Imprimer
Catégorie : Education Nationale
Affichages : 2022

La magie est une pratique fondée sur la croyance en l'existence d'êtres, de pouvoirs et de forces occultes et surnaturels, permettant d'agir sur le monde matériel par le biais de rituels spécifiques.

Dans de nombreuses cultures, les moyens mis en œuvre par la magie en tant que science occulte s’opposent aux religions établies ainsi qu'à de nombreux raisonnements scientifiques1. Les évolutions des connaissances scientifiques, qui donnent des explications aux phénomènes comme la foudre, les mouvements des planètes, ou les réactions chimiques, se sont progressivement opposées à la croyance en la magie2.

Description[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot français « magie » vient du latin magia, lui-même issu du grec μαγεία (mageia), « religion des mages perses », « sorcellerie3 ».

Pour remonter plus haut, il faut aller jusqu'en Perse. Le mot maguš4, « mage » en vieux-perse, est visible pour la première fois sur une inscription gravée en 515 av. J.-C. à Béhistoun (Perse antique, Iran actuel), sur les exploits de Darius Ier, roi de Perse, qui a renversé en 522 av. J.-C. Gaumâta, un mage mède qui s'est proclamé roi de l'empire perse. « Darius le Roi dit : « Ensuite il y avait un homme, un Mage, du nom de Gaumâta5. » En perse, mag signifie « science, sagesse ». Héraclite (vers 500 av. J.-C.) est le premier à utiliser le mot, en énumérant « les somnambules, les mages (μάγοι), les bacchants [initiés à Dionysos], les ménades [initiées à Dionysos], et les initiés »6Hérodote, vers 420 av. J.-C., précise le sens : « Les tribus mèdes sont : les Bouses, les Parétacènes, les Strouchates, les Arizantes, les Boudiens, les Mages (μάγοι) »7. En fait, les Mages forment la caste sacerdotale des Mèdes8, comme les Brahmanes sont la caste sacerdotale des Hindous. Certains Mages sont prêtres. Ils ont diverses fonctions : interpréter les songes, pratiquer la divination, sacrifier au Soleil, à la Lune, à la Terre, au Feu, à l'Eau et aux Vents, chanter la théogonie, participer au pouvoir politique, faire des sacrifices royaux, procéder à des rites funéraires. Comme le montre une sculpture de Kizkapan, ils portent un bonnet qui couvre la bouche, ils officient sur un autel du feu. Le mot « mage » existe donc en Occident depuis le ve siècle av. J.-C.

Vers le milieu du ive siècle av. J.-C. le mot Mageia (en latin magia) est employé par les Grecs en tant que doctrine issue de la Perse, notamment avec Zoroastre (vers 590 av. J.-C. ?)9. Parmi les Mages perses (et non plus mèdes), ou prêtres de Zoroastre, les plus célèbres sont : Ostanès le Mage10 et Hystaspe, qui seraient venus en Occident dès 480 av. J.-C. Ils auraient accompagné Xerxès Ier, roi de Perse, en pleines « guerres médiques », jusqu'à Abdère11.

Le latin magus paraît dès 506 au concile d'Agde12.

Définitions[modifier | modifier le code]

La sorcière de Augusto De Luca, 1980.

Le mot « magie » désigne tantôt une technique (les arts magiques), tantôt des procédés, des opérations, tantôt une action, un effet, mais cela n'est pas si gênant. Par exemple, la magie de Merlin concerne soit l'art magique (art occulte : Merlin connaît et pratique des procédés occultes pour produire des effets merveilleux), soit des procédés magiques (techniques occultes : Merlin utilise des formules secrètes), soit des effets magiques (puissances mystérieuses : Merlin rend invisible).

Apulée« La magie est la science de la piété et du divin […]. Mes adversaires, toutefois, peuvent adopter le sens du vulgaire, selon lequel le mage, étant en communauté avec les dieux immortels, a le pouvoir de tout faire par la vertu mystérieuse des incantations »13.

Helena Blavatsky« La magie, considérée comme science, est la connaissance des principes et de la voie par laquelle l’omniscience et l’omnipotence de l’Esprit et son contrôle sur les forces de la nature peuvent être acquis par l’individu tandis qu’il est encore dans le corps. Considérée comme art, la magie est l’application de ces connaissances à la pratique »14« La magie est la science de la communication avec les Puissances supra-mondaines éternelles et de leur direction, ainsi que du commandement de celles de ces puissances appartenant aux sphères inférieures ; connaissance pratique des mystères cachés de la nature connus seulement du petit nombre parce qu'il est très difficile de les acquérir sans tomber dans les péchés contre nature »15.

Aleister Crowley« La Magie est la Science et l'Art d'occasionner des Changements en accord avec la Volonté »16.

Papus« La Magie est l'étude et la pratique du maniement des forces secrètes de la nature »17.

Pierre A. Riffard : « La magie est l'action efficace sur un objet réel ou mental, par la parole, le geste, l'image ou la pensée, indépendamment des catégories de l'être (espace, temps, causalité), mais conformément à des correspondances soit analogiques [par exemple, rouge = le fer, le mardi] soit mécaniques [rouge → excitation, mûrissement] »18.

Définition du dictionnaire Hachette« Science occulte qui permet d'obtenir des effets merveilleux à l'aide de moyens surnaturels. » L'idée de magie requiert d'admettre l'existence de forces surnaturelles et secrètes, contraindre les puissances du ciel ou de la nature, recourir à des moyens d'action qui ne sont ni religieux ni techniques mais occultes.

Mage, magicien, magiste y sont distingués.

  1. Le mage est un sage, qui connaît les secrets de la nature (les rois mages).
  2. Le magicien est un praticien, il réalise des merveilles ; dans les années 1760, on disait le comte de Saint-Germain magicien, car, soi-disant, il vivait depuis l'époque de Jésus, ne mangeait pas, créait des pierres précieuses, faisait disparaître les taches des diamants, transmutait les métaux en or...
  3. Le magiste est un sage praticien, il est à la fois savant comme le mage et habile comme le magicien ; au xixe siècle, on considérait Helena Blavatsky et Papus comme des magistes.
  4. Le sorcier (en anglais sorcerer) cherche à faire du mal, par diverses techniques magiques. « La puissance du magicien est merveilleuse, celle du sorcier diabolique et infernale »19.
  5. Le mage noir (en anglais witch) nuirait par lui-même, du fait de sa présence ou de ses pouvoirs supposés maléfiques20.

D'autres personnes font des « miracles », mais autrement. Le prestidigitateur et le fakir utilisent l'illusion ; le médium et le prodige ont un don ; le saint et le mystique comptent sur Dieu.

Principes théoriques de l’action magique[modifier | modifier le code]

La magie orientale — mésopotamienne, égyptienne, iranienne — explique ses effets par l'archétype, le modèle divin ou cosmogonique. À ses yeux, pour agir magiquement il faut faire comme font les dieux ou faire comme ce fut à l'origine. Les dieux sont des exemples, des créateurs, des tout-puissants, les origines sont des moments forts, ils concentrent des puissances idéales, des possibilités. C'est donc magique, par identification, analogie. On lit souvent sur les papyrus égyptiens ou gréco-égyptiens21 : « Je suis Isis », « Je suis Osiris ».

Bôlos de Mendès, le premier des occultistes, explique la magie par les « sympathies et antipathies » et par les « vertus occultes »22. D'après lui, la salamandre et le feu sont en sympathie, le coq et le lion en antipathie, en inimitié ; la dépouille d'un serpent a la propriété merveilleuse de favoriser les menstrues.

Pic de la Mirandole, en néoplatonicien, explique la magie par l'amour. « Les merveilles de l'art magique ne s'accomplissent que par l'union et l'actualisation des choses qui sont latentes ou séparées dans la nature. […] Faire de la magie n'est pas autre chose que marier le monde (Magicam operari non est aliud quam maritare mundum) ». Tout comme le vigneron fait une greffe de la vigne, le magicien lie l'inférieur au supérieur, le matériel au divin, sur le plan du caché, du latent, du séminal. Pour faire un talisman il faut lier le signe gravé ou inscrit à un esprit planétaire, à un des sefirot de l'arbre des kabbalistes23.

Paracelse explique la magie par l'astral, aussi bien l'Esprit sidéral que le corps astral (corpus sidereum), d'autre part il explique par la volonté et l'imagination du mage. « L'Esprit sidéral » est la lumière répandue dans notre esprit autant que la Raison universelle. « Même les choses insensibles, les plantes, les graines, les fruits, les pierres, etc., tout a un corps astral », celui-ci est un « aimant » qui attire « les influx sidéraux », un « moteur » qui donne vie et esprit au corps élémentaire24. Le mage sait capter et diriger « les forces célestes », « les puissances astrales » dans les objets terrestres, mais aussi utiliser les images, les lettres, les chiffres, les mots, les sons. La pensée de Paracelse reste toutefois difficile à appréhender.

