Imprimer
Catégorie : Bourses
Affichages : 4029

Shell (également appelée Royal Dutch Petroleum, Royal Dutch / Shell, Royal Dutch Shell, Koninklijke Nederlandse Shell N.V, ou encore Shell Oila en Amérique du Nord) est une compagnie pétrolière anglo-néerlandaise, l'une des plus importantes sociétés multinationales.

Comme dans les faits, il s'agit d’un groupe de sociétésb qui sont détenues directement ou indirectement par la société-mère « Royal Dutch Shell plc », l’expression « groupe Shellc » est couramment utilisée en français pour désigner l’ensemble de l’entreprise.

Le chiffre d’affaires de cette entreprise est de 421,1 milliards de dollars US en 2014 et son résultat net de 14,7 milliards de dollars US.

Pour l'année 2013, elle est classée au 2e rang des entreprises mondiales en termes de chiffre d’affaires5 avec un chiffre d’affaires de 459,6 milliards de dollars US. En conséquence, Shell est aussi le 1er groupe dans le secteur pétrolier pour 2013, selon le même critère du chiffre d’affaires. En 2013, son résultat net a été de 16,4 milliards de dollars US.

Shell a été impliquée dans la controverse sur le réchauffement planétaire6,7.

Histoire

Les origines (avant 1907)

Le nom (« coquillage » en anglais) et le logo Shell sont étroitement liés aux origines de la compagnie « Shell Transport and Trading Company », fondée à Londres en 1833 par le père de Marcus Samuel, à l'origine une société d'import-export baptisée « M. Samuel & Co. » : elle importait en effet des antiquités, des bibelots dont des coquillages orientaux destinés à fabriquer de petites boîtes décoratives, en vogue à l'époque victorienne. Quand Marcus Samuel (père) meurt8 en 1870, ses fils Marcus Samuel (fils) et Sam (en), encore adolescents, sont appelés à prendre la succession. Le commerce entre la Grande-Bretagne, le Japon et l'Extrême-Orient poursuit son développement ; ainsi les deux frères fondent chacun une société dans laquelle ils s'associent mutuellement ; la société de Marcus s'appelle naturellement « Marcus Samuel & Co. »8, son siège est à Londres ; celle de Sam s'appelle selon le même principe « Samuel Samuel & Co. » et son siège est au Japon. Ils exportent des machines, des tissus, des outils tous fabriqués en Grande-Bretagne, pays à l'origine de l'industrialisation, et importent vers le Moyen-Orient et l'Europe des matières premières ou des aliments « exotiques » : du riz, de la soie, de la porcelaine, des ustensiles en cuivre ; ils importent aussi à Londres, en provenance du monde entier, du sucre, de la farine, du blé8.

Dès la fin des années 1880, sous l'impulsion de Frederick Laned, un homme d'affaires jouant le rôle d'intermédiaire entre les frères Samuel et la branche parisienne de la famille Rothschild, laquelle a des intérêts dans la production de pétrole dans le Caucase russe, ils s'intéressent au commerce du pétrole, qu'ils vendent en Extrême-Orient rompant ainsi le monopole de la Standard Oil de Rockfeller8.

En 1890, ils font construire le premier bateau pétrolier au monde, le Murex, lequel livre en 1892 près de 4 000 tonnes de kérosènee du Caucase russe à Singapour et Bangkok, en étant autorisé à passer par le canal de Suez, ce qui permet de réduire considérablement les coûts d'exportation de ce pétrole. Une flotte de huit pétroliers en tout est commandée.

La société qui assure ces transports de produits pétroliers ainsi que leur stockage dans les ports est d'abord baptisée « Tank Syndicate » ; en 1897, Marcus Samuel rassemble ses sociétés et a l'idée de renommer la nouvelle entité « Shell Transport and Trading Company », eu égard à l'une de ses activités historiques d'importation de coquillages décoratifs.

À l'approche de la fin de son contrat d'approvisionnement dans le Caucase, Shell Transport tente d'obtenir un nouveau contrat d'approvisionnement à Bornéo (Indonésie actuelle) où du pétrole a été découvert en 1898. Par ailleurs, Marcus Samuel entrevoit un nouveau débouché pour les produits pétroliers en tant que carburant pour les navires.

