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Catégorie : Logiciels
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Simulateur de vol

 
 
 
Poste de pilotage expérimental d'un simulateur NASA
 
Simulateur dynamique monoplace.

Un simulateur de vol est une application au domaine de l'aéronautique, du pilotage des aéronefs en particulier, des techniques de simulation de phénomènes physiques.

Les simulateurs de vol du XXIe siècle sont numériques : les données en provenance de l'interface pilote-aéronef (les commandes de vol) sont transmises à un ordinateur qui calcule les sorties (indications des instruments de bord, environnement visuel, etc.). Les simulateurs de vol étaient analogiques jusqu'à la fin des années 1970-1980.

Un simulateur de vol peut être utilisé pour :

Les simulateurs de vol sont aussi devenus des jeux vidéo très prisés, surtout les jeux de simulation de combat aérien.

Un simulateur de vol est composé de trois parties principales : les dispositifs d'entrée des données, le modèle de vol et les dispositifs de restitution de l'environnement. Le modèle de vol représente les équations aérodynamiques et les paramètres de l'aéronef : les simulateurs professionnels utilisent des données réelles qui sont souvent protégées par le secret de défense ou le secret industriel et indisponibles pour les jeux vidéo. L'entrée des données est réalisée à partir des commandes réelles dans un simulateur professionnel ; les commandes sont remplacées par un joystick et le clavier dans les jeux. Enfin, les simulateurs professionnels restituent l'environnement grâce à une planche de bord réelle et des écrans multiples alors que les jeux n'utilisent, le plus souvent, qu'un écran unique.

Histoire

 
Le tonneau Antoinette

Les pionniers

Compte tenu de la difficulté du pilotage, on a eu recours assez rapidement à des « entraîneurs » qui étaient des simulateurs très simplifiés où l'apprenti pilote répétait sur des commandes fictives les manœuvres de base. Dès les débuts de l'aviation on a tenté de restituer les effets aérodynamiques des commandes sur un avion simplifié fixé au sol et placé dans le lit du vent. Un des premiers entraîneurs connu fut le « tonneau Antoinette » construit en France en plusieurs exemplaires par la société de Léon Levavasseur dès 1910. Il comportait un poste de pilotage monté sur rotule et actionné manuellement en lacet, roulis et tangage.

 
Le brevet d'Edwin Link.

Le premier vrai simulateur de vol fut vraisemblablement le système mis au point aux États-Unis par le fabricant d'orgues Edwin Link (en) en 1929, connu sous le nom de « Link Trainer » ou « Blue Box ». Link (-) a été un pionnier dans l'aviation, l’archéologie sous-marine, et les submersibles. Il a obtenu plus de 27 brevets, surtout dans l'aéronautique. Le Link Trainer comportait une cabine posée sur un mouvement électro-pneumatique dont les positions répondaient aux commandes du pilote. Un chariot équipé d'un stylet reproduisait sur table traçante le trajet virtuel de l'avion et l'instructeur pouvait donner des ordres à l'élève à l'aide d'un micro. Ce simulateur, très utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale essentiellement pour le vol aux instruments, connut diverses évolutions jusque dans les années 1960.

L'approche scientifique

La mise en œuvre de modèles de vol sur calculateurs, analogiques d'abord dès les années 1950 puis numériques, a donné aux simulateurs la possibilité de représenter plus fidèlement le comportement d'un aéronef en vol.

Le grand projet Whirlwind du Massachusetts Institute of Technology en 1946 fut de concevoir et mettre au point un calculateur numérique en temps réel nécessaire à un simulateur de vol militaire.

Outre la puissance de calcul souvent insuffisante, la restitution visuelle des premiers simulateurs, limitée aux phases de décollage et d'atterrissage, n'était rendue que par le déplacement d'une caméra vidéo survolant mécaniquement une maquette réelle de terrain de grande dimension. Ce n'est que plus tard, au milieu des années 1970, que commencèrent à apparaître des images de synthèse encore très schématiques (sur des moniteurs dits à « balayage cavalier ») mais qui permettaient un rendu ponctuel très précis des feux de piste, de nuit. Au début des années 1980, la représentation en trois dimensions de surfaces avec ombrage de Gouraud avait une allure plus réaliste mais il a fallu attendre les années 1990 pour voir dans les simulateurs des images de synthèse 3D texturées.

