Nom de naissance | Philippe Guillaume |
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Naissance | 11 janvier 1964 (57 ans) Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) |
Nationalité | ![]() |
Profession | Acteur Réalisateur Scénariste Humoriste |
Films notables | Bernie 9 mois ferme Au revoir là-haut |
Site internet | albertdupontel.com |
Philippe Guillaume1, dit Albert Dupontel, est un acteur, réalisateur, scénariste et humoriste français, né le 11 janvier 1964 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines, à l’époque Seine-et-Oise).
Après des débuts comme auteur et comédien de one-man-shows au début des années 1990 et d'acteur de cinéma dès fin des années 1980, il commence une carrière de réalisateur et de scénariste tout en continuant de jouer pour d'autres cinéastes. Pour ses propres films, il remporte notamment trois César dans les années 2010 : meilleur scénario original pour 9 mois ferme puis meilleur réalisateur et meilleure adaptation pour Au revoir là-haut.
Biographie
Jeunesse et formation
Jusqu'à l'âge de 20 ans, Philippe Guillaume vit à Conflans-Sainte-Honorine avec ses parents. Son père, originaire de Trégomeur2 (Côtes-d'Armor), est médecin3, et sa mère est dentiste. Âgé de quatre ans et demi, il est renvoyé de l'école maternelle, la directrice se plaignant de son refus de toute discipline4. Durant son cursus primaire à l'école Paul-Bert de Conflans, il pratique la gymnastique3 et le judo.
Après avoir obtenu son baccalauréat en 1982, il fait quatre ans d'études médicales à l'UFR de médecine de l'université Paris-Diderot (CHU Bichat-Claude-Bernard). Stagiaire dans le service de neurochirurgie à un poste pas très intéressant, il s’ennuie et le déserte souvent pour aller au cinéma4. Son chef de service ne validant pas son stage, du fait de ces absences, il renonce à poursuivre en médecine4. Il s'inscrit ensuite à un cours de théâtre dirigé par Yves Pignot et choisit alors comme nom de scène Albert Dupontel ; il souhaite en effet préserver sa famille et particulièrement son père5,4.
Il suit ensuite une formation de deux ans (1986-1988) à l'École du théâtre national de Chaillot, sous la direction d’Antoine Vitez. Il commence alors à écrire des sketchs pour se défouler6. Durant cette période, il joue de petits rôles. Il est brièvement (une dizaine de jours) l'élève d'Ariane Mnouchkine, dont l'enseignement l'a cependant marqué et lui a servi plus tard dans sa carrière. Elle lui propose d'entrer dans sa compagnie de théâtre mais il décline la proposition7,8.
Révélation sur scène et débuts au cinéma (1990-1999)
En 1990, Albert Dupontel écrit les Sales Histoires, une série d’histoires brèves pour Canal+9. Son ton grinçant est nouveau et tranche radicalement avec ce qui se fait à l’époque10.
En août 1990, il commence par des prestations scéniques d'humoriste en one man show au Théâtre de poche Graslin à Nantes. La même année, il tourne une série de spots publicitaires pour la Lada Samara11,12. Un temps de vaches maigres, jusqu'à ce qu'il soit remarqué par Patrick Sébastien qui, ayant vu une captation vidéo de son spectacle sur cassette13, lui propose de faire un sketch dans son émission télévisée Sébastien c'est fou (devenant son producteur par la suite), ce qui le fait accéder à la reconnaissance du grand public. Il se produit ensuite avec succès dans de nombreuses salles parisiennes, avec son spectacle intitulé le Sale Spectacle14, notamment au théâtre Tristan-Bernard (avec entre-autres les sketchs cultes « Le Bac », « Rambo », « La Plaidoirie » ou « La Reproduction »). En 1992, il poursuit en se produisant à L'Olympia avec le Sale spectacle 2 et remporte un grand succès (avec notamment ses sketchs cultes « Burt » le super-flic, « Les Pourris d'Or », « La Pause » ou « le Hard-Rockeur » malvoyant, Alphonse in the Dark). Toutefois, il ne fait de la scène que « pour bouffer », comme il dit, car son projet à long terme, c'est le cinéma.
Toujours en 1992, il se lance dans la mise en scène avec Désiré, son premier court métrage. En tant que comédien, il apparaît dans des films tels que Un héros très discret ou Chacun pour toi avec Jean Yanne. Grâce à l'argent gagné avec ses spectacles, il se lance dans la réalisation et son premier film, Bernie (1996), obtient un grand succès. Le film suscitera l'enthousiasme de nombreuses personnalités, comme les membres des Monty Python, Terry Jones et Terry Gilliam, ou encore Robin Williams qui fit même une petite parodie du film pour l'édition collector du DVD15.
En 1999, il réalise Le Créateur, toujours entouré de la même équipe. Le Créateur est cependant un échec et compte peu d'entrées au cinéma. La même année, Michel Deville lui offre son premier grand rôle sérieux dans La Maladie de Sachs. Son interprétation est saluée par une première nomination aux César16.