Agrippa de NettesheimGiambattista Della PortaSwedenborg, la majorité des auteurs expliquent la magie par les analogies et correspondances25 pour le côté abstrait, par les liens ou les déliements pour le côté concret. C'est la fameuse notion de « ligature » (serrer un lien, faire un nœud). On a là une idée magique de tous temps et pour tous lieux. Exemple : il y a, selon le magicien, analogie, ressemblance, métaphore, apparentement entre l'amour et un lien, un nœud, un enchaînement, donc, pour créer un amour de façon magique, le magicien fera un nœud. L'analogie créera le lien. Recette du ive siècle : « Charme étonnant pour lier une femme aimée. Fais 365 nœuds. » Recette de 1997 : « Pour attirer l'amour. Dans un ruban rouge vous aurez écrit vos deux noms avec le sang de l'un des deux. Liez le ruban de manière à faire joindre les noms »26. L'action magique transfère à deux personnes le pouvoir qu'a le nœud sur deux cordes, celui d'unir, de rapprocher. Un mage d'une part scrute, connaît, d'autre part manipule, transfère les équivalences symboliques.

Franz Anton Mesmer (1766) et tout le mouvement du magnétisme animal expliquent par un « fluide magnétique universel », ou plus prosaïquement par l'électromagnétisme.

Éliphas Lévi explique par la volonté27. « Savoir, oser, vouloir, se taire, voilà les quatre verbes du mage […]. Vouloir, vouloir longtemps, vouloir toujours, mais ne jamais rien convoiter, tel est le secret de la force ; et c'est cet arcane magique que le Tasse met en action dans la personne des deux chevaliers qui viennent délivrer Renaud et détruire les enchantements d'Armide. […] Ce qui rendait Jeanne d'Arc toujours victorieuse, c'était le prestige de sa foi. »

Frazer, ethnologue anglais, explique par les associations d'idées28. « Les hommes confondent l'ordre de leurs idées avec l'ordre de la nature, et, dès lors, imaginent que le contrôle qu'ils exercent ou semblent exercer sur leurs pensées les autorise à pratiquer un contrôle correspondant sur les choses. » Frazer distingue, dans son analyse de la magie, trois lois, qui marchent par associations (similitude, contiguïté, contrariété). Première loi, la similitude, la sympathie par imitation : « Tout semblable appelle le semblable, ou un effet est similaire à sa cause » ; par exemple, la technique d'envoûtement consiste à percer d'une aiguille une poupée imitant la personne que l'on veut blesser. Deuxième loi, la contiguïté, la sympathie par contact, la contagion : « Les choses qui ont été une fois en contact continuent d'agir l'une sur l'autre, alors même que ce contact a cessé » ; par exemple, un magicien peut blesser une personne en piquant les empreintes de pas laissées par cette personne. Troisième loi : « le contraire agit sur le contraire » ; par exemple, pour contrecarrer une blessure on peut susciter son contraire sous forme d'une image de cicatrisation.

Mikhaël Aïvanhov, un maître spirituel bulgare, explique par l'aura29. « Être un mage, c'est créer. Le mage véritable est entouré d'un cercle de lumière, son aura, ce halo de lumière invisible qui émane de lui et qu'il a formé grâce à son travail spirituel et à la pratique des vertus. Pour créer, le mage utilise les mêmes moyens que Dieu Lui-même : il projette une image ou prononce un mot qui traverse son aura, et c'est l'aura qui fournit la matière pour la manifestation. » Il existe « trois grandes lois magiques : 1) la loi d'enregistrement, 2) la loi d'affinité, 3) la loi du choc en retour »30.

[style à revoir]

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Chaque tradition ou culture possède ses propres définitions des catégories magiques.

Intention : magie noire, magie blanche[modifier | modifier le code]

Déjà saint Augustin distingue dans la magie une forme « plus détestable », la goétie (sorcellerie), et une forme « plus honorable », la théurgie31. Depuis la fin du Moyen Âge, vers 145032, les savants posent la distinction entre deux sortes de pratiques, en fonction de leurs buts moraux : la magie noire (« nigromancie ») et la magie blanche (« mageia »). Auparavant on voyait dans chaque magie du mal et du bien. Les statuts de Narbonne (1638) exposent la séquence suivante, décroissante en valeur : magiciens, devins, enchanteurs, sorciers.

La distinction magie noire/magie blanche recoupe presque la distinction entre magie du mal et magie du bien, entre magie illicite (ars prohibita) et magie licite, mais aussi la distinction entre magie diabolique (qui repose sur l'aide de mauvais démons) et magie naturelle (reposant sur un agencement adéquat des causes physiques). J. Pic de la Mirandole dit sur cette dernière distinction : « Il y a une double magie. L'une relève tout entière de l'activité et de l'autorité des démons […]. L'autre n'est rien d'autre que l'achèvement absolu de la philosophie de la nature (exacta et absoluta cognitio omnium rerum naturalium) »34.

Selon la Bible satanique, il n'existe pas deux formes de magies : la magie n'est pas manichéenne avec une bonne et l'autre non. Selon Anton Szandor LaVey il n'existe qu'une seule magie mais plusieurs manières de s'en servir : ainsi, certains s'en serviront pour punir et d'autres pour guérir.

L'Église Catholique ne fait pas de distinction entre différentes magies, elles sont toutes associées aux démons plus ou moins explicitement.

Au Tibet, la religion Bön et ses adeptes Bön-po, étaient versés dans la magie noire et la magie blanche. La magie noire est un des thèmes du film Milarépa : La Voie du bonheur (Milarepa). Actuellement, les Bön-po ne pratiqueraient plus que la magie blanche.

Méthode : magie opératoire, magie naturelle[modifier | modifier le code]

Une deuxième opposition met face à face deux magies, l'une rituelle, l'autre physique : la magie opératoire et la magie naturelle. Agrippa insiste sur cette distinction36.

Usage[modifier | modifier le code]

Il existe différentes sortes de magie :

Supports extérieurs : plantes, astres, nombres, symboles…[modifier | modifier le code]

Un texte magique grec pointe déjà le sujet : « Ce sont dans les plantes, les formules et les pierres que résident tout l'art et la faveur et le pouvoir magique de l'effet cherché »44. Marsile Ficin fait une liste des sept choses qui peuvent attirer les influences célestes, d'après les planètes, en commençant par les supports extérieurs, physiques : Lune (pierres, métaux, etc.), Mercure (plantes, fruits, animaux), Vénus (poudres, vapeurs, odeurs), Soleil (mots, chants, sons), Mars (émotion, imagination), Jupiter (raison), enfin Saturne (contemplation intellectuelle, intuition divine)45. Il recommande « les émotions, le chant, l'odeur et la lumière » pour capter les divinités planétaires.

Jean Pic de la Mirandole mentionne « les paroles et les mots », « les nombres », « les lettres », « les caractères, les figures », la musique51. Les magiciens puisent souvent dans des « images sacrées », des « images divines ». Il s'agit de symboles graphiques (comme le pentagramme), de « charactères » (lettres ou hiéroglyphes, « sceaux planétaires »), de symboles, de « carrés magiques », de talismans ou amulettes ; pour les magiciens, agir sur ces figurations de forces équivaut à agir sur les forces figurées elles-mêmes. Le magicien mésopotamien ou égyptien, par exemple, fait couler de l'eau sur une statue couverte d'inscriptions magiques : l'eau entraîne les caractères, et sera utilisée, en boisson, comme médicament ou potion. L'usage de figures, dessins est bien connu. Toute représentation d'un magicien le montre avec la figure d'un pentagramme ou d'un sceau de Salomon. Un sommet de la magie des images est « l'art notoire », développé aux xiie et xiiie siècles : le sujet, en général un moine ignorant, « en jeûne et oraison », contemplait longuement des figures géométriques (« notes ») représentant une science, et il comptait ainsi pouvoir l'acquérir, par magie de contagion52.

Supports intérieurs : parole, geste, imagination, volonté[modifier | modifier le code]

Le magicien ou la magicienne peut puiser intérieurement une force magique de différentes manières :

Supports spirituels : angélologie, démonisme, chamanisme, théurgie[modifier | modifier le code]

Lorsque le magicien n'a pas assez de puissance ou si les objets magiques ne sont pas suffisamment puissants, il peut faire appel à des esprits pour l'aider dans sa tache, bénéfique ou malfaisante. Ainsi il peut invoquer les démons, les incubes et succubes (démons sexuels), les esprits de la nature, les âmes des morts, les fées, les anges ou même les dieux.

Les magiciens ont parfois recours à un assistant magique, appelé « parèdre », qui est un démon, un dieu, un génie, un esprit, l'âme d'un mort. « On acquiert un démon comme assistant : il te dira tout, il vivra, mangera et dormira avec toi »56.

La magie qui invoque des diables ou démons malfaisants est appelée goétie, celle qui invoque des anges bienfaisants ou dieux est de la théurgie ; les deux forment la « magie cérémonielle »65.

