Entrepôt
Un entrepôt est un bâtiment logistique destiné au stockage et à la distribution de biens. Les entrepôts sont utilisés par les industriels, les entreprises d'import-export, les grossistes, les transporteurs, les douanes, etc. Ce sont de grands bâtiments, depuis quelques centaines jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés.
Ces bâtiments sont situés le plus souvent dans des zones péri-urbaines. Souvent construits à l'origine dans des zones industrielles près d'usines, on observe désormais l'apparition de zones logistiques dédiées aux entrepôts, sans autre activité industrielle.
Nature des biens entreposés
Selon l'activité de l'entreprise on trouvera :
- activités de production :
- matières premières, encours de production, produits semi-finis destinés à la régulation du processus de production (de l'entreprise ou de son client : cas des entrepôts avancés fournisseurs dans l'automobile par exemple)
- emballages
- mais aussi produits finis destinés au processus commercial…
- atelier de réparation (mécanique, garage…)
- activités commerciales et de négoce :
- produits dont l'entreprise a fait l'acquisition et qui ne subiront aucune transformation en vue de leur vente
- pièces de rechange en cas d'activité après-vente.
Processus et systèmes de gestion des entrepôts
Principaux processus d'un entrepôt
Ils sont notamment :
- la réception de commande
- la mise en stock
- la préparation de commande
- l'expédition
- la gestion du stock (inventaires, adressage…)
Il est de plus en plus fréquent de confier à l'entrepôt de nouveaux processus à valeur ajoutée tels que :
- le suremballage (ou co-packing / copacking)
- le kitting
Ceux-ci permettant de différencier tardivement des produits génériques et ainsi obtenir une réduction importante des coûts.
De même, afin de réduire les coûts de stockage et d'entreposage, l'entrepôt peut assurer la réalisation de cross-docking. On parlera dans ce cas plutôt d'une plateforme de cross-docking.
Système d'information
Il est nécessaire à la gestion des grands entrepôt qui utilisent un SGE (Système de Gestion d'Entrepôt) dédié ou WMS (Warehouse Management System).
Gestion des risques
Divers entrepôts peuvent stocker un grand volume de biens (marchands ou non) incluant éventuellement des produits alimentaires et périssables, des produits toxiques et/ou inflammables, explosifs, dangereux, etc. qui en font alors des installations à risques (installation classée pour la protection de l'environnement le cas échéant en France). Après l'incendie total en 2020 d'un énorme dépôt Amazone aux USA1 ; l'Incendie de Lubrizol et de l'entrepôt voisin, en 2021 plusieurs rapport ont constaté que la législation des installations classées est encore mal appliquée par les exploitants d'entrepôts2,3.
Selon l'ONG Robin des bois, « un entrepôt par exemple de 900 000 m3 correspond à un porte-conteneurs géant de 20 000 boîtes, plus un petit porte-conteneurs de 7 000 boîtes. Les armateurs sont confrontés à des fausses déclarations de la part des chargeurs sur la nature et les quantités des marchandises embarquées ; il en est de même pour les gestionnaires d’entrepôts qui louent des cellules à des entreprises extérieures. En conséquence, il faut introduire dans la réglementation entrepôts des dispositifs qui obligent les gestionnaires à connaître avec précision le volume et la toxicité en cas d’incendie des substances et marchandises combustibles et inflammables présentes et à les communiquer aux autorités compétentes »3.
Infrastructures
Le mobilier
Le mobilier de stockage est adapté à la nature des produits entreposés ainsi qu'à leur rotation de stock. On trouvera le plus fréquemment :
- des palettiers (ou racks) destinés à l'entreposage de palettes ;
- des cantilevers ;
- des étagères (stockage de cartons, bacs ou boites pour faciliter le picking) ;
- des mezzanines.
Dans certains cas de plateforme d'éclatement, il n'y a pas de mobilier. Les marchandises arrivent et repartent très rapidement et il n'est pas nécessaire de les stocker. L'entrepôt est alors une dalle de béton recouverte d'un toit (centre de tri de messagerie, plateforme de distribution pour les grandes surfaces).
Les accès de l'entrepôt permettant le chargement et le déchargement des moyens de transport (camions, trains…) sont les quais.
Le bâtiment
Les entrepôts peuvent comprendre une ou plusieurs cellules de stockage, usuellement de 6000m² ou 8000m². Dans la grande majorité des cas, l'entreposage se fait à température ambiante. Certains types de produits imposent des contraintes structurelles très importantes, qu'il faut envisager dès la construction du bâtiment. On retrouve donc des entrepôts spécifiques pour :
- le frais (entre 0 et 4 °C ou entre 4 et 8 °C) ;
- le surgelé (entre -18 et -25 °C) ;
- les matières dangereuses (sprinkler, système anti-débordement, collecte des écoulements, portes coupe-feu…) ;
- silo à plat (ventilation pour l'humidité et les poussières).
Les entrepôts mécanisés
Dans des cas plus rares, l'investissement dans des machines automatiques de stockage ou de préparation de commande peut être justifié. Cet investissement se décide en fonction de l'intensité de l'activité et des coûts (immobiliers, main-d’œuvre et non-qualité).
Par exemple, les entrepôts gérant des flux de types e-commerce, traitent une multitude d'articles et énormément de commandes par jour. Traiter ce flux de manière classique demanderait de nombreux préparateurs, la mise en place de contrôle de préparations, la mise en place d'une rotation en 2×8 ou 3×8. Ceci aura donc pour conséquence des coûts de main d’œuvre importants, de la non-qualité à cause des erreurs de préparation et un turnover probablement élevé au vu des conditions de travail. Dans ce cas, la mécanisation permet d'assurer un service continu, pouvant absorber plus facilement des pics ou baisses d'activités, avec un taux d'erreur virtuellement nul.
Dans les entrepôts mécanisés, on trouvera alors des transtockeurs, carrousels, convoyeurs, trieurs, systèmes goods to man, palettiseurs, dépaletisseurs, AGV…
Les systèmes mécanisés peuvent s'installer dans des entrepôts déjà construits. Mais, pour les entrepôts dont la mécanisation est envisagée dès la conception, la hauteur peut être beaucoup plus importante que pour des bâtiments classiques : jusqu'à 40 m4 au lieu de 12 m.
L'installation d'un système mécanisé est lourd et très structurant pour l'activité dans l'entrepôt. En plus d'un WMS, les entrepôts mécanisés nécessitent un logiciel spécifiques pour piloter les différents automates : un Warehouse Control System (WCS).
Matériel de manutention
Afin de faciliter les opérations de manutention des marchandises, on trouvera fréquemment dans les entrepôts les engins de manutention suivants :
- transpalettes (électriques ou non) ;
- chariots élévateurs (thermiques ou électriques) ;
- gerbeurs ;
- préparateurs de commande ;
- nacelles ;
- diables ;
- palan…
pour accélérer les opérations à l'intérieur de l'entrepôt, il est conseillé d'installer des portes rapides. Ce produit permet de se déplacer d'une partie du bâtiment à l'autre sans descendre des transpalettes car la porte rapide [archive] a une ouverture automatique et, comme défini par le mot, également très rapide.
Autres désignations
En informatique, on parle également d'entrepôt de données pour désigner un système permettant l'agrégation de données issues de l'ensemble des processus d'une entreprise, dans le but d'en tirer des informations synthétiques permettant d'améliorer la gestion de cette entreprise.
Références
- (en) « Fire devastates Amazon distribution center in Redlands, California - CNN Video » [archive] (consulté le )
- « Ces entrepôts qui oublient qu'ils sont des installations à risques » [archive], sur Actu-Environnement (consulté le )
- Robin des bois Réglementation sur les sites Seveso et les entrepôts Consultation du public du 26/06/2020 au 17/07/2020 Commentaires de Robin des Bois [archive], 17 juillet 2020, consulté le 29 septembre 2021.
- « Entrepôt grande hauteur JYSK : une réalisation GSE Pologne » [archive], sur youtube.com (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- Construction métallique en demi-lune : Quonset hut, Iris hut, Nissen hut, Romney hut, Jamesway hut
Bibliographie
- Salima Naji, Les entrepôts de la baraka : du grenier collectif à la zawya : réseaux du sacré et processus de patrimonialisation dans l'Atlas et Maroc présaharien, École des hautes études en sciences sociales, Paris, 2007, 2 vol., 781 p. (thèse de doctorat d'Anthropologie sociale et ethnologie)
- Michel Roux, Entrepôts et magasins : tout ce qu'il faut savoir pour concevoir une unité de stockage, Eyrolles, Collection : Performance industrielle, Paris, 2015 (6e éd.), 484 p. (ISBN 978-2-212-56176-0)
Liens externes
- « Entrepôt » [archive] (Denis Diderot et Jean le Rond D'Alembert, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, vol. 12, Pellet, 1777, p. 569)
Hangar
Pour les articles homonymes, voir Hangar (homonymie).
Un hangar est un bâtiment souvent réduit à une couverture et servant à abriter des véhicules, des aéronefs, à stocker des récoltes, les fourrages (Distinct d'une grange qui elle est fermée sur tous les côtés), des matériaux. Le mot hangar provient d'un dialecte français du nord.
Les hangars protègent les avions de la météo et des rayons ultraviolets. Ils peuvent être utilisés comme atelier de réparation ou, dans certains cas, comme chaîne d'assemblage. De plus, les hangars permettent de cacher les avions de la vue des satellites espion ou des avions de reconnaissance.
L'entrepôt des avions sur un porte-avions est aussi connu sous le nom de « hangar ».
Histoire
Carl Rickard Nyberg utilisa un hangar pour entreposer son Flugan à la fin du XIXe siècle.
En 1909, Louis Blériot fit un atterrissage brutal dans une ferme du nord de la France (entre Sangatte et Calais) et roula avec son avion jusque dans l'étable à bétails. À cette époque, Bleriot participait à une course pour être le premier homme à traverser la Manche dans un avion plus lourd que l'air. Ainsi, il installa son siège dans l'étable inutilisée. Après son retour chez lui, Bleriot contacta REIDsteel, le créateur de l'étable, et lui commanda trois "hangars" pour son usage personnel. REIDsteel continua ainsi à construire des hangars ainsi que des pièces détachées.
Les frères Wright stockèrent et réparèrent leur avion dans un hangar en bois construit en 1902 dans la ville de Kill Devil Hills (Caroline du Nord). Après avoir terminé la construction du Wright Flyer I dans l'Ohio, les frères retournèrent à Kill Devil Hills et découvrirent leur hangar endommagé. Ils réparèrent la structure et construisirent un nouvel atelier en attendant que leur Flyer soit expédié.
Un des plus grands hangars construits fut pour l'ancienne Armée de l'Air soviétique. Il est maintenant converti afin d'abriter une forêt tropicale. D'autres grands hangars sont ceux de l'Aéroport international de Bangkok mesurant 270x90x35 mètres, NAS Sunnyvale aux États-Unis mesurant 345x94x60 mètres et à l'Aéroport de Filton, mesurant 351x35x80 mètres.
Hangars pour ballon dirigeable
Les hangars pour ballons dirigeables sont généralement plus grands que les hangars conventionnels pour avions, particulièrement au niveau de la hauteur du bâtiment. La plupart des premiers ballons utilisaient du gaz hydrogène afin de fournir une flottabilité suffisante pour voler, par conséquent leurs hangars se devaient de protéger le gaz inflammable d'une possible explosion. Les hangars qui détenaient plusieurs ballons de ce type étaient fortement exposés au risque d'explosions en chaîne. C'est la raison pour laquelle ce genre de hangars ne détenaient généralement qu'un (voire 2) ballon de ce type.
Pendant "l'Âge d'or" des voyages en dirigeable, des mâts d'amarrage ainsi que des hangars furent construits afin de fournir un abri aux dirigeables lors de leur traversée du monde. Le gouvernement britannique a construit un hangar à Karachi pour le modèle R101 ; le gouvernement brésilien en construit également un à Rio de Janeiro pour les zeppelins allemands. Le hangar pour dirigeables le plus grand au monde, chez Goodyear Tire & Rubber à Akron (Ohio), fut utilisé pour la construction de lUSS Akron (ZRS-4) et lUSS Macon (ZRS-5). Sa longueur était de 358 m et son toit s'élevait à 61 m.
L'US Navy établit dix bases pour dirigeables à travers les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale dans le cadre de ses défenses côtières. Les hangars de ce type comptent parmi les structures en bois isolées les plus grandes au monde. Il en existe encore 7 originaux sur les 17 ayant existé ; l'un d'eux abrite maintenant le musée d'aviation de Tillamook dans l'Oregon.
Les hangars construits pour les dirigeables rigides existent toujours à Moffett Field, l'aéroport naval de Lakehurst, ainsi qu'à la base aérienne de Rio de Janeiro et à Cardington.
Liste des hangars à dirigeables.
Galerie
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Les hangars sont utilisés pour détenir des avions, hélicoptères ou dirigeables
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Hangar No. 2 de l'aéroport naval de l'US Marine Corps, mesurant 330x90x60 mètres
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Un Airbus A319 en réparation dans un hangar de maintenance
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Hangars pour hydravions pour la force aérienne de Russie au port de Tallinn. Une des premières structures en béton renforcé
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Un F-16 en face d'un hangar spécial dit renforcé
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Un avion léger aux hangars de l'aéroport de Kemble (Gloucestershire), Angleterre
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Boeing 767-200 dans un hangar
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Entrepôt
- Construction métallique en demi-lune : Quonset hut, Iris hut, Nissen hut, Romney hut, Jamesway hut
Liens externes
- Site de la base aérienne des Marine Corps, Tustin [archive] au Musée militaire de Calfornie [archive]
- Photos historiques des hangars britanniques [archive]
Stock
Pour les articles homonymes, voir Stock (homonymie).
Pour une entreprise, les stocks représentent les biens achetés, transformés ou à vendre à un moment donné. Le stock représente de manière habituelle, l'ensemble des biens qui interviennent dans le cycle d'exploitation de l'entreprise ou qui peuvent être vendus « en l'état ».
Description des stocks
Une entreprise peut détenir plusieurs types de stocks tels que :
- Matière première,
- Produit en cours de fabrication sous forme de sous-ensemble ou d’élément complet,
- Produit manufacturé prêt à être vendu, ou à être utilisé dans la chaine de fabrication,
- Produits "défectueux" ou obsolète devant être "mis à jour" ou réparé.
Les stocks peuvent être utilisés soit pour :
- Être vendus en l'état,
- Être utilisés dans le processus de production, pour fabriquer un sous-ensemble, ou un produit fini, qui servira ensuite, à la production ou à la vente,
- Être réparés, "mis à jour" ou recyclés.
