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Catégorie : Les Armes
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Lance-roquettes

 
 
Tir d'un AT-4 par des US Marines lors d'un exercice.

Un lance-roquettesN 1 est une arme d'infanterie capable de tirer une roquette. On les considère également comme des lance-grenades propulsées par roquettes. La dénomination militaire française du lance-roquettes individuel est LRAC pour « lance-roquettes antichar » ; on utilise également communément l'abréviation RPG, pour ruchnoy protivotankovy granatomet (en russe : ручной противотанковый гранатомёт) et rocket propelled grenade en anglais.

Pour les roquettes utilisées comme projectiles d'artillerie, voir les lance-roquettes multiples.

Quelques exemples

Lance-roquettes

Armes proches

Caractéristiques

 
Soldats de l'armée de terre française en position de tir avec un Apilas.

Le lance-roquettes est une arme dont le poids varie de 3,5 kg environ pour les plus légers, comme le M72 LAW américain, et jusqu'à un peu moins de 12 kg pour les modèles les plus encombrants. Ils permettent d'attaquer des chars immobiles jusqu'à une distance de 500 mètres pour les plus puissants.

La majorité des lance-roquettes sont destinés à un usage antichar, avec une munition dotée d'une charge creuse. On trouve néanmoins d'autres munitions, incendiaires, à fragmentation ou thermobariques pour l'attaque de fortifications notamment. Il n'est pas rare que ces armes soient jetables, car elles sont essentiellement constituées par la munition. Les lance-roquettes demeurent des armes simples et peu onéreuses, qui cèdent le pas aux missiles guidés pour le tir à plus longue portée. Au cours des conflits récents comme en Irak, des opérations de guérilla urbaine mettent en œuvre des RPG-7 contre des hélicoptères en vol lent ou stationnaire à basse altitude. Bien que l'arme ne soit pas conçue pour un tel usage, elle s'est révélée assez redoutable dans ce contexte.

Lorsque l'on tire avec un lance-roquettes, les gaz du moteur-fusée sont éjectés à l'arrière. Il y a donc une zone de danger derrière le tireur qui varie en fonction de la puissance de la roquette. Cette zone est appelée « cône de dégagement » et correspond, en général, à un angle de 45° (dont l'axe de tir est la bissectrice) couvrant une distance de 45 mètres à partir du tireur. Cette caractéristique, qui est susceptible de provoquer des accidents chez les troupes peu entraînées, interdit le tir depuis une zone non dégagée, comme un bâtiment par exemple.

La mise à feu de la roquette donne lieu à une détonation particulièrement bruyante, qui soulève un nuage de poussière et qui rend le tireur très repérable. La capacité limitée à un coup, n'est par conséquent pas un handicap, le tireur devant changer de position immédiatement (bien que des modèles bitubes aient vu le jour dans les années 1970). Afin de contrer ces effets néfastes, certains constructeurs ont proposé des systèmes alternatifs, en introduisant par exemple une contre-masse constituée de pétales de plastique inoffensifs. L'arme gagne dès lors en discrétion et peut tirer avec un mur à quelques mètres seulement derrière l'arme.

Les organes de visée sont généralement optiques avec des échelles permettant d'ajuster le tir en fonction de la distance, du mouvement de la cible et du vent, notamment sur les armes entièrement jetables. Au cours des années 1980, certains lance-roquettes étaient équipés d'un fusil parallèle, dont les munitions avaient des caractéristiques balistiques équivalentes à celle de la roquette. Le tireur pouvait ainsi ajuster sa visée en tirant à plusieurs reprises sur un blindé avec le fusil pour ensuite déclencher le tir de roquette. Des lunettes plus sophistiquées, éventuellement dotées d'un télémètre et de la vision nocturne sont éventuellement disponibles sur les modèles rechargeables ou dont seul l'organe de visée est récupéré sur des modèles jetables.

Notes et références

Notes

  1. Les rectifications orthographiques du français en 1990 recommandent, en France, d'utiliser le terme lance-roquette.

Références

 

Articles connexes

Liens externes

Lance-roquettes multiple

 

Le lance-roquettes multiple ou LRM également nommé lance-fusées multiple, est un système d'arme monté sur un châssis de char ou de camion, voire de navires, constitué d'une batterie de lance-roquettes. Celles-ci, contrairement aux armes antichars à tir tendu, ont un vol balistique et sont intégrées dans l'artillerie.

Histoire

Dès 1377, les Coréens utilisaient ce qu'ils appellent le hwacha, un chariot comportant plusieurs fusées pouvant être lancés simultanément, inventé par Choi Mu-seon de la dynastie Choson.

À partir de 1939, les Soviétiques utilisent le lance-roquettes multiple « Katioucha ». Il sera utilisé le , lors de la bataille de Smolensk, en Russie contre le Troisième Reich.