De son côté, la société « Royal Dutch Petroleum Company » est fondée à La Haye en 1890 par J.B. August Kessler (en), citoyen des Pays-Bas, pour exploiter une concession d'exploration pétrolière à Sumatra dans les Indes néerlandaises (Indonésie actuelle). Ce nom est choisi car cette société a l'appui de la maison royale des Pays-Bas, dont le roi Guillaume III meurt dans l'année, laissant place à une régence ; pour mémoire, le nom néerlandais de la société est « Koninklijke Nederlandsche Petroleum Maatschappij ». Au cours de la décennie 1890, Kessler se démène pour faire fonctionner cette société dont les activités sont « à l'autre bout du monde » et dans un climat tropical difficile ; l'ensemble est très éprouvant pour la santé de cet entrepreneur très actif. Il recrute Henri Deterding en 1896 pour la partie commerciale et financière et Hugo Loudon (nl)f pour la partie technique9.

Probablement victime de son surmenage, Kessler meurt brutalement fin 1900 à Naples, lors d'un voyage de retour d'Indonésie. Deterding prend sa succession.

« Shell Transport » et « Royal Dutch » sont ainsi en concurrence dans la zone indonésienne.

Pour lutter contre leur concurrent commun américain — la Standard Oil — et après de longs pourparlers et une première tentative, toujours par l'entremise de Frederick Lane, les deux sociétés — la britannique Shell Transport and Trading Company et la néerlandaise Royal Dutch Petroleum Company — décident de fusionner leurs activitésg en 1907 pour former le groupe « Royal Dutch / Shell », dont le nom commercial est « Shell »8. Les lois de l'époque ne goûtant guère le concept d'entités transnationales, les deux compagnies gardent leurs deux identités distinctes : les actions « Royal Dutch » sont cotées à la bourse d'Amsterdam tandis que celles de « Shell Transport » le sont au London Stock Exchange. Le groupe a la particularité d'avoir son quartier général établi à la fois à Londres et à La Haye. Deux conseils d'administration sont également présents dans les deux sièges sociaux, ce qui pose certains problèmes de coordination et d'indépendance de l'un par rapport à l'autre. La compagnie fonctionne par le biais d'un certain nombre d'accords d'actionnariat croisé. Royal Dutch possède 60 % du groupe et Shell Transport le solde, soit 40%. Préoccupé par ses activités publiques — il est notamment lord-maire de Londres en 1902 — et les honneurs, Marcus Samuel est au départ le président de l'ensemble et Deterding assure les fonctions de direction générale. Ce dernier devient ainsi dirigeant de fait du groupe.

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale

Le groupe Royal Dutch / Shell se développe régulièrement pendant la 1re moitié du XXe siècle10, notamment grâce à la direction efficace de Henri Deterding, surnommé le « Napoléon du pétrole », ce sur une durée de 29 ans jusqu'en 1936 — il meurt trois ans plus tard. Néanmoins, Deterding ayant eu en troisièmes noces une épouse soupçonnée de sympathie nazie, ce qui l'influença lui-même ainsi que la crainte du bolchevisme11,12, et le groupe ayant continué à approvisionner l'Allemagne pendant le second conflit mondial, Royal Dutch / Shell décide à l'issue de ce conflit (en 1946) de se doter d'un collège de dirigeants composé de sept directeurs généraux, en lieu et place d'un directeur général unique13,14. Ces dirigeants sont communément appelés les managing directors du groupe. Ils sont présents dans l'un ou l'autre des conseils d'administration des sociétés cotées. Ce mode de direction est censé devoir protéger le groupe d'influences trop personnelles.

Shell a perdu une part significative de ses immobilisations au cours du conflit : une très grande partie de ses installations en Europe de l’Est et en Allemagne, l'accès au pétrole de Roumanie et quatre-vingt-sept navires10 qui avaient été mis à la disposition du gouvernement britannique, lesquels ont été coulés au cours de la bataille de l'Atlantique.

Après la Seconde Guerre mondiale

Double pompe Shell française de 1952.

Le groupe Royal Dutch / Shell ne cesse de se développer pendant la 2de moitié du XXe siècle, dans la plupart des pays de la planète, au point de devenir une des premières sociétés mondiales15.

