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Catégorie : Education Nationale
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La médecine (du latinmedicina, qui signifie « art de guérir, remède, potion »1), au sens de pratique (art), est la science témoignant de l'organisation du corps humain (anatomie humaine), son fonctionnement normal (physiologie), et cherchant à préserver la santé (physique comme mentale) par la prévention (prophylaxie) et le traitement (thérapie) des maladies.

La médecine contemporaine utilise les soins de santé, la recherche et les technologies biomédicales pour diagnostiquer et traiter les blessures et les maladies, habituellement à travers la prescription de médicaments, la chirurgie ou d'autres formes de thérapies. Depuis plusieurs décennies, le soulagement de la douleur s'est imposé comme un objectif médical à travers des solutions chimiques mais également par la relation médecin-patient.

Histoire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Histoire de la médecine.

Préhistoire et antiquité[modifier | modifier le code]

Il n'existe pas suffisamment de données fiables pour déterminer le début de l'usage des plantes à des fins médicinales (phytothérapie). Les données médicales contenues dans le Papyrus Edwin Smith2 peuvent être datées du xxxe siècle av. J.-C.3. Les premiers exemples connus d’interventions chirurgicales ont été réalisés en Égypte aux alentours du xxviiie siècle av. J.-C. (voir chirurgie). Imhotep sous la troisième dynastie est parfois considéré comme le fondateur de la médecine en Égypte antique et comme l'auteur originel du papyrus d’Edwin Smith qui énumère des médicaments, des maladies et des observations anatomiques. Le papyrus gynécologique Kahun4 traite des maladies des femmes et des problèmes de conception. Nous sont parvenues trente-quatre observations détaillées avec le diagnostic et le traitement, certains d'entre eux étant fragmentaires5. Datant de 1800 av. J.-C., il s’agit du plus ancien texte médical, toutes catégories confondues. On sait que des établissements médicaux, désignés par l’expression Maisons de vie ont été fondés dans l’Égypte antique dès la première dynastie6.

Les plus anciens textes babyloniens sur la médecine remontent à l’époque de l’ancien empire babylonien dans la première moitié du IIe millénaire av. J.-C. Cependant, le texte babylonien le plus complet dans le domaine de la médecine est le Manuel de diagnostic écrit par Esagil-kin-apli le médecin de Borsippa7, sous le règne du roi babylonien Adad-ALPA-iddina (1069-1046 av. J.-C.)8.

Hippocrate, est considéré comme le père fondateur de la médecine moderne et rationnelle9,10, et ses disciples ont été les premiers à décrire de nombreuses maladies. On lui attribue la première description des doigts en baguette de tambour, un signe important pour le diagnostic de la bronchopathie chronique obstructive, du cancer du poumon et des cardiopathies cyanogènes congénitales. Pour cette raison, le symptôme des doigts en baguette de tambour est parfois appelé hippocratisme digital 11. Hippocrate a également été le premier médecin à décrire la face hippocratique. Shakespeare fait une allusion célèbre à cette description dans sa relation de la mort de Falstaff dans Henry V, acte II, scène III12,13. Le Corpus hippocratique popularise la théorie des humeurs. La médecine rationnelle grecque et latine coexiste cependant pendant toute l'Antiquité avec les cultes des Dieux guérisseurs14.

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

invention des instruments chirurgicaux pour la première fois dans l'histoire par Aboulcassis au 11ème siècle
Avicenne (980-1037)
Articles connexes : Médecine arabe au Moyen ÂgeMédecine dans l'Empire byzantinMédecine médiévale dans l'Occident chrétien et Médecine traditionnelle chinoise.