Le stockage, ou entreposage, est l'action d’entreposer, c'est-à-dire de placer à un endroit identifié des objets ou des matières dont on veut pouvoir disposer rapidement en cas de besoin.
Typologie et enjeux des stocks
Enjeux des stocks
La gestion du stock permet de gérer les articles disponibles dans l'entreprise en vue de satisfaire les besoins à venir à l'aide d'outils logistiques et d'un système d'information performant pour l'organisation.
Ces besoins seront à satisfaire au bon moment, dans les bonnes quantités et d'une manière permettant la bonne utilisation du stock. Si l'on n'est pas capable de satisfaire un besoin à l'aide du stock correspondant, on parle de rupture de stock.
Tout l'art de cette gestion est d'avoir suffisamment de stock pour répondre correctement aux besoins et pas trop pour ne pas supporter les différents coûts du stock (coût d'acquisition, coût de stockage, coût de dévalorisation, etc.).
Il est possible de distinguer trois finalités du stock :
- stock de transaction, pour optimiser les coûts de transaction et les coûts de stockage ;
- stock de précaution, pour éviter la rupture de stocks ;
- stock de spéculation, pour profiter des mouvements de prix.
Typologie des stocks
Les principaux stocks sont :
- le stock de marchandises. Les stocks des commerçants (revente à profit d'articles sans valeur ajoutée de transformation par l'entreprise) ;
- le stock de matières premières qui représente les articles achetés auprès de fournisseurs en vue d'une transformation ultérieure ;
- le stock des produits en cours de fabrication (semi-finis) qui représente les articles qui ne sont pas vendables en l'état car devant encore subir des transformations ; ces en cours de fabrication peuvent être dus à des contraintes techniques dans le process (refroidissement, séchage...) ou peuvent être dus au système de production, qui, en s'éloignant du "One Piece Flow" génère des en cours ;
- le stock des produits terminés (ou « produits finis ») qui représente les articles que l'entreprise peut vendre après les avoir fabriquées ;
- le stock d'emballages vides (palettes, caisses...).
Critique typologique :
Il s'agit toutefois là d'une typologie statique (par nature) de la définition des stocks et qui ne se recoupe pas toujours en réalité à l'identique avec les modes de gestion utilisés par les entreprises. Il convient en effet de se référer en la matière à une approche téléologique du stock, c'est-à-dire de différencier les stocks suivant l'objectif qu'ils ont en matière de gestion ou de stratégie. Un stock peut en effet avoir pour but de générer un profit dans le cadre du processus de production et de ventes d'une part ou répondre à des engagements passés pris au moment de la vente, ce qui est le cas des pièces détachées nécessaires à la garantie. Cette notion de garantie intervient également pour le maintien en état des capacités de production1.
Cette typologie permet en l'appliquant à la gestion de dépasser les limites actuelles de suivi de stocks qui ne permettent pas de prendre toujours des décisions associant un équilibre entre risques et rentabilité. Le même auteur[Qui ?] dans des travaux publiés par les conférences scientifiques internationales IEEE montre que l'impossibilité actuelle de définir des politiques de prix structurées et objectives en cas d'invendus ou de sur-stock est associée à une définition non téléologique du stock, que l'on doit traiter comme une option.
Méthode d'évaluation et de gestion des stocks
Outre une gestion des stocks qui vise l'optimisation des flux et des coûts relatifs aux stocks, une évaluation des stocks est nécessaire au service comptable afin de servir la construction du bilan de l'entreprise.
Méthodes d'évaluation comptables des stocks
Évaluation selon les normes internationales (IAS/IFRS)
Au sein des normes internationales d'information financière, l'évaluation et la comptabilisation des stocks sont définis par la norme IAS 2.
Le principe général est que "les stocks doivent être évalués au plus faible du coût et de la valeur nette de réalisation".
Évaluation du coût des stocks
- Le coût d’entrée d’un stock à l’actif (évalué pour faire le bilan) est constitué des :
- coûts d’acquisition que sont les prix d’achat des matières premières, fournitures ou marchandises auquel s’ajoutent les éventuels frais de transport et de manutention, les droits de douane et autres taxes non récupérables ;
- coûts de transformation que sont les coûts ajoutés au coût d’acquisition afin de parvenir au coût de production déterminé par la comptabilité analytique ;
- coûts encourus pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.
- Les coûts obligatoirement exclus du coût des stocks sont :
- les frais de commercialisation tels que la publicité et le coût du personnel commercial ;
- les frais qui n’amènent pas les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent ;
- les consommations anormales (matières premières, maintenance… exceptionnelles) ;
- les coûts de stockage non nécessaires au processus de production.
Pour obtenir le coût réel de stock (à comptabiliser), 3 grands types de méthodes sont autorisées.
- Les (3 ou 4) méthodes des coûts réels (en retenant les coûts de production ou d’acquisition réellement engagés).
- Coût unitaire moyen pondéré périodique (CUMP) : le coût unitaire de sortie d'articles du stock est égal à la somme (de la valeur initiale + celles d'entrées en stock) divisé par la somme (de quantité initiale et celles d'entrées en stock). Si ce sont des stocks de produits finis, le coût unitaire d'entrée sera le coût de production (voir pour sa détermination la comptabilité analytique).
- Premier entré, premier sorti (FIFO, PEPS en français) : le coût unitaire de sortie d'un type d'article du stock est égal à la valeur de l'article qui est entré en premier chronologiquement dans le stock. Un article entre à 10 € puis 20 €, il sortira en premier à 10 €.
- Dernier entré, premier sorti (LIFO, DEPS en français) : le coût unitaire de sortie d'un type d'article du stock est égal à la valeur de l'article qui est entré en dernier chronologiquement dans le stock. Un article entre à 10 € puis 20 €, il sortira en premier à 20 €.
- Premier échu premier sorti (First expired first out (FEFO)) : ce mode de gestion toléré est particulièrement adapté aux produits avec une DLC (Date Limite de Consommation) ou une DLU (Date Limite d'Utilisation). Prise en compte de la date limite entrée dans le système pour effectuer les sorties.
- La méthode des coûts standards qui calcule la valeur à partir des niveaux normaux d’utilisation de matières premières, de main-d’œuvre, d’efficience et de capacité.
- La méthode du prix de détail (ou retail method)
Pour chaque groupe de produits homogènes, on détermine un pourcentage moyen de marge brute. La valeur du stock, par catégorie de produits homogènes, est obtenue en déduisant des ventes la marge brute ainsi calculée.
Évaluation de la valeur nette de réalisation
La valeur nette de réalisation est le prix de vente estimé dans le cours normal de l’activité, diminué des coûts estimés pour l’achèvement et des coûts estimés nécessaires pour réaliser la vente.
Si cette valeur est inférieure au coût du stock, celui-ci doit être déprécié. AInsi, le montant net comptabilisé à l'actif ne doit pas être supérieur au montant que l’on s’attend à obtenir de la vente ou de l'utilisation de ce stock.
Évaluation selon le plan comptable français
Obligation d'inventaire
Un inventaire annuel doit être effectué régulièrement une fois tous les 12 mois (en France : Code du commerce article 123.12 du code de commerce) pour toute entreprise ayant la qualité de commerçant. Il est contrôlé par un commissaire aux comptes (et ceci du fait du principe comptable de spécialisation des exercices). D'une manière plus générale, il est utile de réaliser régulièrement un inventaire des stocks afin de s'assurer une certaine homogénéité de la valeur des stocks entre les exercices comptables. Le but est aussi de confronter les comptes à l'observation directe. Cet inventaire et l'inventaire physique intermittent sont généralement préconisés pour la comptabilité générale.
L'inventaire comptable permanent est une organisation des comptes de stocks qui, par l'enregistrement continu des mouvements, permet de connaître de façon constante, en cours d'exercice, les existants chiffrés en quantités et en valeur. Cet inventaire est généralement préconisé pour la comptabilité analytique mais peut aussi être réalisé en comptabilité générale par l'utilisation d'un compte de stock de régulation (exemple : 38).
Évaluation des entrées en stock
Le montant le plus faible entre le coût ou la valeur nette de réalisation (toujours la valeur nette de réalisation pour les produits agricoles, de forêt et minéraux).
Coût = prix d'acquisition + frais accessoires + frais nécessaires pour que le stock arrive en état où il se trouve (dont coûts d'emprunt : Ce coût se calcule de la même manière que les acquisitions d'immobilisation).
Ne pas inclure les montants anormaux, les coûts de stockage hors exploitation, les frais généraux administratifs non utiles aux stocks et les frais de distribution et de change.
À noter qu'il est possible d'évaluer les stocks au prix de vente moins la marge normale pour les entreprises à faible chiffre d'affaires ou de contraintes excessives (France : 763 000 € vente de biens, 230 000 € vente de services, article 123.27).
Pour les biens interchangeables et non affectés à des projets spécifiques, seules les méthodes CUMP (coût unitaire moyen pondéré) et FIFO (PEPS) (premier entré, premier sorti) sont considérées comme "légales" par le fisc français (voir ci-dessus pour le calcul).
Technique de comptabilisation
Les charges (stocks achetés) et produits (stocks vendus) comptabilisés durant l'année doivent être extournés à la fin de l'exercice. Cette écriture peut être réalisée sous la forme d'une variation des stocks constatée à l'inventaire. Une façon simple de comptabiliser est d'extourner le montant du stock initial dans une première écriture en contrepartie d'un compte de gestion d'achat (stocks achetés) ou de vente (stocks vendus), puis de comptabiliser une écriture inverse pour le montant du stock final. Ces écritures peuvent être effectuées en une fois en constatant la variation de stock.
Après avoir constaté les factures nécessaires, une écriture de fin d'exercice pour les stocks « achetés » doit être enregistrée:
Numéro de compte | Intitulé de compte | Montant au débit | Montant au crédit |
---|---|---|---|
6.. | Achat.. | (stock initial) | |
3.. | Stock.. | (Stock initial) | |
3.. | stock.. | (stock final) | |
6.. | Achat.. | (stock final) |
Écriture de fin d'exercice pour les stocks « vendus » :
Numéro de compte | Intitulé de compte | Montant au débit | Montant au crédit |
---|---|---|---|
7.. | vente.. | (stock initial) | |
3.. | Stock.. | (Stock initial) | |
3.. | stock.. | (stock final) | |
7.. | vente.. | (stock final) |
Méthodes d'évaluation à des fins d'analyse financière
La valeur du stock influence la trésorerie et en particulier le Besoin en fonds de roulement.
La valeur du stock = Coût de possession + coût de gestion des stocks
- Le coût de possession = coût de stockage unitaire * Quantité moyenne stockée.
- Le coût de stockage unitaire correspond à la somme des :
- Coûts fixes : (Prix d’achat unitaire + frais d’acheminement unitaire)*% du coût moyen pondéré du capital.
- et Coût variable unitaire : d’entreposage
- Le coût de stockage unitaire correspond à la somme des :
- La quantité moyenne stockée correspond soit
- Annuellement au (stock initial + stock final)/2 soit
- à la quantité à stocker moyenne : Demande (montant des livraisons) /2
- La quantité moyenne stockée correspond soit
- Le coût de gestion = coût de lancement unitaire * nombre de livraisons d'articles
- Le coût de lancement (de transaction) est par exemple la passation des commandes, le transport, le traitement administratif…
La formule de Wilson peut être retrouvée à partir de cette valorisation.
Méthodes de gestion des stocks
Les deux paramètres fondamentaux des modèles de gestion des stocks sont la date et la quantité commandée.
On peut donc commander à date fixe ou variable, et à quantité fixe ou variable.
- Méthode de réapprovisionnement ou méthode calendaire. On commande à date fixe une quantité fixe voisine de la quantité économique de commande (QEC ou Formule de Wilson).
- Méthode de gestion à Point de commande. C'est un modèle de commande à date variable et à quantité fixe. Lorsque l'on atteint un certain niveau de stock, le "point de commande", on déclenche la commande de réapprovisionnement.
- Méthode de recomplètement. A date fixe, la quantité variable permettant de reconstituer le niveau de stock défini est commandée.
- Méthode de réapprovisionnement à la commande. A date variable, une quantité variable est commandée.
Le cadencier est un document de gestion qui permet de gérer, avec efficacité, les stocks des produits. Grâce à lui, un magasin évitera les ruptures de stocks et le sur-stockage. Ce document est représenté sous forme d'un tableau.
Outils mathématiques permettant d’éviter la rupture de stock
- stock d'alerte : ce seuil de réapprovisionnement correspond au niveau du stock qui déclenche la commande. Il est égal au stock de sécurité plus le stock consommé pendant le délai de livraison.
- stock de sécurité : ce seuil est assumé pour diminuer le risque de rupture.
- taux de rotation de stock : nombre de renouvellements/période.
- couverture de stock : durée que le stock permet de couvrir en considérant la demande moyenne.
- taux de rupture : demandes non satisfaites/demandes totales.
- taux de service : demandes satisfaites/demandes totales = 1-taux de rupture.
Outils techniques permettant d’éviter la rupture de stock
- le juste-à-temps ou flux tendu ;
- le Kanban ;
- la technique de radio-identification. Une analyse académique2 effectuée chez Wal-Mart a démontré que la radio-identification peut réduire les ruptures d'inventaire de 30 % pour les produits ayant un taux de rotation entre 0.1 et 15 unités/jour.
Rotation des stocks vue par le service commercial
Pour un article considéré, le ratio des ventes (pour une période donnée) sur le stock moyen (durant cette période) permet de déceler les articles qui se vendent peu (vente<stock) ou bien (vente>stock).
Formules :
- Ratio des ventes : ratio des ventes d'un bien = somme des ventes sur une période donnée / stock cumulé sur une période donnée.
- Ratios de rotation des stocks :
- Stocks de marchandises (en jours de CAMV*) = (Stocks de march. / CAMV*) x 365 (CAMV = Coût d'Achat des Marchandises Vendues) ;
- Stocks de matières premières (MP) en jours de consommations = (Stocks de MP / consommations) x 360 ;
- Stocks de produits (en jours de prix de revient) = (Stocks de produits / prix de revient) x 360.
Spécificités des modes de stockage
Stockage d'information
Il s'agit de conserver pour réutilisation future les données informatiques constituées par l'information. Ce type de stockage très ancien a énormément progressé avec les avancées technologiques, depuis la création de l'écriture jusqu'à l'actuelle utilisation des systèmes informatiques et des mémoires de masse. Le stockage d'informations « la data », comprenant également les activités de sauvegarde et d'archivage des données, est au cœur de la problématique des entreprises. Des sociétés comme HP, IBM, Bull proposent des infrastructures permettant la haute disponibilité des données.
