Imprimer
Catégorie : Mythologie
Affichages : 466

Hermès

 
 
Hermès
Dieu de la mythologie grecque
Hermes Ludovisi, copie romaine conservée au Musée national romain à Rome.
Hermes Ludovisi, copie romaine conservée au Musée national romain à Rome.
Caractéristiques
Fonction principale Dieu du commerce et des voyages, héraut des dieux, dieu des voleurs et messager des dieux
Résidence Mont Olympe
Lieu d'origine Grèce
Période d'origine Antiquité
Groupe divin Divinités olympiennes
Équivalent(s) par syncrétisme Mercure, Turms
Famille
Père Zeus
Mère Maïa
Premier conjoint Péitho
Deuxième conjoint fille de Dryops
• Enfant(s) Pan
Troisième conjoint Aphrodite
• Enfant(s) Hermaphrodite, Priape
Quatrième conjoint Hersé
• Enfant(s) Céphale, Céryx
Cinquième conjoint Polymèle
• Enfant(s) Eudore
Sixième conjoint Chioné ou Stilbé
• Enfant(s) Autolycos
Septième conjoint Phaéthuse, Clymène, Myrto ou Théobule
• Enfant(s) Myrtilos
Huitième conjoint Antianira
• Enfant(s) Échion et Eurytos
Neuvième conjoint Eupolémie
• Enfant(s) Éthalidès
Dixième conjoint Apémosyne
• Enfant(s) Les Satyres dont Silène
Onzième conjoint inconnu
• Enfant(s) Abdère, Angélia, Daphnis, Palaestra
Symboles
Attribut(s) sandales ailées, caducée, lyre, pétase

Dans la religion grecque antique, Hermès (Ἑρμῆς / Hermễs en grec, Ἑρμᾶς / Hermãs en dorien) est une des divinités de l'Olympe. Il est le messager des dieux, principalement de Zeus, au même titre qu'Iris, et leur intermédiaire auprès des hommes.

Donneur de la chance, inventeur des poids et des mesures, gardien des routes et carrefours, il est le dieu des voyageurs, des bergers, des commerçants, des voleurs et des orateurs. Il conduit les âmes aux Enfers1.

Il tient une place importante dans la mythologie grecque en intervenant dans de nombreux mythes. Son équivalent latin est Mercure.

Étymologie

Le nom d'Hermès Hermeíãs d'où ionien-attique Hermễs semble attesté dans les tablettes mycéennes. L'absence d'étymologie sûre a suggéré que le dieu pouvait être une divinité préhellénique ou empruntée, mais aucune de ces hypothèses n'a conduit quelque part2.

Néanmoins, Felice Vinci et Arduino Maiuri rapprochent son nom du terme sanskrit gharmah, « chaleur », dont la racine se retrouve dans l'adjectif grec θερμός, « chaud », « ardent » (ainsi que dans l'arménien jerm). Selon eux, il est raisonnable de supposer qu'un ancien dieu du feu se cache derrière ses traits3

Origine

Selon Jean Haudry, son origine lunaire « largement estompée » est néanmoins révélée par le jour de sa naissance : le quatrième jour du mois qui commence après les trois jours de la nouvelle lune4. Pour Ernst Siecke, Hermès est un ancien dieu lune indo-européen5. Son qualificatif d'Ἀργειφόντης / Argeiphóntês peut être interprété comme celui « qui gonfle dans la clarté », une désignation de la lune dans sa phase ascendante6. Il est lié à la déesse lunaire Hécate.

Des éléments importants de sa légende suggèrent d'identifier Hermès à un ancien « Feu divin »7,3 : comme Héphaïstos et Prométhée, il est présenté comme l'inventeur de l'allumage du feu par frottement8,3. Son association avec Hestia, la divinité du feu sacré et du foyer, est caractéristique du couple contrasté entre feu mobile et foyer fixe9,3. Hermès représente le feu ouvert, allumé dans les bivouacs par ceux qui voyagent, travaillent ou errent la nuit, tels les bergers, les marchands, les voyageurs et les voleurs, soit, tous ceux qui dans la Grèce antique le considéraient comme leur dieu tutélaire3. Le feu des bûchers sur lesquels les corps des morts étaient brûlés explique également sa fonction de dieu psychopompe, qui conduit les âmes des morts vers l'au-delà (Od. XXIV, 1-10)3. Son caractère phallique est étroitement lié à sa nature de « Feu divin »10.