Dans les années 1970, à la suite de la fermeture du Canal de Suez, avant les deux crises pétrolières de 1973 et 1978, Shell et la Compagnie nationale de navigation — à l’époque filiale de transport maritime du groupe Elf16 — commandent chacun deux pétroliers géants construits aux Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire17,16. Ces quatre plus grands pétroliers du monde jamais construits — pour Shell : le Batillus et le Bellamya ; pour Elf : le Prairial et le Pierre Guillaumat —, de 550 000 tonnes de port en lourd chacun, sont livrés entre 1976 et 197917. Ces pétroliers se révèlent rapidement « surdimensionnés » et, moins de dix ans après leur mise en service, en 1985 et 1986, Shell démantèle le Batillus et le Bellamya.

Les années 2000

Lors de la polémique des années 2000 sur les stock-options, Shell est la première société britannique importante à renoncer à ce mode de rémunération.

Ce n'est qu'en octobre 2004 que le groupe annonce vouloir se regrouper sous une seule structure dénommée Royal Dutch Shell plc., cotée principalement à la Bourse de Londres mais dont le siège administratif et financier est aux Pays-Bas18. La structure dirigeante de la nouvelle entité a alors repris une structure plus classique19.

En avril 2015, Shell annonce le lancement d'une offre d'acquisition sur BG Group pour 47 milliards de livres, payable en partie en actions Shell et en partie en liquidités20,21.

En juillet 2015, Morgan Stanley vend ses activités de commerce (« trading ») de gaz naturel et d'énergie en Europe à Shell, pour un montant indéterminé22. En parallèle, Shell annonce la suppression de 6 500 postes, liée au faible prix du pétrole brut23. Au même moment, Shell vend une participation de 33,2 % dans le raffineur japonais Showa Shell Sekiyu (en) à Idemitsu Kosan pour l'équivalent de 1,4 milliard de dollars24. En octobre 2015, Shell annonce une perte de 6,8 milliards d'euros, soit 7,4 milliards de dollars, pour le troisième trimestre de l’année 2015, liée à des charges de 8,2 milliards de dollars consécutives à l'abandon de certains projets en Alaska et en Alberta25.

Le groupe annonce le mercredi 25 mai 2016 la suppression de 2 200 postes dans le cadre du rachat de BG Group et en raison de la faiblesse des cours du pétrole26.

En août 2016, Shell annonce la vente d'actifs dans le golfe du Mexique à EnVen Energy pour 425 millions de dollars27. En janvier 2017, Shell vend des actifs en mer du Nord pour une valeur de 3,8 milliards de dollars, ainsi qu'un gisement en Thaïlande pour 900 millions de dollars28.

En avril 2017, Shell annonce la vente de ses activités dans le gaz de pétrole liquéfié à Hong Kong et Macao au groupe irlandais DCC29. En novembre 2017, Shell annonce la vente de ses participation dans Woodside Petroleum pour 2,7 milliards de dollars30. En décembre 2017, Shell annonce l'acquisition First Utility, une entreprise de distribution d'électricité du Royaume-Uni pour un montant non dévoilé31.

En 2018, des associations écologistes reprochent à Shell de ne fournir aucun effort en dépit de l'accord de Paris sur le climat et envisagent de poursuivre le groupe en justice. En mars, Amnesty International presse le Nigeria d'ouvrir une enquête sur 89 déversements d'hydrocarbures qui ont eu lieu dans la région pétrolifère du Delta (sud-est), devenu « l'un des endroits les plus pollués de la planète », accusant Shell d’être à l'origine de ces pollutions et de les avoir dissimulé32.

Identité visuelle (logo)

Le logo de la compagnie Shell a évolué au fils des ans depuis sa création en 1900 ; il a ainsi été « restylisé » en 1904, 1909, 1930, 1948, 1955, 1961, 1971, 1995 et 1999. L'allure qu'il a aujourd'hui est due au « designer industriel » Raymond Loewy33, il date de 1971, mais de légères modifications de teintes ont été appliquées depuis 1995, ainsi que la suppression du nom commercial du groupe qui se trouvait au bas du logo (1999).

Activités

Réservoirs de produits pétroliers Shell à Kowloon, Hong Kong.