Stockage d'énergie
Stockage de matériaux
Pour le stockage de matériel, les installations sont essentielles. On distingue le stockage sur convoyeurs, le stockage sans rayonnages, en bloc ou en rangées avec ou sans moyens de consolidation et le stockage sur rayonnages :
- stockage fixe ;
- stockage dynamique ;
- stockage automatisé.
Suivant les matériaux à stocker, on distingue le stockage de palettes ou de casiers, le stockage de produits longs, le stockage de plaques, le stockage d’outils, le stockage de petites pièces et le stockage de charges lourdes.
Stockage de produits longs
Le stockage de produits longs, barres, tubes ou profilés se fait en général horizontalement. Pour cela, on y utilise de préférence des cassettes qui sont empilées ou stockées dans des rayonnages. Un stockage sans cassettes peut se faire pour tout matériel rigide.
Ce stockage fait appel à des berceaux, des rayonnages cantilever, des rayonnages à nid d’abeille ou des systèmes de stockage automatique pour produits longs. Les systèmes de stockage automatique pour produits longs sont de 2 types : rotatif ou translatif.
- le système rotatif, ou carrousel, se compose de rayonnages fixés sur une chaîne qui met l'ensemble en rotation. Les temps d'accès sont relativement courts, mais les contraintes d'équilibrage sont sensibles.
- le système translatif, celui des tours de stockage, utilise un ascenseur pour le déplacement vertical, le déplacement vertical pouvant se faire par des bras articulés, des crémaillères ou des câbles. Les temps d'accès sont moyens mais le système permet de stocker des matières pour plus de 200 tonnes sans contrainte importante d'équilibrage.
Stockage de plaques
Généralement, les tôles ou plaques sont stockées horizontalement. On distingue généralement le stockage de tôles ou de bois qui ont des dimensions de 2 000 × 1 000 mm à 6 000 × 2 000 mm et de 500 à 3 000 kg par paquet. Les plaques sont stockées sur des rayonnages cantilever, des rayonnages à tiroirs ou des stockages à ruche (nid d’abeille). En version automatique, il s’agit d’un stockeur simple ou double dont les tiroirs seront chargés à l’aide d’une table élévatrice. Dans certaines applications, celle- ci peut glisser devant les rayonnages ou entrer dans les travées.
Rayonnages à tiroirs pour plaques
Quant aux rayonnages à tiroirs, il s’agit des rayonnages spéciaux pour des dimensions jusqu’à 6 000 × 2 000 mm et des charges jusqu’à 3 tonnes. Les tiroirs sont extraits manuellement. Le chargement se fait à l’aide d’un pont ou d’un chariot élévateur. Chaque tôle peut être prélevée individuellement à l’aide d’un palonnier à ventouse.
Apparition de logiciels de gestion de stock
L'apparition des premiers logiciels de gestion de stock dès les années 1980 ont beaucoup facilité les opérations pour les entreprises. Aujourd'hui la grande majorité des entreprises utilise des logiciels (souvent personnalisés) pour optimiser la gestion de leur marchandise.
Histoire
Le code universel des produits (CUP) a été adopté par l'industrie de l'alimentation en avril 1973 sous le code-barres standard pour tous les épiciers, mais il n'a pas été introduit dans des lieux de vente au détail jusqu'en 1974. Ce lecteur a permis de réduire les coûts de gestion des stocks parce que les détaillants aux États-Unis et au Canada n'ont pas besoin d'acheter de multiples lecteurs de codes barres pour scanner des codes barres de types différents3.
Dans le début des années 1980, les ordinateurs personnels (PC) commencent à devenir populaires. Ce phénomène a tiré vers le bas le coût de codes à barres et les lecteurs. Il a également permis les premières versions de logiciels de gestion d'inventaire à être mis en place. Un des plus grands obstacles dans la vente de lecteurs codes à barres et à des détaillants a été le fait qu'ils n'avaient pas de place pour stocker les informations qu'ils avaient scanné. Comme les ordinateurs sont devenus plus courants et à prix abordable, cet obstacle a été surmonté.
Une fois que les codes à barres et des programmes de gestion des stocks ont commencé à se répandre dans les épiceries, la gestion des stocks à la main est vite apparu désuet. L'écriture à la main des données d'inventaire a été remplacée par la numérisation des produits.
À partir du début des années 2000, le logiciel de gestion des stocks a progressé au point de rendre obsolètes les inventaires manuels.
Intérêt des logiciels de gestion de stock
Les entreprises utilisent souvent des logiciels de gestion des stocks afin d'optimiser les couts de stockage et de transport. Le logiciel est utilisé pour le suivi des produits et des pièces où ils sont transportés d'un vendeur à un entrepôt, entre les entrepôts, et enfin à un détaillant ou directement à un client.
Les logiciels de gestion de l'inventaire sont utilisés pour une variété de fins, y compris :
- Optimiser le niveau d’inventaire pour garantir le taux de service attendu tout en minimisant les couts d’immobilisation et de mouvement de stock ;
- Suivi de l'inventaire au sein d'un entrepôt et entre les différents points de stockage ;
- Recevoir les articles dans un magasin ou autre lieu
- Déplacement, emballage et expédition d'articles à partir d'un entrepôt
- Garder une trace des ventes et des niveaux de stocks
Notes et références
- Thierry Brutman Solutions Pratiques : Logistique & supply Chain, 2007
- Recherches RFID portant sur la réduction des ruptures d’inventaire chez Wal-Mart [archive], Radio RFID
- (en) « Logiciel de gestion de stock, une rétrospective historique » [archive], Le Post,
Voir aussi
Articles connexes
Réserve
Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom.
D'une manière générale, une réserve désigne un ensemble (le contenu ou par extension le contenant) mis de côté à titre de sécurité, de provision ou de conservation.
Gestion des ressources
- Les réserves désignent l'ensemble des ressources connues. Le terme peut s'employer pour toute matière première.
- Par métonymie, la réserve est l'endroit où l'on entrepose des marchandises ou des provisions de bouche. Une réserve (ou garde-manger) est, dans une habitation, une pièce aérée et fraîche destinée à la conservation des aliments.
- Dans le domaine des bibliothèques, la réserve est le lieu où l'on stocke un ensemble de documents rares et précieux demandant une protection et des précautions particulières, dont la communication est soumise à certaines conditions.
- Dans le domaine des musées, les réserves sont le lieu où sont conservés les objets des collections qui ne sont pas exposés au public.
- Dans l'industrie pétrolière (en France), les réserves sont une obligation légale imposée aux sociétés pétrolières, d'avoir un stock de pétrole brut ou de son équivalent en produits finis représentant trois mois de consommation, pour des raisons de sécurité nationale.
Droit
- Une réserve est une condition de précaution mise à une approbation, une décision ou à un contrat (une clause de réserve).
- En droit, la réserve est la partie de la succession que la loi réserve à certains héritiers.
Économie et finances
- En finance et en comptabilité, une réserve comptable est une marge de sécurité financière.
- Les réserves obligatoires sont un instrument de politique monétaire utilisé par les banques centrales ;
- Les réserves de change sont des devises étrangères détenues par une banque centrale (Le nom de la Banque centrale américaine, la Réserve fédérale des États-Unis, a été créé à partir de ces sens.).
- La réserve d'or est un stock de métal précieux détenu par certaines banques centrales comme garantie de valeur des échanges.
- En politique, la réserve parlementaire est une dotation financière utilisable par les sénateurs et députés français, issue du budget de l'Assemblée nationale et du Sénat, qui sert à financer des associations et des collectivités de leur circonscription.
- En immobilier, la réserve est une avance de trésorerie (ou fonds de roulement) fixée au règlement de copropriété dont le montant ne peut dépasser 1/6e du montant du budget prévisionnel, soit 2 mois de budget.
- Sur le marché de l'emploi, le salaire de réserve est un minimum en dessous duquel un demandeur d'emploi a plus d'avantage à rester inactif.
- Dans une vente aux enchères, le prix de réserve est un prix minimal en dessous duquel le proposant s'abstient de vendre.
Militaire
- En langage militaire, la réserve tactique, opérationnelle ou stratégique est la partie de l'armée laissée à l'écart de la première phase d'affrontement pour faire face aux développements ultérieurs.
- Depuis le XIXe siècle, on appelle réserve militaire les anciens soldats ou les civils ayant reçu une formation militaire et pouvant être rappelés en cas de besoin dans l'armée d'active. Ce système existe aussi dans certaines forces de gendarmerie.
Territoires
- Réserve seigneuriale : en régime féodal, désignait la partie de la seigneurie dont le seigneur se réservait l'exploitation directe.
- Réserve de chasse (game reserve ou hunting reservation en anglais) : périmètre territorial réservé à la chasse. Jadis privilège aristocratique, c'est aujourd'hui un loisir pratiqué par des sociétés mutualistes ou commerciales.
- Réserve naturelle (wild reserve ou natural reservation en anglais, parfois dite parc naturel) : périmètre territorial voué à la préservation de la biodiversité et des milieux naturels, préservé de l'exploitation agricole ou industrielle intensive, de la chasse et de l'urbanisation, où les activités humaines sont réglementées et réduites.
- Réserve continentale (land/sea reserve ou continental/insular/maritime reservation) : continent, île ou territoire maritime considéré comme une réserve de ressources pour les générations futures, intégralement protégé par divers accords internationaux sur la protection de la biodiversité ou du patrimoine naturel et sur la restriction du tourisme et des autres activités humaines. Par le traité sur l'Antarctique signé en 1959 par douze États et suivi en 1991 par le protocole de Madrid, les activités militaires et l'exploitation des ressources minérales sauf celles qui sont menées à des fins scientifiques sont interdites en Antarctique où la priorité va aux activités de recherche scientifique. Ce continent est protégé par la Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR). Dans une moindre mesure, de vastes parties du Groenland bénéficient de semblables dispositions. C'est aussi le cas de la Grande barrière de corail australienne, des îles Galápagos et de certains sites patrimoniaux majeurs (île de Pâques, mausolée de l'empereur Qin à Xi'an en Chine).
- Réserve ethnique (aboriginal…, indian…, maori land ou native reservation) : territoire à statut spécial dépendant d'un pays souverain mais réservé à une seule catégorie de citoyens, qualifiés d'autochtones, d'aborigènes ou de natifs parce que leurs ancêtres y vivaient avant l'arrivée des majorités actuelles, et devenus minoritaires au milieu de celles-ci ; les réserves ethniques ont souvent une certaine autonomie, sont financées par l'état dont elles dépendent, bénéficient parfois d'exemptions fiscales et leurs habitants ont la liberté d'en sortir pour devenir des citoyens comme les autres, mais elles ne représentent, pour ceux-ci, qu'une infime compensation territoriale face à la perte de tout un continent ou de terres et de ressources beaucoup plus vastes.
Œuvres
- Réserve, œuvre visuelle de Christian Boltanski créée en 1990.
- La Grande Réserve, tableau peint par Caspar David Friedrich vers 1832.
Autres
- La réserve est la conduite d'une personne ou d'une institution qui s'abstient de donner son avis : ce peut être un trait de psychologie (« un caractère réservé ») ou une obligation légale. On parle du devoir de réserve des fonctionnaires.
- Par extension, « rester sur la réserve » est appliquer le principe de précaution : « Dans les cas douteux, il faut toujours rester sur la réserve et se conduire comme si l'articulation était intéressée1 ».
- En beaux-arts, les réserves sont les parties qu’on laisse en blanc dans certains procédés comme l’aquarelle et le lavis.
- En liturgie catholique, la réserve est l'hostie consacrée, conservée pour être présentée à l’adoration des fidèles ou employée à la communion en dehors de la messe.
- En termes sportifs, une équipe réserve est la 2e équipe d'un club de football, de basket ou de volley, etc. La réserve évolue donc dans une division inférieure à celle de l'équipe professionnelle.
- Dans le domaine du vin, le terme « réserve » désigne en général une cuvée particulière ayant été élevée avec plus de soin et/ou plus longuement qu'une cuvée standard.
- En botanique, un organe de réserve est une partie de plante dont la structure lui permet de stocker de l'énergie (généralement sous la forme de glucides) ou de l'eau.
Voir aussi
Château d'eau
Pour les articles homonymes, voir Château d'eau (homonymie).
Pour l’article ayant un titre homophone, voir château d'Ô.
Un château d'eau est une construction destinée à entreposer l'eau, elle est placée en général sur un sommet géographique pour permettre de la distribuer sous pression.
La réserve d'eau joue un rôle de tampon entre le débit demandé par les abonnés et le débit fourni par la station de pompage. Il permet ainsi d'éviter de démarrer trop souvent les pompes et de les protéger. Une telle réserve permet également de faire face aux demandes exceptionnelles en cas d'incendie et de manque d'eau.
Aspects techniques
Fonctionnement
L’eau est acheminée du point d'eau au réservoir. Si l'altitude du point d'eau est inférieure à l'altitude du réservoir, on utilise des pompes pour élever l'eau jusqu'à ce dernier. L’eau est ensuite envoyée dans un réseau gravitaire qui va assurer son acheminement vers l’ensemble des habitations.
La pression de l’eau qui est fournie au robinet des habitants est proportionnelle au dénivelé qui existe entre le niveau d’eau dans le château d’eau et l'habitation : 10 m de dénivelé équivalent à 1 bar de pression, 20 m à 2 bars de pression, etc.
Les plus grands châteaux d'eau peuvent contenir plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes d’eau.
Avantages et inconvénients
Plusieurs phénomènes principaux ont marqué une remise en cause des châteaux d'eau :
- sur le plan technique, l'amélioration des techniques de mise sous pression des réseaux de canalisation d'eau1 ;
- sur le plan esthétique, le château d'eau a connu les attaques des défenseurs de l'environnement et des paysages ;
- sur le plan financier, leur coût est élevé, en termes de construction comme d'acheminement de l'eau qui doit bien y être placée1.
À l'inverse, les défenseurs des châteaux d'eau expliquent que :
- ils forment un élément de sécurité d'approvisionnement : ils « peuvent assurer, en cas de problème à la station de production d'eau, la distribution d'eau pendant en général 12 à 24 heures2. » ;
- ils assurent une pression constante sur le réseau1 ;
- ils constituent un élément de sécurité de l'eau, un bassin de décantation supplémentaire ;
- ils servent de repères pour les promeneurs, les pilotes d'avions et les bateaux pour la navigation côtière ;
- ils ne sont chargés en eau que lorsque l'énergie est disponible : bon marché, produite et peu utilisée3.
Aspects historiques
Antiquité
Le château d'eau est le symbole de civilisations avancées sur le plan technique, mais aussi celui de l'organisation. Ainsi, « toutes les grandes civilisations s'y sont frottées. En 100 apr. J.-C., Rome compte 19 aqueducs, 250 châteaux d'eau et 1 352 fontaines »1 qui apportent l'eau courante à la ville.