Pour Felice Vinci et Arduino Maiuri, il est même possible d'identifier le pendant originel d'Hermès dans le monde romain : il ne s'agirait pas de Mercure, mais de l'ancien dieu Terminus, dont la dimension originelle liée au feu s'est progressivement estompée au fil des siècles, comme cela s'est produit aussi pour Hermès3.

Mythe antique

Jeunesse

Selon la légende, il est le fils de Zeus et de Maïa, qui, fille du Titan Atlas, est une immortelle mais n'est pas une déesse11,12. Il naît un matin dans une caverne du mont Cyllène en Arcadie13 « pour être le tourment des hommes mortels et des dieux immortels14 ». Selon le premier Hymne homérique qui lui est consacré, il bondit de son berceau quelques instants seulement après sa naissance et se met en quête du troupeau d'Apollon15. Sur son chemin, il rencontre une tortue qu'il tue ; de la carapace, il fabrique une lyre sur laquelle il célèbre sa propre naissance ainsi que la demeure de sa mère16. Quelque temps plus tard, il invente la flûte de Pan ou syrinx17. Il gagne le soir même la Piérie où paissent les troupeaux divins18. Il dérobe cinquante bœufs à son demi-frère Apollon, soit la moitié d'une hécatombe19. En cherchant à faire cuire deux des animaux, il découvre l'art de faire le feu en frottant des morceaux de bois l'un contre l'autre20, puis consacre la viande aux douze dieux. Lui-même s'abstient de toucher au sacrifice. Après avoir dispersé les cendres, il retourne chez sa mère à laquelle il annonce avec assurance son intention d'embrasser le meilleur des métiers, c'est-à-dire celui de voleur21.

Quand Apollon découvre son voleur, Hermès commence par prétendre être un nouveau-né sans malice, proposant même de jurer de son innocence sur la tête de Zeus22. Le dieu archer n'est pas dupe et veut saisir son demi-frère par le bras quand Hermès l'arrête par un éternuement. L'affaire est finalement portée devant Zeus. De nouveau, Hermès proteste de son innocence. Amusé par la précocité de son fils, le roi des dieux ordonne la réconciliation ; Hermès devra lui révéler l'endroit où il a caché le troupeau23. Il devra aussi charmer son frère en jouant de la lyre, puis lui donner l'instrument ; Apollon lui accorde en échange une baguette d'or, le futur caducée24, et le don de prophétie mineure par le biais de l'oracle des Thries (femmes-abeilles)25.

Selon Pausanias, il est élevé par Acacos, fils de Lycaon, par ailleurs fondateur d'Acacésion en Arcadie, d'où son épiclèse d'« Acacésien ».

Amours et descendance

Il apparaît souvent sous les traits d'un jeune homme « à sa première barbe, dans le charme de cet âge »26. Il se plaît en la compagnie des Charites et des Heures. Devant le spectacle d'Arès et d'Aphrodite faits prisonniers par Héphaïstos, il s'exclame que lui aussi aimerait dormir dans les bras de la déesse, fût-ce au prix de trois fois plus de chaînes.

Avec Aphrodite justement, Hermès engendre Hermaphrodite, divinité bisexuée, mais aussi Éros dans les traditions plus tardives27. Il est, selon les auteurs, le père de dieux rustiques à la sexualité débridée tels Pan, son fils par « la fille de Dryops » (Hymne homérique à Pan) ou par la nymphe Thymbris ou Hybris (pseudo-Apollodore), ou par la nymphe Pénélope (les Dionysiaques), voire par Pénélope, femme d'Ulysse (divers récits post-homériques) ; comme Pan ou comme le dieu phallique Priape, parfois également donné pour son fils (Hygin, Fables), il est d'ailleurs souvent représenté sexe dressé (il aime la beauté humaine) et ses amours sont aussi bien féminines (nymphes) que masculines (Pollux, frère jumeau de Castor et archétype du guerrier valeureux, ou le bel Anthéos d'Assessos par exemple). La tradition hésiodique lui prête des amours avec la nymphe-déesse Calypso, rencontrée par Ulysse dans l’Odyssée, qui le rend père du peuple des Céphalléniens (Hésiode, Catalogue des femmes[réf. incomplète]). On le range également volontiers parmi les prétendants de Perséphone et divers chants des Dionysiaques (notamment le chant VI) lui reconnaissent pour épouse Péitho, la déesse de la Persuasion. Pindare, enfin, lui attribue la paternité d'une fille, la déesse messagère Angélia ou La Renommée, sans toutefois indiquer le nom de la mère de cette dernière28.