Le groupe est impliqué dans tous les aspects de la filière énergétique : prospection de gisements, extraction de pétrole et de gaz naturel, raffinage, pétrochimie, venteh (B2B et détaili), le tout dans environ 70 pays4.

Ces activités traditionnelles représentent, avec 3,1 millions de barils « équivalents-pétrole » extraits chaque jour en 20144,j, l'activité principale du groupe. En 2014, ses réserves prouvées permettent environ 13,0 années d'exploitation34,k.

Dans la partie aval (downstream) au niveau mondial, le groupe dispose pour la transformation des produits bruts de 24 raffineries ou usines chimiques4 ; et les points de vente constituent un réseau de 44 000 stations-service4,l. Dans ses stations-service, Shell fournit du gazole, de l'essence et du GPL.

Le groupe a cédé sa branche dédiée aux énergies renouvelables, essentiellement énergie solaire et éolienne, en 2009. Il se concentre depuis sur les biocarburants et la séquestration du dioxyde de carbone35.

En 2008, le logo Shellm,36 est classé au 97e rang des marques les plus connues au monde selon Business Week37.

Polémiques autour de Shell

Shell a été la cible de nombreux boycotts en Europe et en Amérique du Nord à la suite de certaines actions commises par l'entreprise dans plusieurs régions du monde (par exemple, dans les années 90 : démantèlement d'une plate-forme — Brent Spar — en Mer du Nord qui devait initialement être remorquée pour être coulée dans l'Atlantique18, conflit avec le peuple nigérian Ogoni dans le delta du Niger, …). D'après le journaliste Tom Burgis, auteur de La Machine à piller, Shell soudoie des responsables locaux en Afrique pour obtenir des contrats pétroliers38.

Nigeria

Une remorque de carburant.
Station-service à Lost Hills, Californie (États-Unis).
Article détaillé : Mouvement pour la survie du peuple ogoni.

Les plus fortes critiques proviennent d'actions effectuées au Nigeria, où les activités de la compagnie sont en butte à des rébellions armées (notamment du MEND39), et où elle est fréquemment accusée de collusion avec les différents régimes dictatoriaux au pouvoir entre 1960 et la fin des années 1990. L'écrivain Ken Saro-Wiwa passe la dernière partie de sa vie à combattre la compagnie en dénonçant les abus commis sur les terres du peuple ogoni.

En mai 1994, il est arrêté et accusé d’incitation au meurtre après la mort de quatre Ogonis. Saro-Wiwa nie constamment les charges retenues contre lui, mais après un an d’emprisonnement, il est déclaré coupable et condamné à mort par un tribunal spécial. Il finit condamné et exécuté en 1995 par le régime de Sani Abacha. Ce procès est très largement critiqué par les associations internationales de défense des droits de l’homme comme Amnesty International.

En 2010, des mémos de l'administration américaine publiés par WikiLeaks révèlent que, d'après un dirigeant de la compagnie au Nigeria, Shell disposait d'informateurs au sein de « tous les ministères importants » et savaient tout de leurs délibérations. La compagnie aurait également échangé des informations avec les représentants du gouvernement américain au sujet des politiciens nigérians qu'elle soupçonnait d'aider des militants armés, demandant en échange de savoir si ceux-ci avaient acquis des missiles anti-aériens40,41.

Le 3 août 2011, la société reconnait sa responsabilité dans les marées noires de 2008 dans le delta du Niger au Nigeria42. Le rejet de gaz naturel par torchage à ciel ouvert y est aussi le plus élevé au monde. La Banque mondiale déclare dans un rapport de 2004 que le Nigeria rejette 75 % du gaz qu'il produit43 pour réduire ses coûts, ce qui représente 70 millions de m3 par an. En novembre 2005, un arrêt de la cour de justice fédérale ordonne à Shell l'arrêt des torchages dans le delta du Niger car cela viole les droits constitutionnels de vie et de dignité. Dans un jugement contre la « Shell Petroleum Development Company of Nigeria », le juge C. V. Nwokorie déclare[réf. souhaitée] à Benin City que « le gaspillage nocif du torchage ne peut pas légalement se poursuivre ». En mai 2011, Shell poursuit ses activités de torchage44,45.