Apogée
Après une longue éclipse dans la civilisation européenne, remplacé par le système plus rudimentaire du porteur d'eau, le château d'eau réapparaît au XIXe siècle. L'exode rural s'accompagnait alors de la multiplication de ces équipements dans les villes aussi bien que dans les gares, pour l'approvisionnement des locomotives à vapeur : « On ne sait pas assez que l'essor des châteaux d'eau est intimement lié au développement des chemins de fer1 ». L'un des premiers, l'ingénieur allemand Otto Intze découvrit, vers 1860 les avantages de l'acier dans la construction des châteaux d'eau. Il édicta le principe de réservoirs tronconiques, construit au sommet d'une pile en maçonnerie : dispositions qui équilibrent les pressions de l'eau sur la structure et économisent le volume de maçonnerie, donc de travaux4.
En France, en 1930, 23 % des communes sont équipées d'un réseau de distribution d'eau à domicile1. En 1945, seulement 30 % des communes rurales sont équipées1. Selon Le Figaro, « c'est à la fin des années 1980 que la quasi-totalité des Français bénéficie de l'eau courante à domicile1. »
L'arrivée de l'eau courante dans la totalité des communes de France a été réalisée grâce à une intense activité de construction de châteaux d'eau durant les années 1950, 1960 et 1970 : une période correspondant à l'aménagement du territoire rural, symbolisant à l'époque l'accès ostensible au progrès.
Sur le plan technique, le château d'eau se justifiait par la faiblesse des techniques de mises sous pression. Dix mètres de hauteur donnaient ainsi une pression supplémentaire de 1 bar (un robinet correct a une sortie aux environs de 2 à 3 bars)1.
Déclin
Dans les années 1980 se sont développées les implantations de réservoirs enterrés assortis de groupes de surpression.
Utilisation exceptionnelle
En France, à la fin de l'année 1999, les châteaux d'eau ont été remplis pour faire face à d'éventuelles conséquences de dysfonctionnements des systèmes informatiques dus au passage informatique à l'an 2000. Finalement, en raison des programmes de préparation, les quelques dysfonctionnements observés n'ont eu aucune conséquence notable sur le fonctionnement des systèmes de distribution d'eau potable.[réf. souhaitée]
Aspects patrimoniaux
Préservation et reconversion
Certains châteaux d'eau, spectaculaires ouvrages d'art, font aujourd'hui partie du patrimoine industriel. D'autres, désaffectés, ont été reconvertis :
- en logements, que ce soit de manière individuelle (à la manière d'un loft5) ou collective (par exemple pour des logements sociaux6) ;
- en tours d'observation et/ou restaurants panoramiques, comme la Goldbergturm à Sindelfingen en Allemagne et De Koperen Hoogte à Lichtmis aux Pays-Bas ;
- en relais de transmission sans fil (UHF ou téléphonie mobile). On notera que certains châteaux en service sont équipés d'antennes.
Les photographes allemands Bernd et Hilla Becher, qui ont créé leur œuvre en photographiant par séries des constructions industrielles, ont notamment travaillé sur les châteaux d'eau.
Châteaux d'eau remarquables
- Château d'eau du Peyrou sur la promenade de même nom à Montpellier (Hérault). C'est un château d'eau monumental (monument historique) construit en 1768, de forme hexagonale, orné de colonnes corinthiennes. Il est alimenté par un aqueduc de 14 km qui se termine par les « arceaux » de 21,5 m de haut, à double rangée d'arcades superposées.
- Le château d'eau de Philolaos à Valence (Drôme), dû à l’instigation de l'architecte Gomis, présente des formes hyperboloïdes vrillées, créées par le sculpteur Philolaos. Édifié de 1969 à 1971, ce monument aux tours jumelles mesure 57 m de haut. Situé au cœur du parc Perdrix, il est désigné meilleure œuvre d'art urbain des années 1970 et le label "Patrimoine du XXe siècle lui est attribué. « L'art conjugue ici l'utile à l'agréable et plus encore ici, l'utile et le beau, l'utile et l'admirable » a écrit Jacques Lacarrière au sujet de cette authentique œuvre d'art géante, unique au monde.
- Château d'eau de Toulouse, qui sert actuellement de musée.
- Donjon de Houdan, tour fortifiée médiévale classée monument historique en 1840 et transformée en château d'eau en 1880.
- Château d'eau de Sélestat, classé monument historique.
- Château d'eau de Luçon, dôme à pans décoré de céramiques et classé monument historique.
- House in the Clouds, dans un village anglais, dont la partie supérieure est en forme de maison.
- Château d'eau de Palavas-les-Flots, aujourd'hui transformé en un grand complexe comprenant un centre de congrès de 200 places, de nombreux appartements et bureaux, mais surtout un restaurant panoramique tournant à la place du réservoir.
Galerie
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Le château d’eau de Gaël avec une fresque du roi et saint Judicaël, réalisé par Frédéric Gracia.
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Un château d'eau en Pologne.
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Un château d'eau en Irak.
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La Water Tower, château d'eau sculpture datant de 1869 à Chicago, États-Unis.
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Château d'eau sculpture à La Verrière (Yvelines), France.
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Un château d'eau à Arvert (Charente-Maritime), France.
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Un château d'eau aux Mathes (Charente-Maritime), France.
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Château d'eau de Saint-Pierre conçu par l'architecte Bonnefoy à Royan, France.
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Château d'eau avec des contreforts extérieurs à Mondeville (Calvados), France.
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Château d'eau de Créteil (Val-de-Marne), France.
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Tour en maçonnerie de l'ancien château d'eau de Forges (Seine-et-Marne), France.
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Un château d'eau de chemin de fer à Trèves (Rhénanie-Palatinat), Allemagne.
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Un château d'eau à Paris 7e datant de 1860.
Notes et références
- J.-L. Nothias, « Les châteaux d'eau vont-ils disparaître ? » [archive], dans Le Figaro, 28 novembre 2007, p. 12.
- J.-L. Nothias, op. cit., citant notamment le Syndicat des eaux d'Ile-de-France.
- Les centrales nucléaires (hors rubbiatron) disposent de peu de souplesse de variation de production.
- « Wassertürme: Bauformen » [archive], sur zagermann.de (consulté le )
- Exemple : Fabien Piliu, « J'habite une drôle de maison » [archive], dans L'Expansion, 27 mai 2003 : un loft de 280 m2, à Brasschaat, en Belgique.
- Exemple : château Saint-Charles [archive], à Vandœuvre-lès-Nancy, en France, sur le site de Batigère, un bailleur social.
Voir aussi
Bibliographie
- Fouquet P. et Bouchy A., Les Réservoirs d'eau, Dunod, 1963, 165 p.
- Fontenas H., Stockages. Un trouble de l'esthétique architecturale, Les Cahiers du Musée national d'art moderne no 58, Centre Georges Pompidou 1996, p. 74-105
- Despesse B.-M., La Sculpture-château d'eau de Philolaos à Valence, Mémoire de la Drôme, 2013, 156 p.
Article connexe
Lien externe
- L'histoire des châteaux d'eau [archive]
- Le château d’eau : fonctionnement, architecture, avantages et inconvénients [archive]
- Principe de fonctionnement du château d'eau [archive]
Phare antique
Les phares antiques sont les premières signalisations maritimes à feux apparues avec le développement de la marine. Ils sont attestés chez les Grecs et les Romains, et peut-être déjà chez les Puniques, voire dès l'époque des Minoens.
Contexte
Avec l'apparition très précoce du commerce maritime et son essor durant tout l'Antiquité, il a fallu assurer la sécurité des transports et plus globalement la maîtrise des voies de communications. Ainsi, de grandes puissances comme Athènes, Carthage ou Rome, s’appuient sur d’importantes forces navales afin d’assurer leur hégémonie. Les Anciens cherchent également à minimiser les dangers de la navigation grâce à :
- une optimisation des traversées grâce à des innovations techniques visant à rendre les navires plus résistants et plus rapides en haute mer.
- une meilleure connaissance des astres, des vents et du littoral, afin que les navigateurs, sans carte ni instruments, puissent mieux se repérer et s’orienter en mer.
C'est dans cette perspective que les Anciens mettent en place des systèmes de signalisation maritime pour améliorer la visibilité des terres depuis le large. Les phares antiques, parfois très élevés, se découpent à l’horizon en matérialisant la côte et, de nuit, portent des feux pour indiquer l’entrée du port. Ces constructions se généralisent durant l’Antiquité en même temps que s’intensifient les relations maritimes : on en trouve sur tout le pourtour méditerranéen et même sur les côtes atlantiques de l’Europe (Espagne, Grande-Bretagne, etc.).
La visibilité des côtés : amers et tours lumineuses
La navigation à l'estime des Anciens est peu précise. Atteignant la côte dans un secteur plus ou moins large par rapport à sa destination finale, le pilote doit achever ensuite sa route par une navigation de cabotage : il connait donc le dessin du littoral et sait reconnaître amers naturels et signalisation maritime.
Les amers
Les amers, points de repère fixes et identifiables sans ambiguïté, sont des éléments d’orientation permettant de reconnaître avec certitude un lieu. Les montagnes, permettant l’identification de tronçons entiers de côtes, constituent les principaux amers naturels : le mont Athos, l’Etna, etc. Les îles offrent également de multiples points de repères.
Un grand nombre de ces amers sont d’origine humaine : les sanctuaires construits sur les caps, notamment, ont un rôle essentiel pour qui arrive de la haute mer puisqu'ils sont des repères immanquables pour les marins. Ainsi, on trouve au sommet du cap Sounion les ruines du temple de Poséidon bâti au Ve siècle av. J.-C. : le navigateur en danger peut invoquer la divinité pour que celle-ci vienne à son secours1 !
Des réseaux de tours peuvent également signaler le littoral. Strabon signale celles de Camargue, érigées pour marquer le rivage particulièrement bas et dangereux, et pour symboliser l’appartenance de ces terres à la cité de Massalia2.
Les tours lumineuses
L’existence d’une signalisation lumineuse ne fait aucun doute pour l’Antiquité : primitivement des feux, allumés sur les promontoires du littoral, puis, à l’entrée des ports, des tours au-dessus desquelles brûle un feu. Leur but est d’abord de signaler la présence de la terre depuis le large afin de ne pas être drossé à la côte lors d’une navigation nocturne. Ainsi sont construits dès le VIe siècle av. J.-C. des phares sur certains promontoires de l'île de Thasos afin de faciliter l'approche de la ville3. De même, l'île de Délos semble avoir possédé plusieurs phares4.
Des réseaux de phares ont été créés par les Carthaginois sur la côte nord de l'Afrique et en Espagne, comme l'atteste Pline l'Ancien en mentionnant les « tours d'Hannibal5 ». Ils servent à la foi de signalisations pour les marins et pour la transmission de signaux lumineux.
Pour les sites facilement visible depuis le large, les solutions envisagées sont sans doute plus modestes que pour les côtes basses sans amer où sont construits les plus célèbres phares de l'Antiquité (dont les phares d'Alexandrie, d'Ostie et Portus, ou de Leptis Magna).
Des constructions de prestige
Les phares, dans l'Antiquité, sont également des symboles tant leur architecture est parfois extraordinaire, comme à Alexandrie ou à Ostie. Certains sont en effet des prouesses techniques et par conséquent des constructions de prestige qui participent à la monumentalité du port en indiquant son entrée. La grande variété de formes (nombre et forme des étages) et de décors (statues, ouvertures, etc.) des phares antiques souligne sans doute ce souci esthétique.
On cherche sans doute durant toute l'Antiquité à égaler le phare d'Alexandrie, haut de 135 mètres et composé de trois étages. Les fouilles très médiatisées de ce site n'ont cessé de souligner le caractère monumental de cet édifice6. Il est le symbole de la cité et on le retrouve sur de nombreuses monnaies alexandrines.
Les phares ont pour rôle de garantir le salut des marins, comme le rappelle l'inscription qui se trouvait sur le phare d'Alexandrie : « Sostratos, fils de Déxiphanès, de Cnide, aux dieux Sauveurs, pour le salut des navigateurs ». En effet, ils signalent la présence de la terre depuis le large, appelant à la fois à la vigilance (le pire des dangers étant d'être drossé à la côte) et signalant avec précision le port et l'accès à la rade.
Les phares antiques sont le plus souvent couronnés par une statue d'une divinité7 : dédiés à un dieu sauveur, les phares sont alors pour les navigateurs l'instrument de la divinité8. Les marins n'hésitent pas à confier leur navigation aux divinités des ports (sanctuaires et phares), à les prier en pleine mer et à les remercier en arrivant à bon port9.
Les premiers chrétiens font du phare un des symboles du Christ : tel un phare dans la nuit, le Ressuscité conduit le monde par sa lumière, guidant la barque de l'Église10.
Les célèbres phares de l'Antiquité
Méditerranée orientale
- Le phare d'Alexandrie, en Égypte antique : haut de {{unité}135|m}} de haut, construit en pierre blanche, composé de trois étages (carré, octogonal et cylindrique). Son architecte est Sostratos de Cnide.
- Le phare de Taposiris Magna (actuel Abousir), en Égypte : copie au quart du phare d'Alexandrie11.
- Les phares grecs de Thasos, en Grèce : plusieurs phares sont construits dès le VIe siècle av. J.-C. sur certains promontoires de l'île. Celui du cap Pygros portait une inscription en mémoire d'Akératos12.
- Le phare romain de Leptis Magna (actuel El Khums), en Libye : ce phare à trois étages carrés a été aménagé à l'époque des Sévères sur le môle nord du port.
Méditerranée occidentale
- Le Phare de Caesarea de Maurétanie (Cherchell) en Algérie : Aménagé sur l'ilot Joinville, il ne subsiste que les fondations d’après J.Lassus13 ce phare mesurait 36m de haut14.
- Le phare romain d'Ostie, en Italie : l'entrée du port aménagé par Claude dès 42 ap. J.-C. est signalé par un phare à quatre étages. Il se situait sur une île à en croire Pline l'Ancien15 et des monnaies émises sous Néron ; les fouilles ont révélé l'existence d'une jetée continue depuis le phare.
- Le phare de Messine, au Cap Peloro, représenté sur les monnaies de Pompée.https://marine-antique.net/denier-sextus-pompee-avec-navire-et-phare [archive].
- Le phare romain de Capri (Capraea) : non loin de la villa Jovis, ce phare mentionné par Suétone16 s'écroule dans un tremblement de terre quelques jours avant la mort de l'empereur Tibère.
- Le phare romain de l'îlot rocheux dénommé le Lion de Mer, face à Fréjus (Forum Julii), en France : vestiges circulaires, sans doute ceux d'un phare. On a longtemps considéré la lanterne d'Auguste comme un phare, mais les chercheurs rejettent aujourd'hui cette hypothèse : cette construction de faible hauteur, pleine et fermée, serait au mieux un amer17.