Hermès est également le père d'amants mythologiques célèbres, comme Abdère (amant d'Héraclès) ou Daphnis (de Pan ou Apollon).

Apémosyne a été violée par Hermès.

Parmi ses autres enfants, on compte notamment :

 
Hermès Ingenui, copie romaine d'un original grec du Ve siècle av. J.-C., musée Pio-Clementino, Vatican.

Fonctions

Messager des dieux

 
Hermès psychopompe. Lécythe du Peintre de la Phiale, vers 450 av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen de Munich.

Sa fonction de dieu messager et accompagnateur a été préfigurée par sa fonction pastorale dont est resté encore plus proche son fils Pan30.

Lors de la guerre de Troie, il prend parti pour les Achéens mais ne participe guère à la bataille. Cependant il se retrouve face à Léto mère d'Apollon et d'Artémis mais refuse de la combattre. Il se contente d'être le messager et l'interprète (on rapproche son nom du mot ἑρμηνεύς / hermêneús, « interprète ») de Zeus. Ainsi, il guide au mont Ida Aphrodite, Athéna et Héra qui concourent pour la pomme d'or, afin de les soumettre au jugement de Pâris. Il escorte Priam, venu chercher le corps d'Hector, dans le camp grec ; il avertit (sans succès) Égisthe de ne pas tuer Agamemnon ; il transmet à Calypso l'ordre de libérer Ulysse. Après la guerre, c'est lui qui amène Hélène en Égypte.

De même, c'est lui qui, d'après le pseudo-Apollodore, devant enlever Io sur demande de Zeus, tue Argos aux cent yeux, placé en surveillance par Héra, d'où son épiclèse d'« Argiphonte » (Ἀργειφόντης / Argeiphóntês, « tueur d'Argos ») — l'interprétation de cette épithète est pourtant sujette à caution : la légende d'Argos est probablement postérieure à Homère, qui emploie déjà cette épiclèse ; une autre interprétation traduit par « à la lumière blanche, éblouissant ». Guide des héros tout comme Athéna, il conduit Persée dans sa quête de Méduse et guide Héraclès dans les Enfers.

Conducteur des âmes vers Hadès, d'où son épithète de Πομπαῖος / Pompaĩos, puis plus tard « Psychopompe » (en grec Ψυχοπομπός / Psukhopompós). À la fin de l'Odyssée, on le voit ainsi conduisant les âmes des prétendants dans le pré de l'Asphodèle. L'hymne orphique consacré à l'Hermès souterrain, chthonien ou infernal, le dit fils de Dionysos et d'Aphrodite31. Il le qualifie également de « maître des morts »32.

Cette fonction de messager, de convoyeur et de héraut ne doit rien à ses origines pastorales, mais est typique des Feux divins : c'est celle du feu sacrificiel qui relie les dieux et les hommes. Cette fonction est également une des fonctions principales d'Agni, la divinité védique, seigneur du feu sacrificiel et du foyer33.

Statut social

Il est qualifié de (w)ánax « roi », de despótēs « maître de maison ». Comme Janus et d'autres Feux divins, il partage le statut et les prestiges du maître du foyer où il brûle34.

Mais, extension inverse, il est le dieu des serviteurs. Dans Prométhée enchaîné, Prométhée le qualifié de « valet », de « serviteur », qualifications qui sont en accord avec la fête des Hermaia au cours de laquelle les maîtres servent leurs serviteurs. C'est un dieu populaire qui sert les petites gens et dont le pilier se trouve sur les lieux de leur travail et de leurs divertissements35.

Inventeur

Il est l'inventeur de la production du feu par frottement. Ce faisant, il donne le feu aux hommes, fonction comparable à celle de Prométhée36.

Il est aussi l'inventeur de la cithare qu'il donne à Apollon. Ensuite, il invente la flûte de Pan qui reflète ses origines pastorales37.

