussi au gabarit du planchiste et à ses préférences de sensations.

      Il est généralement amovible, et est solidarisé avec le flotteur par un « boîtier », qui assure la rigidité et l'hydrodynamisme de l'ensemble.

      Différents types de boîtiers sont aujourd'hui disponibles sur le marché

      • Le boitier Power Box, présent sur les planches de freeride, de freeride et de freestyle-wave. Il présente une vis sur le dessus du flotteur et les côtés sont coniques
      • Le boitier Tuttle Box, proche du boitier Power Box mais aux côtés parallèles et avec 2 vis sur le dessus du flotteur
      • Le boitier Deep Tuttle Box, identique au Tuttle mais plus profond, généralement utilisé pour les ailerons de plus de 40 cm
      • Le boitier US Box, composé d'une vis et d'un écrou que l'on visse directement dans le rail sous la carène. Principalement utilisé pour l'aileron central d'une configuration thruster ou pour l'aileron d'une planche de vague single.
      • Le boitier Slot Box, inspiré des boîtiers de surf que l'on visse sur les côtés du rail, principalement utilisé pour les ailerons des planches de vague multi-fins.

      En vague, plusieurs options sont possibles :

      • Avoir un seul aileron : configuration single.
      • Avoir 2 ailerons : configuration twinzer.
      • Avoir 3 ailerons : configuration thruster. (1 *grand* aileron central et 2 plus petits ailerons latéraux) ou trailer (3 *petits* ailerons)
      • Avoir 4 ailerons : configuration quad.

      Le choix du nombre d'ailerons se fait en fonction de la forme du flotteur et du style du pratiquant.

      En slalom, le marché est partagé entre les ailerons en G10 ou en Carbone. Là aussi, malgré une apparente simplicité, son choix est déterminant et influe considérablement sur le comportement de l'ensemble : longueur au centimètre près en fonction de la taille de la voile et du flotteur mais aussi du poids du planchiste, sa souplesse, son rake (angle du bord d'attaque par rapport à la verticale), etc.

      En freestyle, on utilise généralement des ailerons plus courts afin de permettre la glisse dans les manœuvres.

      Construction[modifier | modifier le code]

      La construction des flotteurs a également progressé. Si la construction en sandwich n'est pas une invention récente, celle-ci s'est généralisée dans toutes les gammes de flotteurs, au détriment de construction en extrudé (mousse enveloppée dans une peau en polyéthylène, très lourde, très solide mais irréparable et peu rigide) ou en thermoformé (pain de polystyrène sur lequel sont moulés à chaud deux panneaux en plastique, plus rigide et légère que l'extrudé, mais aussi plus fragile, notamment à la jonction des deux panneaux, sur la tranche du flotteur). De nouveaux matériaux (fibre de carbonekevlar, mousses de différentes densité et bois) sont de plus en plus utilisés pour améliorer la légèreté et la résistance des flotteurs, mais au détriment d'un coût de fabrication plus élevé.

      Exemple de composition d'un flotteur en sandwich :

      • noyau en polystyrène.
      • fine couche de mousse PVC haute densité pour le sandwich pris entre deux stratifications en fibre de verrefibre de carbonekevlar et résine époxy.
      • pour certaines marques, une fine couche de bois (améliorant la souplesse et la résistance aux chocs ponctuels)
      • finition : peinture ou vernis polyuréthane (comme les carrosseries automobiles), antidérapant et pads en mousse sur le pont.

      Gréement[modifier | modifier le code]

      Planchiste en combinaison étanche assemblant son gréement, tenant son wishbone de la main gauche et son mât de la main droite.

      Le gréement d'une planche à voile est constitué par le pied de mât, qui relie le mât au flotteur, le mât, la voile, ainsi que par le wishbone, relié d'un côté au mât et de l'autre à la voile, et qui permet au véliplanchiste de tenir la voile. Chaque élément est adapté aux exigences des différentes pratiques. Une fois gréé (assemblé), le gréement est souvent désigné par le terme de voile.

      Voile[modifier | modifier le code]

      La taille de la voile varie en fonction du gabarit du véliplanchiste et de la force du vent : de 1,1 m2 pour les enfants à 12,5 m2 environ.

      Les principales évolutions sur les voiles ont visé à limiter leur poids et à mieux définir leur profil. Leur forme, triangulaire à l'origine, s'est perfectionnée grâce à l'utilisation de lattes, puis de camber inducers, qui ont permis de bloquer le creux de la voile dans le premier tiers en partant du bord d'attaque, avant d'être momentanément écartés pour leurs différentes contraintes.

      Les voiles sont assemblées avec différents tissus, selon les pratiques visées. On peut citer le dacron, le mylar et le monofilm. Ce dernier est de loin le plus utilisé de nos jours, il est transparent mais peut être teinté, est très résistant à la traction mais très sensible aux chocs ponctuels et aux Ultraviolets. Il peut être plus ou moins densément tramé pour le renforcer.

      À chaque pratique correspond un type de voile. On peut distinguer les 3 grandes familles de voiles suivantes :

      Voiles de slalom, vitesse ou race[modifier | modifier le code]

      Conçues pour la puissance et la vitesse, elles présentent un profil très étudié et bloqué, notamment grâce aux cambers inducers (au nombre de 3 ou 4) et à de nombreuses lattes, souvent en carbone. Elles sont généralement de fabrication très légère, et de plus grande taille car leur creux stable et la souplesse de leur tête permet de naviguer « sur-toilé » (avec une surface importante par rapport aux conditions de vent), pour être toujours plus rapide, y compris entre les rafales. La tension sur le guidant est considérable (plusieurs centaines de kilos) et nécessite généralement un palan 6 brins et une manivelle.

      Voiles de vague[modifier | modifier le code]
      Chute d'Antoine Albeau dans les vagues

      De taille réduite, ces voiles sont optimisées pour la maniabilité, et sont généralement « souples » et moins puissantes, pour neutraliser la traction en phase de surf et ne pas encombrer le planchiste dans les sauts. Elles présentent aussi la particularité d'être renforcées pour supporter les chutes violentes et la force des vagues après une chute. Contrairement aux voiles de slalom ou de vitesse, les voiles de vagues n'ont pas d'inducteurs de profil au niveau du mât (camber inducer). Le fourreau est rotatif et s'oriente en fonction de l'amure.