En 2017, Amnesty International dénonce l'implication de Shell dans les crimes au Nigeria dans un rapport intitulé « Shell : Complicité d'homicides ? »46.

Irlande

Article détaillé : Shell to Sea.

« Shell to Sea » est un collectif local et militant formé au début des années 2000 pour s'opposer à l'exploitation telle qu'elle était prévue d'un gisement d'hydrocarbures au large des côtes du comté de Mayo en Irlande et de son transport à terre par oléoduc. Le collectif, qui ne rejette pas l'exploitation du gisement, proteste contre ce qu'ils estiment être de graves dégâts environnementaux, des atteintes aux droits de l'homme pour les riverains et des conditions fiscales et de royalties qui sont parmi les plus basses du monde : ils estiment que l'Irlande se fait exploiter par Shell qui amasse les bénéfices sans rétribuer justement l'état et le peuple irlandais. Shell to Sea entretient des liens avec le peuple ogoni du Nigeria.

Pays-Bas

Il est apparu en 2018 que depuis une décennie environ Shell a réussi à ne pas payer ses impôts sur une grande partie des dividendes aux Pays-Bas, en accord avec certaines administrations et autorités en faisant passer le versement d'une partie de leurs dividendes par un paradis fiscal47. Ce seraient ainsi depuis 2005 environ environ 45 milliards d'euros qui ont été transférés par Jersey (îles Anglo-Normandes), correspondant à presque 7,5 milliards d'euros qui n'ont pas alimenté les budgets de l'Etat néerlandais (évaluation faite par le Centre pour recherche sur les entreprises multinationales ; Somo)47. Cette manoeuvre aurait été décidée en 2004, alors que Shell préparait la fusion de ses deux filiales européennes Royal Dutch Petroleum et Shell Transport and Trading. Afin que les anciens actionnaires britanniques votent pour la fusion, l'entreprise a cherché un moyen de leur verser des dividendes sans qu'ils aient à payer la taxe néerlandaise due sur le dividende, en émettant deux types d'actions : d'une part les actions « A » soumises à l'impôt néerlandais et des actions « B » délivrés via un paradis fiscal, mesure qui aurait été négociée avec le fisc néerlandais dès 2004. Un représentant de Shell a affirmé à la radio-télévision publique NOS, que ce procédé était légal et conforme à la législation fiscale. Certains élus néerlandais comme Jesse Klaver, leader de GroenLinks, estiment cependant qu'il semble y avoir eu une évasion fiscale montée avec la collaboration du fisc et peut-être d'élus et demandent à la présidente de la chambre basse du Parlement d'ouvrir une enquête à ce sujet47.
La coalition au pouvoir, via son premier ministre libéral Mark Rutte, prévoit de son côté d'exonérer d'impôts les dividendes dès 2020 au motif que le pays serait ainsi « plus attractif pour les investisseurs étrangers », projet jugé inacceptable par l'opposition parlementaire néerlandaise, qui met aussi en avant que cette mesure n'a jamais figuré dans les programme de la coalition lors la campagne électorale de 201747. Les Pays-Bas ont déjà eux-mêmes été autrefois classés parmi les paradis fiscaux, mais s'étaient engagés à ne plus attirer de sociétés « boîtes aux lettres » au profit d'entreprises sources de vraies richesses47.

Raffinerie de Petit-Couronne (Seine Maritime/France)

Article détaillé : Petroplus.

Shell a cédé trois raffinerie françaises en 2008 pour se séparer de son activité de raffinage en France. Les raffineries de Petit-Couronne et Reichstett ont été cédées au groupe financier Petroplus. Le site de Berre a été cédé au groupe américain LyondellBasell.

La raffinerie de Reichstett est en cours de démantèlement, bien que construite en 1968. Le site de Berre est mis sous cocon jusqu'à la fin de l'année 2013, avec une fermeture prévue faute de repreneur. Le site de Petit-couronne est mis en redressement en janvier 2012 puis en liquidation en octobre de la même année, à la suite de la faillite du groupe de raffinage Petroplus.