Avec les années, les simulateurs de vol ont nettement évolué grâce à l’électronique, la visualisation 3d, etc.

Constitution d'un simulateur de vol

Un simulateur de vol comporte trois éléments essentiels : un calculateur numérique et un « ensemble matériel » permettant au pilote d'interagir avec l’aéronef simulé :

Le simulateur de vol est un système qui permet de recréer le plus fidèlement possible le fonctionnement d’un avion ainsi que les difficultés et les sensations éprouvées lors d’un vol. Pour réaliser un simulateur on intègre tous les comportements physiques et techniques d’un avion par rapport à son environnement.

Commandes

Les commandes mises à la disposition du pilote sont aussi identiques que possibles à celles de l'aéronef réel. Certains simulateurs sont même construits en utilisant des éléments réels, voire une cabine découpée sur un prototype ou une maquette.

Les instructeurs disposent de commandes supplémentaires permettant de faire varier les paramètres du vol.

Modèle

L'aéronef est représenté par un modèle numérique, les équations de l'aérodynamique. À partir d'un état donné, l'ordinateur calcule :

Ces variables sont calculées avec une période typiquement de l'ordre du dixième de seconde pour des avions à évolutions normales. Il peut être nécessaire de raccourcir cette période pour les avions tels que les chasseurs ou intercepteurs qui effectuent des manœuvres brutales. Le calculateur doit être capable d'effectuer tous ces calculs dans un temps inférieur à celui de la période de référence : il travaille en « temps réel ».

Les calculateurs capables de réaliser les fonctions ci-dessus existent depuis les années 1970.

Restitution de l'environnement

C'est la partie la plus difficile à réaliser et la plus gourmande en capacité mémoire et en puissance de calcul. Il s'agit de reconstituer le plus fidèlement possible tout ou partie de ce que ressent le pilote :

 
Simulateur civil avec plateforme mobile à 6 degrés de liberté

Les calculateurs capables de réaliser ces fonctions doivent disposer :

Les différents simulateurs de vol

Simulateurs de vol professionnels

Ils sont utilisés soit pour les études, soit pour l'entraînement et leur constitution dépend souvent de leur utilisation.

Simulateurs d'études

Outil de prototypage à différents stades du développement d'un nouvel avion.

Pour un même avion, il est souvent nécessaire de développer différents simulateurs. Par exemple :

Outil d'études sur le comportement des pilotes, l'ergonomie ou plus généralement pour l'étude des facteurs humains.

Simulateurs de formation/entraînement

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le simulateur n'est pas utilisé pour l'apprentissage du pilotage mais pour des entraînements très spécifiques destinés à un personnel déjà pilote :

Enquête liée à un accident

Les enquêteurs cherchent à reconstituer l'enchaînement des faits ayant conduit à un accident grâce aux enregistrements des boîtes noires. Le simulateur permet une approche qualitative de la situation à laquelle l'équipage s'est trouvé confronté et d'en tirer des enseignements pour l'amélioration éventuelle des interfaces ou des procédures.

Simulateurs de vols amateurs

 
FlightGear, simulant l'intérieur d'un cockpit d'un C-172.

Les simulateurs de vol ont été parmi les premiers types de logiciels de simulation développés pour les ordinateurs individuels. Le simulateur de SubLogic par Bruce Artwick était connu pour les fonctionnalités qu'il arrivait à obtenir sur les machines 8 bits.

Un type populaire de simulateur de vol pour ordinateur personnel est le simulateur de vol de combat (à ne pas confondre avec les simulateurs d'entraînement militaires mentionnés plus haut), comprenant des séries telles que Falcon 4.0 (1998), IL-2 Sturmovik (2001), Lock On (2003), ou Digital Combat Simulator (2008).