      Voiles de freeride, allround, cross[modifier | modifier le code]

      Ces voiles sont plus polyvalentes que les 2 familles ci-dessus, offrant un compromis entre les performances des voiles de race et la maniabilité et la facilité d'utilisation des voiles de vagues, pour permettre aux pratiquants occasionnel ou en phase d'apprentissage, de pouvoir naviguer avec le plus grand plaisir.

      Mât[modifier | modifier le code]

      D'une longueur comprise entre 3,40 et 5,80 mètres échelonnée tous les 30 cm, le mât est un cône en fibre de verre et/ou en carbone, démontable en deux parties ou plus rarement en trois parties8 pour le transport. Pour la discipline des vagues, un mât excédera rarement 4,30 m, les voiles devant être maniables, elles sont plus petites et s'arrêteront aux environs de 6,0-6,2 m2. Ainsi, on navigue en vagues entre 3,7 m2 et 6,2 m2 avec 3 mâts : 3,70 m ; 4,00 m et 4,30 m. Pour les vents très forts et donc les plus petites surfaces de voiles, on peut aussi naviguer avec un mât à 75 % de carbone de manière à mieux encaisser les rafales.

      Le taux de fibre de carbone, pouvant aller jusqu'à 100 %, permet de gagner en légèreté et en nervosité (vitesse de flexion et de retour à la normale en navigation). Les voiles haut de gamme, que ce soit en vagues ou en race, nécessitent donc des mâts avec un fort pourcentage de carbone pour donner le meilleur de leurs performances.

      Pour s'adapter à la longueur du guindant, une rallonge placée à sa base est indispensable quand la têtière de la voile est fixe. D'une longueur totale de 20 à 50 cm et construite en aluminium ou en carbone, elle est réglable tous les centimètres pour la plus précise. Lorsqu'elle est présente c'est sur la rallonge que vient se clipser le pied de mât. Il existe aussi des rallonges placées en tête de mat, leur longueur est fixe.

      À chaque taille de mât correspond un indice de rigidité (IMCS pour indexed mast check system), qui est requis par la voile. Mais la répartition de cette rigidité sur la longueur, bien que non normalisée, est aussi très importante ; dans la pratique on distingue trois courbures selon la rigidité de la tête du mât : hard topconstant curve ou flex top.

      Deux diamètres de mât sont aujourd'hui utilisés :

      Le mât SDM, (Standard Diameter Mast) qui est le diamètre de mât traditionnel et recommandé aujourd'hui quasiment exclusivement sur les voiles à cambers.

      Le mât RDM (Reduced Diameter Mast) qui est un diamètre de mât plus étroit apparu au début des années 90 et conseillé aujourd'hui sur la plupart des voiles de vagues et freeride.

      L'adéquation mât/voile est très importante, une mauvaise courbure pouvant réduire la plage d'utilisation du gréement au point de le rendre quasiment inutilisable.

      Wishbone[modifier | modifier le code]

      Appelé ainsi en référence à l'os de poulet, le wishbone est une double-bôme, qui se fixe sur le mât par une poignée dite automatique, et qui permet de tendre la voile au point d'écoute. Il est également l'élément par lequel le planchiste tient son gréement.

      Généralement constitué de tubes d'aluminium, matériau économique et assez rigide, il peut aussi être réalisé en carbone pour plus de légèreté et de rigidité, pour éviter que le profil de la voile ne se déforme.

      Il peut comporter des bouts de harnais, et un tire-veille, sangle ou corde joignant le pied de mât et la poignée avant du wishbone, qui permet de sortir la voile de l'eau sur un flotteur suffisamment flottable.

      Pied de mât[modifier | modifier le code]

      Élément de liaison entre le flotteur et le gréement, il assure la mobilité du gréement par rapport au flotteur grâce à une articulation. Ce dispositif peut prendre la forme d'un cardan, d'une pièce en caoutchouc appelée diabolo (du fait de sa forme), ou d'un tendon en uréthane. Le pied de mât permet aussi d'étarquer la voile au point d'amure, à l'aide d'un palan: il intègre des réas et un taquet coinceur.

      Figures marquantes du sport[modifier | modifier le code]

      Parmi les sportifs les plus marquants de la discipline, on peut citer Robby NaishBjörn Dunkerbeck, Jason Polakow, Antoine Albeau, Svein Rasmussen (médaille d'or aux JO de 1984 et président de StarBoard). Multiples champions du monde de ce sport, ils sont devenus des stars dans le monde entier.

      En 2016, Victor Fernandez du team Fanatic/North Sails est Champion du monde de vagues. Il a été vice-champion du monde en 2015 et 2014.

      Pratique par pays[modifier | modifier le code]

      France[modifier | modifier le code]

      Parmi les nombreux représentants français de ce sport, on peut citer Raphaël SallesNathalie Lelièvre (cinq fois championne du monde), Nathalie SimonJenna de RosnayErik ThiéméChristian Marty qui effectua la première traversée de l'Atlantique en 1982 (pilote de ligne, il meurt lors du crash du Concorde à Gonesse le ), Patrice Belbéoch (champion du monde en vague dans les années 1990), Franck David, premier français champion olympique dans cette discipline à Barcelone en 1992 et bien sûr Robert Teriitehau, qui a énormément contribué à la médiatisation de ce sport et Arnaud de Rosnay, sportif, photographe et aventurier, disparu entre la Chine et Taïwan le  lors de sa tentative de traversée du détroit de Formose.