Acteur et retour à la réalisation (2000-2008)
Entre 2001 et 2005, Albert Dupontel tourne plusieurs films par an dans les genres de la comédie et du drame. En 2002, il monte de nouveau les marches du festival de Cannes pour défendre Irréversible : le film est entouré d'une grande polémique en raison de sa violence17.
Il commence à travailler sur son troisième long métrage, Enfermés dehors16. En 2004, il est à l'affiche de plusieurs films dont Le Convoyeur et Un long dimanche de fiançailles. La recherche de financement pour sa troisième réalisation est compliquée. En 2005, après avoir essayé de produire le film aux États-Unis, puis par une production franco espagnole18, il trouve finalement plusieurs partenariats en France. France 2 accepte de financer le film mais souhaite ses spectacles en DVD19. Les spectacles à l'Olympia et au théâtre Tristan Bernard sont donc édités en 2005.
Exigeant, Dupontel reste un peu en marge de la profession, refusant les facilités du show business. En 2006, sort Enfermés dehors, où il est à la fois réalisateur et acteur principal. Il parvient à réaliser un film d'action burlesque et déjanté, faisant à nouveau l'admiration de Terry Gilliam et Terry Jones, qui participent brièvement au film20.
De 2006 à 2008, il multiplie les apparitions au cinéma, avec trois films par an. Il a notamment le premier rôle dans Président, Odette Toulemonde, Chrysalis, L'Ennemi intime et Deux Jours à tuer, pour lequel il est de nouveau nominé aux César dans la catégorie Meilleur acteur.
Réalisateur récompensé (depuis 2009)
En 2009, Albert Dupontel réalise Le Vilain, une fable drolatique qui permet à l'actrice Catherine Frot d'y faire une composition de personne âgée. Le film est un succès (près d'un million de spectateurs21) et permet à Dupontel d'annoncer un nouvel opus pour 2011.
Entre-temps, il refait l'acteur pour Bertrand Blier dans Le Bruit des glaçons (2010) avec Jean Dujardin pour partenaire puis, en 2011, pour Gustave Kervern et Benoît Delépine avec cette fois-ci Benoît Poelvoorde en co-vedette dans Le Grand soir, seul film français primé lors du festival de Cannes 2012.
En octobre 2012, il commence le tournage de son nouveau film 9 mois ferme, une comédie sur l'amour impossible entre un prisonnier (incarné par Dupontel) et une juge enceinte (Sandrine Kiberlain, qui obtiendra le César de la meilleure actrice pour ce rôle). Le film sort en octobre 2013 et totalise plus de 2 millions de spectateurs, tout en étant bien accueilli par la presse. Le réalisateur reçoit même le César du meilleur scénario original lors de la 39e cérémonie des César22,23.
En 2017, il enchaîne avec Au revoir là-haut, l'adaptation du roman homonyme de Pierre Lemaitre, récompensé par le Prix Goncourt 2013. Tourné avec plusieurs techniques créatives, dont la colorimétrie, le film dépasse le million de spectateurs en salles après deux semaines et jette un regard nouveau sur la Première Guerre mondiale. Au terme de son exploitation, il enregistre plus de deux millions d'entrées24, ce qui en fait son plus gros succès (juste devant 9 mois ferme25). Dupontel obtient pour ce film les César de la meilleure réalisation et celui de la meilleure adaptation (avec Pierre Lemaître) lors des Césars 2018.
De août 2012 à septembre 2013 puis de septembre 2015 à décembre 2017, ADCB Films, la société de production créée par Albert Dupontel et Catherine Bozorgan, loue un hôtel particulier délabré26 rue Fortuny, à Paris, auprès du conseil régional d'Île-de-France. Plusieurs scènes des films 9 mois ferme et Au revoir là-haut y sont tournées27. Quand le nouveau conseil régional d'Île-de-France décide de vendre l’hôtel en septembre 2017, le faible loyer (1 200 euros), défini par le précédent conseil, fait polémique. L’immeuble est restitué par ADCB films, comme prévu par la convention initiale28,27.
Sa réalisation Adieu les cons sort en 2020, pendant la seconde vague de la pandémie de Covid-19, alors qu’un couvre-feu empêche les cinémas d’ouvrir en soirée. Le film reçoit des critiques partagées29.
Engagements
Albert Dupontel est, depuis sa création en 2012, parrain de War on Screen, le festival international du film de guerre de Châlons en Champagne30.
En septembre 2013, il est président du jury du Festival international du film grolandais de Toulouse. Il y décerne un prix spécial à Wrong Cops de Quentin Dupieux31.
Spectacles
- 1990 : Sale spectacle 1, one man show au Théâtre Tristan Bernard.
- 1992 : Sale spectacle 2, one man show à l'Olympia.
