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Catégorie : Education Nationale
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Le Mouvement de la ruralité (LMR), appelé Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT) jusqu'en 2019, est un parti politique français, créé en 1989 sous la forme d'une association. Son objectif est de défendre un certain nombre de valeurs traditionnelles de la France rurale, notamment la chasse. Ses fondateurs sont André GoustatJean Saint-Josse, Jean Seinlary et Pierre Fuziès.

CPNT obtient jusqu'à plus de 4 % des voix lors des élections nationales et des élus dans un certain nombre de scrutins entre 1989 et 2002, avant de baisser dans les votes. Depuis 2010, il est associé à l'UMP, devenue LR. Eddie Puyjalon en est le président depuis 2016.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation et premières années (1989-1999)[modifier | modifier le code]

Le CPNT est fondé en 1989 afin de combler une déficit de représentation politique des chasseurs4. Candidat aux élections européennes de 1989 et de 1994, le mouvement ne remporte aucun siège. Lors des élections régionales de 1992, le parti parvient à faire élire 29 conseillers régionaux, et deux de plus en 19985.

Succès relatifs (1999-2002)[modifier | modifier le code]

Il rassemble 6,77 % des suffrages exprimés lors des élections européennes de 1999, et faire élire six députés européens, dont son président Jean Saint-Josse qui est tête de liste5.

En 2001, il doit faire face à une scission avec la naissance de Droit de chasse, qui est lancé par des dissidents du CPNT dans les Bouches-du-Rhône.

Lors de l'élection présidentielle de 2002Jean Saint-Josse obtient 4,23 % des suffrages exprimés (1,2 million de voix).

Première période déclin (2002-2007)[modifier | modifier le code]

Après le premier tour des élections régionales, le 21 mars 2004, CPNT, sous la présidence de Jean Saint-Josse, qui disposait pourtant d'élus dans les précédents conseils régionaux, choisit de ne pas fusionner avec d'autres listes dans les 5 régions (sur 8) où le mouvement a franchi la barre des 5 % qui l'y aurait autorisé, et de ne donner aucune consigne de vote à ses électeurs. Après le scrutin, CPNT n'est plus représenté dans les conseils régionaux, où il possédait 32 élus.

Aux élections européennes de 2004, il n'arrive à atteindre 3 %, taux nécessaire au remboursement des frais de campagne, que dans l'une des cinq circonscriptions dans lesquelles il s'était présenté. Ceci représente un déficit de 300 000 euros et la perte de ses six députés européens dont seul Jean-Louis Bernié se représenta sous la bannière CPNT, Véronique Mathieu rejoignant la liste UMP de la circonscription Est.

Après ces échecs, plusieurs cadres du parti ont rejoint l'UMP ou le MPF.

Le 2 septembre 2006, à l’issue d’une élection primaire interne, CPNT désigne Frédéric Nihous comme candidat à l'élection présidentielle de 2007. Il a recueilli 1,15 % des voix au premier tour, soit 420 645 voix au total6. Cette perte importante de voix par rapport à 2002, s'explique en partie par les transferts de voix en faveur de Nicolas Sarkozy dans les fiefs du parti7. Au deuxième tour, Frédéric Nihous a appelé au rejet de « l'écologie punitive inspirée par les Verts », lesquels se sont ralliés à Ségolène Royal et a rappelé à ses électeurs « qu’à l’heure du choix il ne faut pas se tromper »8. Aux législatives de 2007, auxquelles CPNT présente 253 candidats en parité, CPNT appelle à voter pour l'UMP au deuxième tour9.

Rapprochement avec l'UMP et LR (depuis 2007)[modifier | modifier le code]

Au second tour de l'élection présidentielle de 2007, CPNT appelle à voter contre Ségolène Royal. Aux législatives de juin 2007, il appelle à voter pour les candidats de l'UMP au second tour. À la suite des élections européennes de 2009, CPNT répond favorablement au souhait de l’UMP de rejoindre la majorité présidentielle par l’établissement d’un partenariat programmatique et politique. Ce qui est acté par un vote des instances du mouvement dans le courant de cette même année. Dès lors CPNT a fait partie intégrante de la majorité présidentielle durant le mandat de Nicolas Sarkozy.