Accidents industriels

Actionnariat (Royal Dutch Shell plc)

En 2013, les principaux actionnaires de Shell sont50. :

Notes et références

Notes

  1. « Shell Oil » est en fait le nom de la filiale américaine du groupe Shell : elle ne doit donc pas être confondue avec ce groupe.
  2. Parmi ces sociétés, celles qui sont directement chargées des activités de production ou de commerce sont implantées dans la plupart des pays du monde.
  3. Qui est l’équivalent de l'anglais « Shell Group ».
  4. Ultérieurement, en 1897, Frederick Lane devient administrateur de « Shell Transport », au moment du changement d’objet social de cette société, cf. Annexe de A History of Royal Dutch Shell par Jan Luiten van Zanden, Joost Jonker, Stephen Howarth et Keetie Sluyterman [archive] — Site internet (blog) de Alfred et John Donovan – consulté le 4 novembre 2013.
  5. Produit également connu à l'époque sous le nom de « pétrole lampant », pour son utilisation essentiellement dans les lampes à pétrole.
  6. Hugo Loudon sera encore dirigeant du groupe au début des années 40, jusqu'à sa mort à 81 ans en 1941 ; un de ses fils John Hugo Loudon (en), né en 1905, présidera quant à lui le groupe sur une longue durée (plus de 13 ans), du 1er janvier 1952 au 30 juin 1965, et sera ensuite, pendant onze autres années, le président du conseil de surveillance, du moins ce qui en est une structure équivalente pour le groupe Shell à cette époque (sa fonction en anglais est sur cette période Chairman of the board of supervisory directors).
  7. Il convient incidemment de noter que, lors de cette fusion, le groupe dispose déjà de sa propre flotte de tankers.
  8. Tous les produits issus de la distillation du pétrole sont commercialisés : gaz de pétrole liquéfié, essences, carburants aviation, gazoles, fiouls pour la marine ou l'industrie, bitumes, produits ou bases chimiques issus du pétrole.
  9. Dans la vente au détail, on connaît le mieux les lubrifiants pour automobile ou les stations-service aux couleurs jaune et rouge.
  10. Soit environ 155 millions de tonnes équivalents-pétrole annuellement.
  11. En effet, les réserves prouvées mentionnées sur la source sont égales à 13,1 milliards de barils e.p., soit environ 2,0 milliards de tonnes e.p., et le rythme d'extraction annuel est de 155 millions de tonnes e.p., comme indiqué précédemment ; ainsi le rapport 2,0 x 1 000 / 155 est égal à 13,0 environ.
  12. En revanche, en France métropolitaine, essentiellement en raison de la concurrence importante subie de la part des magasins à grande ou moyenne surface qui se sont mis à vendre des carburants dans les années 1970 — « à prix cassés » : avec une marge bénéficiaire très faible, voire nulle et dans certains cas négative, i.e. « à perte », compensée par les marges sur les autres produits de grande consommation vendus à l'intérieur des magasins —, le réseau de stations-service Shell s'est considérablement réduit en taille vers la fin de la première décennie 2000, quittant les villes, les routes à faible trafic, pour ne représenter qu'environ 90 points de vente, situés sur les autoroutes, les voies express, quelques routes nationales ou des centres routiers, où le trafic routier est très important ; pour mémoire, le réseau Shell en France comportait environ 2 500 stations dans les années 1980 ou encore 1 200 à la fin des années 1990. Pour le dénombrement des stations-service du réseau actuel sur le territoire français métropolitain, cf. Carte de France du réseau de stations-service Shell [archive].
  13. Pour mémoire, les couleurs du logo, jaune et rouge, proviendraient d'une enseigne créée en 1915 par Shell Californie qui avait utilisé les couleurs du drapeau de l'Espagne, premier possesseur occidental de ce territoire, avant qu'il n'entre dans l'Union des USA.
  14. Deux fortes explosions ont été relevées.