Nature

Il est, parmi les dieux grecs, le plus proche des hommes et le plus bienveillant à leur égard : il leur donne l'écriture, la danse, les poids et mesures, la flûte et la lyre, le moyen de produire une étincelle lorsque le feu s'est éteint. Aristophane dit de lui que « c'est le plus humain et le plus libéral des dieux »38. C'est Hermès qui a fait don de parole à Pandore la première femme et qui a présenté Pandore aux hommes. Il réunit en lui la triade de la pensée de la parole et de l'action. Dieu de la parole, de la voix qui est liée à sa fonction de héraut et qui justifie l'usage de lui réserver la langue des victimes sacrificielles, il est celui qui donne la connaissance : « nous demandons la connaissance, don d'Hermès »39. On lui attribue l'invention des mathématiques et de l'astronomie.

Néanmoins, contrairement à Dionysos « philanthrope », il est dit philandros : les hommes (ándres) qu'il favorise sont ses compagnons ou plutôt ses complices, ceux qui réussissent par chance, habileté ou malhonnêteté40. Le vol des vaches d'Apollon lui a valu le titre de « Prince des voleurs » et il existe un culte d'Hermès kléptēs « voleur » à Chios comme à Samos. Cette activité se concilie avec son caractère nocturne et son premier hymne homérique le décrit comme un « brigand » et comme un « Ravisseur de bœufs ». Autant de qualités qui s'accordent aux origines pastorales d'Hermès à travers la pratique traditionnelle de la razzia et autant de points communs avec le dieu védique Rudra dont il partage les mêmes liens avec le feu. Dans les deux cas, elles sont liées au paradoxe traditionnel du feu qui se voit mieux dans l'obscurité41.

Il est avant tout la personnification de l'ingéniosité, de la mètis (intelligence rusée) et de la chance. Le mot « coup de chance », lorsqu'un bienfait arrive inopinément, se dit en grec ancien Ἑρμαιον / hermaíon) et évoque le dieu également. Dans ses Caractères, le philosophe Théophraste rapporte ce proverbe antique : Ἑρμῆς κοινός42, « Hermès est à tout le monde », qui signifie que le dieu est loué pour avoir apporté la bonne fortune, le bon hasard43,44. Il est qualifié de kunánkhēs et de kandaúlēs « étrangleur du chien », « qui triomphe de la malchance »45.

Épithètes et attributs

 
Hermès portant un pétase. Coupe attique à figures rouges, c. 480–470 av. J.-C. Vulci.

Culte

 
Stèle hermaïque en pierre, 129-138, Musée national archéologique d'Athènes.

Les hermès

La forme la plus ancienne de son culte s'adressait à ses représentations dites hermai, en Arcadie ou en Attique, sous la forme de colonnes de pierre quadrangulaires surmontées d'une tête barbue, pourvue éventuellement d'un phallus et souvent accompagnées d'une inscription. Ces hermès se trouvaient au bord des routes, sur les frontières, aux croisements, aux portes des villes et des maisons, mais également sur les places, dans les gymnases, les bibliothèques, les sanctuaires. Ils constituent la base de son culte51.

Il était de coutume de placer des empilements de pierres en son honneur aux carrefours : chaque voyageur ajoutait une pierre à l'édifice. Ces tas de pierres ont été peu à peu supplantés par des bornes en pierre de forme phallique placées le long des routes, pour aboutir à la forme équarrie et quadrangulaire des hermès, surmontés de la tête du dieu et portant, en leur centre et en relief, ses attributs virils (voir le scandale de la mutilation des Hermès, Hermocopides, auquel fut mêlé Alcibiade).

Les hermai recevaient des couronnes, des onctions, différents dons comme de la monnaie, des fruits, des épis, des gâteaux, des victimes animales. Quelques-uns de ces hermai sont janiformes, présentent une tête féminine et une tête masculine. D'autres associent deux têtes masculines, l'une imberbe et l'autre barbue. Certaines sont tricéphales, d'autres quadricéphales51.

Toute rencontre, tout événement, tout accident imprévu sur une route est appelé « don d'Hermès » (en grec ἕρμαιον / hermaion qui désigne aussi notre coup de chance).

Culte public

 
Kriophoros Hermes qui porte le bélier, copie romaine tardive d'un original grec du Ve siècle av. J.-C. Musée Barracco, Rome.

En dehors de ces hermès, le dieu n'a pas d'autres sanctuaires : « pas un seul grand temple, pas une ville où le dieu règne en maître incontesté dans une demeure centrale »52.

