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Catégorie : Emulateurs-Simulateurs-Consoles
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La course à pied est, avec la marche, l'un des deux modes de locomotion bipèdes de l'être humain. Caractérisée par une phase de suspension durant laquelle aucun des deux pieds ne touche le sol, elle permet un déplacement plus économe en énergie que la marche pour des vitesses allant d'environ 6 km/h (ultrafond) à plus de 40 km/h (sprint). Outre sa fonction locomotrice, elle est principalement pratiquée comme sport dans le cadre de l'athlétisme et en tant qu'exercice physique.

Histoire[modifier | modifier le code]

La course aurait pour origine la capacité acquise depuis au moins quatre millions et demi d'années par les Australopithèques à marcher debout sur leurs deux jambes dans les arbres, Australopithèques issus peut-être d'un primate primitif lui aussi bipède de 15 millions d'années1. Cette bipédie a été utilisée occasionnellement pour se déplacer dans les arbres mais de manière permanente pour la marche et la course.

Contrairement à la marche, et au trot et galop des quadrupèdes, elle présente une efficacité énergétique peu dépendante de la vitesse (environ 200 mL d'oxygène par kilogramme et par kilomètre), ce qui permet un grand éventail de vitesses de locomotion. La course fait de l'être humain un piètre sprinter en comparaison des mammifères quadrupèdes mais lui confère une grande endurance, absente chez les autres primates et rare chez les mammifères2. Ces capacités seraient liées à une évolution anatomique apparue dans le genre Homo, la question de savoir si l'apparition de l'endurance à la course est un trait de l'évolution ou un effet collatéral de celle-ci reste ouverte3.

La théorie proposée considère que le genre Homo s'est spécialisé dans la course de fond et que la course en est issue : le passage de la quadrupédie à la bipédie ayant fait perdre la possibilité de courir sur une faible distance à la vitesse la plus rapide possible, le genre Homo a développé la course d'endurance, il y a environ deux millions d'années, pour pratiquer le charognage puis la chasse à l'épuisement. La chasse à l'épuisement est très coûteuse en énergie, le charognage des débuts a permis à l'homme d'accéder à un régime plus riche en protéines et en lipides (graisses). Ce régime lui a apporté suffisamment d'énergie pour pouvoir être endurant et suivre ses proies jusqu'à ce qu'elles soient trop épuisées pour fuir. Cette aptitude a été permise par vingt-six adaptations morphologiques et anatomiques telles que le développement du ligament nuchal et des muscles fessiers, la multiplication de glandes sudoripares sur toute la surface du corps (contrairement à la plupart des animaux et mammifères), la rotation des épaules indépendamment de la tête et l'accroissement d'organes absorbant les chocs (tendon d'Achille, articulations du pied et du genou, disques vertébraux, long pied avec une grande voûte plantaire mais des orteils plus courts pour résister aux forces de tension générées par la course), etc3.

Les compétitions de course à pied sont nées lors des fêtes religieuses antiques de diverses régions telles que la Grèce, l'Égypte, l'Asie et dans la vallée du Rift en Afrique. Les Tailteann Games, festival sportif d'Irlande fondé d'après la légende au xixe siècle, sont l'un des premiers témoignages de course de compétition4.

La sédentarité de l'homme et l'établissement des civilisations antiques a fait de la course à pied un entraînement d'abord militaire, pour préparer les armées au combat. La Grèce antique a lié l'épreuve de la course à pied aux cérémonies religieuses dans le cadre des premiers jeux olympiques5. Les athlètes se mesuraient en temps de paix pour démontrer leurs performances physiques aux dieux. Notre époque moderne consacrée à la performance physique et au loisir a codifié certaines courses dans les disciplines d'athlétisme. La course à pied est devenue pour nombre de personnes un loisir ne suivant pas nécessairement les épreuves standards mais permettant un entretien de la santé ou un challenge personnel. L'avènement des technologies embarquées, comme les smartphones, permet récemment l'apparition de nouveaux athlètes spécialisés dans des courses non conventionnelles et suivant des entraînements de haut niveau. Ces athlètes visent des courses d'ultrafond, des trails sur des distances de plusieurs dizaines de kilomètres, voire au-delà de 100 kilomètres. De ces défis personnels, sont apparues de nombreuses courses sur route ou sur chemin, organisées par des associations ou des communes, s'adressant également à des coureurs suivant un entraînement plus léger. Cela conduit au xxie siècle à une démocratisation de la course à pied6.