Président de CPNT depuis 1998, Jean Saint-Josse a décidé de ne pas se représenter à la tête du mouvement en 2008. Frédéric Nihous lui succède le 14 janvier 2008 lors d'une réunion à Orly (Val-de-Marne) où le comité exécutif du mouvement l'a élu10.

À l'occasion des élections européennes de 2009, CPNT a décidé de faire alliance avec le Mouvement pour la France (droite), présidé par Philippe de Villiers, alliance rejetée par le seul comité héraultais de CPNT dont les dirigeants s’étaient unilatéralement et préalablement déjà engagés avec le président du Conseil régional Languedoc-Roussillon Georges Frêche (divers gauche). Ils ne font depuis plus partie de CPNT.

Lors des élections régionales de 2010, un accord de partenariat avec l’UMP est validé par les instances nationales du mouvement pour toutes les régions. Grâce à cet accord, le CPNT obtient six conseillers régionaux et fait son retour dans ces collectivités.

À l'occasion de l'élection présidentielle de 2012, CPNT apporte son soutien à Nicolas Sarkozy, après l'échec de Frédéric Nihous dans sa quête des 500 signatures ; celui-ci devient le « porte-parole ruralité » de Nicolas Sarkozy pendant la campagne électorale. Lors des législatives de 2012, CPNT devient officiellement un mouvement associé à l'UMP11.

Frédéric Nihous est reconduit à l'unanimité à la présidence du Mouvement lors du Comité directeur du 27 avril 2013 à Rungis. Il y annonce d’ores et déjà préparer la relève en annonçant qu’il démissionnera et passera le relai à mi-mandat. Comme prévu, Eddie Puyjalon est élu président de CPNT en mars 201612. Dans le cadre de la primaire de la droite et du centre de 2016, CPNT soutient Nicolas Sarkozy au premier tour, puis François Fillon au second13.

En septembre 2019, le mouvement change de nom pour devenir Le Mouvement de la ruralité14,15.

Positionnement sur l'échiquier politique[modifier | modifier le code]

Si Jean-Saint Josse ou Frédéric Nihous sont issus du RPR16, CPNT se déclare à l'origine comme mouvement indépendant mais en opposition totale au parti Les Verts17. Entre 1999 et 2004, CPNT siège au Parlement européen dans le groupe EDD aux côtés de partis de droite eurosceptiques. En 2004 une alliance avec Philippe de Villiers est envisagée par une partie du mouvement18. Elle se concrétise pour les élections européennes de 2009, par un vote à la quasi-unanimité des instances du mouvement. Mais elle provoque des départs massifs car nombre d'adhérents pensent que leur accord sur la chasse masque nombre de désaccords sur d'autres sujets19.

Scores électoraux[modifier | modifier le code]

Élections présidentielles[modifier | modifier le code]

AnnéeCandidat1er tour
Voix%Rang
1995 pas de candidat
2002 Jean Saint-Josse 1 204 689 4,23 9e
2007 Frédéric Nihous 420 645 1,15 11e
2012 soutien à Nicolas Sarkozy
2017 soutien à François Fillon puis à Emmanuel Macron

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Année1er tourSièges
Voix%
1993 CPNT a présenté quelques candidats dans le département de la Gironde.
1997 Aucun candidat
2002 422 448 1,67
0 / 577
2007 213 427 0,82
0 / 577
2012
0 / 577

Élections européennes[modifier | modifier le code]

Année%SiègesRangTête de listeGroupe
1989 4,13
0 / 81
7e André Goustat -
1994 3,96
0 / 87
7e André Goustat -
1999 6,77
6 / 87
7e Jean Saint-Josse EDD
2004 1,73
0 / 74
9e - -
2009a 4,80
0 / 74
8e - -
2014 - - - - -
2019b 8,48
0 / 79
4e François-Xavier Bellamy

a Au sein de Libertas avec le MPF, qui a obtenu un siège.
b Liste commune avec Les Républicains et Les Centristes.