      Plus récemment, Antoine Albeau, originaire de l'île de Ré, s'est illustré en devenant champion du monde de Freestyle en 2001, de Formula Windsurfing en 2004, 2005 et 2007, de slalom 42 en 2006, de slalom en 2007, 2008 et 2009, 2010, 2012, 2013, 2014, 2015, 2017, 2018) et enfin de vitesse en 2007 et 2008. Il a également été champion de France à 10 reprises (1986, 1988, 1990, 1991, 1995, 1996, 1997, 1999, 2000, 2001). Il remporte le « Défi Wind » de Gruissan en 2005, 2006 et 2007. Il est le Français les plus titrés de l'histoire du windsurf, le plus titré toute discipline confondue en France et considéré comme l'un des meilleurs véliplanchistes du monde.

      En 2014, Thomas Traversa devient champion du monde de vagues, la discipline reine, succédant ainsi à Patrice Belbeoch 18 ans plus tard.

      Faustine Merret a remporté la médaille d'or aux Jeux Olympiques d'Athènes en 2004 en Mistral One Design.

      Charline Picon a remporté la médaille d'or aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 en RS-X.

      Pierre Le Coq a remporté la médaille de bronze à ces mêmes Jeux olympiques également en RS-X.

      Raphaëla le Gouvello a réalisé la traversée des océans Atlantique, Indien, et Pacifique, ainsi que de la mer Méditerranée.

      En 2008, Julien Bontemps remporte la médaille d'argent aux Jeux Olympiques de Beijing, dans la baie de Qingdao.

      Lucie Belbeoch est championne du monde 2014 en Bic techno+.

      Il existe plusieurs divisions pour la compétition en planche à voile en fonction du niveau et en fonction du support : D1, D2, D3, (Bic Techno 293), RSX, Formula9.

      Plusieurs associations existent, afin d'épauler la Fédération française de voile, qui à elle seule organise plus de 8 800 compétitions de voile par an.

      L'Association Française de Funboard (AFF) organise par délégation de la FFV le championnat de France Vagues et Slalom10.

      Aussi, l'Association France Windsurf (FW) a pour objet de promouvoir l'ensemble des supports de ce sport, encore peu médiatisé, méconnu de tous.

      Notes et références[modifier | modifier le code]

      1.  Jean Merrien (de la poix de Fréminville, Naviguez à la voile, paris, Livre de Poche pratique, 
      2.  Brevet d'invention délivré le 21 mars 1966 INPI Paris
      3.  (en) Brevet US RE31167 E [archive]
      4.  (en) Boardsailing - An Olympic Class History [archive], Bruce Kendall
      5.  Association de Classe France Mistral [archive]
      6.  (en-GB) Administrator« 500 Metre » [archive], sur www.sailspeedrecords.com (consulté le )
      7.  « Liste des records sur le site de la World Sailing Speed Record Council » [archive], World Sailing Speed Record Council, 
      8.  North-Sails 2009
      9.  http://www.ffvoile.fr/ffv/web/pratique/pav.asp [archive]
      10.  « AFF : Association Française de FunBoard » [archive], sur AFF : Association Française de FunBoard (consulté le ).

      Voir aussi[modifier | modifier le code]

      Sur les autres projets Wikimedia :

      Bibliographie[modifier | modifier le code]

      • Philippe Lacombe, « La planche à voile », dans Techniques & Cultureno 39, 2002. Consulter en ligne [archive] : histoire et pratiques en France.

      Articles connexes[modifier | modifier le code]

      Liens externes[modifier | modifier le code]

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      • Le surf (abréviation française de l'anglais surf-riding, où riding signifie « monter » et surf « (vagues) déferlantes ») est une action ou une pratique physique individuelle de glisse sur les vagues, au bord de l'océan. Avec ce sens général, le surf englobe toutes les pratiques dans les vagues, sans restriction d'une posture (debout, sur le ventre, à genoux) ou du type de flotteur1. Faisant depuis des temps immémoriaux partie de la culture hawaïenne, le surf a notamment a été popularisé dans le monde par le double champion olympique du 100 m nage libre Duke Kahanamoku dans les premières décennies du XXe siècle.

        Au sens plus moderne, le surf est aussi une discipline sportive codifiée à la fin du XXe siècle, un sport individuel pratiqué debout sur une planche courte (shortboard), par opposition à toutes les autres disciplines de glisse sur les vagues comme le longboard, le bodyboard, le bodysurf, le skimboard, le stand up paddle, le windsurf2.

        Le surf se pratique sur des sites de surf, appelés « spots », plages qui sont baignées par des vagues plus ou moins grandes et propices à la glisse.

        Les pratiquants sont nommés globalement « surfeurs » ou « surfers »3 (ou exceptionnellement aquaplanchistes[réf. nécessaire]4), sans distinction pour le niveau ou le type de pratique. D'autres termes plus spécifiques existent, comme shortboarder, bodyboardeur, longboardeur, bodysurfeur, etc.

        Termes et polysémie[modifier | modifier le code]

        Le terme « surf » (prononcé [sœʀf]), apparu en français en 19525, est la troncation française du nom composé anglo-américain surf-riding introduit en 19263 et où riding signifie « monter, chevaucher » et surf « ressac, vague déferlante »6. En anglais, le nom simple surf reste cantonné au sens de vagues déferlantes, l'activité étant désignée sous le nom verbal surfing7.

        Au sens le plus ancien, le surf inclut toutes les pratiques historiques ou modernes de glisse sur les vagues, quelle que soit la posture ou le type de planche utilisée1.

        Le terme « surf » a été ultérieurement repris par des sports de glisse non aquatiques, à l'exemple du snowboard ou « surf des neiges » pour désigner d'autres pratique de glisse1.

        Au sens figuré, le surf désigne l'action de passer avec aisance d'une activité à l'autre. Le « surf » a ainsi été repris pour désigner une pratique d'Internet, consistant à parcourir des pages web1.

        Histoire[modifier | modifier le code]

        Origines du surf[modifier | modifier le code]

        Illustration de la pratique du surf à Hawaï vers 1883-1905

        Selon les historiens et anthropologues, diverses pratiques de surf existaient à travers la Polynésie et dans d'autres lieux du Pacifique avant l'époque moderne8. Le surf pratiqué debout sur de longues planches est attestée à Tahiti (1767) et à Hawaï par le récit des premiers explorateurs européens. Mais la pratique des vagues avec un flotteur a certainement été inventée indépendamment en d'autres endroits du monde, comme le suggèrent des pratiques isolées en Afrique, Australie8 ou au Pérou9.