La course à pied au sens de l'athlétisme[modifier | modifier le code]

La course à pied est un sport consistant à courir sur des distances plus ou moins longues. Les compétitions peuvent se pratiquer sur une piste d'athlétisme, sur route ou sur divers terrains naturels. En France, les compétiteurs doivent être licenciés ou fournir aux organisateurs un certificat médical d'aptitude pour des raisons d’assurance.

Selon les distances parcourues et la vitesse, le type d'effort fourni est différent, il y a :

Les athlètes de course à pied évaluent régulièrement leur consommation maximale d'oxygène et leur vitesse maximale aérobie. Il s'agit de la capacité à transporter l'oxygène des poumons vers les muscles.

Les courses sur piste vont du 60 m au 10 000 m, les courses de cross-country, de 4 à 12 km. Les courses sur route peuvent être de n'importe quelle distance, mais les distances courantes sont le 5 km, le 10 km, le semi-marathon (21,097 km) et le marathon (42,195 km). L'épreuve de 100 km est une épreuve de course à pied appartenant à la famille du grand-fond. Le plus mythique des 100 km français, discipline assez confidentielle (moins de 2 000 coureurs), est celui de Millau.

Les compétitions de course à pied, sur piste ou sur route, sont soumises, pour la France, aux règles de la Fédération française d'athlétisme (FFA) et à l'international par l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF). Elles sont ouvertes au handisport. D'autres fédérations sont concernées par les épreuves multi-disciplines, comme le triathlon, le pentathlon moderne, le raid nature et la course d'orientation (course et lecture de carte).

Différentes catégories de courses à pied[modifier | modifier le code]

Courses de sprint[modifier | modifier le code]

Le sprint regroupe les courses à pied au cours desquelles le sprinteur doit courir sur une faible distance à la vitesse la plus rapide possible. Le sprinter, outre des aptitudes physiques particulières, doit développer une séquence de mouvement et de posture conditionnant la vitesse finale qu'il atteint. Un athlète travaille :

Toutes ces phases sont travaillées dans le but d'obtenir la course parfaite. Le travail peut aussi se réaliser en binôme pour obtenir la meilleure position et toujours viser le meilleur gain de temps global.

Courses de demi-fond[modifier | modifier le code]

Le demi-fond regroupe l'ensemble des courses d'athlétisme comprises entre le sprint et le fond (de 800 m à 3 000 m) et qui se déroulent dans une enceinte sportive ou extérieure. Seuls le 800 m, le 1 500 m, et le 3 000 m steeple sont au programme des Jeux olympiques. Il est primordial qu'un coureur de demi-fond ait la possibilité d'enchaîner des accélérations rapides, fasse preuve d'une grande concentration et réactivité durant l'épreuve où ses muscles sont sollicités tout au long du parcours, d'une maîtrise de sa respiration et enfin ait mis en place une tactique de course.

Courses de fond[modifier | modifier le code]

La course de fond est une activité d'endurance qui requiert un bon équilibre énergétique et une forte volonté mentale. Les courses de fond s'effectuent sur des distances supérieures à 3 000 m comme le 5 km, le 10 km, le cross-country, le semi-marathon et le marathon. Le cross-country a lieu en campagne. En raison de la diversité des conditions et des lieux, il n'y a pas de record mondial dans cette discipline. Les courses de cross-country dépassent rarement 15 km.

Courses d'ultrafond[modifier | modifier le code]

Pour toutes les courses supérieures au marathon, l'appellation est le grand fond et même l'ultrafond. Les courses de fond peuvent se dérouler, non sur une distance imposée, mais sur un temps imposé. Il s'agit alors d'une épreuve de durée, comme les courses de 24 heures ou de 6 jours. Concernant les épreuves de distance, les plus populaires sont les courses de 100 km, avec plus de 300 manifestations à travers le monde chaque année (416 en 20167).

Techniques de fond, demi fond et ultra fond[modifier | modifier le code]

Le coureur de fond vise à potentialiser l'énergie qu'il dégage pour chaque foulée. La course doit être la plus efficace possible. Les efforts de la course sont orientés sur la foulée et l'économie maximale d'énergie. Une foulée pas assez efficace ou une position trop en avant ou en arrière, ou encore par des gestes inutiles des bras, sont autant de paramètres qui peuvent être améliorés. Il peut y avoir une perte d'énergie ou simplement trop d’énergie dissipée lors de l’impact sur le sol[Quoi ?]. En plus du travail d'endurance, le travail de posture permet un gain de temps appréciable sur le chronomètre général.

Compétition et technique[modifier | modifier le code]

Compétition[modifier | modifier le code]

Entraînement[modifier | modifier le code]

Entraînement sur un stade en Algérie.