À partir de 1940, les Allemands utilisent le Nebelwerfer, reprenant le principe coréen du hwacha, du LRM monté sur un chariot.

À partir de 1942, le Wurfrahmen 40 allemand utilise des batteries de tubes lance-roquettes montés sur les côtés d'un véhicule semi-chenillé SdKfz 251.

À partir de 1943, les Américains utilisent le T34 Calliope, un lance-roquettes multiple monté sur un char de combat M4 Sherman.

En 1963 les Soviétiques sortent le BM-21 qui est encore en service aujourd'hui.

Description

Le lance-roquettes multiple est un système d'artillerie très répandu et très apprécié à travers le monde, leurs utilisations permettent de bombarder une zone très large avec assez peu de moyens. Parfait pour être utilisé contre de l'infanterie ou des véhicules faiblement blindés. Il y a également tout un aspect psychologique à l'utilisation de ces armes, recevoir 40 roquettes de 122mm en quelques secondes peut terrifier tout soldat.

Le plus célèbre exemplaire est le Katioucha soviétique utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale et surnommé orgue de Staline.

Il existe plusieurs modèles utilisés actuellement, dont le MLRS américain, basé sur un châssis de blindé Bradley. Les LRU français sont des MLRS américains légèrement modifiés.

Le BM-21 soviétique, installé sur un camion Ural-375D successeur du BM-14 "Katioucha", il est entré en service dans les années 1960 et est encore utilisé aujourd'hui, il est le système de MLRS le plus répandu à travers le monde. On le trouve sur tous les continents et on compte plus d'une dizaine de variantes / copies du BM-21, sa rusticité et son efficacité et son faible coût font son succès. Les Soviétiques ont sorti des améliorations comme le BM-27 Uragan de 220mm et le BM-30 Smerch de 300mm.

Techniquement la plupart des modèles actuels peuvent lancer des munitions autoguidées et peuvent donc être considéré comme des lance-missiles mais leur nom est resté par filiation avec le Katioucha et ses successeurs.

TOS

Le TOS-1 est un peu différent de ses pairs car en plus d'être classé comme un lance-roquettes multiple il est également classé comme un lance-flammes lourd. En effet ce véhicule n'utilise que des munitions incendiaires ou thermobariques, en conséquence il n'est pas rattaché à l'artillerie Russe mais aux unités NBC.

En 2020 le TOS-2 a été présenté lors du défilé du Jour de la Victoire et est introduit à certaines unités pour des tests en 20211.

Information Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

 

Dans le monde

Allemagne

Chine

Espagne

États-Unis

Royaume-Uni

Inde

Iran

URSS/Russie

Yougoslavie

Notes et références

  1. « RUSSIE : Mise en service du lance-flammes lourd TOS-2 » [archive], sur Magazine Raids, (consulté le )

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Lance-roquettes multiple.
 

T34 Calliope

 
 
T34 Calliope en France.

Le T34 Calliope est un char de combat M4 Sherman sur lequel est fixé un lance-roquettes multiple. Il fut employé par l'armée de terre des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. Il était notamment utile pour créer un tir de barrage.

Historique

Il a été développé, produit en 1943 à un petit nombre d'exemplaires et utilisé principalement par la 2e division blindée américaine « Hell on Wheels » en France en août 1944.

Étymologie

Ce char porte le nom d'un calliope, une sorte d'orgue à vapeur.

Variantes

Voir aussi

Lien externe

Bazooka

 
Bazooka
Image illustrative de l'article Bazooka
Le bazooka M1.
Présentation
Pays d'origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Type Lance-roquettes
Munitions Roquette M6 60mm (M1-M9A1)
Roquette M28A2 89mm (M20)
Date de création
Poids et dimensions
Longueur(s) 1370mm (M1) - 1550mm (M9A1)
Caractéristiques techniques
Portée pratique 140m (M1-M9A1)
270m (M20)
Cadence de tir 2 coups/min
 
Soldats américains pendant la guerre de Corée tenant des bazooka (en haut, la version 60 mm et en bas, la nouvelle version 89 mm).

Le terme bazooka Écouter (anglicisme) est un surnom qui désigne un lance-roquettes (Rocket-propelled-grenade en anglais ou RPG) utilisé durant la Seconde Guerre mondiale.

C'est une des premières armes antichar destinées à être utilisées par un fantassin, nonobstant les fusils antichar à l'efficacité très réduite. Les canons antichar de l'époque nécessitaient des servants et un moyen de tractage.

Construit par l'armée américaine, il fut rapidement copié par l'armée allemande qui — bien que possédant le Panzerfaust — produisit le Panzerschreck, une arme de plus gros calibre d'une portée et d'une puissance supérieure à celles du bazooka. Le poids réduit et le faible coût de production du bazooka permirent toutefois d'en équiper massivement les troupes alliées.