La plupart des connaissances sur la médecine hébraïque de l’antiquité au cours du Ier millénaire av. J.-C. proviennent de la Torah, c'est-à-dire des cinq livres de Moïse qui contiennent diverses lois relatives à la santé et à différents rituels, tels que l'isolement des personnes infectées (Lévitique 13:45-46), le lavage des mains après avoir manipulé un cadavre (Livre des Nombres 19:11-19) et l’enfouissement des excréments à l’extérieur du campement (Deutéronome 23:12-13). Bien que le respect de ces lois soit susceptible d’entraîner certains avantages pour la santé, la religion juive avait institué ces rituels et ces interdictions uniquement pour obéir à la volonté de Dieu. Max Neuberger, dans son Histoire de la médecine écrit : « Les commandements ont pour objet la prévention et le contrôle des épidémies, l’éradication des maladies vénériennes et de la prostitution, les soins d’hygiène corporelle, les bains, la nourriture, le logement et l'habillement, la réglementation du travail, la vie sexuelle, la discipline du peuple, etc. Beaucoup de ces commandement, tels que le repos du Sabbat, la circoncision, les lois concernant les denrées alimentaires (interdiction du sang et de la viande de porc), les mesures concernant les menstruations et les suites de couches des femmes et des personnes souffrant de gonorrhée, l'isolement des lépreux et l'hygiène du campement sont, compte tenu des conditions climatiques, étonnement rationnelles15 ». La traduction dans les années 830-870 de 129 œuvres du médecin de l'Antiquité grecque Galien en arabe par Hunayn ibn Ishaq et ses assistants et, en particulier, l'insistance de Galien sur une approche rationnelle et systématique de la médecine, ont servi de modèle à la médecine islamique qui s’est propagée rapidement à travers l’Empire arabeQusta ibn Luqa joua aussi un rôle important dans la traduction et la transmission des textes grecs. Les médecins musulmans ont mis en place certains des premiers hôpitaux qui se sont par la suite développés en Europe à la suite des croisades, en s’inspirant des hôpitaux du Moyen-Orient16.

En Europe occidentale, l'effondrement de l'autorité de l’empire romain a conduit à l’interruption de toute pratique médicale organisée. La médecine était exercée localement, alors que le rôle de la médecine traditionnelle augmentait, avec ce qui restait des connaissances médicales de l'antiquité. Les connaissances médicales ont été préservées et mises en pratique dans de nombreuses institutions monastiques qui s’étaient souvent adjoint un hôpital et disposaient de carrés d'herbes médicinales. Une médecine professionnelle organisée est réapparue, avec la fondation de l’école de médecine de Salerne en Italie au xie siècle qui, en coopération avec le monastère du Mont Cassin, a traduit de nombreux ouvrages byzantins et arabes.

À partir du xie siècle, l'Église veut dissocier la vocation de moine de la profession de médecin. La volonté d'encadrer le savoir aboutit à la formation d'universités aux mains des ecclésiastiques. Les médecins de l'université de médecine de Montpellier, dépositaires des doctrines des médecins juifs et arabes, privilégient les plantes, ceux de l'Ancienne université de Paris privilégient la purge et la saignée17.

xixe siècle et xxe siècle[modifier | modifier le code]

Laennec - Théobald Chartran.

Au xixe siècle, Karl August Wunderlich publie Das Verhalten der Eigenwärme in Krankheiten, qui établit que la fièvre est seulement un symptôme et met fin au credo d'une maladie infectieuse jusqu'alors nommée « fièvre intermittente ». En 1881 Theodor Billroth réalise la première gastrectomie, il révolutionne la chirurgie du pharynx et de l'estomac. En utilisant l'analyse statistique, le médecin Pierre-Charles Alexandre Louis (1787-1872) montre que l'utilisation des saignées chez les malades atteints de pneumonie n'est pas bénéfique mais néfaste18. Ceci esquisse la notion d'étude randomisée en double aveugle.

Le 25 novembre 1901Aloïs Alzheimer décrit le tableau clinique de la maladie qui porte son nom, dont il n'existe toujours aucun traitement connu à ce jour. Les traitements médicaux font des progrès spectaculaires avec l'invention de nouvelles classes de médicaments. Felix Hoffmann dépose le brevet de l'aspirine le 6 mars 1899. En 1909, le Nobel de médecine Paul Ehrlich invente la première chimiothérapie en créant un traitement à base d'arsenic contre la syphilis. En 1921 Frederick Banting de l'université de Toronto isole l'insuline et invente un traitement du diabète sucré. Le premier antibiotique date de 1928 avec la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming.

Délimitations[modifier | modifier le code]

La délimitation de ce qui est médecine et de ce qui ne l'est pas est source de débat.

Médecine « moderne » occidentale[modifier | modifier le code]

Article connexe : Histoire de la médecine#Médecine moderne.

La plus grande partie de cet article traite de la médecine telle qu'elle s'est développée à partir de l'époque moderne, et pratiquée à partir du xixe siècle. Les innovations majeures apportées par la médecine occidentale à partir du xixe siècle (anesthésie et asepsie puis vaccination et antibiotiques au xxe siècle), ses succès, ainsi que sa diffusion à travers le monde par le biais notamment de la colonisation par l'Occident vont inciter à poser, dès la fin du xixe siècle, la médecine scientifique occidentale comme modèle de médecine faisant autorité, lequel s'est diffusé au niveau mondial à travers son industrialisation au xxe siècle19.

Médecine médiévale occidentale[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Médecine médiévale.