Ainsi, bien qu'il soit un dieu très populaire, son culte public est peu développé. Plusieurs régions de la Grèce, au premier chef l'Argolide, intègrent dans leur calendrier un mois qui lui est dédié, Ἕρμαιος / Hermaios (mi-octobre à mi-novembre). Il semble avoir été associé à une fête des morts. Dans une symbolique similaire, un sacrifice lui est offert, toujours à Argos, le trentième jour suivant des funérailles. À Athènes, au troisième jour des Anthestéries, une offrande de gruau de graines est consacrée à Hermès chthonien. Ce rapport à la mort est lié au cycle du sommeil sur lequel il exerce une influence, notamment sur les rêves. Alors que pour la plupart la mort est un sommeil, Hermès éveille les siens pour une survie consciente. Cet éveil ouvre aux initiés la « voie » hodós des dieux. Ce rôle sera probablement l'origine du lien entre Hermès et la littérature ésotérique dite « hermétique »53.

Il est célébré sous le nom de Kadmilos au sanctuaire des Grands Dieux de Samothrace comme le compagnon d'Axieros-Déméter, la Grande Mère[réf. nécessaire].

Hermès, messager des dieux était le patron protecteur des Céryces, hérauts officiels qui portaient le caducée comme lui54. Hermès est, avec Héraclès, le patron des gymnases et palestres, où son buste est toujours présent. Il protège donc les sportifs et est le fondateur des concours de lutte (sa fille Palaestra est d'ailleurs tout à la fois l'inventrice de ce sport et sa déesse). C'est donc le dieu du commerce, des voyageurs et des voleurs, des pasteurs et de leurs troupeaux, ainsi que des orateurs ou des prostituées55.

Sa victime préférée est le bélier et il est souvent représenté en portant un, c'est l'Hermès criophore, figure typique de ses origines pastorales. Comme offrande, il apprécie beaucoup la pâtisserie, affinité commune qu'il partage avec Vesta56. Comme dieu des orateurs, ses offrandes préférées sont le lait mêlé de miel et les langues d'animaux.

Correspondances et postérité

Dans la Rome antique, Hermès est assimilé au dieu romain Mercure.

Il correspond à Sarmis ou Armis chez les Daces57, Armes chez les Scythes et Sarruma en Anatolie 58.

Les trois Hermès

Vers la fin de l'Antiquité, notamment dans l'Égypte hellénisée, Hermès est assimilé à Thot (nom grec — le nom égyptien était Djehuty), le dieu des savoirs cachés. Il devient ainsi l'auteur mythique, sous le nom d'Hermès trois fois le plus grand, ou trismégistos, ou Hermès Trismégiste, d'une véritable bibliothèque ésotérique qui nourrit par la suite, notamment, les travaux des alchimistes du Moyen Âge.

« La généalogie la plus classique d'Hermès à l'époque hellénistique fut élaborée au IIIe ou IIe siècle avant Jésus-Christ. Elle fait commencer la série des Hermès par Thot, qui grava sa science sur des stèles et la cacha. Son fils fut Agathodémon… Le fils d'Agathodémon est le deuxième Hermès, c'est lui que plus tard, au IIe siècle, on appelle souvent Trismégiste… Et le fils du Trismégiste est Tat » (Antoine Faivre)59.

Pour André-Jean Festugière, la tradition « hermétique » n'a utilisé le nom d'Hermès que comme un prête-nom pour contenter le besoin de révélation propre à l'époque hellénistique60.

Hermès au Moyen Âge et à la Renaissance

 
Statue d'Hermès dans les jardins de Versailles.

Au Moyen Âge, Robert de Chester affirme :

« Nous lisons dans les anciennes histoires des dieux qu'il y eut trois Philosophes dont chacun s'appelait Hermès. Le premier fut Hénoch… Le deuxième fut Noé… Le troisième fut l'Hermès qui, après le Déluge, régna en Égypte. » (préface au Liber de compositione alchemiae, 1144).

Plus tard, Hermès apparaît notamment dans les travaux des alchimistes et des hermétistes (qui lui doivent leur nom) sous le nom d'« Hermès Trismégiste ». L'adjectif référant à Hermès est hermaïque.

Dans l'islam, Idris-Hermès est associé à Hénoch, fils de Yared, arrière-grand-père de Noé61. Il est mentionné dans le Coran (XIX, 57 ; XXI, 85).

Hermès dans les arts après l'Antiquité

Littérature

Notes et références

Bibliographie

Sources primaires

Sources secondaires

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Sources radiophoniques

Articles connexes

Liens externes