        C'est néanmoins à Hawaï que le surf semble avoir été particulièrement important dans la culture des populations8. Et c'est depuis ce lieu que le surf sera diffusé au XXe siècle dans le reste du monde, popularisant ainsi le mythe que Hawaï serait le « lieu de naissance » du surf8.

        Pratique traditionnelle hawaïenne[modifier | modifier le code]

        Le surf a pendant longtemps été une partie intégrante de la culture hawaïenne, comme une pratique sociale et culturelle (religieuse) ou comme un passe-temps permettant notamment de prouver ses qualités physiques. La majorité des surfeurs pratiquaient sur des planches courtes nommées alaia, en position couchée ou à genoux. Les chefs se distinguaient socialement par la possession des très longues planches olo, dont la construction était couteuse et ritualisée, et qui pouvaient être utilisées pour surfer debout.

        Les premiers comptes rendus à ce sujet seraient ceux de Samuel Wallis et de l'équipage du Dauphin10, premiers Européens à mettre le pied à Tahiti en 1767, ou de Joseph Banks11, botaniste embarqué sur le HMS Endeavour de Cook et qui arriva sur la même île en 1769. Le lieutenant James King en fera mention en complétant les mémoires de Cook après le décès de celui-ci en 177912. En 1788, James Morrison, un des mutins de la Bounty, décrit de manière similaire la pratique du hōrue à Tahiti13.

        La plus ancienne planche de surf connue à ce jour a été découverte en 1905 à Ko'Okena à l'intérieur d'un tombeau. Les archéologues pensent qu'il s'agissait de la sépulture d'une « cheffesse » nommée Kaneamuna, qui régnait au début du xive siècle. Fabriquée dans le fond de l'arbre à pain, cette planche fut retrouvée en parfait état de conservation14.

        Quand Mark Twain visite Hawaii en 1866, il décrit des « indigènes, de tous sexes et âges, s'amusant avec ce passe-temps national qu'est le surf »15.[citation nécessaire]

           

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        Diffusion aux États-Unis et en Australie[modifier | modifier le code]

        Duke Kahanamoku, 1911-1915

        Au début des années 1900, Alexander Hume Ford (1868-1945) et Jack London médiatisent le surf comme un loisir et un moyen d'attraction touristique à Hawaï. Des pratiquants de surf se rassemblent autour du Outrigger Canoe Club, un club nautique réservé aux Blancs. Les Hawaïens George Freeth et Duke Kahanamoku fondent un club multiracial, le Hui Nalu Club (1908), pour rassembler des surfeurs de la plage de Waikiki et maintenir l'influence des Hawaïens sur les sites de surf.

        À partir de 1907, Freeth et surtout Kahanamoku diffuseront le surf hors de Hawaï, en faisant des démonstrations aux États-Unis (Californie), en Australie et en Nouvelle-Zélande. Kahanamoku, champion olympique de natation et acteur hollywoodien, profitera de sa notoriété pour populariser le surf, devenant ainsi le « père du surf moderne ».

        Les planches de l'époque sont en bois et inspirées des modèles anciens hawaïen : notamment la très longue planche olo dédiée au surf debout, alors que la courte planche alaia est peu à peu oubliée. À cette époque les planches ne sont pas seulement utilisées pour le loisir du surf dans les vagues. Elles sont également utilisées pour la pratique de courses de rame et de sauvetage en mer, avec de nombreuses compétitions (sauvetage sportif) organisées aux États-Unis puis en Australie.

        Aileron et longboard[modifier | modifier le code]

        Au milieu des années 1920, l'Américain Tom Blake construit les premières planches creuses (hollow board) plus légères (moins de 50kg), qui se diffusent rapidement à Hawaï et aux États-Unis pour la pratique de la rame et du sauvetage. Blake crée ensuite des planches creuses à structure renforcée. Vers 1935, il crée les premières planche avec un aileron, permettant le contrôle de ces planches légères (moins de 30kg) dans les vagues. Controversées, les planches de Blake deviendront rapidement la référence de tous les surfeurs à travers le monde et marquent le début des planches dites « longboard ».

        La longboard, planche longue et d'un volume de flottabilité important, facilite le départ rapide au surf sur la plupart des vagues petites ou molles ; la pratique typique consiste en de grandes traversées rectilignes le long des vagues, avec éventuellement des mouvements acrobatiques du surfeur sur sa planche (déplacements et croisements de pied).

        Industrie[modifier | modifier le code]

        L'industrie de fabrication de planches de surf se développe aux États-Unis dans les années 1950 et 1960. Les planches dites « Malibu » deviennent la référence. La structure en balsa est progressivement remplacée par le polystyrène, puis les mousses polyuréthanes (1955) qui se généralisent dans les années 1960.

        Les premiers leashs apparaissent dans les années 1950, en France ou aux États-Unis.

        Diffusion en France[modifier | modifier le code]

        Diffusé par des surfeurs américains, la pratique apparait en France à la fin des années 1950, sur la côte basque. Le premier club (Waikiki) est créé en 1959. Les premières compétitions (course de rame) organisées en 1961.

        Avènement du shortboard[modifier | modifier le code]

        À partir des années 1960, les surfeurs australiens développent une manière plus « agressive » de surfer, avec des changements multiples de direction sur la vague constituant différentes figures. Ce nouveau style est facilité par des planches plus légères et courtes. Cette évolution est notamment marquée par le surfeur australien Nat Young qui remporte le titre mondial en 1966, avec des figures innovantes sur une planche de 9'4. Sous l'impulsion de ce dernier, la longueur et le volume des planches ne cessera de diminuer dans les années 1970. C'est le début des « shortboard » (ou planches courtes4).

        Plus légères, plus relevées et effilées au niveau du nez, plus fines, les shortboards sont beaucoup plus maniables et procurent une liberté beaucoup plus importante au surfeur dans sa trajectoire et les figures qu'il peut réaliser. Avec la diminution de la taille et du volume des planches, différentes périodes d'expérimentation aboutissent à la généralisation d'une configuration à trois ailerons (thruster, 1982).