Au début des années 2000, les simulateurs de vol grand public, conçus principalement pour se divertir, deviennent si réalistes qu'après les attentats du 11 septembre 2001, quelques journalistes et experts ont spéculé sur le fait qu’il était possible pour les pirates de l'air d’avoir acquis assez de connaissance dans le maniement d’un avion de ligne en utilisant Microsoft Flight Simulator. Tout en réfutant de telles critiques, Microsoft retarda la sortie de la version 2002 de son simulateur pour supprimer le World Trade Center sur la carte de New York et pour rectifier les anciennes versions de la simulation en fournissant un patch.

Lorsque ces simulateurs sont « ouverts » pour permettre d'ajouter ses propres créations, beaucoup d'utilisateurs deviennent « créateur d'avion » en réalisant, à l'aide de logiciels de modélisation 3D, des modèles d'avions militaires ou d'avions de ligne. D'autres créent des versions personnelles et virtuelles basées sur de vrais avions de ligne, ou même des décorations virtuelles de compagnies fictives comme « Virtual Delta », « Mexicana de Aviacion Virtual », « Virtual Aeroflot », « Viasa Virtual », et d’autres, que l’on peut trouver sur Internet.

En plus du pilotage virtuel, beaucoup d'utilisateurs découvrent le « trafic aérien en ligne », lorsque les pilotes et des contrôleurs du trafic aérien virtuels jouent ensemble en temps réel pour simuler un véritable trafic. Il existe plusieurs réseaux, dont les plus populaires sont IVAO et VATSIM.

Simulateurs pour ordinateurs personnels

Simulateurs récents (ou en activité) :

Simulateurs plus anciens:

Si ces simulateurs se focalisent sur le vol motorisé, d'autres tels Condor Soaring, Silent Wings1 ou CRRC Sim s'adressent au vol à voile en planeurs et mettent l'accent sur les modèles aérologiques. On peut citer également le simulateur de vol de montgolfière JFlightSim.

Simulateurs pour consoles de jeu

Beaucoup plus rares sont les simulateurs de vol disponibles pour les différentes consoles de jeu. Le plus connu est Pilotwings disponible pour Super Nintendo et sa suite Pilotwings 64 pour la console Nintendo 64. En raison de la difficulté à représenter un environnement complexe et les limitations de traitement d'un tel système informatique, les simulateurs de vol pour consoles tendent jusqu'à présent à être simplistes et à conserver, au niveau des sensations de pilotage, un côté « arcade », mais néanmoins, ils visent à recréer le plus fidèlement possible un vol.

Centres de simulation

En France, il existe plusieurs sociétés qui exploitent des simulateurs de vols pour le grand public. Le cockpit d’un avion de ligne est reproduit à l’échelle 1/1 et la majeure partie des commandes sont fonctionnelles. En 2019, on dénombre plusieurs centres de simulation : AviaSim, leader du segment avec 13 centres de simulation et 35 simulateurs partout en France, exploite des simulateurs de vol reproduisant un Airbus A320 dans toute la France (ainsi que des avions de chasse et hélicoptères), FlightAdventures avec un cockpit de Boeing 777 à Strasbourg, Skyway Simulation avec également un cockpit de Boeing 777 à Nantes et Flight Experience utilisant un cockpit de Boeing 737 à Paris.

Mais aussi Flight Sensations Montpellier avec un Boeing 737, et sur l'aérodrome de Pontoise-Cormeilles un Boeing 737 NG sur Plateforme de mouvement.

Simulateurs de vol spatial

 
L'astronaute Naoko Yamazaki utilisant un simulateur de la NASA.

L'espace étant un prolongement logique de l'espace aérien, les simulateurs de vol spatial peuvent être considérés comme un prolongement du genre. Ces deux genres de simulateurs se rejoignent parfois, car quelques simulateurs de vol comme X-Plane comportent des extensions pour utiliser des vaisseaux spatiaux. Cependant les simulateurs de vol spatial mettent plus l’accent sur le réalisme du rendu de la haute atmosphère et des voyages interplanétaires.