Souvent, tous les supports interviennent. Soit le « rituel d'appel de forces ». « Il faut d'abord se procurer une feuille de parchemin animal [symbole] sur laquelle on écrira sa demande. Le rituel s'effectuera en lune ascendante [astre], soit dans l'oratoire, soit en plein air [condition de lieu], la nuit [condition de temps]. Sur l'autel sont disposés : le parchemin enveloppé de soie, deux cierges liturgiques [Élément Feu], de l'eau lustrale [Élément Eau], un bol de terre ou un crâne [Élément Terre], de l'encens dans un brûle-parfum [Élément Air]. On tracera [expression par geste] le cercle de protection. On prend son couteau rituélique à manche noir [instrument] et on dit [expression par parole] : Introïbo ad altare Demiurgi, puis on lit les psaumes 2, 6, 101, 129 et 142. On visualise [expression par imagination] alors sa demande : si on souhaite de l'argent, on voit des piles de beaux billets. On appelle le génie que l'on a choisi [démonisme]. On attend jusqu'à ce que l'on sente la présence de l'entité appelée [expression par volonté], et, croyez-moi, on la sent. On lit à nouveau le texte du parchemin, puis on récite la formule suivante : Demiurgus Caeli66 »

Théories sur la magie[modifier | modifier le code]

La magie selon les philosophes[modifier | modifier le code]

Plotin, dans son traité 28, explique la magie par les antipathies et sympathies (comme Bolos de Mendès), par l'Amour et la Haine cosmiques (comme Empédocle), par la sympathie cosmique (comme les stoïciens), par les démons (comme Pythagore et Xénocrate)67. « Pour les actes de sorcellerie (goetéia), comment les expliquer ? par la sympathie, par le fait qu'il existe par nature une harmonie entre les semblables et une opposition entre les contraires, par la variété des nombreuses puissances qui se mettent en œuvre pour réaliser l'unité de l'être vivant. D'ailleurs, sans que personne n'intervienne, beaucoup d'attractions et de sortilèges se produisent ; car la vraie magie c'est l'amour qu'il y a dans l'univers et inversement la haine. » « Ces sages antiques, qui cherchaient à s'assurer de la présence des êtres divins en érigeant des sanctuaires et des statues (…) comprirent que cette Âme [du monde], bien qu'elle soit partout présente, peut être captée d'autant plus facilement qu'un réceptacle adéquat aura été prévu à cet effet, un lieu particulièrement approprié pour en recueillir quelque portion ou phase, quelque chose qui puisse la reproduire ou capter son image à la manière d'un miroir »68.

Les humanistes de la Renaissance, dont Marsile FicinHenri-Corneille Agrippa de NettesheimPic de la Mirandole ont des connaissance livresques du sujet.

Marsile Ficin opère une révolution dans l'histoire de la magie en en donnant une version subjective, complètement spirituelle. Il limite le pouvoir de la magie au seul esprit du mage69. Comme les stoïciens et Plotin, il pense qu'un Esprit cosmique (spiritus mundi), intermédiaire entre l'Âme du monde (Anima mundi) et le Corps du monde (Corpus mundi), de la nature de l'éther, qui « vivifie tout », qui est « la cause immédiate de toute génération et de tout mouvement », traverse le Tout ; la mage peut attirer cet Esprit qui peut canaliser l'influence des astres, « attirer la vie céleste ».

« L'opération de la magie est l'attraction d'une chose par une autre en vertu d'une affinité naturelle… Ainsi l'aimant attire le fer… Les œuvres de la magie sont donc des œuvres de nature… Et la nature entière est appelée magicienne en vertu de cet amour réciproque… Toute la puissance de la magie réside dans l'Amour et l'œuvre de l'Amour s'accomplit par fascination, incantation et sortilège »70.

Selon Pic de la Mirandole, alors âgé de 24 ans, « nulle science ne confirme davantage la divinité du Christ que la magie et la Cabbale ». Mais il fait l'effort de séparer la magie naturelle qui est en fait le mot traditionnel pour la science ou la philosophie, de la magie démoniaque qui est rigoureusement à condamner. « Je dis et je répète que ce nom de « magie » est un terme équivoque et signifie aussi bien la nécromancie, où l'on procède par pacte et accords étroits avec les démons, que la partie pratique de la science de la nature, qui n'enseigne rien d'autre qu'à accomplir des œuvres merveilleuses grâce aux forces naturelles »71. Dans ce sens là et sous cette restriction fondamentale « Faire de la magie n'est autre que marier le monde ». Pour lui la connaissance n'est pas que spéculative : elle conduit à l'action sur le monde. Il croit en quelques principes : l'animisme (tout est vivant et providentiel), la latence (le magicien peut « actualiser ou réunir » à une autre toute force cachée), Dieu (toute œuvre doit être rapportée au Créateur), les analogies. Pour Pic, la magie consiste à s'appuyer sur l'astrologie pour lire le Livre de la nature et sur la kabbale pour interpréter la Bible.

Pour Agrippa, les plantes, les planètes ont chacun une âme rationnelle. Les influences vont du supérieur à l'inférieur, verticalement, comme chez Platon : Dieu, Idées, Âme du monde, Figures et Nombres, rayons des étoiles, esprits et âmes humaines, choses matérielles72.

La magie selon les anthropologues[modifier | modifier le code]

Depuis la fin du xixe siècle, la magie est pensée par des spécialistes de sciences humaines73Edward Burnett Tylor fait une différence radicale entre magie et approche. La magie repose sur « l'erreur consistant à prendre une analogie idéale pour une connexion réelle »74, par exemple le raisonnement du magicien infère du fait que le coq chante quand le Soleil se lève l'idée que si l'on fait chanter le coq le Soleil se lèvera. En tout cas, la magie donne une explication du monde. Dans son ouvrage Le Rameau d'or75James George Frazer théorise l'hypothétique passage de l'humanité par trois stades intellectuels : magie, religion, science, et par là s'approprie la simplification « progrès = rationalisation ». Frazer distingue ces trois étapes et mentalités selon l'intention, la rationalité et l'autonomie de l'agent. La magie est le stade le plus ancien et bas. Magie et science veulent ensemble l'autonomie de l'agent et changer le monde, mais la magie, à la différence de la science, n'est pas rationnelle, elle a des principes tout autres. Magie et religion admettent ensemble l'existence de puissances surnaturelles, mais la magie a un but pratique et veut forcer les puissances surnaturelles, alors que la religion n'a pas de but pratique et cherche à se concilier les puissances surnaturelles (Dieu, anges, démons…).

Pour Hubert et Mauss76, la religion a pour extrême le sacrifice, tandis que la magie a pour extrême le maléfice ; la religion recherche le grand jour et le public, tandis que la magie les fuit ; la religion se montre comme un « culte organisé », tandis que la magie se montre souvent sous un aspect « irrégulier, anormal, et peu estimable ». Le magicien a une position sociale, on lui attribue des pouvoirs spéciaux, « c'est donc l'opinion qui crée le magicien et les influences qu'il dégage ». « Et le magicien se dupe lui-même. » Dans Les formes élémentaires de la religionÉmile Durkheim77 sépare magie et religion : individualiste et anti-sociale, la magie ne se prête pas à des manifestations collectives, et elle est viscéralement anti-religieuse. Mauss, ensuite, centre son approche sur la notion de mana. « Le mana est d'abord l'action spirituelle à distance qui se produit entre des êtres sympathiques. C'est également une sorte d'éther, impondérable, communicable, et qui se répand de lui-même. Le mana, en outre, fonctionne dans un milieu qui est mana ».

Pour Lucien Lévy-Bruhl, la magie relève d'une mentalité prélogique, car elle ignore les principes de non-contradiction et d'identité ; elle se centre sur la notion de participation mystique, qui veut que « les objets, êtres, phénomènes peuvent être à la fois eux-mêmes et autre chose qu'eux-mêmes », par exemple un primitif pense être lui-même et son totem.

Pour Bronisław Malinowski78, la magie est pragmatique, elle répond à des buts précis, surtout en cas de malheur et d'échec, et elle est individuelle. On recherche son efficacité et on trouve ses fins par les rites. La religion est plus abstraite, désintéressée que la magie, la magie intervient où la technique échoue. Magie comme religion ont pour dénominateur commun leur fonction apaisante pendant des périodes de troubles ou de doutes psychologiques ; cependant, si les progrès de la science vont réduire la magie, la religion continuera à rassurer.

Pour Claude Lévi-Strauss79, la magie n'est pas une fausse science (comme le dit Frazer), une pensée prélogique (comme le soutient Lévy-Bruhl), mais une autre rationalité, une façon de donner du sens. Elle met en place un système de classification.

La magie peut-elle être efficace ?[modifier | modifier le code]

Approche parapsychologique[modifier | modifier le code]

Certains « pouvoirs magiques » sont examinés par des parapsychologues, mais ils ne sont guère reproductibles, et on peut les interpréter différemment. Toujours est-il que la psychokinèse, l'influence à distance du magnétiseur, les guérisons paranormales, l'efficacité thérapeutique de la prière n'ont jamais été scientifiquement prouvées.

Compréhension épistémologique[modifier | modifier le code]

D'un point de vue épistémologique, la magie n'est jamais vérifiable et elle trouve toujours une justification. Si le rite échoue, le magicien dira que les conditions n'étaient pas remplies.

Vision sociologique[modifier | modifier le code]

Le sociologue Mauss80 croit en une « suggestion collective ». La société a une influence sur l'individu. La société ou un groupe croit en la magie, et l'effet se produit, par insinuation. Par exemple, une hantise de la mort, d'origine purement sociale, peut entraîner la mort. Certains aborigènes d'Australie pratiquent le sort de « l'os pointé », qui consiste à viser celui qui doit mourir avec un os d'une longueur de 15-22 cm, d'origine humaine ou animale81.

La magie dans le christianisme[modifier | modifier le code]

L'Ancien Testament rejette les pratiques magiques : « Tu ne laisseras pas vivre la sorcière » (Exode, XXII, 18). « Vous donc, n'écoutez ni vos prophètes, ni vos devins, ni vos songes, ni vos augures, ni vos magiciens » (Jérémie, XXVII, 9). La magie est assimilée aux sacrifices d'enfants par le feu, à la sorcellerie, à la nécromancie, et attribuée aux étrangers, Égyptiens, Mésopotamiens, Perses, Cananéens.