Références

  1. http://reports.shell.com/annual-report/2016/servicepages/downloads/files/entire_shell_ar16.pdf [archive]
  2. http://reports.shell.com/annual-report/2016/servicepages/downloads/files/entire_shell_ar16.pdf [archive]
  3. http://reports.shell.com/annual-report/2016/servicepages/downloads/files/entire_shell_ar16.pdf [archive]
  4. a, b, c, d, e, f et g Groupe Shell 2015.
  5. Fortune 500 2014.
  6. (en) [vidéo] Shell Oil's Stark Climate Change Warning from 1991 [archive] sur YouTube
  7. (en) Damian Carrington et Jelmer Mommers, « ‘Shell knew’: oil giant's 1991 film warned of climate change danger; Public information film unseen for years shows Shell had clear grasp of global warming 26 years ago but has not acted accordingly since, say critics » [archive], sur The Guardian, 28 février 2017 (consulté le 8 mars 2017)
  8. a, b, c, d et e Les débuts du groupe.
  9. (en)Les guerres du pétrole : le démarrage de Royal Dutch [archive] — site Internet d'enseignement — consulté le 1er novembre 2013.
  10. a et b Le groupe au début du XXe siècle.
  11. (en) Article avec photos sur les hommages nazis aux funérailles de Deterding [archive] — Blog de John Donovan, généralement non favorable à Shell — consulté le 31 octobre 2013.
  12. (en) Reprise d'un article du Times de Londres au moment du décès de H.Deterding [archive] — site également géré par John Donovan, généralement non favorable à Shell — consulté le 31 octobre 2013.
  13. (en) Annexe de A History of Royal Dutch Shell par Jan Luiten van Zanden, Joost Jonker, Stephen Howarth et Keetie Sluyterman [archive] — site internet (blog) de Alfred et John Donovan – consulté le 5 novembre 2013 — la liste des dirigeants du groupe depuis 1897 jusqu'en 2005 est téléchargeable en format pdf (5,4 Mo).
  14. (en) Histoire de Shell dans l'expansion de l'après-guerre [archive] — site Internet du groupe Shell — consulté le 5 novembre 2013 — À noter que ce site de Shell y indique que la création du comité des managing directors date de la fin des années 1950 ; on constate de suite que cette assertion est erronée si l'on consulte la liste des dirigeants du groupe depuis 1897 évoquée ci-avant, laquelle fait débuter ce type de fonction dès 1946.
  15. Le groupe après la 2de Guerre mondiale.
  16. a et b Le gigantisme en construction navale [archive] — site Internet de l'Association Française des Capitaines de Navire — consulté le 1er novembre 2013.
  17. a et b Les chantiers STX Europe dans les années 70 [archive] « Copie archivée » (version du 3 novembre 2013 sur l'Internet Archive) — site Internet de STX Europe — Attention, ce site indique à tort que les quatre pétroliers étaient construits pour Shell ; c'est inexact car le Prairial et le Pierre Guillaumat étaient destinés à la Compagnie nationale de navigation.
  18. a et b Le groupe de 1980 au début du XXIe siècle.
  19. (en) Structure du comité de direction de Shell [archive] — visible sur le site Internet du groupe — consulté le 31 octobre 2013.
  20. (en) Dmitry Zhdannikov et Karolin Schaps, « Shell challenges Exxon dominance with $70 billion bid for BG » [archive], sur Reuters, Londres, 8 avril 2015 (consulté le 30 juillet 2015).
  21. Frédéric de Monicault, « Shell réalise la plus grosse fusion dans le secteur pétrolier depuis 15 ans : Shell prend une nouvelle dimension » [archive], sur Le Figaro, Paris, 8 avril 2015 (consulté le 30 juillet 2015).
  22. (en) Ron Bousso, « Shell buys Morgan Stanley's Europe gas and power trade book » [archive], sur Reuters, Londres, 10 juillet 2015 (consulté le 30 juillet 2015).
  23. « Confronté à la chute du prix du pétrole, Shell va supprimer 6 500 emplois » [archive], sur lemonde.fr, Paris, 30 juillet 2015 (consulté le 30 juillet 2015).
  24. (en) Taro Fuse et Osamu Tsukimori, « Idemitsu Kosan to buy Shell's stake in Japanese refiner for $1.4 billion » [archive], sur reuters.com, Tokyo, Reuters, 30 juillet 2015 (consulté le 30 juillet 2015).