Filmographie
Acteur
Cinéma
- 1988 : Encore de Paul Vecchiali : Alain
- 1988 : La Bande des quatre de Jacques Rivette : un (faux) voyou
- 1989 : La Nuit du doute de Cheikh Djemai
- 1993 : Chacun pour toi de Jean-Michel Ribes : Gus
- 1994 : Giorgino de Laurent Boutonnat : l'infirmier infirme
- 1996 : Un héros très discret de Jacques Audiard : Dionnet
- 1996 : Bernie d'Albert Dupontel : Bernie Noël
- 1998 : Serial Lover de James Huth : Eric Cellier
- 1999 : La Maladie de Sachs de Michel Deville : le docteur Bruno Sachs
- 1999 : Du bleu jusqu'en Amérique de Sarah Lévy : le professeur Helpos
- 1999 : Le Créateur d'Albert Dupontel : Darius
- 2000 : Les Acteurs de Bertrand Blier : un officier de police
- 2001 : L'Origine du monde de Jérôme Enrico : le travesti
- 2002 : Petites Misères de Philippe Boon et Laurent Brandenbourger : Jean
- 2002 : Irréversible de Gaspar Noé : Pierre
- 2002 : Monique : toujours contente de Valérie Guignabodet : Alex
- 2003 : Les Clefs de bagnole de Laurent Baffie : lui-même
- 2004 : Le Convoyeur de Nicolas Boukhrief : Alexandre Demarre
- 2004 : Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet : Célestin Poux
- 2006 : Fauteuils d'orchestre de Danièle Thompson : Jean-François Lefort, le pianiste
- 2006 : Enfermés dehors d'Albert Dupontel : Roland
- 2006 : Avida de Benoît Delépine, Gustave Kervern : le garde du corps
- 2006 : Président de Lionel Delplanque : le président de la République
- 2006 : Odette Toulemonde d'Éric-Emmanuel Schmitt : Balthazar Balsan
- 2007 : Jacquou le croquant de Laurent Boutonnat : le père de Jacquou
- 2007 : Chrysalis de Julien Leclercq : David Hoffmann
- 2007 : L'Ennemi intime de Florent Emilio Siri : le sergent Dougnac
- 2008 : Louise-Michel de Gustave Kervern et Benoît Delépine : Miro
- 2008 : Paris de Cédric Klapisch : Jean, le maraîcher
- 2008 : Deux jours à tuer de Jean Becker : Antoine Méliot
- 2009 : Le Vilain d'Albert Dupontel : Sidney
- 2010 : Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier : le cancer
- 2011 : La Proie d'Éric Valette : Franck Adrien
- 2011 : La Brindille d'Emmanuelle Millet : le directeur du musée
- 2012 : Cadres noirs de Manuel Boursinhac
- 2012 : Le Grand Soir de Gustave Kervern et Benoît Delépine : Jean-Pierre Bonzini
- 2013 : 9 mois ferme d'Albert Dupontel : Bob
- 2014 : La Cérémonie de clôture du FIFIGROT 2013, Carnets filmés de Gérard Courant : le maître de cérémonie
- 2015 : En équilibre de Denis Dercourt : Marc
- 2016 : Les Premiers, les Derniers de Bouli Lanners : Cochise
- 2017 : Au revoir là-haut d'Albert Dupontel : Albert Maillard
- 2020 : Adieu les cons d'Albert Dupontel
- 2020 : Mon cousin de Jan Kounen
Courts métrages
Télévision
- 1990 : V comme vengeance d'Andy Bausch
- 2011 : Belmondo, itinéraire… de Vincent Perrot et Jeff Domenech : lui-même (témoignage)
Réalisateur et scénariste
- 1992 : Désiré (court-métrage)
- 1996 : Bernie
- 1999 : Le Créateur
- 2006 : Enfermés dehors
- 2009 : Le Vilain
- 2013 : 9 mois ferme
- 2017 : Au revoir là-haut
- 2020 : Adieu les cons
Livre audio
En 1996, Albert Dupontel prête sa voix à Papoo, père de famille dans Les Enfants du futur, une fable orale écrite par Alan Simon32.
Influences
Albert Dupontel considère Charlie Chaplin comme une référence, étant à ses yeux le seul classique du cinéma qui a l'élégance de faire rire avec des histoires dramatiques33.
Le réalisateur Terry Gilliam fait également partie de ses influences ; ce dernier fait des apparitions (caméo) dans ses films (Enfermés dehors, 9 mois ferme et Adieu les cons)33.
Par ailleurs, bien qu'il ne considère pas Raymond Depardon comme une source d'inspiration, il concède que son œuvre lui a inspiré le scénario de 9 mois ferme et de plusieurs personnages33.
Collaborateurs réguliers
Acteurs
- Philippe Duquesne34
- Nicolas Marié14
- Claude Perron14
- Philippe Uchan14
- Hélène Vincent14
- Michel Vuillermoz[réf. nécessaire]
- Bouli Lanners[réf. nécessaire]
Équipe technique
- Christophe Pinel : montage35,36
- Cédric Fayolle : effets spéciaux numériques[réf. nécessaire]
- Guy Monbillard : effets spéciaux[réf. nécessaire]
- Christophe Julien : musique[réf. nécessaire]
- Mimi Lempicka : costumes[réf. nécessaire]
Production
Distinctions
Récompenses
Décoration
Notes et références
- Prisma Média, « Albert Dupontel bientôt papa à 56 ans : qui est sa compagne Catherine Bozorgan ? - Voici » [archive], Voici, 2 septembre 2020 (consulté le 26 octobre 2020)
Liens externes
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