Dans le christianisme, la magie a mauvaise réputation. Les gouvernements, de 311 à 361, ont prohibé la magie, l'haruspicine (l'interrogation des entrailles des victimes sacrificielles en vue de la divination), les cultes syriens. Constantin, en 321, punit la simple connaissance de la magie, même sans pratique. Saint Justin (Dialogue contre Tryphon), Ambroise, saint Augustin (De la doctrine chrétienne), les théologiens condamnent, en ne distinguant pas la magie des autres sciences occultes et en y voyant un culte des démons ou une hérésie. L'Église aussi se montre sévère. Le Décret de Gratien, rédigé aux alentours de 1140 et qui rassemble plus de 3800 textes, contient quantité de condamnations.

Selon l'Apocalypse les magiciens sont excommuniés de facto ; ils n'ont pas accès à la vie éternelle, et vont directement en enfer.

La magie dans le satanisme[modifier | modifier le code]

La magie noire est couramment utilisée dans le satanisme. Elle puise dans les émotions pour gagner en énergie et être employée de différentes manières. Le plus souvent par le biais de rituels considérés comme maléfiques. Pour effectuer ces rituels, les adeptes du satanisme utilisent cinq ingrédients :

D'autres types de magies noires existent, ils sont souvent issus d'un rituel, les messes noires, les envoûtements, le spiritisme, ou encore l'invocation de démons comme l'incube et le succube82.

Il existe aussi une magie utilisée contre le satanisme : l'exorcisme. Cela consiste à extraire un démon d'un corps humain, après qu'il en ai pris la possession.

Histoire de la magie occidentale[modifier | modifier le code]

« La magie est de tous les temps. Depuis le début de l'humanité, elle suit les pas des hommes sur tous les continents. A l'ombre des religions, en leur sein parfois, plus souvent en vive concurrence avec elles, elle transporte une part du sacré, du transcendant, de ce qui dépasse l'être mortel, pour lui parler du surnaturel et pour lui laisser la certitude, l'espoir ou l'illusion de pouvoir agir efficacement sur le monde invisible »83.

Préhistoire et Antiquité[modifier | modifier le code]

Cette section n’est pas rédigée dans un style encyclopédiqueAméliorez sa rédaction !

La magie occidentale s'est inspirée d'autres cultures. Les Grecs en étaient conscients, en particulier quand ils disaient qu'Apollonios de Tyane avait « rendu visite aux Mages de Babylone, aux Brahmanes des Indes et aux Gymnosophistes d'Égypte »86.

Moyen Âge et Renaissance[modifier | modifier le code]

« Les magiciens (magi) sont ceux qu’on désigne vulgairement sous le nom de « malfaisants » (malefici) à cause de l'ampleur de leurs méfaits. Ils perturbent les éléments, troublent l’esprit des hommes, et, sans absorption d’aucune potion, seulement par la violence de leurs incantations, ils tuent. Ils osent tourmenter grâce aux démons qu’ils ont invoqués, pour que n’importe qui anéantisse ses ennemis par ces arts mauvais. Ils utilisent même du sang et des victimes et touchent souvent au corps des morts90. »

Le 4e concile de Tolède, présidé par Isidore de Séville en 633, distingue quand même les magiciens des devins (aruspices, arioli, augures, sortilegi)91. Il faudra attendre le xvie siècle pour séparer la magie non seulement des autres arts occultes (comme la divination), mais encore de la sorcellerie, de l'hérésie, du paganisme, de la nécromancie.

La confusion des mots s'accompagne d'une terrible répression, de censure, d'Inquisition. En 343-381, le synode de Laodicée exige que « les membres du haut clergé et du bas clergé ne soient pas des magiciens, des enchanteurs ou des faiseurs d'horoscopes ou des astrologues et qu'ils ne fabriquent pas ce que l'on appelle des amulettes, qui sont des entraves à leur propre âme »92. Dès 438, le code théodosien interdit magie, divination. En 506, le concile d'Agde condamne les enchanteurs (les magiciens), mais il distingue la magie de la religion et il énumère ce qui relève de la magie : les incantations, les phylactères, les maléfices, les prodiges93. Le concile de Rome, en 721, interdit les incantations (incantationes).

La notion de magie, isolée, distincte du paganisme ou de la sorcellerie, n'apparaît qu'au début du xiiie siècle En 1277, l'évêque Tempier condamne les traités de géomancie, de nécromancie, les recueils de sortilèges et d'invocations de démons94. Giovanni Balbi (Jean de Gênes) distingue le prestigium (prestidigitation), qui relève de l'illusion des sens, et le maleficium, qui implique une soumission des démons au pouvoir des magiciens (Catholicon, 1286).

Le rôle des traducteurs est important. Le roi de Castille et de Leon, Alphonse X le Sage, fait traduire en latin le Sefer Raziel, traité kabbalistique en hébreu, puis en 1256 le Picatrix, traité en arabe.

Les textes importants au Moyen Âge sont Le secret des secrets du pseudo-Aristote*, le Picatrix [3] [archive] de l'Arabe pseudo-al-Majrîtî, le Des rayons des étoiles de l'Arabe al-Kindî, Le Grand Albert (1245 ss.), le Livre des visions de Jean de Morigny (1323), La magie sacrée d'Abramelin de Mage (1450 ? ou faux du XVIIIe s. ?). On parle surtout de vertus occultes, d'esprits, de talismans, d'astrologie. À partir de 1250 des livres de « magie salomonienne » circulent, dont la Clavicula Salomonis (Petite clé de Salomonxve siècle[4] [archive], et le Lemegeton (plus tardif, xvie siècle). Ils traitent de figures magiques, de noms d'esprits, anges ou démons à invoquer pour obtenir ce que l'on désire. Le Livre de l'ange Raziel fait le lien entre magie et kabbale car il recueille des fragments d'Éléazar de Worms avec divers tableaux et images. Kabbalistiques.[5] [archive]

Hugues de Saint-Victor, dans son Didascalicon (vers 1135) distingue cinq types de magie : la mantique (divination), la mathématique, les maléfices, les sortilèges, les prestiges.

xviie et xviiie siècles[modifier | modifier le code]

xixe et xxe siècles[modifier | modifier le code]

Une contribution très organisée et pensée à la magie vient d'une organisation initiatique, fondée en 1888 par deux Anglais : la Golden Dawn. Elle a élaboré de rituels, des symboles magiques de toutes sortes et attiré dans ses rangs de grands mages et magiciens, dont Samuel MacGregor Mathers, Arthur Edward WaiteAleister CrowleyIsrael Regardie. Crowley est « the most controversial and misunderstood personality to figure in the new era of modern day witchcraft (La personnalité la plus controversée et la plus incomprise à figurer dans la nouvelle ère de la sorcellerie moderne) ».

Deux mouvements émergent au xixe siècle : la Société théosophique de Helena Blavatsky et le néo-occultisme d'Éliphas Lévi et Papus. Les théosophistes utilisent des notions orientales, les néo-occultistes veulent concilier la magie avec la science.

Franz Bardon est un grand nom de la magie du xxe siècle, style occultiste.

Membre de plusieurs organisations initiatiques, Gerald Gardner a fondé en 1939 une tradition de sorciers et sorcières qui devint la Wicca ; en Angleterre, la peine capitale infligée aux sorcières a été abolie deux fois (Witchcraft Act de 1735 et 1951). L'accent est mis sur la magie, une magie païenne, sous l'influence d'un livre de Margaret Murray consacré au sorcières97,98.

La « magie du chaos », inspirée par les idées d'Austin O. Spare et l'éthique punk du Do it yourself, est une forme post-moderne et pragmatique de magie apparue à Londres au cours des années 1980.

Le New Age, né en 1970 aux États-Unis, sans être magique, baigne dans une atmosphère magique. L'une des grandes idées du New Age est que l'on peut créer sa propre réalité grâce à des visualisations ou à des affirmations telles que « Je suis Dieu »99. La magie consiste à participer mystiquement à l'enchantement du monde et à augmenter spirituellement son pouvoir d'enchantement.

Duel de magie, deux magiciens transformistes s'affrontent, l'un prenant la forme d'un serpent, l'autre d'un rapace.
peint par Yoshitsuya Ichieisai — Japon, années 1860.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Traités de magie[modifier | modifier le code]

Grimoires de magie[modifier | modifier le code]

voir à grimoire

Études sur la magie[modifier | modifier le code]

(par ordre chronologique)

Références : films, jeux…[modifier | modifier le code]

« On ne peut évoquer la sorcellerie de ces siècles sans parler de l'énorme succès littéraire et artistique que rencontre auprès de tous les publics ce thème toujours réinterrogé par l'imaginaire des romanciers, des musiciens, des peintres, voire des historiens et des juristes, sans parler des contes de fées. »100 Ainsi, aujourd'hui dans la culture populaire, on trouve tout un monde fantastique lié à la magie, tel que des séries, des films, des livres, des émissions, des jeux et des spectacles. On trouve ainsi un grand répertoire de références culturelles qui reprennent le thème de la magie et le réinventent constamment.