  25. Shell essuie sa plus lourde perte depuis plus de dix ans [archive], Denis Cosnard, 29 octobre 2015.
  26. Zone Bourse, « Shell supprime 2 200 emplois dans le cadre du rachat de BG | Zone bourse » [archive], sur zonebourse.com (consulté le 25 mai 2016).
  27. « Shell to sell certain Gulf of Mexico assets to EnVen Energy » [archive], Reuters, 29 août 2016.
  28. (en) Karolin Schaps et Ron Bousso, « Shell agrees to UK North Sea, Thai asset sales worth $4.7 billion » [archive], sur reuters.com, Reuters, 31 janvier 2017 (consulté le 1er février 2017).
  29. SHELL cède des activités à Hong Kong et Macao au groupe DCC ENERGY [archive]
  30. « Shell sells out of Woodside Petroleum for $2.7 billion » [archive], sur Reuters, 13 novembre 2017
  31. Nina Chestney, « Shell to buy British retail energy supplier First Utility » [archive], sur Reuters, 21 décembre 2017
  32. « Pays-Bas : un groupe défendant l'environnement menace d'attaquer Shell en justice », Sciences et Avenir,‎ 4 avril 2018 (lire en ligne [archive])
  33. (en) Histoire de la coquille Shell [archive] — site Internet du groupe Shell — consulté le 14 janvier 2014.
  34. (en) « Rapport annuel du groupe Shell pour 2014 » [archive] [PDF], sur shell.com, La Haye (consulté le 23 juin 2015).
  35. (en) Shell abandonne le solaire, l'éolien et l'énergie hydraulique au profit des biocarburants [archive] — site de The Guardian – vérifié à nouveau le 31 octobre 2013.
  36. L'histoire du logo de Shell [archive] — site Internet de Shell France — consulté le 31 octobre 2013.
  37. (en) « Tableau des cent premières marques mondiales »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur businessweek.com, 2008 (consulté en ?).
  38. « Matières premières : chronique d’un « pillage systématique » », Le Monde.fr,‎ 13 avril 2015 (ISSN 1950-6244, lire en ligne [archive])
  39. « Le Mend affirme avoir détruit un oléoduc de Shell » [archive], sur jeuneafrique.com, 18 juin 2009 (consulté le 30 août 2018).
  40. « Pourquoi les institutions peinent à conserver leurs secrets », Le Monde diplomatique,‎ janvier 2011, p. 6.
  41. (en) « WikiLeaks cables : Shell's grip on Nigerian state revealed » [archive], sur guardian.co.uk, 8 décembre 2010 (consulté le 16 janvier 2011).
  42. « Nigeria: Shell reconnaît sa responsabilité dans des marées noires » [archive], sur lexpress.fr, 4 août 2011 (consulté le 4 août 2011).
  43. (en) « Torchage du gaz au Nigeria » [archive], sur climatelaw.org.
  44. (en) « Nigerian farmers helps put Shell dock »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur rnw.nl.
  45. (en) « Nigeria signs gas supply agreements with Shell and Chevron units » [archive], sur bloomberg.com.
  46. « Quand Amnesty dénonce l'implication de Shell dans des crimes au Nigeria », Challenges,‎ 2017 (lire en ligne [archive]).
  47. a, b, c, d et e AFP & Connaissance des énergies Pays-Bas: 7,5 milliards d'euros d'impôts sur les dividendes éludés par Shell [archive] ; 16 juin 2018
  48. a, b et c Le Monde/AFP : Explosion et incendie dans une usine de Shell aux Pays-Bas [archive] 04.06.2014, et TF1 [archive] (4 juin 2014 à h 44 , mis à jour le 4 juin 2014 à 10 h 7).
  49. « Shell : incendie dans la plus grande raffinerie d'Europe », La Tribune,‎ 31 juillet 2017 (lire en ligne [archive])
  50. « Royal Dutch Shell : Actionnaires, dirigeants et description métier » [archive], sur zonebourse.com

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Shell, sur Wikimedia Commons

Annexes

Sources

Article connexe

Lien externe

[afficher]
v · m
Shell (entreprise)
[afficher]
v · m
Les principales entreprises pétrolières par capacité de raffinage en 2014
[afficher]
v · m
Les 30 plus grandes entreprises du secteur de la chimie par chiffre d'affaires (2015)1
[afficher]
v · m
Drapeau : Pays-Bas Entreprises du AEX index (21 juin 2018)
[afficher]
v · m
Entreprises du FTSE 100 (au 15 janvier 2018)
[afficher]
v · m
Drapeau : Europe Entreprises de l'Euronext 100 (21 juin 2018)