Élections régionales[modifier | modifier le code]

Année1er tourConseillers
Voix%
1992 29
1998 31
2004 397 024 1,64
0 / 1 880
2010 Avec l'UMP 6
2015 Avec LR 5

Élections cantonales[modifier | modifier le code]

Élections sénatoriales[modifier | modifier le code]

Élus et personnalités[modifier | modifier le code]

Présidents[modifier | modifier le code]

Conseillers régionaux[modifier | modifier le code]

Conseillers régionaux 2010-2015[modifier | modifier le code]

Conseillers régionaux 2015-2021[modifier | modifier le code]

Conseillers départementaux[modifier | modifier le code]

Maires[modifier | modifier le code]

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Dans l'album L'Ordure à l'état pur, du groupe de black metal français Peste noire, la première chanson est intitulée Casse, pêches, fractures et traditions.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Européennes : Chasse, pêche, nature et traditions éclipsé de la liste LR » [archive], sur www.lefigaro.fr, 11 mars 2019 (consulté le 15 juin 2019)
  2. ↑ Revenir plus haut en :a et b (en) Euroscepticism, Cardiff EDC, avril 2015, 21 p. (lire en ligne [archive])p. 18.
  3. « L'euroscepticisme. Les « eurosceptiques » en France », La Croix,‎ 17 décembre 2010(ISSN 0242-6056lire en ligne [archive], consulté le 5 février 2018).
  4. Julian Mischi, « Les militants ouvriers de la chasse », Politixvol. n° 83,‎ 1er septembre 2008, p. 105–131 (ISSN 0295-2319lire en ligne [archive], consulté le3 février 2016).
  5. ↑ Revenir plus haut en :a et b Joan Taris, « Chasse et chasseurs, un enjeu politique aquitain (1979-2004) », Parlement[s], Revue d'histoire politiquevol. n° HS 2,‎ 15 décembre 2005, p. 109–115 (ISSN 1768-6520lire en ligne [archive], consulté le 3 février 2016).
  6. l'Intérieur« Résultats de l'élection présidentielle 2007 » [archive], sur http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Presidentielles/elecresult__presidentielle_2007 [archive] (consulté le15 juin 2019)
  7. Michel Bussi et Jérôme Fourquet, « Élection présidentielle 2007 », Revue française de science politiquevol. Vol. 57,‎ 28 août 2007, p. 411–428 (ISSN 0035-2950lire en ligne [archive], consulté le 3 février 2016).
  8. « Les sous-cultures » [archive], sur www.nihous2007.fr (consulté le 15 juin 2019)
  9. Le Journal du Médoc [archive]
  10. « Jean Saint-Josse quitte la présidence de Chasse, Pêche, Nature et Traditions », Le Monde.fr,‎ 7 janvier 2008 (ISSN 1950-6244lire en ligne [archive], consulté le22 mars 2016).
  11. «  CPNT s'associe à l'UMP » [archive], sur Le Figaro, 6 juin 2012.
  12. « Le girondin Eddie Puyjalon succède à Frédéric Nihous à la présidence de CPNT », France 3 Aquitaine,‎ 14 mars 2016 (lire en ligne [archive], consulté le 15 janvier 2017).
  13. « Chasse Pêche Nature et Tradition appelle à voter Fillon » [archive], sur Lindependant.fr, 21 novembre 2016 (consulté le 15 janvier 2017).
  14. « CPNT devient « Le Mouvement de la ruralité » » [archive], sur Le Mouvement de la ruralité, 26 septembre 2019 (consulté le 9 octobre 2019).
  15. Benoît Lasserre, « Politique : CPNT se met en retrait au profit du Mouvement de la ruralité » [archive], sur Sud Ouest, 5 octobre 2019 (consulté le 9 octobre 2019).
  16. Frédéric Nihous : « On se prend claque sur claque aux élections. Il faut donc savoir dire stop. En ralliant l'UMP, nous ne renions pas nos convictions », « Le parti des chasseurs prêt à rejoindre la majorité », Le Figaro, 12 août 2009
  17. « Site de CPNT » [archive], sur cpnt.asso.fr (consulté le 15 juin 2019)
  18. « CPNT, la délicate pêche aux voix » [archive], sur L'Humanité, 17 février 2004(consulté le 24 avril 2016).
  19. Christophe Traïni, Les braconniers de la République, Paris, PUF, 2003, p. 167.
  20. « Le Girondin Eddie Puyjalon prend les commandes de CPNT » [archive], sur France Bleu, 14 mars 2016 (consulté le 22 mars 2016).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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v · m
Le Mouvement de la ruralité (anciennement Chasse, pêche, nature et traditions)