Films et séries télévisées[modifier | modifier le code]

(par ordre chronologique)

Littérature[modifier | modifier le code]

(par ordre chronologique)

Quelques sorciers et sorcières connues[modifier | modifier le code]

Jeux axés sur la magie[modifier | modifier le code]

Beaucoup de jeux de rôle incluent de la magie, mais ceux qui suivent en ont fait le pivot de leur univers :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Entrée « Magie » [archive]Encyclopédie Universalis, version disponible en ligne au 16/03/2012.
  2. John Emery Murdoch and Edith Dudley Sylla, The cultural context of medieval learning : proceedings of the first International Colloquium on Philosophy, Science, and Theology in the Middle Ages--September 1973, Dordrecht, Holland ; Boston, D. Reidel, 1975 (ISBN 94-010-1781-6)
  3. Définition étymologique [archive] de magie du Centre national de ressources textuelles et lexicales.http://elearning.unifr.ch/antiquitas/fiches.php?id_fiche=30 [archive]. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, t. 3, 1974. Voir sur le mot "magus" et les réactions de l'Église : Jean-Baptiste Thiers, Traité des superstitions, 1741, 4 vol.
  4. Meillet vieux-perse [archive]
  5. "Inscription de Béhistoun" (515 av. J.-C.), en écriture cunéiforme et en trois langues [archive] (vieux perse, babylonien, élamite)
  6. Héraclité, fragment B 14 : Les présocratiques, Paris, Gallimard, "Pléiade", 1988, p. 149.
  7. Hérodote, L'Enquête, livre I, 101, trad. du grec, Gallimard, "Folio", t. 1, p. 95.
  8. Sur les Mages mèdes : R. C. Zaehner, The Dawn and Twilight of Zoroastrianism (1961), Phoenix Press, 2002, p. 160 sq. G. Widengren, Les religions de l'Iran (1965), trad., Paris, Payot, "Les religions de l'humanité", 1968, p. 134 sq. Pierre A. Riffard, Ésotérismes d'ailleurs, Paris, Robert Laffont, "Bouquins", 1997, p. 503-511.
  9. (en) A. de Jong, Zoroastrianism in Greek and Roman Literatute, Leyde, 1997.
  10. La Matière première du Magistère [archive]
  11. Diogène Laërce, VII, 109 ; IX, 34. Joseph Bidez et Franz CumontLes mages hellénisés. Zoroastre, Ostanès et Hystaspe d'après les traditions grecques (1938), Paris, Les Belles Lettres, 2 t., 1973. Textes mis en grec vers 270 av. J.-C., sous Ptolémée II Philadelphe. Textes en grec au t. I.
  12. Gian Mansi, Sacrorum Conciliorum nova et amplissima collectio (31 vol., in-folio, Florence et Venise, 1758-1798), vol. VIII.
  13. Apulée, Apologie, ou de la magie (vers 158), XXVI, 6, trad. du latin, Classiques Garnier, 1933, p. 47. Lire Adam Abt, Die Apologie des Apuleius von Madaura un die antike Zauberei, Giessen, A. Töpelmann Verlag, 1908.
  14. Helena Blavatsky, Isis dévoilée (1877), t. 2 : Théologie, trad. de l'an., Adyar, 2000.
  15. Helena Blavatsky, Glossaire théosophique (1892), trad., Adyar, 1981, p. 226.
  16. « Magick is the Science and Art of causing Change to occur in conformity with Will. », Aleister Crowley, Magick in Theory and Practice (1929-1930), Routledge and Kegan Paul, 1975, p. 125.
  17. Papus, A.B.C. illustré d'occultisme (1922, posthume), Saint-Jean-de-Braye, Dangles, 1984, p. 395.
  18. Pierre A. Riffard, Dictionnaire de l'ésotérisme, Paris, Payot, 1983, p. 198.
  19. René Bailly, Dictionnaire des synonymes de la langue française, Larousse, 1971, p. 356.
  20. Edward Evans-Pritchard distingue ainsi witchcraft et sorcery (Witchcraft, Oracles and Magic among the Azande, Oxford, Clarendon Press, 1937, trad. : Sorcellerie, oracles et magie chez les Azendés, Gallimard, 1972.
  21. Karl Preisendanz et Albert Henrichs, Papyri Graecae Magicae. Die Griechischen Zauberpapyri2e éd., 1974, 2 vol. Stuttgart, Teubner. Trad. : Michaël Martin, Les papyrus grecs magiques, Éditions Manuscrit-Université, "Histoire", 2002, 284 p.
  22. Sur Bôlos de Mendès : A.-J. Festugière, La révélation d'Hermès Trismégiste, t. 1 : L'astrologie et les sciences occultes (1944), Paris, Les Belles Lettres, 1981, p. 193-238.
  23. Jean Pic de la Mirandole, 900 conclusions (1486), no 782 et 784, trad., Paris, Allia, 1999, p. 195.
  24. Paracelse, La grande astronomie (1537, 1re éd. 1571), trad. de l'all., Paris, Dervy, 2000, p. 88, 106, 179. Sur la magie p. 166-175.
  25. Sur les analogies et correspondances : Pierre A. Riffard, L'ésotérisme, Robert Laffont, "Bouquins", 1990, p. 335-349 ; Wouter J. Hanegraaff (dir.), Dictionary of Gnosis and Western Esotericism, Leyde, Brill, 2005, t. 1, p. 275-279.
  26. Grand papyrus magique de la Bibliothèque nationale de Paris (IV° s.), trad. du grec : Manuel de magie égyptienne, Paris, Les Belles Lettres, "Aux sources de la Tradition", 1995. Éric Pier Sperandio, Le guide de la magie blanche. Recettes de sorcières(1997), Paris, J'ai lu, "Aventure secrète", 2004, p. 54.
  27. Éliphas Lévi : Secrets de la magiep. 54, 203-204, 824-826.
  28. James George Frazer, Le Rameau d'or, t. 1 : Le roi magicien dans la société primitive (1890), chap. 3, trad., Robert Laffont, "Bouquins". Voir Marcel MaussEsquisse d'une théorie générale de la magie (1902-1903), in Sociologie et Anthropologie, PUF, 1950, p. 56-66). Les "lois d'associations d'idées" remontent au philosophe David Hume.
  29. Omraam Mikhaël Aïvanhov, "Cherchez le Royaume de Dieu et sa Justice", VI, 3 : "La magie divine", Fréjus, Éditions Prosveta, "Synopsis", 1998, p. 463-478. Voir Le livre de la magie divine, Fréjus, Prosveta, "Izvor".
  30. O. M. Aïvanhov, La livre de la magie divine, Fréjus, Prosveta, "Izvor", chap. 11.
  31. Saint Augustin, La cité de Dieu (420-429), X, 29-32.
  32. Voir Jean-Baptiste Thiers, Traité sur les superstitions qui regardent les sacrements d'après l'écriture sainte, les décrets des Conciles et les sentiments des Saints Pères et des Théologiens, Paris, 1741, 4 vol.[réf. non conforme]|date=7.8.2009
  33. Grimoire pour conjurer l'esprit d'un lieu, etc.
  34. J. Pic de la MirandoleDiscours sur la dignité de l'homme (1486). De même dans Apologia, 1489.
  35. Simon Blocquel, La magie rouge, crème des sciences occultes naturelles ou divinatoires, par l'helléniste Aaron, 1843, 160 p.
  36. Agrippa, Paradoxe sur l'incertitude, vanité et abus des sciences (1531), chap. 41-46, trad. du latin 1608.
  37. Sur le cercle magique : ThéophrasteRecherches sur les plantes (IIIe s. av. J.-C.), Livre IX, 8, trad. du grec, Les Belles Lettres, coll. "Budé", t. 3, 1989[réf. non conforme]
  38. Pline l'AncienHistoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne [archive]] (vers 70, livre XXX, 49 et 107) Traduit du latin, Les Belles Lettres, "Budé", 1974.
  39. Guillaume d'Auvergne, De la foi et des lois (De fide et legibus) (vers 1230).
  40. Roger Bacon, De l'admirable pouvoir (De secretis operibus artis et naturae) (vers 1260), trad. du latin, Gutenberg Reprints, 2008. Texte en ligne [archive]
  41. Claude Élien, Traité sur la nature des animaux (IIIe s.), II, 14, trad. du grec. Voir Michaël Martin, Magie et Magiciens dans le monde gréco-romain, Paris, Errance, 2005, p. 204.
  42. Claude Postel, John Dee. Le Mage de la ruelle d'or, roman, Les Belles Lettres, 1995, p. 106. D'après John Dee, A True and Faithful Relation of What Passed for Many Years between Dr. John Dee and Some Spirits1re éd. Casaubon, 1659. [1] [archive].
  43. Sophocle, Les trachiniennes (415 av. J.-C.), 585.
  44. C.C.A.G. Catalogus Codicum Astrologorum Graecorum, Bruxelles, 12 tomes en 20 volumes, 1898 à 1953, VIII, 2, p. 143, trad. Festugière.
  45. Marsile Ficin, Les trois livres de la vie (De triplici vita) (1489), III, 21 : Opéra omnia p. 562. D.-P. Walker, La magie spirituelle et angélique. De Ficin à Campanella (1958), Dervy, 1988, p. 26-27.
  46. Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim, La philosophie occulte, t. 1, p. 1.
  47. Jacques de Voragine, La légende dorée (vers 1250), trad., Paris, Gallimard, "Pléiade", 2004, 1550 p.
  48. Selon Grégoire de Tours (VIe s)
  49. Porphyre, Vie de Pythagore, § 48, Les Belles Lettres, p. 59.
  50. (Pseudo-)Paracelse, Liber secundus Archidoxis magicae, Bâle, 1570. Trad. Claude Lecouteux, Le livre des grimoires, Imago, 2002, p. 38.
  51. Pic de la Mirandole, 900 Conclusions philosophiques, cabalistiques et théologiques (1486), conclusion XXX, trad. du latin, Paris, Allia, 1999, p. 197-201.
  52. Sur l'art notoire : études de Julien Véronèse, dont L'Ars notoria au Moyen Âge et à l'époque moderne. Étude d'une tradition de magie théurgique (XIIe-xviie siècle), thèse, Paris X-Nanterre, 2004.
  53. Euripide, Iphigénie en Tauride (414 av. J.-C.), 1336.
  54. Marsile Ficin, Théologie platonicienne, XIII, 1 : Opera omnia p. 284.
  55. Jacob Böhme, Sex puncta mystica, 1620.
  56. Papyrus de Berlin. Voir Fritz Graf, La magie dans l'Antiquité gréco-romaine, Paris, Les Belles Lettres, 1994, p. 126-134, 223-226.
  57. Johannes Reuchlin, De arte cabalistica (1517), trad. François Secret : La kabbale, Aubier-Montaigne, 1973.[réf. non conforme]
  58. la Magie d'Hénok, Hiramash, éditions Ambre
  59. Dion Cassius, Histoire romaine (III° s.), livre LXXII, 8, trad. du grec, Paris, Les Belles Lettres, "Budé".
  60. Platon, Le banquet, 203 a
  61. Aleister Crowley, Book of the Law. Liber Legis (1904).
  62. Roberte Hamayon, La chasse à l'âme. Esquisse d'une théorie du chamanisme sibérien, Paris, Société d'ethnologie, Université de Paris X, p. 533Michel PerrinLe chamanisme, Paris, PUF, "Que sais-je ?", 1995, p. 39.
  63. Hérodote, L'enquête, IV, 15. Voir M. Eliade, Le chamanisme et les techniques archaïques de l'extase (1968), Payot, p. 86, 305.
  64. P. Riffard, Dictionnaire de l'ésotérisme, Payot, 1983, p. 340.
  65. Saint Augustin, De la doctrine chrétienne (397-427) : opposition à la magie (II, 36-38), notion de « pacte avec le diable » (II, 24) ; Cité de Dieu (420-429), livres V, VIII et X.9. Agrippa de Nettesheim, La philosophie occulte, t. III : La magie cérémonielle. P. Massé du Mans, De l'imposture et tromperie des diables, devins, enchanteurs, sorciers, noueurs d'esguillettes, chevilleurs, nécromanciens, chiromanciens…, 1579.
  66. R. P. Johannès, Manuel pratique de sorcellerie berrichonne, Paris, Guy Trédaniel-Éditions de La Maisnie, 1986, p. 63-65.
  67. Plotin, Ennéades (III° s.), traité 28 (Ennéade IV.4), trad. du grec, Traités 27-29, Garnier-Flammarion, 2004.
  68. Plotin, Ennéades, IV, 3, 11.
  69. Marsile Ficin, Les trois livres de la vie (1489), livre III ("Comment organiser sa vie de façon céleste" De vita coelitus comparanda), trad. du latin, Paris, Fayard, "Corpus des œuvres de philosophie", 2000, 276 p. Voir Daniel-P. Walker, Magie spirituelle et angélique de Ficin à Campanella (1958), trad. de l'an., Paris, Albin Michel, 1988.
  70. Marsile Ficin, Commentaire sur le 'Banquet' de Platon (1469), VI, 10. Trad. R. Marcel, 1956, p. 219.
  71. Jean Pic de la Mirandole, Apologia (1487), apud H. Crouzel, Une controverse sur Origène à la Renaissance, Vrin, 1977.
  72. Agrippa, La philosophie occulte, I, chap. 11. Voir Platon, Timée, 29-50.
  73. Frédéric KeckLes théories de la magie dans les traditions anthropologiques anglaise et française » [archive]Methodos, 2, 2002.
  74. Edward B. Tylor, La civilisation primitive (1871), trad. de l'an., Paris, Reinwald, 1876, 2 t.
  75. James Frazer, Le Rameau d'or (1911-1915), trad. de l'an., Robert Laffont, Collection Bouquins, 1981-1984, 4 vol.
  76. Marcel Mauss, Esquisse d'une théorie générale de la magie (1902-1903), in Sociologie et Anthropologie (1902-1934, 1re éd. 1950), Paris, PUF, 2004, p. 1-141.
  77. Émile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse (1912), PUF, 2007, 647 p.
  78. Bronislaw Malinowski, Les jardins de corail (1935), trad. de l'an., Paris, La découverte, 2007. Archipel des Trobriand, au large de la Nouvelle-Guinée. Alfred R. Radcliffe-BrownStructure et Fonction dans la société primitive (1952), trad. de l'an, Seuil, "Points Essais", 1969 ; Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandé (1937), trad., Gallimard, 1972. Au Niger.
  79. Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, Plon, 1958 ; « Le sorcier et sa magie », « L'efficacité symbolique ».
  80. Marcel Mauss, Effet physique chez l'individu de l'idée de mort suggérée par la collectivité (Australie, Nouvelle-Zélande) (1926), in Sociologie et Anthropologie, PUF, p. 311 sq.
  81. M. Berger, « L'ésotérisme spirituel », 1998.[2] [archive].
  82. Jules Bois et Joris-Karl Huysmans (ill. Henry de Malvost), Le satanisme et la magie, Paris, Léon Chailley, 1895.
  83. Robert Muchembled, Magie et sorcellerie en Europe du Moyen âge à nos jours, Paris, Armand Colin, 1994
  84. Jean Clottes et David Lewis-Williams, Les chamanes de la Préhistoire. Transe et magie dans les grottes ornées (1996), Paris, La maison des roches, 2001, 236 p.
  85. Art Mobilier : les Vénus paléolithiques [archive]
  86. Philostrate l'Athénien, La vie d'Apollonios de Tyane, I, 2, in Romans grecs et latins, Gallimard, coll. "Pléiade", 1958.[réf. non conforme]
  87. Le matin des Hommes-Dieux : Étude sur le chamanisme grec [archive]
  88. Marcello Carastro, La Cité des Mages : penser la magie en Grèce ancienne, Jérôme Millon, 2006, 271 p.
  89. Fritz Graf, La magie dans l'Antiquité gréco-romaineLes Belles Lettres, 1999, 322 p.
  90. Isidore de Séville, Etymologiae (630), livre VII, chap. 9 : De magis, Oxford, 1957.
  91. Gian Mansi, o.c., vol. X, col. 627.
  92. Helefe-Leclercq, Histoire des conciles d’après les documents originaux, I, 2, p. 1018.
  93. Concile d'Agde (en 506) : Gian Mansi, o.c., vol. VIII, col. 336.
  94. Chartularium Universitatis Parisiensis, édi. H. Denifle et A. Chatelain, 1891-1899, t. I, p. 543.
  95. Robert-Léon Wagner, "Sorcier" et "Magicien". Contribution à l'histoire du vocabulaire de la magie, Droz, 1939, p. 138.
  96. Camerarius, Commentarius de generibus divinationum…, 1575, 151-11 p.
  97. Margaret Murray, The Witch-cult in Western Europe (1921), Filiquarian Publishing, 2007, 348 p.
  98. Gerald Gardner, Witchcraft Today (1954), Arrow Books, 1970, 192 p.
  99. Wouter J. Hanegraaff, New Age Religion and Western Culture SUNY (State University of New York) Press, 1998, p. 394.
  100. Robert Muchembled (dir.) et Marie-Sylvie Dupont-Bouchat, Magie et sorcellerie en Europe du Moyen âge à nos jours, Paris, Armand Colin, 1994, « Le diable apprivoisé, La sorcellerie revisitée, Magie et sorcellerie au XIXe siècle »