        Cette pratique sur planche courte est devenue dominante : sur le circuit professionnel, sur le nombre de pratiquants et l'industrie du surf, sur la codification récente de la discipline sportive du « surf ».

        La recherche des grandes vagues[modifier | modifier le code]

        En raison de leur matériel, il est très peu probable que les anciens surfeurs hawaïen aient pratiqué sur de grandes vagues cassantes (plus de 3-4 mètres). Avec l'évolution des planches modernes, à partir des années 1950-60, les grandes vagues cassantes commencèrent à devenir le terrain de pratique de certains surfeurs, à l'exemple des grandes vagues de Waimea Bay (Hawaï). À partir de cette époque commença l'exploration du monde à la recherche des rares spots de grandes vagues cassantes. Ces voyages de recherche sont illustrés dans des reportages écrits et des films documentaires à partir des années 1960, à l'exemple de The Endless Summer (1966). Mais les plus grandes vagues restent inaccessibles, la propulsion à la rame (avec les bras) étant trop lente pour se positionner sur ces vagues rapides et éloignées ; il faudra attendre l'invention du surf tracté dans les années 1990.

        Autres pratiques modernes[modifier | modifier le code]

        Bodyboard[modifier | modifier le code]

        Bodyboard

        En 1971, l'ingénieur américain Tom Morey (1935-) crée les premiers bodyboard, courtes planches en mousse destinées au surf sur le ventre (prone) ou à genoux (dropknee). Il s'est inspiré des planches traditionnelles hawaïenne : la paipo (utilisée par les enfants) et la alaia un peu plus grande. Commercialisées sous la marque Morey Boogie, ces planches facile d'accès deviennent un jouet de plage très répandu. Mais le bodyboard est aussi devenu une discipline sportive spectaculaire et exigeante, permettant de surfer les vagues les plus creuses.

        Skimboard[modifier | modifier le code]

        Skimboard sur le shore break

        Apparu aux États-Unis dans les années 1930, le skimboard devient plus répandu en Californie à partir des années 1980. Cette planchette permet de glisser sur de fines pellicules d'eau et d'atteindre les vagues de bord (shorebreak). Sans dérive et très petit, le skimboard permet des manœuvres extrêmement rapides et agressives. Plus récemment, quelques skimboardeurs professionnels comme Brad Domke ont commencé à surfer de grandes vagues plus éloignées, en utilisant des vagues d'accès (side waves), le transfert depuis une longue planche ou bien le tractage en jetski (towing)16.

        Windsurf de vague[modifier | modifier le code]

        Apparue dans les années 1980, le funboard (déclinaison de la planche à voile) a rapidement été pratiqué dans les vagues. Équipés de planches courtes et de voiles maniables, des windsurfers comme Robby Naish ou Jason Polakow se sont rapidement attaqués à de nombreuses vagues hawaïennes. La voile permettant même d'acquérir la vitesse nécessaire pour partir au surf même sur les très grandes vagues, de soutenir la planche sur les lèvres déferlantes (aerial) ou de propulser le windsurfer au-dessus de la vague (sauts). La discipline de « vagues » est ainsi devenues la pratique la plus médiatisée du windsurf et des compétitions mondiales de funboard.

        Longboard[modifier | modifier le code]

        Le longboard se pratique encore, avec des planches longues (plus de 9 pieds, 2,75m.) et épaisses, appelées aussi malibus. Celles-ci sont plus stables mais n'offrent pas autant de maniabilité que les planches plus courtes. Elles permettent par contre de surfer dans des conditions où la planche courte, du fait de son volume et donc de sa flottaison moindre, ne pourrait porter le surfeur. Ce type de surf, favorisant la glisse au détriment de la radicalité des figures, nécessite une adaptation continue de la position du longboarder (nom donné aux surfeurs de longboard). Lorsque celui-ci sent sa vitesse se ralentir par rapport à la vague, il doit avancer à petits pas à l'avant de la planche le long de l'axe (ce qui s'appelle un nose-ride, « la monte à l'avant ») afin d'y déplacer son centre de gravité et ainsi d'augmenter la vitesse de celle-ci et vice-versa. La taille et la stabilité de la planche longue donne la possibilité au surfeur de prendre des poses très théâtrales sur la planche, seul ou en couple.

        Surf tracté et vagues géantes[modifier | modifier le code]

        Surf une vague géante à Nazaré (Portugal), 2017.

        En 1992, Kerbox et Laird Hamilton inventent la technique de surf tracté (towing) à l'aide d'un canot pneumatique à moteur, permettant de se positionner et se lancer sur les très grandes vagues. Les années suivantes la technique est perfectionnée, avec de courtes planches munies de cales pour les pieds (footstraps), le tractage par hélicoptère, jusqu'à la technique actuelle de tractage et récupération par jetski. Cette discipline du surf de très grandes vagues se répand, avoir l'organisation de compétitions mondiales. Aujourd'hui, de très grandes vagues de plus de 15 mètres sont régulièrement surfées (JawTeahupo'o, etc), et quelques rares surfeurs pratiquent sur les « vagues géantes » de plus 20 mètres.

        Autres[modifier | modifier le code]

                       

        Surf professionnel (1990-)[modifier | modifier le code]

        Kelly Slater réalise un brutal virage en haut de vague (roller) durant une compétition, 2006.

        Durant les années 1970-1980, l'élite des surfeurs parvenait difficilement à vivre de sa passion. Ces surfeurs étaient méconnus du public, les compétitions peu médiatisées et les gains des compétitions peu importants. Pour le grand public, l'image du surfeur est souvent le cliché d'un jeune marginal consommateur de drogues.