Son influence sur le champ de bataille fut telle que le général Dwight D. Eisenhower le compta parmi les armes qui permirent de remporter la victoire aux côtés de la bombe atomique, la Jeep et l'avion de transport Douglas C-47 Skytrain.

Au début de la guerre de Corée, une version plus puissante d'un calibre de 89 mm fit son apparition, le Bazooka M20 Super Bazooka, susceptible de percer 280 mm de blindage incliné à 90°1.

Étymologie

La dénomination « bazooka » provient d'un instrument de jazz inventé en 1920 par le comédien Bob Burns, avec lequel l’arme partage une certaine ressemblance, remarquée en mai 1942 par le brigadier général Gladeon M. Barnes. L’origine du nom de l’instrument n’est en revanche pas connue avec certitude, il pourrait provenir de bazoo, un mot d’argot américain désignant la bouche, et par extension une personne vantarde, et de kazoo, un instrument de musique2.

Les soldats l’appelèrent d’abord shoulder 75, avant d’utiliser le terme bazooka, souvent raccourci en zooka. Il était par ailleurs également appelé stovepipe, ou « tuyau de poêle » en raison de sa forme. Du fait du succès de l’arme, son nom est entré dans le vocabulaire courant pour désigner tout lance-roquettes ou canon sans recul portable2.

Histoire

Au début de la Seconde Guerre mondiale, l’infanterie disposait de peu de moyens pour combattre les chars: les fusils antichars étaient lourds et efficaces seulement contre des cibles très peu blindées, les grenades antichars et armes similaires nécessitaient de s’approcher dangereusement près du char ennemi, les mines antichars étaient quant à elle purement statiques. La seule arme ayant un minimum d’efficacité était le canon antichar, mais les modèles en dotation dans l’infanterie étaient d’un calibre assez faible, environ 40 mm, et avaient de plus en plus de difficultés à percer le blindage des nouveaux chars. Par ailleurs, il s’agissait d’armes encombrantes, peu mobiles et disponibles en quantité limitée3.

Si l'armée américaine dispose, après la Première Guerre mondiale, de très nombreux canons antichars performants, elle n'est pas encore dotée d'une arme anti-char portable par un seul homme. À la fin des années 1930, le chimiste suisse Henry Mohaupt travaille à des applications militaires de l'effet Munroe, dont les résultats sont transmis aux franco-britanniques lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale. Il s'expatrie aux États-Unis en octobre 1940 et y poursuit ses recherches qui débouchent sur la grenade M10 à charge creuse4.

Des travaux visant à propulser la munition à partir d'un tube de mortier de 60 millimètres sont effectués sous les ordres du colonel Leslie Skinner. Avec le chercheur Clarence Hickman, ils étudient les travaux de Robert Goddard, concepteur de fusées4.

Début 1942, les études sont poursuivies par le lieutenant Edward Uhl qui monte une M10 sur une fusée4. Cette charge propulsive est mise à feu électriquement. Le choix d'une propulsion du projectile par réaction permet d'éliminer le problème du recul qui rend très difficile l'emploi des grenades à fusil antichar. Mais la flamme arrière au départ du coup nécessite un espace vide assez important derrière le tireur et rend celui-ci facilement repérable4.

Le lance-roquettes M1 est au point le et, en été de la même année, 5 000 exemplaires et 25 000 roquettes M6 sont fabriqués4.

L'arme débarque en Afrique du Nord en novembre avec les troupes américaines et est utilisée en Tunisie début 1943, avec des résultats peu encourageants, à tel point que le M1 n'est plus distribué dès mai 1943. L'efficacité du bazooka était limitée, sa précision n'était pas excellente et sa puissance ne permettait que très difficilement la destruction des chars allemands les plus puissants comme le Panther ou le Tigre. Pour ce faire, il fallait parvenir à toucher un point faible comme les chenilles ou l'arrière du tank. Il était en revanche adapté contre les blindés plus légers beaucoup plus fréquents que les redoutables mais plus rares blindés lourds. Son coût et son encombrement limités permirent de compenser la médiocrité de ses performances par une très grande disponibilité.

Le M1A1 apparaît plus fiable, mais le succès viendra avec le M9 de 1944 : 477 000 exemplaires en seront produits4.

Variantes

 
Roquette de 89 mm pour bazooka M20A1/A1B1.

Fiche technique

 
Soldats américains tirant sur un poste de mitrailleuse à Lucques en 1944.
 
Soldat américain en position de tir à genou.

M1

M1A1

M9/M9A1

M20A1/A1B1

Bazooka nucléaire

Utilisateurs

De nombreux pays en ont reçu, avant et après la Seconde Guerre mondiale, et les ont ensuite revendus à des pays tiers avec l’arrivée de matériels plus modernes.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

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Articles connexes

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