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Auteurs[modifier | modifier le code]

Notions[modifier | modifier le code]

Techniques / outils[modifier | modifier le code]

Rapports science / magie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

L'illusionnisme (ou prestidigitation) est un art du spectacle qui consiste à créer des illusions.

Un art du spectacle[modifier | modifier le code]

L'illusionnisme est pratiquée le plus souvent par des artistes dans le cadre du monde du spectacle. Le magicien s’est entraîné pour créer les illusions qui leurrent nos sens : il fait apparaître et disparaître diverses choses, il défie la gravité, transforme la matière, lit dans les pensées, voit dans l’avenir. Avec ses astuces et son habileté, son adresse et son boniment, une mise en scène théâtrale, un éclairage subtil ou un fond musical, le prestidigitateur crée un contexte grâce auquel son trucage – au demeurant parfois fort simple mais astucieux – devient stupéfiant au point de créer l’illusion qu’un mystère vient de se produire sous nos yeux.

Différentes appellations[modifier | modifier le code]

Avant d'être appelée illusionnisme ou prestidigitation, cette discipline était appelée tantôt physique amusante, tantôt escamotage.

La première carte du jeu de tarot de Marseille est le bateleur, représentation du magicien, ancêtre de l’escamoteur devenu le prestidigitateur (jeu de Jean Dodal, début xviiie siècle)

Distinction entre prestidigitation et magie

Le langage commun, le marketing et la facilité d'utilisation du mot magie conduisent à un amalgame entre la prestidigitation qui est un art mêlant agilité, ingéniosité et psychologie, et la magie au sens premier du terme qui est un « phénomène surnaturel » ou inexpliqué. La prestidigitation est donc l'art de créer l'illusion d'un phénomène impossible mais qui repose sur des règles on ne peut plus rationnelles, logiques. Le mot magie a un sens étymologique religieux, ce que le mot prestidigitation n'a pas.