        Au début des années 1990, la situation évolue rapidement avec l'influence du prodige américain Kelly Slater, qui devient champion du monde à 20 ans (1992), seulement deux années après son entrée sur le circuit WTC. Slater appartient à une « nouvelle école » de surfeurs qui n'hésitent plus à tenter les figures les plus risquées et agressives pour impressionner les juges. Slater parvient surtout à nouer de fructueux contrats de sponsoring avec des industriels (marques de surf ou non), ouvrant la voie à une véritable professionnalisation des meilleurs surfeurs. Slater voyage alors à travers le monde (spots de surf), diffusant les images se sa pratique pour des campagnes publicitaires. Slater accumule les victoires et acquiert une importante notoriété mondiale, alors qu'il endosse également un rôle de surfeur (1992-1993) dans la célèbre série télévisée Alerte à Malibu. Le surf acquiert une nouvelle notoriété auprès du grand public, de même que les compétitions du circuit mondial deviennent très médiatisées (télévision)17. Slater ne cessera de remporter des titres mondiaux (onze) les années suivantes. La nouvelle image du surfeur devient progressivement celle d'un sportif professionnel conciliant sa passion de la mer et la rigueur d'un compétiteur de haut-niveau.

        Vagues[modifier | modifier le code]

        La pratique du surf nécessite de bonnes conditions de vagues. Ces bonnes conditions de vagues ne peuvent être acquises que par de bonnes conditions de vent ou de houle, qui peuvent varier selon les spots (voir sites de surf). Il existe trois sortes majeures de vagues :

        • les vagues creuses (plongeantes),
        • les vagues molles ou peu puissantes (déferlantes),
        • les vagues de petite houle (que l'on pourrait qualifier de flat).

        Les vagues creuses sont les préférées des shortboarders mais aussi des utilisateurs de mini-malibu. Les vagues creuses sont les vagues les plus puissantes, mais pas forcément les plus grandes. En effet, certaines vagues que l'on peut qualifier de creuses sont bien plus puissantes qu'une vague molle de la même taille.

        Spots de surf[modifier | modifier le code]

        Surf à Waikiki Beach Honolulu Hawaii.

        Pour une liste des spots de surfs : voir l'article spot de surf.

        Le terme « spot » désigne le lieu où les surfeurs pratiquent leur activité, il peut s'agir d'une vague, d'une plage ou d'un endroit qui s'en approche.

        Les sites de surf sont de plusieurs types. En fonction du fond marin, on distingue le site de récif sur fond rocheux, ou brisant de récif (reef-break), du site sur fond sableux, ou brisant de sable (beach-break).

        Les fonds rocheux produisent des vagues appréciées et redoutées car elles ont toujours à peu près la même configuration, sont généralement creuses et puissantes avec un niveau d'eau peu profond. C'est le cas de la célèbre vague de Pipeline, sur la côte nord de l'île d'Oahu, à Hawaï. La houle du Pacifique nord se lève brutalement sur un corail mort et provoque une volute très large. La vague est courte, mais très intense. Une seule manœuvre est possible : le tube (le surfeur se laisse enfermer quelques secondes au creux de la volute). La vague est si violente qu'il n'est pas rare de heurter le récif. C'est la raison pour laquelle certains surfeurs, et non les moins talentueux comme Liam Mac Namara, un habitué du spot, portent une protection.

        Les fonds rocheux permettent de « tenir le gros », c'est-à-dire qu'ils permettent à des houles de forte amplitude et avec des grandes longueurs d'onde de produire des vagues très grosses et « surfables ». C'est le cas de Jaws, sur l'île de Maui à Hawaï, de Maverick au nord de Santa Cruz ou plus récemment de Shipstern Bluff en Tasmanie. Ces spots sont célèbres pour leurs vagues gigantesques, qui peuvent atteindre ou dépasser les 10 ou 15 mètres. Les adeptes de ces spots hors normes sont appelés big waves riders, « chevaucheurs de grosses vagues ».

        Dans certains cas les spots à fond rocheux créent des vagues qui déroulent sur une très grande distance, parfois plusieurs centaines de mètres. Ce sont des point breaks. La houle diffracte le long du récif, c'est-à-dire qu'elle change de direction au contact de la masse rocheuse. La zone de déferlement se fait donc uniquement sur ce point de contact. La vague déroule très régulièrement et sa volute y est particulièrement violente car les crêtes de houle convergent vers ce point où l'eau est peu profonde. Les vagues d'un point break sont orientées dans une seule direction. Quand elles déroulent vers la gauche du surfeur lorsqu'il regarde la plage, on parle de vagues « en gauche » et inversement pour la droite. Ces spots se situent souvent le long de caps rocheux, c'est le cas de la droite de Rincon en Californie ou de l'incroyable gauche de Desert Point à Lombok (Indonésie). Ils sont aussi souvent présents le long des passes de récifs coralliens. La houle se lève au large et offre au surfeur une première section relativement tranquille. Puis rapidement, elle tourne pratiquement à 90 degrés en suivant le corail au moment d'entrer dans la passe. Cet instant est attendu avec angoisse et excitation par le surfeur, car la vague double de taille, le niveau de l'eau devient très faible et la volute s'agrandit tandis que la lèvre prend de l'épaisseur. C'est la section à tube qu'on appelle le bowl. Après ce passage il reste encore une centaine de mètres à glisser sur des sections plus molles, mais qui déroulent toujours bien régulièrement vers la gauche.

        Les beach-breaks offrent des vagues généralement plus aléatoires, car ces spots dépendent de bancs de sable, qui par nature sont mobiles. Ainsi leur zone de déferlement est moins définie et moins stable que sur les fonds rocheux. En revanche, sur les meilleurs spots de sable, on trouve des vagues courtes mais très creuses. Les phénomènes de point breaks ne sont pas inexistants pour les beach-breaks, mais plus rares. Mundaka au Pays basque espagnol et surtout Snapper Rock ou Kirra en Australie sont les exemples les plus connus. Les beach-breaks tiennent moins bien le gros que les spots de récifs. Généralement, ils saturent au-delà de trois ou quatre mètres, rendant la pratique du surf impossible. Les vagues ne déroulent plus, mais forment des longs murs d'eau qui s'écroulent brutalement en un seul tenant. On dit que les vagues « ferment ». Le spot de La Nord à Hossegor, ainsi que celui de Puerto Escondido au Mexique ou de Mundaka en Espagne sont les rares exceptions ; on peut y surfer des vagues de cinq mètres et parfois plus18. Les plus beaux beach-breaks se situent dans les Landes en France19, autour du Cap Hatteras aux États-Unis, et à Puerto Escondido dans l'état d'Oaxaca au Mexique. Sur ces spots les bancs de sable ont beaucoup de relief, ils offrent ainsi des zones de déferlement bien marquées.