Comme simulateur de vol spatial pour ordinateurs personnels, on peut citer :

« Poste de pilotage pour simulateur »

Pour une mise en situation plus proche du réel, certains amateurs n'hésitent pas à construire eux-mêmes un poste de pilotage similaire à celui d'un avion réel. Pour cela on trouve dans le commerce des panneaux complets d'instruments fonctionnels ayant l'aspect des instruments réels. L'auteur de l'un de ces projets, visant à reconstruire un Boeing 747 a mis en place un site Internet pour expliquer les étapes de la réalisation. De tels simulateurs utilisent généralement un des logiciels présenté précédemment. Ces simulateurs « privés » permettent à leur développeur d'approcher et de toucher de plus près le pilotage de simulateurs professionnels. Par exemple : le simulateur A320 de Renaud Emont2, ou le simulateur VFR de Bruno Léger3. Un site très didactique, SimuCockpit.fr4, créé en 2003 par Claude Kieffer, expose à la fois la technique et la pratique de la construction d'un cockpit pour Flight Simulator.

Les attractions de parcs à thèmes

Les parcs à thèmes et de loisirs ainsi que les fêtes foraines recourent pour certaines de leurs attractions à des systèmes dynamiques appelés à tort « simulateurs de vol » car fréquemment conçus avec des technologies identiques : il s'agit plutôt de cinéma dynamique.

Notes et références

Liens externes

Simulateur de conduite

 
 
 
Simulateur de conduite de véhicule militaire tout-terrains

Le terme simulateur de conduite désigne en général un simulateur de véhicule terrestre comme un véhicule automobile, un véhicule ferroviaire ou même celui d'un navire.

C'est un simulateur piloté dans lequel un conducteur réel est capable de conduire un véhicule virtuel.

Contrairement à ce que l'on peut imaginer, un simulateur de conduite terrestre est plus complexe qu'un simulateur de vol, entre autres pour les raisons suivantes :

Simulateurs de conduite professionnels

 
Simulateur de conduite en état d'ivresse utilisé par l'US Navy.

L'intérêt du simulateur de conduite est de placer le conducteur dans un environnement comparable à celui d'une conduite réelle mais où l'environnement et le véhicule sont totalement sous contrôle car représentés par des modèles logiciels.

Les simulateurs de conduite sont actuellement utilisés pour :

Le simulateur n'est pas pour le moment une représentation totale de la réalité mais il offre néanmoins une alternative et une complémentarité à la formation à bord de véhicules réels. Les avantages du simulateur de conduite dans la formation poids lourds sont nombreux à commencer par des aspects environnementaux et organisationnels : coût de mise en œuvre, facilité de mise en situation. De plus, avec un simulateur transportable, c'est le formateur qui se déplace vers ses stagiaires et non le contraire.

Conférences scientifiques

La Driving Simulation Conference (DSC) Europe1, créée en 1995 et présidée depuis par Andras Kemeny, permet de réunir les communautés industrielles et scientifiques du domaine de la simulation de conduite. Renault, ENSAM et IFSTTAR sponsorisent cet évènement depuis 2010.

Quelques grands simulateurs dédiés aux études et recherches

On peut estimer que le nombre de ces simulateurs dans le monde se monte à une ou deux centaines et on cite ici les plus "volumineux" :

Jeux vidéo

 
Une enfant jouant à un jeu de conduite de voiture à Cotonou au Bénin.

Les jeux de simulation de conduite :

Fabricants de simulateur de conduite

Notes et références

  1. « DSC 2016 VR – Driving Simulation Conference 2016 VR » [archive], sur dsc2016.org (consulté le )

Jeu de simulation

 
 
 
FlightGear 3.0 Boeing 777-200 cockpit.png FlightGear 3.0, screenshot from cockpit view using low specs.

Un jeu de simulation est un jeu (de société ou vidéo) qui reproduit une activité ou une action dans divers environnements. Les plus populaires sont les jeux économiques ou de gestion et les jeux de rôle. Lorsque la simulation porte sur une guerre ou une bataille réelle ou fictive, on parle plutôt de jeu de stratégie ou jeu de guerre dont le jeu de figurines est une forme de représentation.

Le domaine de la simulation est vaste, et il peut croiser d'autres catégories.

Articles connexes