Équipements[modifier | modifier le code]

Matériel[modifier | modifier le code]

Vitesse, chronométrage et test[modifier | modifier le code]

Vitesse en min/km Vitesse en km/h Temps au 10 000 m Temps au marathon
3 20 30 min 2 h 6 min
4 15 40 min 2 h 48 min
5 12 50 min 3 h 31 min
6 10 1 h 4 h 14 min

Distance, genre et catégories[modifier | modifier le code]

Médecine, biomécanique et effets de la course à pied[modifier | modifier le code]

Le geste et la respiration du coureur[modifier | modifier le code]

La foulée peut être rasante ou aérienne, mais la force de propulsion est transmise au moment du contact au sol, donc la suspension est un moment non moteur. Toutefois, il est nécessaire de coordonner en permanence le mouvement des bras en opposition du mouvement des jambes. La jambe d'appui crée le mouvement du cycle arrière, la jambe libre crée le mouvement du cycle avant. La position idéale du corps est en angle très léger en avant de la verticale, en extension non cambrée. La fluidité est le compromis entre la poussée verticale, le mouvement alternatif proche de la rotation (des bras et jambes) et le mouvement général en translation vers l'avant. Il existe donc deux phases différentes dans la foulée :

  • La propulsion : Le pied arrière est en appui au sol, les articulations cheville, genou, hanche sont sollicitées, le bras opposé est en avant. Cette phase est puissante, les muscles sont en tension, la cuisse propulse vigoureusement, le dos reste gainé. Le pied avant est en l'air.
  • La suspension : La jambe avant est en l'air, le genou va loin, puis le pied se prépare au contact au sol, le bras opposé est en arrière en équerre.
Course de 1 500 m sur piste en 2007

Blessure, surentraînement, musculation[modifier | modifier le code]

La course à pied au sens du mode de déplacement[modifier | modifier le code]

Usage en milieu militaire[modifier | modifier le code]

Soldat à l'entraînement.

La course à pied est, avec la marche, un des exercices de base pratiqués par les militaires dans la plupart des armées du monde, depuis de longues années. Elle permet d'augmenter la capacité offensive par une attaque rapide dans un environnement tactique, générant un effet de surprise, mais également d'accroître la capacité de repli. La course à pied est donc un exercice fondamental pour la survie du soldat. Praticable sur pratiquement n'importe quel terrain, cet exercice a également une vocation à développer la musculation et l'endurance, de la même manière que le font les pompes.

La course (mythe et fiction)[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  Yvette Deloison, La Préhistoire du piéton : essai sur les nouvelles origines de l'homme, Paris, Plon, , 238 p. (ISBN 2-259-19756-6)
  2.  Michel DufourLa Gazelle et l'Athlète : Les qualités physiques tomme III : L'endurance, Chavéria, Volodalen Editions, 205 p.(ISBN 978-2-9522069-9-0)p. 59.
  3. ↑ Revenir plus haut en :a et b (en) Bramble DM et Lieberman DE., « Endurance running and the evolution of Homo. »Naturevol. 432, no 7015,‎ p. 345-52 (PMID 15549097DOI 10.1038/nature03052lire en ligne [archive] [PDF], consulté le ) modifier
  4.  (en) « Running As Sport » [archive], sur planetseed.com.
  5.  « Les coulisses d’Olympie : découvrez les secrets du site des Jeux Olympiques de l’Antiquité » [archive], sur Comité international olympique (consulté le ).
  6.  « Aude : la course à pied, un loisir en pleine croissance » [archive], sur lindependant.fr (consulté le ).
  7.  Jürgen Schoch« DUV - Données de base des résultats 2016 : 100 km » [archive], sur statistik.d-u-v.org (consulté le )
  8.  « -Le cardiofréquencemètre pour un entrainement optimal » [archive], sur entrainement-sportif (consulté le )
  9.  « Calcul d'itinéraires » [archive], sur Calcul d'itinéraires (consulté le)
  10.  « Vos chaussures de course sont-elles minimalistes? » [archive], sur La Clinique du Coureur (consulté le )
  11.  « Pourquoi courir ? Les bienfaits de la course à pied sont énormes ! - Running Addict », Running Addict,‎  (lire en ligne [archive], consulté le)
  12.  2008-Chakravarty, 2008-Krampla, 2008-Stahi, 2007-Hanna, 2006-Schmitt, 2006-O’Kane, 2006-Cymet, 2006-Weidekamm, 2005-Weidekamm, 2005-Hohmann, 2005-Lamontagne, 2002-Conaghan.
  13.  [1] [archive]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]