        Risques[modifier | modifier le code]

        Plage avec un panneau « warning. Shark sighted. Keep out » et le logo d'un requin.
        Signalisation d'une présence de requin, sur le spot de Pyramid Rock, Hawaï, 2015.

        Plusieurs risques sont liés à la pratique du surf, dont notamment :

        • la noyade
        • la collision avec d'autres surfeurs et les planches : contusions, coupures d'aileron, etc
        • la vie marine (requin, épine de raie ou vivemédusepinnipède...) et les micro-organismes comme la bactérie Escherichia coli.
        • les courants
        • le contact contre le fond marin, notamment les fonds rocheux et le corail
        • l'exostose ou « oreille du surfeur », la conjonctivite ou « œil du surfeur »

        Discipline sportive du surf[modifier | modifier le code]

        Planche de surf[modifier | modifier le code]

        Les planches de surf sont aujourd'hui généralement réalisées en résine polyester, fibre de verre et âme synthétique (pain de mousse polyuréthane et résine polyester).

        Les artisans qui fabriquent les planches de surf sont les shapers (« façonneurs »), ainsi que les glasseurs qui eux font le travail de stratification, certains shapers font également le glass.

        On parle de shape, pour désigner la forme de la planche. Avec l'arrivée de nouvelles technologies et l'évolution, il existe maintenant un grand nombre de shapes différents.

        • Shortboard (planche courte)

        C'est le type de planche le plus répandu. Courte et étroite (1,50/2,10 m pour 4449 cm de large), elle est destinée aux surfeurs possédant un minimum de technique.

        • Évolutive, Hybride

        Ce sont des planches de 1,90 à 2,20 m pour une largeur comprise entre 49 et 52 cm. Larges, épaisses, ces planches sont tolérantes tout en offrant des possibilités de manœuvre étendues.

        • Fish

        Les planches dites fishs ressemblent aux évolutives mais sont beaucoup plus courtes et plus larges. De 1,70 à 1,90 m, très large (52 cm ou plus), avec pas mal de volume, un outline assez rond, elles sont l'outil idéal des petites vagues. De plus en plus de surfeurs l'utilisent à la place de leur longboard ou de leur mini-malibu dans les petites vagues de l'été.

        Parfois montés en twin (avec deux dérives), les fish ont peu de rocker et offrent une flottabilité intéressante et surtout permettent de balancer des figures new school plus facilement que n'importe quelle autre planche.

        • Mini-Malibu

        Longues de 2,20 à 2,60 mètres, larges de 52 à 56 cm, ces planches stables offrent une glisse facile aux débutants mais aussi aux surfeurs moyens pour les vagues molles d'été.

        • Gun

        Planche spécifique aux grosses vagues, d'une longueur allant de 2,10 mètres à plus de 3 mètres (abréviation anglaise de elephant gun, « fusil à éléphants »). Les guns sont très volumineux, ce qui leur permet de partir très tôt sur des grosse vagues. Ces planches sont à déconseiller aux débutants et sont vraiment une affaire de spécialistes.

        Pratique et technique[modifier | modifier le code]

        Fichier:Surf ouakam.ogv
        Surfeur regular en frontside sur une vague droite.

        Le surfeur se tient généralement allongé à plat ventre sur sa planche, un bras de chaque côté de la planche. Il rame (comme en crawl) quand il repère une vague qu'il souhaite surfer afin d'acquérir une vitesse suffisante pour que la vague puisse l'emporter. Quand il sent la vague le soulever, il rame plus rapidement puis pousse avec ses mains, et s'appuie sur ses bras pour se redresser en avant dans la bonne direction. En même temps qu'il redresse son buste, sa jambe gauche (pour un regular) ou droite (pour un goofy) vient se placer devant et sa jambe droite (ou gauche) à l'arrière de la planche. Il adopte une posture penchée sur ses jambes fléchies. Une fois debout, les bras servent essentiellement à maintenir l'équilibre et aider à changer de direction. Les jambes jouent un rôle d'amortisseur et d'équilibreur.

        On désigne généralement par regular un individu qui se tient sur la planche pied droit en arrière. Les personnes se tenant pied gauche en arrière sont appelés goofy. Le pied arrière est généralement le pied sur lequel on prend appel lorsqu'on saute. Un surfeur regular, donc qui mettra son pied gauche à l'avant, sera frontside (face à la vague) sur une droite (vague qui déroule du pic vers la droite quand on est debout sur la planche) ; le même surfeur regular sera backside sur une gauche (qui déroule de droite à gauche). Pour un goofy, c'est l'inverse.

        Pratique du shortboard[modifier | modifier le code]

        La discipline la plus connue et la plus populaire se pratique sur des planches de 1,50 m à 2,00 m. En compétition, elle consiste à réaliser des figures dont la difficulté et la qualité d'exécution déterminent le score du compétiteur. Le surfeur cherche généralement à chevaucher (to ride en anglais) la vague parallèlement à sa face, en suivant la direction de son déferlement et en précédant celui-ci. On ne surfe la vague perpendiculairement à sa face qu'au départ (take-off) pour prendre de la vitesse. Sur certains sites, la puissance des vagues permet de surfer à l'intérieur du rouleau. Cette figure, appelée tube, est l'une des plus spectaculaires du surf.

        Compétitions de surf[modifier | modifier le code]

        Le championnat principal est le World Championship Tour (WCT) organisé par la World Surf League (WSL). Il est constitué d'une série de 11 épreuves pour les hommes et de 8 pour les femmes, réparties sur l'ensemble du globe (AustralieMexiqueAfrique du SudFidjiTahitiFranceEspagneBrésilHawaii et États-Unis).