Atlantique
- Le phare romain de La Corogne (Brigantium), en Espagne, ou Tour d'Hercule : seul phare qui soit resté au même emplacement, sur les mêmes fondations et avec la même fonction. Son architecte est C. Servius Lupus18.
- Le phare romain de Douvres (Dubris), en Grande-Bretagne : la partie basse de la tour est romaine sur 13 mètres de hauteur (octogonale), sa partie haute entièrement médiévale.
- Le phare romain de Boulogne-sur-Mer (Gesoriacum), en France, ou Tour d'Ordre : sa construction est attribuée à Caligula en 39 ap. J.-C.19. Il se composait de 12 étages octogonaux.
- La tour de Kalla à Brittenburg près de Katwijk aan Zee aux Pays-Bas, selon l'historien romain Suetone, un phare aurait été construit par l'empereur Caligula dès l'an 40 pour commémorer une victoire maritime20.
Images
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Reconstruction graphique du phare d'Alexandrie par H. Thiersch
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Côte nord de Leptis Magna et ruines du phare (au fond)
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La tour d'Hercule, à La Corogne
Notes et références
- Jean-Nicolas Corvisier, Les Grecs et la mer, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 347-348.
- Strabon, Géographie, IV, 1, 8.
- Yves Grandjean et François Salviat (dir), Guide de Thasos, École française d'Athènes, 2000, p. 46-47 ; 158.
- Jean-Marie André et Marie-Françoise Baslez, Voyager dans l'Antiquité, Fayard, 1993, p. 431.
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, II, 72, 1.
- Jean-Yves Empereur, Le Phare d'Alexandrie, la Merveille retrouvée, Paris, Gallimard, 2004, p. 71.
- L'identification des statues sommitales a parfois fait couler beaucoup d'encre. C'est le cas pour le phare d'Alexandrie : faut-il y voir un Ptolémée Ier divinisé, un Hélios, un Poséidon ou un Zeus sauveur ?
- F. Richard, « Les dieux des phares », SEFUNIM, 6, 1981, p. 44.
- Jean-Nicolas Corvisier, Les Grecs et la mer, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 344-347.
- Cf. l'article « Phare » du Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie de F. Cabrol, H. Leclerq et H.-I. Marrou, t. 14 (1937).
- Jean-Yves Empereur, Le Phare d'Alexandrie, la Merveille retrouvée, Paris, Gallimard, 2004, p. 24.
- IG XII, 8, 683.
- J.Lassus, « Les découvertes récentes de Cherchell », CRAI, , p. 220-224
- Philippe Leveau, Caesarea de Maurétanie une ville romaine et ses compagnes, Rome, École française de Rome, , 551 p. (lire en ligne [archive]), p. 48
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, XVI, 202.
- Suétone, Vie de Tibère, 74.
- L. Rivet, Atlas topographique des villes de Gaule méridionale, 2, Fréjus, Montpellier, RAN, 2000, p. 316
- CIL II, 2559.
- Suétone, Vie de Caligula, 46.
- Suetone, Vie de Caligula, 46
Annexes
Bibliographie
- Article « Pharus » du Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio.
- Robert Bedon, « Les phares antiques »,Archeologia, 231, 1988, p. 54-66.
- Jean-Yves Empereur, Le Phare d'Alexandrie, la Merveille retrouvée, Paris, Gallimard, 2004, 112 p.
- M.-H. Quet, « Pharus », MEFRA, 96, 1984, p. 789-845.
- Philippe Ravit, Réflexions autour des phares du monde antique, Lyon 3, 2009 (mémoire).
- Michel Reddé, « La représentation des phares à l'époque romaine », MEFRA, 91/2, 1979, p. 845-872.
Articles connexes
- Phare
- Port antique
- Liste des ports antiques
- Navigation dans l'Antiquité
- Phare d'Alexandrie
- Ostie
- Tour d'Ordre
- Phare romain de Douvres
- Tour d'Hercule
- Leptis Magna
- Thasos
Fontaine
Pour les articles ayant des titres homophones, voir Fontaines, Lafontaine, Delafontaine et Fonteyne.
Cette page d’homonymie répertorie les différentes communes ou anciennes communes françaises partageant un même nom.
Cette page contient les pages d'homonymie de Fontaine, La Fontaine et de La Fontaine.
Une fontaine est d'abord le lieu d'une source, d'une « eau vive qui sort de terre », selon le premier dictionnaire de l'Académie française. C'est également une construction architecturale, généralement accompagnée d'un bassin, d'où jaillit de l'eau.
Fontaines naturelles
- Fontaine intermittente de Fontestorbes, à Bélesta, dans l'Ariège.
- Fontaine de Moutte, à Fort-de-France, en Martinique.
- Fontaine de Vaucluse, dans la commune du même nom.
- Fontaine Napoléon, au Col de la Faucille dans le département de l'Ain.
- Fontaine rouge, à Pont-à-Mousson.
- Jardins de la Fontaine, parc de Nîmes autour de la source naturelle de la ville
Points d'eau publics
- Fontaine Wallace
- Fontaine d'eau fraîche
- Lavabo cisterciens
Mythologie et religion
- Fontaine de Barenton, dans la forêt de Brocéliande.
- Fontaine de jouvence, fontaine magique permettant de rajeunir
- Fontaines à dévotion, fontaines réputées miraculeuses
Monuments
- Liste des fontaines de France protégées aux monuments historiques
- À Paris : voir la Liste des fontaines de Paris et la Liste des fontaines de Paris disparues.
- La Belle Fontaine, à Nuremberg.
- Fontaine Barcaccia, à Rome.
- Fontaine Bethesda, dans Central Park à New York.
- Fontaine Brabo, à Anvers.
- Fontaine chrob ou chouf, à Marrakech, au Maroc.
- Fontaine d'Ain El Fouara, à Sétif, en Algérie.
- Fontaine d'Agam, à la Défense, en France.
- Fontaine Desaix à Riom.
- Fontaine Desaix à Combronde.
- Fontaine des comtes d'Egmont et de Hornes, à Bruxelles.
- Fontaine des trois ordres, à Grenoble
- Fontaine commémorative de Diana, princesse de Galles, dans Hyde Park à Londres.
- La Fonte Gaia sur le Campo de Sienne
- Fontaine Jean Valjean, à Montfermeil.
- Fontaine de Buckingham, à Chicago.
- Fontaine monumentale d'Évreux.
- Fontaine Kohl à Prague.
- Fontaine de Neptune, à Bologne.
- Fontaine de Neptune, à Florence.
- Fontaine de Trevi, à Rome.
- Fontaine de la ruelle Lamberton à Bitche.
- Fontaine des Néréides, à Buenos Aires.
- Fontaine des tortues, à Rome.
- Fontaine du Grand Sablon, à Bruxelles.
- Fontaine du Pilori, à La Rochelle.
- Fontaine des Quatre-Fleuves, à Rome.
- Fontaine des éléphants, à Chambéry.
- Fontaine Jean-Baptiste de La Salle, à Rouen.
- Fontaine chaude à Dax.
- Fontaine de la Grand Font
Patronyme
Fontaine est un nom de famille notamment porté par :
- Agathe de La Fontaine (née en 1972), actrice française ;
- Alexis Fontaine des Bertins (1725-1771), géomètre français ;
- Allan La Fontaine (1910-1990), joueur français de football australien ;
- André Fontaine ;
- Anne Fontaine ;
- Benoît Mottet de La Fontaine (1745-1820), officier de la marine français en Inde ;
- Bernard de Fontaine (1090 ou 1091-1153), abbé de Clairvaux ;
- Brigitte Fontaine (née en 1940), chanteuse et écrivain française ;
- Bruno Fontaine ;
- Camille Fontaine (1978-), scénariste et réalisatrice française ;
- Cécile Fontaine (1957-), artiste cinéma expérimental française ;
- Catherine Fontaine (née en 1959), chanteuse française ;
- Chantal Fontaine (née en 1965), actrice québécoise ;
- Charles Louis Fontaine (1767-1849), homme politique français ;
- Damien Fontaine (1975-), metteur en scène, scénographe, scénariste français ;
- Edme-Adolphe Fontaine (1814-1883), artiste peintre française ;
- Émile Fontaine ;
- Florence Fontaine (née en 1964), costumière française ;
- Francis de La Fontaine (1672-1767), rhétoricien et dramaturge bruxellois néérlandophone ;
- François Fontaine ;
- François-Xavier Octavie Fontaine (1762-1812), général français ;
- Gaspard-Théodore-Ignace de La Fontaine (1787-1871), homme politique luxembourgeois ;
- Gérard Fontaine (1938-2018), président de l'université Claude Bernard Lyon 1 entre 1992 et 1997 ;
- Gérard Fontaine (né en 1942), chercheur français;
- Gilles Fontaine (1948-2019), astrophysicien québécois ;
- Gustave Fontaine (1877-1952), sculpteur belge ;
- Guy Fontaine (né en 1945), journaliste belge ;
- Henri Fontaine ;
- Henri La Fontaine (1854-1943), prix Nobel de la paix 1913 ;
- Hippolyte Fontaine (1833-1910), industriel français ;
- Hubert Fontaine (né en 1956), animateur de radio français ;
- Jacques Fontaine de La Roche (1688-1741), janséniste français ;
- Jacques Fontaine ;
- Jean Fontaine
- Jean de La Fontaine (1621-1695), poète et moraliste français, connu principalement pour ses Fables ;
- Jean-Marc Fontaine (1944-2019), mathématicien français ;
- Jean-Pascal Fontaine (né en 1989), footballeur français ;
- Jeanne Fontaine (1897-1994), hôtesse de l'air française ;
- Johanne Fontaine (1955-2018), actrice québécoise ;
- José Fontaine (né en 1946), journaliste belge et militant nationaliste wallon ;
- Jules Fontaine (1817-1888), militant socialiste français, communard ;
- Just Fontaine (né en 1933), footballeur français ;
- Karen Pinette-Fontaine (1999-), auteure-compositrice-interprète et réalisatrice innue ;
- Laura Fontaine (2003-), céiste française ;
- Laurence Fontaine (1946-), historienne française ;
- Laurent Fontaine ;
- Léa Fontaine (née en 2000), judokate française ;
- Léonie La Fontaine (1857-1949), féministe et pacifiste belge ;
- Logan Fontaine (né en 1999), nageur français ;
- Louis-Hippolyte La Fontaine (1807-1864), homme politique canadien ;
- Louise Marie Madeleine Fontaine (1706-1799), femme d'esprit française, propriétaire du château de Chenonceau ;
- Mademoiselle de La Fontaine (1655-1738), ballerine française ;
- Marcel Fontaine (1943-1997), diplomate français, otage au Liban ;
- Marie Anne Louise Fontaine (1710-1765) ;
- Marie-Pierre Fontaine (1712-1775), poète français ;
- Marion Fontaine (née en 1978), historienne française ;
- Maurice Fontaine
- Michel Fontaine
- Moril Fontaine (1914-1999), sage-femme, syndicaliste et personnalité politique de La Réunion ;
- Nicolas Fontaine ;
- Nicole Fontaine (1942-2018), femme politique française ;
- Phil Fontaine (né en 1944), homme politique canadien ;
- Philippe Fontaine (né en 1945), homme politique belge ;
- Pierre Fontaine ;
- Rachel Fontaine (née en 1977), actrice québécoise ;
- Rémi Fontaine (né en 1956), journaliste catholique français ;
- René Fontaine ;
- Robert Fontaine ;
- Stéphane Fontaine (19?-), directeur de la photographie français ;
- Sylvie Fontaine (née en 1962), autrice française de bande dessinée ;
- Thérèse Bertrand-Fontaine (1895-1987), médecin français, membre de l'Académie de médecine ;
- Thomas Fontaine (né en 1991), footballeur français ;
- Yvonne Fontaine (1913 - 1996), résistante française.
Pseudonyme
Fontaine est un pseudonyme notamment porté par :
- Eddie Fontaine (1927-1992), acteur et chanteur américain ;
- Joan Fontaine (1917-2013), actrice américaine ;
Personnages de fiction
- Vic Fontaine, personnage de Star Trek
Prénom
- Pour l'ensemble des articles sur les personnes portant ce prénom, consulter :
- la liste des articles dont le titre commence par ce prénom
- ou encore les listes produites par Wikidata : Liste des personnes de prénom « Fontaine » — même liste en incluant les éventuels prénoms composés qui contiennent « Fontaine ».