Escamotage
Le nom d'escamotage pourrait venir de l'arabe escamote qui désigne une petite balle de liège à laquelle on a donné plus tard le nom de muscade, à cause de sa ressemblance avec ce fruit. Dans le principe, l'escamotage s'appliquait uniquement aux gobelets1. Le praticien de l'escamotage est appelé escamoteur.
Physique amusante
Utilisé dès la fin du xviiie siècle, quand des spectacles incluaient des démonstrations d'effets physiques curieux récemment découverts, avec des aimants, des jeux d'ombres et de lumières, l'électricité statique, etc. On appelait le maître d'œuvre un « physicien », qui, en définitive, divertissait en jouant avec des phénomènes propres aux lois de la physique mais qu'il enrobait souvent dans un discours ésotérique2.
Prestigiateur
Le mot « prestigiateur » (il est issu du latin et survit en italien dans le « prestigiatore »), qui a existé en français jusqu'à la fin du siècle des Lumières. Praestigiator, au xiie siècle, chez Jean de Salisbury, désignait un prestidigitateur, un faiseur de tours, et il ajoute que l'on soupçonnait le diable d'être l'auxiliaire de ces baladins : de là, plus tard, le glissement de prestidigitateur à magicien3. Mais, en 1583, le concile provincial de Tours l'utilise comme synonyme de magus (magicien).
Prestidigitation
Le mot prestidigitation (de presto digiti qui signifie agilité des doigts) a été créé par Jules de Rovère en 1819 4, qui ne voulait pas indiquer sur son affiche le mot d'escamoteur ou de physicien. Ce terme a supplanté le prestigiateur, faisant perdre à la discipline sa référence au « prestige » antique pour ne laisser qu'une référence à l'agilité des doigts.
La réussite dans cet art se fait grâce à un ensemble de critères tels que la manipulation, les accessoires, le timing : respect des temps forts et des temps faibles, le boniment ou la musique, les fioritures, l'attitude (la personnalité et l'originalité), le regard, le don de comédien, etc.
Illusionnisme
Dénomination apparue à la fin du xixe siècle5, plus à même de rendre compte de la diversité de cet art, puisqu'il cesse de mettre l'accent sur la dextérité (comme le faisait prestidigitation) pour pointer une réalité plus large liée à l'illusion en général.

Histoire[modifier | modifier le code]

Papyrus Westcar (vers 1700 av. J.C.)

Le papyrus Westcar (vers 1700 av. J.C.) est l'un des plus anciens témoignages sur l'illusionnisme6.

Les pratiques magiques remonteraient à la Préhistoire. Bien que les spécialistes ne soient pas tous d'accord sur leur signification7, les gravures rupestres de sorciers et d'animaux mythiques semblent bien en attester.

L'Ancien Testament décrit le « combat » que livrèrent Moïse et Aaron contre les magiciens de Pharaon8. « Moïse jeta devant Pharaon son bâton qui se transforma en serpent. Pharaon à son tour, convoqua les sages et les enchanteurs. Et les magiciens d'Égypte, eux-aussi, accomplirent par leurs sortilèges le même prodige. Ils jetèrent chacun son bâton qui se changea en serpent, mais le bâton d'Aaron engloutit ceux des magiciens »9.

Les premiers objets magiques retrouvés intacts sont des vases grecs truqués datant du vie siècle av. J.-C.10. L'un d'eux, conservé et exposé au musée du Louvre, comporte un siphon permettant de le vider et de le remplir à plusieurs reprises. Un autre vase conservé au musée Allard Piierson D’Amsterdam daté du ive siècle av. J.-C. permettait de verser à volonté deux liquides différents. Les écrits grecs et romains relatent leur intérêt pour les « faiseurs de prestiges ».

De la plus haute Antiquité à nos jours l’art de manipuler les objets, comme l’utilisation des marionnettes, et de prétendre que cette manipulation est le fruit d’un phénomène surnaturel, existe. On en trouve un témoignage remarquable, en ce qui concerne le iie siècle de notre ère, chez Lucien de Samosate, qui, dans son Alexandron è pseudomantis11, décrit et explique les pratiques et les tours de passe-passe d'Alexandre d'Abonotique.

La prestidigitation suscite l'intérêt des savants aux Siècle des Lumières. L'Encyclopédie de Diderot, 1772, détaille plusieurs tours à l'article "Tours de cartes et de mains", et rapporte les efforts fait par les scientifiques de l'Académie royale des sciences, notamment de Denis Dodart, pour expliquer les tours12.

La prestidigitation semble avoir eu ses maîtres en Italie. C’est en tout cas de là que Jean-Eugène Robert-Houdin écrit avoir identifié l’origine, avec la venue d’Italie à Paris de faiseurs qui appelaient leurs tours des jeux. Il cite les pionniers restés en mémoire : Jonas, Androletti, Antonio Carlotti, puis l’un des fondateurs, Giuseppe Pinetti. En 1908, Harry Houdini publia également ses mémoires : grand collectionneur de magica, il retrace les débuts de cet art du spectacle et cite le Français « Monsieur Phillippe » (né Philippe Talon, 1802-1878), qui employait entre autres des automates dès 1841, sur les scènes de Paris et Londres, précédé de nombreuses célébrités d'alors tels que Haddock, Garnerin, Master Gyngell, Bologna, Henry, Schmidt, Rovère, Charles13...

Illusionnisme et manipulation[modifier | modifier le code]

2017-fr.wp-orange-source.svg
afficherCette section ne cite pas suffisamment ses sources (février 2019).
Un mentaliste dans un numéro de lecture des pensées, 1900

Avant d’être un divertissement, la prestidigitation a servi à matérialiser le divin et s’est assimilée à la magie noire, tandis qu’elle s’est peu à peu affirmée magie blanche pour s’éloigner des bûchers. Sa pratique a longtemps profité aux sorciers mais les a aussi souvent conduits à être poursuivis par l’Inquisition. C’est d’ailleurs dans le but de démystifier les procédés employés par les escamoteurs et autres faiseurs de tours en vue de leur éviter le bûcher, que Reginald Scot (1538-1599) publia en 1584 The Discoverie of Witchcraft14 (La Sorcellerie dévoilée). Ironiquement, cet ouvrage est rapidement devenu un manuel d'apprentissage pour les prestidigitateurs débutants de l'époque.

Aujourd’hui encore, elle est parfois utilisée à des desseins peu avouables, pour tromper le quidam à un jeu d’argent comme le poker dans certains cercles ou le bonneteau à la sauvette, pour fanatiser des membres de sectes ou pour établir son ascendant sur une personne et en tirer profit.

Genres et courants[modifier | modifier le code]

La Maison de la magie, dédiée à Jean-Eugène Robert-HoudinBloisFrance.

Référencement de Robert-Houdin (xixe siècle)[modifier | modifier le code]

À son époque, Jean-Eugène Robert-Houdin a effectué un recensement des branches de sa discipline à laquelle il prédisait un bon avenir15 :

Actuellement[modifier | modifier le code]

Orson Welles en train de faire un tour de cartes à Carl Sandburg (août 1942).
Renélys dans les années 1970.
Gérard Majax en 2005.

Si les Théâtres magiques du xixe siècle ont disparu, les spectacles de magie sont aujourd'hui présents à la télévision. En France : Le Plus Grand Cabaret du mondeLes Mandrakes d'Or. Ils ont trouvé un terrain propice dans les salles de spectacles des casinos de Las Vegas, devenue « la capitale mondiale de la Magie ». La magie se trouve aussi présente dans le renouveau des spectacles de cirque.

De nos jours, la magie, en tant qu'art du spectacle, revêt plusieurs formes en fonction du lieu où elle est pratiquée et du type d’illusion déployée :

Article détaillé : close-up.
Article détaillé : cartomagie.
Article détaillé : magie de salon.
Article détaillé : mentalisme.

Magie bizarre[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Magie bizarre.

Le mouvement « magie bizarre » fut créé à la fin des années 1960 à partir des travaux de bizarristes (comme Tony Shiels et Charles Cameron par exemple). Il fut essentiellement développé en réaction contre l’illusionnisme classique, et fut une tentative de retour aux sources de l'art magique qui cherchait à mettre l'accent sur l'expérience émotionnelle des participants. C'est avant tout une manière de présenter, qui met l'accent non plus sur le truc mais sur la présentation du truc, dans une approche théâtrale générale.

La magie bizarre consiste généralement à raconter une histoire fondée sur des faits historiques ou non pour créer une atmosphère (généralement sombre), tout en y incluant des effets magiques destinés à créer des temps forts au cours du récit. Certains tours de ce type peuvent être intercalés dans des représentations apparentées à d'autres formes de magie telles que la magie rapprochée ou la magie de scène.