Certains chercheurs réhabilitent de même certains aspects de la médecine médiévale occidentale. Ainsi l'historien de la médecine Roger Dachez qui met en valeur l'aspect préventif et la vision globale qu'avait de la médecine le Moyen Âge20.

Médecines non occidentales[modifier | modifier le code]

De même, toujours à la fin du xxe siècle, notamment sous l'effet de la mondialisation, les médecines traditionnelles ou non occidentales ont vu leur place reconnue au sein de la médecine mondiale : en 2002, l'organisation mondiale de la santé a ainsi mis en place sa première stratégie globale en matière de médecine traditionnelle21.

On identifie ainsi, à côté de la médecine occidentale, d'autres types de médecines, dites « alternatives » incluant : médecine chinoisemédecine tibétaine traditionnellemédecine traditionnelle, et médecine non conventionnelle.

En Occident, l'usage de médecines alternatives et complémentaires est constaté dans certaines conditions où les traitements de biomédecine semblent inefficaces, notamment dans le cas de maladies chroniques22.

Processus médical[modifier | modifier le code]

Les étapes de l'acte médical sont formées de :

Branches[modifier | modifier le code]

En travaillant ensemble comme une équipe interdisciplinaire, de nombreux professionnels de la santé hautement qualifiés sont impliqués dans la prestation des soins de santé modernes. Voici quelques exemples : les infirmiers, les techniciens médicaux d'urgence et les ambulanciers, les scientifiques de laboratoire, pharmacienspodologuesphysiothérapeutesinhalothérapeutespsychologues,orthophonistesergothérapeutesradiologues, des diététiciens, des bioingénieurs et des chirurgiens.

Un patient admis à l'hôpital est habituellement sous les soins d'une équipe spécifique en fonction de leur problème de présentation principale, par exemple, l'équipe de cardiologie, qui peut ensuite interagir avec d'autres spécialités, par exemple, la chirurgie, la radiologie, pour aider à diagnostiquer ou traiter le problème principal ou des complications ultérieures. Les médecins ont de nombreuses spécialisations et sous-spécialisations dans certaines branches de la médecine, qui sont énumérés ci-dessous. Il existe des variations d'un pays à l'autre en ce qui concerne les spécialités et les sous-spécialités.

Les principales branches de la médecine sont :

Sciences fondamentales[modifier | modifier le code]

Spécialités et compétences[modifier | modifier le code]

Article détaillé : spécialités médicales.

Par pratique[modifier | modifier le code]

Par type de patient[modifier | modifier le code]

Par organe[modifier | modifier le code]

Par affection[modifier | modifier le code]

Types de chirurgie[modifier | modifier le code]

Divers[modifier | modifier le code]

Société[modifier | modifier le code]

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Articles connexes : Épistémologie de la médecineÉthiqueBioéthiqueDéontologie médicale et Serment d'Hippocrate.

Institutions médicales[modifier | modifier le code]

Institutions[modifier | modifier le code]

Professions médicales et paramédicales[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Professionnel de la santé.

Une profession de la santé est une profession dans laquelle une personne exerce ses compétences ou son jugement ou fournit un service lié au maintien ou l'amélioration de la santé des individus, ou au traitement ou soins des individus blessés, malades, souffrant d'un handicap ou d'une infirmité. Des exemples de profession peuvent notamment inclure : médecinpharmacienchirurgien-dentistesage-femmemasseur-kinésithérapeute, physiothérapeute, ergothérapeute, psychomotricien, infirmierpodologueaide-soignantambulancier, et attaché de recherche clinique.

Études médicales et paramédicales[modifier | modifier le code]

Article détaillé : études de médecine.

Chaque profession possède son propre cursus de formation. En plus des études permettant d'exercer la profession de médecin dont l'organisation varie selon les pays, on trouve donc notamment les études en soins infirmiers, et les études de pharmacie.

L'étudiant en médecine s'appelle carabin.

Bilan[modifier | modifier le code]

Grands succès[modifier | modifier le code]

Les succès de la médecine, particulièrement de la médecine occidentale depuis le xixe siècle, se mesure notamment par l'allongement de la durée de la vie, la réduction de la mortalité infantile, et l'éradication ou la capacité technique d'éradication de très anciennes épidémies (tuberculosepestelèpreetc.). Ces progrès se poursuivent comme avec les succès de nouvelles thérapies (ou actes chirurgicaux) sur des pathologies considérées encore incurables il y a une quinzaine d'années (comme certains cancers et maladies auto-immunes)[réf. souhaitée].