Toponyme
Fontaine est un nom de lieu notamment porté par :
- Fontaine-l'Évêque, ville de la province de Hainaut ;
- Fontaine-Valmont, village de la province de Hainaut ;
- Saint-Fontaine, village de la Province de Liège ;
- Rue Fontaine d'Amour à Bruxelles (Schaerbeek) ;
- Fontaine, station du métro léger de Charleroi, en Belgique ;
- La Fontaine, municipalité américaine ;
- Fontaine, commune de l'Aube ;
- Fontaine, commune de l'Isère ;
- Fontaine, commune du Territoire de Belfort ;
- Fontaines, commune de Saône-et-Loire ;
- Champagne-et-Fontaine, commune de la Dordogne ;
- Clos-Fontaine, commune de Seine-et-Marne ;
- Colombier-Fontaine, commune du Doubs ;
- Doué-la-Fontaine, commune de Maine-et-Loire ;
- Fontaine-au-Bois, commune du Nord ;
- Fontaine-au-Pire, commune du Nord ;
- Fontaine-Bellenger, commune de l'Eure ;
- Fontaine-Bonneleau, commune de l'Oise ;
- Fontaine-Chaalis, commune de l'Oise ;
- Fontaine-Chalendray, commune de la Charente-Maritime ;
- Fontaine-Couverte, commune de la Mayenne ;
- Fontaine-Daniel, village français dépendant de la commune de Saint-Georges-Buttavent dans la Mayenne ;
- Fontaine-Denis-Nuisy, commune de la Marne ;
- Fontaine-de-Vaucluse, commune de Vaucluse ;
- Fontaine-en-Bray, commune de la Seine-Maritime ;
- Fontaine-en-Dormois, commune de la Marne ;
- Fontaine-Étoupefour, commune du Calvados ;
- Fontaine-Fourches, commune de Seine-et-Marne ;
- Fontaine-Française, commune de la Côte-d'Or;
- Fontaine-Guérin, commune de Maine-et-Loire ;
- Fontaine-Henry, commune du Calvados ;
- Fontaine-Heudebourg, commune de l'Eure ;
- Fontaine-l'Abbé, commune de l'Eure ;
- Fontaine-la-Gaillarde, commune de l'Yonne ;
- Fontaine-la-Guyon, commune d'Eure-et-Loir ;
- Fontaine-la-Louvet, commune de l'Eure ;
- Fontaine-la-Mallet, commune de la Seine-Maritime ;
- Fontaine-la-Rivière, commune de l'Essonne ;
- Fontaine-la-Soret, commune de l'Eure ;
- Fontaine-Lavaganne, commune de l'Oise ;
- Fontaine-le-Bourg, commune de la Seine-Maritime ;
- Fontaine-le-Comte, commune de la Vienne ;
- Fontaine-le-Dun, commune de la Seine-Maritime ;
- Fontaine-le-Pin, commune du Calvados ;
- Fontaine-le-Port, commune de Seine-et-Marne ;
- Fontaine-le-Puits, commune de la Savoie ;
- Fontaine-le-Sec, commune de la Somme ;
- Fontaine-les-Bassets, commune de l'Orne ;
- Fontaine-lès-Boulans, commune du Pas-de-Calais ;
- Fontaine-lès-Cappy, commune de la Somme ;
- Fontaine-lès-Clercs, commune de l'Aisne ;
- Fontaine-lès-Clerval, commune du Doubs ;
- Fontaine-les-Coteaux, commune de Loir-et-Cher ;
- Fontaine-lès-Croisilles, commune du Pas-de-Calais ;
- Fontaine-lès-Dijon, commune de la Côte-d'Or ;
- Fontaine-le-Sec, commune de la Somme ;
- Fontaine-les-Grès, commune de l'Aube ;
- Fontaine-lès-Hermans, commune du Pas-de-Calais ;
- Fontaine-lès-Luxeuil, commune de la Haute-Saône ;
- Fontaine-les-Ribouts, commune d'Eure-et-Loir ;
- Fontaine-lès-Vervins, commune de l'Aisne ;
- Fontaine-l'Étalon, commune du Pas-de-Calais ;
- Fontaine-Mâcon, commune de l'Aube ;
- Fontaine-Milon, commune de Maine-et-Loire ;
- Fontaine-Notre-Dame, commune de l'Aisne ;
- Fontaine-Notre-Dame, commune du Nord ;
- Fontaine-Raoul, commune de Loir-et-Cher ;
- Fontaine-Saint-Lucien, commune de l'Oise ;
- Fontaine-Simon, commune d'Eure-et-Loir ;
- Fontaine-sous-Jouy, commune de l'Eure ;
- Fontaine-sous-Montdidier, commune de la Somme ;
- Fontaine-sous-Ouerre, hameau de la commune d'Ouerre en Eure-et-Loir
- Fontaine-sous-Préaux, commune de la Seine-Maritime ;
- Fontaine-sur-Ay, commune de la Marne ;
- Fontaine-sur-Maye, commune de la Somme ;
- Fontaine-sur-Somme, commune de la Somme ;
- Fontaine-Uterte, commune de l'Aisne ;
- Frédéric-Fontaine, commune de la Haute-Saône ;
- La Fontaine-Saint-Martin, commune de la Sarthe ;
- Leignes-sur-Fontaine, commune de la Vienne ;
- Lez-Fontaine, commune du Nord ;
- Limont-Fontaine, commune du Nord ;
- Louan-Villegruis-Fontaine, commune de Seine-et-Marne ;
- Ly-Fontaine, commune du Aisne ;
- Maubert-Fontaine, commune des Ardennes ;
- Pernes-les-Fontaines, commune du Vaucluse ;
- Rouessé-Fontaine, commune de la Sarthe ;
- Saint-Georges-sur-Fontaine, commune de la Seine-Maritime ;
- Saint-Hilaire-Fontaine, commune de la Nièvre ;
- Ségrie-Fontaine, commune de l'Orne ;
- Villars-Fontaine, commune de la Côte-d'Or ;
en France (anciennes communes}
- Fontaine-et-Salmonville, ancienne commune de la Seine-Maritime ;
- Fontaine, ancienne commune de la Dordogne, aujourd'hui intégrée à Champagne-et-Fontaine ;
lieu fictif
- Fontaine, capitale de Bubunne, pays fictif du film français Jacky au royaume des filles (2014).
Monuments historiques
- Abbaye Notre-Dame de Fontaine-Guérard, abbaye cistercienne dans l'Eure.
- Auberge de la Fontaine, auberge dans la ville du Mans dans la Sarthe.
- Notre-Dame de la Fontaine, centre d'un important patrimoine religieux et culturel de la ville de Chièvres, dans la province de Hainaut, en Belgique.
Histoire
- Bataille de Fontaine-Française en 1595
- Section de la Fontaine-de-Grenelle, section révolutionnaire de Paris au cours de la Révolution Française
- Fort Belle Fontaine, premier poste militaire des États-Unis à l'ouest du Mississippi
Zoologie
- Omble de fontaine, poisson originaire d'Amérique du Nord
Botanique
- Cresson de fontaine, plante potagère
Art et littérature
Fontaine est un titre d'œuvre notamment porté par :
- Fontaine (1917), connue comme « l'urinoir », œuvre d'art de Marcel Duchamp ;
- Fontaine, ancienne revue littéraire créée et dirigée par Max-Pol Fouchet ;
- À la claire fontaine, chanson traditionnelle ;
- La Fontaine aux fables, série de bandes dessinées ;
- Jean de la Fontaine, le défi, film français de Daniel Vigne 2007.
Cuisine
- En cuisine, « disposer de la farine en fontaine » signifie creuser un trou au milieu d'un tas de farine, généralement pour y placer des ingrédients liquides et faciliter leur mélange à la farine.
Voir aussi
- Château de la Fontaine
- Lac de Fontaine, en Haute-Savoie
- Fontaine ardente, source naturelle de gaz
- Femme fontaine, surnom donné aux femmes à l'éjaculation abondante
- La Bénite Fontaine, lieu de pèlerinage
- Bonne-Fontaine, lieu de pèlerinage dans la Moselle
- Gare de Fontaine Michalon, gare ferroviaire d'Antony
- Gare de Fontaine-le-Port, gare ferroviaire dans la commune du même nom
- Fontaine-Lestang, station de métro de Toulouse
- Fontaine d'Arlac, station de tramway de Bordeaux
- Rue Pierre-Fontaine, dans le 9e arrondissement de Paris
- Fontaine, pièce de pyrotechnie
- Fontaine Saint-Pardoux à Bugeat, fontaine à dévotion, en Corrèze
- Droit à l'eau, Eau potable, Accès à l'eau potable, Distribution d'eau
- Listes de fontaines
- Fuente (en espagnol)
Grenier
Pour les articles homonymes, voir Grenier (homonymie).
Le grenier (latin granarium) est un local hors-sol destiné au stockage du grain. Il peut être intégré à un bâtiment, ou constituer une petite construction indépendante (grenier à mil) et subsistent généralement à la bordure des fleuves.
En Europe, il peut s'agir de la partie supérieure d'un bâtiment ou corps de ferme, située dans les combles, mais pas exclusivement, comme en témoignent les hórreos asturiens et galiciens.
Ces locaux pouvaient aussi servir de surface d’étendage et de séchage pour les graines et noix. Avec le recul des activités agricoles, ils sont de plus en plus utilisés pour le stockage d'objets variés.
En Algérie, un grenier à céréales enterré, typique de l'agriculture traditionnelle berbère, s'appelle une matamore.
Voir aussi
Articles connexes
Moulin
Pour les articles homonymes, voir Moulin (homonymie).
Un moulin est une machine à moudre, à l'origine avec une ou plusieurs meules, principalement les grains de céréales récoltées afin de les transformer en poudre plus ou moins grossière ou farine. Le mot désigne aussi, par extension ou par analogie, toute machine ou phénomène fondée sur le principe initial de transformation de l’énergie hydraulique (cours d'eau, marée), animale ou éolienne (vent) en mouvement de rotation :
- propre à moudre, à broyer, piler, pulvériser
- diverses matières alimentaires ou para-alimentaires du type semoules, épices moulues, sel fin, sucre, café ou cacao à réduire en poudre, etc.,
- voire pour seulement les fragmenter ou pour faciliter l'extraction ultérieure de certains corps liquides présents, comme les huiles de navette, de colza, d'olives, de noix, obtenues ensuite par pression des pulpes ou chairs (d'autres mots sont alors utilisés parfois comme le tour dans la fabrication du cidre, alors que la roue arbore la forme typique de la meule)
- ou transformer des matières diverses : métaux , minérales, textiles, ou fibres sans rapport avec l'alimentation (plâtre, gypse, métaux ferreux ou non ferreux, fibres textiles, papier, tabac, etc.).
De ce fait le mot a donné le moulin des glaciers (puits dans lequel s'engouffre l'eau de fonte) et les termes mouliner et moulinet. On retrouve cette extension en anglais ou milling machine désigne une fraiseuse.
Présentations
Le mot provient du latin médiéval molinum, qui peut être compris comme une altération du mot latin classique mǒlīna,æ de genre féminin signifiant « moulin », issu lui-même du mot féminin mǒla,æ, c'est-à-dire la meule (tournante), la grande meule, la meule de moulin, mais aussi au sens complet de moulin, surtout si le mot a la marque du pluriel, soient molæ, molārum et même la « farine sacrée » ou mola, dédiée à la déesse semi-légendaire des moulins, nommée Mǒla. Un moulin dans le monde gréco-romain est en premier lieu un moulin à farine.
Les activités de broyage de matière peuvent être dangereuses, du fait de la plus grande inflammabilité des poussières ou matières finement divisées à l'air. Aussi les moulins ont-ils été placés à distance respectable des habitations, étables et réserves de nourriture.
Le moulin désigne pour nos historiens modernes une installation pré-industrielle ou semi-industrielle, du fait de la confusion initiée par le « droit de moulinage », qui correspond initialement au droit (payable ou achetable au seigneur) de faire tourner des meules à partir d'une prise d'eau, mais s'est étendu abusivement au droit de capter la force motrice pour une installation quelconque.
Par métonymie, le mot « moulin » sert également à désigner un moteur hydraulique (moulin à eau), c'est-à-dire l'installation comprenant une roue mue par la force hydraulique et animant par exemple des meules à farine ou à huile mais aussi des foulons, des installations qui travaillent des végétaux (fibres pour tissus ou papier) ou bien des métaux (martinets), ou encore des pompes d’irrigation ou d'exhaure (dans les mines). Aujourd'hui, par extension, le terme désigne toute l’installation qui anime et abrite les mécanismes tels qu'une pompe, un générateur ou tout autre mécanisme rotatif, mu à l'origine par une force liée à une prise hydraulique.
Le moulangeur, amoulangeur ou emmoulageur est le fabricant de meules et par extension le charpentier spécialisé dans la fabrication des moulins1.
Fonctionnement
Dans l’Antiquité, les petites meules privées sont composées de deux meules, une meule base inférieure ou support stable d'une meule tournante ou supérieure, tournées par la force humaine, ce sont des meules à bras. L’énergie apportée par les serviteurs ou servantes est d'origine musculaire. Ces meules, très souvent en pierre dure de type rhyolithe, ont un diamètre qui dépasse rarement le mètre.
Dans le monde gréco-romain, les moulins ou molæ, munis de meules plus monumentales et lourdes, de quelques mètres de diamètre, se caractérisent surtout par des mécanismes rudimentaires actionnés par une chute d'eau, par exemple l’écoulement de l’eau sur une roue à aubes, qui nécessite l'aménagement d'un canal de dérivation à partir d'une rivière ou d'un étang de retenue. Il semble que la traction animale ou humaine (esclaves), ce que l'on appelle parfois un « moulin à sang », n'a été employée que rarement, lorsqu'aucune ressource hydraulique n'était disponible2.
Déjà, dans le monde gallo-romain, le moulin réduit les grains de céréales en farine, comme ce sera le cas du « moulin bladier » (du vieux français bled, désignant les blés de manière générique). Il peut aider, tout en divisant et pressant la matière, à extraire le jus ou le suc de divers produits végétaux, comme les différents moulins pour faciliter le pressage des matières grasses en huiles, ou des pommes en jus de pomme pour obtenir par fermentation le cidre ou encore pour diviser ou broyer finement les écorces de chêne afin d'obtenir du tan, contenant un tanin, nécessaire autrefois au tannage des peaux. Il existe ainsi des moulins à cidre, des moulins à tan utilisés en tannerie, etc. Mais déjà le moulin romain peut réguler les eaux des milieux humides, puiser de l'eau d'un point plus bas et l'envoyer dans des canaux d'évacuation.
Les techniques médiévales peuvent faire tourner des moteurs hydrauliques avec de modestes ressources en eau. Mais très souvent, en l'absence de canaux suffisamment larges, il est impossible de transporter la lourde meule. L'archéologie des régions montagneuses prouve que la plupart des meules ont été taillées sur place ou à distance très faible du lieu où a été édifié le moulin. Ainsi, parfois, on taillait avec prudence et finesse la lourde meule dormante, et on hissait au-dessus la meule tournante, également préparée avec finesse et préalablement percée en son centre pour faire venir entre les meules la matière à moudre. Le mécanisme ne concernait que la partie haute. Les constructeurs détournaient simplement le réseau d'amenée d'eau pour le faire arriver à proximité du lieu de taille ou de préparation des pierres. Comme le disaient certains vieux proverbes montagnards, « c'est la meule qui fait le moulin ».
Les progrès techniques médiévaux ont apporté la roue à augets, plus perfectionnée, qui anima les moulins et fournit la force motrice des premières industries.
Sur les plateaux iraniens désertiques, au IXe siècle, le moulin s'est adapté à l’énergie du vent soufflant sur leurs ailes voilées. Ces moulins, basés sur un écoulement d'air libre comme sur un flux d'eau sont néanmoins caractérisés par une faible efficacité énergétique du fait de l'échauffement dû aux frictions mécaniques. Ils feront l'objet de progrès techniques qui conduiront ultérieurement à l'apparition des turbines.
De nos jours, quelques moulins historiques existent encore3 ; les sites de nombreux anciens moulins ont été reconvertis au XIXe siècle pour fournir de l'énergie à d'autres activités (tissages…) et certains de ces sites sont aujourd'hui équipés pour produire de l’électricité.
Terminologie
Le mot moulin s'emploie aussi pour désigner certains objets domestiques, lointains héritiers des meules à bras, destinés à broyer une substance pour un usage culinaire : moulin à café, moulin à poivre.
Les moulins pouvaient broyer des substances diverses, outre les moulins à farine :
- moulin à tan ;
- moulin à foulon ;
- moulin à teiller (dit aussi « teilleuse » ou « moulin flamand ») ;
- moulin à papier ;
- moulin à poudre (par exemple pour obtenir la poudre noire, composée d'un mélange de salpêtre, de soufre et de charbon de bois de bourdaine qu'il fallait pulvériser) ;
- moulin à huile ;
- moulin à canne à sucre ;
- moulin à billes ;
- moulin à pierre (par exemple pour pulvériser le kaolin ) ;
- moulin à râper le tabac4.