Magie nouvelle[modifier | modifier le code]

Depuis le début des années 2000, les prestidigitateurs qui constituent le noyau dur de la magie moderne telle que définie par Jean-Eugène Robert-Houdin doivent affronter la concurrence du courant Magie nouvelle qui s'attache à dépasser le cadre traditionnel de la magie qui limite la pratique magique au divertissement, considérant le tour de magie comme un simple « casse-tête ». Pour les compagnies de Magie Nouvelle il s'agit au contraire de donner aux arts magiques une portée esthétique, poétique, voire politique, et ainsi d'en faire autre chose que de l'illusionnisme ou de la prestidigitation16.[source insuffisante]

« Les gens ont tendance à réduire d'emblée la magie à l'illusionnisme et à la prestidigitation. Or, ce qui manquait jusque-là, c'est une démarche qui prenne la magie comme langage artistique à part entière. » Raphaël Navarro, compagnie 14:2016.

Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Terminologie propre à l'illusionnisme[modifier | modifier le code]

Quelques termes spécifiques à l’illusionnisme sont définis ci-dessous :

Les assistants, le discours, le numéro[modifier | modifier le code]

Un baron est une personne faisant prétendument partie du public, mais en fait complice de l'illusionniste, dont ce dernier peut avoir besoin pour certains tours.
Le boniment est un discours qui accompagne l'exécution du tour.
Dans son livre Comment on devient sorcierJean-Eugène Robert-Houdin précise le mot boniment qu'il considère comme un terme technique de son art : « Ce mot, tiré du vocabulaire des anciens escamoteurs, n'a pas d'équivalent dans la langue française. Comment, en effet, exprimer ce qu'on dit en exécutant un tour ? Ce n'est pas un discours, encore moins un sermon, une narration, une description. Le boniment est tout simplement la fable destinée à donner à chaque tour d'escamotage l'apparence de la vérité17. »
Dans un tour de magie, le climax désigne le moment fort et particulièrement surprenant qui termine le tour.
Parfois le tour est construit avec deux ou trois climax successifs de plus en plus forts. Les premiers pouvant laisser croire que le tour est terminé, concourent à faire baisser l'attention du spectateur.
Le débinage est l'action de révéler (ou de faire semblant de révéler) à un non-magicien le secret d'un tour. Il peut être volontaire en violation de la règle déontologique en usage dans ce domaine ou involontaire par maladresse en ratant l'exécution du tour.

Techniques de prestidigitation[modifier | modifier le code]

Détournement d'attention (ou misdirection)[modifier | modifier le code]

Le détournement d'attention consiste à dissimuler une action en simulant une autre action paraissant naturelle aux yeux des spectateurs. Il s'agit d'un des ressorts les plus puissants du prestidigitateur qui dirige ainsi l'attention des spectateurs là où « il n'y a rien d'anormal à voir » ce qui lui permet d'accomplir des actions en secret et à l'insu du spectateur, sans que celui-ci puisse en soupçonner l'existence. Par exemple, le magicien désignera un objet sur sa droite pour opérer une action sur sa gauche, égalisera un jeu de cartes pour effectuer une tout autre action, etc. En résumé, il s'appuie sur les processus cognitifs du spectateur qui associe usuellement certains effets à certaines causes et les détourne à son avantage. Dans certains cas, l'action du magicien est en fait parfaitement visible ; il utilise alors pour empêcher qu'elle soit perçue les principes de la cécité d'inattention.

Fioriture[modifier | modifier le code]

Une fioriture est un mouvement esthétique qui n'est pas indispensable à l'exécution d'un tour, mais le rend plus plaisant pour le spectateur. Par exemple, faire tourner une carte sur un doigt au moment de révéler sa face. Indirectement, la fioriture permet au prestidigitateur de démontrer sa dextérité. Un excès de fioritures peut nuire à la qualité d'un tour en rendant l'effet magique moins percutant. Certains exécutants se spécialisent, dans leur pratique de l'illusionnisme, dans l’utilisation de fioritures plus ou moins complexes.

Passe[modifier | modifier le code]

Une passe désigne, la méthode de manipulation employée pour réaliser un effet particulier : disparitionsubstitution, apparition, etc.

Routine[modifier | modifier le code]

Une routine désigne un enchaînement d'effets magiques accompagnés ou non d'un boniment ; une routine pourra par exemple regrouper plusieurs effets, plus ou moins différents, selon le contexte, pour créer un tout.

Matériel et accessoires[modifier | modifier le code]

Ce sont les principaux outils du magicien prestidigitateur.

Il est bon, cependant, de noter qu'aucune discipline magique ne se limite à une liste d'accessoires, si longue soit-elle. Tout objet est propice à la magie.

La règle du secret[modifier | modifier le code]

Le secret et le respect des autres magiciens sont à la base de l’éthique des magiciens. De ne jamais faire le même tour deux fois de suite afin de ne pas risquer de révéler le secret du tour. Les postulants à la Fédération française des artistes prestidigitateurs (FFAP anciennement AFAP) doivent prêter le serment solennel suivant : « Je jure en tant que membre de la FFAP d’observer fidèlement les règles de cette Association et de me soumettre à toutes décisions prises par le Conseil de l’Ordre. De ne divulguer aucun secret ni de les décrire dans des ouvrages ou des publications pouvant être lus par des profanes. De ne rien dire ou décrire de ce que je verrai ou entendrai aux réunions de la FFAP à moins d’une autorisation expresse du Conseil de l’Ordre. D’être loyal envers mes confrères et de pratiquer l’art de la Prestidigitation avec conscience et honneur. »

Manifestations et festivals[modifier | modifier le code]

Illusionnisme en mathématiques[modifier | modifier le code]

Hors des paradoxes mathématiques qui sont véritablement para-doxaux (c'est-à-dire qui vont contre l'opinion) mais énoncent des résultats démontrés, il existe en mathématique un art de l'illusion s'exprimant particulièrement par des figures géométriques et relevant de l'illusion visuelle. On peut énoncer pour exemples le paradoxe du carré manquant18, le triangle de Penrose ou l'escalier de Penrose, célèbre notamment par son illustration faite par Escher.

Illusionnisme au cinéma[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Illusionnisme au cinéma.

D'autres l'utilisent pour contribuer à créer une ambiance poétique :

La prestidigitation permet la réalisation d'effets spéciaux pour le cinéma, d'autre part, on emploie fréquemment des magiciens pour réaliser des trucages sur scène (comédie musicale, concert, pièce de théâtre…).

Musées[modifier | modifier le code]

Citation[modifier | modifier le code]

« Les Magiciens. Hommes aux mille mains je forme des vœux pour que votre art se lègue parce qu’il s’adresse à ce que le monde conserve en lui de meilleur : l’enfance. » Jean Cocteau

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ib. Jean-Eugène Robert-Houdin, p. 456 - 2006 - éditions Omnibus.
  2. Programme des jeux, spectacles, concerts, récréations, divertissemens, ascensions et exercices de corde tendue, voltige, expériences de physique amusante, scènes bouffonnes, etc., exécutés aux Champs-Élysées, le 2 avril 1810, à l'occasion du mariage de S. M. l'empereur . lire en ligne [archive]Trésor de la langue française [archive].
  3. Jean de Salisbury, Polycraticus (1159), I, chap. 8 et 9 : Patrologie Latine, t. 199, col. 406-407.
  4. Comment on devient sorcier, une vie d'artiste, L'art de gagner à tous les jeux, Magie de physique amusante, Le prieuré par Jean-Eugène Robert-Houdinp. 146, 2006, éditions Omnibus [1] [archive]
  5. Définition étymologique [archive] dans atilf.fr, en ligne.
  6. Textes sacrés et textes profanes de l'ancienne Égypte, II, Gallimard, Paris, 1987, p. 173, 175-177, 181.
  7. Voir par exemple http://www.artcult.fr/_Artsprimitifs/Fiche/art-0-1235160.htm [archive]
  8. Gérard MajaxLes miracles de la Bibles vus par un illusionniste, First Éditions, Paris, 2018.
  9. Ancien Testament - L'Exode, Les Plaies d’Égypte. Le bâton changé en serpent, Ps 78:105
  10. Satyre accroupi. Conservé au Louvre cote Comaste CA 454. Décrit par F. Guillemin in Imagik, 2002, no 35, page 19
  11. (Alexandre ou le faux prophète, Les Belles Lettres, 2002, classiques en poche no 46, texte établi et traduit du grec ancien par Marcel Caster.) (ISBN 2251799443)
  12. Denis Diderot (dir.) et Louis de JaucourtEncyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Paris, Le Breton, Durand, Briasson, Michel-Antoine David, 1772 (lire en ligne [archive]), « Tours de cartes et de mains, (art d'Escamotage.) », p. 16:463
  13. (en) Harry HoudiniThe Unmasking of Robert-Houdin, New York, The Publishers Printing Co., 1908, réédition Library of Alexandria, 2016 — extrait en ligne [archive].
  14. The Discoverie of Witchcraft [archive] (1584) de Reginald Scott
  15. Ib. Jean-Eugène Robert-Houdinp. 450 - 2006 - éditions Omnibus
  16. ↑ Revenir plus haut en :a et b Reportage sur la Magie Nouvelle [archive]
  17. Comment on devient sorcier, par Jean-Eugène Robert-Houdinp. 233, ed. omnibus
  18. Une forme extrême de cette illusion associée avec un tour de prestidigitation peut se voir ici [archive]
  19. « Illusionnisme : Art de créer des illusions » [archive], sur Magicien Lyon Mentaliste (consulté le 3 juin 2020)
  20. Magie et cinéma, plaquette de Florence Goyer et Pascal Friaut, édité par la FFAP, les Collectionneurs

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : prestidigitation.
[afficher]
v · m