Limites et perspectives[modifier | modifier le code]

La médecine n'est pas une science exacte, et l'acte médical peut parfois affecter la personne humaine de manière négative, par exemple via :

De nombreux progrès sont annoncés ou espérés dans les années à venir, en matière de santé-environnement, d'épidémiologie, d'allongement de la durée de vie, si ce n'est de la durée de vie en bonne santé. La médecine prédictive, le clonage, les cellules-souches posent des questions nouvelles en termes de bioéthique.

Des défauts d'anticipation font que, par exemple en France, en 2025, alors que la population aura augmenté (et la population âgée plus encore), le nombre de médecins aura diminué de 10 % et la densité médicale de 15 %, à la suite du non-remplacement des médecins baby-boomers induit par les quotas d’accès aux études de médecine dans les années 1970 à 1990. La médecine libérale devrait perdre 17 % de ses effectifs, et le secteur salarié 8 %, sauf en milieu hospitalier où le ministère envisage une hausse de 4 % ; 13 % des généralistes auront disparu, contre 7 % pour les spécialistes (ophtalmologistes, oto-rhino-laryngologistes et psychiatres surtout). La faible « densité médicale » augmentera aussi le coût des soins, l’impact des déplacements en termes de pollution (et secondairement de santé) et pourrait diminuer l'efficience médicale (une moindre densité médicale augmente la mortalité), d'autant plus que les patients sont plus pauvres25.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive] de « médecine » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. (en) J. H. Breasted, The Edwin Smith Surgical Papyrus, University of Chicago Press, 1930
  3. (en) Medicine in Ancient Egypt 1 [archive]
  4. (en) Griffith, F. Ll. The Petrie Papyri: Hieratic Papyri from Kahun and Gurob
  5. The Kahun Gynaecological Papyrus [archive]
  6. (en) Medicine in Ancient Egypt by Sameh M. Arab, MD [archive]
  7. (en) H. F. J. Horstmanshoff, Marten Stol, Cornelis Tilburg (2004), Magic and Rationality in Ancient Near Eastern and Graeco-Roman Medicine, p. 99, Éditions Brill,(ISBN 90-04-13666-5).
  8. (en) Marten Stol (1993), Epilepsy in Babylonia, p. 55, Éditions Brill,(ISBN 90-72371-63-1).
  9. Hippocrates: The "Greek Miracle" in Medicine [archive]
  10. The Father of Modern Medicine: Hippocrates [archive]
  11. (Schwartz, Richards et Goyal 2012)
  12. (Singer et Underwood 1962, 40)
  13. (Margotta 1968, 70)
  14. Evelyne Samama, Les médecins dans le monde grec, Librairie Droz, 2003, p. 64
  15. (en) Neuburger: History of Medicine, Oxford University Press, 1910, Vol. I, p. 38
  16. (cf. A. Zahoor and Z. Haq (1997), Quotations From Famous Historians of Science [archive], Cyberistan.
  17. L'Université de Montpellier, ses maîtres et ses étudiants depuis sept siècles : 1289-1989, Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, 1995, p. 114
  18. Le Quotidien du Médecin : toute l'information et la formation médicale continue des médecins généralistes et spécialistes [archive] « Copie archivée » (version du 3 mars 2006 sur l'Internet Archive)
  19. Bivins 2007p. 36 : « by the end of the nineteenth century, the new ‘scientific’ medicine was perceived by a growing number of doctors and patients alike as both authoritative and powerful. [...] The twentieth century saw what might be called the industrialization of medicine. It was marked by rapid increases in the complexity of medical organization and technologies, and in the number of specializations—already burgeoning by the end of the nineteenth century. »
  20. Roger Dachez (professeur d’histoire de la médecine à Paris-VII, président de l’Institut Alfred-Fournier) « Une vision médiévale de la santé : le regimen sanitatis » Revue des deux Mondes, mai 2005.
  21. Stratégie de l'OMS en médecines traditionnelles en 2003 [archive].
  22. Bivins 2007p. 49 : « Today in the West, alternative, complementary, and cross-cultural medicines have come to prominence in the treatment of conditions which are common, highly visible, chronic, generally not life-threatening, and intractable to the usual techniques of biomedicine. »
  23. Jean StarobinskiHistoire de la médecine, Ed. : Rencontre-ENI, 1963
  24. [1] [archive].
  25. Observatoire national des professions de santé, Rapport annuel 2005, La Documentation française, cité par Le rapport Prospective géostratégique à l’horizon des trente prochaines années, Chapitre santé [archive], Ministère de la défense 2008

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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