Un moulin peut également servir à battre monnaie sous Henri II puis à partir de Louis XIII5.
D'autres types de classification des moulins existent : moulin à vent, moulin à eau, moulin à rodet, moulin à marée (comme ceux de Ploumanac'h) etc…
La molinologie est la science et l'étude des moulins. Selon Claude Rivals, ce terme serait un néologisme inventé en 1965 par un savant portugais qui a organisé le premier symposium européen sur l’histoire des moulins et de leurs techniques.
Par analogie, en raison du mouvement de rotation qui caractérise ces objets, le mot « moulin » est aussi utilisé dans l'expression « moulin à prières », ainsi que familièrement pour désigner un moteur, particulièrement un moteur d'automobile.
Histoire
Antiquité
Au Ier siècle av. J.-C., Vitruve dans son De architectura décrit le principe du moulin actionnant une meule grâce à un système de transmission par engrenage vertical et horizontal6. Des moulins plus petits mis en rotation par la traction animale ont été retrouvés à Pompéi et à Ostie.
Période médiévale
L’apparition massive des moulins dans les sources d’archives à partir du XIe siècle est de longue date un thème classique de l’histoire du Moyen Âge. En 1935 déjà, Marc Bloch mettait en évidence l’importance du moulin dans le système économique et social médiéval7. Le moulin, en effet, devient un enjeu économique important, puisque le pouvoir seigneurial oblige progressivement ses dépendants à recourir exclusivement, moyennant une taxe importante, au moulin banal. Ces installations se multiplient au XIIIe siècle et la monétarisation de l’économie tend à augmenter la valeur marchande de ces équipements. La possession des moulins et le contrôle des cours d’eau qui les alimentent prennent donc une importance croissante à une époque caractérisée par l'ambition seigneuriale de toujours mieux délimiter et contrôler l’espace8.
Techniquement, le moulin a considérablement évolué durant le Moyen Âge. Ces mécanismes sont utilisés à des fonctions de plus en plus diversifiées et la variété des aménagements hydrauliques qui leur sont associés ne cesse de croître. En majorité destinés aux blés, ils sont équipés de roues horizontales entraînées par une pirouette (en France on les rencontre en Occitanie, au Pays basque, en Corse et dans le Finistère9), plus couramment verticales (recevant l’eau au-dessous ou au-dessus). Ces derniers, les plus puissants, sont aussi les plus coûteux du fait de l’engrenage dont ils sont pourvus. Tous sont installés sur la berge d’un bief ou d’un cours d’eau, ou encore sur une embarcation (moulin à nef). Les meules actionnées par la force hydraulique peuvent moudre le blé mais aussi écraser les graines d’œillette, les plantes tinctoriales, broyer le minerai.
À la fin du XIe siècle, plus largement au XIIe siècle, l’usage de plus en plus courant de l’arbre à cames qui transforme le mouvement rotatif en alternatif aboutit à la diffusion des moteurs hydrauliques industriels qui pilent et martèlent : moteurs à foulon, à tan, à fer, puis au cours du XIIIe siècle, à papier. Sur les côtes anglaises et des Pays-Bas au Portugal, les moulins à marée sont fréquents à partir du XIIe siècle. Dans le même temps, la force du vent est maîtrisée pour moudre des céréales dans les moulins sur pivot puis dans des moulins-tours. Pour certaines activités, l'usage du moulin à sang (énergie humaine et animale) domine encore à la fin du Moyen Âge : c’est le cas pour le broyage des olives.
Ancien Régime
En France, sous l'Ancien Régime, le moulin, comme le pressoir ou le four à pain étaient soumis aux droits banals. Ils étaient construits et entretenus par le seigneur et les habitants (censitaires) étaient contraints de l'utiliser, contre paiement de surcroît. C'était une forme de monopole. Dans le droit communal ces biens sont partagés entre les citoyens. C'est la Révolution de 1789 qui abolit ces privilèges seigneuriaux.
Sous le régime seigneurial, au Québec, seul le moulin à farine était soumis au droit de banalité. Ce droit a été aboli en 1854.
Métiers autour du moulin
En français, celui qui fait tourner un « moulin » est un « meunier ».
Le moulin est un lieu de rencontre et d'échange traditionnel. C'est aussi une adresse bien connue, souvent isolée pour cause de danger d'incendie, et c'est pourquoi il peut parfois expliquer, après disparition du nom de famille spécifique peut-être trop commun du meunier, une dénomination patronymique. Ainsi les patronymes correspondants , assez répandus, comme Moulin, Dumoulin, Meunier, Lemeunier, voire localement Monnier, Lemonnier, ou les variantes selon les langues régionales : molinièr (prononcer « moulinié » [muliˈɲe] ou molièr prononcer « moulié » [muˈʎe]) en langue d'oc, müller en alsacien, etc.
En Provence, avec la production de la garance des teinturiers, les moulins étaient approvisionnés par les garanciers, ou les garanceurs.
Culture populaire
Dans la tradition populaire, les meuniers ont une certaine réputation et la belle qui s’endort au tic-tac du moulin y est une histoire très répandue. Lorsqu’elle se réveille, « son petit sac est plein, elle a la mouture plein la main ». Il y a souvent une vieille qui arrive alors, à qui le meunier refuse le même service10.
Meunier tu dors est une chanson traditionnelle française qui évoque les risques liés au moulin qui tourne trop vite (explosion due aux étincelles et aux fines particules, casse des ailes). Elle illustre aussi bien la tâche difficile qui attendait le meunier du moulin à vent : il lui fallait travailler 24 heures sur 24 pour profiter du vent, et il devait surveiller sans cesse les caprices du vent pour changer l'orientation des ailes au besoin.
Les moulins menacés par la continuité écologique
Depuis 2017 en France, le Code de l'environnement oblige les propriétaires des moulins classés "ouvrages prioritaires" à restaurer la continuité écologique des cours d'eau en supprimant les seuils généralement en béton aménagés pour créer les chutes d'eau nécessaires pour actionner les roues des moulins, ceci afin de favoriser la circulation des sédiments et des poissons migrateurs ; ce qui supprime le droit d'eau11 dont disposaient les propriétaires ainsi que la force motrice de l'eau.
La plupart des organismes de protection de la nature sont favorables à cette nouvelle politique de l'eau, à laquelle s'opposent les propriétaires de moulins.
Calendrier
- Le 30e jour du mois de thermidor du calendrier républicain est dénommé « jour du moulin »12, correspondant généralement au 17 août du calendrier grégorien.
Notes et références
- Gérard Boutet, La France en héritage. Dictionnaire encyclopédique, Métiers, coutumes, vie quotidienne 1850-1960, Librairie Académique Perrin, , p. 35
- Claude Gindin, « Les moulins de la République », Annales historiques de la Révolution française, no 290, , p. 590 (lire en ligne [archive])
- Exemple du moulin de Courtelevant dans le Territoire de Belfort, Lire en ligne [archive]
- https://www.ouest-france.fr/bretagne/la-manu-en-photos-dans-les-entrailles-de-siecles-de-vie-ouvriere-2873364 [archive]
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56960491/f217.item.r=%22marc%20de%20tours%22 [archive]
- Vitruve, De architectura, X, 5
- Marc Bloch, « Avènement et conquête du moulin à eau », Annales d’histoire économique et sociale, vol. 36, , p. 538-563.
- Bernard Andenmatten, « Moulins et autres Instrumenta hydrauliques dans le Pays de Vaud médiéval (XIe – XVe siècle) », Revue historique vaudoise, vol. 124, , p. 29-41 (ISSN 1013-6924).
- Gilles Pouliquen, "Moulins en Bretagne", éditions Coop Breizh, Spézet, 2005, (ISBN 2-84346-259-2)
- « Chanson traditionnelle Le moulin - trikott » [archive] [PDF], sur www.plaudren.fr (consulté le )
- https://continuite-ecologique.fr/droit-deau-du-moulin-et-dun-etang-attention-aux-interpretations-de-ladministration/ [archive].
Voir aussi
Sources et bibliographie
- Gauvard, Claude (dir.), De Libera, Alain, Zink, Michel, Dictionnaire du Moyen Âge, Paris, Quadrige/PUF, 2002, p. 949-950.
- Inventaire des technologies
- Jean Bruggeman, Moulins, Collection « patrimoine vivant » de l’Union Rempart
L’auteur aborde ce sujet sous l’aspect technique, architectural, technique et humain
- Jean Orsatelli, Les Moulins à vent et à eau, Marseille, Lafitte, 1979 (1re éd.) (isbn 2-86276-018-8)-1987 (4e éd., (isbn 2-86276-018-8)), 196 p. (BNF 34963696)
- (en) Steven A. Walton, Wind & water in the middle ages : fluid technologies from Antiquity to the Renaissance, Tempe, Arizona center for medieval and Renaissance studies, (ISBN 9780866983679, BNF 40993285)
- Hydrologie
- S. Caucanas, Moulins et irrigation en Roussillon au Moyen Âge, IXe au XVe siècle, , 300 p.
- P.L. Viollet, L’hydraulique dans les civilisations anciennes, 5 000 ans d’histoire, , 376 p.
- Martinets
- Robert Lapasset, L’industrie du fer dans les Pyrénées Orientales et ariégeoises au XIXe siècle, Conflent n°129,
- E. Peyronnet, Les anciennes forges de la région du Périgord, Bordeaux, , 356 p.
- Catherine Verna, Les Mines et les Forges des Cisterciens en Champagne méridionale et en Bourgogne du Nord et en Bourgogne, XIIe-XVe siècle, Paris, Vulcain(AEDEH/), , 96 p.
- Minoterie
- Maurice Chassain, Moulins de Bretagne, Spézet (éd. Keltia Graphic),
- Papier
- Jean-Marie Janot, Les moulins à papier de la région vosgienne, Nancy, (BNF 32279418)
- Alexandre Nicolaï, Histoire des moulins à papier du sud-ouest de la France, 1300-1800, Périgord, Agenais, Angoumois, Soule, Béarn, Paris, Bordeaux, G. Delmas, (BNF 32485455) (Réédition 2017 : (ISBN 978-2-8240-0851-6), Cressé, Éditions des Régionalismes)
- Autres
- Le Monde des Moulins éditeur=FDMF, 32 p. (ISSN 1762-1313)
magazine destinés aux passionnés des moulins et du patrimoine meulier, trimestriel, format à l'italienne, impression écologique, couleur.
- Claude Rivals, Le moulin, histoire d’un patrimoine, Fédération française des associations de sauvegarde des moulins, route d'Avenay cidex 22, 14210 Evrecy
coffret 4 fascicules (Moulin à eau, Moulin à vent, Moulin nef, Moulin à marée)
- Françoise Varenne, Un moulin occitan va devenir centre culturel », Pour protéger la mémoire des meuneries, Figaro,
- Concours départemental de photographie sur le thème : Les moulins dans les Alpes-maritimes (moulins à grains et à huile), Nice, CAUE 06,
- Revue Moulins de France, FFAM, route d'Avenay cidex 22, 14210 Evrecy, 40 p.
revue spécialisée trimestrielle, pages couleurs
- Inventaire muséographique
- G. Ginion, Le moulin d'Eschwiller près de Vollmunster, La Revue lorraine populaire, no 117, , fiche de l'inventaire muséographique lorrain, p. 152-153.
Articles connexes
- Meunerie - Minoterie - Cylindre de minoterie
- Moulin à vent - Éolienne
- Moulin à marée
- Moulin à rodet
- Moteur hydraulique
- Meule à grains
- Roue à aubes
- Trapiche
- Turbine
- Moulin des Gaffins
- Dégorgeoir de moulin
Liens externes
- FDMF Fédération des moulins de France [archive], revue Monde des Moulins [archive].
- FFAM Fédération française des Associations de sauvegarde des moulins [archive], revue Moulins de France [archive].
- Mémoire de la Dordogne [archive] [PDF], , no 10 : Moulins et meuniers, p. 9-44.
Silo (stockage)
Pour les articles homonymes, voir Silo.
Un silo est un réservoir de stockage destiné à entreposer divers produits en vrac (pulvérulents, en granulés, en copeaux, etc.) utilisés dans diverses industries (brasseries, cimenteries, matières plastiques, engrais, matériaux divers, etc.) et dans le domaine agricole. Il se différencie d'une trémie par le fait qu'il est hermétiquement fermé.
Le terme a été emprunté à l'espagnol.
Il s'agit généralement d'installations verticales, souvent cylindriques, construites en divers matériaux (bois, acier, béton le plus souvent, etc.). C'est le cas des silos tours. Il peut aussi s'agir d'installations horizontales. C'est le cas des silos couloirs (ou silos tranchées), utilisés notamment en agriculture pour préparer et conserver des ensilages.
Le remplissage des silos se fait par le haut et recourt à diverses techniques : élévateur à godets ou à vis sans fin, air pulsé, etc.
Le plus haut silo du monde en activité mesure 118 mètres et est situé à Zurich en Suisse (Swissmill (en))1.
Au Canada, les silos à céréales sont définis par la Loi sur les grains du Canada2. Ils sont réglementés par la Commission canadienne des grains3.
Le principal danger que présentent ces structures, bien que rare, est le risque d'explosion de poussières pour ceux qui contiennent des matières combustibles et/ou oxydables.
Histoire du silo et évolutions dans le temps
Techniques de conservations et premiers silos4
Avec l’apparition de l’agriculture vers 9 000 avant J.-C., l’Homme commence à développer des techniques telles que l’irrigation des cultures. Ces avancées constituent un facteur de la sédentarisation de l’Homme, désormais capable de maîtriser un cycle de production. Pour ces civilisations se pose alors le problème de la conservation des ressources, notamment céréalières.
Deux solutions voient alors le jour : une solution à court ou moyen terme : la conservation des ressources dans des récipients en céramiques tels que les jarres ou le pithos. Ce mode de conservation peut alors se faire à l’air libre, ou bien être enterré. Bien que pratique, cette méthode reste domestique ou destinée au commerce, mais elle ne permet pas de conserver sur le long terme, ni en grandes quantités. Les sacs de stockages en jutes seront également très utilisés pour le commerce, pratiques car réutilisables, offrant une possibilité d’aération et surtout moins fragiles que la céramique.
Une autre solution est alors le silo, qui, dans sa version protohistorique, consiste en une fosse, creusée dans le sol, présentant une embouchure rétréci (voir stockage des céréales). Par la suite seront développés des greniers. Les premiers sont datés à l’âge du bronze et du fer sur le continent européen. Cette méthode présente l’avantage de tenir le contenu hors de l’humidité et des rongeurs. Sont d’ailleurs souvent présent des garde-rats, prévus à cet effet. Les greniers ont une fonction différente des silos enterrés, ils permettent de ventiler le contenu, ce qui est particulièrement utile pour le séchage des céréales telles que le blé par exemple5.