        Il existe deux circuits, le WQS ("World Qualifying Series") et le WCT ("World Circuit Tour").

        Le WQS est le circuit de qualification : chaque année, les 16 premiers du tour WQS passent en WCT et les 16 derniers du WCT doivent retourner en WQS.

        Les épreuves concernant le WCT se déroulent généralement entre les mois de février et décembre. Le classement est réalisé grâce à un système de points acquis par les surfeurs à chaque épreuve. Le surfeur qui a le plus de points à l'issue de la dernière étape, le Pipe Masters sur l'île d'Oahu à Hawaii, est déclaré vainqueur.

        Le WCT est qualificatif pour les Jeux Olympiques pour les 10 premiers hommes et 8 premières femmes du classement, dans la limite de deux concurrents de chaque genre par pays 20.

        Il existe en parallèle des championnats du monde, organisés par l'Association internationale de surf, et servant eux aussi de circuits de qualification aux Jeux Olympiques, depuis que ce sport a été admis comme discipline additionnelle pour les jeux de 2020 (reportés à 2021)21.

        La compétition est loin d'être un passage obligé. En effet, certains surfeurs appelés « free surfers » comme Laird Hamilton sont devenus de véritables légendes de la discipline sans carrière dans le circuit professionnel (en tout cas, pour ce qui concerne le surf, puisque ce dernier est un ancien véliplanchiste).

        Surfeurs renommés[modifier | modifier le code]

        Organisations[modifier | modifier le code]

        Surfrider Fondation Europe[modifier | modifier le code]

        La Surfrider Foundation Europe est une association à but non lucratif qui se propose de protéger et mettre en valeur les océans, les vagues et le littoral. Elle a été créée en 1990 par un groupe de surfeurs dont Tom Curren, triple champion du monde de surf. Elle regroupe plus de 3 500 adhérents en Europe. Elle compte parmi ses membres des personnes passionnées par les océans et soucieuses de l'environnement.

        Les objectifs principaux de Surfrider Foundation sont de :

        • lutter contre la pollution des océans : marées noires, rejets illicites d'hydrocarbures, déchets flottants, pollutions bactériologiques... ;
        • informer le public de la qualité des eaux, des législations et des risques réels en cas de pollution ;
        • faire prendre conscience de l'ampleur de la pollution et faire comprendre les enjeux de la protection de l'océan.

        Surfrider Foundation a servi de modèle et des antennes locales existent dans le monde entier : Surfrider Foundation EuropeSurfrider Foundation BrazilSurfrider Foundation JapanSurfrider Foundation AustraliaSurfrider Foundation Maroc.

        Notes et références[modifier | modifier le code]

        1. ↑ Revenir plus haut en :a b c et d Thierry OrganoffSurf Life : Culture, sport & lifestyleFleurus, 170 p. (ISBN 978-2-317-01182-5lire en ligne [archive])
        2.  Voir la distinction entre surf et « disciplines associées » pour la Fédération française de surf
        3. ↑ Revenir plus haut en :a et b Rubrique Surf [archive], CNRTL.
        4. ↑ Revenir plus haut en :a et b Terme recommandé par l'OQLF et par la Commission générale de terminologie et de néologie, et publié au Journal officiel de la République française le 26 novembre 2008. [PDF] [1] [archive]
        5.  Jean Tournier, Les mots anglais du français, Belin, 1998, rubrique Surf, p. 74-75.
        6.  « Définitions : surf - Dictionnaire de français Larousse » [archive], sur larousse.fr (consulté le ).
        7.  Ainsi surfing waves signifie « vagues pour surfer » mais surf spot « coin à vagues ».
        8. ↑ Revenir plus haut en :a b c et d (en) Robert Edelman et Wayne Wilson, The Oxford Handbook of Sports History, 240 p. (ISBN 978-0-19-985892-7lire en ligne [archive])p. 225.
        9.  Le surf au Pérou sur les Caballito de totora, dans (en) Matt WarshawThe History of SurfingChronicle Books (ISBN 978-1-4521-0094-4lire en ligne [archive])p. 18-22
        10.  [2] [archive]
        11.  (en) F. Fleming, Off the Map. Tales of Endurance and Exploration, Atlantic Monthly Press, (2005 ?), p. 154.
        12.  (en) History of Surfing [archive] Surfing for Life
        13.  Christian Durocher, Tahiti Tourisme, « Le Surf, ou Horue, une invention polynésienne », Tahiti Infos,‎  (lire en ligne [archive]).
        14.  Kaneamuna [archive]
        15.  (en) Roughing It by Mark Twain [archive].
        16.  « Brad Domke skimboarding à Teahupoo - Surf-Report » [archive], sur Surf-report.com (consulté le )
        17.  Randy Scherer, Kelly Slater (ISBN 978-1-4205-0757-7lire en ligne [archive])p. 27-30
        18.  Surf Session no 235 [archive].
        19.  Philippe Lesaffre« Comment le surf a débarqué en France » [archive], sur Le Zéphyr (consulté le )
        20.  (en-US) « Black Girls Surf is Trailblazing to the Olympics » [archive], sur Sea Maven (consulté le )
        21.  « Surf : le point sur les surfeurs qualifiés pour les JO de Tokyo 2020 - Surf - JO » [archive], sur L'Équipe (consulté le )

        Voir aussi[modifier | modifier le code]

        Bibliographie[modifier | modifier le code]

        • Augustin, J.-P. (Ed.). (1994). Surf Atlantique. Les territoires de l'éphémère. Talence: Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine.
        • Guibert, C. (2007). Univers du surf et stratégies politiques en Aquitaine. Paris: L'Harmattan.
        • Jérémy Lemarié, Surf : Une histoire de la glisse, de la première vague aux Beach BoysArkhê, 2018.
        • Al Azzawi, T. (2009). Les surfs. D'une pratique à la mode à des modalités de la pratique. Biarritz: Atlantica.
        • AJ DungoIn WavesCasterman (ISBN 978-2-203-19239-3).

        Articles connexes[modifier | modifier le code]

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        Liens externes[modifier | modifier le code]