Ces modes de conservations n’évoluent que peu par la suite, ce sont souvent les matériaux qui changent mais le principe reste le même. On voit notamment des greniers à blé apparaître au cœur des villes, comme c’est le cas de la Kornhaus de Berne, en Suisse, construit entre 1711 et 1715. Ce bâtiment servait à stocker les céréales issues des productions de la ville.
Industrialisation des silos6
Au début du 20e siècle, en France, le stockage des produits céréaliers se faisait encore majoritairement dans des sacs de stockages, qu'on entreposait dans des greniers à blé. La matière de ces sacs permettait de protéger les récoltes de l’humidité et de la dégradation et rendaient de plus les récoltes pérennes. Ainsi, si une année s’avérait moins fructueuse en termes de rendement, le stockage réalisé sur les années précédentes était représentatif de sécurité pour les membres de l’univers agricole7.
Cette période dure jusqu'en 1927, où une crise de mévente du blé se produit. La surproduction de blé cette année-là amène son prix à fortement chuter. Les négociants sont d'ailleurs accusés de profiter de cette crise pour profiter d'une spéculation à la baisse, au détriment de l'intérêt des producteurs. Ainsi, à la fin de l'année, une importante partie de la production de blé Française reste invendue.
Le gouvernement décide donc d’instaurer en 1932 des coopératives, et de changer le système alors en place qui était un marché de négoce (la vente se faisait au sac). On décide alors de stocker la production et d’échelonner les ventes pour avoir le contrôle sur le cours du blé sur le marché. Cette évolution nécessite cependant une innovation technologique, une structure pouvant stocker des tonnes de céréales sans risque de perdre la production au premier aléa climatique : le silo de stockage. Ce système coûteux est financé à 33 % par l’État.
C'est donc la période 1929-1936 qui voit l'apparition des premiers véritables silos à grains. En 1936, environ 170 silos ont d'ailleurs déjà été construits dans le pays.
Durant les années 1930, le silo est perçu comme une construction nouvelle, aux formes élaborées qui se fond particulièrement dans la masse. Cependant, on se pose quelques questions sur la pérennité de ce dernier. Sera-t-il un édifice autonome et durable ? Est-ce que les graines seront conservées d’une meilleure façon que dans un sac ? La technique d’entreposage sera-t-elle efficace ? Quel sera le coût de ses réparations si un imprévu venait à arriver ?
Plusieurs années auront été nécessaires afin de redessiner ses formes, établir des plans, réaliser des calculs, prévoir des coûts annexes ou anticiper la résistance des matériaux qui ont permis de concevoir de nos jours des silos aux fonctionnalités avancées, permettant de gagner du temps et d’économiser de la main d’œuvre. Durant plus de soixante-quinze ans, les silos auront fait parler d’eux comme une véritable innovation dans le monde de l’agriculture, ayant révolutionné les différents processus de stockage des matières qui les composent.
Place du silo aujourd'hui
Si cette structure a révolutionné le monde agricole, et continue d'ailleurs à être le contenant de stockage le plus répandu dans le monde, elle est aujourd'hui bien moins appréciée. Un silo est de l'avis général un élément plutôt en désaccord avec le paysage, bruyant, et représentant une technologie datée. C'est d'autant plus vrais pour les structures de plusieurs dizaines d'années. Remis en cause par d’autres techniques de stockage, de nombreux silos ont été abandonnés et la question de leur devenir se pose.
Pour faire face à cette situation, certains projets ont choisi d'offrir une seconde vie à ces silos, en leur inculquant une image renaissante.
Une agence d’architecture aux Pays-Bas dénommée « Wenink Holtkamp Architecten » a réhabilité un ancien silo de stockage et l’a reconverti en un marché alimentaire, permettant aux habitants de consommer des produits régionaux et ayant permis de sauver un patrimoine menacé de démolition8. Une seconde innovation a d’autre part permis à la ville de Marseille de convertir un ancien silo de stockage de grains en une salle de spectacle9.
Types de silos10
Silo tour
Il permet une meilleure conservation des produits, en plus de limiter leur pertes. Ce type de silo est également plus simple à utiliser (il est inutile de bâcher et débâcher, ni de tasser), et prend peu de place. Il est en revanche bien plus onéreux, et présente des risques d'accidents plus élevés.
Les silos tour se découpent en plusieurs catégories :
Silo à fond plat
C'est le type de silo le plus courant et le plus imposant, Il est utilisé en ferme comme dans l'industrie. Les silos à fonds plats disposent d'une très grande capacité.
On peut généralement installer de la manutention fixe sur leur chapeau de toit, telle que des passerelles.
Sa construction nécessite la mise en place une bague périphérique et d'une dalle pour le fond du silo, ainsi que des conduits de ventilation et de décharge. Dans le cas d'un silo de très grande capacité, il est nécessaire de construire des aménagements supplémentaires pour maintenir cette structure.
Le silo à fond plat sert surtout à stocker des produits (notamment les grains) dans une optique de long terme.
Silo à fond conique11,12
D'un diamètre généralement plus petit que ceux à fond plat, le silo à fond conique peut être assigné à de nombreuses applications industrielles. Il stocke notamment des matières fluides (grains, pellets, plaquettes, billes plastiques), mais peut également être utilisé comme boisseau, unité de transit, ou encore silo vert pour les produits en attente de séchage.
Il permet en principe l'entreposage de produits fragiles, pouvant être affectés dans un processus de déchargement13.
C'est un type de silo avec une construction particulière. Le fond est construit différemment du silo à fond plat, ce qui permet d'élever le fond par rapport au sol. Ainsi, le produit stocké est isolé du sol, ce qui empêche l'humidité d'entrer et préserve le produit. L'accent est également mis sur la ventilation.
Le silo conique peut être utilisé pour stocker des produits très sensibles à l'humidité.
Autres silos
De nombreux autres types de silos existent, mais il n'existe pas vraiment de normes pour leur forme, qui dépend par conséquent beaucoup de la vision du constructeur, ou des besoins de l'utilisateur. On peut citer parmi les plus connus le silo monobloc, conçu pour être étanche et destiné à des volume de stockage plus modestes, mais également les silos divisibles, destiné aux personnes souhaitant disposer d'un grand volume de stockage, mais qui doivent entreposer de nombreux produits différents.
Dimension économique
Les silos représentent aujourd'hui un véritable business dans le monde agricole et industriel. En effet, l'explosion de la production alimentaire ces dernières dizaines d'années nécessite la construction de structures toujours plus grandes, efficaces, et surtout sûres. Ces nouveaux silos sont donc de vrais défis pour l'ingénierie.
Les évolutions technologiques de ces dernières années ont permis la construction de structure gigantesques, disposant de capacité monstrueuses14 :
Plus gros silo
Il est situé au Kansas dans la ville de wichita, et mesure 815 mètres de long. Il peut stocker plus de 550 000 tonnes de blé.
Plus haut silo
Le plus haut silo du monde est celui de Swissmill (en) dans la ville de Zurich (Suisse). Il mesure 118 mètres de haut, et peut stocker 40 000 tonnes de blé15. C'est d'ailleurs le deuxième plus haut bâtiment de la ville.
Construit en 2013, ce silo n'est cependant pas apprécié de tous. Il provoque notamment la colère des riverains, qui ont signé trois pétitions pour obtenir sa destruction16.
Normes françaises et dangers17
Problèmes posés par les silos
Risques industriels
On sous-estime souvent la dangerosité des silos contenant des produits agricoles, mais ces derniers ne sont pas moins dangereux que ceux stockant des produits industriels. En effet, l'entreposage dans un silo, notamment de type tour, produit des poussières dangereuses pour la santé, et de surcroît inflammables.
En outre, la fermentation anaérobie de produits agricoles peut faire augmenter très fortement la température du silo, via le phénomène d'auto-échauffement.
Ainsi, une mauvaise gestion d'un silo peut aboutir à un incendie, voire dans les cas extrêmes à une explosion.
Le , une explosion avec un effondrement de 9 des 14 cellules de béton du silo de stockage d’orge a entraîné la mort de 12 personnes.
Le , un effondrement d’une grande partie des installations de stockages de céréales de la SEMABLA à Blaye a causé 11 morts.
Les explosions sont souvent dues à des nuages de poussières qui entrent en contact avec une source d'inflammation. Toute installation doit faire l'objet d'une analyse de risques18 — directive ATEX — et doit mettre en place les mesures nécessaires pour gérer le risque. L'environnement du process, en particulier, doit être nettoyé régulièrement19 pour éviter les accumulations de poussières qui pourraient provoquer des explosions secondaires.
Ces accidents importants et dramatiques ont imposé la création et l’actualisation de la réglementation applicable aux installations spécialisées dans le stockage de produits industriels, mais aussi de céréales, graines ou tout autre produit organique dégageant des poussières inflammables.
Malgré ces mesures, il arrive encore que des silos connaissent des accidents. De 1997 à 2005 en France, 95 accidents de silos ont été recensés, 86 % environ ont donné lieu à un incendie et 7 % à une explosion.
Aujourd'hui encore, des incidents majeurs surviennent parfois dans des silos à proximité d'habitations. On peut citer l'explosion d'un silo à grains ayant eu lieu à Strasbourg le , faisant 4 blessés20.
Le silo de stockage est l'une des catégories d'installation qui déplore le plus d'accidents graves en France.
Pollution21
Pollution de l'eau
La mise en œuvre d'installations pour lutter contre les explosions et les incendies, qui utilisent de l'eau en grande quantité, peut entraîner des écoulements à l'extérieur des silos, et véhiculer des produits polluants, notamment dans le cas d'un silo entreposant des produits toxiques. Ces écoulements peuvent, par ruissellement, provoquer la contamination des eaux avoisinantes et des nappes phréatiques.
Contamination de l'air
Les matières stockées, ainsi que les réactions chimiques des produits ensilés, produisent en permanence des poussières, odeurs, et gaz pouvant s'avérer gênants voire nocifs pour la santé du personnel comme pour la population avoisinante.
Nuisances sonores
Comme toute installation industrielle, un silo est générateur de bruits pouvant s'avérer nocifs pour le personnel ainsi que la population avoisinante. en effet, c'est une installation qui peut être particulièrement bruyante, notamment pour les silos de grande hauteur, dont les bruits créés par certains équipements, comme les ventilateurs, peuvent se propager assez loin.
Lois relatives aux silos
Afin d'éviter la création de situations dangereuses, une réglementation a été mise en place, dont l'objectif est de prévenir notamment l'empoussièrement, la température et les phénomènes électriques, en fonction de la nature des produits entreposés.
Ainsi, toute installation de stockage dont le volume est supérieur à 5 000 mètres cubes doit être déclaré. Si ce volume est supérieur à 15 000 mètres cubes, l'installation doit faire l'objet d'une autorisation.
La réglementation est différente selon que le silo est horizontal ou vertical. Par exemple, un silo vertical est plus facile à ventiler mais pose des problèmes de dangerosité plus important du fait des risques de projection de débris en cas d'explosion, tandis qu'un silo horizontal sera plus sujets aux risques d'incendie.
L'arrêté du statuant sur la réglementation des structures de stockage ne contient aucune disposition relative au bruit. Un silo sera donc réglementé par les arrêtés « brut », relatifs aux installations classée.
Le contrôle ainsi que le dépoussiérage régulier des installations de ventilation est obligatoire, afin de réguler la contamination possible de l'air.
Il faut aussi prendre en compte les risques de malveillance. Ainsi, comme dans toute installation industrielle potentiellement dangereuse, il est nécessaire de clôturer le site et à en contrôler les accès.
Galerie
Silos agricoles
Silos industriels
-
Silos d'extinction à chaux, France
Références
- Le plus haut silo du monde bientôt en activité à Zurich [archive], Le Nouvelliste, 4 août 2016.
- http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/G-10/page-1.html [archive]
- http://www.grainscanada.gc.ca/index-fra.htm [archive]
- Eric, « Céréales et civilisations » [archive], sur Eric BIRLOUEZ (consulté le )
- (en) Ainit Snir, Dani Nadel Iris Groman-Yaroslavski, Yoel Melamed, Marcelo Sternberg, Ofer Bar-Yosef, Ehud Weiss, The Origin of cultivation and Proto-Weeds Long Before Neolithic Farming,
- « 1929-1936, Les premiers silos | Les silos modernes » [archive], sur www.lessilosmodernes.fr (consulté le )
- « Les Silos, un patrimoine à inventer » [archive], sur www.patrimoineindustriel-apic.com (consulté le )
- « Un marché dans un ancien silo à grains | Détails d'Architecture » [archive], sur www.detailsdarchitecture.com (consulté le )
- « L’histoire du Silo de Marseille, de lieu de stockage de grains à salle de spectacle | Made in Marseille », Made in Marseille, (lire en ligne [archive], consulté le )
- « DOSSIER - Fourrages et silos : Quels silos pour stocker les ensilages ? (1/9) » [archive], sur www.agranet.fr (consulté le )
- « Cellule à grain - La ventilations des silos | AgriConsult » [archive], sur agriconsult.fr (consulté le )
- « Les boisseaux et silos à fond conique intérieur », Privé SA, 2000-2018 (lire en ligne [archive], consulté le )
- « Faq - Silos Córdoba », Silos Córdoba, (lire en ligne [archive], consulté le )
- « Les plus gros silo à grains du monde ! » [archive], sur www.agriavis.com (consulté le )
- « La tour-silo de Zurich » [archive]
- « A Zurich, les meuniers ont leur gratte-ciel », Le Temps, (lire en ligne [archive], consulté le )
- « Silos - Inspection des Installations Classées » [archive], sur www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr (consulté le )
- (en) PowderProcess.net, « ATEX Dust Explosion Risk Assessment - PowderProcess.net » [archive], sur powderprocess.net (consulté le )
- (en) PowderProcess.net, « Good housekeeping : avoid secondary explosions - PowderProcess.net » [archive], sur powderprocess.net (consulté le )
- « Strasbourg: 11 blessés dans l'explosion d'un silo à grains » [archive], sur www.20minutes.fr (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- Stockage des céréales
- Modèle de Janssen (Calcul de pression à la base d'un silo)
- Silo à céréales de Strasbourg
- Silos à grains de Montréal
- Élévateurs de Montréal
- Explosion de poussières
Liens externes
- Les silos modernes [archive]
- La ventilation des silos agricoles [archive] refroidir-cereales.fr
- (fr/en) Silos à grains du Canada agréés par la Commission canadienne des grains [archive]
- (en) Association internationale des silos [archive]